Qui vole un oeuf vole un boeuf ••• Hannibal Lawford •••

"Kimberly"
&
"Hannibal"

Le retour du train-train habituel, Wall Street, rendez-vous, rendez-vous, Wall Street, déjeuner rendez-vous, Wall Street, rendez-vous, rendez-vous, rendez-vous, fermeture de Wall Street. Et ça, c’était chaque jour. Kimberly soupira alors que ses gardes du corps essayaient de lui frayer un passage dans la foule qui attendait devant la Bourse américaine. La blonde avançait péniblement, petit à petit, elle portait ses inséparables lunettes de soleil de marques, mains dans les poches de son manteau qui atteignait ses chevilles, elle regardait les gens autour d’elle. Finalement, ils arrivèrent au bout de leur calvaire et elle réussit à rentrer dans le bâtiment :

- Mademoiselle Pendragon suivez-moi s’il vous plait. fit une voix masculine près d’elle

La multimilliardaire sursauta, elle les avait complétement oublié ceux-là ! Ses conseillers, elle se retourna – volte face plutôt - et baissa légèrement ses lunettes de soleil pour le regarder par-dessus celle-ci :

-Edwin je vous rappels que çà ouvre dans une demi-heure on a le temps.

-Mais si on …

-Y a pas de “mais si” qui tienne.

Elle fit de nouveau volte-face et observa l’un des gardes du corps :

-Riley voudriez-vous bien me trouvez quelque chose à boire. Et surtout pas un de ces infectes cafés qu’on peut oser nous servir. Attendez je vais vous donner de l’argent pour que vous puissiez payer, et achetez moi aussi des croissants, deux ou trois, non en faites trois croissants vous seriez un ange. Et vous pouvez vous acheter quelque chose à manger pour vous quatre. Les garçons dites-lui ce qui vous ferez plaisir de manger, c’est moi qui offre.

En faites dans « les garçons » elle englobait juste les gardes du corps, pas ses - stupides – conseillers. Elle souriait doucement alors qu’il disait à l’homme qu’elle avait chargé de leur acheter un petit déjeuner, elle sortit son porte-monnaie. Faisant un rapide calcul elle finit par choisir un billet de cinquante dollars :

-Bien, je pense que çà sera bon avec çà. Riley vous nous rejoindrez à Madrid s’il vous plait c’est là où nous serons.

Non, je vous rassure elle n’allait pas aller en Espagne mais elle parlait de l’endroit où il y avait la Bourse de Madrid :

-Mais mademoiselle il faudrait aller à Euronext avant ...

-Qui est la patronne déjà ?

-Vous mademoiselle Pendragon.

-Bien.

Ils se mirent donc à avancer mais il y avait de la foule trop de foule, et malgré ses trois gardes du corps, il lui arrivait d’y avoir des moments où elle était serrée contre certaines personnes.

HJ :

Spoiler:

Il se glissait parmi la foule aussi subtilement que s’il avait passé toute sa vie à faire ça, fixant son regard sur telle ou telle personne, analysant, détaillant la situation aussi bien que possible. À l’occasion, il glissait une main discrète dans une poche, détournant l’attention ou pas, et subtilisait un portefeuille pour en tirer quelques pièces ou billets et ensuite jeter derrière lui le bien de son propriétaire, ne gardant vraiment que l’argent qu’il trouvait. Il ne s’était pas encore décidé à vivre correctement. À croire qu’agir de la sorte lui plaisait étrangement. Il avait déjà amassé un petit butin lorsqu’il s’arrêta à un stand de hot-dog fumant et appétissant qui l’avait inévitablement attiré, lui qui ne faisait que grappiller quelques sous pour se nourrir depuis qu’il était arrivé. Il songeait de plus en plus à rester, se trouver un emploi, un logement, le temps qu’il ne reparte vers il ne savait trop où exactement.

Il avala d’un seul trait le hot-dog, ce disant qu’il n’avait jamais rien mangé de meilleur auparavant. Effectivement, ça n’était jamais arrivé, et alors qu’il se léchait les doigts et jetait le papier dans une poubelle au passage, un groupe d’individus attira automatiquement son regard curieux. Ils se déplaçaient en bloque, dans la même direction, comme un peloton, ne faisant qu’un. Curieux, il se dépêcha de traverser la rue, se faisant klaxonner au passage. Il se contenta d’ignorer ceci, commençant à être habitué à ce comportement, en voyant tous les jours des chauffards un peu bêtes qui défoulaient leur rage sur les piétons. Il se glissa dans la foule comme si de rien n’était et s’avança, suivant ni vu ni connu le petit groupe qu’il décida de dépasser en joggant, s’avançant beaucoup plus loin de manière à ce qu’on ne remarque pas sa volte-face pour faire demi tour et retourner dans la direction de ces gens. La foule se pressa et il fut ravi de constater qu’il était contraint de foncer en plein dans sa cible : le centre. Une femme, pas plus vieille que lui sans doute, attirant son attention. Il avait toutefois tout juste eu le temps de tendre la main dans sa direction qu’on la lui saisissait brutalement alors qu’il laissait échapper un petit cri de surprise. Trop surveillée! C’était tout sauf la bonne cible!

-NON MAIS! Ça ne va PAS? gueula-t-il, prenant un air outré comme s’il n’avait absolument rien fait, se choquant d’un comportement aussi… brutal.

Il tira sur son bras en jurant comme un camionneur et se débattant vainement. Il était bien plus fragile et petit que c’est mastodonte dont la femme semblait s’être entourée.

-Dites à vos gorilles de retourner au cirque et de me lâche, non du poireau moisi!

Il ne semblait pas remarqué que l’attention du public se portait sur tout le petit, dont il faisait maintenant inévitablement partie. Il n’était pas non plus question qu’on le garde prisonnier de cette manière. Rebelle, il tira de nouveau, furibond inutile qu’il était.

Alors qu’elle marchait d’un pas rapide dans la foule, elle entendit une voix s’élevait fortement derrière elle, elle fit volteface et vit que l’un de ses gardes du corps avait saisi le poignet d’un jeune homme de manière forte, arrêtant le geste de celui-ci vers elle. Elle l’observait, yeux légèrement plissés alors qu’il lui demandait de dire au mastodonte de le lâcher. La blonde poussa un soupire, elle allait être en retard à l’ouverture de la Bourse de Madrid et c’était important pour elle ! Croisant ses bras elle continuait d’observer l’inconnu qui avait esquissé un geste pour la voler :

-Qui êtes-vous ? Comment êtes-vous rentrez ici ?

-Il voulait vous voler ou …

Le gorille n’avait pas voulu dire la fin de la phrase, mais tout le petit groupe savait pertinemment ce qu’il avait voulu dire en ne le disant pas. La tuer. Et oui, elle avait eu plusieurs « attentats » contre elle, des personnes qui avaient voulu la tuer. Ceux-ci avaient soit été intercepté, ou … tuer ! Elle était intouchable ! Ceux qu’on avait intercepté avaient été mis dans une salle d’interrogatoire et interrogés pendant des heures et des heures pour savoir qui les avaient envoyés pour la tuer. Et ouais, quand on est quelqu’un de très très riche çà fait des envieux et des ennemis, surtout ceux qui sont avant et après vous dans la liste des personnes les plus riches au monde :

-On réglera ce problème après. On va être en retard. Toi ! Tu viens avec nous !

Et voici que la petite troupe en plus du voleur était de nouveau en route pour la Bourse de Madrid. Là, ils s’assirent tous dans un endroit bien situés et Kimberly ne se soucia même plus d’Hannibal pendant la demie heure où ils y restèrent. Quand le garde du corps qu’elle avait envoyé chercher son petit déjeuner et celui des autres gardes du corps revint elle engloutit les croissants tellement elle avait faim.

Venir avec elle. Vraiment? Il ne s’était pas particulièrement attendu à ceci. En fait, il s’était plutôt attendu à ce qu’on le fasse mettre aux arrêts dans la seconde qui venait, mais ce ne fut pas le cas, pour son plus grand plaisir ou déplaisir, il ne savait dire encore. Il grimaça, réprima la manière dont on traité les piétons ordinaires en faisant toujours une mine d’innocent qui n’avait tout simplement rien fait. Il promettait mille et une menaces, s’employant à les insulter au maximum, se rendant bien compte que leur expression ne changeait pas davantage : tout au plus, il pouvait presque sentir l’amusement du gros mastodonte. Lorsqu’on lui indiqua un siège, il s’y refusa d’abord et tenta un énième fuite vers une sortie qu’il ne voyait même pas. On eut tôt fait de le faire fléchir et de le faire asseoir, bien qu’il était loin d’être le plus sage des hommes. Il protesta, bien sûr, aussi vivement qu’il lui était possible de le faire avant de se résigner quelques instants, sans toutefois abandonné l’idée de lui filer en douce entre les doigts. Franchement, se retrouver coincé entre des gorilles et une femme, non pas qu’en temps normal ce soit chose qui lui déplaise, ne lui disait pas particulièrement en cet instant précis.

Il tint finalement sa langue un certain temps, foudroyant du regard la femme qui, à l’observer ainsi, se révélait être environ du même âge que lui… Enfin, si l’on pouvait parler d’années réelles et non de celles qu’il aurait eut s’il avait été un tant soit-il normal.

-Vous êtes vraiment un drôle d’oiseau. Ces choses sont répugnantes, déclara-t-il sur un ton nonchalant mais de toute évidence agacé par la situation, comme quoi rien ne lui plaisait jusqu’à maintenant.

Si seulement il parvenait à maîtriser son don, il ne serait pas resté là une seule minute de plus et aurait filé à travers temps et époque pour disparaitre de sa vue. En public, oui! Tant pis pour les yeux trop curieux, ils ne mettraient plus la main sur lui ni n’entendrait parler de lui de toute façon, peu importait s’il se volatilisait comme ça du moment présent pour aller il ne savait trop où exactement.

Par répugnante, il parlait de ce qu’elle avalait, tentant tant bien que mal de se dissuader de l’odeur et d’oublier un peu le gargouillis discret et la torture de son estomac. Ce n’était pas son jour et il n’était pas certain d’avoir particulièrement envie d’en revivre un comme ça…

N’ayant pas le temps de s’occuper du cas du voleur car la salle de la Bourse où elle voulait aller, aller bientôt s’ouvrir elle décida qu’il viendrait avec eux. Tant pis si çà embêtait l’inconnu qu’il vienne avec le groupe il n’avait qu’à pas avoir essayé de la voler il ne serait pas embarquer avec eux ! Pas la peine de la foudroyer du regard il n’avait qu’à réfléchir à son geste avant, tête haute elle fit volte-face et partit à grands pas.

Une fois sortie de la salle Madrid, le garde du corps les retrouva tout essoufflé. Elle lui adressa un doux sourire :

-Merci Riley. Vous n’aviez pas à courir voyons. Il n’y avait pas le feu. J’espère au moins que vous avez pris quelque chose pour vous.

Elle distribua les paquets avec la nourriture aux autres gardes du corps qu’avait acheté leur collègue. Le collègue en question avait remarqué la présence du mutant, du voleur et il avait planté son regard dans celui d’Hannibal :

-Ah oui … Riley voici un voleur, enfin il s’est raté. Il a essayé de me voler.

-Il n’a peut-être pas voulu vous voler mais … dit l’un des gardes du corps

-John ne dites pas de bêtise ! Mais pour vous rassurer vous aller le fouiller pour voir s’il avait quelque chose sur lui pour me tuer.

L’homme s’exécuta et l’inconnu se mit à parler alors qu’elle était en train de manger l’un des croissants que lui avait rapporté le dénommé Riley. Ce qu’elle mangeait été répugnant ? Et pourtant elle entendait les discrets gargouillis du jeune homme. Il avait faim. Elle soupira avala une dernière bouchée d’un des croissants, prit un mouchoir, tendis le paquet à l’un de ses conseillers nonchalamment, s’essuya la bouche et l’observa en silence pendant quelques instants avant de finalement faire entendre sa voix :

-Et pourtant vous avez l’air d’avoir faim … qui êtes-vous ? D’où venez-vous ? Comment avez-vous réussi à rentrer dans Wall Street ? dit-elle d’une voix on ne peut plus calme

Le garde du corps avait fini de fouiller le voleur et n’avait rien trouvé susceptible de pouvoir blesser, ou tuer sa patronne. L’ancienne détenue des camps de concentrations avait les bras croisés sur sa poitrine attendant une réponse en silence. Avec un soupire elle se retourna vers l’un des conseillers :

-Simpsons allez à Euronext vous savez ce que vous devez faire. George, vous retournez à Madrid et vous surveillez. Phillip, vous allez à Milan avec Hector. Léo vous me faites des allez-retours entre Shangaï, Tokyo et Singapoure.

-Et pour les autres ? fit un conseiller

-Laissons leurs une chance de rêver un peu … allez filer ! On vous rejoint quand on a fini avec ce jeune homme.

Les conseillers se dispersèrent dans la foule, alors que d’autres rester n’ayant pas été assigné. Kimberly fit volte-face et planta son regard dans celui d’Hannibal en silence.