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 Warlords on the road

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MessageSujet: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeMer 27 Juin - 19:15


Le retour lui paru étrangement pénible. Entre les cernes sous les yeux et le silence oppressant qu’il s’imposait lui-même, il n’avait fait rien de plus que de contempler le hublot en souhaitant arriver rapidement à destination. Sa respiration laissant une buée contre la vitre qu’il ne prenait pas la peine d’essuyer de la main, démontrant qu’il n’observait pas vraiment le dehors et qu’il était plutôt à se perdre dans ses pensées nébuleuses. Il ne semblait remarquer personne si ce n’était peut-être la jeune femme souriante de qui il accepta un verre d’eau qu’il ne toucha finalement pas de tout le trajet. Ce fut sans doute le seul moment où il bougea vraiment. Il s’était permis, à quelques reprises, de tourner un regard curieux sur Colin, non loin, s’assurant bien de ne pas se faire remarquer. La veille avait été mouvementée pour tous les deux et s’il s’était assuré que le tueur allait bien, il ne semblait que plus ou moins enclin à vouloir aborder le moindre sujet de conversation. Ce n’était pas nouveau : leurs voyages s’étaient toujours passés dans le mutisme de Jayden. À croire que voler n’était pas fait pour lui. C’était comme un malaise étrange pour lui que de quitter la terre ferme. Un malaise que de se retrouver dans une conserve volante, surtout.

Mais il fut heureux de sortir pour se retrouver enfin à l’air libre, du moins si l’on pouvait appeler l’air pollué de New-York comme étant de l’air libre. Il fixa le décor qui l’entourait : c’était un vieux réflexe chez lui dont il ne parvenait pas à se départir. La méfiance l’avait toujours poussé à observer ce qui l’entourait, juste en prévention ou quelqu’un ou quelque chose arriverait. C’était peut-être non loin de la paranoïa, mais c’était, en tout cas, plus fort que lui, même lorsqu’il connaissait le lieu par cœur pour l’avoir si souvent frôlé du pied. La ville de New-York lui était familière, il en connaissait ses coins sombres et ses habitants pour les avoir justement un peu trop observer quotidiennement. Mais il sentait que les choses avaient grandement changées. Depuis son départ jusqu’à son retour, il ne voyait plus les choses sous le même angle. Même le plus banal des sourires lui semblait digne de méfiance. Depuis son retour, il avait passé le plus clair de son temps cloitré dans un appartement qu’il ne prenait pas la peine de ranger, ce qui ne lui ressemblait pourtant pas. Homme ordonné de nature, rien n’avait jamais véritablement semblé l’abattre. Ce quelque chose qui s’était produit durant son service l’avait brisé beaucoup plus que transformé : il n’était plus le même et s’en était rendu compte durant les dernières heures. Il ne savait d’ailleurs comment le prendre, positivement ou pas, et son moral avait rapidement été grugé par un doute certain vis-à-vis de cette histoire.

Il se tourna enfin vers Colin qu’il semblait voir pour la première fois depuis qu’ils avaient pris le premier avion vers la grande ville du hot-dog. Il ne put s’empêcher, bien sûr, de l’observer du coin de l’œil, incertain de ce qu’il devait dire ou faire pour éviter une querelle, chose qu’il sentait étrangement facile depuis que les deux amis s’étaient retrouvés.

-Allons marcher, veux-tu? À moins que le Patron ne te harcèle de nouveau…

Il fut beaucoup plus méprisant qu’il ne le voulu en mentionnant le Patron, comme si cette seule pensée l’horripilait profondément. Il ne l’avait d’ailleurs jamais rencontré en face à face, mais chose certaine était qu’il savait qu’il le détesterait si un jour leur route devait se croiser réellement.

-À moins que tu préfères ta put*** de solitude à la noix, gromela-t-il comme pour souligner le fait que maintenant qu’ils étaient revenus en ville, peut-être ne se reverraient-ils pas avant un sacré bout de temps.


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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeJeu 28 Juin - 23:58


    La tête contre le siège, ses mèches de cheveux devant ses yeux et la bouche légèrement entrouverte, Colin s’était endormi après une dizaine de minutes de vol. La fatigue l’avait plombé et il tentait de ne pas se focaliser dans des pensées sombres et haineuses, chose qu’il avait du mal à contrôler depuis un certain temps. Plongé dans un sommeil profond, il ne se rendait même pas compte que le temps passait à une vitesse hallucinante et que l’avion ne cessait de gigoter. Jusqu’à ce qu’une secousse plus brutale le fit sursauter, le ramenant à la réalité. Colin se redressa, ferma sa bouche et lança un regard endormi vers Jayden qui semblait être dans ses pensées, à quoi pensait-il, d’ailleurs ? Il regarda le verre d’eau posé devant lui, sûrement ramené par une hôtesse et vint le boire avant de déposer le verre. Ce n’était pas rare qu’il ne parle pas à son ami dans l’avion, il n’aimait pas voyager. C’était une sorte de… d’une autre dimension, comme s’ils n’allaient jamais descendre. Une des seules choses qu’appréciait Colin dans un avion, était les hôtesses de l’air. Lançant un bref regard intéressé vers une jolie brune, il se passa une main dans ses cheveux rebelles avant de remarquer qu’ils commençaient à arriver au sol. D’un geste vif, il s’agrippa au bras du siège, retenant une grimace. Il n’avait pas de phobie… enfin, si peut-être.

    L’air « frais » de New-York lui arracha un soupir soulagé. Colin observa le paysage, comme s’il le voyait pour la première fois, la ville qui ne dort jamais était toujours surprenante pour lui, malgré qu’il y vivait depuis pas mal de temps. Une dizaine d’années, environ. Plus, il ne savait pas. Son cœur se mit à battre normalement, reprenant l’habitude d’avoir les pieds posés sur le sol et non dans un avion qui volait dangereusement dans l’air. Depuis le trajet, il se sentait comme avant. Un peu plus « téméraire », disons. L’irlandais se tourna doucement vers Jayden et se posa beaucoup de questions ; il était silencieux, calme mais étrangement… crispé ?

    — Allons marcher, veux-tu ? A moins que le Patron ne t’harcèle de nouveau…


    Lui aussi, il n’aimait pas ce fourbe ? Avec un sourire discret, il conclut que Jayden ne devait pas le porter dans son cœur. Une brève question survola ses pensées : comment savait-il que le Patron « le harcelait », comme il le disait ? Colin non plus n’aimait pas cet homme, mais ça c’était autre chose. Ne laissant pas un sentiment de colère passer sur son visage, il se prépara à répondre quand Jayden enchaîna :

    — A moins que tu ne préfères ta put*** de solitude à la noix.


    Pendant un moment, Colin le regarda, surpris. Solitude ? Et pourquoi ce ton ? Enfin, il devait être de mauvaise humeur pour parler comme ça. Chose qui plaisait à Colin, ce dernier garda son expression habituelle avant de regarder devant lui. Et puis, ça voulait dire qu’il aimait être en compagnie du tueur, songea Colin avec un petit sourire.

    — Je sais que tu adoooores te pavaner avec moi, fit Colin sur le ton de la plaisanterie.

    Suite à ça, il vint donner une tape amicale sur l’épaule de Jayden. Il le lui faisait souvent avant, cette tape. Lorsqu’il le cherchait, le taquinait ou qu’il voyait qu’il s’énervait. Et là, c’était un mélange de tous. Colin se mit à marcher, les mains dans ses poches et jetant un regard amusé vers Jayden. Allait-il lui lancer un de ses regards sévère ? Ou… enfin, il voulait voir sa réaction. Comme d’habitude, en fait !

    Son attention se prélassa lorsqu’il remarqua, à nouveau, une belle femme. En ce moment, il n’arrêtait pas d’être « séducteur », comme si un nouveau sentiment le poussait à l’être. Ne voulant pas passer pour un vieux pervers, il détourna ses yeux vers Jayden.

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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeSam 30 Juin - 1:49


-Je sais que tu adoooores te pavaner avec moi.

Sur le coup, il ne releva pas le commentaire et garda obstinément le silence en regardant droit devant lui. Il ne savait pas ce qu’il ressentait réellement à cet instant très précis : un mélange entre une colère sourde en lui et une gêne qu’il refoulait aussitôt qu’il la perçu. Il se contenta de marché en silence, les muscles raides, se concentrant presque pour regarder droit devant lui et ne pas lancer un de ses regards meurtriers envers l’Irlandais comme il aurait eu tendance à le faire pour n’importe qu’elle autre pique. Peut-être que celle-là était simplement allée trop loin, sans qu’il ne s’en rende compte lui-même. Pour tout dire, il ne savait trop que penser. Si plusieurs questions avaient surgis de nulle part depuis leur escapade, il niait ce qu’il recevait comme information émotionnelle. C’était peu dire d’avouer que Colin avait tendance à lui provoquer ces remises en question qui n’en finisse tout simplement plus.

À un moment, son regard osa enfin se détacher de l’horizon qu’il suivait d’un pas silencieux, pour pencher vers l’Irlandais. Il l’observa un certain temps, suffisant pour constater son état quelque peu… prédateur. Jayden ne fit que suivre son regard jusqu’à la femme, la détaillant rapidement, se surprenant à trouver cette situation complètement ridicule. Non pas que Jayden eu réellement ressentit quoi que ce soit pour les être de son sexe, ni même pour ceux de l’autre d’ailleurs, un peu comme s’il était… tout simplement incapable de ressentir quelque chose de particulier. Pourtant, il se surprit à avoir cette envie agressante de verbaliser une colère incompréhensible contre le brun. Il s’en moquait de le voir regarder autrui, ce n’était pas pour faire changement, au fond, mais il n’était pas certain d’avoir envie de voir ressurgir ce caractère maintenant et en ce lieu. En cet instant, il eut l’impression de ne plus exactement savoir sur qui ou quoi compter. Ce n’était pas en raison de ça, mais il ne pu s’empêcher de songer ce qu’il lui resterait s’il le perdait, lui. Était-ce égoïste? Il l’avait quitté lui-même sans dire un mot.

Lorsque Colin se retourna brièvement vers lui, il lui offrit un de ces regards qui en disent long sur son côté peu enclin à se faire des amis.

-T’es con, commença-t-il sur un ton menaçant, ne sachant trop quel employer dans une situation pareil. Peut-être que tu devrais faire profiter certaines de ta ôôô combien sublime présence, monsieur le tombeur invertébré.

Un mélange entre sarcasme et agacement peignait sa voix. Jaloux? Certainement pas. Seulement un peu énervé, peut-être. Un énervement créé par un trop plein de fatigue et d’émotions dont il se serait forcément passé.

-Vas-y, je m’en voudrais de retenir ton petit cul sur ce trottoir.

Mais lui n’avait pas l’intention de rester sur place et accéléra inévitablement le pas, pestant mentalement contre lui-même. Pour tout dire, autant Colin pouvait être imprévisible autant lui pouvait avoir une tête de mule. Et puis quoi, encore? Pourquoi se préoccuper de ces idioties?
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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeSam 30 Juin - 21:45


    Sans même qu’il ne prenne la peine d’observer Jayden, il sut qu’il était énervé. Et puis, on pouvait le sentir à des kilomètres. La manière dont il avait de crisper sa mâchoire et de garder ses yeux partout ailleurs sauf sur Colin était révélateur… ce dernier ne s’attendait pas à ce qu’il réagisse ainsi, enfin, pas que ça le dérangeait. Au contraire. Regardant son ami qui s’irritait d’un air taquin, cherchant à faire pimenter leur… relation, disons. Colin remarqua son regard quelque peu agacé.

    — T’es con. Peut-être que tu devrais faire profiter certaines de ta ôôô combien sublime présence, monsieur le tombeur invertébré.

    Le sourire de Colin s’élargit sans qu’il ne veuille. Il n’était quand même pas… ? Enfin, c’était impossible. L’irlandais se passa une main dans ses cheveux, amusé par la situation. Il ouvrit la bouche, voulant l’énerver encore plus sauf qu’il n’en eut pas le temps.

    — Vas-y, je m’en voudrais de retenir ton petit cul sur ce trottoir.

    Lâchant un petit rire, Colin s’approcha de Jayden, le fixant de ses yeux sombres. « Petit cul », donc, il se plaisait à le regarder ? Le tueur délirait, c’était certain. Depuis que son ami était dans les parages, il se mettait à se faire des scènes, se surprenant lui-même.

    — T’es jaloux ? lâcha soudainement Colin en ricanant doucement.

    Depuis quand était-il aussi narquois ? Avant, il n’aurait jamais fait ça. Pour ne pas se prendre une balle dans la tête ou se recevoir un banc dans le dos, il préféra s’éloigner de l’aura menaçante de Jayden. Ce dernier était probablement juste fatigué… peut-être. Après tout, même s’il parcourait des kilomètres à pieds, il resterait neutre face à quoi que ce soit. Enfin, quoi que ce soit… tout sauf Colin, n’est-ce pas ? D’ailleurs, il se demandait s’il n’était pas le seul « privilégié » à voir la colère de Jayden ou à le taquiner comme ça. Sûrement, vu que la plupart du temps, les gens étaient impressionnés par sa stature et son autorité.

    Au début, Colin aussi était « oppressé » par son imposante voix assurée et ses yeux perçants. Parfois, il avait la sensation que personne ne pouvait rien lui cacher. Colin se surprit à penser que Jayden était vraiment une des seules personnes qu’il admirait. Secrètement, bien évidemment. Et il avait peur que son ami ne le découvre et le charrie sûr ça, bien que ce n’était … peut-être pas son genre. Peut-être seulement. Le tueur se retourna finalement vers Jayden, gardant son sourire.

    — On continue de marcher ? A moins que tu ne fasses une autre crise de jalousie… ? ajouta-t-il de sa voix railleuse.

    Passant ses mains dans ses poches, Colin le regarda, penchant sa tête et le narguant. Un de ces jours, il allait regretter vivement de s’être frotté à lui. Mais bon, qui ne tente rien, n’a rien. Et puis, il voulait voir Jayden réellement énervé. Pas qu’il était masochiste ou quoi, mais plutôt parce qu’il ne l’avait jamais vu comme ça et que sa curiosité vilaine s’acharnait à vouloir le voir ainsi. Et sa curiosité allait le tuer.
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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeDim 1 Juil - 18:07


-T’es jaloux?

Il sentit le ton. Il sentit l’intérêt tout frais porté de l’Irlandais à le piquer vif jusqu’à le voir exploser d’une fureur qu’il n’était peut-être même pas certain d’avoir seulement déjà sentit. De mauvaise humeur, Jayden se crispa davantage, le foudroyant d’un regard noir et glacial. S’il connaissait bien les enfantillages de Colin, ceci ne signifiait pas qu’il les appréciait. Il s’était toujours dit qu’il ne lui laisserait aucune porte ouverte pour l’atteindre. Pourtant, il n’avait pas arrêté de le faire depuis qu’ils étaient descendus de l’avion. Il mit ça sur la faute de sa fatigue excessive des derniers jours. Il n’avait jamais vraiment été en vacances ou en mode repos au cours de son rétablissement physique et émotionnel, bien que sur le deuxième point, ce ne soit pas tout à fait réglé. Il s’en rendait compte à présent. Il n’avait pour ainsi dire jamais pris le temps de s’allonger un après-midi, pourquoi pas, à fixer le plafond jusqu’à ce que sommeille s’en suive. Ses nuits se résumaient à quelques rares heures bondées de mauvais rêves. Il se révélait être fragilisé et l’Irlandais semblait pile avoir mis le doigt sur cette petite faille en lui. Le secouer de toute part n’était certes pas la meilleure méthode pour qu’il reste au neutre.

Il détourna enfin les yeux, lentement, ne fuyant pas, le lassant simplement de ce caractère puéril et gamin dont faisait preuve son ami, bien qu’il s’avoua s’être comporté de semblable manière à l’instant. Se ressaisir. Seulement se ressaisir. Ses mâchoires se desserrèrent doucement, mais surement, et ses doigts craquèrent désagréablement lorsqu’il daigna enfin les déplier. Une inspiration lente lui permis de garder un calme d’apparence plat malgré la confrontation qu’il ressentait. Le tueur le faisait exprès, il le savait. C’était comme un jeu : à quelle vitesse il parviendra à vraiment l’énerver. C’était de savoir s’il allait se laisser prendre à son jeu, après l’avoir compris. Il ne retint toutefois pas les battements accéléré par l’énervement de son cœur, comme un mauvais présage qui malgré tous ses efforts, ne partait pas. Il était nerveux, et ce bien plus qu’il ne se l’avouerait jamais.

Alors qu’il semblait se reprendre, une portière claqua à quelques distances d’eux à peine, le faisant étrangement sursauter. Il se surprit à imaginer autre chose qu’un bruit pourtant si familier et urbain que celui-ci. Il tourna momentanément son visage vers Colin, une expression étrangement fragile soudainement sur les traits. Dans une ville aussi grande que New-York, il avait la constante crainte d’entendre ce genre de chose qu’il ne se rendait pas compte, n’était pas banale pour lui. Il ressentit même une douleur soudaine à l’épaule et, par instinct, y porta la main pour vérifier qu’il n’y avait pas de mal, pas de sang, qu’une douleur musculaire familière. Malheureusement, la nervosité de Jayden n’était jamais un bon signe, peu importait la situation dans laquelle il se trouvait.

Il se secoua intérieurement, tant bien que mal, pour reporter son attention devant lui, faisant fit des images fantomatiques qui ressortaient à son esprit. Et il eut soudainement l’impression que toute son existence était vouée à un combat : un combat contre lui-même.

-On continue de marcher ? A moins que tu ne fasses une autre crise de jalousie…?

Il posa un regard perçant sur lui, qu’il voulait menaçant. Décidément, il le cherchait. Il eut bien enfin de lui refoutre un coup bien placer pour le faire taire un peu. Lui fracturer quelque chose aurait sans doute été plus profitable. Si sur le coup il en aurait sentit un soulagement, il aurait sans doute culpabilisé rapidement.

-Va te faire foutre, Henney, cracha-t-il sur un ton méprisant. Il ouvrit la bouche pour rajouter autre chose, pensant à une pique de plus. La provocation se jouait à deux, généralement, c’était une règle.

Aucun son n’eut toutefois le temps de franchir le seuil de ses lèvres. Plusieurs cris s’élevèrent dans les airs, le faisant presque bondir, suivit du hurlement strident d’un klaxon. Il avait fermé les yeux. Sans même s’en rendre compte, l’énergie de son pouvoir se diffusa, comme un bouclier protecteur devant la peur flagrante qui émanait de tout son être à ce moment précis. Ses mains tremblaient sans doute autant que ses jambes. Et les cris, bien que silencieux, résonnaient encore à son oreille telle une malédiction qui ne veut plus le quitter. Crispé plus que d’ordinaire, tout son corps se raidit d’un seul coup. La peur. Elle était toujours là. Elle ne l’avait jamais quitté. Comme une ville ennemie perchée sur son épaule qui lui chuchote des insanités.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, il activa sans s’en rendre compte ce qui le rendait si précis lorsque des missions en duo. Ses pupilles rétrécis au maximum, il observait absolument tout ce qui bougeait, voyant tout objet beaucoup plus près qu’il ne l’était vraiment. À vrai dire, lorsque son contrôle se perdait sur sa télékinésie, il se passait un peu la même chose pour le reste : sa vue devenait exagéré, il voyait tout différemment… les objets plus proches lui semblaient aussi plus menaçant et inquiétant. Lorsque son regard se posa sur la personne la plus près de lui, Colin, il ne sembla pas le reconnaître. Les images de la guerre dansaient intensément sous ses yeux et, par réflexe, sans en avoir réellement conscience, il projeta son pouvoir vers son ami, faisant usage de la télékinésie pour bouger rapidement un corps et l’éloigner de lui. Ce qu’il fit sans crier gare, guider par cette étrange peur post-traumatique de la guerre. Il le projeta. Où? Il l’ignorait. Il se contenta seulement de l’éloigner rapidement de lui.

Il ne s’était pas non plus rendu compte que tous objets de moyenne envergure dans un rayon de quelques mètres avaient bougés, tremblés ou s’était littéralement envolé. C’était hors de sa conscience, puisque sa conscience, elle, se perdait dans un passé qui l’angoissait tant.

-Colin!

Une voix et un mot : un prénom. Pourquoi celui-ci? Il l’ignorait. Il n’avait jamais fait ça. Il l’appelait sur un ton suppliant, sans avoir compris qu’il l’avait éloigné brusquement de lui. Il entendait encore le cri de l’enfant sous la pluie de pierre. Les os… les os craquant sous une force étrangère. Il sentait encore la balle brulante dans sa chaire et l’explosif non loin l’assourdissant. Il imaginait encore les visages sanglants qu’il voyait à chaque nuit. Et la première chose qu’il fit, pourtant, ce fut de l’appeler lui, comme s’il ne savait faire autre chose, ou comme s’il n’avait d’autre espoir qu’un ami.


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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeMer 4 Juil - 8:48


    Ah, il était sur le point de le faire craquer. Où n’était-ce qu’une illusion ? Ou plutôt un « désir » ? Colin remarqua son regard agressif avec un léger sourire. Le fait qu’ils soient à l’extérieur plutôt que dans l’hôtel le décevait un peu, il aurait voulu qu’il s’énerve… plus intimement. Dans le sens où il aurait pu délivrer ses pires cauchemars, par exemple. La présence de Jayden le rendait curieux, assoiffé de savoir et de connaissance, il avait envie de connaître ses points faibles, ses peurs, son passé perturbant.

    — Va te faire foutre, Henney,
    lança-t-il, venimeux.

    Il voulut répondre quelque chose de piquant sauf qu’il s’arrêta car Jayden voulut continuer. Sauf qu’aucun son ne sortit de sa bouche. Avec un haussement de sourcil, Colin se demandait ce qui se trimballait dans son esprit, à cet instant.

    Mais il ne put se questionner encore plus car un bruit sourd vint le faire sursauter. Un klaxon ? Il tenta de trouver la source du bruit. Des cris… Il promena son regard un peu partout, cherchant ce qui se passait. Soudain, comme si un instinct l’avait piqué dans sa fouille, il se tourna vivement vers Jayden. A cet instant, il ne semblait pas le reconnaître. Les yeux grands ouverts, la mine surprise et ses pensées se bousculant inconsidérablement, Colin remarquait que son ami était terrifié. Il était comme… figé, comme si quelque chose l’empêchait de faire un pas, de parler, d’être lui-même. Le tueur tendit une main vers Jayden avant de s’arrêter, par peur de faire quelque chose de travers. De plus, il sentait qu’il ne pouvait pas faire un seul pas vers son ami, comme s’il était … exclu.

    — Jayd… commença-t-il d’une voix confuse.

    Lentement, sa voix se perdit dans une respiration longue, la bloquant. Ses pupilles… les pupilles de Jayden étaient différentes. Aussi fines que celles d’un chat, comme avant, comme lorsqu’il utilisait son don. Que se passait-il ? Il n’en avait aucune idée. En tout cas, des pensées, sûrement sombres passaient dans ses souvenirs. En tant qu’ami, Colin se trouva bien lâche, là, à le regarder. Décidé, il s’avança vers Jayden, voulant déposer une main sur son épaule. Sauf qu’un simple regard, une simple seconde avait fallu changer son but. Et ce fut en quelques instants qu’il sentit son corps se relever. Voler ? Il voulut crier lorsqu’il sentit sa tête devenir lourde. Aucun son ne sortit, malheureusement. Soudain, le sol ou plutôt l’herbe se cogna à lui, bloquant sa respiration. Pendant un moment, rien ne se passa comme prévu ; ses oreilles sifflaient, son sang cognait contre sa peau, des pensées incertaines traversèrent son esprit et son corps tremblait si fortement qu’il restait là, allongé sur le ventre, ne sachant bouger.

    Sa vision était floue et le peu de personnes qui l’avaient vu se projeter au sol ne bougeaient point, en fait, à cet instant, il ne voulait pas d’aide car il n’était même pas capable de savoir si ce qu’il vivait était réel, si son ami était bien dans un état pareil. Et ce fut cette idée qui le poussa à se réveiller. Ses yeux qui s’étaient fermés, s’ouvrirent lentement et un grognement de douleur s’échappa de Colin. Ce dernier tenta de bouger mais sa respiration vacillait lourdement. Il avait besoin de voir Jayden, de lui parler, de .. de le gifler ! Il fallait qu’il se ressaisisse. Peu de sons lui parvenaient, ses oreilles étaient comme bouchées mais pourtant, parmi tant de bruits, tant de douleurs, il entendit une voix distincte au loin, une voix suppliante parmi tant d’autres. Il entendit son nom venant de cette voix familière.

    Avec de la volonté, il se mit à se relever, sentant ses bras trembler sous son poids. Colin voulut tomber au sol mais il se mit debout, vacillant fortement. Miraculeusement, un lampadaire se trouvait près de lui et il vint s’adosser dessus en fermant les yeux, tentant de diminuer son vertige.

    — Merde... chuchota Colin.

    Avec une pensée amère, il sut maintenant ce que c’était que de pousser Jayden à bout, et il ne tenterait rarement de le faire. A moins que… — balayant cette pensée d’un mouvement de tête, Colin se mit à marcher, se tenant à un banc dès qu’il le pouvait avant de reprendre une respiration régulière malgré sa vision légèrement floue et dérangeante. Tout à coup, il vit des objets voler, se projeter, s’écraser… se faire malmener. Colin s’arrêta et regarda Jayden, qui n’était plus lui-même, comme dans un autre corps. Comme possédé. Il le comparait à un démon, c’était original ! « Arrête de te croire drôle, Henney, » songea Colin à lui-même. Arrivé près de Jayden, il tentait d’éviter des objets. Heureusement, ce n’était pas des bancs. Sentant le vertige reprendre le dessus, ses jambes se mirent à trembler avant qu’il ne tombe par terre. Sa respiration flanchait douloureusement et il posa sa main sur ses poumons, tentant de récupérer un rythme normal. Il se mit sur le dos, fermant les yeux, à la recherche d’une sortie de secours. Il était en proie à une sorte de crise d’asthme…

    — Arrête-moi ça… Jayden,
    murmura Colin colériquement.


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Game Master
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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeVen 6 Juil - 0:20




Warlords on the road Tumblr_lz68y6yzQs1qee7ixo2_250

Une nouvelle journée s'annonçait au manoir. Les quelques élèves motivés pouvaient demander des cours d'été alors que d'autres profitaient des vacances pour retourner chez eux, auprès de leurs familles. Charles, lui, continuait encore ses recrutements. Il utilisait souvent le cerebro mais n'y voyait pas grand chose. Il ne pouvait pas voyager pour s'occuper de tous les mutants. Son objectif était malheureusement restreint. Il ne pouvait pas prendre l'avion (ni le jet d'ailleurs) pour se rendre à l'autre bout du monde et ramener des mutants. Et puis, son manoir n'était pas assez grand. Les mutants ne faisaient qu'accroitre partout dans le monde et il avait parfois du mal à mettre la main sur un mutant, alors des milliers. Erik complétait aussi une sorte d'armée, de camp.. peu importe ce que c'était, Charles n'avait pas pénétré dans la tête de son ami pour en savoir davantage. Il n'en avait pas le droit, il avait promis. Charles tiendrait sa parole, il ne voulait pas perdre la seule personne qui lui était chère.

Il décida, ce jour là, de se rendre en ville avec Sean. Il n'avait pas consulté le cerebro et partait donc à tout hasard, sans se douter qu'il ferait la rencontre d'un mutant plus ou moins instable. Sean observait quelques filles qui passaient par ci par là alors que Charles, assit dans son fauteuil, retenait un rire en ayant des idées très précises de ce que Sean avait en tête. Il ne cessait d'intervenir dans sa tête pour lui demander de penser à autre chose qu'aux jeunes filles, mais rien n'y faisait. Sean tenta même de draguer une jeune fille qui regardait Charles avec pitié, en disant que c'était "mignon" de voir un fils s'occuper de son père invalide. Charles n'avait pas très bien pris cette pitié, au contraire. Il trouvait la fille un peu trop mielleuse. Charles insista pour que Sean quitte cette horrible conversation, ce qu'il fit après avoir eu quelques hallucinations. Charles ne se gênait pas pour s'amuser avec l'esprit de Sean lorsqu'il le jugeait nécessaire. Mais soudain, alors qu'ils se rapprochaient de l'aéroport, l'esprit de Charles fut envahi de mauvaises ondes. Un mutant semblait en colère, instable, dépassé par les évènements. Charles avait déjà ressenti ça, lors de sa rencontre avec Erik. Sean avait stoppait le fauteuil pour demander à Charles ce qu'il lui arrivait. Charles, incapable de parler, porta sa main sur son front.

Un mutant... il est... en colère... Il a du mal à canaliser ses émotions *

Sean observa les alentours, avant de voir une personne voler dans les airs. Charles aurait du travail à faire. Instantanément, il se glissa dans l'esprit de chaque personnes présentent pour les "figer". Les personnes touchées n'allaient plus se souvenir d'avoir eu un moment d'absence, comme si la vie suivait son cours normal, alors que des minutes se seraient écoulées. Charles espérait ne pas avoir à intervenir pour plusieurs heures. Sean se dépêcha donc de conduire Charles à l'endroit où divers objets semblaient voler dans tous les sens. Un mutant se trouvait là, puis un autre. Ils n'étaient pas "figés" mais semblaient en mauvais état. Charles eut du mal à le reconnaître, mais à force d'observer le mutant allongé sur le dos, il reconnut son jardinier. Colin, un mutant qu'il avait engagé car il savait que celui-ci ne lui attirerait pas d'ennuis dans son institut. L'autre mutant était inconnu. Charles entra dans son esprit, incapable de réagir autrement pour tenter de le calmer.

* S'il vous plait... Jayden, calmez votre esprit... vous êtes en train de faire souffrir votre ami...*

En entrant dans l'esprit de l'inconnu, Charles eut accès à diverses informations, qu'il garda pour lui. Néanmoins, si l'une de ses informations pouvait l'aider à apaiser l'esprit du mutant, alors, Charles n'hésiterait pas un seul instant à s'en servir. En parlant de l'ami, il voulait bien évidemment parler de Colin, qui, semblait-il, avait une grande importance aux yeux de Jayden... Ce sentiment n'était pas tout à fait inconnu à Charles, qui essayait de se concentrer sur le mutant face à lui et non sur ses propres problèmes.



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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeVen 6 Juil - 4:56


Il n’avait pas suivit la trajectoire qu’avait pris le corps de Colin lorsqu’il l’envoya voler dans les airs. Pour tout dire, il ne savait pas si ça avait été involontaire ou simplement pour le protéger de lui-même et se sentant mentalement déraper sur le coup. Par réflexe, avait-il projeté l’Irlandais loin de loin pour l’éloigner du danger potentiel? Ou était-ce une impulsion mêlée à la colère qu’il avait éprouvé? Il ne savait trop. Les idées confuses se bousculaient, se chamaillaient pour savoir laquelle prendrait le dessus sur lui. Il savait pertinemment de quoi il s’agissait. Il savait. Il était en connaissance de cause en tout temps. C’était sa mémoire qu’il sentait fléchir sous le traumatisme.

Lorsque son regard affolé se posa sur le corps mouvant de Colin, il fut frappé par cette ancienne vision de la mort, comme un film au ralentit qu’il ne faisait que revoir en boucle, encore et encore, toujours présent, le harcelant dans ses rêves comme lorsqu’il était éveillé. Il revit rapidement le corps s’affaler au sol en gémissant douloureusement, atteint mortellement, se vidant de ce liquide précieux et vital. Et il voulu l’appeler. Mentalement, il le fit, bien qu’aucun son ne sorti jamais de sa gorge. Il se souvenait de son nom, de son visage, de ses yeux noir taquins et emmerdeurs. Il l’avait détesté, pourtant. Et il le détestait toujours, d’ailleurs. Mais Fletcher, malgré le peu d’entente que les deux hommes n’avaient jamais eut, était resté près de lui jusqu’au dernier moment. Même lorsque la balle fusa pour toucher Jayden d’abord puis l’homme noir ensuite qui se servit de son propre corps comme bouclier humain. Impensable? Le brun ne se souvenait pas vraiment des choses réelles. Tout c’était passé si rapidement. En un éclair, un regard rapidement. Il avait fermé les yeux un instant sous le premier impacte par balle et lorsqu’il les avait ouvert de nouveau, c’était fini, son camarade expirait sa dernière respiration lancinante. Tout ça pour quoi? Une imprudence. Une imprudence qu’il avait commise. Une imprudence impardonnable à ses yeux.

Il porta une main à sa tête, se secouant intérieurement, chassant tant bien que mal cette idée, cette image, ce film. Lorsqu’il reprit momentanément conscience de la réalité qui l’entourait, Colin était debout, vacillant, fragile sur ses jambes. Malgré tout, il ne put retenir une inquiétude en voyant dans un tel état. Était-il blessé? Il ne comprenait décidément pas pourquoi il aurait pu l’être. C’était comme s’il perdait toute notion de logique. Il ne bougeait toujours pas, immobile, seul son souffle oppressant et ses muscles raides et tremblant trahissait son inertie. Un hoquet, parfois, évacuant de son angoisse, faisait tressauter vaguement ses épaules pourtant solides d’ancien soldat. Il suivit des yeux le moindre mouvement de l’Irlandais, se demandant de plus en plus s’il n’était pas plongé en plein délire irréel. Lorsque le tueur arriva à sa hauteur et qu’il s’effondra à même le sol, Jayden tressaillit. En cet instant, le moindre mouvement, bruit de corps s’affalant, cri ou claquement devenait pour lui absolument absurde et délirant, faisant remonter chez lui une panoplie de souvenirs qu’il aurait préféré enterrer à tout jamais dans les tréfonds de sa mémoire. Les objets volants semblèrent brusquement se rapprocher de lui, comme s’il les attiré, les aimantait. Peut-être la présence de Colin dans cette bulle télékinétique provoquait cette étrange réaction? Un moyen de défense inconscient? Il n’aurait su dire. Il n’aurait su dire autant qu’il ne remarqua pas l’immobilité absolue du public qui les observait silencieusement. Mais la voix de l’Irlandais à ses pieds s’éleva et il reporta rapidement son attention sur lui. Il était alors incapable de percevoir le sentiment qui se dégageait de lui. N’avait-il pas toujours cherché à attiser la colère de Jayden? N’avait lui avait-il jamais lancé un regard intrigué à la moindre utilisation de son pouvoir? Il l’avait pourtant déjà remarqué, même si, au début, ce n’était pourtant pas chose dont il s’était préoccupé. Avec le temps, il avait toutefois su identifier les différentes émotions qu’il percevait. Mais maintenant? Il semblait avoir perdu toute capacité d’adaptation et d’analyse. Mais… il lui demandait d’arrêter. D’arrêter cette chose qu’il ne comprenait qu’à moitié sur l’instant. Comment l’Irlandais fut sauvé de la fougue de son ami? Lui-même l’ignorait. Le moindre endroit où il regardait semblait se converger les objets agités, parfois bien plus dangereux que d’autres, du verre cassé là, allant maintenant jusqu’à déranger quelques objets plus lourds tel les bancs, bien que vissés au sol, semblaient répondre à lui, comme un appel silencieux. Pourtant, rien ne percuta Colin lorsqu’il l’observa.

* S'il vous plait... Jayden, calmez votre esprit... vous êtes en train de faire souffrir votre ami...*

Sursaut inévitable, il tourna la tête jusqu’à rencontré du regard les seuls êtres ne semblant pas affectés par cette immobilité générale mis à part lui et le l’Irlandais. S’il envoya malgré lui quelques pièces agressivement propulsées dans leur direction, il ne songeait à blesser qui que ce soit.

Le mot souffrir sembla se répercuter dans sa boite crânienne. Il voulu bien hurler que ça ne le regardait pas. Et surtout, lui hurler de sortir de sa tête dans la seconde qui suivait. Et étrangement, il ne semblait pas surpris par le fait qu’on s’adressait à travers la confusion de ses pensées. Plus grand-chose l’étonnait, d’ailleurs. Mais si les émotions se bousculaient, il ne put s’empêcher de repenser en une fraction de seconde à ce mot : souffrir. Lorsqu’il reporta son attention sur Colin, fixant son visage, il sembla momentanément reprendre pied et maîtrise, les plus gros s’objets cessant de voleter. Une vague d’inquiétude passa sur son visage à ce moment précis. Était-il réellement en train de faire ça?

-Tu as dis… hier, ne plus me… reconnaître, tu te souviens? commença-t-il doucement. Je dois t’avouer que… je ne me reconnais plus moi-même. Arrêter. Tu me demandes l’impossible. C’est comme me demander de… me bouffer une partie de la mémoire…

C’était, sans doute, déjà pas mal qu’il semble avoir repris suffisamment pied pour récupérer le sens de la parole presque logique. Il s’apprêtait à dire quelque chose, quelques mots de plus qui restèrent néanmoins bloqué là, entre l’envie de les prononcer et l’incapacité de le faire. Peut-être de lui dire de ne pas s’en faire autant?

-Je ne peux pas.

Lui-même? Il n’avait jamais pu. Il n’avait jamais pu quitter ses propres fantômes. Et il s’en voulait maintenant qu’autrui ait assisté à cela. Seul son appartement en souffrait habituellement. Pas les autres.

*Je ne peux pas.* se répéta-t-il mentalement.

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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeMer 11 Juil - 5:16


    Un sentiment étrange s’infusa en lui, comme si on lui injectait une grande dose de drogue. Assailli par un vertige incontrôlable, Colin leva lentement ses yeux vers Jayden, qui se trouvait près de lui à souffrir autant que le tueur. Non, pas autant. Son ami était dans un état bien plus chaotique que lui. Colin balaya ses idées tournées vers lui-même, maugréant mentalement qu’il ferait mieux d’arrêter de braquer ses pensées vers sa petite personne qu’il était. Son corps l’ordonnait de se lever et d’arrêter Jayden mais d’un autre côté, l’étourdissement prenait le contrôle de ses mouvements, le gardant au sol. De loin, il était misérable à suffoquer et à tenter de faire un moindre déplacement. Mais il n’y arrivait pas. Et c’était pathétique ainsi qu’égoïste… Son plus vieil ami se trouvait dans une situation alarmante et douloureuse alors que lui, il restait couché, ne sachant que faire. Soudain, Jayden fit un mouvement brusque comme alarmé par quelque chose avant de reporter son attention ailleurs, cherchant vraisemblablement quelque chose des yeux. Pendant un moment, Colin sentit son esprit se tourmenter, n’ayant pas les yeux de son ami pour le soutenir. Il voulut lui crier de le regarder, de le regarder que lui et de se calmer. De reprendre ses esprits, bien que c’était dur.

    Lentement, ses yeux se promenèrent, horrifiés de voir que le temps semblait s’être arrêté. Chaque personne était dans une immobilité déconcertante, un enfant tenant sa glace riait silencieusement, une femme criait sur son chien et… tant de choses s’étaient stoppées. Ce qui bougeait encore était les quelques objets qui voltigeait et s’agitaient dangereusement, contrôlés par un Jayden hors de contrôle. Hors de contrôle… ce mot soufflait inlassablement dans sa tête, l’ennuyant et le forçant à fermer quelques instants ses yeux. Lorsqu’il les rouvrit, il avait posé ses yeux sur Jayden et que ce dernier semblait le fixer, il vint soutenir son regard alarmant, voulant le rassurer mentalement. Quelques bruits assourdissants le força à regarder ailleurs ; des objets lourds que faisait voler son ami étaient tombés péniblement sur le sol. Suivant une trajectoire vague des yeux, il longea le corps de Jayden, fixant ses yeux, semblerait-il, inquiets. A quoi pensait-il en cet instant ? Colin voulait à tout prix le convaincre de se calmer mais quelque chose l’empêchait de le faire, et si… et s’il avait besoin de cette crise ? Et s’il devait se lâcher et faire déguerpir certaines choses ? Peut-être que c’était la solution pour qu’il se calme ? Inspirant longuement, reprenant son calme et ses esprits, les vertiges se mirent à partir doucement. Douloureusement, Colin se leva, tenant sa jambe d’une main. Lorsqu’il se mit debout et qu’il voulut parler, Jayden semblait vouloir le faire et le tueur ferma sa bouche, attentif.

    — Tu as dis… hier, ne plus me… reconnaître, tu te souviens ? souffla Jayden. Je dois t’avouer que… je ne me reconnais plus moi-même. Arrêter. Tu me demandes l’impossible. C’est comme me demander… de me bouffer une partie de la mémoire.

    Ses mots semblaient tambouriner le cerveau de Colin, qui semblait perdre peu à peu la confiance qu’il avait regagné au fur et à mesure qu’il avait soutenu le regard de Jayden. Ce n’était pas à cause de ce dernier, ni le fait qu’il se perde avec ses émotions et son passé, mais plutôt parce que son caractère pathétique et ses manières d’éléphant le bousculait. Il avait l’impression d’être face à un mur auquel il s’écrasait. Mais il avait besoin de le détruire… rien que pour Jayden.

    — Je ne peux pas.

    Colin se ressaisit. Il ne pouvait pas ? Regardant son visage un moment avant de baisser les yeux, il se dit qu’il était réellement pitoyable. Il n’aurait pas dû le pousser à bout, il n’aurait jamais dû tenter d’ouvrir quelques failles de Jayden car il le savait lui-même : ce n’était pas un jeu amusant pour l’autre. Et ça blessait. Lentement, Colin tendit une main avant de s’arrêter, hésitant. Puis, brusquement, il posa sa main sur l’épaule de Jayden, le regardant dans les yeux et reprenant doucement confiance.

    — J’ai toujours voulu te voir comme avant, tu sais… Tu avais ce sourire particulier, ce regard qui me faisait un peu flipper et pourtant, je t’ai… enfin, je t’ai... toujours admiré.

    Sa voix se perdait dans un chuchotement et le dernier mot était presque inaudible, sa fierté n’en était pas affectée mais il avait peur de sa réaction. Et puis, ce n’était pas le sujet, il avait l’impression de déclarer son amour et Jayden était en train de perdre ses émotions dans une faille. Honteux, il reprit avec hésitation ;

    — Et puis, quand je t’ai vu si différent… j’ai eu peur. Peur que tu tombes dans un vide et que tu ne reviennes jamais. Je m’en veux de t’avoir autant poussé et maintenant tu souffres à cause de moi et mes conneries.

    Colin baissa mollement sa main, gardant son regard dans celui de Jayden, lui montrant qu’il était sincère. Colin se sentait égoïste de parler de lui alors que son ami était comme ça, il disait ce qu’il ressentait face à lui, de ce qu’il avait toujours eu peur par rapport à Jayden alors que ce dernier avait besoin d’affection et d’un … ami. Et c’était vrai ; il avait peur de le perdre et de ne plus avoir toute cette fraternité, cette attention envers lui. En fait, les nombreux objets qui volaient encore autour d’eux les représentaient assez, enfin, Colin le trouvait. Ils étaient aussi instables que leur relation, aussi fragiles que leur cœur et pourtant, ils étaient restés amis bien qu’ils s’étaient perdus de vue. Jayden était dans une sorte de … de mal, comme si quelque chose l’enveloppait et qu’il n’arrivait pas à s’en sortir. Et Colin voulait savoir, connaître son fond de vérité, de passé.


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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeDim 15 Juil - 18:33


Colin s’était relevé sans qu’il ne s’en rende vraiment compte, entre deux réalité; la sienne et la vraie. Entre deux souvenirs; maintenant et hier. Le corps était devant lui, mais son regard s’égarait parfois dans l’immobilité absolue des lieux. En plein rêve. Il se croyait presque en plein rêve tant la situation, après réflexion, lui paraissait absurde. Il remarquait les corps éloignés inertes dans un mouvement curieux, parfois un éclat de rire retenu, parfois la contemplation silencieuse de la scène si… étrangère. Il n’avait pu s’empêcher de poser ses yeux perçant sur chaque corps, chaque homme, femme, enfant ou vieillard. Et un objet passait alors dans son champ de vision : il clignait des paupières, perturbé par le trouble que ceci produisait. L’hypersensibilité de sa vision l’empêchait, en cet instant précis, de déterminer le réel emplacement de tous ces gens. Il avait l’impression qu’ils étaient beaucoup plus près qu’ils ne l’étaient réellement. Un rêve, oui, ça ne devait être que ça. Il avait oublié ce que c’était que de rêver agréablement. Il avait oublié ce que c’était que de prendre un peu de bon temps. Il s’était oublié lui-même entre quelques mésaventures, ennuis et nuits sombres. Il avait oublié, aussi, ces gens qui avaient comptés sur lui un peu trop longtemps, un peu trop souvent. Ça avait toujours été un fardeau pour lui, après les évènements. « Nous comptons sur vous, Jayden! » Une petite phrase si agaçante, si horripilante qu’il en avait tremblé de rage. Des gens avaient déjà comptés sur lui. Et il ne comptait plus les corps tombés au combat pour ce trop plein de confiance en ses capacités. Il ne voulait plus.

Il sursauta brusquement lorsqu’il sentit qu’on le touchait et s’apprêtait à repousser, peu importe de qui ou de quoi il pouvait bien s’agir. Il aperçu toutefois, en fin de compte, les yeux que Colin dardaient sur lui avant d’oser plisser le nez, comme s’il n’était, soudainement, pas convaincu de cette vue. Comme s’il se demandait si c’était vrai. Mais sa voix grave le ramena sur terre, rendant la situation plus concrète, plus réelle alors qu’il n’y croyait pas à l’instant. Et à vrai dire, il ne su trop que penser face aux paroles qui coulaient à ses oreilles. Jayden n’avait jamais été particulièrement souriant ou amusant; à vrai dire, il était, à l’époque, ainsi qu’avec Colin et quelques rares camardes qui comptaient pour lui. Mais maintenant, il passait davantage son temps à se demander ce qu’il pouvait bien lui rester. Il n’était pas certain, quoi qu’il en soit, d’accepter les paroles douces de son ami. Il l’admirait, disait-il, comme si c’était là la chose la plus naturelle qui soit. Il l’admirait alors que Colin n’avait pourtant rien à lui envier. Une vague de frustration passa sur ses traits. Il ne voulait pas qu’on l’admire. Il ne faisait rien de bien si ce n’était de veiller sur le seul être encore cher qui lui restait : lui. Seulement lui, en fait. Lui qu’il n’avait pas encore perdu. Et lui, il l’admirait. Colin parlait comme s’ils étaient un vieux couple, malgré le fait que ni un ni l’autre ne se devait rien.

Et pour la première fois, perturbé, il détourna le regard le premier, dans un mouvement toujours saccadé et rageur. Son calme n’était pas revenu et si le volcan avait cessé de vibrer quelques instants, il menaçait toujours ce qui l’entourait.

-Tu…, commença-t-il en sentant la frustration poindre dans sa voix, comme s’il était sur le point de se mettre à hurler. Mais dans sa nature propre, ça avait toujours été le contrôle de soi qu’il avait recherché. Tu n’a PAS le droit! lâcha-t-il enfin, la voix tremblante. Non! Non, non, non, ne me fait PAS ça!

Il n’avouerait jamais toute la confusion que provoquait Colin. Il n’avouerait jamais pourquoi ce refus catégorique qu’il lui faisait. Il n’avouerait jamais que c’était parce qu’il craignait de le perdre de la même façon qu’il avait perdu tous les autres, se sentant incapable d’être au niveau pour lui. Mais il fut incapable de l’exprimer et, au contraire, il le fit dans un élan de colère. Il se sentit défaillir. Sans vraiment en prendre conscience, faire usage aussi longtemps de la télékinésie lui grugeait l’énergie. Et sous un trop plein d’émotions, il se sentit pour ainsi dire de moins en moins stable sur ses jambes tremblantes.

-Colin, tu es… mais, j’ai tellement peur que…, il s’arrêta, hésita puis ferma la bouche, incapable d’exprimer ses pensées qui semblaient, d’ailleurs, de moins en moins cohérente au fur et à mesure qu’il était sur le point de franchir le seuil de sa propre résistance. Si les objets voletaient toujours doucement autour de lui, leur allure suivait celle du mutant : plus il était frustré ou colérique, plus agressifs et dangereux ils se montraient.

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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeSam 21 Juil - 13:15


Colin n’avait jamais su comprendre le comportement de Jayden, ni ces regards, ni… rien venant de cet homme, en fait. Cet homme qui l’avait toujours perturbé, parfois irrité et souvent admiré. Il avait cette capacité de savoir des choses que Colin tentait de cacher, de contrôler sa colère. Enfin, pas aujourd’hui. Avec un regard surpris, il suivit les yeux de son ami fuir le sien, comme s’il fuyait ce que disait Colin. Et pourtant, c’était sincère ; il n’allait jamais mentir et faire l’hypocrite, juste pour que Jayden se calme. Il n’allait jamais le faire. Et ceux qui le faisaient n’étaient que de regrettables personnes. Soudain, le tueur fut pris d’une envie de fuir son regard, ne sachant comment poser ses yeux sur l’ancien soldat. Maladroit ? Affectif ? Un peu des deux. Il y avait aussi cette colère, cette colère qui le laissait penser qu’il ne savait pas quoi faire et qu’il était inutile. Et aussi ce questionnement, était-ce Jayden qui avait immobilisé ses gens ? Ou quelqu’un d’autre ? Suite à cette pensée hasardeuse, Colin se redressa et lança quelques coups d’œil discret et surpris, avant de tourner son regard vers Jayden, inquiet.

Soudain, Jayden s’alarma. Enfin, il … s’énerva, plutôt. Colin aurait voulu lui dire d’arrêter, lui « ordonner » de se taire. La manière dont Jayden parlait lui paraissait si différente que Colin en était brusqué. La mâchoire crispée, il ne sentit pas le frisson de colère qui se répandait sur son corps. Il n’aurait pas dû lui dire qu’il l’admirait, pas maintenant. Et puis, c’était idiot de le dire, Jayden n’était pas bien.

— Mais… commença Colin, la voix rauque.

Il s’arrêta, se mordit la lèvre avant de le fixer. Il voulait lui crier dessus et lui dire de le regarder dans les yeux, mais ce ne serait pas équitable, n’est-ce pas ? Celui qui fuyait le plus était le tueur et pourtant son côté égoïste voulait que Jayden ne fuit pas et l’affronte. Chose qu’il ne pouvait rejeter. Et aussi, un défaut qui le collerait à la peau jusqu’à la fin de sa vie. Il ne savait pas comment formuler la phrase qu’il voulait dire, ni comment consoler quelqu’un. Enfin, si… mais par la force. Mais Jayden allait probablement le repousser, ou peut-être pas. Colin balaya cette idée de sa tête, se sentant perturbé par tant de questions.

— Colin, tu es… mais, j’ai tellement peur que…


Et là, il fut stressé. Il voulait qu’il continue sa phrase… voulant l’encourager, il se tut à la place, les mots restant bloqués dans sa gorge. Il fit une mine crispée en voyant Jayden devenir « faible », avança en avant et s’arrêta, le corps tremblant. Autour de lui, il peinait à remarquer les objets qui devenaient instables, il ne faisait que fixer Jayden, qui sombrait lui aussi, sûrement, dans des pensées incohérentes. Tout à coup, il sentit sa respiration flancher et son cœur battre de plus en plus fort, cognant difficilement contre sa cage thoracique, comme si une force le poussait à agir. Il devait agir, d’ailleurs. Il restait là planté devant son co-équipier, son ami et son « confident » d’un côté. Il était pathétique, misérable et égoïste mais pourtant, il ne l’assumerait jamais.

Soudain, il le fit. Colin sentit sa main se former en un poing et sans qu’il ne le veuille vraiment, il donna un coup dans la machoire de Jayden. Réalisant ce qu’il venait de faire, son visage devint crispé. Et pourtant ; il sauta sur son ami, le forçant à le plaquer au sol. D’un geste malhabile mais brusque, Colin attrapa les poignets de Jayden. Il sentit que des centaines d’émotions traversaient sur son visage, montrant qu’il se sentait pitoyable.

— Tu… dis que tu as peur, mais … merde, je comprends pas ! lança soudainement Colin, rageur. Je comprends rien… rien à ce que tu ressens, et je voudrais tellement savoir..

Sa dernière phrase avait été dite plus doucement, dans un souffle désireux. Et curieux, bien entendu. Tandis qu’il tenait fermement son ami en dessous de lui, il vit lentement que des personnes se tenaient devant lui, un peu plus loin et qui n’étaient pas immobiles. Lâchant doucement les poignets de Jayden mais les tenant toujours, sous la douleur que lui procurait sa récente blessure au bras, il remarqua que ces personnes lui étaient familières. En plissant les yeux, il vit le professeur Xavier, son patron, et Sean, un des élèves proche du professeur. Il sentit sa mâchoire descendre lentement, surpris par la coïncidence. Ce n’était pas Jayden qui avait figé les personnes, mais ce prof ! Sa logique se mettait en route, avec peine, mais il se demandait si le prof’ ne lui avait pas déjà parlé, vu la réaction qu’avait fait Jayden. Baissant doucement les yeux vers Jayden, il se mit à le fixer.

— Il t’a parlé ? Je… écoute, Jayden… s’il te parle, écoute-le… je suis nul, hein ? J’arrive même pas à parler correctement,
souffla Colin.

Sa respiration se mit à s’élever un peu plus, comme s’il se sentait blessé lui-même, par ce manque de réactivité qu’avait Colin. Il ne savait pas réconforter un ami, encore moins lui parler par des phrases cohérentes, et il se permettait d’être égoïste. Jaloux par moments, jaloux du fait que… non, il ne savait pas, en fait.
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MessageSujet: Re: Warlords on the road   Warlords on the road Icon_minitimeLun 23 Juil - 18:12


Il ne vit même pas le coup venir. Lorsque le poing se forma, il constata seulement la réaction de crispation musculaire habituelle du corps. Lorsque Colin le lui envoya en pleine mâchoire, il fit les yeux ronds, incapable de réagir autrement, trop lent de toute façon pour comprendre ce qui se passait à cet instant. En recevant le poing, il se mordit l’intérieur de la joue et gouta rapidement le sang contre sa langue. Vaguement sonné, il se sentit tituber deux pas avant d’être littéralement happé par l’Irlandais. Sentant que Colin mettait tout son poids contre lui, Jayden bascula vers l’arrière, incapable de se retenir ou de bloquer la chute devenue inévitable. Sa tête cogna à même le sol bétonné, mais, par réflexe de soldat, il tenta rapidement un mouvement pour se relever. Trop lent, une fois de plus, se fut l’autre qui prit les avances. À croire que le brun en avait bien plus perdu qu’il n’en avait gagné depuis son retour au pays. Il se vit immobiliser bien qu’il ne douta pas, au fond de lui, être en mesure de se débarrasser de lui. Mais le voulait-il?

Sa tête se mis à l’élancer. Il n’avait pas encore remarqué se l’être fracassé au sol une fraction de seconde plus tôt. Il se laissa saisir sans se débattre davantage, trouvant presque rassurant le contacte physique que l’Irlandais lui offrant, sans même le savoir, sans doute. Ou était-ce simplement de sentir un corps contre lui qui lui faisait cet effet? Il doutait de réagir de la même manière avec n’importe qui d’autre. Mais étrangement, ça ne lui fit rien. Il perdit même un brin de son agressivité devant Colin. Peut-être juste parce que c’était lui, justement, et pas un autre. Il grouilla encore un peu, en entendant la voix rageuse s’élever à son oreille. La proximité offrait une nouvelle vision des paroles. C’était comme s’adresser directement à lui plutôt qu’au mur de glace qu’il avait toujours été face aux menaces. Il aurait presque pu jurer entendre le sang battre à ses tempes, bien que c’était chose impossible. Il porta son regard directement dans celui e Colin, s’accrochant à ce petit quelque chose de rassurant qu’il lui procurait sans en prendre conscience. Jayden hésita un moment en comprenant qu’il était la cause de toute cette perturbation chez son ami.

-J’ai peur… de te perdre comme t’en d’autres, murmura-t-il en s’étranglant. C’était dit, la petite faille que Colin avait trouvé chez lui s’agrandissait lentement mais surement. Comme hier… Quand nous travaillons, ensemble. J’ai toujours lamentablement échoué dans la protection des autres. Dans la tienne, aussi. Ça n’aurait jamais dû se passer comme ça… Et puis, tu t’es fait tirer dessus. C’est un peu de ma faute, je crois.

Il ne déclara pas qu’il aimerait sincèrement le voir arrêter de faire ce genre de contrat, par crainte, justement, de le perdre complètement. Peut-être parce que Colin était la personne de qui il se sentait le plus près, il ne savait trop. Mais il n’osait imaginer le choque.

Il suivit le regard de Colin un instant, discernant mal les deux corps, plus loin, avant de réaliser qu’il avait beaucoup trop fait usage de sa vision, sans même s’en rendre compte, et qu’à présent sa vue se troublait sous le coup de la fatigue. Colin connaissait de toute évidence l’homme télépathe qu’il avait aperçu et entendu quelques instants plus tôt. Mais lui ignorait qui il était. Pourtant… pourtant l’Irlandais semblait lui faire confiance vu sa réaction, à sa vue.

-Il supposait surtout que je… te faisais souffrir. Je suis tellement désolé…, lâcha-t-il finalement dans un soupire, se rendant compte désespérément qu’il était incapable, lui, de bien faire les choses, se convainquant de plus en plus que la balle tirée était de sa faute : il aurait dû la voir venir et faire quelque chose avant que ça ne se produise… Mais il avait laissé Colin se jeter dans la gueule du loup.
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