L’air frais de l’eau, le vent sifflant à ses oreilles. Une combinaison idéale pour lui permettre de faire le point. Il s’était arrêté sur le célèbre pont de Brooklyn, comme s’il avait espéré y trouver des réponses. Le calme plat. Il n’y avait que le boucan habituel de la ville qui le rejoignait. Il porta son regard aussi loin qu’il le pu, suivant d’abord le courant qui courait sous ses pieds, le métal et le béton. Il longea jusqu’à croiser quelques navire ou traversiers, il ne savait trop, ne s’y attardant pas, fixant son regard plus loin, jusqu’à l’embouchure de l’Est River qui plongeait rageusement dans le détroit de Bronx Kill. Il ferma les paupières et baissa un peu la tête avant de les ouvrir de nouveau pour fixer le courant agité sous lui en songeant à la douleur que pouvait ressentir un corps en percutant les flots.

Il n’aimait mieux pas trop y penser et se redressa un peu, étirant devant lui son bras engourdit, chassant tant bien que mal la raideur qui l’emprisonnait dans l’immobilité. Le picotement dans ses doigts signifiait à quel point il avait encore de la difficulté et qu’il n’était pas remis de ses dernières confrontations sur le terrain. Il resserra le col de sa veste au niveau du cou et glissa ses mains frigorifiées dans le fond de ses poches avant de reprendre un peu sa marche, n’ayant pas comme objectif précis d’aller très loin. Il marcherait jusqu’à ce qu’il en décide autrement ou qu’une bombe lui tombe sur la tête. Quoi qu’il n’espérait pas particulièrement la seconde option.

Ce fut finalement son bras plus que sa tête qui décida pour lui de ce qui était le mieux à faire et, s’enfonçant délibérément entre les arbres de central parc, il se laissa tomber sur le premier banc de parc venu, à l’abri de regard, sous un grand arbre. Dans un soupire, il se massa de nouveau l’épaule en grognant quelque peu, agacé qu’il était alors. Il ferma les paupières, se concentrant sur la caresse de la brise contre son visage fatigué. Lorsque, malgré lui, un pétard, ou était une voiture, il ne savait trop, explosa au loin et qu’il en perçu tout juste l’écho, il sursauta. Il ne pu retenir le flot de souvenirs angoissants qui l’envahissaient soudainement. Il porta une main tremblante à son front, gardant toujours les yeux fermés comme s’il craignait de voir ce qui l’entourait. Sans véritablement s’en rendre compte, il serra les poings devant la vision qui s’offrait de nouveau à lui. C’était le genre de chose qu’il ne faisait habituellement qu’en dormant, jamais lorsqu’il était réveillé il ne perdait la maître de ses émotions.

À sa gauche, une poubelle puante et remplie à ras-bord vibra et s’éleva doucement de quelques centimètres. Les pierres dans l’herbe firent de même à quelques secondes d’intervalle. Et il ne le réalisa pas le moindre du monde. Il ne réalisait pas la puissance qui parcourait l’air, son talent qui influençait tout. Il secoua brusquement la tête et ouvrit les yeux. Au même moment, tout retomba, le surprenant par la même occasion. Il se leva rapidement, sueur au front, et repris une marche rapide, évitant à tout prix de demeurer sur place. Et si on l’avait vu? C’était folie… Il revient sur ses pas jusqu’à reprendre le pont.

Main dans les poches, il paraissait nonchalant avec son air perdu dans ses pensées. Il sentait dans le bas de son dos le contacte froid du métal contre sa peau, ne se séparant en fait jamais d’une arme. Ça avait toujours été, pour lui, une question de bon sens d’en trainer une partout où il allait. Question de sécurité? Sans doute en partie. La méfiance comme règle numéro un ne lui permettait pas de sortir sans le moindre moyen de défense, bien qu’il n’en ait jamais vraiment eu de besoin. Il se laissa perturber un moment par l’air lourd, un peu humide et moins pollué qu’en plein centre ville, se sentant bien à l’aise à cet endroit. Jusqu’à ce que, du moins, il ne s’apprête à traverser et que son regard perçant ne croise une figure à quelques distances de lui. Il attendit et peu, quelques pas plus loin du moins, pour s’assurer que ce n’était pas contre lui et soupira lorsqu’il remarqua que oui, justement.

Il fit donc face, inévitablement, traits sérieux et regard fixé sur l’homme qu’il surprenait de toute évidence. Jayden avait repris contenance depuis la scène au banc de par cet ne semblait plus sur le point de perdre la maîtrise de son don. Généralement, il ne s’agissait que d’un instant à passer, et ça avait une fois de plus le cas. Une fois les idées sombres évacuées brièvement, il parvenait à retrouver un calme olympien si caractéristique chez lui. Il détailla brièvement celui avec qui il avait à faire soudainement, et demeura planté là où il était, c’est-à-dire à quelques pas, mètres, qui le séparaient de lui. Remarqué que l’autre aurait été un tireur embusqué qu’il l’aurait sans doute remarqué de toute manière.

*Raté, mon vieux.* songea-t-il alors qu’il ne pouvait que s’interroger sur la raison de sa présence. Il ne lui rappelait personne et ne semblait pas non plus faire partie de ces gens qui lui en voulaient. Qui et surtout pourquoi, dans ce cas?

-Arrêtez de me suivre immédiatement.

Ton de reproche, voix autoritaire, il ne changerait jamais. Il n’avait pas pour habitude de passer par quatre chemins pour dire ce qu’il pensait et, une fois de plus, il ne ferait pas exception. S’il l’emmerdait, il l’emmerderait aussi, c’était aussi simple que cela. Il détacha momentanément ses yeux de l’homme pour les poser derrière lui et fixer les alentours, uniquement pour s’assurer qu’il était le seul dans cette situation. Il projeta son regard plus loin, observant les visages qu’il croisait et constata en fin de compte qu’il était bien seul face à face avec l’inconnu sur qui il reporta immédiatement toute son attention.

« Arrêtez de me suivre immédiatement. »
Le ton autoritaire fit sourire Erik, qui avait rapidement repris contenance. Il fit deux pas en avant sans lâcher l’inconnu du regard et s’accouda d’un air nonchalant à la rambarde du pont.
« Je ne vous veux aucun mal, déclara-t-il lentement. »
Il continuait de sourire, un peu, comme s’il trouvait la situation un brin amusant. Il ne devrait probablement pas, l’inconnu risquerait de mal prendre son attitude, mais Erik savait qu’il ne risquait pas grand-chose. Si le mutant souhaitait l’attaquer, il aurait parfaitement les moyens de se défendre.
« Je vous ai vu dans le parc. Vous étiez… remarquable. »
Erik ne cessait de fixer le jeune homme, guettant la moindre réaction. Un tas de questions se bousculaient dans sa tête – cet inconnu savait-il qu’il n’était pas le seul mutant sur Terre ? Connaissait-il d’autres personnes comme eux ? Faisait-il partie d’une organisation comme les Damnés, sa Confrérie ou l’Institut ? – mais il devait se retenir, attendre. Il devait procéder lentement, avec précaution, sinon il risquerait de le faire fuir.
Il se souvenait de l’époque où il parcourait les routes avec Charles pour aller chercher des mutants repérés grâce au Cerebro. C’était bien plus facile alors, avec les pouvoirs de Charles, il était plus facile de prédire les actions des mutants qu’ils rencontraient, de savoir ce qu’il fallait dire ou ne pas dire. Aujourd’hui, Erik devait se fier aux simples réactions extérieures, ce qui rendait les choses bien plus difficiles. Il y avait toujours ce risque de mal interpréter un regard, une attitude, et dire ou faire quelque chose en réponse qui provoquerait l’inverse de ce qu’il attendait chez son interlocuteur. C’était un jeu dangereux, mais Erik se plaisait à croire qu’à présent il en maîtrisait plutôt bien les règles.

Spoiler:

Il lui suivit des yeux d’instinct, lui demeurant immobile. Il n’avait jamais fuit devant aucune situation et malgré l’envie de l’envoyer paître à l’autre bout du monde, il demeura neutre dans son ensemble. Il ignorait comment prendre l’homme. S’il le trouvait étrange, il ne sentait rien de particulier chez lui, peut-être juste une arrogance certaine qui aurait tôt fait de l’agacer.

- Je ne vous veux aucun mal.

Un vague sourire discret se dessina sur ses traits durs qu’il avait acquis de son ancien post dans l’armée. C’était devenu une habitude de laquelle il ne se séparait malheureusement que très peu. Il ne pu s’empêcher de penser qu’au fond, il n’avait qu’à se retourner et s’éloigner sans demander son reste, chose qu’il ne devait rien à personne et encore moins à un inconnu sortie de nulle part et qui, de surcroît, s’amusait à le filer comme un vieil agent ayant perdu ses capacités d’espionnage.

-Et même si c’était le cas, je ne vois pas ce que ça changerait, vous me suiviez tout de même, ne pu-t-il finalement s’empêcher de répondre, gardant tant bien que mal une certaine neutralité, bien que sa voix semblait un peu trahir son agacement. Il eu l’impression que l’homme s’adressait à lui comme on le fait à un enfant. Il n’avait nullement besoin d’être rassuré sur ses intentions, s’en sortant habituellement très bien pour les identifiées lui-même.

Jayden changea toutefois rapidement d’expression pour passer de la neutralité à une méfiance accrue. Il aurait sans doute voulu le questionner sur le champ pour mieux comprendre la situation… Qu’avait-il vu exactement? Lui-même n’était pas certain de ce qu’il avait fait à ce moment-là, n’en ayant vraiment pris conscience qu’à moitié. Il le détailla rapidement, par réflexe, analysant son air nonchalant, ce sourire, principalement, dont il ne savait trop que penser.

-Remarquable, répéta-t-il comme pour se convaincre qu’il n’avait pas faussement compris ce qu’il venait d’être dit à l’instant.

Il ignorait s’il s’agissait de quelque chose de positif ou non, et si le doute s’emparait rapidement de sa conscience, il ne le laissait que plus ou moins paraître, gardant ce calme olympien qui le caractérisait si bien. Il avait capté le message, bien sûr, mais n’était pas certain de vouloir l’accepter telle une révélation trop choquante, peut-être, qu’il aurait évidemment préféré fuir plutôt que d’affronter en tête à tête. Perspicace, il était celui qui observait et détestait être dans le rôle inversé, dans la peau de celui qui, justement, était observé.

-Cessez de tourner autour du pot, soyez direct : qu’est-ce que vous voulez? Parler de ça? Que savez-vous à ce sujet?

C’était aussi, dans son cas, un défaut à l’occasion. Il avait toujours répugné de passer par quatre chemins pour s’exprimer et appréciait davantage qu’on agisse de même avec lui. Être directe lui allait beaucoup mieux. Prendre son temps avait toujours eut tendance à l’exaspérer, bien malgré ses airs tranquilles. Mais il agissait comme une brute à questionner plus qu'il ne se faisait questionner. Peut-être parce qu'il connaissait déjà les réponses et qu'il avait plutôt choisie de les ignorer.

Erik lança un regard au jeune homme avant de s’appuyer plus franchement sur la rambarde et de laisser son regard divaguer vers la baie. La brume légère ne masquait pas le trafic important des cargots et des bateaux de plaisance, et on pouvait même entendre par-dessus les bruits de la ville ceux des cornes de brume. Erik contempla ce spectacle durant quelques instants avant de répondre, comme s’il ménageait son effet. Il savait qu’il avait toute l’attention de l’homme à présent, que celui-ci était prêt à l’écouter. Si ça n’avait pas été le cas, soit il serait parti, soit il l’aurait déjà attaqué. L’inconnu ne se sentait pas assez menacé par Erik, ce qui était plutôt une bonne chose.
Il finit par se retourner vers le jeune homme, sans quitter son air nonchalant.
« Ce que je sais ? Quelques choses. J’ai moi-même quelques… capacités extraordinaires. »
Pour appuyer ces paroles, Erik bougea un peu de la main. Aussitôt une cannette de bière qui traînait sur le trottoir rampa jusqu’à l’inconnu avant de léviter pour arriver au niveau de son torse.
« Je vous l’ai dit, je ne vous veux aucun mal, répéta Erik, cette fois-ci en prenant un ton plus grave. »
La cannette retomba lentement sur le sol, dressée. Erik la fixa un instant avant de relever la tête vers l’inconnu.
« Je sais ce que ça fait d’avoir des pouvoirs et de se laisser submerger par eux. Je vous ai vu tout à l’heure dans le parc. Je peux vous aider à contrôler vos capacités, à les développer. »
Erik fit un pas vers l’inconnu et pencha légèrement la tête sur le côté, sans le lâcher du regard.
« Je ne suis pas un ennemi, bien au contraire. Je suis comme vous. »
Il ne détachait plus ses yeux de ceux du jeune homme. Il ne devait pas le laisser s’échapper. Ce mutant semblait avoir un potentiel intéressant, et Erik espérait l’amener dans ses rangs. Mais il devait faire attention à chacun de ses mouvements, chacune de ses paroles. Décidément, ça faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas recruter, il avait l’impression d’être rouillé.

La lenteur se fit attendre et il ne put que trop le remarquer. L’autre prenait un temps considérable, comme on l’aurait fait avec un animal sauvage que l’on chercher à apprivoiser. Ou était-ce sa manière de s’approcher discrètement de lui en passant outre la méfiance quotidienne du télékinésiste. Trop habitué à analyser ce que pouvait penser les gens, surtout lorsqu’on agissait avec autant de nonchalance. Il aurait été simple comme bonjour de tourner les talons pour s’éloigner sans lui porter plus d’attention. Il n’y avait qu’un petit fil qui le retenait encore à cette conversation : l’étrangeté de la situation qui le poussait à une curiosité renouvelée à chacun des mouvements que pouvait poser l’autre. Lorsqu’il daigna enfin lui répondre quelque chose, ce n’était pour rien lui dévoiler du tout, en fin de compte. Jayden ne su pas ce qui l’agaça le plus. Le fait qu’il ne réponde pas ou le fait qu’il le garde pour lui, malgré son questionnement, à travers quelques paroles nébuleuses. Il fut toutefois particulièrement surpris par la tournure des évènements, malgré la neutralité de son expression. Lorsque son regard d’acier pu se poser sur l’objet métallique et qu’en silence, il l’observa se déplacer jusqu’à lui. S’il avait certes songé à un coup de vent en premier, il était rapidement venu à en chasser cette idée absurde en voyant la cannette s’élever face à lui, en réponse à ses doutes. Il se tut, lui, comme s’il n’avait jamais su parlé, entre réflexion et étonnement refoulé.

L’objet retourna au sol sans qu’il ne le lâche des yeux un instant. Lui vouloir du mal ou non, quelle importance? Pourquoi s’arrêter sur ce point qui n’avait pourtant aucun intérêt pour lui? Sans doute l’homme percevait-il davantage sa méfiance et tentait justement de la faire faiblir à le convainquant qu’elle était inutile… Fabulations qu’étaient les siennes, il ne pouvait s’empêcher de se demander s’il était réellement face à un autre mutant. Pour tout dire, il n’en avait connu qu’un seul. Un seul avec qui il avait partagé ses propres capacités. Il s’était toujours imaginé que c’était justement pour cette raison premier qu’ils s’étaient retrouvés réuni dans un même camp, de temps à autre, dans un même rôle, et ce n’était pas celui de la victime.

-Je dois avouer n’avoir rencontré personne d’autre ayant «certaines capacités extraordinaires» comme vous dites, laissa-t-il finalement tomber plus doucement.

C’était un mensonge, bien sûr. Il ne prononcerait de toute façon jamais le nom de son vieil ami. Peut-être était-ce ses affaires personnelles qui le poussaient à taire sa connaissance. Seul? Il ne s’était jamais imaginé vraiment seul dans cet univers avec sa mutation. Pour tout dire, il ne s’était même jamais arrêté à se poser la question sur ce sujet.

Se laissait-il véritablement submerger pour ceci? Ne s’était-il pourtant toujours promis de garder un contrôle absolu sur ce qu’il faisait? Ce n’était de toute évidence pas le cas. Lorsque ses souvenirs le harcelaient, lorsqu’ils le torturaient, ce n’était plus le cas, sans même qu’il ne s’en rende compte. Ce qui c’était passé dans le parc n’avait pourtant que très peu duré. Suffisamment, toutefois, pour être remarqué. Et s’il était tombé sur un autre genre d’individu que celui-ci? Ça avait été imprudent de sa part.

-Dans le parc, ce n’était pas chose que je fais d’ordinaire. Mais c’est ma faille…, murmura-t-il, nostalgique soudainement.

Une faille. Drôle d’idée qui n’était pourtant pas fausse. Comme s’il avait parlé d’une faille dans un plan ou un système quelconque. Une faille en lui signifiait simplement son imperfection à se maîtriser lui-même dans une situation plus difficile. Il n’avait pas toujours été ainsi. Depuis les incidents de la guerre, pour tout dire, rien n’était plus pareille. Et il avait perdu une part de lui en même temps qu’il avait perdu cette maîtrise.

-Marchez avec moi.

Ce n’était pas un ordre. Ce n’était qu’une proposition, laissant ouvert une porte, curieux qu’il se révélait l’être en cet instant. Il comprendrait quelque chose : s’il tenait véritablement à discuter avec lui sur la mutation, il l’accompagnerait. Sinon il lui ferait faux bond dans une possible incapacité à le convaincre de quoi que ce soit. S’il était intéressé? Il n’agirait pas de la sorte s’il ne l’était pas.

-Enfin… seulement si vous voulez «m’aider», non pas uniquement si vous le pouvez. Mais vous auriez aussi bien pu commencer par vous présenter… Je vous l’ai déjà dit : soyez plus directe, vous me jeter dans l’ignorance. Disons que j’accepte, disons ce coup de main. Qu’est-ce que je vous dois?

Erik cacha sa déception lorsque le jeune homme lui apprit qu’il n’avait pas rencontré d’autres mutants, ce qui n’était pas très surprenant mais s’il ne paraissait pas très surpris qu’Erik ait des pouvoirs. Il se souvenait de sa rencontre avec Charles. Il avait cru jusque là qu’il était le seul être au monde à avoir des pouvoirs, que c’était Shaw qui l’avait fait ainsi. Le monstre de Frankenstein. C’est ce qu’il avait cru être pendant des années. Jusqu’à ce que le télépathe vienne à sa rescousse. Erik n’oublierait jamais l’étonnement, le soulagement de savoir qu’il n’était pas seul. Qu’il n’était pas un monstre. Et en allant recruter d’autres mutants, Erik s’était dit que c’est ce qu’ils devraient faire, tous. Ils devraient se réunir, quitter tous ces humains qui leur étaient inférieurs.
Le jeune homme murmura ensuite quelque chose, et Erik approuva d’un léger hochement de tête. Il comprenait tellement ce qu’il voulait dire – se laisser submerger par ses émotions, perdre le contrôle de ses pouvoirs. Il avait connu ça trop de fois. Mais il avait appris à se maîtriser, il pourrait enseigner cela à ce jeune homme.
Il lui proposa ensuite de l’accompagner. Erik s’apprêtait à accepter quand il poursuivit. Erik sourit alors, aimant la franchise de son interlocuteur.
« Mon nom est Magneto, annonça-t-il en tendant sa main vers lui. Et quand je vous aiderai, vous ne me devrez absolument rien du tout. »
Bon, ce n’était peut-être pas tout à fait vrai. Bien sûr que Erik ne perdrait pas son temps à entraîner des mutants par simple charité. Mais son prix n’était pas si élevé que cela en comparaison de ce qu’il proposait. Il offrait à n’importe quel mutant de quoi vivre, il enseignait le contrôle de ses pouvoirs. En échange, il ne demandait que la loyauté de ses frères et sœurs.
« Je ne fais pas cela pour l’argent, dit-il. Nous sommes pareils, il est normal que nous nous entraidions, vous ne pensez pas ? »