— J'ai besoin de plus d'informations.

William se tenait à une table, entouré de deux autres mutants. Angel et un garçon dont-il n'arrivait pas à retenir le nom de mutant. Il avait pour mission de recruter une mutante ayant des capacités de télépathes. Le garçon essayait de s'accaparer la mission, clamant haut et fort qu'il avait du charme et qu'il pouvait facilement attirer les filles vers lui. William roula des yeux. S'il continuait à se la jouer beau garçon, il se pourrait bien que, par manque de patience, Will lui refasse le portrait. Mais Emma, Reine Blanche des damnés, ordonna au garçon de se taire. Elle voulait que ce soit William et personne d'autre. Le mutant au regard bleu-gris-vert lança un sourire satisfait vers le garçon assit sur sa droite. Il était tout fier d'avoir cette exclusivité mais surtout, de voir que l'autre ronchonnait dans son coin, se sentant inutile. Emma ordonna à Angel et ... machin chose, de quitter la pièce. Elle s'installa ensuite en face de William pour entamer une connexion télépathique avec lui. Il vit le visage de la jeune fille, ce qu'elle avait l'habitude de faire, où elle avait l'habitude de se rendre. Une fois renseigné un maximum, William remercia Emma, l'embrassant doucement sur la joue, puis prit congés. Le club était animé par de nombreux mutants, tous aussi déchaînés les uns que les autres. Certains faisaient des démonstrations de pouvoir, d'autres regardaient sans grand intérêt. William traversa la pièce en mettant sa veste de cuir noir par dessus sa chemise blanche. Une cravate entourait son coup, dont la couleur était assortie au blouson de cuir, tout comme le pantalon de costume. William aimait bien s'habiller ainsi, de manière classe sans en faire des tonnes.

Une fois dehors, William se mit à marcher, s'éloignant du club. Des gens, humains, faisaient la queue pour entrer. Ils servaient à avoir des informations sur les hommes importants que visaient la CIA ou encore le FBI. Aucun des deux camps ne se doutait des réelles intentions du club - mise à part Moira McTaggert, mais personne ne la croyait. Tant mieux... William fit quelques pas de plus, assez loin du club et plutôt proche de ce qu'il avait pu voir dans la vision de Emma. Le mutant regrettait de ne pas avoir ce pouvoir là, en plus du sien, car il était plutôt pratique. La jeune fille n'était pas loin et William la suivit, comme si de rien était. Il était un promeneur comme un autre... quoi que dans une ruelle... il n'était plus un passant mais bel et bien un type louche qui suivait une jeune fille. William n'avait qu'une seule envie, lui parler, l'appâter, lui faire comprendre qui il était au fur et à mesure, et l'emmener dans le club des damnés. Il était loin de se rendre compte que cette mission pouvait s'avérer difficile.

Je m’étais improvisée une sortie nocturne, j’étais toujours habitué à changer d’endroits toutes les semaines, et ce soir-là j’avais vraiment envie de sortir.
J’avais besoin d’air frais, et besoin de parler…
Je pensais rendre une visite à Colin, si je passais devant son appartement, et j’avais besoin de marcher ça tomber bien, je ne connaissais pas encore la ville et ses alentours.
Gaïa dormait déjà, je passai la porte de ma chambre sans soucis, personne dans les couloirs, j’en profitai pour ne pas trainer, j’atteignais rapidement la porte d’entrée, les sorties de ce genre n’étaient pas vraiment autorisées, je savais très bien que je n’avais que quelques minutes pour sortir d’ici, ma télépathie me fournit le temps nécessaire, une fois à l’extérieur je me précipitais jusqu’à la grille qui ne me posa pas trop de résistance.
Une fois arriver à proximité de la ville, j’empruntais les rues qui me semblait les plus sûres.
Je me surpris plusieurs fois à regarder par-dessus mon épaule… Personne… Je me promenais tranquillement, j’avais la sensation que rien ne pouvait m’arriver.
Enfin… rien… Je tournais la tête une nouvelle fois, cette fois si, il y avait quelqu’un.
Lui aussi devait peut-être se promener, je continuais à marcher et pris la première à gauche, étrangement l’homme tourna lui aussi, je pressai le pas avant d’arriver à un autre croissement je tournais à nouveau à gauche.
Je profitais de mon avance pour me glisser dans un coin sombre et me rendre invisible pour quelques secondes, le temps que l’homme s’avancer assez pour me permettre de me déplacer derrière lui.

-Vous cherchez quelqu’un ? Vous avez perdu quelque chose ?

J'avais la désagréable impression que c'était moi qu'il cherchait, pour je ne sais quelle raison...
Je ne me sentais pas menacée, enfin ça c’était avant de voir son sourire de requin, j’étais sur la défensive et prête à utiliser mes pouvoirs pour me sortir de là. S’il voulait agresser une pauvre jeune fille dans la rue, ce jeune homme était vraiment mal tombé… S’il tentait quoi que ce soit il passerait un mauvais quart d’heure…

Continuant son chemin William n'avait même pas remarqué qu'il était en train de poursuivre du vent. La mutante avait utilisé son pouvoir pour passer discrètement derrière lui. Lorsqu'il remarqua l'absence de la jeune femme, William fronça des sourcils, confus. On lui avait dit qu'il s'agissait d'une télépathe, mais pas qu'elle avait d'autres capacités. A moins qu'elle n'use, elle aussi, d'une manipulation de l'esprit et que William ne la voyait pas à cause d'illusions. Cependant, la voix de la jeune fille retentit et William eut un léger sursaut. Loin d'être effrayé, juste surpris, le mutant se tourna lentement vers elle, affichant un large sourire. Bien sûr qu'il cherchait quelqu'un, il l'a cherchait elle. Il s'avança donc, en restant tout de même à une bonne distance de la jeune fille pour ne pas la faire fuir. Elle était plutôt jolie, même si trop jeune pour plaire entièrement à William. Elle n'avait pas l'air d'être fragile et n'avait pas froid aux yeux. William avait été persuadé qu'elle se mette à courir lorsqu'il la suivait.

— En réalité... je voulais vous parler, à vous. Elvie, c'est bien ça ?

Il avança encore et tendit sa main vers elle. Même si elle venait à ne pas lui serrer la main, ce n'était pas grave. Au moins, William montrait qu'il faisait preuve de bonnes manières. Il sortit ensuite une cigarette qu'il alluma. Elle pourrait lui servir, s'il avait besoin de montrer un peu de ses talents. Mais pour l'instant, il devait faire connaissance avec la mutante et non se pavaner en faisant ses petits tours de magie.

— Je suis William. Et... disons qu'on m'a parlé de toi... de tes capacités de télépathe. Tu peux vérifier, si tu le veux. Je n'ai absolument rien à cacher...cependant, je préfèrerai parler avec toi sans avoir recours à nos pouvoirs, si tu acceptes.

William tira une bouffée sur sa cigarette, puis relâcha la fumée dans l'air. Il espérait avoir une discussion convenable avec la jeune fille, sans cris et sans craintes. Il n'était pas là pour lui faire du mal. Ses seuls intentions étaient une proposition et quelques informations, concernant le club des damnés. William savait bien que le club avait mauvaise réputation à cause de ses agissements (manipulations des gens importants, missions pour amener les hommes à faire la guerre entre eux, envie de domination par rapport aux humains etc...) et ce ne serait pas une chose facile que d'attirer une jeune fille, pensionnaire de l'institut de Mr Xavier. Mais qui ne tente rien n'a rien.

Après avoir serré la main de la mutante, William sortit une cigarette qu'il entama rapidement. Il avait besoin de décompresser un peu, même s'il n'était pas spécialement sous tension. William commençait déjà à parler de mutation, il ne voulait pas y aller par quatre chemins. Autant aller droit au but afin d'annoncer la couleur... et puis, il n'aurait pas été crédible s'il aurait dit "Oui euh, je vous suivais car vous aviez perdu quelque chose en passant...". Non, il n'allait pas faire le niais qui ment mal. Quoique William pouvait être un très bon menteur parfois, mais là n'était pas la question. Un sourire éternel semblait accroché à son visage alors qu'il parlait à la mutante. Bien évidemment, il s'était attendu à ce que celle-ci ait plusieurs questions, elle n'allait pas se laisser faire comme si de rien était. Mais à la fin de sa phrase, la jeune Elvie parla de quelqu'un... ou plutôt d'un groupe de personnes. William, peu informé sur la jeune femme, espérait ne pas avoir de mauvaise surprises la concernant. Il fit alors un léger mouvement vers elle, s'avançant en restant encore à une limite respectable, puis fronça les sourcils.

— Je ne vous veux aucun mal. Je ne suis pas un criminel... Je veux simplement vous parler.

William était sincère. Il n'était ni un criminel, ni un homme dangereux. Oui, il en voulait à certains humains - politiquement parlant - d'être égaux à des animaux sauvages, mais il était loin de vouloir répandre le sang. William était plus du genre à vouloir défendre sa cause, sa mutation, sa personne et ses semblables plutôt que de fermer les yeux et laisser les choses se faire. Faire partie du club lui permettait d'apporter son aide, de défendre les mutants pour une juste cause. Elvie était une personne intéressante aux yeux des mutants du club, mais pas pour lui faire du mal. Ils voulaient un avantage de plus pour leurs plans politiques.

— Une personne m'a informé pour vos dons. Une télépathe, tout comme vous. Elle m'a demandé de venir vous voir, pour parler. Mais vous... de qui parliez-vous en disant "Ils m'ont retrouvés" ?

William écrasa sa clope dont-il n'avait plus besoin - et qui, pourtant, n'était pas terminée. Une ampoule grésillait non loin d'eux, sûrement la lumière de l'arrière d'un restaurant. Si jamais William devait montrer son pouvoir pour prouver sa mutation, il pourrait très bien se servir de cette ampoule. Pour le moment, l'heure était aux questions.

— Si vous voulez, nous pouvons parler ailleurs. Dans un endroit plus tranquille... mais un endroit de votre choix. Un endroit dans lequel vous pourriez vous sentir en sécurité.

William voulait prouver qu'on pouvait lui faire confiance. Il n'avait pas l'intention de kidnapper cette jeune mutante, encore moins la forcer à suivre ses moindres désirs. Il était là pour affaire, pour une mission. William espérait tout de même réussir sa mission, pour ne pas avoir à subit l'agacement d'Emma Frost ou de Roberto Da Costa, le nouveau roi des damnés. William n'avait pas connu Shaw mais pensait que cet homme là devait être un crétin. S'en prendre à des mutants n'étaient pas du tout dans ses priorités, il aurait eu du mal à suivre les agissements de ce Shaw qui semblait former les damnés comme il pourrait dompter des animaux sauvages. William ne se considérait pas comme un animal, encore moins comme un pantin. Même s'il suivait des ordres précis en étant dans le club, c'était pour le "travail". Il pouvait refuser, mais lorsqu'il acceptait ses missions, il était seul maître de son destin.

La mutante en face de lui, cible malgré elle, posa de nouvelles questions. William, fidèle à ses habitudes, fit un sourire. Il se déplaçait, faisant les cent pas. William détestait rester figé, il fallait qu'il se dégourdisse les jambes. Il aurait même pris une nouvelle cigarette mais se retint, tordant ses mains dans tous les sens avant de les enfourner dans les poches de son pantalon.

— La mutante en question se nomme Emma Frost. C'est une télépathe de très haut niveau qui a vu en toi de grandes capacités.Elle peut... voir si des mutants traînent dans le coin et elle a réussi à vous voir, vous. Vous êtes comme elle, peut-être pas au même niveau mais qui sait... un jour, sûrement.

William dévisagea la jeune fille en écoutant ses paroles. Elle voulait voir la mutation de William ? Bien. Le jeune homme fixa la lampe qu'il avait remarqué quelques minutes plus tôt, puis, il se changea instantanément en fumée et se logea dans l'ampoule qui s'éteignit après quelques grésillements. Après ce tour, la fumée sortie de l'ampoule, lui redonnant la liberté de s'éclairer à nouveau, puis il se "re-materialisa" face à Elvie.

— ce n'est pas impressionnant mais ce pouvoir me sert à faire quelques petites bricoles pour le club. Un club dont vous pourriez faire partie... car vous avez là... un bien grand pouvoir qui nous serait très utile. Oui, nous avons une télépathe, mais deux... c'est mieux.

Elvie ne connaissait pas encore parfaitement New-York, aussi, elle n'eut aucune idée de l'endroit où se rendre pour continuer la discussion. William décida donc de ne pas bouger, de rester ici. S'il l'emmenait dans des lieux qu'il avait l'habitude de côtoyer, peut-être que Elvie ne se sentirait pas à sa place et aurait plus de craintes envers lui. William donna donc le maximum d'informations au sujet d'Emma Frost, afin de gagner un peu plus la confiance de la mutante. Une mutante qui n'avait pas encore étendu ses capacités de télépathe, visiblement. Emma voulait certainement en faire son petit soldat, la faire évoluer rapidement pour enfin étendre ses plans.

— Elle pourra t'apprendre, fais-moi confiance à ce sujet.

William afficha un sourire, puis, usa de son pouvoir. Elvie n'avait pas eu à montrer les siens, car William était arrivé avec de précieuses informations, mais elle, ne savait pas à qui elle avait affaire... à moins qu'elle n'ait vu dans son esprit malgré la demande du mutant. Une fois le tour terminé, William réajusta sa veste, comme si celle-ci avait été froissée lors de la démonstration de pouvoir. En réalité, c'était une habitude que William avait lorsqu'il terminait quelque chose : Une bagarre, une démonstration de pouvoirs... Elvie se dit impressionnée par le pouvoir de William. Il n'y avait rien d'extra-ordinaire, mais William aimait bien son pouvoir. Il lui était d'une très grande utilité et il ne se priva pas de faire part à Elvie de ses impressions concernant son propre don. Et puis, la discussion devait bien arriver au club. William n'avait pas toute la soirée devant lui, il allait droit au but, quitte à effrayer sa cible. Pourtant, ce serait dommage de lui faire peur, après tous les efforts qu'il avait tenté pour instaurer une certaine confiance. Mais Elvie ne semblait pas stupide. Elle ne répondait pas "oui" au moindre coup de sifflet. C'était une mutante intelligente, qui devait vouloir connaître tous les détails avant de se lancer vers l'inconnu.

— Les mutants.. sont les cibles principales des humains qui ont peur. Tu as entendu parler de la guerre des missiles ? Moi oui... je n'y étais pas, mais je peux te dire que les soldats qui se trouvaient là bas n'ont pas hésité à bombarder leurs missiles sur l'équipe des...X-men ? Notre club réunis un grand nombre de mutants. Puissants ou non, les pouvoirs sont utiles. Le tiens peut nous être utile pour réussir à connaître les intentions des humains envers nous. Nous sommes une menace pour la CIA, le FBI et nous n'allons pas tarder à mettre la vie de nombreux mutants en danger si nous n'agissons pas. Ton pouvoir, Elvie, serait très utile... nous avons besoin d'une seconde télépathe.

— Eh bien si elle si forte que ça votre télépathe elle a dû vous dire que j’étais déjà aidée…

William afficha un large sourire. Bien-sûr qu'il était informé sur cette école. Un grand manoir faisant office d'institut pour jeunes mutants. William ne savait pas s'il trouvait cette histoire amusante ou sérieuse. Il avait du mal à imaginer une école spécifique pour les mutants. Dans son esprit, il y voyait plus un grand laboratoire avec des mutants utilisant leurs pouvoirs à tout va, pendant que des scientifiques les observaient, cachés derrière de grandes baies vitrées. William devait arrêter de lire les BD de science-fiction. Il ne répondit cependant pas à la mutante, la laissant mariner un peu. Puis, de fil en aiguille, il revînt à sa principale idée : La convaincre de rejoindre le club des damnés. Il sortit donc un long discours, en donnant quelques informations sur les mutants, les humains, la CIA. Il était très important d'indiquer à Elvie que des organisations secrètes complotaient pour réduire les mutants à néant. Il espérait ainsi, gagné un peu plus de confiance. Malheureusement pour lui, Elvie n'avait pas les même idées. Il baissa les yeux, incapable de dire quoi que ce soit. Dans un sens, elle n'avait pas tord.. mais dans l'autre, elle était bien naïve de croire, selon lui, qu'elle ne serait pas de nouveau victime d'une nouvelle bataille. Il allait lui souffler quelques mots de cette histoire, jusqu'à ce qu'elle lui fasse une proposition... plutôt intéressante, d'ailleurs. Son sourire revînt sur son visage. Il était ravi d'avoir au moins obtenu quelque chose d'Elvie.

— Ça me convient. Nous avons... beaucoup à gagner sur les informations qui traînent.

William recula de quelques pas et fit demi-tour, laissant tomber sa cible. Puis, une envie tenace ne cessait de tamponner son crâne. Il se retourna et marcha vers la jeune fille, pour lui parler à nouveau. Il avait besoin de lui dire ce qu'il pensait de toute cette histoire, sans réellement savoir pourquoi il ne pouvait pas retenir sa langue. Peut-être avait-il besoin de se confier, ou donner son avis. Il espérait ne pas effrayer Elvie, mais tout ce qu'il avait en tête avait un sens pour lui. Peut-être se raccrochait-il à un dernier espoir. Elvie changerait peut-être d'avis en entendant ses paroles.

— Tu sais, quelque soit le groupe où tu te trouves, je ne pense pas que tu puisses réellement échapper à une bataille. Les humains et les mutants seront plongés dans une guerre un de ces jours et personne ne pourra arrêter ça. Même dans ton école de super-héros, je ne pense pas qu'ils vont vous garder en sécurité dans un bunker pendant que les choses se passent. Ton professeur Xavier est en train de monter une armée, et tu en fais inévitablement partie.

Les paroles de William était chargée de sens. Pour lui, ce professeur ne faisait pas qu'aider les mutants de son école à se développer. Il faisait bien plus. William n'avait pas assisté aux évènements passés, mais il connaissait les intentions de Charles grâce à Emma Frost. Quelque soit le camp où pouvait se trouver un mutant, il y aurait une guerre. William songeait pourtant à changer de camp..

— Je sais… Le problème c’est que je n’ai rien à perdre… Alors guerre ou pas guerre. Si ça tourne au vinaigre je préfère être dans le bon camp.

William eut un léger rire presque inaudible à la fin de ses paroles. Le bon camp ? Pour William, le camp des X-Men était aveuglé par trop de bontés. Les humains ont toujours détesté ceux qui étaient différents. William avait vécu la guerre, il avait vu de nombreux hommes s'attaquer entre eux, se détester. Il avait vu les camps, ce que les hommes avaient fait à leurs propres semblables. Pourquoi leur faire confiance, de nouveau ? William avait conscience que quelques hommes pouvaient être bons, mais le seraient-ils encore en voyant que d'autres hommes possèdent plus de pouvoir ? William se souvenait d'un camarade de guerre qui l'avait vu se changer en fumée. Le soldat n'avait pas hésité à tirer sur William, avant de recevoir un obus. Si William n'avait pas été "sauvé" par cet accident, qu'en serait-il advenu de lui ? Il ne serait peut-être plus ici pour en parler. Alors oui, les hommes pouvaient parfois être bons, mais jusqu'à quel stade ?

— Je n'insisterai pas dans ce cas.

Si Elvie devait un jour changer d'idée, William n'en serait peut-être pas la cause. Il aurait certainement intégré quelques informations dans l'esprit de la jeune mutante, rien de plus. La carte était entre ses mains et elle seule pouvait décider où aller. William avait rarement affaire à des mutants comme Elvie. Elle semblait déterminée à suivre ses idées et loin de suivre les autres comme un mouton.. du moins, c'est l'idée qu'elle donnait à William à cet instant précis. William ne la connaissait pas, mais c'est ainsi qu'il la voyait. Une jeune fille capable de faire ses propres choix. Elle lui demanda rapidement comment s'y prendre pour lui livrer ses informations. William se mit à réfléchir un moment, puis s'avança.

— On pourrait se rendre dans un endroit où tu as l'habitude de te rendre. Peut-être que ça t'évitera des ennuis avec ton boss.. supérieur...professeur ? Peu importe comment vous l'appelez.

William ne connaissait pas les pensées actuelles d'Elvie mais il savait que Charles Xavier était très proche de ses élèves, surtout avec son drôle d'engin appelé Cerebro.

— Je n'insisterai pas dans ce cas.

-Je pense que c'est mieux comme ça...

Je baissais la tête, le remerciant intérieurement de ne pas me forcer la main. Et pourtant le laisser comme ça, une partie de moi me disait de le laisser partir, l'autre partie me disait qu'il n'avait pas vraiment tort.
Je n'étais qu'un pion, un pantin à qui l'on faisait croire qu'elle prenait ses propres décisions, et pourtant une part de moi n'était pas libre, cette part ne l'était que dans la fuite. Ce que j'avais presque toujours connu...
Pourtant tout ce que je faisais à présent c'était moi qui l'avais choisie. Et personne ne m'obliger à quoi que ce soit.

— On pourrait se rendre dans un endroit où tu as l'habitude de te rendre. Peut-être que ça t'évitera des ennuis avec ton boss.. supérieur...professeur ? Peu importe comment vous l'appelez.

Je souriais, je connaissais bien un bar dans le coin, ça pourrait faire l'affaire, et les ennuis étaient devenus une habitude. Ce qu'allait en pensé les autres m'était égal, je n'étais l'ennemi de personne. Enfin a part de ce qui voulait me voir morte, mais ça se réglerai, eux ou moi...

-Nous l’appelons professeur Xavier, enfin moi du moins. Et vous en faites pas pour moi, les ennuis sont une seconde nature chez moi. Je connais un petit bar pas loin d'ici. Le patron n'est pas trop regardant sur les gens qui y entre. Chose plutôt pratique.

Oui c'était assez pratique, et puis peut-être que ça me permettrait d'en apprendre plus sur ce William. Et il semblait vraiment savoir pas mal de choses... Surement grâce à cette télépathe dont-il m'avait parler. Entendre parler d'elle sans la connaître, ou sans même la voir, j'aurais pu en avoir un aperçue quand William avait mentionné son nom. Au fond il valait mieux que ça soit comme ça. Même si j'étais curieuse, cette fois si j'allai faire appel à ma raison... Pour une fois...
Ne pas utilisez ma télépathie devenait presque handicapant, mais je tenais parole. Je l'avais toujours fait et ça n'était pas près de changer.

Quelque part en lui, William s'en voulait un peu d'avoir mis la jeune fille mal à l'aise avec sa tentative de recrutement. Il ne savait pas pourquoi, mais la demoiselle lui semblait être une personne intéressante, d'un point de vue social. Il venait de lui mettre des idées en tête, alors que son but était sûrement de suivre sa propre intuition. William faisait ce travail légèrement à contre-coeur. Il aimait le club des damnés, mais parfois, essayer d'apprivoiser d'innocentes personnes le dérangeait, surtout quand les personnes semblaient avoir une personnalité à tendances sensibles. William ne savait pas bien quel était le type de caractère de la jeune fille face à lui, mais elle semblait avoir de la détermination et du courage. Elle n'avait pas peur de rester près de William et encore moins de défendre ses envies, ses idées. William l'aimait bien. Il n’appréciait d'ailleurs pas uniquement les gens du club, mais tous types de mutants, où qu'ils se trouvent. Et il avait bien raison d'apprécier Elvie car cette dernière avait des intentions plutôt sympathiques envers William. Elle avait proposé de donner quelques informations sur la CIA, il avait accepté et désormais, ils se donnaient tous deux un lieu de rendez-vous. Le sourire d'Elvie rassura William qui lui rendit un sourire semblable. Elle lui donna sa réponse rapidement et il l'écoutait en se balançant légèrement d'avant en arrière sur ses pieds. Décidément, William aimait beaucoup cette jeune fille qui semblait s'attirer les ennuis comme un aimant.

— Oh, professeur Xavier, dit-il en insistant bien sur le "professeur". Ce bar est loin d'ici ? Peut-être que je le connais... je suis moi-même un grand fan de bar, j'ai dû sûrement visiter tous les bars qui ont ouvert ici, et je vais régulièrement dans ceux qui me plaisent. En tout cas, l'idée de me rendre là bas ne me dérange absolument pas.

William afficha un sourire presque énigmatique. Il se posait une question et sa langue le démangeait, il brûlait d'envie de poser une question à Elvie à son sujet. Il hésita alors quelques secondes, puis avança un peu, un oeil malicieux posé sur elle.

— Tu t'attires les ennuis, tu connais un bar de la ville... Je dois avouer que tu m'as l'air d'être une personne plutôt intéressante. Le professeur Xavier ne voit pas d'inconvénient à ce que tu te promènes comme ça en te rendant dans des lieux disons, peu fréquentables ?

Puis, le mutant se radoucit un peu plus que lors des premières minutes de leur rencontre et écarta ses bras, comme s'il allait lui proposer un câlin.

— Puisque tu me proposes ton aide, je te laisse voir qui je suis. Tu verras si tu peux me faire confiance ou non et si tu as encore envie de m'aider après avoir vu mon esprit.

- Oh, professeur Xavier. Ce bar est loin d'ici ? Peut-être que je le connais... je suis moi-même un grand fan de bar, j'ai dû sûrement visiter tous les bars qui ont ouvert ici, et je vais régulièrement dans ceux qui me plaisent. En tout cas, l'idée de me rendre là bas ne me dérange absolument pas.

-Parfait alors. Non il n'est pas très loin, juste de l'autre côté de cette rue, c'est le bar qui fait l'angle des deux rues...

Je secouais la tête en souriant, il avait encore et toujours ce sourire aux lèvres, je finissais par apprécier sa présence, j'étais plus à l'aise. Mais il agissait comme s'il avait quelques questions à poser mais n'oser pas vraiment.

- Tu t'attires les ennuis, tu connais un bar de la ville... Je dois avouer que tu m'as l'air d'être une personne plutôt intéressante. Le professeur Xavier ne voit pas d'inconvénient à ce que tu te promènes comme ça en te rendant dans des lieux disons, peu fréquentables ?

- Les ennuis sont une seconde nature chez moi. Et ce bar c'est un ami qui m'y a emmené un jour. Pour ce qui est du professeur je sais qu'il le sait. Mais il sait aussi que je suis pas du genre à entrer dans le rang. Tant qu'il ne m'a pas convoqué dans son bureau je suppose que ça va.

William toujours aussi près, fit un geste qui m'étonna il écarta les bras, je ne comprenais pas grand-chose à la situation, qu' attendait-il ? Il semblait avoir vu mon étonnement puisqu'il s'empressa d'ajouter :

- Puisque tu me proposes ton aide, je te laisse voir qui je suis. Tu verras si tu peux me faire confiance ou non et si tu as encore envie de m'aider après avoir vu mon esprit.

Il était sérieux là ? A partir de ce moment il ne me cacherait plus rien ? C'était une offre que je ne pouvais pas refuser, puisque me forcer à faire "taire" ma télépathie était assez éprouvant, je ne pouvais qu'accepter.

- Je le ferais en tant voulue. Ce n'est pas marrant quand la personne s'y attend.

C'était à mon tour de sourire, je m'apprêtais à me diriger vers ce bar. Avant de me retourner vers William. J'avais peut-être omis de lui dire quelque chose, ou du moins de lui montrer. Je regardais l'ampoule qui avait servie à William pour me faire une démonstration de sa mutation.

- Au fait...

Je lavais ma main gauche en direction de l'ampoule qui grésillait, je serrais mon poing avant de l'ouvrir et qu'une espèce de projectile électrique se déplaça de ma main ouverte à l'ampoule, bien sûr l'ampoule éclata . Je souriais et regardais William.

-... Ne crois pas que je suis sans défense parce que je n'utilise pas ma télépathie.

Je souriais à nouveau, ma voix était calme, je n'étais pas une jeune fille en détresse qu'il fallait sauver. J'agissais pour ma survie, et jusqu'ici ça m'avait plutôt bien réussi.

William observa le lieu en question. Il s'était déjà rendu dans ce bar, plus d'une fois. Il connaissait donc leur lieu de rendez-vous, en espérant obtenir de nombreuses informations au sujet des membres de la CIA ou de toutes autres organisations. Son job au club ne le dérangeait pas, mais il savait sa situation périlleuse s'il échouait dans ses missions. Roberto DaCosta n'était pas un mutant gentillet, il était un lord impérial redoutable, même si Shaw restait l'homme le plus machiavélique qu'il ait connu jusqu'à présent. Alors, ces informations, étaient-elles finalement uniquement pour le club ou William cherchait-il un moyen de protéger son fils en ayant des informations sur l'adversaire ? Elvie avait eu la gentillesse de lui proposer son aide, il n'allait pas refuser. Il se mit à sourire lorsque la jeune fille expliqua qu'elle connaissait le bar après qu'un ami l'ait emmené et surtout lorsqu'elle se mit à parler de Charles Xavier.

— Fais gaffe, il va peut-être avoir vent de cette conversation et là... je pense que tu visitera son bureau plus vite que prévu.

Tout en parlant de Charles Xavier, William eut dans l'idée que la jeune mutante ait peut-être envie d'utiliser sa télépathie, maintenant qu'ils avaient fait plus ample connaissance. Pourtant, elle ne fit absolument rien. Énigmatique, elle laissa peser sur William un sentiment de suspense. Il ne savait pas quand elle agirait, ce qui était un peu perturbant. Décidément, cette jeune Elvie était beaucoup plus intelligente qu'elle le laissait paraître.

— Bien, j'imagine que je vais devoir faire attention à ce que je pense.

William eut un petit sourire malicieux, car il n'avait pas toujours les idées très claires. Il pensait souvent à ce qu'il lui arrivait et Elvie n'aurait certainement pas envie de tout savoir sur son "nouvel ami".
Alors qu'il pensait que la discussion était terminée et qu'il commençait à faire trois pas en arrière, William fut surpris lorsque Elvie reprit la parole. Il l'observa attentivement, ne sachant pas trop ce qu'elle avait en tête. Puis, tout se passa très vite. Une ampoule grésillait, puis un éclair, et plus rien. Plus d'ampoule. William posa un nouveau regard sur Elvie.

— On dirait que tu n'en as pas fini de me surprendre toi.

Mais l'heure tournait, malgré la spectaculaire représentation de l'électrokinésie, William devait rentrer pour voir si son fils s'était endormi.

— Bien, je crois que nous en avons fini... à moins que tu aies quelque chose à ajouter. Ton professeur ne sera pas très content s'il te voit rentrer aussi tard...je présume.

William semblait se méfier du professeur Charles Xavier, et il lança une remarque que je craignais, passer un interrogatoire autant télépathique que verbal et tout contrôler pour ne rien laisser était une chose impossible, il fallait que je trouve un moyen de passer par maille, ou il fallait que je trouve une faille, quelque chose...

- Fais gaffe, il va peut-être avoir vent de cette conversation et là... je pense que tu visiteras son bureau plus vite que prévu.

- Je m'étonne qu'il ne l'ai pas déjà fait... Et que je mette les choses au clair, les informations je te les donne à toi, pas à un autre membre du club. Étrangement je te fais confiance, aux autres pas vraiment.

Je préférais le prévenir que j'utilisais ma télépathie quand les gens s'y attendait le moins je préférais c'était plus simple, les gens n'avaient le temps de rien cacher et c'est ce que j'aimais. C'était comme pour m'assurer de la personne que j'avais en face.

- Bien, j'imagine que je vais devoir faire attention à ce que je pense.

- Oui tu devrais, dis je en souriant.

Je préférais faire ma petite démo, après tout je voulais qu'il sache que je n'étais pas faible, j'avais bien sûr besoin d'aide, même si j'avais appris à me défendre seule, j'appréciais qu'on me file un coup de main quand bien sûr les intentions n'étaient pas fausses. Je répondis à la réflexion de William par un sourire. Cependant je sentais que le mutant était pressé de partir, mon préssentiment ne tarda pas à se confirmer.

- Bien, je crois que nous en avons fini... à moins que tu aies quelque chose à ajouter. Ton professeur ne sera pas très content s'il te voit rentrer aussi tard...je présume.

- Je n'ai rien à ajouter, ça sera à ajouter sur mon compte, je sens que le jour où je vais payer l'addition elle sera salée...

William comprenait la démarche d'Elvie et surtout ses envies. Elle ne voulait pas qu'un autre membre du club profite de ses informations, c'était son choix et William allait tâcher de le respecter. Il allait donc prendre ses informations de façon personnelles, afin de protéger son fils et uniquement lui. Il fit un léger sourire à l'adresse d'Elvie. Elle pouvait lui faire confiance, William n'allait certainement pas se la mettre à dos, elle avait bien trop d'importance pour lui désormais, dans le sens où elle était la seule à pouvoir détenir de précieuses informations qui donnait un avantage de taille à William pour se protéger des humains.

— Tes informations resteront confidentielles. J'essayerais de ne pas y penser lorsque je serais en compagnie de... la reine blanche mais je ne te promets rien, elle est très douée dans l'art de voir les esprits.

La reine blanche, redoutable mutante. William ne pouvait pas promettre de maintenir les informations à l'abri, mais il allait faire un effort considérable. Il avait déjà dans l'idée de quitter le club, depuis un moment déjà et, peut-être était-ce bientôt le moment d'y faire ses adieux et de travailler pour son propre compte.
Lorsque Elvie et lui parlèrent de la télépathie de la jeune fille, William avait tenu à dire qu'il devrait faire attention à ses pensés. Elvie n'aurait certainement pas envie de savoir avec qui William passait certaines de ses nuits. C'était du domaine privé et il ferait tout pour ne pas penser à ses conquêtes lors de ses rencontres avec la mutante.

La fin de la rencontre touchait à sa fin, William n'avait plus rien à ajouter. Il fit donc un sourire à Elvie, prêt à faire demi-tour et rentrer chez lui.

— J'espère que ça ira pour toi. Bon courage et... à la prochaine.

Sur ces mots, William se changea en fumée semblable à celle d'une cigarette, puis se volatilisa dans les airs, afin de rentrer chez lui le plus vite possible, retrouver son fils qui devait être endormi devant la télévision.