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 Who's side are you on ? (PV William Winckworth)

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MessageSujet: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeMar 24 Juil - 19:25


L'invité d'Emma loucha grossièrement sur l'obsédant giron de son hôtesse. A ce spectacle de toute beauté, le flot chaotique et indiscipliné de ses pensées inintéressantes se clairsema, tel un ruisseau obstrué en amont. Tandis que le décolleté de la Reine blanche opérait son effet lobotomisant sur le quadragénaire, pourtant marié, celle-ci en profita pour s'assurer que rien ne lui avait été dissimulé. Explorant tous les recoins du cerveau très distrait de son vis-à-vis les yeux plissés, la belle blonde acheva son examen télépathique sur une note très positive. Les humains mâles étaient décidément trop faciles à berner !

« Alors je vous dit au revoir, monsieur Bern. Nous vous contacterons bientôt, soyez-en assuré. » Le congédia poliment la trentenaire en le tirant de ses rêveries. Hébété, il hocha plusieurs fois la tête, papillonna des paupières, avant d'obtempérer, le crâne tapissé d'un joli souvenir.

Emma s'assura brièvement que le diplomate corrompu ne s'attarderait pas plus au Club, et retourna récupérer sa veste d'un blanc de neige sur la chaise où elle l'avait précédemment expédiée. Se débarrasser sensuellement d'un effet pour mettre un rendez-vous à l'aise pouvait paraître tristement dégradant, la technique n'en marchait pas moins sur la majorité des hommes (
a fortiori mariés). De plus, en terme d'humiliation, les mœurs du Club battaient nombre de records. A commencer par la tenue du personnel féminin. La PDG de Frost International avait beau être la Reine blanche, l'une des positions les plus prestigieuses de l'organisation, et brasser des bénéfices astronomiques, elle restait visiblement avant tout une femme. A ce titre, on la contraignait à revêtir des tenues toutes plus légères et moulantes les unes que les autres. Le tout sans que personne y trouve à redire, ou n'y voit un signe évident de machisme. A croire que, pour les damnés, le Moyen-Âge avait été un exemple social à suivre...

* Enfin... Au moins, on n'exige pas de moi que je fasse la cuisine, le ménage et la poussière... C'est déjà ça de pris. * Relativisa la businesswoman en achevant de remonter la fermeture de sa veste en cuir. D'une main délicate, elle s'empara de sa nouvelle montre et en caressa le fermoir d'argent ciselé d'un flocon. Un petit cadeau qu'elle s'était faite, au détour d'un voyage d'affaire à Seattle.

La semelle de ses escarpins nacrés claqua sur le sol boisé du salon privé à mesure que la jeune femme se rapprochait de la salle principale. Son brushing impeccable, la fausse blonde tourna la poignée, une expression de douceur distante se peignant instantanément sur son visage sobrement maquillé. Un groupe de blues afro-américain reprenait dans une version plus instrumentale le titre
If I Didn't Care, baignant l'ambiance générale dans les accords devenus célèbres du quatuor d' Ink Spot. Éparpillés entre le bar, la scène où se produisaient des danseuses et la salle de jeux, plusieurs membres des damnés, mutants et humains confondus, savouraient la sérénité et le confort douillet de l'Atomic Club, ou discutaient dans l'intimité de la salle réservé aux adhérents. Par pure fainéantise, la femme d'affaire usa de son pouvoir pour passer au crible l'identité du personnel présent.

* Tiens ! Un revenant. Ironisa la Reine blanche en détectant l'aura de Joachim Fischer dans l'enceinte du bâtiment. Profitons du fait qu'il passe au Club, il fallait justement que je lui... * La télépathe s'interrompit en découvrant un autre esprit qu'elle recherchait : celui de William Winckworth.

Dilemme. L'hydrokinésiste, ou son aîné Reagan ? Tous deux figuraient en haut de la liste d'Emma, chacun dans un domaine différent. Professionnel pour Ocean, personnel pour William. Suivant le contour du cadran de sa montre de l'index tout en pesant le pour et le contre, son regard azuré perdu dans le vide, elle se décida finalement pour prioriser le plus âgé des deux. Achim pouvait bien attendre encore un peu ; le cas de William, en revanche, nécessitait une prise en charge diligente. S'introduisant délicatement dans la psyché de Reagan, l'héritière de l'empire Frost demanda fermement, mas calmement :

¤ Rejoins-moi dans le petit salon ; j'ai à te parler. ¤

Avec un dernier regard embrassant largement la vaste pièce, Emma revint lentement sur ses pas, consciente que son interlocuteur n'arriverait pas avant quelques minutes. Souriant aimablement à un PDG qui la cherchait des yeux, elle étouffa dans l’œuf l'envie pressante qu'avait l'homme de venir l'accabler d'un imbuvable babillage sur les cours de la Bourse. La reine blanche effaça purement ce projet des pensées du chef d'entreprise, remplaçant la pulsion par un soudain besoin d'air frais.


* Je n'ai pas le temps pour les conversations de table, Crowner... * Soliloqua la responsable lorsqu'elle dépassa celui-ci, adoptant quelques secondes la moue lasse qui traduisait fidèlement son état d'esprit du moment.

Puis le jeu des apparences la reprit, et la jolie Emma dût renfiler son masque de candeur et d'amabilité. Pas pour très longtemps, heureusement. La solitude temporaire que lui offrait le refuge du salon lui arracha un soupir d'aise, et, une main sur la joue, elle s'efforça de positiver en considérant qu'il ne lui restait que deux réunions du CIO de Frost International à mener, en plus des discussions que certains membres espéraient avoir avec elle. Au moins n'aurait-elle (normalement...) plus à exhiber sa poitrine et son sourire niais pour le restant de la journée.
Un reste de champagne, initialement réservé au frais pour Bern, innocemment flanqué de deux flûtes, aimanta la télépathe, qui estima avoir largement mérité un petit remontant. Au demeurant, William n'aurait sûrement pas le mauvais goût de bouder un verre de vin pétillant français. D'un geste expert (Emma était, de part son poste, souvent amenée à servir des coupes), elle prépara deux flûtes sur une table basse attenante à un long canapé d'un blanc uni.


* Ce cher Roberto sélectionne les coloris de son mobilier avec une certaine absence d'inventivité... J'espère que ses préférences musicales seront plus surprenantes. * Songea avec une angoisse minimale la reine des damnés en examinant de plus près les vinyles laissés à disposition par DaCosta pour étaler ostensiblement la richesse du groupe pro-mutant.

Frost adorait la musique, surtout depuis qu'il était devenu possible d'en écouter, confortablement assis, chez soi. Malheureusement, la fausse blonde n'avait pas été très bien servie, lors de ses premières années à l'Atomic Club. Durant le règne de Shaw, elle avait eu à subir les assauts inlassables d'Edith Piaf, artiste favorite de l'ancien Roi noir du Club, mais que la jeune femme avait en horreur. Encore aujourd'hui, elle s'étonnait de ne pas avoir craqué au son des perpétuels même balades venant lui agresser les oreilles. Si, contrairement à Sebastian, elle ne jurait que par les vignobles français, la businesswoman exécrait ce que ces européens présentaient effrontément comme de la musique, ne jurant que par les sonorités anglo-saxonnes, tellement familières et, paradoxalement, tellement diverses en fonction des régions.


* Ah ? Le monde est petit... * Remarqua la Reine blanche en avisant la pochette d'un autre titre fameux d' Ink Spot : I don't want to set the world on fire.

Songeant que la chanson constituerait un prolongement adapté à l'ambiance de la grande salle, elle installa le vinyle sur son support, et activa le tourne-disque. Dos à la porte d'entrée, la télépathe vêtue de blanc discerna le déclic d'une poignée tournée, et confirma son impression d'une éphémère sonde télépathique. Dégainant son sourire spécial membre (moins enjôleur, plus complice et rieur), la trentenaire ménagea son effet en déclarant avec naturel, sans faire volte-face :


« Ah, William. Je t'en prie, prends donc place. J'ose espérer que tu n'es pas dégoutté du champagne... »Demanda-t-elle pour la forme, afin d'entretenir les manières distinguées de rigueur au sein des damnés (bien que certains jeunes membres tendent à l'oublier).

Pivotant gracieusement sur le parquet ciré, elle gratifia son visiteur aux yeux clairs d'un léger hochement de tête en guise de salut formel, approchant en atténuant le balancement normalement très prononcé de ses hanches. Reagan n'étant pas un important rond-de-cuir à amadouer, la téléptahe mit de côté cette habitude gestuelle pour se caler avec fluidité sur un coin du canapé. Jambes entrelacées, elle récupéra son verre trinqua gentiment avec son voisin, mais ne porta pas le champagne à ses lèvres brillantes. Charmante, Emma maintint sa coupe à hauteur de torse, l'autre main reposant passivement sur accoudoir, s’enquérant d'une voix veloutée :


« Alors, comment vas mon recruteur préféré ? »

Se voulant attentionnée et pleine de bonne volonté, elle renchérit :

« Est-ce que tu fais encore ces cauchemars, issus de ton passé ? Ma proposition de t'aider à les chasser tient toujours, tu sais, mon cher William. Je comprend aisément que laisser un individu te manipuler l'esprit peut paraître déstabilisant, voire inquiétant... Même s'il s'agit d'une personne que tu connais et en qui tu as confiance. Reconnut-elle, soulignant le dernier mot par un regard ambigu. Je le conçois tout à fait, sois-en assuré ! C'est d'ailleurs pour cette raison que je te laisse le choix d'accepter ou non mon offre. Mais n'oublie pas, darling, que si je tenais réellement à te retourner la cervelle, je l'aurais fait depuis longtemps. » Avoua la comédienne avec légèreté, non sans incliner coquettement du chef pour atténuer la menace en filigrane de sa confession.

Patiente et détendue, la Reine blanche sirota son champagne du bout des lèvres pour ne pas marquer le verre. En jeune femme bien éduquée, elle amorçait la conversation par un sujet de second plan, ménageant le véritable objet de la discussion pour la suite.
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MessageSujet: Re: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeJeu 26 Juil - 23:00





Depuis quelques minutes maintenant, William fixait un bol de céréales vide. Ce matin, il n'avait pas été réveillé par son fils. Il ne lui avait pas servi son petit déjeuner et il n'avait pas subi les aventures de Bip-bip et le Coyote sur la télévision. Ethan lui manquait terriblement, mais William était persuadé que là où son fils se trouvait désormais, il était en sécurité. Bien sûr, William aurait préféré garder son fils auprès de lui et mener une existence à peu près normale, où ses seuls soucis pouvaient se résumer à l'argent et l'éducation. Mais son existence n'était pas "normale". William était un mutant, tout comme son fils. Un fils ayant la capacité de donner vie à ses dessins. Ce pouvoir était très prisé, car avec le temps, le pouvoir pouvait bien évoluer et s'avérer très utile pour les membres du club ou pour n'importe quelle autre organisation de mutants. William pensait notamment à ce cher Frank Margianello et son petit gang de mutants, dont le maître de la peur. Il ne voulait pas voir son fils aspirer à devenir comme eux. Il le voulait en sécurité, loin du danger des missions contre les humains. William avait cette peur constante de voir son fils blessé ou pire, tuer dans une de ces interventions contre les humains. Au moins, avec le professeur Xavier, il était en sécurité, dans un lieu secret dont-il ne savait rien, mis à part que là bas, son fils apprendrait à gérer son pouvoir sans être forcé de se battre.

William arriva au club avec une petite mine. Il ne regardait personne et ne s'intéressait pas aux conversations qui avaient lieu autour de lui. Il se fichait bien de voir les nouveaux arrivants, son objectif était simple : il voulait se trouver une bière et vite. William prit place sur un des tabourets alignés devant le bar et le serveur posa immédiatement la boisson face à lui. William était un habitué du bar, le serveur connaissait ses choix mieux que personne. Perdu dans ses pensées, le mutant se sentait torturé. Il avait encore ses images en tête... ces horribles images de son fils qui allait mal, de ses soldats blessés autour de lui. William prit une gorgée de bière, puis une autre, sans parvenir à oublier tout ce qui le tracassait. Le démon de la peur avait fait naître en lui un sentiment d'insécurité. Il se sentait faible, inutile, presque déjà mort. William n'avait pas parlé de cette histoire à son fils, même si ce dernier avait senti son père profondément mal à l'aise les derniers jours qu'ils avaient passé ensemble. Au lieu d'être heureux, William n'était que le pantin des autres... toujours à obéir aux ordres, à risquer sa vie, sa sécurité.

Alors qu'il allait prendre une nouvelle gorgée de bière, William entendit la voix d'Emma résonner dans sa tête. Il sursauta presque en reposant sa choppe de bière. Il avait failli renverser le liquide sur le comptoir, de justesse. La reine blanche lui ordonna de le retrouver dans le petit salon. William ne doutait pas que la jeune femme ait pu intercepter ses pensées. William ne termina pas sa bière et s'exécuta, comme un bon chien de garde prêt à répondre au moindre sifflement. Il traversa donc tout le club afin de se rendre sur le lieu de rendez-vous. Ses pensées étaient uniquement concentrées sur ses mauvaises images. William essayait tant bien que mal de ne pas penser à son fils qui se trouvait dans l'institut. Le mutant se focalisait sur les images envoyés par Nightmare, le mutant de la peur. Emma ne devait pas savoir pour Ethan, alors, William se concentrait sur d'uniques images, soigneusement choisies pour éviter les questions.

Devant la porte du petit salon, William prit une profonde inspiration. Il allait devoir affronter la reine blanche sans connaître d'avance ses intentions. Elle avait une certaine avance sur lui, puisque la jolie blonde était dotée d'un pouvoir avantageux. William était même persuadé que la mutante savait déjà où il se trouvait à ce moment précis. Il ouvrit donc la porte, accueillis par la Reine Blanche qui lui tournait le dos. William referma la porte derrière lui avant de s'installer sur le canapé. Emma lui demanda de ses nouvelles, mais le mutant ne répondit pas. Il était sûr que la charmante Reine savait déjà tout de ses pensés, de son état d'esprit. Et il n'eut pas tord de se taire. La télépathe devina immédiatement ce qui le tracassait, lui proposant même, une nouvelle fois, de l'aider. William posa son regard sur elle, tel un enfant ayant fait un horrible cauchemars peuplé de monstre. Il observait la reine avec admiration et crainte. Il ne voulait pas lui refuser ce qu'elle demandait, mais voulait également prouvé qu'il était capable d'agir par lui-même.

Disons que j'essaye de me battre pour chasser moi-même mes démons.

Pourtant, ses démons étaient bien là, ancrés dans son esprit comme des sangsues qui se nourrissaient de ses peurs les plus profondes. Et William avait beau lutter pour ne pas penser à son fils, son esprit en décida autrement. L'image du départ d'Ethan le hantait tout comme les images que le mutant lui avait implanté. Il était pris au piège. Un simple mutant capable de se changer en fumée ne pouvait pas rivaliser avec une télépathe de haut niveau. William aurait pu faire tous les efforts du monde, il ne pouvait rien cacher à sa reine.

Vous m'avez uniquement appelé pour cette raison ? Ou y a t-il une mission que vous voulez me confier... peut-être...
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MessageSujet: Re: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeDim 29 Juil - 1:14


Ce qui s'apparentait fortement à une forme polie de refus de la part de Reagan n'étonna pas la jeune femme, qui se contenta de plisser des yeux. Perspicace, elle laissa transparaître l'ombre d'un demi-sourire sur ses lèvres, en signe de discrètes félicitations pour William. Jouteuse verbale initiée aux arcanes de la rhétorique, Emma aimait particulièrement deux choses dans les discussions avec ses contemporains : contraindre son ou ses interlocuteurs à lui obéir par le choix judicieux de ses arguments ; et être mise en échec avec élégance dans ses tentatives de manipulation. Dialoguer ressemblait dans ces circonstances, férocement à une partie d'échecs, durant laquelle les joueurs s'échinaient à pousser l'adversaire dans la direction voulue. Amatrice de difficulté, la Reine blanche savait reconnaître un adversaire de valeur lorsqu'elle en voyait un. La manière dont le père d'Ethan avait déjoué sa tentative pour pouvoir lire à loisir ses pensées n'était ni trop irrévérencieuse, ni trop fausse ; impossible donc pour la trentenaire aux iris turquoises de rejeter l'excuse invoquée, ce qui l'amputait d'une bonne justification pour l'examen mentale qu'elle rêvait pourtant de faire subir au mutant père de famille.

* Il y a plus que de simples doutes, dans cette jolie petite tête brune... Qu'essayez-vous de me dissimuler, monsieur Winckworth ? * Monologua la télépathe dans l'intimité rassurante de ses pensées protégées de la curiosité.

Opinant du crâne en se perdant dans la contemplation des bulles de son champagne, le vinyle continuant de meubler le salon d'une note rythmique et positive, l'implacable businesswoman approuva la démarche de son invité au passé militaire, d'un ton badin.


« Nos démons intérieurs ! C'est une chose qui nous rapproche de nos cousins humains : la lutte toute personnelle qu'il nous faut tôt ou tard livrer contre nos craintes, nos peurs et nos appréhensions... Et tout comme les humains, il nous est d'autant plus facile de réussir à exorciser ces chimères que nous sommes bien entourés. Je ne t'apprendrai rien, William, en te répétant que le Club est entièrement à ta disposition si tu ressens le besoin de discuter... Les membres des damnés veillent les uns sur les autres, tu le sais depuis longtemps. » Rappela-t-elle au géniteur du mutant matérialiseur en lui massant doucement l'épaule, dans un geste de réconfort désintéressé.

Sans réellement mentir, la Reine blanche présentait là une vision toute personnelle des relations liants les différents damnés, dont la fraternité restait très... Relative. L'approche compréhensive et protectrice de l'héritière de Frost International se justifiait toutefois majoritairement par son désir d'encourager la volonté de son voisin de canapé à s'émousser. Pour l'instant distante et en retrait, la médium se contentait de frôler l'esprit de William, d'en "flairer" les émotions dominantes, afin de déterminer sous quel angle aborder l'agent de terrain. Sans parvenir à en comprendre la cause, Emma n'eût quasiment aucun effort à fournir pour qu'Ethan, dont le sort constituait l'une des préoccupations principales de la Reine blanche, occupât la psyché de Reagan. Lequel, tout sauf dupe d'avoir été percé à jour, entretint malgré tout les apparences en feignant de croire à une convocation professionnelle. Lui étant reconnaissante de maintenir leurs échanges dans le registre de la courtoisie, sa supérieure poussa un soupir faussement indigné, retenant comme à grande peine un éclat de rire en arrêtant nette de boire son vin pétillant.


« William, mon cher William ! Quelle mauvaise image de moi tu as si tu penses réellement que je ne te convoque que pour parler travail. J'aime discuter avec les membres du Club, prendre de leurs nouvelles, me tenir au courant de leurs actualités... Savoir comment vont leurs proches. » Prétendit la mutante en ensemble blanc, braquant ses prunelles chatoyantes et maquillées sur son vis-à-vis, la curiosité de sa voix le disputant à sa suavité.

Retirant sans prévenir sa main caressante de l'épaule de Reagan, la comédienne pleine de duplicité se mordit les lèvres d'un air coupable, confessant d'un ton étranglé par une prétendue compassion :


« Il... Te manque, n'est-ce pas ? Elle détourna le regard, se voulant parallèlement navrée et maternelle. Je ne cherchais vraiment pas à lire tes pensées, William. Seulement... Son visage ne cesse de tourbillonner dans ton esprit, d'aller et venir, pareil au ressac de la mer. C'en est à un point tel que même un non-télépathe aurait pu comprendre qu'il t'obsède, en ce moment. Ethan. » Expliqua précautionneusement la femme d'affaire en progressant volontairement lentement en direction du sujet visé.

Le fils de son interlocuteur recelait un don très puissant, qu'elle n'avait pas manqué d'analyser lorsque le dernier-né Winckworth lui avait été révélé. Futur membre du Club, par le droit d'héritage de son père, Ethan promettait d'incarner, dans un avenir pas si lointain, l'un des atouts-maîtres des damnés et, à ce titre, d'être choyé par ses aînés. Certaine d'en être bénéficiaire, la Reine blanche avait prévu d'introniser le nouveau membre d'ici quelques années, et d'en superviser la formation, dans l'objectif très égoïste de s'adjoindre la fidélité d'un Hellion aux dons époustouflants. Entre-temps, Reagan parut se rembrunir, chaque journée lui ajoutant de nouvelles rides et un peu plus de poids sur les épaules. Suspectant une mauvaise prise en charge d'un enfant aussi "particulier", la bras droit de DaCosta en vint à guetter la moindre chance de rafraîchir, en privé, les idées au recruteur du Club. Ethan devait grandir dans un environnement favorable à son épanouissement, afin de devenir dans les meilleures dispositions imaginables un jeune damné. Quitte à l'arracher au foyer familial si le responsable légal trahissait une incapacité à assurer son rôle.

Dans l'optique de ne pas dévoiler ses véritables motivations, la télépathe devait s'en tenir à de brèves œillades mentales pour sonder l'esprit de son interlocuteur, ce qui l'empêcha de fouiller plus loin que les pensées immédiates. Mais un examen plus poussé l'aurait forcée à se concentrer, un changement d'attitude que William n'aurait pas manqué de remarquer. Et, à compter de cet instant, toute possible confiance se serait volatilisée entre les deux adultes. Or, sans confiance, point d'Ethan Winckworth parmi les Hellions.


« Élever un garçon, mutant de surcroît, lorsqu'on est seul, peut rapidement se transformer en calvaire... Pourquoi ne pas en discuter avec moi ? Nous sommes entre nous, ici. C'est pour cette raison que je t'ai convoqué à l'écart. Pour avoir le loisir de parler sans redouter le présence d'oreilles indiscrètes... » Suggéra la Reine blanche, reposant son verre presque vide sur la table.

A présent entièrement tournée vers son vis-à-vis, elle adopta une attitude d'écoute, chassant de son vissage aux traits agréables toute trace de convoitise ou d'intérêt personnel. Emma sentait que le sujet était sensible, pour l'ex-soldat, et que de ce fait, la moindre brusquerie, la plus petite fausse note de son discours apaisant, dissuaderait ce dernier de s’épancher sur ses malheurs. Néanmoins, la belle gestionnaire ne se figurait pas une seule seconde que les pensées de son invité ne tarderaient pas à ruiner ses plans. Ignorante de la réalité, elle conserva son assurance, croyant tromper Reagan à la perfection et le mener par le bout du nez.


Dernière édition par Emma G. Frost le Mer 1 Aoû - 11:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeMar 31 Juil - 20:26




En écoutant les douces paroles de Emma - qui pouvait être tout aussi intéressées - William fixait la bouteille de champagne, l'air perdu. Il n'était pas sûr que le club puisse réellement s'occuper de son fils, du moins, pas comme il le voudrait lui. William savait bien que Roberto DaCosta rêvait de monter une armée de puissants mutants et que son fils faisait partie de ses cibles pour en faire un bon petit soldat. Mais cette vie n'était pas destinée à Ethan. Il méritait mieux, il méritait de profiter de son enfance, de mettre son pouvoir entre parenthèse pour s'épanouir, juste pour pouvoir vivre encore un peu dans une certaine innocence qui lui serait si vite arrachée. Dans le club, Ethan n'était pas à l'aise. Il avait peur des membres du club, surtout des mutants aux pouvoirs redoutables, comme Azazel, qui avait l'apparence d'un démon. Ethan n'aimait pas les préjugés, mais il était un enfant. Les gens qui ne lui parlaient pas et qui l'observaient avec insistance lui déplaisait. Souvent, il faisait des cauchemars qui mettait en scène le club des damnés, son père et lui. Ses dessins prenaient vie et le monde était plongé dans le chaos. William ne cessait de parler à son fils, de lui promette un meilleur avenir loin du club, alors, comment pourrait-il parler de ce problème à Emma, la reine blanche ?

Contre toute attente, et parce que sa bouche était horriblement sèche, William prit la flûte de champagne qui lui faisait face et but entièrement son contenu. Il n'aimait pas ce type d'alcool, préférant largement un bon verre de Whisky ou une bonne pinte de bière, mais s'était forcé, pour effacer cette sensation désagréable due au stress. William n'était pas à l'aise, à cause de ses nombreux secrets, à cause de la télépathe... il se savait épié malgré lui, alors que Ethan occupait l'entièreté de son esprit. William tenta tant bien que mal de dévier la conversation, de penser à autre chose qu'à ses problèmes, mais Emma ne sembla pas vouloir le suivre dans cette voie là. Elle avait évoqué son fils. William ne pouvait pas voir un autre "il" que Ethan, puisqu'il n'avait aucune relation avec quiconque, aucun amis, aucun membre de sa famille autre que son fils, il n'avait absolument personne. Et si elle avait vu Ethan dans ses pensées, William craignait qu'elle en ait vu davantage. Ethan, Elvie, la demande auprès de la mutante - qui soit dit en passant avait refusé de rejoindre le club des damnés.

William n'osait plus regarder Emma, ses mains tremblaient légèrement sous la pression qu'il se donnait. Quitter le club, était-ce une solution envisageable ? Beaucoup de mutants partaient, beaucoup de nouveaux arrivés, d'anciens revenaient, c'était un lieu d'éternel changement. Alors, est-ce que sa présence était si nécessaire ? Tant de mutants possédaient des pouvoirs hors du commun et meilleurs que ceux de William. Il était persuadé que son départ n'ait aucune conséquence. Mais s'il ne s'agissait que de son départ... William avait osé envoyer son fils dans l'institut de Charles Xavier, le mutant qui était considéré comme un imbécile naïf et parfois comme un hippie, d'après certains. William osa poser son regard bleuté sur la Reine Blanche, en essayant de maintenir son calme. Malgré son physique de jeune femme sensible et naïve, Emma possédait une force incroyable dans son regard, dans ses traits, qui pouvait vous glacer sur place.

J'arrive à gérer la situation... pour mon fils...

Ses gestes étaient saccadés de petits tics discrets et nerveux. Il ne pouvait s'empêcher de penser à son fils, livré à Elvie Killers, au regard d'Ethan lorsqu'il avait tourné les talons, et ses cris... le mot "Papa" résonnait dans sa tête dès que le souvenir de la séparation revenait.

Vous êtes sûr qu'il n'y a rien...dont vous voulez parler ? Parce que je vous assure que je n'ai pas besoin de parler d'Ethan.

Et en évoquant son fils, William se rendit compte d'une chose. Emma avait bien dit "Il te manque". Comment pouvait-elle affirmer cela, en ayant vu le visage d'Ethan dans les songes de William ? Comment savait-elle que son fils lui manquait ? William aurait pu penser à lui dans un autre contexte.

Vous avez bien demandé si...Ethan me manquait ?

William voulait être sûr d'avoir bien compris. Peut-être que Emma en savait plus qu'elle ne le laissait paraître.
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MessageSujet: Re: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeMer 1 Aoû - 16:28


Telle un ban de requins nageant en cercles concentriques autour de l'infortuné nageur se débattant en pleine mer, Emma observait William se noyer progressivement dans un océan de soucis. Tout autant mortel sur la terre ferme que dans l'eau, la peur et la nervosité paralysaient les pensées du père de famille à la manière d'un poison insidieux. Pas une de ces émotions n'échappait à la télépathe, qui tenait le fil des réflexions de l'ancien soldat sous haute surveillance psychique. Aussi efficacement que si elle gardait une oreille collée contre le torse ferme de son interlocuteur, la prévenante trentenaire au timbre velouté suivait, à la seconde près, les augmentations et décélérations du pouls de Reagan, tout en écoutant avec vigilance ses réponses. Et ce que la Reine blanche apprenait, aussi bien de la voix même de son invité que de ses pensées superficielles, ne lui plaisait pas. Son vis-à-vis n'arrêtait pas de chercher à changer de sujet, à nier tout besoin d'aide pour éduquer son enfant... Intérieurement de plus en plus persuadée que le père d'Ethan s'efforçait de dresser un écran de fumée sur quelque-chose de primordial, elle sentit cependant sa ligne s'agiter dangereusement.

* Si je continue à le pousser à bout, il va se braquer et mettre un terme à la conversation... Calmons transitoirement le jeu, j'ai tout le temps de revenir sur le sujet qui m'intéresse plus tard. Si je gâche tout en insistant trop, le Roi noir ne me le pardonnera jamais. * Décida la PDG de Frost international dans son propre intérêt.

D'une œillade éloquente, Emma considéra la coupe vide de son voisin, songeant sournoisement à le resservir dans le but de lui délier la langue via l'appui de l'ébriété. Toutefois, la séduisante femme d'affaire doutait fortement de voir un homme aussi expérimenté tomber dans un piège aussi grossier que celui de l'ivresse. Plus à l'aise dans l'art d'endormir la méfiance de son interlocuteur par une apparente douceur, l'actrice invétérée du Club des damnés courba l'échine, adoptant un langage corporel de gêne. Relevant timidement les yeux, elle laissa quelques secondes s'étirer, avant d'expliquer, confuse :


« Ah ! Parce qu'Ethan ne te... Manque pas ? Oh... C'est-à-dire... Emma dodelina de la tête, apparemment indécise dans le choix de ses mots. La télépathie n'est pas une science exacte, loin de là. Parfois, il m'arrive de ressentir des choses, et de mal les interpréter... Je te prie de bien vouloir m'excuser, William. J'ai cru... Mais, ça n'a aucune espèce d'importance. Assura-t-elle en joignant le geste à la parole, avant de changer de sujet. Je sens bien que je suis en train de te mettre mal-à-l'aise, avec toutes mes questions. Revenons sur un plan plus professionnel, si ça ne te dérange pas ? » Proposa d'une manière presque rhétorique la souriante blonde (qui savait pertinemment que le père d'Ethan n'attendait que cela depuis le début), tout en récupérant son reste de champagne. Dans le salon, le vinyle achevait de pousser ses ultimes notes, et l'atmosphère perdit de sa convivialité, retombant dans un silence alourdissant chaque syllabe articulée. A charge pour la Reine blanche de dissiper cette ambiance de plomb par sa gentillesse et son empathie.

Pointant un index vernis brillant à la lumière, l'héritière de la fortune Frost vérifia discrètement :


« Besoin de refaire le plein de pétillant, peut-être ? Réajustant ensuite son assise, une main pianotant sur sa cuisse, l'autre enlacée autour du col de son verre, la télépathe reprit, d'un timbre plus formel : Et si nous parlions d'Elvie Killers ? Comment s'est déroulé votre rencontre ? As-tu réussi à inciter cette jeune télépathe à nous rejoindre, William ? Voulut découvrir la businesswoman, avalant son vin pétillant tout en regardant son interlocuteur brun. Une fois désaltérée, elle confia : Je te pose la question, mais je savais à l'avance que tu échouerais. DaCosta n'a rien voulu entendre lorsque j'ai tenté, en vain, de lui expliquer qu'une jeune femme ayant subi autant de traumatismes ne se laisserait pas aisément convaincre... C'est l'avantage dont dispose Charles Xavier sur nous : lui a su diversifier son activité à l'éducation là où nous nous sommes toujours contenté d'écumer le globe en quête de mutants mâtures et maîtres d'eux. »

Les yeux dans le vague, Emma laissa filtrer un soupçon de la jalousie que lui évoquait l'établissement du professeur X. Puis, dans un soupir théâtral, ses doigts cliquetant sur sa flûte, elle décida de tirer profit de l'isolement de Roberto. Le Roi noir laissait le soin à sa bras droit de converser avec les membres du Club ? Mal lui en pendrait. La télépathe n'était pas des celles qui se gênaient pour diaboliser leur supérieur en modifiant sensiblement la vérité des faits. Déplorant l'obstination de DaCosta, elle prétendit sans hésitation :

« Tu sais, je me suis dès mon entrée au Club prononcée en faveur de la création d'une branche dédiée à l'éducation des jeunes mutants. Une institution pour les jeunes tels qu'Elvie, un havre de tranquillité où ils apprendraient à se familiariser avec leurs capacités... Autre part qu'à l'Atomic Club, naturellement. Loin de cet horrible atmosphère empestant les complots et la dureté. Mais Shaw prétextait toujours qu'il y avait une guerre à préparer, que nous pourrions nous tourner vers la formation de la génération suivante après notre victoire, durant l'ère de paix qui s'annonçait. Comme plongée dans ses souvenirs, la Reine blanche s'autorisa une pause. Par volonté de créer un effet dramatique, elle attendit un peu pour présenter ce qui, d'après ses déclarations serait l'avis de DaCosta. Quant à notre Lord Imperial actuel... William, si tu l'avais entendu me confier la tâche d'enrôler Elvie ! Il en parlait comme d'un soldat, comme si elle n'avait rien d'un être humain. Il ne voit que l'aspect fonctionnel de nos membres... J'ai lu ses pensées, vu ce qu'il m'aurait fait si j'avais tenté de lui tenir tête... il ne me laissait pas le choix ! Alors, j'ai exécuté à la lettre ses consignes, en te chargeant d'essayer de convertir Elvie sans détour, parce que je savais que, si on l'approchait ainsi, cette jeune fugueuse se méfierait d'emblée et ne tomberait pas dans le panneau. Je déplore simplement qu'elle ait échoué chez Xavier... Il s'y entend pour encourager les autres, mais l'ambition, le réel pouvoir, lui a toujours fait peur, et c'est à cause de cette appréhension qu'il modère les ambitions de ses élèves. Un vrai gâchis ! Erik, lui, se serait battu pour permettre à cette petite télépathe d'agrandir l'horizon de ses possibles. Dommage qu'il ne soit plus aux côtés de son ami généticien... » Regretta presque honnêtement la comédienne aux yeux turquoises.

* ...Alors tu vois bien que je suis de ton côté, William, n'est-ce pas ? Que je partage ta modération ? Donc, maintenant, montre-moi ce qui concerne Ethan. Penses-y, sois gentil... Mâche-moi le travail. * Exhorta la trentenaire sans user de ses pouvoirs, en souhaitant de toutes ses forces que la combinaison de son monologue enrichi au mensonge et de ses compétences de persuasion amènent Reagan à se confier à elle.

DaCosta ne s'était jamais vraiment prononcé sur le sujet des Hellions, mais chaque fois que la PDG de Frost international abordait cette discussion sensible, les pensées du Roi noir laissaient penser que le projet l'attirait malgré tout. Décidément très rusé, Roberto rechignait perpétuellement à mettre en pratique l'idée, percevant l'impatience pourtant peu visible de sa Reine blanche comme un indicateur de danger. Il ignorait encore ce qui se tramait dans son dos, mais nourrissaient de plus en plus de doutes à l'encontre d'Emma, ce qui plaçait cette dernière dans une position fragile. Toutefois, ce ne serait ni la première, ni la dernière fois que la jolie damnée se retrouvait à marcher sur la corde raide. Sa vie entière se résumait à tisser les toiles les plus invisibles possibles. Or, et cela semblait logique, les fils que l'on discerne le moins sont souvent les plus fins. Autrement dit, les plus cassants.
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MessageSujet: Re: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeVen 3 Aoû - 22:21




William se sentait déstabilisé. Il avait l'impression de passer dans un interrogatoire ou d'être analysé. Peut-être se mettait-il tout seul dans cet état à cause de son secret, par rapport à Ethan. Dissimulé un détail aussi important pouvait vite devenir un lourd fardeau difficile à porter. Il se sentait nerveux, avait les mains plus ou moins moites et son cœur battait si fort. Pourtant, William avait appris l'art de cacher des secrets, de dissimuler la vérité. Que ce soit à cause de ce qu'il était ou par obligation envers ses missions professionnelles, William n'avait jamais ressenti autant de nervosité auparavant. Mais, contrairement aux fois précédentes, aucun secret n'incluait son fils. Il avait peur pour Ethan, peut qu'il lui arrive quelque chose. Il ne savait pas comment Emma pourrait prendre la nouvelle au sujet d'Ethan à l'institut et ne voulait pas mettre la vie de la seule personne qu'il chérissait en danger.

Emma fut surprise - du moins, c'est l'impression qu'elle donna à William - d'apprendre que Ethan ne manquait pas à à son père. Puis, elle commença à donner des explications sur sa télépathie, rendant momentanément William confus. Il ne savait pas si elle était sincère, mais il crut à ses paroles. Et après qu'elle ait terminé de s'expliquer, Emma demanda à William de revenir sur ce qui était le plus important : le travail. William reprit contenance et avala d'une traite un nouveau verre de champagne qu'il venait lui-même de se resservir, sans nulle gêne. William n'était pas le genre de type à rester bien sage, il avait son coté rebelle, nonchalant, je-m'en-foutiste. Alors, pourquoi ferait-il semblant d'être gêné de se servir un nouveau verre sous prétexte qu'il était avec la Reine Blanche ? Oui, elle l'impressionnait, mais que lorsqu'il s'agissait de son fils ou de professionnalisme.

William fixait encore la bouteille de champagne, désirant reprendre un verre. Son envie de boire commençait à se faire sentir, à cause de son envie d'oublier, de noyer ses pensées dans l'alcool. Mais il en fallait plus pour le rendre saoul. Emma devait bien se douter des intentions de William, car elle lui demanda aussitôt s'il voulait se resservir un verre. Mais William n'eut pas le temps de répondre que la reine blanche balança le nom de Elvie Killers sans prévenir. Les yeux de William quittèrent la bouteille de champagne. Son désir de boire envolé. William n'avait jamais fait de rapport au sujet de la mutante, mais pensait que le fait d'arriver seul au club était assez suffisant pour montrer son échec. William posa la coupe sur la table et appuya son dos contre le canapé, les mains à plat sur ses cuisses. Emma, bien-sûr, savait déjà le fin mot de l'histoire, ce qui rassura William. Mais comment pouvait-elle savoir cela sans se douter une seconde que le mutant lui cachait un secret ?

Ce qu'il s'en suivit de la conversation laissa William dubitatif. Emma était-elle si dévouée à former une équipe telle que celle de Charles Xavier à son institut ? Même si la Reine disait vrai, il était trop tard pour Ethan. Il était désormais entre les mains de Charles et, même s'il détestait sa naïveté, William préférait savoir son fils entre ses murs. Il voulait croire Emma et ne la détestait pas, mais ce club était tout ce qu'il voulait fuir désormais. Il ne voulait plus y être rattaché, il voulait se sentir libre et suivre ce Erik Lehnsherr dont tout le monde parlait. Toutes ses idées là étaient dans la tête de William, défilant comme les bandes d'un film dans son esprit. Il avait baissé sa garde et laissait clairement apparaître tous ses souvenirs liés à Ethan, son départ avec Elvie, ses idées de quitter le club, ses fantasmes, tout était là, comme dans un livre grand ouvert.

Je pense... quitter le club sous peu lâcha-t-il dans un souffle. Justement, puisque vous parlez de Da Costa, je commence à apprécier de moins en moins ses idées et... j'aimerai être plus libre.

William hésitait. Il commençait à se confier, ayant vu Emma comme une collègue de travail à qui il pouvait raconter ses intentions. Elle avait gagné, mais William ne s'était pas senti manipulé. Il n'avait pas pensé une seule seconde à avoir été un pantin.



Dernière édition par William Winckworth le Jeu 9 Aoû - 8:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Who's side are you on ? (PV William Winckworth)   Who's side are you on ? (PV William Winckworth) Icon_minitimeLun 6 Aoû - 18:28


¤ Plus libre ? ¤ Le reprit violemment Emma, en usant de ce qui s'approchait le plus du cri mentale. Trop énervée par ce qu'elle venait d'apprendre, la Reine blanche s’aperçut (trop tard) que ses pensées avaient précédées sa parole.

Détournant le regard, la télépathe blonde dissimula de son mieux la frustration qui menaçait d'envahir son visage, d'embraser ses yeux cristallins et de pousser son sang à ébullition. En un laps de temps infiniment bref, les indiscrétions psychiques de la trentenaire venaient de lui faire comprendre que : William ne voulait plus rester au Club ; qu'il lorgnait d'ores et déjà sur une possible intégration dans la Confrérie d'Erik et que, sans en avoir averti personne, Reagan avait confié son fils... A Xavier ! Le pire de ce noir bulletin d'informations cognitives étant sans conteste la composante définitive dudit placement. Ethan n'avait pas juste été laissé à l'Institut le temps d'apprendre à maîtriser ses pouvoirs, pour ensuite rejoindre une autre organisation. Le garçon allait devenir... (l'idée faillit faire monter des larmes de rage aux yeux de la damnée) Un X-man.


* Non. Non, non, non... Non ! * Nia farouchement et en boucle la businesswoman, qui, incapable de se reprendre en mains, invoqua la dernière des excuses pour bénéficier d'un délai de réflexion approprié.

« Cette pièce est bien trop silencieuse... Je vais remettre un peu de musique ! » Prétendit-elle d'une voix tendue et saccadée par une colère difficilement intériorisée, avant de quitter le canapé d'une démarche dénuée de sa grâce coutumière.

Furieuse, d'autant plus frustrée que la part rationnelle de sa personnalité l'exhortait à n'en rien laisser deviner, la bras droit de DaCosta remua les pochettes de vinyles à l'aveuglette, mimant la recherche d'une chanson précise. Les lèvres pincées comme pour verrouiller l'accès à sa bouche, la PDG de Frost International s'obligea à inspirer à fond.


* Allons... Ce n'est pas si catastrophique, en y regardant de plus près. Le départ de William ne change absolument rien à mes plans, donc qu'il parte est égal. Quant au gosse... Je suppose qu'Ethan recevra la visite de son cher papa, de temps à autres, au cours des années à venir. Tout n'est pas perdu. Il faut simplement que je continue à faire en sorte d'être l'unique personne offrant à Ethan un avenir alléchant, pour qu'à terme, il me rejoigne de son plein gré. Mais puisqu'il réside à l'Institut, le seul qui soit désormais en mesure de faire ma promotion, c'est le père... Progressivement, la respiration lourde et profonde (presque ronflante) d'Emma redevint silencieuse, légère et sereine. L'esprit plus tranquille, la femme d'affaire se saisit du premier vinyle lui tombant entre les doigts, et l'installa sur le tourne-disque, son beau visage de nouveau agréable, et vierge de toute frustration. Je pourrais tempêter contre William, l'effrayer même... Mais pour quel résultat ? Un damné rechignant à la tâche, qu'il faudrait sans cesse surveiller, ou maintenir sous contrôle télépathique ? Il n'a pas l'envergure justifiant une telle dépense d'énergie et de temps. Et de surcroît, je perdrais l'unique héraut de ma paroisse auprès d'Ethan... Déjà que Charles risque de lui dresser un portrait au vitriol de ma personne à la première occasion... Rester sympathique, compatir, approuver même la décision du père. Il n'y a que comme ça que je tirerai mon épingle du jeu. * Conclut a parte l'intrigante beauté aux atours blancs, avant de découvrir quelle chanson sa distraction lui imposait.

Hymne à l'Amour... D'Edith Piaf.

Des relents putrides de français ne tardèrent pas à emplir l'espace sonore, au grand dam de la Reine blanche, qui se serait volontiers passée de ce surplus de pénibilité musical.
Debout, bras le long du corps, les appuis légèrement écartés pour lui assurer une stature teintée d'élégance, la télépathe présenta de nouveau des excuses à Reagan (un repentir faux, comme de bien entendu).


« Aucun mot ne saurait traduire la grossièreté avec laquelle j'ai réagi, William. J'ai... Juste du mal à accepter ton départ. C'est si... Soudain » Soupira-t-elle en braquant son regard vers le bas.

La pause de sa tirade ne dissimulait aucun besoin de réfléchir à la suite de son mensonge. La persuasive trentenaire aurait aisément pu débiter l'ensemble de son monologue d'une convaincante traite. Cependant, un tel comportement cadrait mal avec le chagrin qu'elle s'efforçait de retranscrire à l'attention du père d'Ethan. S'asseyant lentement (et quasiment toute contre son interlocuteur), immergeant l'ancien soldat dans son parfum, l'héritière des Frost sonda discrètement l'état d'ébriété de son vis-à-vis aux yeux clairs. Estimant qu'il était encore trop sobre pour gober une quelconque histoire larmoyante de romance impossible, la fausse blonde se rabattit sur les liens confraternels pour justifier son désarroi émotif. Sans sensualité superflue, elle prit entre ses doigts la main du mutant.


« Moi qui me vantais d'être maîtresse de mes émotions.. Comme quoi, perdre le contrôle peut arriver à n'importe qui... Fit-elle avec un pauvre sourire, avant de reprendre, sérieuse : Je te connais suffisamment pour savoir que tu ne prends pas cette décision à la légère, toutefois... Quitter le Club, ça implique de faire beaucoup de sacrifices : plus de soutien financier, plus d'accès à notre "réseau interne", plus de carte de membre... La vie risque de te sembler nettement plus compliquée, sans tous ces avantages. » Souligna avec emphase la manipulatrice, avant de poursuivre intérieurement, pour elle-même.

* Bien sûr, tu ne resteras pas seul bien longtemps, pas vrai ? La Confrérie... Une joyeuse bande de va-t'en-guerre n'ayant ni nos fonds, ni nos relations, et pas de télépathe. Mais c'est peut-être ce que William recherche ? Magneto et sa clique ont bien ceci de particulier que, contrairement au damnés ou à l'Institut, on peut y entrer sans crainte d'être mis à nu. Intéressant... Ou comment faire d'une faiblesse d'effectif un argument de recrutement. Je reconnais bien là la patte d'Erik. Seulement, si le père rejoins les mutants préparant un conflit entre humains et homo superior['i], pourquoi laisser le fils chez Xavier, parangon de pacifisme ? Les deux décisions se contredisent... A moins que ce cher Reagan ne se voile la face. Soldat de métier, il sent venir le conflit qui couve, et choisit d'y prendre part. Mais, parce qu'il aspire à voir son fils grandir dans un monde en paix, notre chevalier moderne confie Ethan aux bons soins d'un pacificateur qui le nourrira d'idéaux bien- pensants. William nourrit-il le fantasme de mener à terme la guerre à venir avant que son rejeton n'atteigne l'âge mobilisable ? Il faudrait alors lui expliquer que ses objectifs sont inatteignables. Ou ne pas le lui dire... Si Ethan Winckworth se retrouve immergé dans les atrocités d'une guerre qu'on se sera évertué à lui dissimuler, il pourrait, désorienté, constituer une recrue influençable... * [i]Songeuse, la Reine blanche se mura dans un silence contemplatif.

Si mademoiselle Frost gardait pour elle ses découvertes, c'était d'abord et avant tout pour entretenir son capital sympathie auprès de Reagan. Ne pas lui montrer qu'il se bornait à un livre ouvert sous les yeux de sa supérieure hiérarchique, lui faire croire que cette dernière ne visait qu'à rester son amie... La finalité de la manœuvre étant, naturellement d'introduire dans l'esprit du démissionnaire l'idée qu'Emma pourrait, toute chose bien considérée, incarner une alternative idéale à l'éducation des jeunes mutants, car attentive, maternelle, pédagogue, patiente, qualifiée (des qualités la plaçant à égalité avec le professeur Xavier), mais moins aveugle sur les enjeux à venir, et plus libérée sur l'usage des dons chez les jeunes mutants.
Ce qui constituait par ailleurs une infâme tromperie sur la marchandise, puisqu'à part pour le dernier argument, la télépathe ne disposait d'aucun des éléments pré-cités.


« Quoi qu'il en soit... Sa main gauche ramena une mèche rebelle derrière son oreille Saches que je comprends parfaitement ton choix, William, et que tu peux compter sur mon appui. Je m'assurerai que Roberto n'engage aucune procédure de sanction contre toi ou ton fils... Le lord impérial ne transige peut-être pas avec ceux qui le quitte, mais je suis la Reine blanche de ce Club, et, à ce titre, ma voix comptera tout autant que celle de DaCosta dans le verdict final statuant sur ton sort. »

Il s'agissait d'un secret de Polichinelle : les damnés déserteurs se répartissaient en deux catégories. Les puissants (humains comme mutants), par définition intouchables ; et les moins puissants, qui, si ils ne se hâtaient pas de se trouver de nouveaux protecteurs, connaissaient fréquemment un regrettable "accident" (l'existence d'un mutant solitaire ne manquait pas d'occasions de se terminer prématurément ; et camoufler l'assassinat d'un humain relevait de la plaisanterie pour les sbires de Solar). Le dogme de Shaw continuait d'inspirer la politique du Roi noir en matière de nettoyage des rangs. Bien que collégiale, la décision de sanctionner un départ demeurait emprunte du "si vous n'êtes pas avec nous...." De Sebastian.
La promesse d'Emma ne lui coûterait toutefois probablement rien, car, comme de juste, Roberto ne tarderait pas à découvrir les plans de Reagan. Le riche sud-américain n'avait pas été élu à son poste prestigieux en prenant des décisions stupides ; or, seul un imbécile se serait amusé à abattre un futur confrère. Magneto appartenait encore aux alliés du Club. Une petite affaire de défection ne justifierait absolument pas, au yeux de DaCosta, de ruiner un partenariat aussi profitable. Chose que le père de famille en question ne savait sans doute pas... La PDG de Frost International n'omettait aucun moyen de conquérir l'estime de son interlocuteur.
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