J'avais passé la matinée à l'institut, jonglant entre les cours et les activités sportives, une amie m'avait parlé d'un livre qu'elle avait adorée, elle me l'avait prêté mais je n'avais pas accroché. Du coup vu qu'on avait l'après-midi de libre j'en profitais pour aller faire un tour en ville, enfin plus précisément à la librairie. Il faisait chaud très chaud, et les rues étaient bondées, heureusement que j'étais habillé plutôt léger. Je n'aimais pas quand les rues étaient trop peuplées, les gens vous bousculaient, vous marcher dessus et ça sans s'excuser bien sûr.

J'arrivais enfin dans la librairie, là aussi il y avait du monde... Je me déplaçai vers le rayonnage qui m’intéressait, je trouvais mon bonheur, mais avant de partir régler mes achats, un livre dont avait parlé le professeur Xavier attira mon attention, après tout pourquoi pas je saisi donc le livre et régler le tout, avant de me diriger vers la sortie.

Une vraie fournaise... et les gens arrivaient de partout si bien que je me livrait à slalom coupé de marathon, ce qui n'était pas bon par cette chaleur, puis du coin de l'oeil j'aperçus un homme qui se déplacer aisément dans la foule, si je le suivait d'assez prés, vu à la vitesse qu'il filait je me sortirai rapidement de là. En plus je ne connaissais pas la rue qu'il prenait tant mieux, mais cette rue aussi était bondée...

Je suivais l'homme d'assez près, avant d'arriver au coin de la rue, ma main se mit à fourmiller, je la regardais et quelques étincelles firent leur apparition, chose étrange ça ne m'arrivai que quand je me sentais menacer, mais là c'était différent je ne savais pas pourquoi mais je le sentais, puis à un tournant quelqu'un fonça sur l'homme que je suivais, je n'eu le temps de rien faire, l'homme tenta de se rattraper et m’entraîna dans sa chute.

- Y'a pas idée de regarder devant quand on marche ! Jeune arrogant.

- Y'a pas idée de se taire quand on est un imbécile.

J'étais à terre quelque peu sonnée, mais l'homme qui m'avait entraîné dans sa chute se releva en faisant un charmant geste à notre bousculeur. Ma main fourmilla à nouveau mais ce coup si la vitrine du magasin d'a côté explosa ainsi que les lumières à proximité... Puis le jeune homme me tendit la main afin de m'aider à me relever.

- Désolé, je ne regardais pas où j'allais. Vous n'êtes pas blessée ?

- Non je ne crois pas être blessée, et vous vous n'avez rien ?

Je saisis sa main, et là quelque chose d'étrange se passa, un espèce d'arc d'électricité circulait de sa main à la mienne, je regardais le jeune homme droit dans les yeux. Comment j'allais pouvoir expliquer que je produisais et contrôler l'électricité enfin contrôler... Comment je pouvais lui dire que la vitre c'était surement moi aussi... Mais je réalisais une chose, l'électricité parcourait sa main et la mienne, sans nous blesser...

-Attends-tu ...

Comment je pouvais lui dire ça ? tu es un mutant moi aussi allons faire la fête! Et exploser des vitrines. J'étais fixé nos mains avant de relever la tête et de le regarder dans les yeux. J'inspirai avant de lâcher simplement :

-Un électrokinésiste.

Cette fois-ci je souriais, décidément j'avais déjà rencontrer un télépathe, mais quelqu'un partageant mon électrokinésie jamais, j'étais heureuse de ce simple contact, et apparemment on faisais des dégâts la vitrine et les lumières ça n'était pas moi, c'était la réaction de nos deux pouvoirs.

« Presque rien. » Clarence mordit sa langue, conservant ce pieux mensonge pour lui-même. Sous sa chemise aux coudes salis et ses pantalons aux genoux écorchés, il sentait presque déjà les ecchymoses apparaître. Babs allait encore lui demander où il était allé se fourrer et ce qu'un futur avocat pouvait bien faire pour se retrouver avec des blessures dignes d'un catcheur. De toute façon, pas besoin de dire quoi que ce soit, puisqu'un phénomène autrement plus préoccupant venait de se produire. Il avait clairement vu un arc d'électricité se former entre leurs deux mains, quand il l'avait aidée à se relever. Il sentit sa bouche s'assécher, s'entrouvrir, pour tenter de dire quelque chose, se refermer sans aucun bruit. Rien ne venait. Diantre. Comment allait-il pouvoir expliquer ça ? La brunette semblait aussi surprise que lui, mais elle réussit à articuler quelque chose qu'il ne comprit pas. Attendre quoi ? Puis, elle l'avait tutoyé. Oh ho, ils n'avaient pas gardé les cochons ensemble non plus.

Les yeux de la jeune fille le détaillaient et un sourire étira finalement ses lèvres. « Un électrokinésiste. » Il retira si vivement sa main qu'il faillit frapper un autre passant. Ce qu'elle venait de dire était plus traumatisant que tous les chocs qu'il n'avait jamais encaissé. Électrokinésiste. Il avait l'impression de se retrouver deux ans en arrière, quand son oncle lui avait appris qu'il n'était pas le seul, qu'il était loin d'être le seul même. Il n'était pas le seul avec ce pouvoir. Cette perspective était aussi effrayante que fascinante. Clarence ne dit rien, alarmé, et regarda autour d'eux pour s'assurer que personne n'avait entendue la jeune fille dire un truc pareil. Parler d'électrokinésie en pleine rue... elle allait se faire lapider. « Je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire. » Il avait parlé un peu fort, mais il ne pouvait pas lui dire 'moi aussi' bêtement comme ça. C'était... dangereux. Il ne savait pas ce que le Hellfire Club recommandait, dans le cas où il rencontrait de nouveaux mutants, mais il savait qu'entre une simple humaine et une mutante... le choix de personne à fréquenter était simple. Il prit son poignet et l'entraîna un peu moins vers le centre de la foule, en direction d'un café miteux, coincé entre deux magasins, pas très fréquenté à voir les deux personnes à l'intérieur. Il siffla entre ses dents, se penchant à son oreille pour qu'elle l'entende : « Je ne sais pas qui vous a éduqué, mais ce n'est pas vraiment l'endroit pour parler de ça. Vous prendrez bien un café ? » C'était presque un ordre, en fait, mais à voir la lueur d'intérêt dans les yeux du jeune homme, ce n'était pas que par mesure de sécurité. Il voulait aussi en savoir plus. Un café, c'était une invitation pour bavarder un peu plus loin de la foule, loin de trop d'oreilles indiscrètes, de cette chose qui s'était manifestée entre eux. Il lâcha son poignet. La toucher semblait faire vibrer son corps. Difficile de nier qu'il y avait quelque chose de surnaturel.

« Je ne vois pas du tout ce que vous voulez dire.

Je venais de commettre une faute, je n'avais pas pour habitude de lâcher un mot mais ça m'avait tellement surprise, que j'en avais oublié même mes formules de politesse... Le jeune homme retira vivement sa main, ce qui me fit sursauter. Je ne savais plus quoi dire ni quoi faire... Puis le jeune homme attrapa mon poignet et m’entraîna avec lui à travers la foule, il semblait déterminer et moi j'étais concentrée sur les vibrations de sa main entourant mon poignet. Il s'arrêta dans un café où il n'y avait que deux personnes. Je regardais autour de moi quand il se pencha vers moi.

- Je ne sais pas qui vous a éduqué, mais ce n'est pas vraiment l'endroit pour parler de ça. Vous prendrez bien un café ?

- Je suis désolée... soufflais-je.

J'avais gardé la tête baissée je ne la relevais que pour le regarder droit dans les yeux. Il lâcha finalement mon poignet, je posai mon autre main sur mon poignet. C'était quoi ces vibrations, c'était étrange, je n'avais jamais ressenti ça avant, c'était vraiment étrange...

- Je prendrais la même chose que vous...

J'étais impressionnée, surprise, et ailleurs, je ne me sentais pas menacer, pas en danger, j'avais du mal à mettre des mots sur mes sentiments. Je repérai une table à deux, éloigner de tout et de tout le monde. Je n'attendis pas le jeune homme et me dirigeai vers la fameuse table, enfin si mes genoux ne me lâchaient pas avant que j'arrive à la table. Je m' asseyais et porter ma main à mon bras, j'étais bien blessée mais sous la surprise je ne l'avais pas remarqué, mais je saignais pas énormément mais un peu.
J'attendais le retour du jeune homme et des cafés pour lui poser quelques questions.

- Je peux savoir qui vous êtes ? Et vous êtes sûre de ne pas savoir ce que je voulais dire tout à l'heure ? Dans ce cas là pourquoi m'avoir entraîné ici ?

Je lui souriais, ce jeune homme m'intriguait, il aurait pu m'aider à me relever et s'en aller, à la place il m'avait entraîné ici. Le cadre n'était pas terrible mais au moins on pouvait discuter tranquillement sans oreilles indiscrètes espionnant la moindre information.

La même chose que lui. Clarence alla commander deux cafés au comptoir, puis suivit la jeune fille à une table à l'écart. L'endroit n'était pas très fréquenté, mais il préférait se tenir loin des oreilles indiscrètes, surtout si le sujet de discussion tombait sur... sur ça. Il n'osait même pas le penser, tellement ça paraissait fou. Une autre électrokinésiste. Il n'avait toujours pas pris l'habitude de parler de ses capacités spéciales et que quelqu'un ait les mêmes... Un petit frisson le traversa. Il posa son sac de cuir au sol et remonta ses manches, attendant que les cafés arrivent à leur table. Il inspecta sa peau pâle et grimaça légèrement. Évidemment. Sa chute n'avait pas été tendre et les gravillons avaient traversé le tissu léger de sa chemise, l'écorchant et le faisant saigner, et la peau se teignait doucement de bleu violacé. Délicieux. Il resta toutefois les manches relevées, il avait chaud depuis sa rencontre inopinée avec la brunette, et remercia d'un signe de tête la serveuse qui vint porter leurs cafés. Il n'avait pas vraiment soif, ni faim, ni rien, mais manger allait le garder éveillé.

La serveuse repartit et la jeune fille parla. « Je peux savoir qui vous êtes ? Et vous êtes sûre de ne pas savoir ce que je voulais dire tout à l'heure ? Dans ce cas là pourquoi m'avoir entraîné ici ? Vous croyiez vraiment que j'allais vous laisser parler d'électrokinésie au beau milieu de la rue ? Quelqu'un aurait pu vous entendre. » Il avait pris un ton un peu amusé, même si aux accents réprobateur. Et il parlait bas, aussi. Les murs ont des oreilles... et si la serveuse avec une superouïe ? Ou un des clients ? Il devenait paranoïaque, subitement. Il regarda la serveuse suspicieusement, puis les clients, mais personne ne les regardait. Ils ressemblaient à deux amis, ou à la limite un jeune couple, prenant un café. Tout simplement. Rien à signaler. Il mit un sachet de sucre dans son café, plus une crémette, le brassant distraitement pour mélanger ce qu'il y avait ajouté. Ses yeux fixaient le liquide désormais d'un brun moins foncé. Être assis était dangereux et il prit donc immédiatement une gorgée de café, se brûlant la langue au passage, ce qui le réveilla un peu plus. Ses cernes témoignaient de son manque de sommeil constant. Il releva ses yeux pâles et esquissa un petit sourire, cette fois intéressé par la conversation. Peut-être allait-il apprendre quelque chose d'intéressant. « Je n'en avais jamais rencontré d'autre... je m'appelle Clarence. » D'autres. Il pensait à son oncle, à la flamme qui brillait au creux de sa paume et éclairait son visage grave. D'autres, oui, mais pas d'autres comme lui. Son sourire éclaira un peu plus son visage aux traits fatigués, le rendant plus malicieux. « Et vous, vous êtes ? »

- Je n'en avais jamais rencontré d'autre... je m'appelle Clarence. Et vous, vous êtes ?

J’obtenais enfin un sourire, j'avais finis par croire qu'il me détestait, mais son sourire était franc, j'observai son visage, il avait un teint clair, ce qui attira mon regard c'était ses yeux, il semblait être fatiguer au vus de ces cernes. Je m’intéressait à notre conversation qui ne faisait que commençait. Puis je tournais mon verre de café, avant d'y mettre mon sucre, imitant Clarence quelques minutes plus tôt. Qui j'était ? Une jeune fille perdue répondant au nom d'Elvie... Moyen comme réponse, je devais faire au plus simple.

- Je m'appelle Elvie, prénom étrange je sais... et des électrokinésistes j'en avais jamais rencontré...

On parlait bas, je le voyais surveiller sa paranoïa devenait contagieuse, puisque je me mettais aussi à regardais par-dessus mes épaules et a prêter attention au moindre petit détail. J'aurais pu utiliser ma télépathie mais il n'avait déjà pas l'air à l'aise avec notre don commun je n'allais pas en sortir un autre de mon chapeau. Non c'était bien trop frais. Je parlais encore plus bas pour le coup...

- Ce truc avec la vitrine et les lumières, c'était vraiment bizarre, et quand vous m'avez aidé à me relever ça aussi c'était....

Non c'était définitivement pas normal, en même temps c'était quoi la normalité pour nous... Mais seule j'arrivais à me contrôler, du moins je ne brisais pas de vitrines, et j'avais déjà serré la main de quelqu'un sans qu'un espèce d'arc lumineux se manifeste...
Je mélangeais mon café, je me décidai à en prendre une gorgée. Je remarquai quelques traces de sang sur ça chemise. Je m’inquiétais soudainement pour lui...

-Vous êtes sûr que ça va ? Vous avez peut-être besoin de soin ?

Je savais pertinemment que mon regard trahissait mon inquiétude. Mais je m'en fichais, je me demandais pourquoi il était si pressé, je ne prennais jamais cette rue, comme quoi ce genre de rencontre ne tenait à rien, au hasard ou au destin peut-être...

-Au fait pourquoi étiez-vous si pressé ?