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 Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]

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MessageSujet: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 15 Juin - 4:57


Étourdissements. Il se heurta, dans la noirceur, à une table basse du salon des invités. Il étouffa un juron de peur de ne réveillé les occupants de la grande demeure. Ils avaient été assez généreux pour le garder sous son toit sans qu’il n’ait en plus à passer son temps à les déranger. Ça ne fait pas plus de quarante-huit heures qu’il était là. Il ignorait toujours où et quand, d’ailleurs, et avait joué le jeu du quasi amnésique lorsqu’on l’avait récupéré. C’était sans aucun doute le plus court laps de temps qu’il avait pensé à un endroit. Sa tête l’élançait tant qu’il compara la douleur lui vrillant le cerveau à une bombe lui explosant en pleine figure. Il entendit quelques sont à l’étage et jura de nouveau pour lui-même en s’immobilisant dans la noirceur. Il n’était pas question de tous les réveiller pour un mal de tête ou pour quoi que ce soit d’autre. Le sol se déroba rapidement sous ses pies avant que la douleur ne devienne trop intense et qu’il ne s’effondre à même le plancher de bois. Le noir l’engouffra tout entier. Pris d’un vertige, il ferma les paupières un instant. Une fraction de seconde plus tard, il sentit le vide sous lui et les ouvrit aussitôt, juste avant de se voir lamentablement chuter de quelques centimètres ou mètres, il n’aurait su dire quelle hauteur exactement dans sa confusion. En tombant, il heurta néanmoins un comptoir juste avant de s’étaler à même le sol frais en maintenant sa tête douloureuse à deux mains. Il sentit une chaleur dans sa paume et compris qu’il s’était sans doute fendu le crâne dans sa chute et qu’un filet de sang coulait silencieusement d’une plaie qu’il ne pouvait de toute évidence pas voir. Il n’avait fait aucun bruit, sauf peut-être ce grognement roque du à la douleur du moment et la chute de son propre corps.

La vue encore floue par un trop plein de mouvement, il se redressa un peu sur ses coude pour constater les dégâts limités, à son plus grand bonheur. C’était ainsi à chaque retour : confusion, vision trouble, maux de tête impossibles et mauvaises surprises. Il balaya rapidement des yeux l’endroit où il se trouvait : il n’était pas tombé à l’extérieur. Pour une fois, même, il tombait directement dans une bâtisse ou quelque chose comme ça. La pénombre perturbant davantage sa vision quelque peu floue, il ne parvenait pas à distinguer tout objet autour de lui. Il dû se contenter d’y aller à tâtons et à l’aveuglette pour se repérer. Il s’appuya au sol, posa une main sur ce qui était le près de lui pour en suivre les détail. Il nota une poignée et qu’il s’agissait d’une petite porte d’armoire. Il constata bien rapidement qu’il ne s’agissait rien de plus que d’un comptoir aussi frais que le sol. Se redressant complètement, il passa sa main sur la surface lisse jusqu’à rencontrer le premier obstacle sur sa route qui se révéla être, par la forme, un four à micro onde. Il nota donc dans un recoin de sa tête qu’il était situé quelque par après 1945… Quand exactement? C’était tout un mystère dans cette noirceur!

Il était sur le point de poursuivre son exploration silencieuse des lieux lorsqu’un bruit attira son attention inévitablement, le faisant sursauter, sentant son cœur battre rapidement. On n’allait certainement pas apprécier trouver un inconnu là, dans une cuisine, puisqu’il s’agissait sans aucun doute de cela, de toute évidence. Plus loin, une lumière s’alluma. Il en percevait le vague éclairage se refléter dans une vitre quelconque qu’il ne pris pas le temps de détailler davantage. Il se saisit fermement la poignée d’une poêlon et plongea au sol, se tenant près à bondir. Il ne pouvait pas rester là. On le prendrait pour un véritable cambrioleur, cette fois. Ou alors on dirait qu’il est entré par infraction, ce qui n’était pas tout à fait faux non plus. Il attendit que les pas se rapproche de lui et, dans la pénombre, d’un seul mouvement, retenant son souffle, il souleva le poêlon en fonte qu’il tenait et frappa, en souhaitant presque de ne toucher que le vide et le vent, dans le but d’abord d’atteindre il ne savait qui.


Dernière édition par Hannibal Lawford le Sam 2 Fév - 16:34, édité 1 fois
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Elvie Killers
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 15 Juin - 11:33


Je venais d’arriver à l’institut, l’ambiance était plutôt sympa, on était entre mutants, mais le fait d’être télépathe me donnait l’envie de me couper de tous ces jeunes adolescents. Mes pouvoirs m’étaient utiles en temps de crise, sinon j’évitais de les utiliser, passer pour une bête de foire était la dernière chose que je voulais.
Je savais bien qu’ici ça serait différent mais je ne pouvais m’en empêcher…

Il était déjà très tard, je venais de prendre ma douche, je m’apprêtais à retourner dans ma chambre, je n’avais pas vraiment mangé, préférant rester à l’écart…
Je décidai de prendre la direction de la cuisine, enfin j’essayais mais ce manoir était tellement grand…Et pour un premier jour je ne m’étais pas perdue… pas encore.

Je pris une grande inspiration, j’avais été chassé à plusieurs reprises, j’avais fui, mais j’avais toujours fini par retrouver mon chemin. Je longeai le couloir et en passant devant la porte je pus entendre une brève conversation :

-Elle est quand même bizarre la nouvelle… Elle dit rien à personne… J’ai l’impression qu’elle nous fuie…

Je m’immobilisai, je ne reconnaissais pas les voix, je levai les yeux au ciel avant d’entendre l’autre répondre.

-C’est sûr… Si ça se trouve elle a tué quelqu’un.

Je baissais la tête, ça ne changera donc jamais, les gens vous catalogue sans même vous connaitre…
Je refusais d’en entendre plus, je refusais de savoir qui étaient ces personnes. Je reprenais mon chemin avant de me retrouver à une intersection, je décidai de prendre à droite quand un bruit à gauche me fit changer d’avis. J’allumais la lumière du couloir, j’essayais de voir qui était là. Tout ce que je vis était une silhouette se dirigeant dans un coin de noirceur.

J’avançais doucement, je tentais d’entendre les pensées de l’individu, puis un bruit de respiration se fit entendre, je me dirigeai vers le coin le plus sombre de la pièce.
J’avançais une main quand je me sentis soudainement menacée.
Quelque chose allait m’arriver j’en étais sûre, en levant la tête je vis une forme se diriger sur moi. Je jetais un éclair dans la direction de l’objet qui tomba avec fracas un peu plus loin.

-Non mais ça ne va pas ?!

Il y avait bien quelqu’un, que j’attrapais par les épaules, je n’avais pas le temps d’aller jusqu’à l’interrupteur, je choisissais donc de conserver un petit éclair dans la paume de ma main droite.
C’était un jeune homme, était-il un mutant d’ici? Après tout je venais d’arriver, je ne pouvais pas connaitre tout le monde.

-Je peux savoir qui tu es ?

Je mettais tous mes sens en alerte, même ma télépathie, on ne sait jamais… Même s’il semblait plus effrayé que dangereux.Je sentais bien que quelque chose n’allait pas, je vis une goutte de sang couler sur la main que j’avais posée sur son épaule.

-Comment tu t’es blessé ?

Je regardai autour de moi, la table n’était qu’à quelques pas, il fallait soigner ça.

-Tu veux pas qu’on aille s’asseoir? Il faut que je regarde ta blessure de plus près.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeSam 16 Juin - 20:58


Une lueur, un filet électrique volant brusquement entre la cible visé et l’arme-bouclier qu’il tenait pourtant fermement entre ses doigts. Il ne pu retenir un hurlement de stupeur en constatant que le poêlon vola littéralement de sa main pour aller s’écraser bruyamment dans un coin noir de la pièce. Il avait rapidement tenté de bouger, pas suffisamment sans doute puisqu’une paire de main s’était déposée sur ses épaules. Il ignora le commentaire fait et la voix féminine qui résonnait à présent dans la pièce. Toujours étourdit, la confusion le gagnant davantage encore, il fixa d’une paire d’yeux particulièrement stupéfaite la lueur près de lui. Non pas qu’il s’en inquiétait. Il semblait être davantage sous le choque de s’être ainsi fait retourner en pleine poire sa tentative de fuite très peu subtile.

Lorsqu’elle s’adressa de nouveau à lui, non pas en gueulant, comme il s’y serait attendu, mais bien en s’interrogeant à son sujet. Ses iris bleutés allaient du visage faiblement éclairé à la main électrifiée. Il songea à toucher, plus par pur curiosité, mais se résigna à bouger le petit doigt, abaissant brusquement ses mains qu’il tenait toujours levé dans les airs, se raidissant plus que de raison. S’il s’était attendu à trouver quelqu’un dans cet endroit, il ne s’était pas attendu à une réaction presque trop positive. Ce n’était pas possible. À moins qu’il soit tombé dans un genre de garderie pour adolescent ou centre de formation quelconque.

Il ne répondit à rien, d’ailleurs, trop perturbé qu’il était sur le moment. Ou peut-être était-il tombé dans une école? Impossible, il était bien trop tard pour qu’une école soit ouverte… Quoi qu’il était difficile de dire quelle heure il était exactement. Lorsqu’enfin elle lui demanda pour sa blessure, il se demanda de quelle blessure elle pouvait bien parler jusqu’à qu’il suive son regarde. Il daigna alors enfin bouger et porter une main à sa tête, jetant un regard rapidement derrière lui, là où il s’était fracassé le crâne un peu plus tôt à peine. Mais alors qu’il semblait enfin se détendre un peu, il se raidit de nouveau en se retournant vers elle.

-Non! Surtout pas! Ne me touchez pas!

Sa voix se brisa dans son élan de panique qui ne le quittait décidément pas. Il se dégagea enfin, d’un pas ou deux en arrière, et regarda de nouveau autour de lui.

-Je vais bien! Je… je ne faisais, voyez-vous, que chercher un encas léger et nutritif qui saurait rassasier mon appétit glouton, se mit-il à raconter tout d’un bloc, sans trop être certain de ce qu’il faisait. Il n’était, après tout, pas supposé se trouver là et cherchait à se tirer aussi rapidement que possible du pétrin.

Il sentit enfin la faiblesse dans ses jambes. Il ne comprenait pas pourquoi l’arrivée de ses voyages se déroulait toujours plus ou moins bien. Il songea que ce ne pouvait qu’être par manque de contrôle… ou simplement parce qu’il n’avait absolument pas de chance avec ce genre de chose. Il s’appuya au comptoir, tentant que ça ne se voit pas ou si peu, et fixa son regard sur elle, sa vision étant toujours quelque peu troublée.

-Vous trainez seule ce soir? Ne devriez-vous pas être allongée sous vos draps soyeux?


Il était bête et stupide. Il ne savait pas où il se trouve, ni quand, ni avec qui. Il tentait simplement de faire… comme s’il savait de quoi il parlait!

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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 17 Juin - 19:35


J’avais décidée de garder mon calme, il ne semblait pas comprendre quelque chose à la situation. Je m’avançais vers lui, mais quand il se retourna vers moi je pus me rendre compte qu’il paniquait.

-Non surtout pas! Ne me touchez pas!

Sa voix se brisa, j’avais comme l’impression qu’il était parcouru de léger tremblement. Au moins il n’était pas muet… Je ne savais pas vraiment quoi faire, je levais donc doucement les mains, comme si j’allais me rendre.

-D’accord je ne te touche pas… Je t’en prie calme toi…

Il n’était définitivement pas de l’institut. Il recula j’en fis autant, il regarda autour de lui comme pris au piège avant de lâcher :

-Je vais bien! Je… je ne faisais, voyez-vous, que chercher un encas léger et nutritif qui saurait rassasier mon appétit glouton.

Ce jeune homme me paraissait bien étrange. Et mon don avait l’air de l’avoir effrayé. Il me fallait une solution. Chaque problème à sa solution, j’étais moi-même un problème, et ma télépathie était ma solution.

Je me concentrai donc sur ce jeune homme. Apparemment il avait un don qu’il ne contrôlait pas. Comme nous tous ici. Malchanceux ce jeune homme ?
Il tituba légèrement vers le comptoir.

-Vous trainez seule ce soir ? Ne devriez-vous pas être allongée sous vos draps soyeux?

Ma télépathie toujours en marche me rapporta qu’il se trouvait stupide d’avoir dit ça, qu’il ignorait ou il se trouvait et à qui il parlait.

-Tu as raison sur un point cette remarque et bête et stupide…

Je tirai deux tabouret, j’en avançais un doucement vers lui, et j’attrapais l’autre et m’assis.

-On va reprendre du début. Tu es dans un institut, plus exactement dans la cuisine, et je suis Elvie Killers, une mutante comme toi.

Je tendais une main dans sa direction, espérant qu’il ne prendrait pas peur à nouveau.

-Tu es en sécurité ici, personne ne te fera de mal. Surtout pas moi… A ton tour de me dire qui tu es et d’où tu viens?

Je souriais comme pour lui confiance, ou pour lui dire qu’il pouvait avoir confiance.

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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeLun 18 Juin - 16:25


Il eu une expression quelques peu étrange. On aurait presque pu dire de l’imbécilité absolue. Il était entre étonnement et suspicion. Venait-elle vraiment de dire ça? Lisait-elle dans ses pensées ou…? De plus, son manque d’habitude à tutoyé et à être tutoyé semblait le perturber, trop habitué à une politesse qui semblait ici prohibée. Il observait silencieusement le moindre de ses gestes, jusqu’à ce qu’elle ne daigne enfin pousser un tabouret dans sa direction. Il jeta un dernier regard autour de lui, se disant qu’il ne risquait décidément rien à poser ses fesses là-dessus. Il s’avança finalement et s’installa fasse à elle, l’observant d’abord avec curiosité puis de manière moins méfiante.

-Mutant? Je ne sais pas quoi vous parlez.

Se fut sa première réaction, détournant le regard, niant délibérément. Il ne tenait pas à avouer de quoi il s’agissait ni pourquoi il se trouvait là exactement, considérant que ce n’était pas vraiment naturel. Il parler avec un sérieux qu’il ne se connaissait pas lui-même et qui le surpris. Il ne pu que détourner le regard, comme s’il avait craint qu’elle ne fouille encore entre ses deux yeux, car c’est bien là ce qu’elle avait fait, n’est-ce pas? Il garda le silence un certain temps, avant de reposer un regard vague sur elle, entre l’envie de céder et celle de partir.

-Oui, j’ai cru remarqué le… le… four micro-ondes, c’est le mot juste. Lâcha-t-il avec un haussement d’épaules, retrouvant son air léger et plein d’humour habituel. Il semblait décidément incapable de garder un ton trop sérieux, comme s’il craignait ce sentiment. Vous avez parlez d’un institut. J’ai imaginé autre chose… Un asile psychiatrique, en fait. Tout est possible.

Aux secondes questions, il hésita. Il ne tenait pas particulièrement de parler d’où il venait puisque lui-même l’ignorait, y étant demeuré trop peu longtemps pour en avoir pris connaissance. Il l’observa un court instant, détaillant son style vestimentaire comme s’il s’agissait là de la seule chose à laquelle il pouvait se fier. Ça ne l’aidait malheureusement pas beaucoup. Il n’y avait que la technologie qui l’entourait lui permettant de se donner une idée de l’époque dans laquelle il était tombé. Il n’avait toutefois pas l’impression d’avoir dépassé le premier millénaire. Ce qui lui faisait penser ça? La décoration, forcément, qui était tout sauf d’une modernité extravertie.

-Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis comme vous? J’ai rencontré une fillette, une fois… Sa peau changeait de couleur! C’était effrayant.


Il ne pouvait décidément jamais s’arrêter de parler. Il racontait des choses, des évènements qu’il avait vu et parfois même vécu comme si ça intéressait forcément tout le monde qu’il rencontrait. Il ignorait pourquoi il faisait ça. C’était plus fort que lui. Le silence l’oppressait, il ne le supportait pas. Alors il parlait, de tout et de rien, seulement pour se comprendre qu’il était là et pas sur le point de disparaitre. Il reporta enfin son attention sur le jeune visage aux traits d’une adolescente à peine sortie de sa jeunesse.

-J’adore les années 60’ bien que ce soit un peu ringard. Vous avez une de ces décorations mythiques! C’était pire dans mon temps, je crois…, soupira-t-il, entre pensées et souvenirs. Enfin, si nous sommes bien en 60’… Quelle date sommes-nous?
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeMar 19 Juin - 17:25


Il venait de s’asseoir, ça me semblait être un bon signe, il était assis en face de moi, plus les minutes passèrent et moins son regard était méfiant.

-Mutant ? Je ne sais pas de quoi vous parlez.

Il était en train de nier l’évidence. Il n’osa plus me regarder dans les yeux, comme un enfant qui essaye de vous mentir. Je souriais, il croyait vraiment qu’en ne me regardant pas, ma télépathie ne marchait plus ?

-Très bien si tu n’es pas mutant dis-moi comment tu es arrivée là… Oublie par la porte ça ne marche pas avec moi… Et pour ton info je n’ai pas besoin que tu me regardes dans les yeux pour savoir ce que tu penses.

Ma voix était calme, j’étais détendue, et ce jeune homme m’intriguait.

-Oui, j’ai cru remarqué le… le… four micro-ondes, c’est le mot juste. Vous avez parlez d’un institut. J’ai imaginé autre chose… Un asile psychiatrique, en fait. Tout est possible.

Je levai les sourcils avant de rire, était-il vraiment sérieux.

-Ce n’est pas un asile, c’est un institut pour mutants…

-Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis comme vous? J’ai rencontré une fillette, une fois… Sa peau changeait de couleur! C’était effrayant.

Je me levais, me diriger vers le meuble qui contenait les verres, que je remplissais et je me déplaçais vers un autre placard contenant des gâteaux secs, je lui tendis un verre d’eau et la boîte de gâteau.

-Ce qui me fait dire ça ? Peut-être le fait que je sois une télépathe. Oui je ne fais pas que faire voler les poêlons. Vraiment ? Je n’avais jamais entendue parler d’une telle mutation…

J’avais vu la scène à la minute où il y avait pensé, j’étais fatiguée avant son attaque surprise, mais là j’étais loin d’avoir sommeil.

-J’adore les années 60’ bien que ce soit un peu ringard. Vous avez une de ces décorations mythiques! C’était pire dans mon temps, je crois. Enfin, si nous sommes bien en 60’… Quelle date sommes-nous?

De son temps ? Il ne pouvait pas si vieux que ça… Il étant en train de me demander la date… Se moquait-il de moi ?

-Eh bien merci… Mais il faudrait plutôt dire ça au professeur Charles Xavier… On est en 1970, comment se fait-il que tu ne saches pas ça ?
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 22 Juin - 4:05


-Eeeeuh…!

Ce fut le seul son qu’il parvint à prononcer réellement. Comment était-il arrivé là? Il n’allait tout de même pas lui raconter comment se produisait un voyage temporel! Elle le croirait bien tout droit sortie d’un vieux feuilleton de science-fiction des années 80. Enfin… Vieux… C’était un drôle de mot dans sa situation. Et pour tout dire, puisqu’il ne semblait décidément jamais pouvoir choisir l’endroit où il allait atterrir, il était incapable de répondre. Mal à l’aise, il retint un rire nerveux.

-Je ne vous fuis pas!

Non, effectivement, ce n’était pas vraiment ce à quoi il avait espéré en observant ailleurs que sur elle. Il suivait principalement le lieu des yeux en sondant l’espace, cherchant toujours, d’une méthode ou d’une autre, à se repérer dans le temps. Il revint toutefois rapidement à elle avec une lueur de curiosité renouvelée dans le fond de ses prunelles. Il tourna d’un seul coup tout son attention sur elle, comme s’il n’avait vraiment rien de mieux à faire, ce qui n’était pas tout à fait faux, en même temps.

-Vous êtes télépathe? Fascinant! Et quand quelqu’un vous déteste, comment faites-vous? En niant l’évidence? Et si vous croisez un individu amoureux de vous? Vous lui donnez sa chance? Vous l’envoyez paître dans le champ du voisin avec un note d’addition par la même occasion? Vous… Désolé! On me reproche souvent d’être… très bavard!

Il eut l’étrange impression de se répéter, tout d’un coup, ce qui n’était pas faux, en même temps. À chaque fois, vraiment à chaque fois, il était incapable de fermer la bouche plus de deux minutes, comme s’il craignait son propre silence. Faute de compagnie, il ne pouvait s’empêcher de hurler ou de marmonner quelques mots parfois incompréhensibles. Chez lui, ça en devenait plus qu’une obsession : le silence, plus qu’une simple peur. Il passa une main dans son visage pour chasser les dernières traces de confusion qui pouvait encore régner chez lui et enfin oublié le mal de tête qui l’avait pourtant torturé quelques instants plus tôt exactement.

-Oui, je… je sais qui c’est votre Xavier, il s’adonne que nous avons brièvement fait connaissance.

Effectivement, si leur regard s’était croisé, c’était bien pas sa faute. Il était bien passé à deux doigts d’avoir un vieux handicapé ébouillanté par un café sur la conscience. Ce qu’il n’aurait sans doute absolument pas apprécié. Il était maladroit, certes, mais lorsqu’il s’agissait de blesser involontairement, il culpabilisait comme s’il avait s’agit d’un meurtre au premier degré. Brusquement, il se redressa en se mordant la lèvre.

-1970! Encore! C’est comme si j’étais destiné à ça, c’est incroyable. Peut-être est-ce parce que j’en revenais avant…

Il secoua la tête, s’éloignant de plus en plus dans ses propres pensées, se taisant tout juste quelques secondes avant de reprendre, reposant les pieds dans le moment présent.

-Comment puis-je vous dire… Je… voyage dans le temps! Je ne sais jamais où et quand je vais, et lorsque j’arrive, je dois dire ne pas toujours très bien savoir ce qui se passe, vous m’en voyez navré… et navré encore plus pour le coup de… poêlon.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 22 Juin - 17:02


- Eeeeuh…!

Je levais un sourcil ? Il était arrivé ici en faisant eeeuh? Je me redressai, il n’avait pas touché à son verre ni aux gâteaux secs…. Pourtant il m’avait avoué avoir faim…
Je me plongeais à mon tour dans mes pensées, moi qui pensais être en sécurité ici.
Était-il vraiment nerveux ? Jouait-il la comédie? Si c’était le cas, il était doué, ça aurait été le premier à tromper ma télépathie… Si c’était de la comédie il méritait un oscar. J’allais faire quoi ? Allait-il attendre que je baisse ma garde pour m’attaquée ? Rien que d’y pensée des petites étincelles firent leurs apparition dans ma main droite. Le jeune homme me sortit de mes penser.

-Vous êtes télépathe? Fascinant! Et quand quelqu’un vous déteste, comment faites-vous? En niant l’évidence? Et si vous croisez un individu amoureux de vous? Vous lui donnez sa chance? Vous l’envoyez paître dans le champ du voisin avec un note d’addition par la même occasion? Vous… Désolé! On me reproche souvent d’être… très bavard!

Je souris, à vrai dire je le préférais bavard que méfiant.

-Eh bien, j’essaie d’éviter de rentrer dans la tête des gens. Mais je ne contrôle pas à la perfection mon pouvoir, alors effectivement je nie l’évidence. Et j’ai rarement eu le temps pour les rendez-vous amoureux… J’aime bien le fait que tu sois bavard, ça te rend moins bizarre.

J’étais franche, mon pouvoir se manifester quand j’en avais besoin ou quand je m’y attendais le moins possible.
A vrai dire j’éviter de rentrer en contact avec les gens pour cette raison, savoir tout ce que pense une personne, ce n’est pas sain, on doit tous avoir nos petits secrets. Malheureusement pas avec moi…
Il m’avoua avoir rencontré Charles Xavier, ce qui ne m’étonnait pas, après tout Monsieur Xavier recruter les mutants, merci à Cerebro de m’avoir trouvée pensais-je.
Puis le jeune inconnu se redressa d’un bond avant de s’exclamer :

-1970! Encore! C’est comme si j’étais destiné à ça, c’est incroyable. Peut-être est-ce parce que j’en revenais avant…

Inutile de préciser que je ne comprenais pas un traitre mot de ce qu’il disait.
Il secoua la tête, ses pensées se brusquèrent, je n’arrivais pas à suivre le fil.

-Comment puis-je vous dire… Je… voyage dans le temps! Je ne sais jamais où et quand je vais, et lorsque j’arrive, je dois dire ne pas toujours très bien savoir ce qui se passe, vous m’en voyez navré… et navré encore plus pour le coup de… poêlon.

-Wahou… Et toi qui disais ne pas être un mutant. C’est un pouvoir qui à l’air vraiment bien, seulement tu ne le contrôles pas c’est ça? Et pour le poêlon tu es pardonné, ce n’est pas comme si tu m’avais touchée.

Je me levais à mon tour pour m’approchai de lui. En revenant sur tout ce qu’il m’avait dit quelques questions me vinrent à l’esprit.

-Mais attend tu es née en quelle année ? Et qui es-tu, a part l’inconnu de la cuisine se défendant avec un poêlon?

Quand il s’était levé j’avais remarqué sa blessure à la tête. Elle n’avait pas l’air inquiétante, mais j’avais peur qu’elle s’infecte.

-Dis, tu ne veux pas que je désinfecte ta blessure ?
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeMar 26 Juin - 17:13


Il haussa de nouveau les épaules en constatant qu’elle ne se méfiait pas plus de lui qu’il ne le faisait envers qui que ce soit. Naïf de nature, n’importe qui pourrait sans doute se jouer de lui facilement. Il lui décrocha un sourire tout ce qu’il y avait de plus franc. S’il avait été tétanisé momentanément au départ, rien ne paraissait plus. Pour tout dire, il y avait de quoi : il n’était jamais arrivé d’un voyage à l’intérieur d’une pièce, d’une maison ou, dans le cas présent, d’un institut. Et pour dire vrai, ça l’avait momentanément fait paniquer. Il n’avait jamais apprécié être remarqué dès son arrivée. Fort heureusement pour lui, il semblait être tombé au bon endroit au bon moment.

-Si c’est bien, je ne sais pas. Ce n’est pas comme si j’avais le choix.

Il songea à toutes ces vies qu’il aurait pu garder mais qu’il avait pourtant été contraint d’abandonner brusquement. Il ne pouvait, alors, s’empêché de penser à sa première fois, à sa famille qu’il avait quitté pour se retrouver seul, car c’était bien cela : être un voyageur du temps signifiait être seul. Il était incapable de dire s’il s’agissait d’un manque de contrôle de sa part ou si c’était, justement, chose tout à fait impossible à faire. En presque plus de vingt années depuis la première manifestation, qu’il n’ait jamais réussi à contrôler ce pouvoir voulait peut-être tout simplement dire qu’il n’y arriverait jamais. Mais il fut ravis qu’elle ne lui en veule pas pour le coup de poêlon (raté, soi dit en passant). Peut-être s’en serait-il voulu après coup? D’une nature douce, il ne s’était jamais vraiment montré agressif, bien au contraire, il avait même toujours tendance à prendre le moindre conflit à la légère, comme s’il n’avait rien de plus qu’un sens peu responsable ou tout bonnement insouciant.

-Je suis né en 1912, en fait. Je n’y suis retourné qu’une fois, malheureusement ou heureusement, d’ailleurs. Peut-être était-ce mieux ainsi!

Il lui décrocha un doux sourire, faisant fit de la nostalgie qui semblait vouloir s’emparer de lui. L’unique fois où il était retourné là-bas, en Grande-Bretagne, c’était pour constater à quel point les choses avaient changé depuis son départ. La santé de sa mère s’était rapidement dégradée. Aujourd’hui, il ne pouvait s’empêcher de croire qu’elle était morte en le croyant disparu pour toujours alors qu’il se baladait librement, et ce, constamment, sans crier gare.

-Pour tout dire, reprit-il rapidement sur un ton léger, je suis Hannibal! Juste Hannibal, c’est bien.

Oui, il n’était personne en particulier. Que pouvait-il répondre? Il n’était rien de plus qu’un prénom, qu’un souvenir qui passait son temps à se volatiliser pour ne plus se manifester. Finalement, il opina du chef devant sa proposition avant de se décidé à déposer le gâteau et le verre d’eau sur le comptoir à proximité. S’il n’était toujours pas particulièrement à l’aise en ce lieu, il n’avait plus de raison de refuser le coup de main qu’elle lui offrait. D’instinct, toutefois, il porta une main à son front pour constater que ça ne saignait déjà plus, décollant un peu les croutes qui avaient commencées à se former sur sa peau.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeMer 27 Juin - 16:08


-Si c’est bien, je ne sais pas. Ce n’est pas comme si j’avais le choix.

Le jeune homme ne semblait pas apprécier sa mutation, je le comprenais au début je n’aimais pas la mienne, jusqu’à ce qu’elle devienne mon moyen de survie avant que j’arrive ici. Et puis disparaître juste comme ça sans savoir où l’on va arriver ni quand, ça n’avait pas agréable surtout s’il se blessait comme ça à chaque fois…

-Tu n’as aucun contrôle sur ton don c’est ça ?

J’avais entrevu des bribes d’images, en effet son pouvoir n’avait pas l’air simple… Et le jeune homme avait l’air d’avoir énormément voyagé, mais de n’avoir jamais pu s’arrêter. Quelque part ou à une date précise.

-Je suis né en 1912, en fait. Je n’y suis retourné qu’une fois, malheureusement ou heureusement d’ailleurs. Peut-être était-ce mieux ainsi!

Sa famille devait lui manquer, il avait l’apparence d’un jeune homme, et je lui trouvais quelque chose de fragile.
Il me décrocha un sourire, le pauvre, n’avoir personne être toujours seul et ne compter que sur soi quoi qu’il arrive je connaissais…
Je tentai de lui faire un sourire qui ne soit pas complètement triste.

-1912 ? Mais ? Tu vieillis moins vite à cause des voyages dans le temps ? En tout cas-tu ne fais pas ton âge. Riais-je.

Le jeune homme finit par se présenter, ne donnant qu’un prénom.

-Pour tout dire, je suis Hannibal! Juste Hannibal, c’est bien.

Hannibal… Avait-il l’impression de ne pas vraiment exister à cause de ses voyages ? A vrai dire s’il ne contrôlait pas son don et qu’il voulait essayer de l’apprivoiser, il était tombé au bon endroit.

-Peut-être que Charles pourrait t’aider à contrôler ton don. Si tu ne disparaît pas avant.

Et si Charles réussissait le jeune homme pourrait enfin prendre le temps. En contrôlant son don il pourrait aller n’importe où n’importe quand, et revenir à l’époque de son choix.
Je me levais, il me semblait que d’après certains élèves dans le placard du haut il y avait une trousse de premier soin. Je la fis glisser vers lui, j’attrapai des compresses et du désinfectant, avant de m’approcher de lui.

-Je peux ?
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 29 Juin - 13:36


Il haussa de nouveau les épaules, sans trop savoir que répondre exactement. S’il contrôlait son don? Pour tout dire, ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’il se savait mutant, quelques années, tout au plus. Il l’avait appris en voyageant dans un futur qui lui était sien et dont il ne parlait plus, ne pensait plus et ne voulait plus rêver.

-Je ne sais pas, murmura-t-il en prenant un ton étrangement doux et familier, laissant momentanément de côté son sens peu commun de la parole extravagante. J’ai commencé très jeune et je ne me souviens pas être jamais parvenu à atteindre un lieu, un moment, en endroit très précis que j’aurais pu décider. Voyez! Je suis là, ici même, en plein soir, dans une cuisine inconnue à discuter avec vous! Si ça ce n’est point un manque absolu de contrôle, j’ignore de quoi il s’agit!

Il avait dit ça avec un léger rire, de bonne humeur, comme s’il cherchait à tout prendre à la légère et de manière aussi agréable que possible, même si ce n’était pas nécessairement toujours le cas. Dans sa nature, il fuyait le négatif comme la peste, comme s’il ne faisait que courir pour se rattraper lui-même et ainsi nier les problèmes dans leur état pur. Il secoua la tête et laissa échapper un léger rire. Malgré sa télépathie, elle ne forçait pas la voie pour répondre elle-même à ses questions. À moins qu’elle le fasse et joue son rôle autant que le sien. Si ce n’était pas le cas, il appréciait le geste. Il n’avait jamais vraiment était confronté aux pouvoirs d’autres mutants et pour tout dire, c’était quelque chose qu’il ne voulait pas. Il n’était pas très combattif et craignait surtout la domination : un être libre qu’on arrêtait là, ce n’était plus ce qu’il appelait de la liberté. Et pour être libre? Il pouvait dire qu’il l’était. Il n’avait jamais été dépendant de qui que ce soit et c’était, d’ailleurs, bien l’un des rares fois où il se décidait à laisser quelqu’un prendre un peu soin de lui, malgré le fait qu’il n’en ressentait pourtant pas le besoin urgent.

-Non, je suis aussi mortel que n’importe qui d’autre. Pour tout dire, je peux revenir dans le passé du monde entier, remonter le temps jusqu’avant les premiers hommes. Mais je ne peux pas remonter mon temps et revenir en arrière pour moi.

Cette pensée fit remonter en lui une vague de nostalgie. Il remontait ou avançait continuellement le temps pour tout le monde, les gens comme la planète elle-même, mais le temps ne s’arrêtait jamais pour lui, tel un châtiment. C’était un peu triste de se dire qu’en fait, il pouvait quitter un lieu et revenir exactement à la minute précise où il était partie et ce, pourtant, après quarante ans et avoir l’air d’un vieux qu’on ne reconnaîtra pas. Les gens qu’il aura quittés ne s’en rendront jamais vraiment compte : lui aura vécu une vie entière entre temps.

-Peut-être que Charles pourrait t’aider à contrôler ton don. Si tu ne disparais pas avant.

-Ah oui! C’est un problème, n’est-ce pas? Imaginez que je tente quelque chose et «disparaisse» comme ça, sans revenir avant une vingtaine d’années! J’aurais l’air malin…

Malgré le brin de sarcasme qu’il s’était sentit poindre dans la voix, il ne voulu pas l’effrayer sur ce point. Il n’avait jamais vraiment aimé employer le verbe disparaitre. Il n’y avait que les morts qui disparaissaient. Il se volatilisait pour revenir. Non, en fait, il revenait toujours, il ne savait seulement pas quand. Partir, donc. Partir en voyage, peut-être, mais pas disparaitre.

-Oui, allez-y…,répondit-il finalement sur un drôle de ton, comme s’il boudait vaguement en chipotant sur les termes et les mots à utiliser. C’était bête, il le savait, mais il ne pouvait s’empêcher d’être choqué.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 29 Juin - 22:22


-Je ne sais pas. J’ai commencé très jeune et je ne me souviens pas être parvenu à atteindre un lieu, un moment, en endroit très précis que j’aurais pu décider. Voyez! Je suis là, ici même, en plein soir, dans une cuisine inconnue à discuter avec vous! Si ça n’es point un manque absolu de contrôle, j’ignore de quoi il s’agit!

-Vous auriez pu tomber dans un endroit moins bien que celui-ci…

Je souriais tristement, ça me semblait être le parfait exemple d’un pouvoir qui vous contrôle. Je le plaignais, son don semblait vraiment super mais ne pouvoir jamais s’arrêter, vivre de siècle en siècle juste comme ça… Ne jamais pouvoir penser à son futur autrement qu’au travers de son don… Cela me semblait triste…

Il m’apprit qu’il ne pouvait pas revenir en arrière dans son passé.

- Pourtant c’est souvent ce que l’on souhaiterait...

J’avais pensé à voix haute cette fois. Je pensais que le professeur aurait pu l’aider mais s’il s’en allait…

-Ah oui! C’est un problème, n’est-ce pas? Imaginez que je tente quelque chose et «disparaisse» comme ça, sans revenir avant une vingtaine d’années! J’aurais l’air malin…

Je baissais les yeux. Encore une fois je n’avais pas pensé avant de parler, tellement pressée d’essayer de lui apporter une solution.

- Excuse moi c’était plutôt bête comme remarque…

Je m’avançais avec mes compresses imbibées d’alcool.

-Oui, allez-y…

- Ça va piquer un peu.

Je m’arrangeai afin d’appliquer délicatement les compresses, la plaie n’était pas profonde, plus de peur que de mal, le pauvre jeune homme avait du être bien sonné.

- Ça arrive souvent ce genre d’incident ?

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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeMar 3 Juil - 20:01


Sans doute, oui, aurait-il effectivement pu tomber dans un endroit pire que celui-ci. Ça lui était déjà arrivé, n’est-ce pas? Ce n’était d’ailleurs ni la première ni la dernière fois que ce genre de chose se produisait. U n de ces quatre, peut-être finirait-il même par tomber de beaucoup plus haut, quitte à réellement se blesser beaucoup plus gravement qu’une petite blessure à la tête pour s’être frappé contre un coin de comptoir. Pour ce qui était de revenir dans le passé, il haussa les épaules. Il ne discutait jamais vraiment avec les gens à propos de cette idée du temps, du présent, passé ou futur, et pour tout dire, il ne s’était même jamais arrêté à ce questionner à ce propos. La plupart des gens voudraient revenir en arrière? Sans doute. Réparer des erreurs que l’on regrette, reprendre à zéro et tout recommencer depuis le début, encore et encore, jusqu’à finalement atteindre la vie idéale. S’il avait déjà songé à cette idée fatale de recommencé, il n’y était bien sûr jamais parvenu. C’était, de toute manière, tout à fait impossible dans son cas.

Il ne répondit plus à rien, gardant obstinément un silence, observant le moindre de ses gestes avec un regard quasi enfantin, s’attendant à avoir plus mal que d’autre chose lorsqu’elle toucha la mince blessure, pas grave du tout, comme prévu. Ce ne fut finalement rien de bien choquant et il se contenta de sourire bêtement, se trouvant décidément de plus en plus idiot de se trouver là en sa compagnie. Il ne songeait plus à se lever et à quitter. La compagnie de la jeune femme lui semblait même plutôt agréable. À vrai dire, il n’avait jamais vraiment la chance de s’arrêter pour prendre la peine de tenir ou de se laisser tenir compagnie par qui que ce soit : son existence s’était toujours résumé à surveiller les signes avant-coureurs. Lorsqu’il ne le faisait pas, il se faisait prendre par surprise, ce qui n’était pas très agréable en soit.

-Ça arrive pratiquement à chaque fois, je dois dire! Lâcha-t-il enfin sur un rire soudain, sortie de nulle part et tout ce qu’il y avait de plus naturel. Dire qu’il était déjà tombé dans une fosse commune, entre deux cadavres en décomposition. Non, finalement, il ne pouvait que difficilement tomber mieux que dans un endroit comme ledit institut.

-Puis-je vous poser une question indiscrète? Commença-t-il d’abord sur un ton vaguement hésitant. En effet, il n’avait pas l’habitude de questionner : il parlait souvent sans s’arrêter et c’était plutôt autrui qui avait tendance à s’interroger à son sujet en le bombardant de questionnement à ne plus en finir… et il ne faisait, bien sûr, que parler davantage encore, du coup.

-Vous avez mentionné tout à l’heure que la plupart des gens souhaiterait retourner en arrière… Est-ce vôtre cas?

S’il était trop curieux, il ne s’en rendait jamais vraiment compte. C’était dans sa nature et il ne réalisait pas l’étrangeté que pouvait prendre la question étant donné leur situation propre : il ne savait rien l’un de l’autre mis à part peut-être leur… mutation propre.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeVen 6 Juil - 21:53


- Ça arrive pratiquement à chaque fois, je dois dire!

Ce coup-ci il ria franchement chose qui me fit sourire à mon tour, je repris le léger tapotement de ma compresse sur sa tête.
Puis le jeune Hannibal me surpris me demandant s’il pouvait me poser une question indiscrète. Son ton était loin d’être sûr.

- Oui, je t’écoute.

Je l'encourageai par un sourire. Je me demandais de quoi il voulait bien me parler, j’aurais pu écouter ses pensées, mais une conversation sans « écho » était plutôt agréable.

- Vous avez mentionné tout à l’heure que la plupart des gens souhaiterait retourner en arrière… Est-ce vôtre cas ?

J’étais surprise de la question peu de gens aurait oser la posé, étais-je capable de regarder mon passé et de dire que je ne regretter rien ? Que je ne voudrais rien changer…

- Eh bien… Je suppose que les choses sont faites pour se passer ainsi… Et oui il y a bien une ou deux choses que je serais plus que ravie de pouvoir changer… Mais le passé reste le passé et je n’ai pas le pouvoir de le changer…

Je me levai et commençais à ranger l’intérieur de la trousse à pharmacie, même si elle n’avait pas besoin d’être rangé, je faisais souvent ça quand mes idées devenaient confuses.

- Vous avez déjà changé la vie de quelqu’un grâce à votre pouvoir ? Ou vous ne vous impliquez jamais ?

Avait-il changé la vie de quelqu’un ? Après tout si j’avais ce pouvoir avec ma chance j’aurais déjà modifié l’histoire de chaque être autour de moi…
Je faisais déjà assez de dégâts entre ma télépathie et mon électrokinésie, d’ailleurs je repenser au poêlon, je me tournais, me diriger vers le point d’impact et le ramasser, un peu de fumée s’en dégager, le poêlon était fissuré.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeLun 16 Juil - 19:51


Hannibal ne s’était jamais arrêté. Les changements faisaient partis de son quotidien. L’adaptation aussi, même s’il en éprouvait parfois plus de mal que de bien. Changer ses habitudes, renouveler ses comportements en société, ça avait toujours été quelque chose de difficile. Mais en avait-il seulement déjà eu le choix? À cette conversation il nota l’entêtement qu’elle faisait à le tutoyer comme un ami, ou comme s’il avait été quelqu’un qu’elle connaissait déjà. Ce qui n’était heureusement pas le cas! Déjà qu’il avait cette très fâcheuse tendance à confondre les époques, lorsqu’il rencontrait quelqu’un dans le passé qu’il avait déjà croisé dans le futur, ça causait habituellement catastrophe s’il ne s’en rendait pas rapidement compte.

Plus il l’écoutait parler, plus son sourire vint à s’élargir. Il avait toujours adoré discuter avec les gens de tout et de rien, de leur vie, plus que de la sienne. Il avait l’impression d’être ainsi moins seul. Communiquer était important, plus que toute autre chose puisqu’il ne s’offrait jamais de réels attachements envers les gens qu’il rencontrait. Le passé restait le passé. Hannibal n’avait jamais eu cette notion du présent, passé ou futur. Le présent était parfois pour lui le futur et le passé, le présent. Sa vision des choses était parfaitement différente à celle de ceux qu’il rencontrait. Mais question de changer le passé pour améliorer l’avenir, il n’y avait jamais pensé. Et même s’il l’avait fait, il n’avait jamais tendu la main pour poser un geste et aller dans ce sens. C’était une optique trop effrayante pour lui que de changer quoi que ce soit à demain, et il n’avait donc jamais tenté de briser les règles imposées par le Temps. Il avait bien tenté d’oublié ses erreurs en les reproduisant plus. S’il tenta? Bien sûr. Une seule et unique fois. Qui ne l’aurait pas fait? Même s’il était mutant, son caractère et ses émotions demeuraient parfaitement humains. Mais ça ne changerait rien. Si le Temps pouvait être changé, le destin semblait toujours demeurer le même : inévitable, incorruptible. Ou alors, ça lui retombait directement dessus. Il secoua finalement la tête négativement.

-Je ne comprends pas pourquoi je tiens toujours cette conversation sur le passé et le futur avec les télépathes seulement, soupira-t-il, entre amusement et lassitude. Effectivement, bien que le ton et les mots différaient, le sujet était sensiblement le même qu’avec le Professeur. Non, je ne m’implique jamais. J’ai peur que ceci change quelque chose. Si c’est pour éviter un futur négatif, il arrivera de toute manière sous un autre visage. Vous savez, un clignement de paupière peu tout changer. Le Temps est quelque chose d’assez difficile à prévoir, même pour moi, et même si je voulais changer la vie d’une personne, rien ne me garantirait le succès. J’en serais peut-être puni par la culpabilité, qui sait? Non, non. Je me contente du rôle de spectateur, si vous me comprenez…

Et c’était bien vrai. Même s’il ne pouvait s’empêcher de penser que ces quelques mots pourraient avoir déjà changé quelque chose chez la jeune fille. Ce qu’il ne souhaitait jamais, mais s’il commençait à craindre tout changement, il ne vivrait plus… Son existence deviendrait enfer. Il ne souhaitait se perdre dans l’obsession des changements.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 19 Juil - 22:05




- Je ne comprends pas pourquoi je tiens toujours cette conversation sur le passé et le futur avec les télépathes seulement.

Hannibal soupira, son soupir ce situer entre l'amusement et la lassitude. Je souriais et arquais un sourcil. Le pauvre, je me sentais mal pour lui si à chaque rencontre avec un télépathe il parlait des mêmes choses... Heureusement pour lui la probabilité de rencontrer de ne rencontrer que des télépathes était faible. Enfin, il en avait déjà rencontré deux...

- Non, je ne m’implique jamais. J’ai peur que ceci change quelque chose. Si c’est pour éviter un futur négatif, il arrivera de toute manière sous un autre visage. Vous savez, un clignement de paupière peu tout changer. Le Temps est quelque chose d’assez difficile à prévoir, même pour moi, et même si je voulais changer la vie d’une personne, rien ne me garantirait le succès. J’en serais peut-être puni par la culpabilité, qui sait? Non, non. Je me contente du rôle de spectateur, si vous me comprenez…

- Oui je comprends. Je pense pas que je pourrais rester simplement spectatrice... mais ce n'est pas moi dont il est question.

Non il fallait toujours que j'agisse, je ne pouvais pas juste regarder sans rien faire... Moi qui agis souvent juste par impulsion... Heureusement que sa mutation n'était pas la mienne, je n'imagine pas, les catastrophes que j'aurais pu causer.
J'espérais que personne ne rentrerait dans la cuisine, je me voyais mal expliquer comment le jeune homme était arrivé ici, bien que nous soyons dans une école de mutants, il ne voulait peut-être pas que sa mutation se sache.
Je pourrais toujours dire que je c'est moi qui l'ai fait entrer, le professeur Xavier ne devrait pas m'en tenir rigueur s'ils c'étaient déjà rencontrés.

- Et donc vous n'avez jamais pu fonder de famille ?

Peut-être qu'il en avait déjà une, mais que ces voyages l'en avaient éloigné. J'étais curieuse, on me l'avait déjà dit, j'avais passé mon temps à fuir, et lui a voyagé dans le temps. Lui au moins avait une excuse, c'était la faute de sa mutation... Qu'elle était mon excuse... Ma survie... Et tout ça pourquoi... Je fermais les yeux, tentant de chasser mauvais souvenirs et idées noires. C'était pas gagné...

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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 22 Juil - 17:29


Il conclue qu’elle et lui était tout ce qu’il y avait de plus différent. Ce n’était pas mal et, en même temps, ça lui plaisait. Être trop semblable et supporter exactement les mêmes idées pouvaient, à son avis, s’avérer un peu lassant à l’occasion. Il était content, en fait, d’être comme il était. C’était comme si sa mutation lui allait comme un gant : le pouvoir de changer les choses du tout au tout, mais pas l’envie de tout détruire pour des envies personnelles. Il n’était, fort heureusement, pas égoïste, même s’il ne pensait que plus ou moins aux autres, sans doute dû au fait qu’il n’avait que très peu l’occasion de vivre réellement en société. C’était chez lui un réel problème, un disfonctionnement évident, une lacune qu’il ne parvenait pas à combler. Et pour tout dire, jusqu’à sa première conversation, du moins, avec l’autre télépathe, il ne s’était jamais imaginer intéresser les gens. Mais ils étaient curieux, de toute évidence, face à, non seulement son vécu, mais sa manière de vivre avec tout ceci. Ceci leur semblait-il impossible? Peut-être étaient-ils curieux pour la simple et bonne raison que c’était dans la nature de l’homme de vouloir tout connaître du passé et espérer connaître le futur, chose que lui parvenait à faire sans trop de mal, bien qu’involontairement.

- Et donc vous n'avez jamais pu fonder de famille?

Il reporta son attention sur elle lorsqu’il l’entendit le questionner, se rendant compte que ses pensées s’étaient, une fois de plus, égarées à des milles de là. Et à vrai dire, cette question le pris un peu au dépourvu. Il n’avait jamais vraiment vu de gens s’intéressant suffisamment à sa propre vie ou simplement à lui plus qu’à son pouvoir pour s’intriguer de ce genre de curiosité. Et pour tout dire, il ne s’était même jamais arrêté seulement espérer un jour avoir sa propre famille. Se serait, de toute façon, chose trop pénible à faire vivre pour les autres. Qui voudrait seulement aimer un être qui ne demeure jamais à la même époque?

-Non, je n’ai effectivement jamais pu. Je n’ai même jamais eu l’occasion d’avoir un être suffisamment aimé, entrant dans mon existence, avec qui j’aurais réellement souhaité vivre. Mais… Même si ça arrivait, je… Je crois que je tairais une effervescence de sentiments envers une autre personne qui pourrait trouver mes départs trop difficiles à supporter. Et… rien ne garantie que je puisse revenir auprès d’elle, après tout.

Vrai. J’aimais il n’avouerait des sentiments à quelqu’un s’il advenait qu’il en avait pour une personne pour justement éviter sa souffrance. Ce n’était pas évident pour lui, mais il n’imaginait pas non plus ce que ça pourrait être pour autrui. Il remarqua toutefois l’expression, très subtile, à force de l’observer comme il le faisait. Le seul fait de fermer les yeux comme elle venait de le faire… Il n’osa pas perturber les pensées qui, de toute évidence, envahissait l’esprit d’Elvie à ce moment précis. Se sentant soudainement mal à l’aise, il se redressa un peu sur son banc, s’apprêtant même à se lever.

-Je… je suis désolé. Peut-être devrais-je y aller?...

Peut-être était-ce plus parce qu’il ne savait quoi dire ni quoi faire, à présent. Il la sentait close et c’était, d’ailleurs, peut-être mieux ainsi.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeSam 28 Juil - 12:23


-Non, je n’ai effectivement jamais pu. Je n’ai même jamais eu l’occasion d’avoir un être suffisamment aimé, entrant dans mon existence, avec qui j’aurais réellement souhaité vivre. Mais… Même si ça arrivait, je… Je crois que je tairais une effervescence de sentiments envers une autre personne qui pourrait trouver mes départs trop difficiles à supporter. Et… rien ne garantie que je puisse revenir auprès d’elle, après tout.

Ces paroles me firent mal au coeur, j'étais sûr qu'il méritait d'être heureux... Etre seul à cause de notre différence, je me sentais mal pour lui... Déjà que les affaires de sentiments n'étaient pas simples à gérer mais quand en plus celui que vous aimez s'en va juste comme ça, sans que vous puissiez y faire grand-chose, et c'est surtout le fait de ne pas savoir s'il allait revenir ou non, c'était loin d'être évident...

-Oui je vois, déjà que j'ai du mal avec ma télépathie... Je n'ose pas imaginer ce que vous devez éprouver.

J'avais fermé les yeux quelques instants, mais quand je les ouvris, je surpris le regard du jeune mutant chose qui le mit mal à l'aise, ça je pouvais le voir et ma télépathie m'en apporter la preuve. Le jeune homme se redressa avant de se lever, je ne comprenais pas... Il partait à cause de moi ? Qu'est-ce que j'avais bien pu faire ou dire de mal?

-Je… je suis désolé. Peut-être devrais-je y aller?...

Je me redressai à mon tour, avant de franchir l'espace qui nous séparait, en contournant le comptoir. Je réfléchissais à ce que j'avais pu dire de mal ? Avais-je poser trop de questions ? Je cherchais vainement une réponse. J'étais à présent en face du mutant, le regardant droit dans les yeux, il ne partirait pas sans m'avoir donné la raison de son envie soudaine de partir.

-J'ai fait où dit quelque chose de mal? dis-je en posant ma main sur son avant-bras Vous avez peur de quelque chose, ou vous voulez vraiment partir?

Il est vrai qu'il était tard, mais j'appréciais la présence du jeune homme, rencontrer un mutant dans de telle condition ne m'était jamais arrivé, et quand je repensais à la situation quelque peu loufoque et le coup du poêlon je ne pouvais m'empêcher de sourire...
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeMar 7 Aoû - 17:41


Il fixa son joli visage, ses traits fins et délicats, et ne pu retenir un sourire amer. La solitude qu’il fuyait tant, quotidiennement, finissait toujours pas le rattraper, d’une manière ou d’une autre, et qu’il le veuille ou non. Elle lui paraissait d’une douceur familière, non inconnue, qui lui rappelait ces souvenirs qu’il aurait sans doute préféré oublier un temps. De souvenirs qui le ramenaient toujours en arrière, vers une vie qui aurait pu être la sienne et qui ne le serait pas. Qui ne le serait plus. Même s’il remontait le temps, son corps, sa pensée, tout son être, lui, ne pouvait pas revenir en arrière. Il ne rajeunirait pas. Trop tard. Terribles mots qu’il avait, encore maintenant, toujours du mal à prononcer.

Hannibal la sentit non pas se braqué, mais presque se déconcerter devant les questionnements du Voyageur. Il ne la dérangeait pas? Pas comme il le craignait? Il avait toujours eu cette tendance à veiller au bien-être des gens qui l’entourait, même s’il ne les connaissait pas, ou trop peu pour les considérer réellement. La moindre personne qui prenait la peine de discuter avec lui avait, à ses yeux, un certain niveau d’importance considérable. Et avec raison : l’être brisait cette peur terrible de la solitude qui l’angoissait tant. Il secoua la tête en la sentant vaguement culpabiliser devant sa réaction peut-être un peu inattendue.

-Non, non! Pas du tout, Elvie. J’avais l’impression, en vous observant, d’être un poids, peut-être même être en trop dans vos pensées que je n’osais franchir de mes mots. Vous n’y êtes pour rien.

Il se contenta de lui sourire doucement, de manière rassurante, et se leva pour s’approcher d’elle, comme un ami l’aurait fait. Il ne savait, d’ailleurs, jamais très bien comment s’y prendre avec les autres. Il se contentait, habituellement, de suivre son instinct qui lui dictait simplement telle ou telle réaction sans réaliser qu’elle pouvait parfois être dérangeante ou perturbante.

-Vous êtes une jeune femme charmante avec beaucoup de qualités. Et… vous avez déjà fait beaucoup pour moi, sans même en prendre conscience. Je n’ai pas la langue agile envers les gens. Ici, les gens me trouvent étranger, je ne suis pas très… à l’aise. Je ne suis jamais chez moi nulle part et être seul est mon fardeau. Toutefois…, s’interrompit-il, élargissant ce sourire si caractéristique chez lui. Toutefois, votre compagnie m’a fait du bien. Lorsque nous nous reverrons, peut-être vous ne vous souviendrez pas de moi. J’ai parfois l’impression d’être un fantôme dans la vie des gens… Si seulement…

Il secoua la tête entre deux réflexions et laissa son poids davantage tomber sur sa jambe droite alors qu’il portait une main à son menton, en signe de réflexion un peu triste.

-Si seulement je trouvais le moyen d’être en maîtrise! Je reviendrais vous saluer…

Se maîtriser lui avait toujours parue mission impossible. Ça lui avait toujours semblé être idiot. Il s’était sentit destiné à voyager ainsi sa contrôle, sans jamais savoir où il irait ni quand il reviendrait. Pourtant, au fil des rencontres, l’envie de prendre le dessus ne le quittait plus. Et étrangement, la jeune femme lui donna cette envie d’essayer… Comment? Il l’ignorait.
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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeJeu 9 Aoû - 22:25




Je m'étais mise à culpabiliser cherchant pourquoi le jeune homme avait réagi comme ça, persuader que c'était ma faute, j'avais peut-être posé trop de questions ? Mais ce n'était pas tous les jours qu'on rencontré un mutant dans une cuisine qui avait la possibilité de voyager dans le temps, et j'avais toujours été très curieuse. Mais le jeune Hannibal reprit la parole.

-Non, non! Pas du tout, Elvie. J’avais l’impression, en vous observant, d’être un poids, peut-être même être en trop dans vos pensées que je n’osais franchir de mes mots. Vous n’y êtes pour rien.

Lui un poids ? C'était le monde à l'envers au contraire, j'appréciais sa présence, ce n'était pas la même que les autres mutants qui pouvaient vous juger, vous coller une étiquette. Je vis le jeune homme sourire, j'étais rassurée ça ne venait donc pas d'une parole ou d'un geste que j'avais pu faire.

-Vous êtes une jeune femme charmante avec beaucoup de qualités. Et… vous avez déjà fait beaucoup pour moi, sans même en prendre conscience. Je n’ai pas la langue agile envers les gens. Ici, les gens me trouvent étranger, je ne suis pas très… à l’aise. Je ne suis jamais chez moi nulle part et être seul est mon fardeau. Toutefois…,Toutefois, votre compagnie m’a fait du bien. Lorsque nous nous reverrons, peut-être vous ne vous souviendrez pas de moi. J’ai parfois l’impression d’être un fantôme dans la vie des gens… Si seulement… Si seulement je trouvais le moyen d’être en maîtrise! Je reviendrais vous saluer…

Je l'avais laissé terminer, voulant savoir où il voulait en venir, j'avais croisé les bras pendant son récit. Attendant d'entendre la suite, je sentais une certaine mélancolie chez lui, mais quelque chose en lui avait changé, toutes ces rencontres devraient l'avoir changé, avant il était plutôt spectateur de son pouvoir, mais j'avais l'impression qu'il avait retrouvée comme une sorte d'espoir, l'espoir de dompter son pouvoir peut-être.

- Vous aussi, vous êtes plein de qualités. Et vous ne me dérangez absolument pas. Je ne pense pas pouvoir vous oublier, et si jamais cela arrivée parlez-moi du poêlon, je vous garantis que je me souviendrais de cette rencontre. Et si vous pouvais revenir à mon époque n'hésitez pas à venir me saluer. Ou même plus tard, n' hésitez surtout pas, et croyez moi, si je pouvais vous aider, je le ferais sans hésiter, croyez moi si je le pouvais je vous aiderais à maîtriser votre don.

Je lui souriais, comme si ça pouvait changer les choses, malheureusement non, je lui souhaitais honnêtement de pouvoir contrôler son don, de pouvoir avoir une vie lui aussi, qu'il puisse enfin fonder une famille. Qu'il soit l'acteur de son don et non plus le spectateur.

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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 2 Sep - 21:46


Elle n’avait rien dit et il se contenta de sourire à la fin en remerciement silencieux. Hannibal avait toujours été très bavard, même gamin, même avant cette vie complètement folle où il n’avait jamais l’occasion de s’arrêter une seconde. Il aurait voulu lui dire encore à quel point ça avait été important pour lui de partager, juste une fois, ce sentiment oppressant qui le gagnait continuellement, de n’avoir aucun contrôle sur soi ni sur le monde, de souhaiter, un moment, que tout s’arrête pour vivre enfin au jour le jour. Chose qui n’était pour lui qu’un rêve ridicule : il ignorait comment y parvenir. Mais il n’osa pas tout lui dire. Lui raconter à quel point sa mutation le faisait souffrir autant moralement que physiquement et que peut-être, oui, peut-être ne la reverrait-il tout simplement pas. Mais ce court laps de temps fut suffisant pour lui. Et même encore, lorsqu’il se rendit compte que sa vision se troublait de nouveau, ce qui n’était absolument pas pour le rassurer, il continuait de sourire, juste pour elle, parce que ça en valait le coup d’y aller jusqu’au bout.

-Je suis tellement navré… J’aurais aimé rester davantage, mais nous devrons nous en tenir là pour aujourd’hui.

Il parlait comme un prof’ l’aurait fait à ses étudiants qu’il n’aurait pour rien au monde voulu abandonné à eux seuls. Avait-il le choix? Il se contentait, lui, de suivre les règles imposées par sa mutations depuis qu’il était encore gamin. Il lui prit doucement la main de la sienne, soudainement tremblante, et par politesse digne d’un chevalier du Moyen-âge, déposa un simple baiser respectueux, démontrant là à quel point il n’appartenait plus à aucune époque en particulier. Il appartenait à tous, à toute culture, à toute époque à travers lesquelles il avait voyagé, goutté et s’était adapté.

-Merci encore pour tous les petits soins, ça n’arrive pas tous les jours.

Et il libéra sa main par peur de l’entrainer avec lui dans une aventure qu’elle n’aurait sans doute pas voulu affronter. Le passé ou le futur pouvait se révéler, parfois, effrayant. Même pour lui. Et même lorsqu’une migraine soudaine explosa derrière ses yeux, il se contenta de sourire en songea qu’il ne reviendrait peut-être pas, qu’il ne connaitre peut-être plus ceci. Il aurait voulu lui dire plus de mots, lui faire comprendre que tout ceci, il le regrettait amèrement et que disparaitre de la sorte n’était pas dans ses habitudes. Mais il n’en eut pas l’occasion et, même lorsqu’il sentit le sol se dérober sous ses pieds et sa vision se troubler pour voir le visage féminin de la jeune femme se volatiliser, il s’accrocha à l’idée de peut-être parvenir à un jour s’arrêter à une époque précise : la sienne, la vraie.

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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitimeDim 9 Sep - 17:51




Le jeune homme souriait tout en ayant les larmes aux yeux, plus ça allait et plus sa vision se brouillait, et ce fut vite mon tour d'avoir les larmes aux yeux, puis il ne tarda pas à reprendre la parole et moi mes esprits.

- Je suis tellement navré… J’aurais aimé rester davantage, mais nous devrons nous en tenir là pour aujourd’hui.

J'hochais la tête, que pouvais-je dire ou faire de plus, il était arrivé ici un peu par erreur, sachant qu'il ne contrôlait pas son don, et si je n'avais pas eu envie de sortir de ma chambre j'aurais pu ne jamais le connaître et cette pensée me fit mal au coeur. Puis Hannibal fit un geste qui m'étonna, il prit ma main y déposa un baiser avant de reprendre la parole.

- Merci encore pour tous les petits soins, ça n’arrive pas tous les jours.

- De rien, je ne pouvais pas ne rien faire.

Puis il libéra ma main, avant de se remettre à sourire, puis tout se brouilla et avant que je ne puisse réaliser quoi que ce soit, j'étais seule... Le mutant avait disparu aussi mystérieusement qu'il était venue. Je regardais autour de moi, en chassant les dernières larmes qui venaient de faire leur apparition... rien... il n'y avait plus rien, à part le poêlon gisant encore victime de la peur d'un jeune mutant et d'une mutation mal contrôlés. Je ne l'oublierais jamais, comme pourrais-je oublier une rencontre de ce genre, j'ignorai combien de temps j'avais passé en sa compagnie, et ça m'était égal, j'espérai le revoir.

Mais là je devais me résigner à rejoindre ma chambre, je sortis donc de la cuisine, et me dirigeais dans les couloirs, je tournais ce coup cette fois au bon endroit et me retrouver devant la porte de ma chambre, j'ouvris et refermais doucement la porte, histoire de ne pas réveiller ma colocataire puis je me glissai sous les draps, espérant trouver le sommeil après une nuit pareil... et ça n'était pas gagné...



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MessageSujet: Re: Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait. [TERMINÉ]   Oeuf tourné, pas pété, s'il vous plait.  [TERMINÉ] Icon_minitime


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