Une nuit ravissante, vous ne trouvez pas ? Avec cette lune resplendissante, ces étoiles qui brillent de mille feux, ce vent rafraîchissant. Bref, vous m'avez compris. Enjolivons ce tableau, le paysage est planté, il ne manque plus que la touche finale. L'élément important, la chose qui fera de ce tableau un chef-d'oeuvre mondial. Lui. La limousine s'arrête, le chauffeur descend d'un pas rapide et lui ouvre la porte. Un homme vêtit d'un magnifique costume noir et d'une chemise blanche en ressort. N'oublions pas les lunettes noires qu'il porte. Un réajustement de sa veste et il tend sa main à l'intérieur de la limousine. Une douce et fine main vient s'apposer sur sa paume et il tire cette sublime jeune femme aux courbes avantageuses. Une robe qui sans nul doute s'est mise en parfait accord avec sa capacité de réflexion : courte. Un détail qui n'a pas d'importance, tout comme elle d'ailleurs, mais un homme aussi élégant, talentueux et surtout riche, doit toujours avoir une femme à ses côtés. Comme vous vous en doutez, il entoure la taille de la jeune fille en ayant une main légèrement déplacée. Dans les deux sens du terme. La direction ? Un lieu de festivité et de feux d'artifices. En arrivant à l'entrée du complexe, deux hommes, armés jusqu'aux dents, vêtit de treillis. Il a l'air un peu louche, surtout à sa manière de marcher, comme si le monde était à ses pieds. Correction, le monde est à ses pieds. Le badge qu'il porte sur sa veste lui permette d'entrer sans problème. L'intérieur est immonde, triste, sans vie. Du béton partout et une couleur grise déprimante. Et surtout, surtout, des couloirs à ne pas en finir. Un vrai labyrinthe. Heureusement pour lui que ce n'est pas la première fois qu'il vient ici, même s'il aurait préféré que ça soit le contraire.

Ah, enfin une porte et encore des gardes. Comme tout à l'heure, la formalité fut brève, rajoutons seulement une petite fouille improvisée, de quoi vous glacez le sang et vous réchauffez la peau. Et de quoi se rincer l'oeil aussi, hein Monsieurjefouillemademoiselle.

- Je vous préviens que si vous touchez mes parties intimes ou mes fesses, je vous attaque en justice.

Comment pouvait-on parler si vite et arriver à se faire comprendre ? C'est un secret qu'il détenait seul. Cet air arrogant qui lui colle au visage, ce sourire narquois et furtif ont le don d'énerver plus d'un. Bien. Ils peuvent entrer. Mais où donc ? Dans un endroit vraiment serré, comme...Non, oubliez. C'est ici que la CIA dicte tous les ordres, font toutes leurs recherches et suivent toutes leurs opérations. Pourquoi un playboy a-t-il été invité ? Vous allez comprendre. Une petite table ovale de trois mètres sur un, des chaises, des ordinateurs, des fils et ah oui, j'ai failli oublier, des êtres humains. Sans même se présenter à qui que ce soit, ni même demander permission, il prend place sur une chaise et pose ses deux jambes croisées sur la table. Mains derrière la tête, il observe ce beau petit monde qui semblait en plein travail. Une femme ravissante, habillée d'un magnifique tailleur se retourne à cet instant et le surprend en train de bâiller. Refermant avec colère le dossier qu'il détient en main, elle met fin à sa discussion et vient accueillir comme il se doit le nouvel invité.

- Je peux savoir qui vous êtes et ce que vous faites ici ?

Le ton légèrement haut et ce regard menaçant ne présageait rien de bon pour lui. Apparemment, il avait affaire à une femme forte. Enfin, façon de parler. Sursautant légèrement, il se releva d'un bond et avança vers cette dame au tempérament d'amazone et s'arrêta à quelques centimètres d'elle.

- Je trouve que cette tenue vous va à merveille. Elle vous donne ce côté sérieux et intransigeant ce qui vous colle parfaitement. Et ce jeu de lumière dans la pièce ravive vos yeux bleus, on a l'impression de se noyer dans un océan sans fond. Un froncement de sourcil de la part de cette matrone et le voilà qui enlève ses lunettes sans s'interrompre. Ah oui, excusez-moi. Je suis un génie milliardaire qui a réussi à résoudre l'équation ultime : satisfaire une ou plusieurs femmes, c'est selon vos goûts, je n'ai rien contre la polygamie. Mais vous pouvez aussi m'appeler Stark.

Après un petit clin d'oeil, il se dirige vers les écrans. L'affaire du jour ? Est-ce que Stark Industries peut mettre au point une arme de défense capable de repousser une centaine de missiles nucléaires soviétiques. Oui, rien que ça. Adrian n'a jamais porté l'URSS dans son coeur et c'est avec grand plaisir qu'il chercherait un moyen de les repousser. Malheureusement, avant qu'il ne puisse mettre la main à la pâte et analyser les dernières informations reçues, la gentille matrone revint à la charge, d'une manière peu amicale. Effectivement, se racler la gorge et taper du pied n'était pas une bonne idée. Stark se retourna pour lui faire face, à cet instant, elle ouvrit la bouche. Non, pas pour l'embrasser, mais bien pour parler, mais elle n'en eut pas l'occasion. Coupée par cet énergumène.

- Vous pouvez arrêter ça ? Il retira sa veste et la posa vulgairement sur la main de la dame, comme si ce n'était qu'un porte manteau. Emmenez-moi un whisky, bien glacé. Avec des pistaches aussi. Ah et appelez-moi celui qui gère les opérations.

Sa seule erreur hormis son arrogance et sa prétentieux sans borne ? C'était elle qui gérait les opérations...