Contrôle perdu, attention à l'imagination débordante. [PV ROBERT MARSHALL]

Les mains tremblantes, elle déchira alors la lettre qu'elle avait reçu ce matin. C'était tellement rare qu'on lui envoyé du courrier. Après l'université, personne ne connaissait cette adresse. Sauf une autre personne. Mark, son ami de toujours, son frère d'orphelinat qu'elle avait du quitter pour venir à l'institut. Quand on lui avait dit que quelque chose venait d'arriver pour elle, c'était avec une joie non dissimulée qu'elle avait descendu les étages en courant, ne faisant même pas attention aux personnes qui l'entouraient. Par chance, il n'y avait pas grande monde, vu l'heure matinale de ce petit footing. Elle s'était précipitée sur le bout de papier et comme une tornade, était reparti aussitôt dans les méandres des couloirs de l'immense manoir. Maintenant, c'était fébrile qu'elle décachetait le sceau qui lui semblait quand même étrange. Mark n'aurait pas fait autant de cérémonie. Essayant de ne pas penser au pire, elle sortit alors la lettre, et de ses yeux qui devenaient de plus en plus pâle elle commença ça lecture.

Citation :

Chère Mademoiselle Wembrit,

L'hôpital de Cameden Town à le regret de vous annoncer que votre frère Mark Wembrit se trouve dans notre service de réanimation. Il a été victime d'un grave accident de la route et vous êtes le seul contact marqué dans son dossier. En espérant que vous pourrez venir lui amener des affaires en cas de rétablissement. Pour nous contacter, utiliser le numéro se situant en haut de la lettre. Nous vous souhaitons une agréable journée.
Veuillez agréer nos sincères salutations.

Service de Réanimation de Cameden Town.

Ses yeux passèrent d'une ligne à l'autre à toute vitesse. Cela devait faire sans doute la dixième fois qu'elle relisait cette missive dans tous les sens. Elle ne pouvait le croire. On était entrain de lui faire une blague. Voila c'était ça. Une mauvaise blague. Elle retournait dans tous les sens le papier pour voir et espérer qu'il y avait une petite phrase derrière marquée « On t'a bien eu Hahahah ». Or ce n'était pas le cas. Ce qui signifiait que Mark avait vraiment eu un accident et qu'il se trouvait réellement en réanimation, sans doute entre la vie et la mort et elle était à des kilomètres de lui. Mark était sa seule famille. D'ailleurs, elle avait émis un léger sourire à la mention frère. Même s'ils n'avaient pas le même sang, ils se considéraient tout comme. Mais elle avait vite déchanté. Un accident de la route. Que c'était t'il passé ? Elle savait qu'il n'était pas toujours prudent quand il prenait sa voiture qu'il s'était acheté grâce à l'argent de son travail. Et même en tant que piéton. Nombreuses fois elle avait du le retenir par la manche car il s'était élancé à travers de la circulation qui n'était pas encore stoppé. Mais là, ce n'était pas possible. Surtout qu'il lui avait promis, qu'il ferait attention. Qu'il se comporterait en adulte et c'était même lui qui s'inquiétait pour la jeune femme. Appuyée contre le mur dans ce couloir du premier étage, dans un coin peu fréquenté, elle se laissa glisser doucement dans ses illusions. Elle glissait aussi dos au mur pour se retrouver assise à même le sol. Elle avait les mains qui tremblaient et sa tête bourdonnait. Elle ne voulait y croire. Les larmes coulaient le long de ses joues alors que son esprit refusait de digérer l'information. Alors ce qui du arriver arriva. Elle ne se contrôlait plus. La douleur qui venait de lui déchirer le cœur lui avait aussi fait perdre le contrôle de sa mutation. Et pour son plus grand malheur, elle ne vit pas qu'une personne c'était approchée sans doute pour voir ce qu'une jeune femme faisait en plein milieu d'un couloir. Elle serait ce qu'on appelle, un dégât collatéral.

Le décor s'était troublé, les murs étaient tous entrain d'osciller et enfin le paysage changea. Elle se trouvait dans un cimetière. Le ciel était noir et on entendait juste le bruit des corbeaux. Le prête énonça alors la messe d’enterrement. S'approchant doucement, elle hurla alors quand elle vu le nom gravé sur le cercueil. La procession continuait et le peu de personne qui se trouvaient à cet endroit donnait les condoléances à la directrice de l'orphelinat. Enivrée par la douleur, elle s'élança alors, courant droit vers cette femme qu'elle ne supportait pas. Un couteau apparut comme par magie dans sa main et avec une rare violence elle se jeta sur elle pour la poignarder. Le sang gicla mais elle était rassasiée. Cette femme n'avait pas le droit d'être là et elle venait de réparer le tord. Qui aurait cru que la douce et gentil Lyna pouvait se montrer aussi cruel ? Le décor changea tout en ondulation et en cri fantomatique. Ce fut le visage et les mains ensanglantées que la jeune femme se retrouva dans une forêt rempli d'arbres morts. La luminosité était d'un orange pâle à en faire mal au yeux et on entendait au loin des voix fantomatiques. Plus elle avançait et plus elle constatait que le paysage devenait désert. Une ombre se détacha alors et elle l'a reconnu immédiatement. Elle se mit alors à la poursuivre, courant et hurlant le nom de son frère, elle n'avait pas remarqué que l'ombre l'emmener dans un gouffre et elle s'y jeta tête baissé en entendant le rire machiavélique de Mark qui était devenu le diable. Elle était entrain de perdre l'esprit. Et plus elle tombait dans ce gouffre et plus les formes devenaient angoissante, reflétant l'état d'âme d'Elwyna. On entendait des cris, des pleurs, et elle finit alors par tomber sur le sol dur et froide de son ancien quartier de Londres. Devant elle le panneau en fer annonçant en gros son orphelinat. Calmant ses larmes et ses cris, elle poussa alors la lourde porte en fer, la laissant ouverte. Son imagination l'avait propulsé là ou elle avait grandi. Elle revivait tous. Les couloirs gris, les fenêtres cassés sans rideaux laissant passer l'air froid de l'hiver. Et plus elle passait et plus l'angoisse la prenait. Elle détestait ce lieu maudit. Elle haïssait ses géniteurs pour l'avoir mis dans ce lieu froid et sans joie. Poussant une porte en bois, elle rentra dans sa chambre. Et elle se vu alors. Elle ne devait pas avoir plus de dix ans.Elle entendait sa propre voix parler à Mark sans doute. Parle du voyage qu'ils feraient tous les deux pour voir la mer. Quand la petite Elwyna se retourna, elle reconnu ses yeux bleus lui ayant valu toutes sortes de moqueries. Trop bleu, pas normal. Elle s'y plongea alors dedans sans non avoir remarqué le corps sans vie de son ami. Le changement fut très rapide cette fois ci. Et elle reconnu enfin l'endroit où elle venait se réfugier quand trop de pression l'entourait. C'était un beau paysage post apocalyptique. Une mer déchaînait et elle sur le haut d'une falaise à une très grande hauteur. Elle sentit alors les embruns marins et ça eut pour effet de lui faire oublier quelques instants la douleur.

Elwyna se retourna alors et c'est là qu'elle l'aperçu . Elle avait pensé que ce n'était qu'une ombre parmi les autres qui l'avait suivit le long de son périple. Mais non, c'était apparemment quelqu'un de bien vivant. Et apparemment il était tout aussi secoué qu'elle voir peut être plus. Une petite partie de son cerveau encore intact se mit alors à réfléchir. La seule personne qui était capable de rentrer au beau milieu de ses illusions était le professeur Charles. Or là, ce n'était pas lui. Elle s'approcha alors doucement du jeune homme pâle et avec sa main toujours ensanglanté lui carresa la joue. Ce n'était pas une illusion, il était bien réel. Tilt,le bruit que fit son cerveau quand il comprit alors. Il devait être là au mauvais endroit et au mauvais moment. Mais encore trop secoué, elle ne fit rien. On n'entendait plus que le bruit des vagues claquant contre les parois de la falaise.

Je... Tu …. Enfin … pardon. Je ne voulais pas . Tu as du passer par là au mauvais moment. Pardon.