You can't always be a gardian angel for the World

Il était debout, aussi calme que possible. Une grosse pierre n’aurait pas été plus expressive que lui. Il avait toujours hait les gamin. Principalement ce genre là. Sans doute aurait-il mieux valu pour lui ne pas sortir de son appartement merdique. Il était mieux là-bas, dans la pénombre, dans cette solitude, à se morfondre d’un passé nébuleux, douloureux, houleux. Un de gamins le défia du regard, peu enclin à céder du terrain devant l’air sévère et imposant de Jayden. Si l’ancien soldat avait tendance à faire certains effets imposants sur quelques personnes, ce n’était pas toujours le cas, et surtout, ce n’était pas particulièrement volontaire. Sa nature autoritaire le faisait agir ainsi : comme une brute. Il ne l’écoutait que plus ou moins t se contentait de fixer l’arme blanche qu’il avait osait sortir pour le menacer. Plissant le nez, il n’osait imaginer tout ce qu’il pourrait lui faire avec ça. Buté qu’il était, il ne répondit certainement pas à la provocation. Il l’entendait gueuler, pester, jurer. Arrow dardait toujours ce même regard colérique sur lui. Les humains, aussi jeunes soient-ils, le rendait dans cet état peu familier. S’ils se croyaient tout permis, il, bien qu’il ne se visait pas à proprement parlé, comptait bien leur faire comprendre que le monde entier ne tournait pas autour d’eux. S’il les avait toujours acceptés autour de lui, il refusait catégoriquement de les considérer réellement. Il ne les détestait pas tous, mais en haïssait trop pour ignorer la menace.

Sa pensée se dirigea vers l’arme blanche. Il força le petit poignard dont la lame étincelait sous le lampadaire, à quitter illico pronto la main de son propriétaire pour se retrouver en lévitation devant les yeux du télékinésiste. Il n’eut toutefois pas la réaction escomptée venant de l’adolescent téméraire qui, une seconde ou deux peut-être paru sur le point de s’en aller, revint sur sa décision. Il le sentit se cambrer et prendre physiquement d’assaut l’homme. Lorsqu’il le vit bondir, l’image soudaine qui s’empara se son esprit lui fit prendre conscience du moment présent et il se prit inévitablement un coup en pleine gueule. Il n’avait jamais avoue le trouble qu’il avait face aux jeunes êtres, enfants, adolescents compris. Se faire agresser, sans raison particulière, par l’un deux, éveillait inévitablement en lui ce sentiment de haine confondu dans les souvenirs froissés de sa mémoire. Sans s’en rendre compte, il fit usage de nouveau de son pouvoir pour expulser le corps du jeune aussi lui de lui que possible se fasse, et de façon aussi brusque que violente, n’y allant pas de main morte. Il ne pouvait s’empêcher de revoir, en boucle, ce petit visage ensanglanté… et de ressentir ses attaques répétés jusqu’à ce que…

Il ne remarqua qu’à la dernière seconde à quel point le corps jeune s’était immobilisé, plus loin. Il ne prit qu’à cet instant conscience de son acte et se précipita vers. Il n’avait pas cherché à le blesser réellement, même s’il ne l’aimait pas plus qu’il le fallait. Il n’était pas violent de nature, seulement un peu… colérique… un peu… perturbé, peut-être. Mais un mouvement qu’il perçu grace à sa vision le força à se retourner, nerveux :

-Fiche le camp! et à gueuler inévitablement avant de revenir vers le morveux.

Agité : il l’était certainement. Violent? Pas du tout, pourtant. Seulement en dernier recourt, mais…

Un simple d'esprit qui lève les yeux au ciel dira avec aisance que la nuit est magnifique. Qu'il n'y a rien de plus beau qu'un firmament rempli d'étoiles. Qu'il n'y a rien de plus agréable qu'une brise nuptiale. Cependant, si on y regarde de plus près, on pourra y voir un junkie, un dealer, une prostituée et oh un meurtre. Pour une fois, Messire Logan n'était pas dans un bar à boire et à se torturer. Enfin si, en réalité, il vient d'en sortir. Veste en cuire sur le dos, cigare au bec, il resta sur le seuil de la porte à contempler les étoiles. Un merveilleux panorama, mais il n'était pas ce genre de type sensible qui aimait passer sa nuit à regarder des foutaises pareils. Aujourd'hui, il avait besoin de prendre l'air, de se sentir vivre. Au lieu de rester enfermer dans un appartement ou de partager le même air abominable avec des ivrognes. Les yeux fermés, les mains dans les poches, il marchait sans trop savoir où il allait, pour changer. A quoi le canadien pensait-il ? A tout et à rien, surtout à rien. Ouvrant de temps en temps un oeil, il observait les dégâts du temps et de la vie sur certaines personnes. La rue qu'il avait empruntée était inondée de vices en tout genre. Et après un rapide balayage visuel, le bûcheron se rendit compte que la plupart étaient des jeunes. Piégé dans la drogue, la pauvreté et le crime. Il ne put s'empêcher de se demander si lorsqu'il avait leur âge, il était comme eux. Que faisait-il ? Que pensait-il ? Comment vivait-il ? Il ignorait tout et ça l'agaçait fortement. Au fond, il se rendait compte que partout où il mettait les pieds, son passé le rattrapait. Que ça soit autour d'un verre que dans une rue lugubre.

Soudainement, l'ouïe de Wolverine se mit en alerte. Son corps se figea. Il tendit l'oreille et parvint à entendre des bruits de coups. Il n'avait pas besoin de chercher bien loin avant de voir un corps au sol et un autre, debout à ses pieds. Une bagarre de rue. Un soupir. Ce genre de choses devait arriver souvent dans une ville comme ça. Reportant son regard sur le trottoir, il se dit finalement que ce n'étaient pas ses affaires. Il voulut faire un pas et regagner son chemin, mais ses membres ne lui obéirent pas. Et si ce type se faisait tuer ? N'allons pas dire qu'il aurait sa mort sur la conscience, mais avouez que c'est dommage d'être là et de ne pas lui porter secours non ? Un second soupir et le voilà qu'il jette contre un mur son cigare. D'un pas lent, il s'avança vers ces deux hommes. Arrivé à quelques mètres de l'homme qui avait le dessus, il se stoppa. Fiché le camp ? Logan arqua un sourcil avant de le voir retourner à ses occupations. Jamais deux sans trois, il soupira à nouveau et retira ses mains de ses poches. Si jusqu'ici il n'avait eu aucune raison de s'interposer, là il venait d'en avoir une. Dans le dos de cet homme, Wolverine l'attrapa violemment par le cou et l'envoya quelques mètres au loin. Une force bestiale, presque inhumaine. Le canadien ne chercha même pas à savoir si l'homme volant avait réussi à se remettre sur ses deux pieds ou non.

- Va-t-en d'ici.

Ça te prend souvent de tabasser un gamin ?

Il n’avait pas vraiment eut l’intention de créer tant d’émoi, dès le départ. Lorsqu’il aperçu le corps au sol, il n’avait fait que s’approcher, vaguement mal à l’aise au fond de lui-même, devant la situation. Il s’était penché un peu en avant pour s’assurer qu’il ne lui avait pas fait trop de mal involontairement, par réflexe, ignorant pleinement ce qui se passait derrière lui, lançant un regard étrangement inquiet sur le corps qu’il vit bouger, le faisant ainsi se redresser un peu. Il n’allait pas dire qu’il n’avait rien, mais ce n’était pas plus mal ainsi. Il s’apprêtait à se reculer, ou du moins, en s’éloigner, au moment où il sentit la poigne ferme se refermer sur lui, comme l’aurait fait un chien. Il se sentit inévitablement propulser vers l’arrière et se ne fut bien que la force qu’il imposait sur toute chose qui le maintint debout jusqu’à ce qu’il parvienne à reprendre un équilibre correcte. Plissant le nez, il jura à l’intérieur de lui-même. Il fixa un moment le dos de l’homme, entre perturbation et curiosité. Comment avait-il bien pu l’envoyer balader de cette façon sans même qu’il parvienne à lui offrir la moindre résistance, ça, c’était pour lui un mystère absolu. Il vit du coin de l’œil l’adolescent se relever alors que l’autre se retournait vers lui. Tentait-il d’imposer son air farouche? Il ne pu faire autrement qu’analyser ce qu’il avait sous les yeux comme type d’individu : pas le genre à qui il se frotterait habituellement. Quoi que… Il n’avait pas de critère particulier pour se frotter à quelqu’un. C’était plutôt le fait qu’il ne le faisait pas, habituellement, et que c’était plutôt les autres qui avaient tendance à venir jouer dans ses pattes.

Ironie du sort lorsque l’homme s’adressa à lui de cet air mécontent, qu’il trouvait à la limite furibond. Tabasser des gamins? Il ne l’avait pas tabassé. Il s’était défendu comme n’importe qui d’autre l’aurait. Pourtant ce n’était pas ce que voulait bien croire la brute express qui lui était tombé dessus. Mais il ne comprenait toujours pas comment ceci se faisait? Comment avait-il pu le projeter si loin d’un seul coup sans même, en apparence, en éprouver la moindre petite difficulté? À moins que l’être qu’il avait sous les yeux étaient tout sauf ce qu’il semblait être : pas si humain que ça. Après, est-ce que toute cette histoire le regardait? Absolument pas. Et se fut sans doute là, la raison principale pour laquelle il se sentit, lui, quelque peu offusqué de le voir débarqué de nulle part. Non seulement ça, mais en plus d’avoir posé la main sur lui sans crier gare pour le aire dégager comme s’il n’avait pesé qu’une plume.

-Jamais sans raison, déclara-t-il finalement sur un ton qu’il voulu égal au sien. Pourquoi parler d’une vérité qui n’intéressait peut-être pas? Elle était sienne, et Jayden ne partageait pas ses secrets, aussi idiots, infimes et insignifiants qu’ils puissent être. Si l’autre n’avait pas la même vision que lui, il allait dans se sens, sans réellement chercher à s’expliquer. Et peut-être était-ce quelque chose qui se sentait, lorsqu’on pense que ces mêmes explications sont données à un sourd. Il laissait toutefois sous-entendre qu’il n’avait pas réagit promptement parce que ça lui plaisait. Et, de plus, il n’avait que plus ou moins eut conscience de ses actes à ce moment-là. Un réflexe. Un vieux réflexe.

Ce n'était pas un flic, encore moins un justicier. Il était même le premier à frapper, mais lorsqu'il s'agissait de violence gratuite, Logan disait non. Il ne s'était pas contrôlé en soulevant ce type. Comprenez-le, il ne connaissait rien de ses capacités si ce n'étaient ses griffes et sa régénération. Il ignorait toutes les aptitudes bestiales qui habitaient son corps. Wolverine arqua un sourcil à la réponse de son interlocuteur. Jamais sans raison ? Il se foutait de qui ? En prime un ton empli d'arrogance. Sourcils froncés, la colère commençait à bouillonner son sang. Il n'était pas du genre patient. D'un pas lent, il s'avança, accompagné de cette expression terrifiante qui avait pris possession de son visage. Son souffle se faisait de plus en plus saccadé. Voulant se montrer imposant, il dévisagea cet homme étrange. Cette proximité, c'était si touchant. Dommage que le vieux canadien le prenait de haut. David et Goliath. La chose qui suivie fut étrange. Tout d'abord, le bûcheron détourna le regard, qui jusqu'ici était plongé dans celui de son « compagnon ». Ses lèvres étirèrent un fin sourire, furtif. Ce que ça signifiait ? Qu'il le tapait sur le système avec son air de bourge.

Comme tout à l'heure, Logan le saisit, une main ferme sur son col. Dans une délicatesse qui le qualifiait si bien, il le souleva et le plaqua contre le mur sale. Un léger grognement se fit entendre. Nul besoin de préciser qu'il n'arrivait pas à sentir ce type.

- Et si moi je te tabassais sans raison ?

Ça c'était dit. Qu'est-ce que ça faisait de se faire agresser sans raison apparente ? Wolverine ne se doutait pas un seul instant qu'il était dans le faux. Pour lui, ce mec avait frappé ce jeune sans raison. Sans doute une discrimination sociale ou un truc dans le genre. Un bruit étrange raisonna. Métallique plus précisément. La lune faisait scintiller les griffes qui venaient de sortir de ses phalanges. Il ramena son deuxième bras armé près du cou de son ami. En plus, il ne s'était pas excusé.

- La prochaine fois que je te surprends à frapper un pauvre type, je t'offre un rasage intensif. C'est clair ?

Jayden semblait étrangement être à l’opposé de l’homme bestial qui lui faisait face. Il avait toujours eu cette patience que trop avait nommée sans faille. Il y en avait, pourtant, quelques-unes, bien profondes, qu’il avait dissimulées au fond des abysses de son esprit par crainte qu’on ne pose un doigt dessus. D’un calme étranger à toutes situations, il ne se laissait pas emporté par le premier venu. Mais il arrivait parfois que certains évènements provoquent chez lui des réactions impossibles à déterminer, des réflexes auxquels, parfois, lui-même ne s’attendrait pas. Et c’était la peur, la terreur passée, qui le rendait ainsi. Mais l’ancien soldat était un franc joueur malgré les apparences actuelles et il n’avait pas cillé, sans faiblir, sans détourner le regard qu’il avait accepté d’affronter. Surtout qu’il avait l’habitude de se tenir dans la position inverse : il forçait les autres à fuir le sien. Il ne réagit étrangement pas lorsque l’autre bougea enfin. Ce n’était pas non plus comme s’il aurait pu y faire quelque chose, mis à part l’envoyer bouler dans la seconde suivante. Attendre? Même un idiot aurait pris peur, sans doute, à ce moment précis. Pourtant… Il n’en ressentait rien. Depuis son retour au pays, rien ne semblait le surprendre, ce qui l’avait toujours agacé. Et ce changement radical qui s’était opéré en lui ne faisait que le faire souffrir davantage. Rapidement, donc, il sentit le mur solide contre son dos et la main s’agrippé à lui comme si on avait tenté de l’accrocher à une corde à linge. Image ridicule, d’ailleurs, puisqu’il n’en était pas loin du cas. L’homme osait finalement le menacer plus que de raison. Il ne savait rien de la situation, après tout, et son comportement l’exacerba plus qu’autre chose alors qu’il s’exaspérait intérieurement à le traiter de les noms possibles et imaginables, sans toutefois daigner les prononcer verbalement.

Mais la donne change, autant pour son étonnement que son plaisir à constater cette chose nouvelle qui n’émanait pas de lui, pour une fois. L’homme qui le menaçait telle une brute n’était plus un homme : il était mutant. C’était du moins ce qu’il constatait lorsqu’il perçut le reflet argenté près de son visage sérieux, toujours fermé. Ça avait toujours été une fascination étrange que de découvrir un nouveau mutant au fil des rencontres. S’il s’était toujours cru seul avec Henney dans ce cas, il s’était rapidement rendu compte, en entrant au Brotherhood, que ce n’était absolument pas le cas.

-Autant pour moi, déclara-t-il enfin, sans changer de ton. Arrogant. Il devenait arrogant. Cette situation semblait l’amusait plus qu’il ne l’avait espéré. Chose qui ne se produisait pourtant plus depuis des lustres.

Mais il n’était pas un enfant fragile. Il n’était pas non plus le genre de type à se laisser dominer pour une querelle débile que son interlocuteur ne comprenait même pas. Il n’avait pas bougé. Il n’en avait pas besoin. Mais il usa à son tour de sa propre mutation psychique pour faire une pression sur le corps de l’homme, le repoussant au maximum jusqu’à ce qu’il ne le lâche. Et s’il ne le lâchait pas? Il lui foutrait un lampadaire sur le crâne.

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