La nuit était tombé depuis un moment, mais Robert ne trouvait pas le sommeil. Allongé sur le dos, dans son lit, il décida d'aller faire un tour afin de l'aider à se changer les idées et à trouver plus facilement les bras de Morphée. Il se leva, ouvrit la porte, observa les alentours et sortit de sa chambre. Dans le couloir, une lumière tamisée lui permit de ne pas se cogner un peu partout et il put se diriger vers les escaliers. Il faillit se demander... non, il se demanda pendant deux secondes pourquoi la lumière était allumée et il se trouva quelque peu niais connaissant déjà la réponse qui consistait en deux parties; principalement pour pouvoir se diriger dans la pénombre puisque habituellement sans orage à l'extérieur aucune lumière du dehors n'était visible, mais aussi pour les plus jeunes qui laissaient leur porte ouverte. Ces derniers, ces louveteaux de l'Institut, voulaient en grande majorité montrer aux plus vieux qu'eux aussi pouvaient dormir sans aucune lumière, mais la réalité était que certains avaient encore peur qu'un monstre se cache sous leur lit ou dans un placard et se sentaient rassurés qu'un mince filet de lumière puisse leur parvenir lorsqu'ils laissaient leur porte entrouverte.

*J'espère qu'ils conserveront leur innocence pendant encore plusieurs années.*, souhaita-t-il

Un sourire amer apparut sur son visage sachant que son souhait ne serait sûrement pas possible. Même si les mutants restaient encore quelque peu inconnu du grand public, ce dernier préférant habituellement ne pas voir la vraie réalité en face et de rester ignare à ce qui ne le touchait pas vraiment, le jeune Marshall ressentait de plus en plus chaque jour la crainte et la haine de ceux qu'ils pensaient encore hier être ses semblables, les gens que l'on disait normaux ou sans pouvoir. Marchant d'un pas plutôt tranquille, laissant glisser paresseusement ses pieds par terre, il arriva devant les escaliers... et s'arrêta devant eux. Il déposa une main sur l'une des rampes et porta un regard vitreux au loin. À l'extérieur, le temps était toujours aussi doux, aussi tranquille que pendant la journée qui venait de s'écouler. Comme il aurait voulu qu'il y ait un temps gris juste pour se laisser, juste pour laisser son sang, qui bouillait fort en lui, se libérer et ce cela juste une seconde. Certes, il aurait pu le faire même sans un sombre nuage, mais ça ne lui tentait guère de s'épuiser inutilement puisque peut-être aurait-il besoin du plus de ses forces lors de la journée à venir.

*Mieux vaut prévenir que guérir et rien ne sert de courir.*, se répéta-t-il des expressions qu'il avait déjà entendu par le passé

Détournant ses yeux de la vision de l'extérieur, il prit la décision de retourner dans sa chambre, mais, encore une fois, il changea d'avis. Ne disait-on pas qu'il n'y avait que les fous qui ne changeaient pas d'idée? Il sourit à cette autre expression en se dirigeant, cette fois-ci, vers l'ascenseur. Il n'avait pas l'habitude de le prendre même s'il l'avait déjà prit. En temps normal, il n'était réservé qu'au Professeur Xavier, aux X-Men, au personnel de l'Institut et aux urgences. Mais comme c'était la nuit et qu'il trouverait cela plutôt surprenant que quelqu'un l'utilise, il décida de se le permettre. Comme autre décision, il décida de descendre, de se rendre dans les étages inférieurs de l'Institut là où il trouvait que se situait les endroits les plus intéressants de ce qu'était l'immense bâtiment. Il appuya sur le bouton du premier sous-sol. Comme dans tout ascenseur qui se respecte, une musique pour passer le temps aurait dû jouer... ce qui ne fut pas le cas.

''Merci bien, ça ne me tentait vraiment pas d'en entendre.'', parla-t-il à lui-même

Quelques minutes plus tard, les portes s'ouvrirent devant lui et il eut le droit d'avoir un couloir lui offrant une haie d'honneur lumineuse. Bon, en ce moment, il fantasmait plus qu'autre chose puisque le couloir était allumé en permanence de cette façon. Il commença à marcher droit devant lui sachant déjà où il voulait aller. Et là où il voulait aller ce n'était autre que le hangar où se trouvait le X-Jet. Pénétrant dans la dite pièce, les lumière de l'endroit s'allumèrent toute seule et il put observer dans toute sa beauté le fameux jet du Professeur Xavier et de ses X-Men. À chaque fois qu'il venait ici, il trouvait cela éblouissant. C'était comme si on lui montrait un fruit défendu qu'on savait que la tentation pouvait être grande. Et il fallait l'avouer, Robert avait vraiment le goût de le piloter un jour. Au moins, juste une fois. Il s'approcha de l'engin et y déposa une main.

''Comme cela doit être inimaginablement incroyable de le conduire, de prendre les commandes à bord.'', dit-il