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Charles eut un sursaut de surprise en sentant son fauteuil partir en arrière. Ce n'était autre que Logan qui le ramenait vers lui, tenant fermement les poignets du fauteuil en l'entrainant vers la sortie du bar. « Je vous promets de ne pas vous enfermer, Logan. Vous pourrez dormir à l'institut, ou dormir à l'extérieur, ça m'est égal. La seule consigne à respecter est de ne rien révéler au sujet de l'institut. Je pense que je peux vous faire confiance là dessus. » dit le professeur, pour essayer de rassurer le mutant, alors que le chauffeur les attendait. L'homme, d'une quarantaine d'année, réceptionna le fauteuil et mit Charles Xavier dans la voiture. C'était un véhicule spécial, sans siège à l'arrière. Logan fut invité à monter à l'avant, aux cotés du conducteur. Le chauffeur était un mutant qui aimait sa vie d'humain. Il était différent mais ne se considérait pas comme un monstre.

Le trajet vers l'institut fut silencieux. Charles n'osait pas entamer la conversation dans le taxi et le chauffeur se contentait de regarder la route. Une fois arrivé à proximité du manoir, le chauffeur fit descendre Charles. Le professeur se servit de son pouvoir pour effacer quelques informations au sujet du trajet menant à l'institut, par sécurité. Si le chauffeur venait à rencontrer un mutant capable de lire dans son esprit, les plans de Charles pourraient être anéantis. Une fois le travail terminé, le chauffeur de taxi repartit à son véhicule et fila droit vers le centre ville. Charles lança un bref regard à Logan et se déplaça sur un chemin graveleux. « Aucune personne extérieure ne connait l'emplacement exact de l'institut. Depuis quelques temps, je protège cet endroit en prenant beaucoup de précautions, mais aussi d'énergie. C'est pourquoi je vous ai demandé de ne rien dire, si vous veniez à nous quitter. Mais, si ça venait à tourner mal, ce que je n'espère pas, je pourrais vous retrouver et effacer ce souvenir de votre tête. »

Charles arrivait dans l'institut et se dirigea dans le grand salon. Il fut salué par quelques élèves, qui observaient Logan avec curiosité et/ou crainte. Charles pouvait entendre que certains avaient même un peu peur de Logan. Le mutant paraissait assez brute, à vu d’œil, mais le professeur ne l'avait pas mené ici par hasard. Il était persuadé que Logan n'allait pas mettre la révolution dans son institut. « Compte tenu de mon pouvoir, je sais à peu près tout des élèves ici. Je sais s'ils sortent durant la nuit, ce qu'ils mangent au petit déjeuner... leurs habitudes, leurs pensées. C'est ma mutation, mais ça me permet de les surveiller. Vous avez des questions ? »

Ne pas révéler l'emplacement de l'Institut ? C'était clair, mais pour quelle raison se risquerait il à le faire ? Et pour l'instant, rien n'était sûr. Il préférait attendre savoir si le Professeur pouvait vraiment lui rendre la mémoire. Sans broncher, il suivi le rat de bibliothèque dans la voiture. Tant pis pour la moto, il reviendrait la chercher demain matin. Durant le trajet, un silence mortuaire avait pris place. Aucun échange. Logan se contentait de regarder le paysage à travers la vitre. Bientôt le tourment prendra fin. Il n'essayait même pas de savoir quel genre de personne il était. Ça gâcherait la surprise. Sans même demander permission, il s'alluma un cigare et prenait ses aises. Le canadien oubliait qu'il n'était pas seul dans la voiture qui ressemblait plus qu'à un aquarium rempli de fumée. En arrivant, Wolverine ne fut pas étonné que Charles efface la mémoire de ce type. Il se contenta d'arquer un sourcil et de suivre la marche. Par moment, il se demandait si à la fin de la journée, le Professeur n'avait pas des ampoules sur les mains. Une vie en fauteuil roulant devait être dure. Sur le peu qu'il connaissait de sa personnalité, Logan se savait incapable de vivre comme ça.

Enfin, arrivé. Impressionné ? Oui et non. Rien qu'à la gueule de Charles, Wolverine se doutait que c'était un aristocrate. Même lorsqu'il demeure inexpressif, Logan à la fâcheuse tendance à porter des traits menaçants. Tous les élèves qu'il croisa ne purent s'empêcher de faire un pas en arrière et de l'observer et il leur rendait. Qu'est-ce qu'ils avaient tous ? Ils n'avaient jamais vu un autre adulte que Charles ? S'il restait ici, avec tous ces mômes, il risquerait d'y avoir quelques dégâts. Sur les traces du Professeur, le bûcheron arriva enfin dans le salon. Il prit place et posa bruyamment son sac par terre. Son regard se perdait sur chaque mur, détaillant chaque chose présente dans la pièce.


- Pas mal la déco. Vous êtes le descendant de Georges Washington ?


Pure moquerie. La décoration était atypique pour quelqu'un comme lui. Bon, qu'est-ce qu'il disait déjà ? Des questions ? Oui, plusieurs, mais avant ça, un autre cigare.


- Quand est-ce qu'on commence ? Où est-ce que je crèche ? A part jouer les patients, qu'est-ce qu'il faudra que je foute ? Et pour finir, si l'un de vos élèves me chauffe, j'encastre sa tête contre le mur.


Bien. Il savait encore faire preuve de diplomatie. Continuant de tirer sur son cigare, Logan recracha aussitôt la fumée en direction du plafond. Au cas où Monsieur Jesuisricheàtoutcasser ne supporte pas le tabac.

Charles ignora la remarque de Logan, déjà habitué à son caractère. Et puis, il n'allait pas répondre à une plaisanterie. Il avait beau être riche, intellectuel, il n'était pas pour autant naïf comme la majorité des personnes dans son cas, trop habitués à la protection de papa et maman. Accueillant son hôte avec un flot d'informations, Charles s'était déplacé jusqu'au grand salon pour discuter. Il lui ferait bien faire le tour de l'institut, mais l'heure n'était pas à la visite guidée. De plus, Logan était sûrement assez débrouillard pour se repérer tout seul dans le manoir, comme beaucoup l'avaient fait avant lui. Le regard de Charles était posé sur celui du mutant alors que ce dernier allumait un cigare. Charles n'était pas habitué à l'odeur et tenta de ne rien laisser paraître. Logan avait beaucoup de questions et il les enchaina l'une à la suite de l'autre. Au moins, il avait le mérite d'être clair. Mais l'avertissement qu'il avait donné en fin de phrase surpris un peu Charles qui fit des yeux ronds. « Hum, eh bien, si quelqu'un vous chauffe, comme vous dites, évitez d'encastrer sa tête dans un mur. Contentez-vous plutôt de vos moqueries. Ça marche tout aussi bien. » le conseilla Charles en servant deux verres de Whisky.

« Pour répondre à vos questions... vous dormirez dans une chambre qui vous est réservée. Si vous le désirez, bien-sûr. Vous pouvez retourner en ville si ça vous chante. Pour l'expérience, nous pouvons commencer dès que vous êtes prêt. Je ne vais pas entrer dans votre esprit sans votre autorisation. Il faut que vous soyez prêt, car le choc peut-être plutôt brutal. » Charles but une gorgée de son Whisky et garda son verre à la main. Les élèves se firent de plus en plus rares et les deux adultes étaient seuls. Ils pouvaient parler tranquillement sans éveiller la curiosité des autres occupants du manoir. « Et j'ai l'impression que vous voulez faire quelque chose, en échange de mon aide. Si vous insistez tellement, je peux vous proposer d'aider nos jeunes recrues à développer leur.. sens du combat ? Nous n'en avons pas besoin, pour le moment, mais beaucoup d'élèves réclament des cours de défenses. J'ai cru comprendre que vous aimiez vous battre. » Charles avait vu quelques brides de combat où le mutant gagnait toujours. « Vous gagnez souvent, d'ailleurs. Vous feriez un bon professeur d'auto-défense. »

Spoiler:

Éviter ? Ce n'était donc pas une interdiction. Logan n'était pas très réputé pour avoir un contrôle total sur ses nerfs, c'était juste un loup endormi qu'il fallait éviter de déranger. Le canadien aurait pu écouter le conseil du Professeur, mais son attention était focalisée sur les verres qui se remplissaient. Rien de mieux pour avoir une discussion ouverte. A peine le contenant rempli que le contenu était vide, une légère grimace et le tour est joué. Tirant une bouffée sur son cigare, Logan replongea son regard dans celui du rat de bibliothèque. Même si cela ne se voyait pas, il était ravi et satisfait de posséder une chambre personnelle, ça évitait les problèmes d'entente avec les colocataires. Et comme l'a si bien dit Charles, s'il le voulait, il pourrait retourner dormir en ville. Le bûcheron arqua un sourcil suite à la remarque du maître des lieux. Un grognement sourd s'échappa malencontreusement, comme vexé par les dires du Professeur. La brutalité et lui étaient de bons amis. Cigare consumé complètement, Logan tourna plusieurs fois la tête à la recherche d'un cendrier. Étrangement, il n'était pas surpris. En gentilhomme, il se leva et alla le jeter par la fenêtre, il n'allait quand même pas lui abîmer ses tapis ou ses tables avec ses cigares.

Reprenant place, Logan poussa un long soupir avant de reprendre un visage inexpressif. Très vite, son regard s'intensifia. Le Professeur venait de marquer un point. Si Logan détestait quelque chose, c'étaient bien les dettes. Fatigué d'être aussi vite compris par Charles, le canadien baissa la tête et entremêla ses doigts. Il était prêt à parier qu'il n'avait même pas eu besoin de lire dans son esprit. A l'entente du mot « combat », Wolverine releva délicatement la tête, dévisageant le télépathe, comme s'il avait mal compris. Non, ce n'était pas une erreur. Aider des gamins à développer leur sens du combat ? Hmm, à bien y réfléchir, c'était la seule chose dont il était capable. S'il se savait bon dans un domaine, c'était celui-là. Un léger sourire sarcastique baigna les lèvres du canadien.


- Je n'ai pas pour habitude de me faire aider Professeur, c'est donnant donnant. Si je peux effacer cette dette en apprenant à vos gamins à se défendre, je le ferais. On peut commencer maintenant ?