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 Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)

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MessageSujet: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMar 21 Aoû - 10:55


Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes.
Exode, Chapitre 20, Verset 10


Dimanche — dimanche matin. Les mains enfoncées dans les poches, William se promenait nonchalamment dans les allées du parc, s’éloignant de plus en plus des bâtiments principaux de l’Institut, dédaignant les sentiers les plus peuplés, pour goûter à la solitude calme, et un peu fraîche, des premières heures de la journée à l’orée des bois qui entouraient les lieux.

Depuis qu’il avait quitté ses parents, les matins du dimanche avaient pris pour lui une saveur toute particulière et sans doute, de toutes les journées de la semaine, était-ce celle qu’il préférait, et le soleil, et le frémissement des herbes sous le vent, et la rumeur vague des oiseaux qui s’étaient éveillés depuis plusieurs heures déjà, avaient une saveur toute particulière.

Il y avait là à chaque pas comme une petite revanche. Quand il songeait que, pendant des années, chaque dimanche, il avait été contraint de se lever tôt, de mettre ses beaux habits, de se rendre au Temple et d’entendre le service, le sermon et les lectures, de prendre le repas avec les gens du quartier et de les entendre raisonner avec leur toute petite morale dans leur tout petit monde, il ne pouvait que mieux goûter la liberté dont il jouissait à présent.

Depuis ses onze ans, combien de fois ses parents avaient-ils espérés que le sermon du dimanche pût ramener en lui ce qu’ils appelaient les justes sentiments d’une bonne religion ? Combien de mots glissés secrètement au pasteur avaient donné naissance à des lectures édifiantes qui lui étaient officieusement destinées ? Combien de discussions avaient été habilement dirigées vers le mariage, les épouses et les enfants, pour éveiller en lui une culpabilité qui ne s’était jamais formé ?

Désormais, tout cela se mêlait loin derrière lui dans la brume de ses souvenirs vers laquelle il ne se retournait pas et chaque dimanche, il mettait un point d’honneur à célébrer ses propres rituels à l’heure où il avait eu coutume de se rendre au service, un point d’honneur à se promener oisivement dans le parc, à écouter de la musique impie ou à prendre un tardif petit-déjeuner devant la télévision.

Il laissait alors son esprit vagabonder et ne songeait à rien de précis ; il ne pensait pas à l’avenir parce qu’il n’avait que dix-neuf ans, il ne pensait pas même au lendemain parce qu’il serait semblable à tous les lendemains — ce serait le garage, les voitures à réparer, puis le retour à l’Institut pour profiter des dernières heures de l’après-midi avant la soirée. C’était une vie qui lui convenait sans doute — il n’était pas heureux, pas tout à fait épanoui, mais du moins engourdi par une torpeur confortable.

Il se baissa pour ramasser un bâton et, machinalement, en quelques coups d’œil, l’examina sous toutes les coutures. Il sentait au fond de son esprit se graver toutes les particularités de ce bout de bois, la moindre de ses inclinaisons, le moindre de ses angles, la rugosité de ses différentes parties, il en sentait les milliers de possibilités fourmiller au fond de sa conscience dans l’attente que son corps se décidât à les exploiter.

Le jeune homme reprit sa marche, lançant de temps à autre haut dans les airs le bâton qu’il rattrapait négligemment du bout des doigts, pour le faire tournoyer et le lancer encore, sans lui prêter jamais un seul regard, comme si toute vigilance était superflue dans ce jeu simple et qui pourtant exigeait de lui une adresse surhumaine. Quand il passait sous un arbre, il jetait un coup d’œil vers la frondaison, lançait le bâton, et le bâton se prenait dans des branchages, rebondissait d’obstacle en obstacle, et retombait presque miraculeusement dans la main du promeneur.

Après une heure de tranquille déambulation, William s’arrêta, considéra l’endroit où il se trouvait puis, jugeant que ce serait assez confortable, s’assit au pied d’un arbre, déposant son bâton à côté de lui et, les jambes étendues, les mains croisées derrière la nuque, laissa son regard dériver le long du parc, s’arrêtant machinalement, de temps en temps, sur les silhouettes qu’il apercevait de loin en loin, sans toujours les reconnaître.

Oui, décidément, la vie à l’Institut était une agréable torpeur.
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMar 21 Aoû - 13:43


  • Doucement, comme dans un rêve, la jeune fille étira ses bras qui touchèrent alors l'armature en bois du lit. Un grand bâillement et quelques clignotements de ses paupières la firent sortirent définitivement des bras de Morphée. Elle ne se souvenait plus parfaitement de son rêve mais il avait encore une saveur bizarre dans la bouche. Celle de l'amertume et de la tristesse. Regardant par la fenêtre, elle vu que le soleil était levée depuis un petit moment, et elle souria. Ça faisait vraiment longtemps qu'elle ne s'était pas octroyée comme ça une grasse matinée. Entre les cours à l'Institut, ceux de la faculté, son travail à la libraire, elle n'avait presque plus de temps pour elle. Alors aujourd'hui, elle allait en profiter. Se levant tranquillement, elle alla dans la salle de bain, où une bonne douche l'attendait. Un léger maquillage et des habits qui se composaient d'un jean et d'une chemise blanche, elle se dirigea alors avec entrain à la cuisine. Le petit déjeune, son repas préféré. Tout comme le déjeuner, le goûter, le dîner, l’enca de la nuit. Elwyna est plus un estomac sur patte qu'autre chose. A l'orphelinat, elle avait l'illusion de manger toutes les bonnes choses dont elle raffolait. Sucreries en tous genres pour l'après midi et les petits creux. Grands plats de viandes et de charcuterie pour le reste des repas. Sauf que ce n'était qu'une illusion qu'elle se créait pour elle et après pour Mark. Au final, elle ne mangeait que de la soupe avec du pain, et dans le meilleur des cas, une tranche de saucisson. Et même après, quand prit son propre appartement assez miteux, elle n'avait pas les moyens pour s'offrir tous les plats qu'elle s'imaginait, se faisant saliver. Elle se servit rapidement un bol de céréale et des tartines de beurres. La cuisine était vide, pour un dimanche matin, ça ne l'étonnait guère. Les mutants faisaient soit leurs joggings pour les plus courageux, soit pour la plupart, la grasse matinée. Son repas se passa donc rapidement et dans le silence. Sortant ensuite en ayant bien sur lavé son bol, vieil habitude de l'orphelinat et de politesse, elle se dirigea alors vers la sortie, le parc l'appelait comme un aimant. Il faisait beau et le soleil l'aveuglait quelque peu. Plissant les yeux, elle se mit alors à avancer comme une âme sans but dans le grand parc de la propriété du professeur.

    C'était vraiment agréable et pour la première fois, Elwyna se sentait un peu chez elle. Les autres personnes étaient assez gentilles avec elle. A part deux ou trois qui ne lui adressaient même pas la parole mais après tout, c'était normal. Le cadre de vie était excellent. Il lui manquait juste une chose. Mark. Son frère de cœur. Ils s'étaient soutenus dans les pires galères de l'orphelinat jusqu'à la faculté et là, ils n'étaient pas ensemble. Elle aurait tellement voulu qu'il voie ça de ses propres yeux. Qu'ils se fassent des amis, même si connaissant le jeune homme s'était d'autres genres d'amies. Mais elle n'avait pas pu l’amener avec elle. Elle lui avait laisser son appartement, qui était mieux que la rue où le foyer où il avait l'habitude de traîner. Elle lui avait dit, que c'était une école pour les gens comme elle. Et il avait comprit, ne faisant aucun autre commentaire, la serrant juste dans ses bras quand elle partit, lui faisant promettre qu'elle prendrait soin d'elle. Et en rigolant, elle lui avait dit qu'elle ne partait pas non plus au bout du pays, qu'ils se reverraient à la faculté. Le sourire du jeune homme avait mis du baume sur le cœur d' Elwyna. Fermant les yeux, elle revu la scène comme si elle y était. Elle versa alors inconsciemment une larme. Secouant la tête, le visage de son ami s’effaça dans les limbes de sa mémoire et le parc réapparut alors. Ses pieds l'avaient menés assez loin du manoir et c'était peut être mieux. Se posant contre le tronc d'un arbre, elle caressa l'herbe fraîche de sa main. Elle se rendait compte de la chance qu'elle avait, et même si Mark n'était pas là, il fallait qu'elle construise sa vie maintenant. Sa vie de mutante aux yeux trop bleus.

    Penchant la tête sur le côté comme elle faisait toujours pour observer, elle remarqua alors un jeune homme sur l'arbre d'en face dont le regard semblait perdu vers les gens qui marchaient au loin dans le parc. Un petit sourire se dessina alors. Elle ne connaissait pas grand monde à part Elvie et Aurora, alors autant se faire des nouveaux amis, même si elle arrivait parfois à les effrayer. Marchant à quatre pattes comme un enfant, elle s'approcha doucement de lui. Son regard venait enfin de tomber sur elle . Repliant ses jambes sous elle, elle lui fit alors un petit signe de la main avec un petit sourire. Les sourires, ça marchait toujours bien ? Enfin pas avec les télépathes. Elle avait essayée de sourire à Charles le jour de sa rencontre, et bizarrement c'était lui qui avait reproduit le petit manège qu'elle faisait. Haussant les épaules pour faire partir se souvenir, elle se concentra sur le jeune homme. Courage pensa t'elle, il ne va pas te manger.

    Salut. Toi aussi tu profites du parc en ce beau dimanche ?


    Bien pensa t'elle. Bien, même très bien. Comme approche, il y avait mieux c'était certain. Mais après tout, la jeune femme était aussi connu pour son caractère un peu enfantin qui ne plaisait pas à tout le monde. D'ailleurs, elle comprenait pourquoi elle n'avait pas beaucoup d'amis à la faculté. Tous plus prétentieux les uns que les autres la rejetant systématiquement. Mais bon, elle espérait que là, ça ne ferait pas pareil.
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMar 21 Aoû - 14:12


Vent — deux mètres par seconde — de l’herbe — des brins d’herbe — des brins d’herbe inclinés — du bois — un parfum de… résine ? Trois promeneurs. A soixante-dix-sept mètres. Des graviers. William ferma un instant les yeux et tenta de faire le vide dans son esprit, comme si souvent les mutants plus expérimentés de l’Institut le lui avaient conseillé depuis son arrivée, alors que les détails du monde commençaient à s’accumuler dans son esprit et émerger à la surface de sa conscience.

Sa paisible contemplation du parc avait insensiblement mais sûrement ouvert les portes de son esprit aux manifestations de son pouvoir et, depuis quelques secondes, ses sens et son cerveau s’employaient à décrypter le monde qui l’entourait, en extraire les données les plus diverses et compiler ces informations — une activité intense que la conscience du jeune homme était très loin de pouvoir supporter sans dommage.

Fort heureusement, le temps passé à l’Institut n’avait pas été employé en vain et William désormais ne se retrouvait plus aussi démuni qu’il l’avait longtemps été face aux sursauts intempestifs et si fréquents de son pouvoir. S’il avait été un peu sceptique aux techniques de méditation et de relaxation que l’on s’était échiné à lui apprendre et s’il avait d’abord regardé ces conseils comme les divagations d’un groupe de hippies douteux, il s’était rapidement rendu à l’évidence de leur efficacité.

Fermer les yeux ne suffisait pas toujours, bien entendu : il sentait toujours le vent sur sa peau, il entendait au loin crisser les graviers sous les semelles de ses camarades et l’odeur de la résine continuait à flotter à ses narines — tout son corps s’employait à percevoir comme il l’avait toujours fait depuis que son don s’était réveillé, mais privé du plus efficace de ses outils d’analyse, il s’apaisait progressivement, jusqu’à reprendre la routine de son existence.

William avait un peu de mal, il devait bien l’avouer, à trouver le délicat équilibre entre deux extrêmes : trop calme, son esprit laissait entrer les perceptions les plus complexes ; trop agité, il multipliait ces mêmes perceptions. Il lui fallait constamment demeuré dans un état d’entre deux pour que son pouvoir se maintînt sous son contrôle, et si ce but n’était pas trop malaisé à atteindre quand le quotidien présentait ses situations à son attention, tout était un peu plus compliqué dans l’oisiveté du repos dominical.

Il reprenait la maîtrise cependant et, au bout de quelques minutes, un bruit vint se mêler aux bruits de la forêt et du vent et des parfums humains tempérer la brise et l’herbe fraîche — quelqu’un s’approchait. William ouvrit les yeux et posa son regard vert sur la jeune femme qui se tenait à présent à quelques dizaines de centimètres de lui, avec un air tout à la fois avenant et timide.

Comme toujours lorsqu’il rencontrait une nouvelle personne, le regard du jeune homme bondissait en quelques secondes sur toutes les parties de ce corps étranger et il était difficile de ne pas se sentir mal à son aise lorsque l’on était ainsi soumis à une si méticuleuse et rapide scrutation — William donnait l’impression de tout voir, sans que l’on sût précisément ce qu’il regardait.

Cette précise observation ne durait pas plus de deux ou trois secondes, mais elle laissait un silence un peu inconfortable s’installer. Finalement, les yeux verts rejoignirent les yeux bleus et William répondit, comme s’il venait seulement d’entendre la question de sa camarade, qu’un écho lointain lui aurait portée.

— Oui.

Emergeant finalement tout à fait du système de réflexes conditionnés par son pouvoir, il esquissa un sourire beaucoup plus chaleureux que ne l’avait été sa première réaction et se redressa un peu contre le tronc de son arbre pour s’asseoir en tailleur et faire face à la nouvelle venue.

— Nouvelle, hein ?

D’un geste de tête il désigna la forêt qui s’étendait à côté d’eux et où la lumière du jour ne tardait pas à être étouffée par la densité des feuillages.

— ‘Faut pas aller là-dedans la nuit. Y a des loups. Enfin un loup. Enfin, ça ressemble à un loup. J’crois que c’est le type de la chambre 123. Toujours très grognon le matin.

Il parlait vite, en laissant son sourire flotter sur ses lèvres, de sorte qu’il n’était pas facile de savoir s’il plaisantait, s’il divaguait ou s’il disait tout simplement la vérité. En prodiguant son étrange conseil, il avait repris le petit bâton et le faisait désormais tournoyer entre ses doigts avec une dextérité un peu déstabilisante.

— J’m’appelle William. Ou l’Improbable. Les gens m’appellent l’Improbable des fois. Mais c’t’un peu pompeux. Et faux. Enfin, pas très exact. Enfin, exact, mais quand même.

Et le regard vert toujours profondément ancré dans celui de son interlocutrice, il interrogea, comme s’il voulait la pousser à révéler un précieux secret :

— Et toi ? C’est quoi ton nom ?
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMar 21 Aoû - 18:57


  • Il lui avait demandé si elle était nouvelle et d'un hochement de tête, elle avait dit oui. Bon, elle n'était pas là depuis hier bien sur, plus longtemps. Deux trois mois même. Elle en avait presque perdu la notion du temps. De toute façon, elle n'avait jamais eu la notion du temps. Se perdant déjà dans les jours de la semaine, alors dans les mois c'était sur qu'elle ne s'y retrouvait pas. Elle savait par miracle qu'on était Dimanche car son réveil ne l'avait pas sortit brutalement de son sommeil vers les 5h30 du matin. Et aussi parce que c'était le seul jour de la semaine où elle avait le temps de se prélasser comme maintenant.

     ‘Faut pas aller là-dedans la nuit. Y a des loups. Enfin un loup. Enfin, ça ressemble à un loup. J’crois que c’est le type de la chambre 123. Toujours très grognon le matin.
    Hé bien … Je tacherais de m'en souvenir...

    Regardant l'endroit que le jeune homme venait de pointer du doigt, elle essaya de se le graver dans la tête. Parce que parfois, il lui arrivait d'être insomniaque et de se balader dehors ou même de faire des choses pires. Un jour particulièrement pénible pour la jeune fille, qui avait miraculeusement trouvé le sommeil, fut peut être son plus grave acte en tant qu’insomniaque. Elle s'était levée, marchant comme un zombie dans la pénombre, elle était allée dans la cuisine, avait prit un grand couteau et s'était dirigée vers les chambres des surveillants. Un premier coup se logea dans l'épaule de celui qui l'avait fait souffrir. Le deuxième coup allait être fatal quand l'homme arrêta l'arme. Mais les yeux des la jeune fille était d'un bleu pâle, qu'il en eut presque oublié sa douleur. Elle était dans une illusion, comme à chaque fois qu'elle ne maîtrisait pas son pouvoir, c'était elle qui en faisait les frais. Elle se battait pour sa vie. Ce qui était dans un sens vrai dans les deux cas.

    J’m’appelle William. Ou l’Improbable. Les gens m’appellent l’Improbable des fois. Mais c’t’un peu pompeux. Et faux. Enfin, pas très exact. Enfin, exact, mais quand même.  Et toi ? C’est quoi ton nom ?
    Elwyna. Mais vu que personnellement j'aime pas trop, ça sera Lyna. Après, on m’appelle aussi Dreamer.

    Elwyna. Elle n'aimait pas se prénom. Déjà elle trouvait qu'il ne lui correspondait pas. De deux, il lui avait été donné par ses géniteurs qui l'avait abandonnés. Elle se demandait toujours pourquoi ils ne l'avaient pas appeler X ou Y, ça aurait plus simple et elle aurait pu se choisir un prénom qui lui aille comme un gant et plus facile à prononcer. Pour Dreamer, c'était Mark qui lui avait trouvé. D'un naturel rêveur, ce pseudonyme lui convenait parfaitement. Et puis, comme il lui avait dit, elle pouvait faire rêver les gens et ça c'était quelque chose de formidable. Elle l'avait tout de suite adopter, alors quand on lui avait demander si elle avait un surnom, elle avait sortit Dreamer, fière comme tout. Reportant son attention sur le jeune homme qui se prénommait William, elle remarqua alors qu'il jouait avec un bout de bois. Quand elle faisait ça, le bâton avait pour habitude de partir en tombant au sol, ne se laissant jamais rattraper, lui refilant des échardes au passage comme pour lui dire qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait. Mais lui, il le magnait avec une dextérité étonnante.

    Pourquoi tu t'es contredit quand tu as dit qu'on t'appelait l'Improbable ? Ça à un rapport avec ta mutation n'est ce pas ?


    Elle venait de repenser à ça. Elle ne voyait pas en quoi ce surnom était lié à son don. Peut être que ça n'avait aucun rapport. Mais elle avait aussi remarqué qu'il avait dit que c'était faux, et puis après que c'était vrai pour enfin dire que c'était mitigé. Si il y avait bien chose que la jeune femme ne supportait pas c'est qu'on change d'avis constamment. Une fois d'accord, car après tout, il n'y a que les idiots qui ne changent pas d'avis mais trois où quatre fois.. c'était soûlant à la fin. Mais là, c'était plus par curiosité. L'improbable, drôle de nom pensa t'elle.

    Sinon, tu fais quoi à part être à l'institut ?


    Curieuse comme une souris, c'était le lot d'Elwyna. Elle voulait tout connaître, tout savoir. D'ailleurs ce n'était pas par hasard qu'elle avait choisit la filière de sociologie/ethnologie à la faculté. Elle voulait tout connaître des hommes et des civilisations dans les moindres détails. Et ça commençait d'abords par les gens qu'elle rencontrait. Consciente que ce n'était pas toujours poli, elle trifouilla dans sa poche et sortit un petit sachet avec un grand sourire sur les lèvres. Les yeux pétillants de malice comme une enfant, elle piocha un bonbon, avant d'en proposer un à son nouveau camarade de classe.
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMar 21 Aoû - 19:26


Elwyna faisait les frais de la personnalité de William, qui, comme celle de bien des mutants, était façonnée par ce don qui le séparait du reste de l’humanité. De la même façon que l’esprit du jeune homme était sans cesse porté par les fluctuations du monde, de la même façon que son cerveau récupérait des milliers d’informations pour les analyser toutes à la fois, le jeune homme s’exprimait avec une rapidité un peu déconcertante, faisant émerger à chaque seconde de la conversation des liens apparemment illogiques, des sujets inattendus, des rapprochements difficiles à comprendre.

Ce n’était pas le moindre désavantage de sa situation : dans les mauvais jours, il devenait parfaitement hermétique à ses interlocuteurs et il fallait être un habile télépathe pour pénétrer dans son esprit, se retrouver dans le tourbillon qui l’agitait et saisir ce que le mutant essayait de dire. Pour tout autre, les paroles de William devenaient alors des associations de mots parfaitement désordonnées.

Ce jour-là fort heureusement, en dehors de quelques sauts logiques et de ses remarques incongrues, le jeune homme parvenait à garder le cap de la conversation. Du reste, tous les élèves de l’Institut finissaient par s’habituer aux particularités de leurs petits camarades et par comprendre que les dons avaient toujours des effets cachés un peu déconcertants.

— Lyna. C’est sympa Lyna. J’aime bien.

Il avait paru dire cela un peu pour lui-même, comme s’il n’avait pas eu le dessein formé de faire un compliment à la jeune femme et c’était à se demander s’il n’eût pas eu la même réaction, lui eût-elle dit qu’elle s’appelât Eponge ou Endive. Ses yeux verts continuèrent pendant quelques secondes à fouiller le regard de son interlocutrice avant de bondir brusquement vers un autre objet d’attention — quelque chose d’indéfini entre deux troncs d’arbre, non loin d’eux.

Il avait beau semblé parfaitement distrait alors, le bâton n’en continuait pas moins à passer entre ses doigts avec une vitesse et une précision prodigieuse, comme s’il s’était entraîné toute son existence pour accomplir ce geste particulier. C’était la seule chose cependant qui paraissait encore fonctionner, car la question de la jeune femme sur son surnom tomba manifestement dans l’oreille d’un sourd et pour toute réponse reçut un vague :

— Hmm hmm.

William plissa les yeux, tendit le cou, comme si définitivement il y avait, entre les arbres, quelque chose digne de son intérêt, mais son regard ne s’arrêtait pas sur un point fixe dont il eût tenté de mieux définir les formes, mais allait et venait plutôt sur les feuilles, les branches, les cailloux, les brins d’herbe, dans un incessant mouvement scrutateur.

Puis, aussi brusquement que son attention s’était d’abord détournée de sa camarade, le regard vert, apaisé semblait-il, rejoignit à nouveau celui de la jeune femme et, encore une fois, s’accompagna d’un sourire. Comme si de rien n’était, comme si la conversation n’avait pas été un instant interrompu par sa soudaine et inexplicable concentration, William prit de sa main libre un bonbon.

— Merci.

Après avoir gobé la friandise, il lança le bâton derrière lui pour s’en débarrasser, frotta ses deux mains l’une contre l’autre pour en chasser la terre que l’objet y avait laissée et fit craquer les os de son cou.

— J’travaille dans un garage. J’répare des voitures. Rien de très excitant.

Puis, comme si son esprit venait brutalement de rembobiner les quelques secondes précédentes, il entreprit de répondre à la première question :

— Ce qui vous semble à vous improbable me semble à moi inéluctable. Suffit de regarder. D’appuyer au bon endroit. Genre…

D’un geste du menton il désigna une feuille qui tombait paresseusement d’un arbre, portée de gauche à droite par le vent du matin. Le jeune homme prit un petit gravier à côté de lui, le lança avec force contre un tronc — le gravier rebondit, se logea contre une branche, fut poussé par une nouvelle brise et vint retomber sur la feuille, qui avait presque fini son trajet, pour en accélérer la chute.

Et en toute bonne foi, le mutant conclut :

— Inéluctable.

Puis, comme si cette démonstration n’avait pas été plus digne d’intérêt que le passage d’une mouche, il reporta son attention sur la jeune fille.

— Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ? Dans la vie, j’veux dire.
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMer 22 Aoû - 13:23


  • Apparemment le jeune homme n'était pas pressé de répondre, et Elwyna s'en fichait un peu. Etait il rêveur comme elle ? Peut être, mais son attention semblait capter par quelque chose d'autre. La jeune femme se pencha alors pour essayer de voir ce qui attira tant William mais elle ne vit rien, juste des personnes au loin qui marchaient tranquillement en discutant ; Tan pis, elle le découvrirait certainement après. Et puis alors qu'elle sortait son paquet de bonbons, le jeune homme avait été comme attiré par ça. Elle émit alors un petit sourire tout en lui en proposant un. Ah les sucreries, ça vous ferez réveiller un homme mort. Et il reprit la conversation. Garagiste, il était. Bah un métier comme un autre pensa t'elle. Et puis, alors que c'était maintenant à elle de s'amuser avec des brindilles d'herbes, le jeune homme lui lança une phrase un peu énigmatique. Enfin, elle le pensait comme ça. Il fallait qu'elle se la répète pour bien la comprendre. Ce qui vous semble à vous improbable me semble à moi inéluctable. Suffit de regarder. D’appuyer au bon endroit. D'un hochement de la tête, elle lui fit alors un petit signe, qui voulait dire oui oui je vois tout à fait. Alors que non, c'était le flou artistique le plus total. Et le jeune homme avait du le remarquer car il lui fit alors une petite démonstration. Tout était fait à la précision. Au millimètre près. La feuille, le caillou. Tout. La jeune fille le regarda alors un peu étonnée. Il avait vraiment le compas dans l’œil. Il devait tout voir et tout calculer pensa t'elle. Fort, vraiment. Elle ne l'avait pas quitté des yeux contrairement à lui, mai sil revenait enfin vers elle, comme si ce qu'il avait fait été des gestes banals pour le commun des mortels.

     Et toi ? Qu’est-ce que tu fais ? Dans la vie, j’veux dire.
    J'suis à la fac'. Je fais une licence de Sociologie et d'Ethnologie. Je veux comprendre les hommes et les sociétés. Et puis je travaille aussi dans une libraire comme assistante. Et enfin à l'institut. Bref mes journées sont très très bien remplies.

    C'est sur qu'elle n'avait pas une minute à elle. Mais après tout c'était son tempérament. Bosser, bosser et encore bosser. Comme on lui avait dit, un jour elle finirait pas se tuer à la tache mais elle répondait que non, tout allait très bien. Sa mutation l'aidait parfaitement à tenir le rythme. A décompresser, même si parfois elle stressait encore plus que d'ordinaire par peur qu'on ne le découvre. De temps à autre, elle pensait même qu'elle n'avait pas de mutation, juste une très grande imagination. Parce qu'après tout ce n'était que la vérité. Quand elle racontait des histoires aux petits de l'orphelinat, elle mêlait son imagination à celles des autres et ils y croyaient vraiment. Chevauchant des dragons, combattant des mercenaires, ou être le plus fort des assassins. Mais la réalité prenait le dessus et c'était bien sa mutation. Mais en y réfléchissant bien, c'était ça. Parce qu'après tout illusionniste, c'est faire croire ce qu'on veux aux gens, donc par extension, envelopper les autres de son imagination. Mais là, elle était surtout entrain de se perdre dans les méandres de ses pensées et ce n'était pas bon du tout. Secouant la tête comme pour chasser ses idées, elle plongea la main dans le paquet de bonbon pour en sortir une poignet, mettant au moins cinq dans sa bouche. Une enfant. Voila ce qu'elle était.

    Les bleus c'est les meilleur. Fruit des bois chimique si je me souviens bien.


    Un petit rire s'éleva alors de sa gorge. Au moins, elle se faisait déjà rire elle même, c'était un bon point. Prochaine étape, faire rire les autres, ça aura plus de succès. Mais avec son humour douteux, un enfant de quatre ans ferait certainement mieux. Essayant de reprendre la conversation, elle était curieuse de son pouvoir. Elle n'arrivait pas à mettre un nom dessus, alors avec ses mots elle essaya de lui faire comprendre.

    Alors en faite, tu es capable de tout analyser très vite et de voir là où ça peut faire mal en quelque sorte ?


    Un jour, elle arriverait à s'exprimer correctement avec les personnes. Pourtant, quand elle était dans son travail, où à la faculté, alors là tout allez très bien et elle ne recevait que des éloges de ses discours. Or en privée, peut être son côté enfantin reprenait le dessus . Enfin, même à la faculté il s'y trouvait aussi. Dessiner sur le grand tableau avant l'arrivée du professeur … et pour dessiner quoi . Des moutons et des arbres. Moutons qui soit dit en passant ressemblaient plus à des nuages avec des têtes de chats qu'autres choses.

    Ça fait longtemps que tu es à l'Institut ?


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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMer 22 Aoû - 13:55


Les feuilles autour d’eux continuaient leurs courses au gré du vent, les cailloux roulaient toujours sous les semelles des promeneurs et l’herbe se pliait au passage des doigts, et ce monde si simple et si quotidien, William l’observait d’une manière unique, bien malgré lui souvent ; là où les autres voyaient le décor de leurs existences, il contemplait des systèmes faits à la fois d’infinies possibilités et d’évidences irréfragables.

Il haussa les sourcils en entendant le menu des différentes activités de son interlocutrice. Il aimait se tenir occupé lui-même, mais il n’eût certainement pas cumulé de si nombreuses obligations et, s’il l’avait pu, il se fût entièrement dispensé de travailler, pour vivre sa vie comme il l’entendait, au petit bonheur la chance, là où il se sentait le plus à son aise : à la marge de la société.

— Ethnologie. C’est chouette, ça, ethnologie. Ca fait voyager.

Il n’avait lui-même que le diplôme de ses études secondaires, qu’il avait obtenu sans honneur d’ailleurs. L’école n’avait jamais été un endroit dans lequel il se sentît à son aise et il n’avait été que trop heureux de pouvoir enfin la quitter. Pas une seconde il n’avait songé à embrasser des études supérieures, qui d’ailleurs n’eussent été que médiocres, dans une université de quatrième rang, l’un des seuls établissements où ses résultats très imparfaits lui eussent permis de se rendre.

Il n’était pas idiot, pourtant et souvent ses professeurs avaient regretté qu’il ne mît pas plus d’ardeur aux études, car ils étaient convaincus que rien ne le disposait à être un si mauvais élève. Mais il n’y avait pas un cours qui sût longtemps retenir son attention, pas un sujet sur lequel il ne passât largement pour bientôt en élire un autre, pas un exercice qu’il fît jusqu’au bout.

Il était difficile de juger objectivement de son intelligence, tant son don défiait les critères traditionnels de son évaluation. Quant à sa culture, elle était à la fois vaste et étrangement lacunaire, laissant de côté des pans entiers qui relevaient du savoir le plus élémentaire pour extraire de recoins obscurs les connaissances les plus spécialisées, dans ce qui paraissait être le désordre le plus complet.

Dans la conversation, William semblait même mettre un point d’honneur à se tenir un peu en-dessous de ses pensées et à retenir dans le secret de son esprit ses réflexions et opinions véritables, par une sorte de pudeur intellectuelle, ne laissant qu’affleurer dans certains de ses propos la complexité un peu déroutante de ses systèmes, et cette retenue partielle ne jouait pas un petit rôle dans sa réputation de jeune homme un peu dérangé.

Mais Elwyna, en l’interrogeant sur son pouvoir, approchait de bien près ce curieux paradoxe. William afficha un instant une moue songeuse, cherchant la meilleure manière de présenter les choses.

— Oui et non. J’analyse pas volontairement. Enfin si. C’est inconscient. Comme un sixième sens. Genre, quand toi tu regardes la feuille tomber, je suppose que ce que tu vois, c’est ce qui se passe. Quand moi je regarde le monde, je vois tout ce qui pourrait se passer. Enfin je ne vois pas vraiment, mais je le sais.

C’était à se demander comment il parvenait à ne pas devenir fou et à ne pas laisser son cerveau exploser sous le flot des informations qui devaient ainsi lui parvenir.

— Mais ça, ça sert à rien. C’est pas parce que tu sais que pour mettre la flèche dans la cible, tu dois prendre l’arc, encocher la flèche, tendre la corde et viser le centre que ta flèche va pas partir n’importe où si tu t’es pas entraînée longtemps avant. Mon corps fait juste ce qu’il faut. Exactement ce qu’il faut, ce que je sais qu’il faut qu’il fasse.

Le jeune homme esquissa un sourire amusé.

— Ca marche pas toujours super bien cela dit. Des fois, je fais des trucs improbables, mais catastrophiques. J’suis à la fois surhumain dans l’adresse et la maladresse si tu veux.

Ce désagrément ne semblait pas beaucoup le bouleverser et à vrai dire, des désavantages qui venaient avec son pouvoir, il en était bien le moindre. Sans doute rendait-il sa vie imprévisible et William n’était pas certain de s’en sortir toujours parfaitement face au danger, mais il n’y avait pas là de douleur aussi grave que celles qui affectaient souvent son esprit.

Il n’était pas persuadé que sa description avait été entièrement claire et, pour avoir fait également l’expérience de demander à certains de ses camarades de lui expliquer ce qu’ils vivaient avec leurs pouvoirs, il savait pertinemment qu’il était difficile, sinon de comprendre, du moins de se représenter clairement une existence si différente de celle que l’on connaissait et ces fossés qui les séparaient les uns des autres n’étaient pas sans rendre les interactions un peu périlleuses, de temps à autre.

Mais William n’était pas du genre à se laisser abattre par ces incompréhensions respectives et c’était bien volontiers qu’il saisissait successivement les occasions de prolonger la conversation que son interlocutrice lui proposait, trop heureux de pouvoir lier connaissance et affermir un peu plus la solidarité de l’Institut, qui lui paraissait si importante.

— J’suis là depuis un peu plus d’un an.

Il rajouta évasivement :

— Beaucoup mieux que là où j’étais avant.

Les élèves de l’Institut se partageaient généralement en deux groupes : ceux qui avaient quitté un foyer chaleureux et qui, tout en profitant pleinement des opportunités offertes par les lieux, songeaient bien naturellement à leur ancienne vie et ceux qui avaient vécu à la marge et qui étaient ravis de pouvoir trouver enfin une maison où ils se sentissent bien.

— Et toi ? Tu t’plais, ici ? Les lieux, les gens, tout ça. Tu viens d’où ?
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeMer 22 Aoû - 19:09


  • Elwyna hocha la tête à ce que le jeune homme lui disait. C'était en gros de l'hyperkinésie qu'il avait. Pouvoir tout voir. Pouvoir analyser presque toutes les possibilités qu'offre la vie. C'était un truc de dingue et elle pensa alors qu'elle serait devenue folle depuis longtemps avec ce genre de mutation. Déja qu'elle n'était pas loin de la folie. Mais une folie douce, qui vous prends par surprise , vous enveloppant dans une sorte de nuage très confortable et qui ne vous laisse plus en sortir. Elle n'était pas loin de ne plus en sortir et heureusement que Charles l'avait emmenait ici . Vivre dans une illusion, ça lui aurait bien plus. Plus de soucis, plus de violence, plus d'humains, plus rien. Seule avec son esprit pouvant imaginer milles et une chose tellement réaliste. Elle souria alors quand il lui dit qu'il était là depuis plus d'un an. Bien mieux que sa vie d'avant. Tout comme elle d'ailleurs. Et elle sentait la question réciproque venir.

     Et toi ? Tu t’plais, ici ? Les lieux, les gens, tout ça. Tu viens d’où ?
    Oh moi … réellement je ne sais pas qui je suis.
    Elle baissa la tête. C'était vrai. On ne lui avait jamais dit qui étaient ses parents. Ceux qui l'avaient abandonnés comme un vulgaire tas d'ordure. On ne lui avait jamais dit ses origines. Pour elle, elle était anglaise, mais on racontait tellement de chose à l'orphelinat. Et elle ne voulait pas les croire bien sur. Tellement de ragots et de colportage pour faire du mal. Toujours du mal. Blesser la personne était un art là bas et Elwyna ne l'avait pas dans ses cordes. Elle pouvait taper malgré son apparence frêle. Elle pouvait faire croire n'importe quoi à n'importe qui, mais raconter des mensonges pour blesser et casser la personne, elle n'y était encore jamais parvenu. On disait que son père était un nazi allemand. Mais elle n'écoutait pas ce que l'on disait. Ça ne pouvait être ça. Et puis après tout, elle s'en fichait un peu. De toute façon ils l'avaient rejetés alors elle faisait de même.

    Je suis anglaise. Je viens de Cameden Town, un quartier assez .. hum pauvre de Londres. Un orphelinat... Bref pas la grande classe quoi .


    Un petit sourire crispé tout en arrachant une poignée d'herbe assez violamment. Qu'aurait été sa vie si on ne l'avait pas abandonnés ? C'était une question existentielle qu'elle se posait parfois. Aurait elle été choyé comme une petite princesse, pouvant faire tous les caprices qu'elle voulait ? Aurait elle eu des parents aimant ? Mais après tout, l'orphelinat l'avait façonné comme elle était. Et c'était sans doute le mieux.

    Ça doit faire dans les quatre cinq mois que je suis ici . Et pour tout te dire, je ne me suis pas encore fait beaucoup d'amis. Mais ça viendra.


    Oui, elle était persuadée que ça allait venir. Tout arrive à point à qui sait attendre. Un proverbe qu'elle se répétait sans cesse. Et finalement c'était venu. Elle était dans une sorte de nouvelle famille maintenant. Avec une grande maison, et tout le reste. Elle ne remercierait jamais assez le professeur pour ce qu'il lui avait fait . Sortir de sa misère.

    C'est le professeur Xavier qui est venu me chercher, avec un autre. Sean Cassidy je crois. Pour ça ils sont venus.


    Cette fois, elle e sentait dans son domaine. Fermant les yeux, elle eut alors un grand sourire sur ses lèvres quand elle sentit la brise marine s'abattre sur son visage. Les rouvrant, elle vu que William était surprit. Le ciel était nuageux.Les vagues rugissaient contre la falaise. Et eux, ils se trouvaient juste à la pointe du rocher, se prenant toutes les effluves marines. Prenant la main du jeune homme à coté d'elle et dans un grand éclat de rire pour elle, un petit cri pour l'autre qui se perdit dans les vagues, elle l’entraîna alors pour faire le grand saut. Ils tombèrent pendant un bon moment dans le vide. Et le décor changea, et toujours en tombant, ils se retrouvèrent dans le terrier du lapin blanc d'Alice au pays des merveilles. Et comme la jeune femme à la robe bleu, ils continuèrent leurs descentes. Ils y avait de tous sur les côtés. Théières, tables, chaises, cuillères, cahier, stylo, cadavres, ossements et même de la nourriture. Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, elle décida alors de s’arrêter là, les faisant ainsi tous les deux sortir.L'atterrissage signa alors leur billet de retour. Et quand elle ouvrit à nouveau les yeux, ils se trouvèrent dans le parc , assit à leur place. Mais Elwyna avait les yeux qui pétillaient comme à chaque fois. Ses yeux étaient d'ailleurs devenus d'un bleu peu commun.

    Dreamer. Tu comprends peut être mieux mon surnom.
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeVen 24 Aoû - 16:22


[i]William haussa les sourcils à nouveau en entendant la louvoyante réponse de son interlocutrice à la question plutôt directe (et simple) qu’il lui avait posé. Habitué à donner du sens au monde et à ce que les divers éléments du réel se missent en place devant ses yeux pour lui offrir une structure intelligible, William n’était pas doué d’un très grand esprit poétique et, s’il y avait bien une chose qui lui échappât, c’était les propos vagues quand la conversation n’était pas très complexe.

Le jeune homme n’avait rien d’un rêveur et, à bien des égards, son tempérament pouvait refroidir ceux qui le croisaient. Il vivait dans un monde où les actes comptaient plus que les pensées, dans un monde où le réel devait être saisi et manipulé et ses conseils, ses opinions et ses convictions ne laissaient pas une grande place à l’oisiveté contemplative ni aux formulations littéraires.

S’il vivait au jour le jour, c’était moins par indécision que parce qu’il y trouvait une pleine satisfaction et, dans ses actes quotidiens, il se laissait porter par ses désirs plutôt que par le vent. Que l’on ignorât ce dont le futur était fait, c’était une chose, mais pour son propre passé, William ne croyait pas qu’il fût possible d’être longtemps perplexe. Il ne croyait ni aux quêtes d’identité, ni aux questionnements existentielles.

Bien sûr, sa vie à l’Institut avait un peu assoupli l’étroitesse de ses vues, mais il éprouvait toujours de grandes difficultés à ne pas répondre un peu vivement à des propos qui ne lui semblaient pas avoir toute la force nécessaire. Ses lèvres lui brûlaient ainsi de répondre à Elwyna qu’il n’était guère possible qu’elle ne sût d’où elle venait, à moins de souffrir d’une forme particulièrement féroce d’amnésie, mais il réprima cette remarque peu amène.

Après tout, le manoir était peuplé de résidents qui arrivaient un peu déboussolés et peut-être la jeune femme était-elle de ce nombre. William avait un peu de mal à comprendre que cet état pût durer plus de quelques jours, mais après tout, il n’était pas psychologue et il laissait le soin à de plus compétents que lui d’en juger. Il avait bien assez à faire pour sa part avec son propre dépaysement.

L’Américain fut donc fort soulagé quand son interlocutrice se décida à lui donner des informations un peu plus précises, qui le libérèrent de la crainte d’avoir à mener une conversation avec une personne mentalement instable, ce qui eût exigé de lui bien trop de tact et de diplomatie. Réconforter quelqu’un de triste, pas de problème, mais cela ne faisait pas de lui un docteur en psychologie.

Il haussa machinalement les épaules après que la jeune femme eut fini de témoigner, avec une certaine gêne, de ses origines.

— On s’en fiche d’être classe. Le milieu dans lequel on nait, c’t’un hasard qui n’dépend pas d’nous. Pas d’quoi être fier ou honteux.

Il ne s’était jamais identifié, pour sa part, avec l’environnement si conservateur dans lequel il avait grandi et il était désormais convaincu que les actes plutôt que les origines définissaient une personne. Sans doute entrait-il dans son raisonnement un peu de simplicité et il savait lui-même pertinemment que sa personnalité n’était pas entièrement indifférente à l’enfance qui avait été la sienne, mais il n’en trouvait pas pour autant judicieux de se vanter ou de s’excuser de sa naissance.

Mais, petit à petit, William comprenait que la timidité n’était pas le moindre trait du caractère de sa camarade et il supposait aisément que se livrer ainsi n’était pas nécessairement une chose aisée pour elle. Car elle devait être timide, Elwyna, pour avoir passé cinq mois à l’Institut sans lier la moindre amitié. Lui n’avait pas attendu une semaine pour discuter avec tout le monde.

Naturellement, le jeune homme n’envisageait pas une seule seconde que la définition que son interlocutrice donnait à l’amitié pût être un peu plus exigeante que la sienne. Bien des gens eussent à vrai dire estimé que William n’avait pas de véritable ami, pas de confident, personne en qui il eût une confiance aveugle, mais le jeune homme, en ne songeant pas que la chose fût possible, ne la regrettait pas.

Alors que l’évocation de la venue du professeur Xavier réveillait les souvenirs de sa propre rencontre avec le directeur de l’Institut, William leva les yeux vers le ciel comme la lumière diminuait et le changement imprévu des conditions climatiques ne manqua pas d’éveiller en lui un sentiment de surprise auquel se mêlait un peu de malaise — car s’il y avait bien une sensation à laquelle il n’était plus guère habitué, c’était la surprise.

Il n’en était encore qu’à humer les embruns lorsque sa camarade s’empara de sa main pour susciter autour un décor maritime. Ce brusque changement rompait soudainement les chaînes de déduction que l’esprit du jeune homme entretenait continuellement et ancra en lui une impression de déracinement qui ne fit qu’accroître son malaise.

Le mutant faisait son possible pour ne pas céder à cette angoisse grandissante qui l’acheminait doucement mais sûrement vers la tétanie. Il lui restait somme toute assez de facultés mentales pour supposer qu’il y avait là une histoire de téléportation ou d’illusion et quand leur duo se mit à tomber dans ce qui ressemblait fort à l’idée qu’il se faisait du l’Autre Côté du Miroir, la première possibilité s’évanouit pour céder sa place à la seconde.

Mais ce qui bientôt accapara son attention, c’était moins ses tentatives parfaitement infructueuses pour donner du sens au cortège des objets hétéroclites qui entouraient sa chute qu’une douleur grandissante dans le fond de son crâne, silencieux cri de protestation de son don qui, soudain privé de toute nourriture réelle pour fonctionner, était comme un être vivant auquel on eût refusé tout oxygène.

Alors quand l’illusion se dissipa, William ne se trouva pas fort disposé à accueillir chaleureusement le spectacle onirique qui eût sans doute charmé n’importe qui d’autre. A peine les images fantasmagoriques se furent-elles dissipées que le monde réel revint à son esprit aussi brutalement qu’il en était sorti et le jeune homme eut la très nette impression qu’on cherchait à tordre son cerveau dans tous les sens.

Il ferma les yeux comme il le faisait toujours lorsqu’il sentait que son propre corps échappait à son contrôle et, d’une voix un peu éprouvée par l’expérience qu’il venait de vivre :

— Rappelle-moi d’jamais te voler ton dessert. J’voudrais pas finir dans le coma ou à l’asile.

Et il était difficile de penser qu’il exagérât tant la blancheur de son visage témoignait de la violence de l’expérience.
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MessageSujet: Re: Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.)   Tu ne feras aucun ouvrage (Elwyna, William T.) Icon_minitimeVen 24 Aoû - 17:31


  • Rappelle-moi d’jamais te voler ton dessert. J’voudrais pas finir dans le coma ou à l’asile.
    Pour sur, les desserts c'est sacrée.

    Elle avait dit ça pour essayer de le faire sourire. Apparemment ce qui avait était une ballade de santé pour elle, en avait été tout autrement pour le jeune homme. Il était pâle, rivalisant avec les cachets d'aspirines qu'elle pouvait prendre lors de ses migraines. Et son ton était assez perturbé. Il n'était sans doute pas habitué à perdre aussi facilement pied dans l'imaginaire que la jeune fille. Cela avait aussi sans doute un rapport avec sa mutation. Il analysait tout et voyait tout alors c'est sur qu'en débarquant dans ce qu'elle avait crée, il avait du perdre tous ses repères. Elle l'avait un peu remarqué. Quand ils étaient fasse à la mer, il aurait du respirer et profiter des embrums marins, mais non, il était complètement déboussolé, perdu , ne sachant pas à quoi se raccrocher. C'est pour ça qu'elle lui avait prit la main. Pour essayer de le rassurer, de lui faire comprendre que parfois dans la vie il fallait se laisser aller. Elle se l'avoua qu'a demi mot, d'accord elle avait fait fort pour atterrissage. C'est sur que le faire tomber dans un dédale de son imagination débordante n'était pas la meilleure idée qu'elle est eu.

    Elle se rappelait parfaitement de la première fois de Mark. Elle était dans la rue, entouré par des hommes ne lui voulant pas que du bien et Mark avait débarqué essayant de la sortir de ce mauvais pas. Il s'était mis devant elle, comme un bouclier, alors que les hommes rigolaient, heureux d'avoir une nouvelle proie. Mais Elwyna lança son don, et ce n'était pas le lapin blanc d'Alice où la mer qui était venu. Mais des choses affreuses effrayant le plus costaud des hommes. L'ambiance était sombre, glauque. Des personnes mortes sortaient de terre avec des déformations les plus horribles les une que les autres. Et puis ce cri. Toujours ce cri strident qui avait réveillé plus d'une fois Mark en sursaut la nuit. Et quand tout s'était dissipé, les hommes étaient bon à interner, pleurant comme des enfants. La lueur de folie qui régnait dans les yeux de la jeune fille avait même effrayé son ami qui ne se rendait pas bien compte de ce qui était arrivé. Et puis voyant que Mark était tout aussi traumatisé, elle changea le décor de l'orphelinat quand ils étaient rentrés après cette mésaventure. Un décor beaucoup plus féerique qui détendit son ami. Et elle lui expliqua ce qu'elle avait. Sa mutation lui permettant de faire partager son imagination avec les autres. De créer des illusions. Il avait été fasciné par tout ça. Pas comme William qui apparemment ne sortait pas de son esprit analytique.

    Je suis désolée William. Je ne voulais pas te faire du mal.

    Parce que c'était vrai. Elle n'avait pas prévu que le fait de le faire basculer dans l'illusoire le rendrait presque malade. Elle aurait du réfléchir avant, or comme d'habitude elle se précipitait et après elle devait tout arrangé du mieux derrière. Le jeune homme reprenait petit à petit des couleurs alors qu'il fixait encore le vide. Le même endroit que tout à l'heure où quelques mutants de l'institut se promenait sous se beau soleil. Elle en venait presque à regretter la mer qu'elle s'était imaginée. Elle s'était promis, qu'un jour elle irait vraiment voir la mer. Et pas que pendant les beaux jours. Elle voulait la voir se déchaîner, voir ce qu'elle avait dans le ventre. Mais pour l'instant, elle se préoccupait plus de l'état du jeune homme. En temps normal, elle n'aurait même pas fait attention, torp dans les nuages pour ça. Mais là , c'était elle qui avait causé ça alors elle se sentait coupable. Elle chercha le paquet de bonbon qu'elle avait posé avant de faire son affaire. Il posait sur le sol à coté d'elle, et déjà les fourmis voulaient lui piquer sa nourriture pour faire des provisions pour l'hiver. Prenant le paquet tout en le secouant, elle le mit alors sous le nez du jeune homme. Comme si l'odeur du sucre allait le faire revenir parmi les vivants. Il plongea machinalement la main dedans et elle émit un petit rire, rien de bien méchant.

    Tu vas voir, le sucre vas te faire du bien. Je suis vraiment désolée. Parfois .. en faite tout le temps .. je ne pense pas que les gens ont peut être peur où ne sont pas habitué à l'imagination. Moi j'en ai trop, elle est débordante, mais sans elle, je sais que je n'aurais pas survécu là où j'étais avant
    .
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