Can't we respect, can we neglect those who are suffering in need of help ? [PV Elwyna]

Pourquoi étais-je venue ici ? Ça ne servait à rien. Je ne pouvais pas y entrer, jamais je ne serais accepté. Je n'avais même pas fait mon lycée... Je m'étais arrêtée dès la première année. Je ne ferais jamais d'études, je m'y étais résignée depuis longtemps. A quoi bon faire des études, de toute façon ? A quoi bon se planifier sa vie quand on ne pouvait pas vivre, seulement survivre ? Je ne pouvais toucher personne, je n'allais pas m'amuser à faire semblant d'avoir une vie normale. Je ne pouvais pas avoir une vie normale, de manière aussi évidente que si j'avais été leucémique ou allergique au soleil.

Pourtant, j'étais là, à traîner aux alentours de l'université de New York. Je regardais les étudiants entrer et sortir, tous bien sous tout rapports, avec sans doute des parents, peut-être un travail d'étudiant bien gentillet, enfin quoi qu'il en soit, une belle vie nette et claire comme je n'en avais jamais eu. Est-ce que je la voulais ? Elle rimait plus ou moins avec une vie sans pouvoir, alors je supposais que oui, sans en être totalement sûre. J'avais toujours été un peu décalée de la réalité. Mais comment pouvais-je savoir si cela ne tenait pas à mon statut de mutante ?

Mutante. Je haïssais ce mot. C'était un terme abject, aussi violent que celui de monstre. C'était pourtant ce que j'étais.

- Tiens, salut, toi. Je ne te connais pas. Tu es nouvelle ici ?

Je me retournai brutalement, prise par surprise. Celui qui m'adressait la parole était un garçon de vingt à vingt-cinq ans, assez grand, assez beau, m'offrant un sourire de lover qui me hérissa aussitôt.

- Parce que tu connais tous les inscrits à l'université, peut-être ?

- Un peu, oui, au moins de vue ! Je gère l'association principale de l'université. Celle qui organise les rencontre, les fêtes, les intégrations et tout le reste. Et toi, je suis sûr et certain de ne jamais t'avoir croisée. Tu te remarques, tu sais, ajouta-t-il avec un petit sourire en coin.

Je me braquai immédiatement :

- Comment ça, je me remarque ?

- Oh, ça va, fais pas la tête. Tu as vu tes fringues ? Tu es nouvelle alors, oui ou non ?

Je n'hésitai qu'une fraction de seconde :

- Oui.

Mais qu'est-ce qui m'avait pris de dire ça ? Je n'étais pas étudiante, je ne serais jamais étudiante, et je ne voulais pas être étudiante. Il me tendit sa main.

- Allez, viens, je vais te faire visiter.

Je regardai mes mains, pétrifiée. Il faisait très chaud aujourd'hui et je n'avais mis que des mitaines. Mes bras étaient nus, ainsi que l'extrémité de mes doigts. Je secouai la tête, bouche close.

- Mais quoi ? insista-t-il. Viens, je ne vais pas te manger !

Il me prit brusquement la main de force et je la lui arrachai des siennes en hurlant :

- MAIS LÂCHE-MOI ! Je ne t'ai jamais autorisé à me toucher !

Elle courait comme une personne qui aurait raté son train. Elle courait comme si sa vie en dépendait. Si bien que forcement au bout d'un moment elle s'étala sur le sol vu qu'elle ne faisait pas attention là ou elle mettait ses pieds. Mais ce n'était pas très grave, elle se relevait et elle courait encore et toujours ignorant la vive douleur de son genou qui lui ne se fichait pas de cette blessure. Et quand elle arriva alors devant l'amphithéâtre, elle souffla légèrement passant la main dans ses cheveux en essayant de reprendre contenance. Elle appuya sur la poignée de la porte, prête a recevoir les dizaines de regards sur elle. Peut être même quelqu'un allaient la siffler. Mais qu'elle ne fut pas sa surprise quand la porte ne s'ouvrit pas. Elle ressaya alors mais toujours le même résultat. La panique était entrain de la gagner. Ils avaient changer de salle et elle n'avait pas été prévenue ; Sa punition pour être dans les nuages à la fin du cours. Elle sortit alors du bâtiment en courant à nouveau. Il fallait qu'elle aille au secrétariat pour demander la nouvelle salle. Mais le secrétariat il était à l'autre bout du campus. Bien décidé, elle reprit sa course folle en se trompant bien sur de chemin deux ou trois fois. Elle courait sous l’œil amusé de certains élèves qui devaient sans doute la prendre pour une folle. Une fois le bâtiment trouvé, elle s'autorisa une petite pause pour reprendre son souffle. Courageusement elle passa la porte et se rendit directement à l’accueil. Un jeune homme était entrain de taper des notes sur un ordinateur. Et elle ne trouvait rien de mieux que de taper à la vitre qui le séparait du reste du monde. Elle demanda alors poliment la nouvelle salle pour le cours d’anthropologie de Monsieur Hat pour les troisièmes années. Elle attendit patiemment la réponse. Patiemment un grand mot. Elle tapait du pied discrètement. Elle avait horreur d'être en retard. Mais ce n'était pas totalement de sa faute. Karinne l'avait appelé ce matin en urgence car une des filles de la libraire était absente et elle devait la remplacer. Alors toute la matinée elle avait fait des heures supplémentaires et elle était bien sur partit de justesse pour son cours. D'une petite voix mais suffisamment fort pour qu'il l'entende, elle lui demanda de se dépêcher. Et c'est relax qu'il lui signifia que Monsieur Hat était absent pour toute la fin de semaine. L'adrénaline qui coulait encore dans ses veines lui fit dire que ce n'était pas possible et elle partit sous le regard interloqué du gras de l’accueil. Elle ne courait plus, marchant tranquillement dans les allées mais elle ruminait ses pensées. Elle s'était inquiétée pour rien. Elle s'était fait mal pour rien car elle venait de poser son regard sur son jean troué à l'endroit de son genou. Elle soignerait ça ce soir à l'institut. Pour l'instant elle ne savait pas trop ce qu'elle allait faire. C'est alors que son attention fut attiré par un étrange spectacle. Le président de l'association de l'université, qu'elle avait vu deux ou trois fois était entrain de parler à une jeune femme. Jusque là tout allait bien. Mais en se rapprochant doucement, elle voyait bien que la jeune femme n'était pas à l'aise du tout, lui rappelant même son amie Jean quand elle avait ses crises d'angoisse par rapport à sa mutation. Et puis tout d'un coup, l'homme lui attrapa le bras et la jeune femme hurla comme s'il l'avait brulé. Elle avait vu qu'il pouvait être lourd parfois. Faisant du racolage pour sa corpo'. Alors en bonne âme qu'elle était elle allait venir en aide à cette jeune fille désorienté vu qu'elle en était une elle même. S'approchant vivement cette fois, elle se plaça à coté de la fille et d'une voix qui se voulait pleins d'excuse elle parla.

Drik, ce n'est rien. C'est mon amie, elle est effectivement nouvelle et je vais me charger d'elle. Mais en faite, tu ne peux pas la toucher, elle a … hum une maladie. Voila c'est ça une maladie qui fait que si tu la touche, sa peau va faire des bulles après et elle va muer comme les serpents. Oui je sais c'est affreux, c'est une maladie vraiment très rare et très grave et donc normalement elle étudie par correspondance mais elle doit quand même emmena ses cours au secrétariat. voilà voilà.

Ha son imagination, que ferait elle sans elle. Elle voyait que le président avait l'air de gober ce qu'elle disait car il avait maintenant une mine affreuse. Parce qu'en plus d'avoir une imagination débordante, ses dons de mythomanie lui servaient beaucoup.

Bon je pense que nous nous sommes tous dit. On va y aller, on a encore pleins de choses à faire. Donc on ne te retiens pas.

D'un geste de la tête, elle essaya de faire comprendre a Drik qu'il devait degager mais celui ci était têtu et il voulait sans doute connaître plus de choses sur la jeune fille. Alors dans un soupir, Elwyna planta son regard trop bleu dans les iris de la jeune fille et elle comprit qu'il était temps de partir. Elles prirent alors le chemin que la jeune fille venait de faire et elle l'emmena alors dans un coin où elle savait qu'il n'y avait pas de passage. Une petite fontaine se trouvait et des bancs y étaient installés. C'était l'heure de manger donc elle savait que personne ne viendrait la déranger. Elle même mourrait de faim vu qu'elle n'avait pas eu le temps de goûter. Tan pis, elle ferait avec. Une fois installait, elle laissa passer quelques minutes de silence et engeega alors la conversation.

Je suis vraiment désolée pour tout à l'heure. Mais Drik est vraiment con quand il s'y met. Je ne le connais pas personnellement mais je sais qu'il essaye de racoler beaucoup de monde pour son association. Il s'est déjà prit des baffes. Moi c'est Elwyna et toi ?

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