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Tranquillement installé derrière son bureau, dans une salle remplie d'élèves, le professeur donnait un cours de physique. Les jeunes présents étaient volontaires pour participer à ce cours, alors Charles réussissait à capter l'attention de tous et ne voyait personne dormir sur son bureau. Voila maintenant deux mois que le professeur Xavier donnait ses cours, avec grand plaisir. Il aimait voir les jeunes passionnés par des thèses, avoir leurs propres idées, connaître leurs points de vue et tout autre choses. Alors que le cours était sur le point de terminer, une élève entra en trombe, essoufflée. Elle bégayait tellement que Charles dut utiliser sa télépathie, comme souvent d'ailleurs, afin d'en savoir un peu plus. Il était inquiet de voir que l'adolescente pensait à un étranger, apparu en plein dans le hall d'entrée. Parmi ses quelques mots prononcés, Charles retint "Jamais vu", "bizarre" et "sang". Le professeur congédia alors l'ensemble des élèves et se dépêcha de sortir dans le hall. Et bien-sur, les élèves commeçait à la suivre. Il leur ordonna alors psychiquement d'aller autre part, au cas où, le temps de régler cette affaire.

Une fois arrivé dans le hall, Charles fut surpris d'y trouver un homme à terre, apparemment sans force. Les quelques élèves autour de l'inconnu partirent après avoir reçu eux aussi, un ordre du professeur qui leur disait de le laisser tranquille. Enfin seul, il approcha un peu plus près de l'homme au sol, essayant de percevoir son esprit. Tout était si flou... et ce n'était pas la première fois que Charles avait vu autant de complexe dans un esprit. Il se souvint alors de cette drôle de rencontre dans le café, avec un homme dont-il ne savait toujours pas le nom. Un mutant capable de se téléporter. Que faisait-il ici ? Pourquoi saignait-il ? Charles cessa immédiatement l'intrusion mentale de peur de voir quelque chose qu'il ne devrait pas connaître si tôt. «J'imagine que vous vous souvenez de moi. Vous semblez... mal en point. Je ne peux malheureusement pas vous relever... ». Sans possibilité de relever l'homme ni de sonder son esprit, Charles se sentait impuissant. Il était là, planté comme un piquet, à regarder le mutant souffrir.

Charles fut plus que ravis de retrouver cette ancienne connaissance de quelques mois - pour lui, du moins. Cependant, Hannibal semblait chercher quelqu'un d'autre que le professeur. Mais qui pouvait-il bien chercher ici, sans avoir jamais mis les pieds dans l'institut ? Charles commença donc à penser qu'une personne du manoir avait elle aussi fait la connaissance de ce mutant. Malgré son pouvoir, le professeur n'était pas à l'affut de tout ce qui se passait dans l'institut, alors certains évènements lui échappait - surtout la nuit. Charles s'appuya contre le dossier de son fauteuil et fixait le mutant, dans l'espoir d'en savoir plus sur cette mystérieuse personne que Hannibal voulait voir. Déjà, c'était une fille, puisqu'il avait dit "elle". Il poursuivit ses explications en parlant de poêlon et Charles ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Il était déconcerté mais préférait attendre les explications de son hôte surprise avant de fouiller sa mémoire.

Lorsque Hannibal prononça le prénom d'Elvie, les sourcils de Charles s'arquèrent. Il connaissait bien la jeune fille mais ne pensait pas qu'elle aurait pu croiser le mutant au cours de sa vie. Pour Hannibal, voila trois ans qu'il l'avait vu. Charles essayait de comprendre, lorsque le voyageur ajouta que ça faisait également trois longues années qu'il l'avait rencontré, lui, dans le café. Le professeur se souvînt alors de la discussion qu'ils avaient eu et compris que Hannibal avait certainement fait un long voyage avant de revenir dans l'année 1970. Charles tenta de placer un mot, mais Hannibal continua sur ses explications. Il avait besoin d'aide et avait pensé à Elvie avant de se demander s'il pouvait tenter de faire sa proposition au professeur. Curieux, Charles tendit l'oreille, prêt à en entendre plus. Mais Hannibal semblait hésitant. Au bout de quelques secondes, Hannibal céda et demanda de l'aide au professeur. Il voulait apparemment faire partie de cette école et apprendre à gérer son pouvoir. Charles ressentait de la détresse et ne put que lui adresser un léger sourire, pour le rassurer.

«Vous serez le bienvenue ici. Mais, vous êtes certain de vouloir arrêter vos voyages ? Enfin, si tel est votre décision... pourquoi pas. » Charles marqua une pause avant de reprendre. «Mais vous avez dit que votre don commençait à vous tuer... littéralement ? J'ai du mal à comprendre, vous pouvez m'en dire plus ? » Charles était prêt à écouter le mutant. S'il devait l'aider, autant connaître tout en détail.

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En écoutant les confidences de Hannibal, Charles eut comme un léger choc et écarquilla les yeux. Il s'imaginait la pauvre Elvie se faire attaquer et presque taper avec un poêlon. Comment avait-il pu ne pas se rendre compte que Hannibal s'était introduit dans le manoir, un soir ? Comment avait-il pu ne pas voir dans l'esprit d'Elvie que cet évènement avait eu lieu ? Le professeur tenta de ne rien dire. Après tout, Hannibal venait d'affirmer qu'il n'avait pas fait exprès d'apparaître dans le manoir et Elvie allait bien, à l'heure actuelle, alors pourquoi s'inquiéter ?

Présentement, si Charles avait une inquiétude à avoir, c'était au sujet de l'état de santé du nouvel arrivant. Hannibal ne semblait vraiment pas en forme, il avait l'air lessivé, comme s'il était en période de mauvaise grippe carabinée. Charles soupira légèrement et silencieusement. Il voulait venir en aide à Hannibal mais devait déjà trouver un moyen pour que celui-ci contrôle sa mutation. Il pouvait mettre des barrières psychiques à Jean Grey, mais avec un pouvoir comme celui du voyageur temporel, comment s'y prendre ? Charles essayait de réfléchir, lorsque Hannibal avoua être fatigué.

Le regard du professeur était rempli d'inquiétude et de tristesse. Il n'aimait pas voir les mutants dans cet état à cause de leurs mutations. Hannibal n'était pas le seul et ne serait pas le dernier. Charles fit un triste sourire et posa son regard sur le jeune homme. « Vous devriez aller vous reposer. Je vais essayer de trouver une solution pour votre mutation, mais j'ai besoin d'en savoir plus sur le mécanisme. Est-ce qu'il y a quelque chose que vous avez pu remarquer avant de vous éclipser à une autre époque ? » Charles commença à faire rouler son fauteuil, espérant que Hannibal le suive. Il voulait l'accompagner dans une autre pièce, où Hannibal pourrait se remettre de ses émotions.

Charles pouvait sentir le désespoir du mutant qui en avait marre de vivre tous ces évènements soudains. Les voyages dans le temps n'étaient pas si avantageux qu'on pourrait le croire. Ils pouvaient rendre presque fou, comme l'avait dit Hannibal quelques minutes plus tôt. Charles avait été fasciné par ce pouvoir lors de sa rencontre avec le mutant, mais désormais, il le craignait. Voir les effets d'un tel pouvoir sur un homme l'impressionnait. Hannibal emmagasinait tellement d'informations durant ses voyages, que Charles n'osait même pas fouiner dans son esprit. Pour l'aider, il n'y avait qu'une solution : l'apprentissage psychologique. Il n'allait certainement pas intervenir dans les pensées d'Hannibal au risque de voir un évènement futur qu'il ne devrait pas voir, mais parler avec le mutant et essayer de maîtriser son mécanisme pourrait marcher. Il avait bien réussi à aider Sean Cassidy avec sa voix en lui demandant de se canaliser. Pour Erik, il avait fait exactement la même chose mais avait pu user d'un peu de son psychisme pour lui faire voir un moment serein dans ses souvenirs enfouies. A moins que Charles demande à Hannibal de penser très fort à un souvenir heureux, Charles se jurait de ne pas voir son esprit.

«Il va falloir essayer de travailler là dessus, de bloquer les voyages lorsqu'ils essayent d'arriver. Je ne sais pas si ce sera évident pour vous mais on peut toujours essayer. »

En espérant que Hannibal ne voyage pas lorsque les prochains symptômes allaient se manifester, Charles voulait tenter l'expérience mais ne pouvait rien promettre au mutant. S'ils parvenaient à y arriver, Hannibal pourrait ainsi contrôler ses déplacements, comme bon nombre de mutants téléporteurs. Charles conduisit donc Hannibal jusqu'à une chambre mais resta dans le couloir pour terminer la discussion. Ce n'était pas un dortoir rempli d'élèves car Charles se disait que Hannibal avait besoin d'être seul pour cette première nuit et qu'il avait sûrement besoin de repos pour se remettre de ses émotions. C'est donc devant une chambre d'infirmerie que Charles s'était arrêté.

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