Elle avait repris ses cours et cela n'avait rien de facile bien au contraire. Jean devait s'accrocher, se concentrer, ce qui n'était pas chose aisée. Elle manquait de sommeil et son esprit était bien trop souvent occupé par autre chose que ses études. La mutante faisait de nouveau des cauchemars catastrophiques. A chaque fois c'était le même scénario, perte de contrôle, tuerie, des morts, beaucoup de morts dont des mutants de l'institut. Oui Jean avait peur et envisageait de partir avant que le pire n'arrive. Fuir avant de tuer les autres, pourtant la jeune femme n'arrivait pas à les abandonner, quelque chose la retenait à l'institut. Peut-être le respect qu'elle portait aux mutants, quoi qu'il en soit, elle avait décidé de se motiver un petit peu. Son regard était posé sur la pile de livres qui était sur son bureau de sa chambre de l'institut. Elle ne comprenait pas comment elle avait fait son compte mais il n'y avait pas le livre qu'elle cherchait. Cela la contrariait et elle vit sa lampe de chevet commencer à trembler, comme si elle était secouée par un vent imaginaire. La jeune femme souffla et son pouvoir s'apaisa.

Inutile de se laisser aller à ses sentiments car elle perdrait en partie le contrôle. Elle devrait peut-être remettre en place les barrières psychiques. La jeune rousse avait l'impression de ne faire que cela, apposer des maudites barrières dans son esprit. Jean se massa la tempe, et décida d'aller à la bibliothèque de New-York. Elle trouverait probablement un livre sur son sujet. Sûre de cette idée, la jeune télépathe et télékinésiste quitta l'institut pour se rendre à New-York même. Il faisait un temps brumeux et elle avait un drôle de pressentiment. Quelque chose qui lui soufflait de rester extrêmement prudente. Le manque de sommeil la rendait probablement extrêmement paranoïaque. Soupirant, Jean prit un bus en direction de New-York. Elle s'installa au fond et feuilleta ses notes, les cours lui plaisaient toujours autant et elle ne regrettait pas d'avoir choisi cette voie, pas le moins du monde.

Enfin elle descendit à Manhattan et pénétra dans l'immense bibliothèque. Le temps de récolter des informations et une nouvelle carte d’adhérente, elle se mit entre les rayonnages. Tout irait pu bien se passer sauf que les pensées des gens commencèrent à l'envahir. Jean se figea, ses doigts bougèrent d'eux-même et les livres se mirent à trembler avec violence. Un rayonnage entier se vida au sol, aux pieds de la mutante qui ne bougeait pas, entièrement figée. Elle ne se sentait pas bien, pas du bien du tout. Elle était entrain de perdre le contrôle, et de faire une absence par la même occasion. Papillonnant des yeux, son souffle s'emballa tandis que certains rayonnages se mirent à bouger, sa télékinésie lui échappait. Les voix devenaient de plus en plus envahissantes dans son esprit et elle roula des yeux. La mutante était comme figée sur place, finalement les tremblements des rayonnages cessèrent mais pas sa télépathie. Les gens avaient peur, croyant à un terrible tremblement de terre. S'ils avaient su qu'ils se trompaient... Jean dut s'accroupir, le souffle rauque et de la sueur fraîche coulant le long de ses omoplates.

Elle laissa son sac en bandoulière choir au sol. Elle avait froid, terriblement froid. Même son pantalon d'automne ne semblait pas réussir à la réchauffer. Lentement, la rousse se tourna la tête et crut distinguer quelqu'un. Non c'était impossible... Et pourtant elle venait de commettre la plus grande erreur de sa vie. De la chair de poule envahit sa peau et elle se demandait si elle n'était pas atteinte d'hallucination... Jean n'osait pas bouger, la bouche sèche, elle préférait rester immobile. Par peur que cela excite ses pouvoirs et qu'ils s'en prennent à une cible. C'était toujours le risque, elle était l'objet de ses pouvoirs, la puissance avait un prix, un prix insupportable si on réfléchissait trente secondes. Quelle explication donnerait Jean pour être accroupie au sol ? Aucune idée, elle avait peur, tout simplement.