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 Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]

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Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Vide
MessageSujet: Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]   Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Icon_minitimeVen 31 Mai - 0:58




La berline grise de M. Da Costa enfilait les rues de la grosse pomme avec une grâce paresseuse, sa carrosserie rutilante reflétant à merveille des images déformées d'immeubles en construction et de badauds au regard vide qui se dépêchaient de rentrer chez eux. Madison avenue, cependant, était encore loin, ce qui constituait visiblement pour Reeva Payges un argument suffisant pour justifier de relancer un débat clos plus tôt dans la journée.

"Sébastian n'aurait jamais toléré cela. Et vous le savez très bien."

Soupirant derrière le journal qu'il avait commencé à lire distraitement, Roberto rabattit le numéro du jour d'un geste sec qui fit claquer le papier, le haut de son corps surgissant tout à coup aux yeux translucides de la quadragénaire renfrognée. Sa coupe sévère, ainsi que la mise impeccable de son costume noir soulignaient la rigidité de sa personne, le froncement réprobateur de ses sourcils charbonneux avertissant quant à eux Reeva qu'elle s'aventurait sur une pente glissante. La blonde, naturellement, ne se laissa pas démonter. Excellente amie de feu Sébastian Shaw, cette membre du Club invariablement vêtue d'un tailleur gris acier avait autrefois assuré le poste de Reine Noire, avant d'être destituée de ses fonctions par le cercle intérieur lorsqu'elle franchit le cap de la quarantaine. Amère, devenue obsolète par la faute des outrages du temps, Reeva se sentait devenir précocement l'antiquité de l'organisation, le membre inutile et passé de mode que l'on ne gardait que le temps de lui trouver l'hospice adéquat. Un sentiment détestable, qui renforçait son aigreur grandissante. Toutefois toujours titulaire de sa carte de membre et dotée d’intuitions visionnaires, elle continuait d'être reçue par le Lord Impérial, qui s'efforçait de prêter une oreille attentive à ses remarques souvent chargées de rancœur. Le fait qu'elle soit une mutante capable de générer, rien qu'en criant, des ondes sonores étourdissantes, jouait également dans l'attention dont elle bénéficiait encore aujourd'hui.

"Je n'ai pas le temps pour ce genre de bavardage, Reeve. J'ai rendez-vous chez Demarchellier dans... Il jeta un œil à sa montre. ... Vingt minutes. Et j'ai horreur d'arriver après que mon invitée se soit installée. C'est la pire des impolitesses à faire à une femme."

- Non, Le corrigea l'amie du précédent Roi Noir d'un air pincée. la pire des impolitesses, c'est de prendre de haut une femme qui cherche à vous faire comprendre quelque-chose d'important. Exactement comme maintenant, Roberto. Alors cessez de vous prendre pour le maître du Monde, et laissez-moi vous ouvrir les yeux. Quelle que soit la séduisante pimbêche que vous comptez éblouir ce soir, elle souffrira que vous ayez cinq minutes de retard.

Le teint rose, un index menaçant pointé sur son voisin de banquette, Reeva Payges n'attendait visiblement qu'un geste, un mot du Brésilien pour lui sauter à la gorge. Ses iris glaciales évoquaient le regard sans concession d'une louve prête à attaquer, et Roberto savait que, si la mutante passait à l'acte, il ne pourrait pas faire grand-chose pour éviter de mourir, la cervelle réduite en bouille par de violents ultrasons. Adoptant une attitude d'écoute, il répondit d'un ton apaisant :

"Vous avez entièrement raison. Je n'aurais pas dû vous parler sur ce ton. Je vous écoute, qu'avez-vous à me dire ?"

Constatant que le trentenaire semblait d'humeur à coopérer, l'intéressée entama, d'une voix tremblante :

"Lehnsherr."

Intérieurement, le PDG grimaça, s'efforçant de conserver une expression avenante pour feindre l'intérêt.

* Oh non ! Si elle recommence à pleurer sur la mort de Shaw et ses idées de vengeance, je n'en aurai pas fini avant des heures ! Et il me reste dix grosses minutes pour retrouver Lysann ! Quelle harpie, cette bonne femme ! J'aurais dû m'en débarrasser dès que l'occasion se présentait... *

"Erik est peut-être le meurtrier de mon prédécesseur, mais c'est également et surtout un mutant extrêmement puissant. Du peu de temps qu'il a passé au sein du Club, j'en suis venu à la conclusion qu'il incarnait un élément-clef pour notre réussite future. Et non un homme à abattre au simple nom du Talion."

- Vous dites ça avec tellement de suffisance ! Et pendant que vous pourriez donner la chasse à ce tueur, que faites-vous ? Vous investissez ! Dans quoi ? Pourquoi ? Personne ne le sait. Vous refusez d'en parler, évidemment. « Monsieur Da Costa a un plan, et c'est tout ce qui compte. » On jurerait que vous avez lavé le cerveau de tout le cerce intérieur. S'énerva Reeva en imitant la voix obséquieuse d'un anonyme membre du Club.

Pendant ce débat stérile, la berline s'insinua dans la quatre-vingt cinquième rue Est, la nuit approchant. Huit heures vingt s'affichèrent sur le cadran de la montre de Roberto, lequel crut voir un décompte réglé sur six cent secondes apparaître devant ses prunelles. Papillonnant, il se frotta brièvement les paupières, chassant du même coup cette hallucination.


"Pardonnez-moi si je vous ennuie..." Lança d'un timbre grinçant comme une vielle porte de prison sa vis-à-vis, qui comprit qu'une fois de plus, on ne l'avait pas écoutée le moins du monde.

- Nullement, très chère. Mais j'ai bien peur que le décalage horaire n'en vienne à m'user... Les voyages incessants entre Rio, New-York, Moscou... Et j'en passe, me font vivre à un rythme très déstabilisant. Enfin ! Au moins, je dispose d'un moyen de transport plus sûr et efficace qu'aucun avion long courrier.

Alors que Reeva s'apprêtait manifestement à lâcher une nouvelle remarque acerbe sur cette allusion à peine voilée au Roi Rouge, leur véhicule se gara délicatement devant la façade bien éclairée d'un restaurant au décor moderne, et qui bénéficiait de son propre service d'ordre. Deux hommes, notamment, se chargeaient de filtrer les entrées, une liste d'invités se trouvant à leur disposition sur un calepin ouvragé.

Prenant son interlocutrice de vitesse, le Lord Impérial fit claquer deux bises sur les joues de la quadragénaire, posant une main chaleureuse sur son épaule.


"Je crois que c'est ici que nous allons nous quitter, ma chère Reeva. Francis chargera de vous raccompagner à l'adresse de votre choix (n'hésitez pas à bien articuler, quand vous vous adresserez à lui : il est Français)." Glissa sur le ton de la confidence le businessman sud-américain, avant de s'extraire avec élégance de la voiture.

Refermant d'une main experte sa veste, il poussa la portière arrière, tapota affectueusement l'aile de la berline et la regarda s'éloigner avec un léger sourire satisfait. Pivotant sur ses talons, il se présenta innocemment à l'entrée de chez Demarchellier, n'articulant pas un son. Comme partout où il se montrait, l'hôte de marque fut aussitôt reconnu, et convié à aller prendre place à une table mise à l'écart du reste de la salle. Idéalement éclairée, loin des oreilles indiscrètes et des gêneurs, elle était réservée aux clients que le propriétaire souhaitait combler. Verres en cristal, décoration composée de fleurs fraîches, et couverts en argent : tout concordait pour laisser une bonne impression aux bénéficiaires de cette attention toute particulière. Vérifiant l'heure une dernière fois, le mutant rasé de près et sentant l'eau de Cologne constata qu'il n'avait pas été précédé de son invitée, un bon point selon lui. Reeva n'aurait donc pas à subir les conséquences de son babillage improductif.

Ordonnant qu'on leur serve une bouteille de Mondeuse en guise d'apéritif, le Lord Impérial eut une pensée pour son journal, resté à l'arrière de la berline, et qui finirait sûrement déchiré de frustration par une certaine femme mariée agacée de e plus être le centre d'attention. Amusé par cette idée, il prit place à la table lui étant réservé, choisissant comme de bien entendu la position lui donnant pour champs de vision l'entrée du restaurant. Baladant un regard vaguement appréciateur sur la salle, il laissa ses yeux détailler les chaises en bois sombre, probablement cirées une fois par semaine et qui luisaient sous l'éclairage délicat du plafond ; les murs aux tons chauds, et ornés de répliques de peintures impressionnistes célèbres ; les serveurs aux tenues impeccables qui s'affairaient silencieusement dans une salle exceptionnellement vide ; et la moquette recouvrant le sol. C'est en apercevant du mouvement du côté de l'entrée que le trentenaire réalisa que son invitée venait d'arriver.

En fait, Lysann Monroe se trouvait être la seule personne à pouvoir entrer dans ce restaurant ce soir-là, M. Da Costa ayant « insisté » pour que le propriétaire refuse toute autre réservation à cette date. Le Club des damnés ne pouvait pas vraiment se payer le luxe de voir une discussion d'ordre interne tomber dans les oreilles d'autres clients ; quant aux employés de l'établissement, ils avaient été triés sur le volet et ne s'attarderaient donc pas plus que de raison dans les parages de la table. De cette manière, les deux adultes converseraient en toute tranquillité, au cours de ce repas.


"Mademoiselle Monroe ! Je vous en prie, venez donc me rejoindre ! " Accueillit Roberto avec un étincelant sourire.

Se levant pour aller à la rencontre de la jolie blonde, il laissa un serveur débarrasser la demoiselle de ses effets superflus, se réservant le privilège de tirer à Lysann sa chaise. Les bonnes manières mettaient toujours dans de bonnes dispositions un interlocuteur... Ou, en l’occurrence, une interlocutrice. Une fois tous deux assis, il put reprendre la parole d'un ton chaleureux.


" Bien ! Vous me voyez ravi que vous ayez accepté d'honorer mon invitation à dîner. Avec tous les hommes qui vous tournent autour, je n'étais pas certain de réussir à capter votre attention ! Nous allons donc pouvoir aborder plusieurs petites choses qui me tiennent à cœur... Mais, pour commencer, je pense qu'il serait préférable que nous commandions. J'ai déjà choisi une bouteille de vin rouge (Yougoslave) de 65 pour ouvrir le repas, mais si vous n'êtes pas aussi amatrice de vin rouge que moi, sentez-vous libre de commander un apéritif à votre goût. "

Surgissant de nulle part, deux serveurs s'approchèrent. Le premier déposa deux verres à large col, qu'il remplit à demi d'un geste adroit avec un liquide grenat d’où s'élevait des senteurs de framboise et de violette ; le second livra aux deux invités la carte des vins et le menu. Dans une parfaite synchronisation, les deux serveurs s'assurèrent qu'ils avaient donné entière satisfaction au tandem, puis retournèrent en cuisine afin que chacun puisse réfléchir à sa commande.
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MessageSujet: Re: Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]   Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Icon_minitimeVen 31 Mai - 2:30










Bonne chaire et discussions de bureau

Roberto φ Lysann


Lysann avait rendez-vous avec Roberto Da Costa dans un restaurent chic de New-York. Étant son supérieur, Lysann n'avait pas d'autre choix que d'accepter son invitation. Toutefois, elle le faisait par plaisir, non par devoir. Après tout, Roberto était un très bel homme, et quoi de plus plaisant qu'un souper en agréable compagnie? Elle avait beau être ambitieuse, elle n'avait absolument rien contre cet homme, bien au contraire. Elle espérait - car contrairement à ce qu'on croit, elle n'est pas qu'une peste-, qu'un jour, elle pourrait gérer le club à ses côtés, ou à tout le moins, lui succéder. Elle se demandait d'ailleurs la raison du rendez-vous, même si elle en avait une vague idée. Son petit doigt lui disait qu'Emma Frost devait être derrière cela.

Quoiqu'il en soit, Lysann mit une de ses plus belles robes de soirée - rien de trop vulgaire, bien au contraire. La-dite robe lui arrivait d'un coté à la chevillle, tandis que de l'autre, elle était fendue jusqu'à la mi-cuisse. Elle n'avait qu'une bretelle et était d'un joli blanc. Elle avait agrémenter le tout avec une large ceinture argent et un collier bleu. Elle mit ses escarpins, prit son sac à main et sa veste en fourrure, puis demanda à son chauffeur de la conduire au restaurent.

Une fois arrivée, elle put constater que l'endroit était vide. Il n'y avait aucun client. Pas étonnant lorsqu'on savait qui était Roberto Da Costa. Elle savait qu'il avait demandé à avoir l'endroit pour lui, ce qui donnait encore davantage une idée à la jeune avocate sur le sujet de leur discussion. Elle n'avait pas peur, car elle savait qu'elle n'avait rien fait de mal ni rien qu'il pourrait désapprouver. Bien au contraire, elle était une membre exemplaire du club et était très estimée, malgré son caractère. Lorsqu'elle fut dans la salle, elle remarqua Roberto dans le fond, assis à leur table. Ce dernier se leva et s'adressa à elle.

"Mademoiselle Monroe ! Je vous en prie, venez donc me rejoindre ! "

Lysann rendit son sourire à son supérieur lorsqu'il l'acceuillit si chaleureusement. Il s'était levé afin de venir à sa rencontre, tandis qu'un employé prenait sa veste. Elle la lui tendit et regarda Roberto, qui prit la peine de tirer la chaise à la jeune avocate. Cette dernière lui lanca un sourire charmeur et, d'un regard pétillant, lui adressa ses salutations les plus distinguée.


- Bonsoir Mr. Da Costa, je vous en prie, appelez moi Lysann.

Lysann prit place sur la chaise tendue par son supérieur, puis elle regarda ce dernier prendre sa place. Par la suite, elle lui sourit et attendit poliment qu'il s'adresse à elle en premier, ce qu'il ne tarda pas à faire.

" Bien ! Vous me voyez ravi que vous ayez accepté d'honorer mon invitation à dîner. Avec tous les hommes qui vous tournent autour, je n'étais pas certain de réussir à capter votre attention ! Nous allons donc pouvoir aborder plusieurs petites choses qui me tiennent à cœur... Mais, pour commencer, je pense qu'il serait préférable que nous commandions. J'ai déjà choisi une bouteille de vin rouge (Yougoslave) de 65 pour ouvrir le repas, mais si vous n'êtes pas aussi amatrice de vin rouge que moi, sentez-vous libre de commander un apéritif à votre goût. "

Lysann écouta poliment le chef du Hellfire club parler. Elle lui sourit et lorsqu'il lui dit le vin qu'il avait commandé, elle acquiesca pour donner son approbation. Lysann ne s'y connaissait pas trop en vin, mais elle adorait en boire. Si Roberto avait commandé celui-là, c'est qu'il devait être bon et elle avait déjà hâte d'en juger par elle-même. Lorsque les deux serveurs approchèrent, elle attendit patiemment qu'ils remplissent leurs coupes, puis regarda Roberto en lui faisant un sourire enjoleur, comme elle seule savait les faire.

- Je vous en prie monsieur Da Costa, tout le plaisir est pour moi. Je suis plus qu'honorée que le Chef du club veuille s'entretenir avec moi lors d'un souper dans un des plus fameux restaurent de la ville. Vous avez tout à fait raison d'ailleurs, commençons par commander puis nous pourrons discuter à loisir durant le repas.

Elle lui sourit, puis prit quelques minutes pour regarder le menu. Heureusement, Lysann était connue pour sa rapidité lorsqu'elle avait des choix à faire, et cela s'appliquait même pour quelque chose d'aussi banale qu'un repas. Les serveurs revinrent et Lysann passa sa commande, pour ensuite attendre patiemment que son supérieur fasse de même. Par la suite, elle s'adressa de nouveau à lui, afin d'engager la conversation. Elle savait qu'il voyageait beaucoup, elle se dit donc que cela pourrait être un bon sujet de départ.

- Dites moi Mr. Da Costa, comment allez-vous? J'ai su que vous voyagiez beaucoup. Tous ces voyages doivent vous épuiser! Dites-moi, comment supoortez-vous tous les décalages horaires?



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MessageSujet: Re: Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]   Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Icon_minitimeDim 2 Juin - 13:44


* Aaaaah... Depuis le temps que j'attendais ça. Dîner dans le calme, en charmante compagnie, dans un bon restaurant, et en profitant d'un cadre idyllique... Que demander de plus ? * Savoura le Roi Noir du Club en relâchant la tension qu'il avait accumulée au cours de la semaine.

De sa main gauche, Roberto caressa l'ornement sobre de la chevalière qu'il portait au majeur droit. Son université avait tenu à la lui offrir à sa remise de diplôme, comme si elle avait voulu rappeler au monde entier que ce jeune Brésilien, devenu Lord Impérial, sortait bien d'un établissement certes réputé, mais d'Amérique du sud. Sa séduisante invitée aux yeux turquoises, éblouissante dans sa robe d'un blanc éclatant, lui avait déjà offert plusieurs sourires parmi les plus étourdissants que le trentenaire ait eus la chance de recevoir. Aiguillonné par ce début de soirée prometteur, le businessman brun réceptionna le menu qu'on lui tendait d'une main souple, son champs de vision se focalisant autour de l'avocate qui partageait sa table.


* Une musique de fond parfairerait tellement bien cette soirée... Un discret morceau de jazz, avec un saxophone langoureux... Ou alors un solo de piano rythmé par une batterie sèche. * Se plut à imaginer l'homme d'affaire, qui avait obstinément refusé qu'une troupe de musiciens se produise dans le restaurant pour la nuit.

Tenté par nombre des mets proposés à la carte, Da Costa hésita longuement entre d'appétissantes papillotes de cabillaud à la sauce vanille (un mélange sucré-salé aussi surprenant qu'attirant) et un filet de bœuf en croûte aux champignons (qui s’accommodait bien mieux au vin rouge). Succombant à son péché-mignon, il opta finalement pour les papillotes, prévoyant mentalement de commander une bonne bouteille de vin blanc (du Somontano, sans doute) pour l'agrémenter. Leur commande passés, les clients se retrouvèrent en tête-à-tête pour de bon. Roberto, face à la salle, devinait en arrière-plan le mouvement des noctambules dans la rue et apercevait les déambulations nerveuses des employés. Le sud-américain avait laissé à Lysann la place faisant dos au restaurant, de sorte qu'il soit la seule chose qu'elle ait à regarder, assise dans sa position. Une manière comme une autre de se mettre subtilement en valeur.


" Hé bien, je mentirais en prétendant ne pas être affecté par le décalage horaire, c'est évident... "Entama modestement le PDG brun pour répondre à son invitée mutante, en se demandant fugitivement si ses cernes étaient si voyantes.

" Cependant, je caresse l'espoir fou de m'y habituer, à force. En attendant, il me reste mon fidèle allié : le café ! Et puis, de toute façon, chaque chose a ses avantages et ses inconvénients. Passer son temps à voyager autour du globe ne peut constamment être une partie de plaisir, n'est-ce pas ? Tenez, pas plus tard qu'hier, je me trouvais à Wenshan, dans la province du Yunnan... "

Coupé en plein élan, l'orateur s'interrompit, prenant conscience de ce qu'il était en train de faire. Amener sur le tapis son bref passage en Chine ne figurait pas dans ses idées de sujets de conversation initiales. En fait, Lysann n'aurait même jamais dû entendre parler de Wenshan. Refermant lentement, presque avec méfiance, la main qu'il venait de tendre vers sa voisine de table, le Lord Impérial détourna momentanément le regard, le temps de se sourire à lui-même, avant de revenir vers l'avocate. Fronçant faussement les sourcils comme s'il voulait réprimander la jeune femme, Da Costa déclara d'un timbre amusé :

" Vous êtes une femme à qui on a facilement envie de se confier, Lysann... C'est un don appréciable. Et qui peut faire de vous une membre très utile à notre groupe. Mais cela vous rend également... dangereuse. Pour moi. Qui sait quels genres de secrets vous pourriez me pousser à vous révéler ? Demanda-t-il sous forme de question rhétorique, tout en demeurant confiant dans sa capacité à garder les idées claires. Néanmoins moins serein, le Roi Noir fit luire son verre de vin rouge à la lumière, admirant avec nostalgie la teinte sanguine que le liquide prenait, et qui lui rappela le passé. D'autant plus que je n'ai encore rien bu... De l'alcool ou de vous, qu'est-ce qui me délierait le plus la langue ? Difficile à dire. "

Décidant soudainement qu'il lui fallait arrêter de parler pour ne rien dire, le leader des damnés leva son verre, portant un toast afin de lancer officiellement le début du souper. D'un charmant sourire, il renchérit, s'inspirant de ses égarements précédents :

" Aux femmes ! Et à leur incomparable beauté ! "

Une note claire et pure vibra dans l'air lorsqu'ils trinquèrent en entrechoquant gentiment leurs verres.
S'imprégnant des arômes capiteux du Mondeuse, Roberto prit le temps d'isoler les notes fruitées du vin rouge que l'âge avait bonifié, avant de laisser couler l'alcool dans sa gorge, concluant ce festival de sensations gustatives par l'amertume électrisante de l'éthanol.


* J'aurais pu m'aventurer à prendre une cuvée un peu plus vieille... Mais celle-ci reste très agréable en bouche. * Jugea-t-il en reposant son verre, résistant à l'envie gourmande qu'il avait de siroter sa coupe d'une traite. L'attente rendait le vin (comme nombre d'autres choses) plus savoureux.

" Bien. Vous avez eu la courtoisie de lancer la discussion en me faisant parler de moi, mais nous savons tous les deux que je suis loin d'être le seul à avoir une vie passionnante ici. Parlons plutôt de vous, Lysann. Vingt-six ans, entrée en faculté de Droit alors que la plupart des filles de votre âge occupaient encore les bancs du lycée, et aujourd'hui avocate renommée du barreau de New-York ! C'est un très beau parcours, surtout quand on sait quels a-priori les hommes ont des femmes qui exercent le métier de juriste, même de nos jours. Le changement des mentalités est un processus si ridiculement long... Mais vous devez en savoir quelque-chose, n'est-ce pas ? "
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MessageSujet: Re: Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]   Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Icon_minitimeDim 2 Juin - 16:46










Bonne chaire et discussions de bureau

Roberto φ Lysann



" Hé bien, je mentirais en prétendant ne pas être affecté par le décalage horaire, c'est évident... Cependant, je caresse l'espoir fou de m'y habituer, à force. En attendant, il me reste mon fidèle allié : le café ! Et puis, de toute façon, chaque chose a ses avantages et ses inconvénients. Passer son temps à voyager autour du globe ne peut constamment être une partie de plaisir, n'est-ce pas ? Tenez, pas plus tard qu'hier, je me trouvais à Wenshan, dans la province du Yunnan... "

Lysann écoutait son supérieur parler du décalage horaire et de ses voyages avec attention. Elle fut surprise d'apprendre qu'il avait voyagé en Chine récemment, mais sans plus. Elle-même n'ayant que très peu voyager, préférant se lancer corps et âme dans le travail, enviait un peu Roberto de voyager autant POUR le travail. Ca devait vraiment être intéressant. Un jour, peut-être, elle voyagerait, mais pour le moment, elle était trop carriériste pour ca. Elle prit une gorgée de vin puis, avant qu'elle puisse parler, Roberto lui reparla.

" Vous êtes une femme à qui on a facilement envie de se confier, Lysann... C'est un don appréciable. Et qui peut faire de vous une membre très utile à notre groupe. Mais cela vous rend également... dangereuse. Pour moi. Qui sait quels genres de secrets vous pourriez me pousser à vous révéler ? . D'autant plus que je n'ai encore rien bu... De l'alcool ou de vous, qu'est-ce qui me délierait le plus la langue ? Difficile à dire. "

Lorsqu'il avait commencé à parler de son voyage en Chine, il s'était soudainement interrompu, fermant la main qu'il avait tendu vers elle. Apparemment, Lysann avait réussi à lui faire dire quelque chose qu'il ne fallait pas. Sans doute son voyage en Chine. Pourtant, ce n'était pas fait exprès. Pour une fois qu'elle parlait sans vouloir obtenir quelque chose de l'autre personne, il faut que ca se produire malgré tout. Il lui reparla après un moment, et cela fit sourire Lysann. Il lui disait qu'il était facile de se confier à elle, ce qui la rendait utile au club, mais aussi dangereuse. Elle prenait tout ce babillage pour un compliment, et après un moment, elle s'adressa à son supérieur afin de lui répondre.


- Je suis avocate, Mr Da Costa, c'est mon travail de faire en sorte que mes clients se confient à moi, ca me permet de mieux les représenter. Mais je vous demande pardon, le but de ma question n'était pas de vos sous-tirer quelconques informations, c'était uniquement pour faire la conversation de façon plus originale que de parler du temps qu'il fait.

La dernière réplique de Lysann avait été dite d'un ton amusé, afin de montrer à son supérieur qu'elle n'allait rien dire sur quoique se soit, qu'elle n'était pas une menace pour lui, en rien. Puis, il leva sa coupe de vin pour poster un toast aux femmes et à leur beauté. Lysann fit de même et les verres s'entrechoquèrent, puis Lysann prit une nouvelle gorgée de vin. Elle sourit à Roberto et lorsque celui-ci reparla, elle l'écouta avec attention, en se demandant ce qu'il allait dire.

" Bien. Vous avez eu la courtoisie de lancer la discussion en me faisant parler de moi, mais nous savons tous les deux que je suis loin d'être le seul à avoir une vie passionnante ici. Parlons plutôt de vous, Lysann. Vingt-six ans, entrée en faculté de Droit alors que la plupart des filles de votre âge occupaient encore les bancs du lycée, et aujourd'hui avocate renommée du barreau de New-York ! C'est un très beau parcours, surtout quand on sait quels a-priori les hommes ont des femmes qui exercent le métier de juriste, même de nos jours. Le changement des mentalités est un processus si ridiculement long... Mais vous devez en savoir quelque-chose, n'est-ce pas ? "

Il avait parlé d'elle, de ses ''exploits'' scolaires, car elle avait finit le lycée plus tôt que les autres. Elle n'avait pas tant de mérite, elle était simplement douée à l'école. Pourtant, venant de la part du dirigeant du club, ce qu'il disait la remplissait d'une sorte de fierté. Il est vrai que très peu de gens, surtout de femmes, auraient pu se rendre aussi loin qu'elle en si peu de temps, mais Lysann était déterminée, et avait travaillé très fort pour se rendre là où elle était. Il la questionna ensuite sur le changement des mentalités et Lysann lui répondit poliment.


- Effectivement, il faut savoir prendre sa place, car personne ne le fera pour nous. Heureusement, je suis assez déterminée pour avoir ce que je veux et je me suis battue pour me faire respecter dans mon domaine. Après avoir gagné bon nombres de cas contre des hommes, ma réputation ne fut plus à faire. Je trouve simplement dommage que, pour faire sa place auprès d'hommes, une femme doit devenir plus retord qu'eux afin de se faire respecter.

Lysann sourit à Roberto et prit une nouvelle gorgée de vin. Elle ignorait vers où s'en allait ce souper, mais elle était curieuse de savoir. Étrangement, lorsqu'elle était avec les gens du club, à quelques exceptions près, elle était plus sympathique qu'avec les gens en général. après un moment, elle s'adressa de nouveau à Roberto. d'un ton léger et amusé, puis lui fit un sourire enjoleur.

- Dites-moi, Mr. Da Costa, de quoi pourrais-je vous parler, qui soit aussi intéressant pour vous que pour moi, et qui ne vous ferait pas vous confier à moi sur des sujets confidentiels?



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MessageSujet: Re: Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]   Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Icon_minitimeMar 4 Juin - 18:07


Le dîner se déroulait tranquillement, pour le moment. Très à l'aise dans son rôle d'hôte aimable et discrètement flatteur, Roberto fit de son mieux pour mettre en confiance Lysann, aidé en cela par le fait que la jeune femme lui accordait de base une certaine estime due à son rang, et qu'ils se trouvaient tous deux dans un lieu incitant à la détente. L'éclairage tamisé diffusait ses couleurs chaudes tout autour de la salle du restaurant, le vin rouge se chargeait d'émousser négligemment les sens de ses consommateurs, le lointain écho de la circulation New-yorkaise meublait chaque silence de ses sonorités à la fois familières et changeantes... Tout concordait à créer un climat propice aux confidences et autres petites indiscrétions.


- Je trouve simplement dommage que, pour faire sa place auprès d'hommes, une femme doit devenir plus retord qu'eux afin de se faire respecter.

Cette conclusion confirma les premiers soupçons qu'avait nourris Roberto à l'égard de l'avocate blonde. Dissimulant l'éclat pétillant de son regard en baissant les yeux vers son verre (qu'il saisit au col, sa main droite formant une coupe lovée autour du récipient), le PDG de Da Costa International ne jugea pas utile d'émettre de commentaires. Justement parce que l'opinion émis par Lysann Monroe reflétait très exactement ce qu'il voulait voir devenir la politique générale du Club des damnés.

* Tout à fait, ma chère... Soyez retord. Soyez fourbe. Manipulatrice. Séduisez, puis trahissez. C'est de cette manière que les femmes du Club ont toujours agi, et c'est grâce à elles que notre organisation est aujourd'hui aussi puissante. *

S'octroyant une gorgée du délicieux nectar qu'on lui avait servi, le trentenaire Brésilien apposa un index songeur devant ses lèvres, sondant les pupilles cristallines de sa séduisante invitée tout en jouant à essayer de deviner quelle serait sa prochaine question. Intelligente, perspicace et enjôleuse comme elle l'était, Lysann allait certainement tenter d'en apprendre plus sur cette histoire de Wenshan. Une mutante ambitieuse comme elle ne résisterait pas à la tentation d'arracher quelques détails sur ce qui ressemblait fortement à un dossier secret, pour ensuite monnayer ses informations contre de l'avancement... Ou l'utiliser à ses propres fins. La juriste possédait les moyens de ses ambitions.

* Sauf que vous vous fatiguerez pour rien, ma belle... Vous pourrez me sourire tant que vous le voudrez, me flatter, me promettre monts et merveilles, je ne vous confierai rien. * Songea le Lord Impérial, plus qu'habitué à faire de la rétention d'informations depuis le temps qu'il fréquentait une télépathe du niveau de la Reine Blanche.

Quelle ne fut donc pas sa surprise d'entendre la demoiselle à la robe blanche proposer de changer de sujet, afin qu'ils puissent tous deux discuter sans risquer de laisser échapper par inadvertance un élément censé rester tu. Décidément futée, Lysann avait probablement senti que la bataille s'annoncerait serrée si elle tentait dès maintenant de faire parler Roberto. Avec une bonne volonté inhabituelle pour un homme fréquentant des requins de la finance à longueur de journée, la mutante membre des damnés abandonna d'elle-même une piste prometteuse, offrant à Da Costa sur un plateau une chance d'entrer dans le vif du sujet. Ce que le sud-américain brun comptait effectivement faire... À son rythme.

Buvant une longue lampée de Mondeuse (Diable ! Ce vin se révélait décidément savoureux), le Roi Noir croisa les doigts après avoir reposé son verre, posant devant lui ses mains ainsi jointes. D'une voix veloutée, profitant que le restaurant soit désert, il suggéra :


" Pourquoi ne pas parler de ce qui nous différencie d'eux, hum ? De la première fois où vos pouvoirs se sont manifestés ? Vous m'avez l'air d'être une femme particulièrement fascinante, Lysann, et j'ai très envie d'apprendre à vous connaître plus amplement. Étant comme vous.... Étant différent, je sais ce que ça fait de se découvrir mutant alors que l'on ne s'y attendait pas, que rien ne nous y préparait. Et je pense que la façon dont notre première fois s'est déroulée conditionne énormément de choses. J'aime apprendre de quelle manière les facultés d'un membre du Club lui sont apparues... Souvent, cette anecdote me permet de comprendre en profondeur l'intéressé. Cette journée où tout bascule, où votre monde est bousculé, est comme le premier point de la trajectoire de votre vie ! "

Passionné par ce qu'il racontait, l'orateur s'interrompit. Sa poitrine se soulevait à une vitesse légèrement supérieure à la normale, résultat inévitable de son émotion. Réalisant à quel point il avait été pénétré par son sujet, Roberto prit le temps de se calmer. Joignant l'extrémité de ses doigts pour former une pyramide, il plissa les lèvres, songeant en apparté que le vin rouge devait commencer à lui jouer des tours.

" Je sais qu'il n'est pas forcément facile de parler de ça... C'est se mettre un peu à nu que de me raconter cette épisode de votre vie... Alors, pour égaliser les scores, je vais en faire de même. "

Tête baissée, Roberto s'immergea dans son passé, retrouvant avec une clarté limpide les mille et un détails de la scène qu'il s'apprêtait à évoquer. Tout se passait comme s'il avait remonté le Temps, et que les mêmes événements se déroulaient actuellement devant lui. Avec une voix beaucoup moins joyeuse, plus neutre, le trentenaire revenu à son enfance narra :

" J'avais treize ans, et pour moi, la journée a commencé comme n'importe quelle autre journée. Levé à huit heures, parti pour aller en cours, je m'étais laissé embarquer dans un tournoi de football par quelques amis du quartier. Rio de Janeiro possède d’innombrables ruelles, où les gamins ratant l'école comme nous pouvions taper dans un ballon sans être vus. J'avais l'habitude de faire l'école buissonnière au moins une fois par semaine, et ce jour-là, je me sentais... Incroyablement en forme. Débordant d'énergie, en fait. J'avais envie de courir partout, la seule idée d'aller m'asseoir sur un banc toute la journée me parut absurde. À ce moment, mes facultés s'étaient déjà éveillées, mais je ne m'en rendis pas compte. Mon corps assimilait déjà les rayons du Soleil, alimentant mes muscles, chaque fibre de mon être, avec un surplus de vitamines... Je me serais cru invincible !

Le tournoi débuta, et immédiatement, mes camarades se rendirent compte que j'étais dans un bon jour. Je dribblais tous ceux qui essayaient de me voler le ballon, courant plus vite que les meilleurs sprinteurs du groupe et tirant avec une précision surréaliste... Pour un gosse comme moi, c'était un rêve éveillé ! Sauf, évidemment, que certains m'accusèrent de tricher. Et plus je contestais leurs accusations, plus ils s'acharnaient. De « tricheur », je fus traité de «filho de puta », de «bastardo »... Deux garçons, âgés de quinze et seize ans, me crachèrent au visage, et ce fut plus que je ne pouvais en supporter. La colère m'a fait voir rouge, et je me suis précipité sur eux, avec l'idée de les frapper, de les marteler de coups de poings. Sauf que ce n'est pas exactement ce qui s'est produit. À peine m'étais-je élancé pour les rejoindre que je traversais toute la longueur de terrain me séparant de ces deux imbéciles. J'avais couru aussi vite qu'une voiture lancée à pleine vitesse ! Sans chercher à comprendre, je fis partir un poing vers le plus proche de mes adversaire... Qui décolla du sol, emportant avec lui son acolyte. Les deux gamins atterrirent lourdement par terre, à la suite d'un vol plané, et ne se relevèrent pas. Mon coup leur avait fait l'effet d'une collision avec un trente-six tonnes !"


Concluant son récit par une gorgée (la dernière, malheureusement) de vin rouge, le Lord Impérial se tut, invitant tacitement Lysann à lui faire partager sa propre expérience. Lorsque l'empoisonneuse eut fini, avec un timing forçant le respect, les serveurs apportèrent la commande de leurs seuls clients de la soirée. Déposant les papillotes fumantes assorties d'une jardinière de légumes, ils prirent acte de la demande de vin blanc du PDG, ramenant en cuisine le Mondeuse vide en échange d'une bouteille de leur meilleur Somontano. Dépliant sa serviette, Roberto jugea qu'un repas chaud devait se savourer tel quel, sans qu'on le laisse refroidir. Ne retardant donc pas plus le moment du repas, il souhaita à sa vis-à-vis bon appétit, puis ouvrit sa papillote d'un air gourmand.

Entre deux délicieuses bouchées, le trentenaire relança la conversation, aiguillonnant l'échange de paroles vers le sujet qu'il désirait aborder.


" Dites-moi, Lysann... Vous êtes des nôtres depuis un peu plus de six ans, non ? Vous avons donc entendu parler d'Erik Lehnsherr ? Qu'est-ce que vous pensez de cet homme ? Et de sa Confrérie ? "
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MessageSujet: Re: Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe]   Bonne chaire et discussions de bureau [PV Lysann Monroe] Icon_minitimeVen 7 Juin - 3:31










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Roberto φ Lysann




Lorsque Lysann dit à Roberto qu'elle trouvait dommage que les femmes aient besoin d'être plus retord qu'un homme pour se faire une place, ce dernier baissa les yeux vers son verre en silence. Il but une gorgée et ensuite regarda Lysann dans les yeux. Elle soutint son regard, tout en gardant le sourire. Elle se demandait bien ce à quoi il pouvait penser. Après un moment, Lys proposa le changement de sujet et crut voir de la surprise dans le regard du lord impérial. Apparemment, il s'attendait au contraire, ce qui n'était pas vraiment étonnant.

" Pourquoi ne pas parler de ce qui nous différencie d'eux, hum ? De la première fois où vos pouvoirs se sont manifestés ? Vous m'avez l'air d'être une femme particulièrement fascinante, Lysann, et j'ai très envie d'apprendre à vous connaître plus amplement. Étant comme vous.... Étant différent, je sais ce que ça fait de se découvrir mutant alors que l'on ne s'y attendait pas, que rien ne nous y préparait. Et je pense que la façon dont notre première fois s'est déroulée conditionne énormément de choses. J'aime apprendre de quelle manière les facultés d'un membre du Club lui sont apparues... Souvent, cette anecdote me permet de comprendre en profondeur l'intéressé. Cette journée où tout bascule, où votre monde est bousculé, est comme le premier point de la trajectoire de votre vie ! "

La jeune femme écouta attentivement les paroles de Roberto. Il voulait qu'elle lui raconter comment sont apparues ses pouvoirs, ce genre de choses. On voyait que le sujet le passionnait, car lorsqu'il fit une pause, ce fut pour respirer et se calmer. Lysann sourit d'amusement. S'il aimait apprendre comment les dons des membres étaient apparus, il adorerait son histoire à elle. Toutefois, avant qu'elle ait pu en parler, il lui reparla.

" Je sais qu'il n'est pas forcément facile de parler de ça... C'est se mettre un peu à nu que de me raconter cette épisode de votre vie... Alors, pour égaliser les scores, je vais en faire de même. "

Lysann haussa légèrement un sourcil, ne trouvant pas du tout difficile de parler de la première fois qu'elle découvrit son pouvoir. Néanmoins, comme elle ne voulait pas interrompre Roberto, elle sourit et le laissa raconter sa propre histoire d'abord.

" J'avais treize ans, et pour moi, la journée a commencé comme n'importe quelle autre journée. Levé à huit heures, parti pour aller en cours, je m'étais laissé embarquer dans un tournoi de football par quelques amis du quartier. Rio de Janeiro possède d’innombrables ruelles, où les gamins ratant l'école comme nous pouvions taper dans un ballon sans être vus. J'avais l'habitude de faire l'école buissonnière au moins une fois par semaine, et ce jour-là, je me sentais... Incroyablement en forme. Débordant d'énergie, en fait. J'avais envie de courir partout, la seule idée d'aller m'asseoir sur un banc toute la journée me parut absurde. À ce moment, mes facultés s'étaient déjà éveillées, mais je ne m'en rendis pas compte. Mon corps assimilait déjà les rayons du Soleil, alimentant mes muscles, chaque fibre de mon être, avec un surplus de vitamines... Je me serais cru invincible ! Le tournoi débuta, et immédiatement, mes camarades se rendirent compte que j'étais dans un bon jour. Je dribblais tous ceux qui essayaient de me voler le ballon, courant plus vite que les meilleurs sprinteurs du groupe et tirant avec une précision surréaliste... Pour un gosse comme moi, c'était un rêve éveillé ! Sauf, évidemment, que certains m'accusèrent de tricher. Et plus je contestais leurs accusations, plus ils s'acharnaient. De « tricheur », je fus traité de «filho de puta », de «bastardo »... Deux garçons, âgés de quinze et seize ans, me crachèrent au visage, et ce fut plus que je ne pouvais en supporter. La colère m'a fait voir rouge, et je me suis précipité sur eux, avec l'idée de les frapper, de les marteler de coups de poings. Sauf que ce n'est pas exactement ce qui s'est produit. À peine m'étais-je élancé pour les rejoindre que je traversais toute la longueur de terrain me séparant de ces deux imbéciles. J'avais couru aussi vite qu'une voiture lancée à pleine vitesse ! Sans chercher à comprendre, je fis partir un poing vers le plus proche de mes adversaire... Qui décolla du sol, emportant avec lui son acolyte. Les deux gamins atterrirent lourdement par terre, à la suite d'un vol plané, et ne se relevèrent pas. Mon coup leur avait fait l'effet d'une collision avec un trente-six tonnes !"

La tête de Roberto était baissé, son ton était neutre, moins jovial. Il narra alors comment il avait découvert son pouvoir et Lysann l'écouta, absorbée totalement par ce qui lui disait. A la fin, il prit la dernière gorgée de vin de sa coupe et Lysann prit une grande respiration. Malgré ce que les gens pensaient d'elle, l'histoire de Roberto l'a toucha pendant quelques secondes. Par la suite, elle prit elle aussi la dernière gorgée de sa coupe et regarda Roberto. Après un court instant, elle prit à son tour la parole afin de raconter sa propre histoire.


- J'ai toujours su que j'allais développer un don, puisque mes parents en avaient tous les deux. J'attendais donc avec impatience le jour où cela arriverait. Comme vous savez, ma famille est membre du club depuis qu'il existe, donc j'ai toujours grandis dans cette optique. J'ai su que j'avais ma mutation vers l'âge de 13 ou 14 ans environ. Ma famille n'était pas à la maison ce jour là, hormis ma soeur et les domestiques. J'en avais donc profiter pour inviter le garçon que je fréquentais depuis peu, qui avait quelques années de plus que moi. Je m'étais dis qu'il serait sans doute impressionné de voir tout ce que ma famille possédait. Une fois arrivée chez moi, ma soeur nous suivit partout et comme elle était vraiment agacante, nous avions finis par nous enfermer dans ma chambre, seul endroit où je pouvais avoir la paix et mettre le verrou, l'empêchant ainsi d'entrer. Pour couvrir ses paroles, j'avais mis de la musique assez forte. Je me souviens qu'ensuite, le garçon en question avait commencé à m'embrasser. J'entrais dans l'adolescence, mes hormones commencaient à se libérer, et après un moment, il se fit plus insistant, mais je n'ai plus voulu. Il a tenté de me forcer, et c'est là que mon don apparut. Il avait comprit et n'allait pas plus loin, cependant, mon corps était encore en surcharge d'adrénaline. Alors que je lui caressais le bras, mes mains sécrétèrent le venin sans même que je me rende compte de quoique se soit. Cela prit plusieurs minutes avant qu'il commence à se tordre de douleur. Je n'ai pas compris ce qui arrivait, ce n'est que lorsque mes parents arrivèrent dans ma chambre et qu'ils trouvèrent le garçon qu'eux comprirent ce qui s'était passé. J'avais dans ma famille une personne qui avait eu le même genre de don et c'est ainsi que j'ai su quel était ma mutation.

Après avoir terminé son histoire, Lysann reçut son assiette, ainsi que Roberto la sienne. Ce dernier avait commandé un nouveau vin, blanc cette fois-ci, Lysann, tout comme Roberto, installa sa serviette et commenca son repas non sans oublier de lui souhaiter un bon appétit, ce qu'elle s'empressa de souhaiter à son tour à son supérieur. Puis, entre deux bouchées, Roberto reprit la parole, tout en changeant de sujet, entrant dans le plus sérieux.

" Dites-moi, Lysann... Vous êtes des nôtres depuis un peu plus de six ans, non ? Vous avons donc entendu parler d'Erik Lehnsherr ? Qu'est-ce que vous pensez de cet homme ? Et de sa Confrérie ? "

Lysann regarda Roberto, surprise du tournant de la soirée. Même si elle s'était demandée la raison de ce repas d'affaire, jamais elle n'avait pensé qu'il s'agissait de quelque chose en lien avec Eric Lehnsherr. Certes elle en avait entendu parler, mais de là à ce qu'il soit la raison de ce souper, c'était assez... étrange. Néanmoins, Lysann prit la peine de répondre après avoir bu une gorgée du vin blanc, qui était, d'ailleurs, tout aussi délicieux que le rouge l'ayant précédé.


-- Je viens au club depuis mon enfance, mais j'en suis membre depuis environ 8 ans, vous n'étiez pas très loin mon cher. J'ai entendu parler d'Erik Lehnsherr, de son don et de ce qu'il appelle sa confrérie. Personnellement, je pense que son don serait très utile au club et l'avoir perdu est, selon moi, une perte immense pour nous. Une perte qui, à mon avis, se doit d'être corrigé, soit en le ramenant dans nos rangs, soit en trouvant quelqu'un ayant un don similaire au sien ou, à tout le moins, quelqu'un ayant un don qui serait encore plus utile et meilleur que celui de Lehnsherr. Mais dans l'optique où Lehnsherr ne voudrait pas revenir et que nous réussirions à lui trouver un remplacant, il faudrait, bien sur, l'éliminer afin qu'il ne nous nuise aucunement. Toutefois, je préfère la solution de le ramener parmi nous. En ce qui concerne sa confrérie, je pense que le fait qu'il refuse l'aide d'humain joue en sa défaveur et qu'elle ne durera pas très longtemps. Il sera rapidement à court de ressources et de membres. Une fois que sa confrérie tombera, il nous sera plus facile de le récupérer. EN attendant, nous ne pouvons que tenter d'aider cette descente aux enfers pour la confrérie, tout en essayant de le récupérer par d'Autres moyens.

Lysann prit finalement une pause afin de respirer. Elle en profita pour boire une gorgée de vin et pour regarder Roberto dans les yeux. Elle tentait de voir à travers son regard la où il voulait en venir, mais elle n'y arrivait pas, il était une véritable énigme. Après un court moment, elle se réadressa à son supérieur en souriant.


-- Mais dites-moi, pourquoi cette question?


© Méphi.


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