Tommy pénétra dans la salle à manger de l'institut Charles Xavier. Il n'était à l'institut que depuis deux semaines, et, déjà, sentait qu'il n'était pas vraiment à sa place. Les autres jeunes, qui devaient avoir quelques années de plus que lui, n'étaient pas vraiment tendre à son égard. Ils subissait constamment leurs railleries, devait souvent récupérer son sac, son manteau, ou ses affaires dans des lieux improbables, et devait faire attention à où il mettait les pieds pour ne pas tomber dans leurs croches-pattes. Il passait touts ses moments de libre tout seul, sans personne venant lui parler. De nombreuses fois il sonda les intentions des personnes qui venaient le voir, et, souvent, il constatait qu'ils faisaient cela par jeu. Aucun d'entre eux n'avait d'intentions purement mauvaises, ils se contentaient de lui mener la vie dure pour prouver leur supériorité. Pourtant, Tommy faisait tout pour essayer de s'intégrer, ce n'était pas faute de sourires ou de mots gentils. Même s'il aurait préféré rester auprès de sa mère, à New-York, dans son école, il essayait de garder la face, pour rendre la rendre fière. Elle pensait dur comme fer qu'elle l'avait inscrit dans une école pour surdoués ; il devait se conduire comme tel.

Depuis qu'il était là, il n'était pas renté une seul fois chez lui. Sa mère devait beaucoup s'inquiéter pour lui, et il s'inquiétait aussi beaucoup pour elle. Il se souvenait encore du moment où ils reçurent la lettre de Charles Xavier qui lui annonçait qu'il était le candidat idéal pour rejoindre l'école de surdoués. Elle avait sauté de joie, il s'était méfié. Le temps avait passé, et il avait finalement compris qu'il n'était pas plus surdoué que ses camarades. En tout les cas, il se sentait nettement supérieur que tout les grands qui venaient l'embêter, et qui le regardaient comme une bête curieuse, depuis leur table.

La salle à manger était un endroit assez vaste, qui pouvait contenir une cinquantaine de personnes. Assez confortable, Tommy ne s'y sentait pas mal à l'aise. Il se dirigea vers les plats, et opta pour la saucisse-purée. Il s'installa à une table, dans le fond de la salle, sous la fenêtre, en faisant attention à ne pas trébucher sur des pieds "malencontreusement posés dans le chemin". Il s'assit, et commença à manger. Le réfectoire était presque vide ; il était à peine midi, et les jeunes ne commençaient à arriver que vers midi et demie. Seuls quelques personnes sans grande importance s'y trouvaient. De quoi laisser un peu de repos à Tommy.

En général, ses repas se prenaient en vitesse, cela lui éviter au maximum de devoir se montrer devant tout le monde. Plus il restait à l'écart, moins on l'embêtait. C'était triste, mais c'était ce qu'il vivait depuis deux semaines.
Alors qu'il pensait manger tout seul, puis repartir comme un fantôme, Tommy sentit une présence s'approcher de lui. Les premières pensées qui lui traversèrent l'esprit furent :

« Je vais encore me retrouver avec le repas sur la tête ! »

Il leva les yeux, et vit une personne qu'il n'avait jamais vu pour l'instant à l'institut...

J'avais préféré prendre mes distances avec l'institut pendant quelques semaines. Je revenais pour les cours, et rentrer dans mon appartement je mangeais rarement à l'institut du coup, je ne savais pas vraiment ce qui s'était passé durant mon "absence"...

J'avais assisté à mes cours de la matinée, puis je m'étais isolée afin de lire un bouquin dans la chambre que je partageais avec Gaïa, j'avais aussi dans l'idée de chercher Ethan en vainc, il fallait pourtant que je le trouve.
Je parcourus l'institut à sa recherche, j'avais même tenté l'infirmerie on ne sait jamais, le seul endroit que je n'avais pas fait, c'était l'extérieur et la salle à manger.

Je voyais de nouvelles têtes dans les couloirs. Tiens ? Il y avait pas mal de nouveaux, j'en avais loupé du monde... J'essayais d'arrêter un gamin qui courait dans les couloirs, pour lui dire qu'il ne fallait pas courir, et lui demander s'il avait vu Ethan pour toutes réponses j'eu droit à une grimace...

- Charmant...

Je levais les yeux au ciel avant de soupirer. J’espérais qu'il n'était pas tous comme ça. Je portais mon regard sur ma montre. 12h06, je mangeais de temps à temps avec Ethan, il serait peut-être au réfectoire, je pris donc la direction du réfectoire. Sur le chemin je croisais une bande de gamins. Je perçus les pensées de la fille la plus à gauche.

" Alors lui il va regretter d'avoir pris de la purée "

J'arquais un sourcil, ils étaient tous comme ça ? Et ben ça promet... La petite fille regardait un jeune garçon assis seul à une table, à l'autre bout du réfectoire. J'entrais, je n'avais pas très faim, j'attraper une pomme et une barre chocolatée, avant de me rendre à la table du jeune garçon, j'eu à peine le temps de prononcer quelques mots que je captais ces pensées.

"Je vais encore me retrouver avec le repas sur la tête !"

- Non c'est pas mon vraiment mon genre. Je peux m'asseoir avec toi ?

Je savais que les enfants pouvaient être méchant entre eux mais de là à lui faire ça ? Puis je tenais à me présenter, je ne connaissais pas le jeune homme et il ne me connaissait pas alors autant partir sur de bonnes bases.

- Je suis Elvie Killers, je suis télépathe comme tu as pu le constater. Et tu es ?

Puis la même petite fille dont j'avais perçu les pensées tout à l'heure, elle s'approchait de la table en direction du jeune garçon.

" Un petit shampoing a la purée Tommy"

- Je te conseille pas de faire ça. Sauf si tu veux avoir affaire à moi ?

- Euh... je ferais mieux de...

J'avais posé mes coudes sur la table, puis je lui montrer ma main qui faisait des éclairs bleutés. Elle semblait à la fois captivée mais aussi morte de trouille...

- De partir ? Excellente idée...

Elle ne me le fit pas dire deux fois, elle fit demi-tour et disparut aussi vite qu'elle était apparue... Je me tournais vers le jeune garçon.

- Je suis aussi électrokinésiste, j'espère que je t'ai pas fait peur, ce n'était pas mon intention. Ils sont tous le temps comme ça après toi ?

Je ne voulais pas lui faire peur, mais je n'aimais pas trop qu'on embête les plus jeunes, j'avais hérité d'une réputation peu glorieuse pour ma surprotection envers Ethan. Mon but n'était pas de le terrifier, mais qu'ont le lâche... C'était déjà pas simple d'être un mutant....

La vie de Tommy n'était pas rose tout les jours à l'institut. N'ayant pas beaucoup d'amis, et restant souvent tout seul, il se renfermait sur lui même peu à peu. C'est donc tout naturellement qu'il se mit sur ses gardes lorsqu'une jeune fille d'une vingtaine d'années s'approcha de lui. Il s'attendait à beaucoup de choses ; recevoir son assiette dans la figure, se faire voler son cartable, se faire traiter de tout les noms possibles et inimaginable, mais pas à une réaction tout à fait pacifiste. Alors qu'il pensait à son futur sort, il fut fortement étonné de voir qu'elle lui répondit, comme s'il avait parlé tout fort. La jeune fille lui demanda si elle pouvait s'asseoir avec lui, et, avec un air plutôt interloqué, Tommy acquiesça. Il ne s'attendait pas à une femme comme ça. Malgré tout, il resta sur ses gardes, et lui sonda rapidement l'esprit. Ses intentions n'étaient pas mauvaises. Elle était différentes des autres personnes qu'il avait côtoyé jusqu'à présent. Ayant appris à faire confiance à son don, Tommy se décrispa rapidement.
La jeune fille poursuivit. Elle se présenta. Elle s’appelait Elvie Killers, et se disait télépathe. Le fait que cette personne puisse lire ses pensées les plus secrètes effraya un peu le jeune garçon. Il voulait garder un peu d'intimité vis à vis des personnes qu'il ne connaissait pas, et ne voulait pas avoir sa vie privée étalée devant les yeux de son interlocutrice. Il se présenta à son tour :

« Moi c'est Tommy, et je... »

Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Une des fille qui passait son temps à lui pourrir l'existence s'était approché de lui, en vue de réaliser ce qu'il avait deviné. De toutes les personnes qui venaient pourrir l'existence de Tommy, celle là devait probablement être la pire de toutes. Elle semblait si acharnée qu'elle ne semblait ne ps avoir d'autres but dans la vie que celui de le mettre hors de lui.
Mais, sans qu'il eut même le temps de se protéger, Elvie s'interposa entre eux. Elle défia la petite peste du regard. Elle lui montra l'une de ses mains, qui projetait de petites étincelles. Tommy sentit tout de suite que, de la tortionnaire, elle était passée à la victime, et que cela ne lui plaisait pas du tout.
Lorsqu'elle déguerpit en courant, Tommy se douta bien que c'était pour mieux revenir, plus forte et plus cruelle encore. Dès qu'Elvie serait partie, elle serait de nouveau à ses trousses.

Sa "sauveuse" ajouta qu'elle était électrokinésiste. Ça n'étonna pas trop Tommy, qui, après avoir vu tout les cas qui se trouvaient à l'institut, ne s’impressionnait plus des gens hors du commun. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Avec ces deux pouvoirs combinés, elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait des gens, en les pliants à ses quatre volontés. Si jamais elle sombrait dans le mal, l'humanité avait du soucis à se faire.


« ...j'espère que je t'ai pas fait peur, ce n'était pas mon intention. Ils sont tous le temps comme ça après toi ? »

« Oh, pas tous. Mais la plupart. On dirait qu'ils n'aiment pas trop les enfants. J'aimerai bien me faire des amis par ici, mais je n'ai encore vu personne de mon âge. Alors je passe mes journées tout seul, et j'essaye de faire passer le temps comme je peux... »

Il essaya de continuer de manger, mais l’appétit lui manquait. Il repoussa donc son assiette, sans toucher à ce qu'il restait. Il n'avait pratiquement rien touché. Il continua sur sa lancée :

« Ma mère a cru m'inscrire dans une école de surdoués. Je reste uniquement pour qu'elle soit fière de moi. Sinon je serais déjà loin, très loin d'ici. Tu connais du monde, toi, dans l'institut ? »

Il se permettait de la tutoyer parce qu'il estimait que, du moment où elle l'avait sauvé des grands qui l'embêtaient, elle était son amie.

Le jeune garçon eut à peine le temps de me dire son nom que la jeune fille débarqua avec la forte intention de ruiner le repas de Tommy. Je l'envoyais promener, je savais bien qu'elle reviendrait à l'attaque... Ce n'était qu'une question d'heures ou d'occasion. Dès qu'elle le verrait seul, elle est sa bande recommencerait...
Je sentais qu'il n'était pas à l'aise avec le fait que je sois une télépathe.

- Ne t'en fais pas. Je appris à m'en servir et je ne n'en userais pas pour espionner tes pensées.

Je souris, espérant ne pas l'avoir effrayé, ce n'était pas mon intention, il était jeune, je ne voulais pas qu'on l'embête parce qu'il était nouveau et qu'il n'osait pas répondre. Je ne pouvais pas y faire grand-chose, je pourrais veiller sur lui, même si je n'étais pas tout le temps là. Et puis c'était bien connu les enfants sont méchants entre eux...

- Oh, pas tous. Mais la plupart. On dirait qu'ils n'aiment pas trop les enfants. J'aimerai bien me faire des amis par ici, mais je n'ai encore vu personne de mon âge. Alors je passe mes journées tout seul, et j'essaye de faire passer le temps comme je peux...

- C'est sur que ce n'est pas toujours facile... Mais je suis persuadée que tu finiras par te faire des amis de ton âge. On est tous dans la même galère, ils finiront bien par le comprendre. Si tu veux au lieu de passer tes journées seul, je pourrais t'emmener en ville, histoire de changer un peu d'air.

Ce n'était pas une si mauvaise idée après tout, ça occuperait mon temps libre, et ça le ferait sortir. On y gagner tous les deux. Puis le jeune homme recula son plateau, il n'avait pratiquement rien mangé, bon sur ce plan là je n'étais pas un exemple puisqu'il m'arrivait souvent de sauter le repas du midi. J'avais une barre chocolatée que je n'avais pas touchée, je l'avançais vers Tommy.

- Tiens ça passera peut-être mieux que la purée.

Je lui souris à nouveau, ne voyant pas ce que les autres avaient à lui reprocher, il me semblait adorable, pas un mot plus haut que l'autre, là vraiment je ne comprenais pas. C'était vraiment de la méchanceté gratuite...

- Ma mère a cru m'inscrire dans une école de surdoués. Je reste uniquement pour qu'elle soit fière de moi. Sinon je serais déjà loin, très loin d'ici. Tu connais du monde, toi, dans l'institut ?

Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour sa famille, cependant il n'avait pas mentionné son père, et je ne préférai pas demander. Je savais ce qu'on était prêt à faire pour sa famille, et ça pouvait nous coûter très cher...

- Je suis sûre qu'elle est très fière de toi. Je suis là depuis quelques mois, ça a pas toujours été simple, surtout au début, mais je m'en suis bien sortie. Je connais quelques personnes oui, et j'ai la chance de partager mon dortoir avec Gaïa je sais pas si tu entendus parler d'elle ? Elle est géniale, je pourrais te la présenter si tu veux ?

Je n'avais pas l'intention de le laisser seul, alors que je pouvais y remédier, en échange j'avais bien l'intention de faire en sorte qu'il s’intègre et se sente bien au sein de l'Institut.

Elvie était persuadée que Tommy pouvait se faire des amis plus grand que lui, mais le garçon n'était pas du même avis. Il savait bien que les adolescents de l'institut étaient ingrats envers les nouveaux sans défense. Malgré tout, il avait réussi à se lier d'amitié avec cette jeune femme. Elle ne dissimulait pour l'instant aucune intentions mauvaises, il le sentait grâce à son don. Elle se voulait protectrice envers lui, ce qui était une bonne chose. Elle lui proposa aussi de l’emmener en ville, ce qui enchantait Tommy. Depuis qu'il était arrivé ici, il y a de cela quelques semaines, il n'était jamais sorti ailleurs qu'au parc derrière l'institut. Il n'avait que onze ans, et sa mère lui avait formellement interdit de sortir tout seul. Il acquiesça donc d'un signe discret de la tête. Il ne voulait pas non plus abuser du temps de Elvie.

Alors qu'il repoussait son plateau, dégouté, Elvie lui tendit une barre au chocolat qu'il accepta poliment. Effectivement, elle descendait bien mieux que la purée. Elvie continua :

- Je suis sûre qu'elle est très fière de toi. Je suis là depuis quelques mois, ça a pas toujours été simple, surtout au début, mais je m'en suis bien sortie. Je connais quelques personnes oui, et j'ai la chance de partager mon dortoir avec Gaïa je sais pas si tu entendus parler d'elle ? Elle est géniale, je pourrais te la présenter si tu veux ?

Pourquoi pas ? Si Gaïa avait le même âge qu'Elvie, il n'y avait absolument aucune raisons pour qu'elle soit méchante. Peut être qu'elle pouvait, elle aussi, le protéger des "autres" ? Elle pouvait aussi très bien être quelqu'un de parfaitement méchant, comme tout les personnes que Tommy avait -pour l'instant- rencontré à l'institut. Tout les scénarios étaient possibles. Il était peu être très bon pour deviner les sentiments et les émotions cachées des gens, il l'était beaucoup moins pour prédire l'avenir.

- Peut être un jour ! Est ce qu'elle aussi elle est... Différente ?

Il hésita longtemps avant de prononcer le dernier mot. Il ne voulait rien dire qui puissent les vexer. Puis, il se rappela que, lui aussi était une personne "différente", et que tout les personnes qui se trouvaient ici l'étaient. Il répondit ainsi tout seul à sa question. Il voulait bien sûr demander ce qu'elle avait de spécial. Ce qui la rendait différente des autres.

Machinalement, il se leva, prit son plateau, et remarqua qu'il n'était pas tout seul cette fois ci. D'ordinaire, il se contentait d'une dizaine de minutes à table, il se levait, et allait ranger son plateau avec les autres. Mais cette fois, il attendit Elvie. Il se rassit,et attendit.

Ma proposition de l'emmener faire un tour en ville sembla le tenter, histoire de s’aérer, de se changer les idées. Puis le jeune Tommy attrapa la barre chocolatée que je lui avais tendu et la mangea, au moins il avait quelques choses dans l'estomac c'était déjà ça. Ce n'était qu'une barre chocolatée mais bon... Puis notre discussion dériva sur ma colocataire Gaïa. Quand j'y repense, j'avais vraiment été chanceuse de tomber sur elle, la vie à l'Institut n'était déjà pas simple, alors si en plus votre colocataire était le diable réincarnée, bonjour l'ambiance...

- Peut être un jour ! Est ce qu'elle aussi elle est... Différente ?

- C'est une empathe. Elle est un peu folle mais adorable.

Je souris repensant à ces mois de colocation avec Gaïa, on avait eu pas mal de délires ensemble, elle captait les émotions des gens, je captais leur penser, on formait une sacrée équipe. Et on se comprenait à la perfection, chose qui était plutôt pratique quand vous partagez la même chambre, bien que j'ai un appartement en ville, histoire d'avoir toujours une échappatoire. J'y passais la moitié de mon temps, si on ne me trouvait pas dans l'Institut c'est que j'étais dans mon appartement. Ou en train de travailler.

Puis Tommy se leva attrapa son plateau, j'avais un léger mal de tête, ça m'arrivait de temps en temps quand j'étais fatiguée, je jetai un coup d'oeil le réfectoire se remplissait petit à petit, je n'aimais pas trop ça, surtout quand je me retrouvais dans une pièce pleine de personne qui laisse leurs pensées à la portée du premier télépathe venu. Je devais sortir d'ici avant d'attraper la migraine du siècle puis, je jetai un regard vers Tommy, il était assis et il semblait attendre.

- Tu veux qu'on reste ici ?

Si la réponse allait être positive j'avais intérêt à faire taire toutes les voix autour de moi, ça pouvait me prendre quelques minutes, mais c'était jouable, je n'aimais pas trop faire " taire " ma télépathie, j'avais l'impression d'être sans défense, même si j'avais toujours mon électrokinésie, c'était plus mon effet de surprise.

J'avais un peu de peine pour le jeune garçon être différent n'était déjà pas simple, mais quand on n' arrivait pas à s'intégrer ou qu'on ne vous y aide pas c'était pire. Et je ne pouvais pas le laisser comme ça... J'avais un don innée pour m'attirer les ennuies, il était temps de changer ça.

Tommy comprit au ton qu'utilisa Elvie pour parler de sa colocataire que ça ne pouvait pas être quelqu'un de très méchant. De plus, elle utilisa un terme qui sembla plus que familier à Tommy. C'était une empathe. Comme lui. Il se demanda ce que cela pouvait bien faire s'il se rencontraient tout les deux, qu'est ce qu'ils ressentiraient mutuellement l'un pour l'autre. Sans doute quelque chose de très bizarre...

Tommy s'était levé, totalement inconsciemment, parce qu'il avait prit l'habitude de se dépêcher de manger, pour éviter d'avoir à rencontrer trop de monde. Mais cette journée était exceptionnelle (parce qu'avoir de la compagnie à sa table faisait de ce jour un grand évènement pour lui). Il s’était donc rassit pour ne pas presser Elvie. Elle lui demanda cependant s'il voulait rester ici. Il répondit donc :

-J'ai prit l'habitude de me dépêcher le midi. Je retourne dans ma chambre jusqu'à l'heure des cours. Mais ça me dérange pas de rester, tu veux faire quoi ?

Un coup on dit oui, un coup on dit non, puis on demande à l'autre ce qu'il veut faire. C'est comme ça qu'on lui avait apprit à répondre pour ne pas imposer ses habitudes à quelqu'un qui n'avait pas les mêmes. Il aurait cependant préféré éviter les autres le plus longtemps possible. En général, il restait dans sa chambre, à lire des livres, ou à faire des dessins, selon ses humeurs. Cela ne le dérangeait pas trop de rester dans son coin, même s'il aurait préféré s'amuser avec d'autres garçons de son âge.

Il réalisa soudain qu'il était, depuis une dizaine de minutes, en train de s'apitoyer sur son propre sort. Il n'était certainement pas la personne la plus à plaindre ici, et pleurer ne l'avancerait à rien. On ne l'avait pas élevé comme ça, et ce n'était pas non plus comme ça qu'il voulait devenir. Il devait changer radicalement de comportement s'il ne voulait pas s'isoler de plus en plus des autres. Il fallait absolument qu'il se montre plus ouvert que ce qu'il ne l'était déjà. Et ses dons d'empathie pourraient bien lui servir.
L'humeur de Tommy remonta d'un cran. Il était comme ça, il pouvait passer de la tristesse à la joie en quelque secondes à peine. Et cette remontée soudaine de bonheur ne lui déplaisait pas.

-C'est vraiment sympa de ta part de rester avec moi ! Au début j'avais un peu peur que tu sois comme les autres, mais je me suis grandement trompé !

Je n'avais pas préféré me lever connaissant nullement les habitudes du jeune Tommy. Le jeune garçon revint rapidement sur se ses pas avant de s'adresser à moi, me sortant de mes pensées.

- J'ai prit l'habitude de me dépêcher le midi. Je retourne dans ma chambre jusqu'à l'heure des cours. Mais ça me dérange pas de rester, tu veux faire quoi ?

- Et bien on pourrait faire un tour dehors ? Se balader en toute tranquillité, je ferais en sorte qu'il ne t'arrive pas de mésaventures ça te va ?

Je lui adressai un sourire des plus chaleureux, je n'aimais pas le comportement de ces enfants, ils devraient être soudés, on est tous ici parce qu'on est différent, mais apparemment ça ne marche pas comme ça pour tout le monde, et c'est ce pauvre Tommy qui en faisait les frais, chose que je ne comprenais pas, il me paraissait vraiment adorable...

- C'est vraiment sympa de ta part de rester avec moi ! Au début j'avais un peu peur que tu sois comme les autres, mais je me suis grandement trompé !

- Je suis contente que tu te sois trompé alors, ne t'en fais pas ils finiront par t'accepter, tu sais ils on peut être peur de toi au fond. Même chez nous les mutants la différence peut faire peur. Qui aime qu'on connaissent ses émotions ou bien ces pensées juste comme ça...

En général quand vous annonciez avoir un tel pouvoir il y avait un moment de recul, d'hésitation, certains vous demandent de prouver vos dires, d'autres veulent simplement et rapidement s'éloigner de vous, tout en vous regardant comme une bête de foire, alors qu'ils sont loin de valoir mieux... Mais on ne pouvait pas y faire grand chose à part attendre que ça leurs passent, tomber sur une personne possédant la même mutation ou bien tomber sur quelqu'un de compréhensif, dès le début j'avais eu la chance d'avoir Gaïa.

Tommy ne devait pas faire face à ça tout seul, vis-à-vis de mes histoires familiales, j'étais loin d'être une grande soeur modèle au contraire j'étais partie laissant ma jeune soeur derrière moi... Peut être que je pouvais me rattraper...