Pour la première fois depuis longtemps, je sors pour aller au Parc aujourd'hui. Cela fait bientôt deux ans que je ne suis pas sortit pour me balader en public. Toujours trop peur de blesser quelqu’un. Mais aujourd’hui, c’est différent : je test ma nouvelle solution en extérieur. Comme à chaque fois que je sors, je prends mes précautions : une douche glacée ou je ne me sèche pas trop, des poches de glaçons attachées dans mes manches et dans les jambes de mon pantalon, une veste en cuir ininflammable, des bottes en cuir, et un extincteur dans mon sac à dos, en plus d’une serviette, d’un sandwich et d’une grande bouteille d’eau fraiche. Je sors de chez moi, ferme mon appartement, et descend dans la rue. Le vent souffle dans mes cheveux et fait claquer ma veste dans le vent. J’avais oublié la sensation de l’air frais, dehors. Voilà deux longues années que je n’ai pas mis le pied dehors, me faisant livrer ma nourriture chez moi. J’étais si heureux d’être enfin à l’air libre que j’en oubliais presque pourquoi je n’étais pas sortit de chez moi tout ce temps. Mais le mot me revint à l’esprit : mutant. Et pas un mutant normal, comme j’en avais déjà vu aux infos. Non, j’étais un mutant dangereux. Un mutant de feu. Mais aujourd’hui, je reprends espoir : Je pense avoir trouvé comment stopper mes flammes. Elle surgissait en effet de mon corps lorsque je ressentais de vive émotion, ou quand je baissais mon attention constante sur ma température ambiante. Mais en cette belle et fraîche journée de printemps, je me décidais enfin à sortir à Central Park. Je pris le bus, marchais un peu sur Chinatown, et j’arrivais à une des entrés du parc. Je marchais tranquillement, descendant les chemins de terre dans le parc, regardant les écureuils, observant les nuages … J’étais libre. L’antidote réfrigérant que je m’étais injecté m’empêchait de faire remonter la température de mon corps au dessus de 25 degrés, et donc de prendre feu. Et si mes calculs étaient exacts les effets étaient définitifs. Mais au bout d’un petit quart d’heure de marche, je m’asseyais sur un banc, la sueur au front, et la gorge sèche. Je pensais d’abord à un coup de chaud, puis regardant mon thermomètre, je vis la température grimper en flèche jusqu’à 70 degrés ! L'air autour de moi se faisait lourd, la glace dans mes vêtements avait fondu, et je commençais à avoir vraiment chaud. En regardant ma main, je vis de petites flammes rouges se former sur le bout de mes doigts. Paniqué, je couru aussi vite que possible en tentant de cacher ma main sous ma veste, bousculant quelques personnes dans ma course. Au moment où je levais la tête pour voir la sortie, je vis une jeune femme blonde au milieu du portail. Il était trop tard pour éviter, et je criais ‘‘Excusez moi !’’ en prévention du choc, mais à ma grande surprise, celui-ci ne vient pas, et la jeune femme semblait m’être passé au travers. Je ne pris pas le temps de regarder comment elle avait fait pour m’éviter, et filait me réfugier dans une ruelle non loin du parc. Je posais mon sac à dos, et vis ma main droite devenir rouge. Je sortis l’extincteur la serviette et la bouteille d’eau. Je vidais la bouteille sur la serviette et me l’enroulait sur la main, en dégoupillant tant bien que mal l’extincteur. Une profonde déception me saisit.

- Pourquoi ? Pourquoi ça ne marche pas !?

En essayant de rester calme, je pointais l'extincteur vers moi, attendant le moment fatidique ou je m'enflammerai.