Illusion d'isolement

Sujet: Illusion d'isolement Lun 20 Mai - 4:02

Ces quelques jours passés à New York étaient un vrai plaisir pour Esteban. Le temps était plus qu'agréable : le soleil avait brillé chaque jour, il n'avait pas plu jusque là et le jeune argentin retrouvait le climat de son pays.
Malgré toute la bonne humeur que son séjour à New York provoquait chez lui, il avait atteint une sorte de ras-le-bol de voir autant de gens, de croiser autant d'humains, de subir une activité si électrique et dynamique... Il avait décidé de profiter de cette nouvelle journée ensoleillée pour aller s'isoler à Central Park.

Il avait marché de l'appartement qu'il louait dans l'upper east side jusqu'au parc, à quelques blocks seulement, s'arrêtant en chemin pour acheter de quoi manger et boire.
En arrivant dans le parc, il fut surpris de la quantité de gens qui y circulaient. Pourtant c'était un mardi et les gens étaient censés travailler !
Esteban observa ce spectacle quelques instants, hésitant à faire un pas de plus dans le parc... après quelques secondes et un coup d'oeil vers le ciel, il se dit qu'il trouverait certainement un coin un peu isolé.
Malgré la réputation de ce parc, il ne craignait pas les ennuis que pouvaient lui causer des délinquants de passage : son pouvoir suffirait à le protéger en cas de pépin, il le savait.

Il s'enfonça donc dans le parc, repérant les passants à distance grâce à sa vision infrarouge, cherchant du regard les recoins tranquilles.
Evidemment, les abords du lac étaient occupés et le jeune homme décida de marcher vers un endroit boisé, un peu à l'écart.
Il ne lui fallut que 3 minutes pour y arriver. Une fois sur place, il fut satisfait de voir que ce lieu était relativement désert - quelques personnes circulaient à proximité mais sans jamais s'approcher. Il décida donc de se poser dans l'herbe, sous un arbre qui projetait une ombre transpercée par quelques rayons de soleil qui passaient entre ses feuilles.

Le mutant déposa ses achats sur le sol, à côté de lui et s'allongea, fermant les yeux et respirant profondément.
Les bruits des rues de New York, bien que toujours perceptibles, paraissaient si distants à présent... Esteban se sentait presque ailleurs.
Il se laissa aller à somnoler sans pour autant s'endormir totalement...

Sujet: Re: Illusion d'isolement Lun 20 Mai - 4:29

Le temps était superbe sur New York. Il aurait fallu s'en réjouir, mais savoir que dehors il faisait beau et chaud alors qu'il était lui-même coincé à l'intérieur ne contribuait pas à mettre Larry de bonne humeur en ce mardi ensoleillé. Bien entendu, le beau temps encourageant le tourisme et attirant les clients, la pâtisserie avait été incroyablement achalandée en matinée et il avait eu peu de temps pour s'attarder à cela. Maintenant, cependant, l'endroit était redevenu calme et, tous les petits gâteaux étant glacés, Larry n'avait plus rien pour s'occuper et se retrouvait debout dehors près de l'entrée, à observer les gens défiler, souhaitant simplement être à leur place et pouvoir partir, se promener, profiter du soleil. Ah, le soleil... Sur sa peau, des heures durant... Plaisir incomparable.

Son envie devait être perceptible puisqu'il ne tarda pas à être approché par un collègue. L'homme, barbu et au ton bourru mais doux comme un agneau, était le plus près de ce que Larry pourrait appeler un ami. Il lui faisait des faveurs et semblait avoir pris le garçon sous son aile depuis son arrivée à la pâtisserie. Bizarrement, il semblait être le seul qui pouvait supporter aussi facilement le drôle de bout-en-train au caractère si imprévisible, et il le faisait avec brio, réussissant même à s'attirer une attitude plus docile de la part du jeune employé. Cette fois encore, il l'approcha avec une nouvelle qui plairait à Larry : Il le laissait filer. Maintenant, comme ça. «Parce qu'il est péché de rester à l'intérieur par un beau temps pareil, tu es jeune, tu vas en profiter plus que tous nous autres!», c'était ses mots à lui.

Larry ne se fit pas prier pour partir. Central Park était tout près et avec un peu de chance, il pourrait se trouver un petit coin au soleil pour s'étendre et se faire bronzer. C'est avec cette idée en tête qu'il marcha d'un bon pas vers le parc, puis dans celui-ci, son regard se promenant au loin, cherchant l'endroit idéal. Regarder au loin, certes, mais décidément pas où il mettait les pieds, et comment aurait-il pu prévoir qu'un imbécile irait s'étendre juste là devant lui ? Oui oui, devant lui. Il était clairement dans le chemin. Non, Larry ne laissa même pas l'idée que la faute lui revenait, et qu'il aurait dû regarder où il allait, lui effleurer l'esprit. Au moment même où il trébucha dans les jambes de l'individu, et échappa un juron, il décida que c'était de la faute de cet autre garçon. Dès qu'il fut remis du choc de sa chute, et se fut redressé sur ses genoux, il lui jeta un regard qui se voulait meurtrier, retenant avec peine les insultes qu'il aurait eu envie de balancer à son intention.

Sujet: Re: Illusion d'isolement Lun 20 Mai - 14:46

Esteban Alvarez

Le repos fut de courte durée puisque brusquement Esteban sentit les pieds de quelqu'un lui marcher dessus, s'entremêler dans ses jambes et disparaitre ! Le bruit étouffé, caractéristique d'une chute dans l'herbe, acheva de lui confirmer que quelqu'un venait de tomber. Il ouvrit les yeux, la tête un peu ailleurs, et se redressa doucement pour voir qui était près de lui.
Mais, alors qu'il n'avait aucune intention de s'en prendre à la personne qui l'avait réveillé par mégarde, l'attitude de cette dernière changea son humeur presque instantanément : il s'agissait d'un jeune homme, visiblement un peu plus jeune que lui, qui était à genoux, jetant un regard plus que désagréable à Esteban !

L'argentin ne savait pas comment il devait réagir. Que lui voulait ce mec à le regarder comme ça, comme s'il était coupable de tous les maux de la planète !?
Le visage d'Esteban se ferma, ses yeux se plissèrent légèrement derrière ses lunettes et il demanda d'une voix grave et distante - mais polie :

"Tu vas bien ? Tu ne t'es pas fait mal ?"

Toujours assis à sa place, Esteban était appuyé sur ses mains qui reposaient dans l'herbe derrière lui. Il attendait la réponse de l'autre garçon avec une certaine appréhension, et sans se rendre compte que dans la précipitation générée par cet évènement, il avait oublié de vérifier que les lunettes de soleil qu'il portait toujours pour cacher sa véritable nature aux yeux des autres ne le cachaient plus vraiment...
En effet, elles avaient légèrement glissé sur son nez et laissaient entrevoir ses yeux oranges et noirs dont les volutes de couleurs bougeaient doucement dans ses orbites...

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Sujet: Re: Illusion d'isolement Lun 20 Mai - 16:09

Larry remarqua en une fraction de seconde que son regard avait fermé le visage de l'autre jeune homme. Ce qui au départ semblait être une franche attitude sympathique était vite devenu un air poli, presque froid, tout cela causé par un simple regard brusque. Évidemment, cette légère chute n'allait en rien causer de tort à Larry et il était déjà sur les genoux, frottant ses paumes où s'étaient accrochés quelques brins d'herbes, le tout avec un air agacé et sans porter plus d'attention au garçon. Lorsque la question lui fut posée, il laissa échapper un ricanement sarcastique.

"Je ne pourrais aller mieux ! Rien de tel qu'une petite chute dans l'herbe pour égayer ma journée !"

Il roula des yeux suite à ces simples mots, ne faisant rien pour camoufler son irritation. Son ton de voix était légèrement moqueur et à la fois mécontent, comme s'il méprisait complètement la question alors que l'autre n'avait voulu que s'assurer qu'il allait bien, ce qui était bien respectueux de sa part. Non pas que Larry en avait à faire de cette politesse. Ce jeune homme, probablement un brin plus vieux que lui, pouvait bien se mettre sa question idiote là où Larry le pensait !

Lorsque ses paumes furent aussi propres qu'elles puissent l'être et qu'il eut débarrassé son pantalon de quelques brins d'herbe en les écartant d'un geste, Larry daigna enfin relever la tête pour poser un regard sur l'inconnu. Il releva le menton d'un air arrogant et planta directement ses prunelles chocolat dans celles du garçon... et figea. Son petit air suffisant disparu avec lenteur, s'effaçant de son visage pour laisser place à un air perplexe, ses yeux s'agrandissant perceptiblement et ses sourcils se soulevant sous le choc de ce qu'il vit. Sa bouche s'entrouvrit lentement, il s'en rendit compte et la referma brutalement, mais alors qu'il fixait plus intensément le noir et le orangé se mouver dans les yeux de cet inconnu, ses lèvres s'entrouvrirent une seconde fois de stupeur et il resta là, immobile, avec un drôle d'air sur le visage et ayant visiblement perdu toute fonction de parole pour un court instant.

Sujet: Re: Illusion d'isolement Mer 22 Mai - 0:05

Esteban Alvarez

Cet inconnu était vraiment antipathique ! Son attitude suffisante, cette attitude hautaine et méprisante énervait Esteban au plus haut point ; il avait presque envie de se lever et de se mesurer à l'autre garçon. La réponse que l'argentin avait reçu était une insulte : il s'était montré courtois, s'inquiétant de l'état de ce trouble-fête, qui l'ignorait presque à présent.
L'espace de quelques instants, son cerveau entra en suractivité, envisageant toutes les options qui s'offraient à lui : devait-il laisser sa colère s'exprimer librement et envoyer paître ce 'maleducado'? Devait-il s'allonger à nouveau et feindre que rien ne s'était produit, laissant l'autre se débrouiller ? Ou devait-il...

Le flot de ses pensées s'interrompit soudain ! Il était tellement contrarié qu'il n'avait pas réellement prêté attention à son interlocuteur jusqu'à présent. Mais il était clair que quelque chose clochait : l'autre le regardait fixement, ne disant plus un mot, l'air visiblement...
Esteban n'était pas certain de l'émotion que l'autre garçon exprimait en ce moment, mais de manière très évidente, ce n'était pas une explosion de joie !
L'argentin se redressa plus encore, se penchant doucement en direction de ce garçon qui paraissait choqué, et sans jamais imaginer ce qui se passait réellement, tant il était contrarié par ce qui venait de se passer.

Il continua d'observer celui qui lui faisait face quelque secondes... Puis il se décida à relancer le contact ; approcha doucement sa main du bras du beau brun, il lui demanda doucement :

"Tu es sûr que tout va bien ? Tu as l'air un peu..."

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Sujet: Re: Illusion d'isolement Mer 22 Mai - 13:59

Mais c'était qui - quoi ? - ce mec !?
Larry était encore sous le choc et essayant tranquillement de s'en remettre, de laisser son cerveau analyser ce qu'il voyait et essayer de faire le tri dans ses pensées. Impossible, c'était tout simplement impossible. Les yeux comme ça, ce n'est pas normal. Ce gars-là avait quelque chose de louche, qui faisait grandir en Larry une insécurité évidente. Si ce n'était pas une belle preuve, là, à l'instant ? Dès que le jeune homme fit un geste vers lui, même si le tout n'était visiblement pas dans le but de lui faire du mal, Larry réagit au quart de tour et évita le contact en écartant son bras, un peu trop brusquement peut-être, ce qui lui valu de se retrouver sur les fesses, assis face au ... à la ... chose ?

"N-Non, non vraiment, pas si sûr du tout, tout compte fait..."

Comme par réflexe, il porta une main à sa tête, palpant sa nuque, son crâne, terminant par le front en cherchant visiblement du sang ou une quelconque bosse qui lui indiquerait qu'il se l'était frappée par mégarde. En tombant peut-être, pourquoi pas ? Oh, Larry savait bien qu'il n'était que tombé relativement doucement et ne s'était pas heurté la tête mais il cherchait une explication plus logique à ce qu'il avait vu. Comme par exemple, une commotion cérébrale qui rendrait sa vision un peu, hum, bizarre.. On enlève tout de suite cette option, c'était loin d'être le cas et même lui devait l'admettre ...

Puisqu'il n'était pas en terrain connu, Larry ne trouva rien d'autre à faire que d'attaquer. Attaquer parce qu'il se sentait en position de faiblesse, devant un garçon aux yeux changeants qui, sans sembler agressif, ne lui inspirait que méfiance. Sa remarque fut lancée d'un ton cinglant, par automatisme:

"L'air un peu quoi ? Choqué ? Surpris ? Oh pardon, j'ignorais qu'il fallait être heureux de constater que les yeux de notre interlocuteur sont, oh tiens, orange et noir, et bougent en plus ! Ah vraiment ..."

Ce n'était pas vraiment de sa faute, plutôt un mécanisme de défense qui embarquait naturellement. La riposte, les remarques sarcastiques, étaient souvent les premières choses qui sortaient lorsqu'il se sentait menacé, c'était impulsif et souvent une mauvaise idée mais il devait faire avec.

Sujet: Re: Illusion d'isolement