Tout ce discours de tante Irma avait eu ses bons côtés. L’atmosphère qui régnait entre les deux frères s’allégea et ils purent discuter tranquillement. Parlant de la drôle de bête qui trônait maintenant sur les cuisses de Larry, de tante Irma et de ses croyances, de la nourriture infecte, et du métier de Larry. David était très content que son frère a pu trouver un emploi qui lui plaisait et il devait avouer que ses desserts étaient succulents.

-Je dois dire Jackman, que tu as trouvé ta profession ! Ce dessert est le meilleur que je n’ai jamais mangé ! Tu vas courir à ma perte, je vais devoir modifier ma diète !

Tous deux continuèrent de parler ainsi et de relaxer, à l’ombre des invités. David n’avait pas vu Larry depuis un bon bout de temps et cela lui avait manqué, ce genre de moment. De plus, tous deux vivaient à New York. Pour ce qui était du jeune médecin, sa vie était quelque peu chamboulée ces derniers temps et il souhaitait en parler à son frère. Peut-être aurait-il une opinion extérieure intéressant. Car, quoi qu’il dise, Larry n’était pas un idiot. Loin de là.

-Il faut dire, appart les gens qui me disent comment faire mon boulot de médecin, qu’il arrive des choses un peu bizarre dans mon entourage à New York…des gens qui prétendent me connaître, me dire…que j’aurais fait des trucs louches avant mon accident, que je travaillais pour un «big boss» etc. Je ne sais pas à quoi ça rime tout cela…

Il prit une pause et s’abreuva de limonade fraîche à nouveau. Que pouvait-il vraiment dire après tout ?

-Des fois…c’est stupide mais…des fois, je me demande si l’on m’a dit toute la vérité, sur mon accident. N’en saurais-tu pas quelque chose ?

David sentait qu’il avait légèrement brusqué son frère, mais au moins il lui en avait parlé. Il ne voulait mentionner ce problème à personne d’autre que son frère, seul lui pouvait au moins l’aider un peu. S’il en parlait à d’autres membres de sa famille, ils tenteraient de lui faire oublier en lui changeant les idées…ce qu’il ne voulait pas du tout. Il resta assis la, bredouille, ce demandant quoi faire. Lui parler de son aventure avec Ariel il y a quelque temps ? De son séjour à l’hôpital dut à un mutant assassin ? De toutes ces allusions à son passé mystérieux et sombre ? Comment le lui dire de toute manière…il semblait fuir. David aimerait bien s’esquiver aussi facilement, mais plus il repoussait son passé, plus celui-ci refaisait surface, le pourchassait. Il ne semblait pas pouvoir l’éviter. David se leva alors et se mit à faire le tour de la parenté. Il s’ennuyait quelque peu mais tentant de le cacher, pour le bien de tous.

Et le moment fatidique arriva.

Son passé avait gagné et était maintenant devenu son présent et futur.

Les gamins qui jouaient près de la piscine s’étaient un peu trop énervés. Ils jouaient à chat et chien et l’un d’eux – l’imbécile – s’était accroché une corde au cou, faisant semblant d’être sa laisse. L’un des autres enfants le poussa par accident et l’enfant tomba dans la piscine, la corde toujours accroché au cou. Le petit garçon se retrouva alors sous l’eau, pendu, se débattant sous le regard horrifié et figé des gamins. Heureusement, l’un des enfants eu le réflexe de crier et de ce fait, alerter les adultes. David laissa tomber sa limonade et accouru, accrochant au passage quelques membres de sa famille. Il arriva sur le quai de la piscine le premier et sauta à l’eau. Il prit le gamin dans ses bras et le remonta à la surface. David lui enleva la corde du cou.

-Ça va ? Rien de mal ?

Le petit semblait encore sous le choc, ce qui était normal. Ce qui n’était pas normal…c’était que ce regard se retrouvait sur tous les visages des invités. Tous le fixaient étrangement, surpris même horrifié. Qu’est-ce qui se passait ? Il venait de sauver le gamin après tout ! Sous le regard interrogateur de David, quelqu’un dans la petite foule s’adressa à lui.

-Comment…comment as-tu fais ça…? C’est impossible !

-De quoi vous parlez ? Le gamin va bien !

-On parle de toi David….tu es parti de l’autre bout de la maison, à la piscine, en moins de 2 secondes. Tu l’as sauvé en moins de 10 secondes. On….n’a pas eu le temps de voir quoi que ce soit.

Le visage trempé, l’air surpris, David regarda autour de lui. Tous semblaient avoir vu la même scène. Comment avait-il fait…il ne s’était rendu compte de rien. Il s’était attendu à des exclamations de joie, des remerciements, mais à la place, tous les invités, même ses parents, le regardaient comme s’il était un monstre.

-J’ai entendu dire entre les branches qu’il y avait une espèce de maladies génétiques qui se rependaient. Ce n’est que rumeurs, mais là, je crois en avoir la preuve…de l’existence de ces monstres.

Oncle George parlait bel et bien des mutants. Seulement, peu d’humain à travers le monde était au courant de leur existence. David un mutant ? Il blaguait surement ! Maintenant, tous était horrifié et un peu parano.

-David…laisse…laisse Alex partir…

Il parlait de l’enfant qu’il venait de sauver. Il regardait autour de lui, tous les enfants étaient retournés auprès de leurs parents. David avait toujours Alex dans ses bras. Quoi ? Pensait-il vraiment qu’il venait de sauver un gamin pour ensuite le tuer ? Non mais quels imbéciles ils étaient ! Il déposa alors le petit sur le sol et il courut vers ses parents. David resta la, bouche bée.

-Vous croyez vraiment que je vais faire du mal à quelqu’un ????

-Peut-être pas intentionnellement chéri, lui dit sa mère.

-On ferait mieux de t’emmener à l’intérieur, et appeler des experts en la matière, avant qu’il y ait un accident, poursuivit son père.

David resta là, debout sur le quai, toujours bouche bée. Il n’arrivait pas à y croire. Auraient-ils préféré qu’il laisse l’enfant se noyer ? Quels idiots ! C’est alors que l’oncle George et son père arrivèrent près de lui et le prirent doucement par le bras.

-Vient David.

Toujours un peu sous le choc, David les suivirent, sans créer d’ennui. Il traversa la cours sous le regard horrifié des invités. Son père et son oncle l’enfermera dans une petite pièce dans le sous-sol.

-On revient bientôt…c’est pour ton bien.

David ne dit pas un mot. Il était traité comme un monstre, dans sa propre maison. Il s’assied alors sur une petite chaise et attendit. Des bruits de pas se firent entendre peu après. La poignée de porte tourna légèrement et s’entrouvrit avec un craquement digne d’un film d’horreur. David ne daigna même pas de bouger. Son demi-frère apparu alors dans l’ouverture de la porte.

David n’avait jamais été aussi content de voir Larry. Enfin quelqu’un de confiance qui était de son côté ! En effet, sa famille avait agi comme des imbéciles. David était maintenant au courant de ses pouvoirs depuis un certain temps, mais se refusait intérieurement qu’il était un mutant…ce qui était un peu ridicule. De plus, il n’arrivait toujours pas à le contrôler. Au moins Larry ne le considérait pas comme dangereux, simplement bizarre. Il pouvait s’y faire. Bizarre était toujours mieux que meurtrier d’enfant ! Même que Larry avait trouvé cela cool. David lui adressa un mince sourire en coin. Le jeune médecin était toujours trempé et le sous-sol était glacial. Il fut pris de frisson et quelques tremblements. Sa famille n’avait même pas pris la peine de lui donner de nouveaux vêtements ou une serviette.

-Je…j’ai découvert que je pouvais courir vraiment vite et que…j’avais des réflexes vraiment cool, depuis quelques temps. Je…je ne sais pas depuis quand j’ai cela, ou comment, ou pourquoi…mais…mais je ne voulais pas me dire que j’étais un…un… enfin, ce dont oncle George a parlé.

David resta la, frissonnant et un peu mal à l’aise. Pourtant, son frère semblait très intéressé.

-Tu…tu dois être content, je ne serai plus traité comme un roi. Je dois dire que je suis content également…seulement…traité comme un monstre, ce n’est pas tellement l’idéal non plus…

Ses frissons et tremblements commencèrent à être plus intenses. Le sous-sol était si gelé car leur père s’adonnait à la chasse et gardait tout son gibier congelé. C’était comme un gros réfrigérateur. Un peu moins froid, mais tout de même. David était trempé et congelé.

-Je sens…qu’ils m’ont enfermé dans un congélateur…complètement trempé. Ils veulent me tuer ou quoi ? Ils sont vraiment imbéciles…Il faut que je sorte d’ici…que je quitte Chicago et retourne à New York. Ils ont surement déjà appelé la police…

Il prit une pause pour regarder son frère, qui réfléchissait.

-M’aideras-tu, mon frère ?

David savait que son demi-frère était assez spécial…et colleur…mais cela le surpris quand même. Il savait que dans le fond, il ne désirait que l’aider, qu’il l’admirait mais de loin. Et David trouva cela très flatteur. Il était également au courant que son frère avait vécu l’enfer depuis tout ce temps et David n’avait que gratter la surface…ainsi que les cheveux de son frère.

-Tu n’es pas incompétent Jackman. Je te fais entièrement confiance et tu peux m’aider si tu le veux. Comme deux bons frères ensemble, sur la route. Qu’en dis-tu ?

Larry fit signe de oui et tous deux se levèrent.

-Bon, on doit sortir d’ici, sans être vu…Une distraction peut-être ?

David sentait à peine ses jambes mais ils devaient partirent avant que la police arrive. C’est alors que les deux frères se retournèrent vers le petit chihuahua qui se tenait toujours là, bêtement. Un mince sourire apparu sur leur visage. Caché derrière la porte, ils laissèrent partir le chihuahua qui courait en jappant, partout dans la cour arrière. Le petit chien était trempé à l’os et était en plein de crise de panique. Tous les individus paniquèrent en même temps, tentant de rattraper le pauvre petit animal. Pendant ce temps, subtilement, les deux frères quittèrent la demeure, vers la voiture de David.

-Tu veux conduire frérot ? lui dit-il en lui lançant les clés.

Larry semblait très heureux et tous deux embarquèrent dans la voiture et quittèrent cette horrible demeure.

Ils partirent alors sur la route, les deux frères fugitifs, sans regarder en arrière. Tant pis pour la famille ! C’était eux les monstres après tout. Que pouvaient-ils faire d’autre ? David compris alors la misère dans laquelle son frère avait dû vivre pendant toutes ces années et il sympathisait. Larry le sortit alors de ses pensées avec une question assez pertinente.

- Où est-ce qu'on va? Les parents savent-ils seulement où tu habites maintenant? Ils pourraient bien envoyer la police débarquer chez toi et tout ça ... C'est peut-être pas prudent...

Il avait raison. Nul des deux ne pouvait risquer de retourner à leur appartement à New York. David se mit alors à réfléchir. C’est alors qu’une idée lui vient en tête.

-On pourrait aller chez mon ami George. Il m’a laissé ses clés d’appartement pour que je puisse nourrir ses poissons rouge pendant ses vacances. Il ne revient pas avant un mois, on pourrait se cacher là.

Larry sembla accepter l’idée et ils poursuivirent leur route.

-D’après moi, la police nous suivra pas longtemps. Ils…ils ne sont pas encore très au courant du phénomène «mutant» et penseront surement que notre famille est folle, ou un truc du genre. Ils vont fouiller notre appartement un peu et lâcheront la piste.

Il ne savait pas qui il tentait de rassurer. Lui ou Larry ? Plus lui…il ne voulait vraiment pas avoir la police à ses trousses éternellement. Et si le phénomène mutant, comme il le disait, se développait plus et là, la police se mettrait à leur recherche plus activement ? Bref, sous peu, ils arriveraient à destination et ils pourraient se reposer un peu, et avoir l’esprit plus clair.

Oh. Il semblerait qu'il avait soulevé un bon point. Larry ne cacha pas son sourire fier à cela et reporta ses yeux sur la route, appuyant encore plus sur l'accélérateur dès qu'ils eurent une destination précise. Avec les coordonnées de la maison de l'ami de David, ils savaient où ils s'en allaient, probablement un endroit où ils seraient en sécurité un moment. Larry voulait bien croire à ces histoires, ces possibilités que la police abandonne la poursuite rapidement, croyant plutôt à la folie qu'à l'existence de... mutants. Malgré tout, il ne se faisait pas d'illusions. Pas que ça avait l'air de le perturber. Du tout même.

Il finit par s'arrêter dans un dépanneur sur le bord de la route et arrêta la voiture, sortant sans prévenir ou dire ce qu'il allait faire. Tout en marchant vers l'entrée du dépanneur, il enleva sa casquette, passa une main dans ses cheveux puis la remit sur sa tête et poussa la porte. Lorsqu'il ressortit un peu plus tard, c'est avec une barre de chocolat, un sac de chips et une bouteille de soda. Il ouvrit la portière du côté passager et balança les clés sur les genoux de David.

- J'en ai marre de conduire. Ton tour.

Larry attendit que son frère ait libéré le siège pour s'y laisser tomber lourdement. Il enleva alors ses chaussures, s'assit confortablement en penchant un peu son siège vers l'arrière et croisant ses pieds au-dessus de la boîte à gants. Il ne dit plus un mot, ouvrant simplement sa barre de chocolat et en prenant une bonne bouchée. Le jour tombait rapidement, le ciel s'assombrissant alors que la soirée était désormais entamée, et Larry ne trouvait visiblement rien de mieux à faire que s'empiffrer, en jouant avec le volume de la radio. Lors d'une chanson qu'il aimait, il le tournait presque au max avec ses orteils et tapait de ses pieds à côté du tableau de bord en suivant le rythme de la chanson. Lorsqu'elle était terminée, il rebaissait le volume à peine assez fort pour qu'on l'entende encore.

Une fois, arrêtés à un feu rouge, Larry croisa le regard de la demoiselle dans la voiture d'à côté. Il ne perdit pas de temps, sortant sa langue entre deux doigts et faisant avec celle-ci des mouvements assez obscène merci en direction de la demoiselle, le tout avec un air clairement amusé. Ce n'est que lorsque David redémarra, au feu vert, qu'il s'arrêta et se rassit comme il se doit-- enfin, presque --dans son banc et pencha sa casquette sur son visage en grommelant qu'il était fatigué. Il continuait malgré tout de porter des chips à sa bouche, sans adresser un seul regard à David.

Après un bon moment, son demi-frère en eut marre de conduire. David prit alors le volant pendant que Larry mangeait ses croustilles et bonbons bruyamment. Il fit ensuite des grimaces quelque peu vulgaire à la voiture d’à côté et le jeune médecin dû accéléré pour ne pas s’attirer trop d’ennui. Larry avait toujours eu ce caractère un peu spécial, qui surprend pas mal tout le monde. David avait autrefois été dégoûté et surpris par ce type de comportement, mais plus maintenant. Il était habitué…quoi que ce jeune noiraud trouve toujours de quoi pour le surprendre. David avait toujours été ce garçon calme, souriant, peu bavard, le nez plongé dans ses bouquins. Lorsque les gens s’adressaient à lui, il savait comment bien interagir et plaisait à pas mal de monde. Larry était tout le contraire. Le petit garçon spécial et hyperactif. C’était l’une des raisons qui avaient causé ce froid entre les deux frères. Maintenant, ils avaient un point commun : tous deux étaient la risée de leur famille. Pour de différentes raisons ...

C’était assez plaisant de voyager avec lui. On ne s’ennuyait jamais ! Larry semblait s’ennuyer par contre…de temps en temps. David n’était quand même pas tout à fait à l’aise encore avec son frère. Ils ne s’étaient pas vus depuis si longtemps. Les sujets de conversations se faisaient rares et le silence pesait lourd dans la voiture. Le jeune médecin fut content lorsque Larry monta le son de la radio pour écouter une chanson. Le silence fut tué pour ce bref instant. La nuit était tombée et David était de plus en plus fatigué. Sa vision devient floue et il se sentait faiblir. Pourtant, il s’était bien reposé avant de venir à la petite fête de famille et cela ne faisait que 2h qu’ils conduisaient. Le jeune médecin tenta de se tenir réveillé que ce soit avec la musique forte, le vent frais de la nuit qui lui frôlait le visage ou le bruit de Larry qui mangeait encore. Rien à faire. Cette faiblesse semblait être hors de son contrôle. Larry sembla s’être aperçu de l’état de son frère et David s’empressa de le rassurer.

-Je vais bien…

La route sembla alors disparaître soudainement devant lui. Ce n’était qu’une bouillie de couleurs étranges et floues. Un cri lui parvient à l’oreille et il se sentit brusquer quelque peu. Des bras apparurent devant lui, tentant de contrôler le volant. Puis, plus rien. Noir total. Silence complet. Lorsqu’il reprit un peu conscience, il entendit quelqu’un parlé et le tirer un peu. David se sentait étourdit, il avait de la difficulté à voir ou entendre. Mais de ce qu’il pouvait constater, il était la tête à l’envers. La voiture s’était renversée. Il avait de l’herbe dans le visage et un peu d’eau. Un liquide chaud coulait sur sa tempe et il réalisa plus tard que c’était un peu de sang. Il avait causé un accident…il avait renversé la voiture…David sentit son cœur battre à la chamade et il perdit connaissance à nouveau. Lorsqu’il se réveilla pour la deuxième fois, il était dans une autre voiture, sur la banquette arrière. À l’avant, sur le siège passager se trouvait Larry. Il avait quelques égratignures et des bleus mais rien de grave. Le conducteur avait l’air d’un fermier quelconque. Et pour une raison qu’il ignore, David se mit à rire. Le fermier le regarda d’un air interrogateur.

-V’ouz êtes sûr qu’voulez pas aller à l’hospice ?

Il ne pouvait pas se permettre de s’arrêter, la police étant toujours à leur trousse. Apparemment qu’une dépanneuse s’était occupé de la voiture bousillé et que le fermier passait par là, par hasard. Ils seraient chez l’ami de David dans la matinée. Le jeune médecin continuait à rire, sans aucune raison, comme s’il était complètement drogué.

David continuait à rire sans cesse, malgré les protestations et le regard noir de son frère. Quelque chose de plus fort que lui l’empêchait d’arrêter, même si ses rires le faisaient souffrir. Ses côtes lui faisaient horriblement mal et sa tête menaçait d’exploser. Après un bon bout de temps, le fermier et Larry en eu marrent des rires de David. Le vieil homme leur proposa donc de passer la nuit chez lui et qu’il irait les reconduire au petit matin. À voir le regard soulagé de Larry, on pouvait en déduire qu’il acceptait l’offre. Ils arrivèrent donc cinq minutes plus tard à la ferme du vieil homme. David, sembla alors terrifié…un peu trop terrifié. C’est comme si ses émotions et gestes étaient hyper exagérés. Il ne voulait pas sortir de la voiture et le fermier dû utiliser la force. Une fois à l’intérieur, il «déposa» David sur le divan et le couvrit d’une couverture de laine. Il lui mit également une serviette mouillé sur le front et s’occupa du mieux qu’il pouvait des blessures de Larry.

-Vouz avez été chanceux vouz autre. Votre voiture était comme «VLAAAAAAN BROOOM BLAM BLAM PRCHHHHH PRRRR». J’tais sur de trouver des cadavres mouha. En té cas, resté icitte vous r’poser un ti peu. Pour ton ami là, ben ya vraiment l’air gelé comme une balle. D’jà vu ça chez mon n’veu Bob. So je checkerais ses poches moi, parce qu’y en a pris du bon !

En effet, lorsque David entendit le fermier parler de drogue, il reprit un peu ses esprits pour quelques minutes. L’aurait-on drogué ? Mais qui ? Et quand ? Ça ne pouvait qu’être des membres de sa famille…horreur. Les rires de David finirent par s’évanouir. Il tremblait et n’avait pas dormi de la nuit. Le lendemain, le vieil homme les réveilla pour quitter et vit que David n’avait pas fermer l’œil.

-Un ti lendemain d’veille pour le ptit monsieur ein !

David hocha la tête, lui offrant un petit sourire jaune. Lorsque Larry s’approcha, il se racla la gorge et parla d’une voix basse et faible.

-On m’a drogué Larry…surement pour que je reste enfermé dans le sous-sol chez nous. Seulement, avec l’adrénaline et tout, la drogue a pris du temps à faire effet…C’est juste…horrible…ils auraient pu me tuer.

David secoua la tête et tenta de reprendre ses esprits. Il devait reprendre le contrôle de la situation. Larry avait raison, ils devaient quitter cet endroit. Le jeune médecin se leva alors, chambranlant, et discuta avec le fermier quelque peu. Le vieil homme se dirigea alors vers son véhicule.

-Partons d’ici frérot.

Tous deux sortirent alors à l’extérieur, à l’aube et partirent avec le fermier en direction du centre-ville de New York. Dans quelques heures seulement ils allaient avoir atteint la ville et de là ils prendraient un taxi pour se rendre à l’appartement de son ami. Pendant le voyage, pas beaucoup de paroles furent échangés, comme si tout le monde réfléchissaient à ce qui s’était passé. David n’arrivait pas à croire que sa famille avait failli le tué, ainsi que Larry, pour une question de mutants. Une mutation inoffensive si prise dans de bonnes mains. Larry ne méritait pas cela également. S’il lui était arrivé quoi que ce soit, à cause de lui, il ne s’en serait jamais remis. Après quelques heures, les deux frères se retrouvèrent dans l’appartement de George, parti en vacance. David entra, épuisé, et nourris les poissons rouges avant de s’affaler sur le divan. Qu’allaient-ils faire maintenant ? Se cacher pour toujours ? La police allait-elle prendre ses parents pour des idiots et arrêter les recherches, si elles étaient entamées.

-Je ne sais pas pour toi, mais je n’ai pas un plan de génie en tête…disons que j’avais planifié notre sortie…mais pas la suite…crois-tu vraiment qu’il va y avoir des recherches…? Que l’on va devoir rester caché ? Ou…que je finisse par me rendre…

Cette idée le fit frissonner. Qu’est-ce que la police ferait d’un mutant ? Y a-t-il une organisation quelconque qui s’occupe des mutants qui causent problème ? Qui sait…