Un bureau, quelques documents éparpillés contre celui-ci, et un jeune homme qui semblait être plongé dans sa bulle de réflexion, un doigt dans la bouche. Un tique lunatique aux yeux de plusieurs, un geste inconscient qui en fait de l’était pas du tout. C’était une habitude chez lui, qu’il avait depuis bien longtemps. Il n’était pas rare de le surprendre ainsi, un doigt dans la bouche, parfois lorsqu’il était concentré, parfois pas du tout. Parfois il ne le laissait que quelques secondes, parfois plus. Tout dépendant simplement de ses envies, choses que les gens ignoraient. Ce n’était pas comme s’il allait crier sur tous les toits son pouvoir quelque peu spécial. Ce fait de produire du chocolat, dans le temps de le dire. Il n’avait besoin que de se servir, le choix ne manquant pas en prime. C’était génial n’est-ce pas? Cette envie chocolatée qui pouvait si vivement nous prendre, Billy n’avait qu’à le vouloir pour la combler. Nul besoin de se plaindre, de devoir se lever et d’aller au dépanneur du coin s’en procurer, ni même le moindre sous à dépenser.  Il va s’en dire que jamais il ne se priverait de cette mutation qu’il avait. À quoi bon après tout.

Les autres par contre, ne le savaient pas… Du moins pas ses collègues de travail, ses yeux qui ne voyait qu’une habitude, qu’un tique, aveugle et inconscient des délices qu’ils manquaient. Ce n’était pas une question d’être égoïste, mais bien de ne pas vouloir avec des petites bibittes à sucres, des mouches quelque peu dérangeantes qui viendraient sans le moindre doute faire peut-être leur lèches-bottes, lui offrir un sourire, les yeux de chien battu, ou simplement cette fameuse expression qui demandait… ''Je peux? ''. Oh allez, il le savait bien, personne ne pouvait résister à cette gourmandise. Et ceux qui proclamait détester cela ne devait pas être humain…  Ce n’était pas tant d’avoir son doigt collé à une langue ou passant sur des lèvres qui le dérangeaient tant. Simple ce fait que… Ces gens restaient ses collègues quoi… Et entre vous et moi, ce genre de scène serait pour le moins… totalement awkward…

Alors on garde ça pour lui, T.O.P. secret et on ignore ses petits commentaires passant. Il n’était pas tant du genre susceptible face à ces taquineries après tout. Le jeune, le petit bleu qui rentre dans la CIA… Déjà qu’on s’amusait de son statut de nouveau, avec des blagues, et piques. Le bébé de la place, on la lui sortait souvent, en plus de son jeune âge, qui commençait depuis si peu dans le domaine. Le voir un doigt dans la bouche ne faisait qu’empirer les choses. Mais Billy n’avait jamais grande réaction, pas plus qu’un rire ou sourire débordant de sarcasme.  

Comme en cet instant, cette approche ne manquant pas de souligner son statut, qui lui demandait de ce fait même quelques minutes de son temps, ayant besoin qu’il aille chercher un document. Lui, évidemment, il n’avait pas le temps. On lui refilait les jobines que l’on ne voulait pas tant faire, l’avait compris…Quelques secondes et puis le voilà sortit, dirigeant ses pas là où il le devait. Avait-il promis de le faire vite? Oui. Mais…. Il retira vite ses pensées, vite même cette idée de revenir avec la moindre feuille à la vue de cette monstruosité. Qui lui avait arraché un drôle de son, de gros yeux, et fait de grand pas qui le fit reculer en un quasi réflexe.

Ce qu’il avait vu? La source de sa phobie, si bien placée en prime… Directement sur le classeur, de celui où il devait fouiller. Dans son moment de malchance, il y avait eu cette petite chance, soit l’endroit étant vide pour le moment. Mais le son par contre… N’avait pas tant dû passer si inaperçu, celui qui annonçait la grande surprise, le sursaut. Tout comme ses agissements, plutôt suspect…. Aussitôt rentré, aussitôt ressortir, de ses pas rapides, presque de course, de son air qui disait un gros ''Nononono. Je ne rentrerais pas là-dedans''.  À la vue de son collègue, il balança un rapide « Tantôt », tantôt, plus tard voir… demain…. Ô combien pouvait-il détester ses bestioles…