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 J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue

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MessageSujet: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeJeu 16 Juin - 22:53


    Le monde ne se bousculait pas dans sa librairie aujourd’hui. A vrai dire, il n’avait jamais beaucoup de clients. Son magasin était bien trop miteux et les livres qu’il vendait bien trop inutiles pour la plupart des gens. A vrai dire, il ne vendait de livre que très rarement. Cela ne lui posait pas de problèmes puisqu’il possédait bien d’autres sources de revenus. Il laissait même les étudiants, de toutes filières, lire ses bouquins en magasin. Il aimait lorsque les gens venaient de leur plein gré apprendre des choses nouvelles, il avait l’impression de permettre aux autres d’arriver au moins à sa cheville. Assis dans sa chaise derrière le comptoir et les pieds sur celui ci, Jaime lisait l’édition du jour du Monde. Quitte à perdre du temps, mieux valait s’instruire sur ce qui se passait autour de lui. La peur d’une nouvelle guerre ne le quittait jamais et il espérait de tout cœur que plus jamais les horreurs nazis ne referaient surface. Il poussa un soupir d’ennui encore une fois, il ne cessait pas depuis qu’il avait ouvert ce matin là. Tous les jours se ressemblaient et il s’ennuyait toujours autant dans sa pauvre petite vie. Les risques qu’il pouvait prendre n’étaient rien par rapport à ce qu’il attendait. D’ailleurs, que désirait-il ? Une arrestation pour enfin se sentir un peu différent ? Un accident pour sentir de la douleur ailleurs qu’au plus profond de lui ? Il ne saurait dire ce qu’au fond de lui il recherchait. Peut être était ce sa destinée de ne rester que cet homme ennuyé de tout et de rien, qui, à l’instar d’une éponge, retenait tout ce qu’il voyait et entendait. Condamné à avoir la tête pleine de choses qui ne lui servaient qu’à se sentir bien supérieur aux autres. Tellement supérieur qu’il n’arrivait à se lier à personne.

    Une clochette retentit finalement autour de lui, le ramenant à la réalité. Lorsqu’il partait ainsi dans ses pensées, ce n’était jamais très bon pour lui. Il était systématiquement de mauvaise humeur lorsqu’il allait trop loin. Cette petite clochette l’avait sauvé d’une mauvaise journée. Il ne releva pas la tête vers la personne qui venait d’entrer, lançant simplement à travers son journal :

    ▬ Bienvenue. Je vous laisse regarder. Si vous désirez lire sur place, vous pouvez. Si vous avez des questions, posez-les. Bonne fouille !

    Sa voix avait été monocorde et un brin froide. A vrai dire, il n’était pas vraiment accueillant avec les clients. Soit ils acceptaient son côté bourru, soit ils s’en allaient, c’était aussi simple que ça, il n’allait pas jouer les nounous après tout. Il ne fût pas étonné d’entendre de nouveau la clochette retentir, à peine quelques secondes après la fin de sa phrase. Il jeta un coup d’œil par-dessus sa lecture et vit qu’il était de nouveau seul. Encore un ou une crétine qui n’aurait de toute façon pas eut sa place dans sa boutique. Il se replongea dans son journal alors même que la clochette se fit encore entendre. Cette fois, il regarda la personne avant de parler et bien lui en prit. Un petit sourire fin se dessina sur ses lèvres lorsqu’il la reconnut. Cette journée n’allait peut être pas être aussi ennuyante que prévu.

    ▬ Lullaby ! Quel plaisir de vous revoir ici. Je suis vraiment chanceux d’avoir encore droit à votre compagnie.

    Son sourire devint amusé, il aimait bien cette fille. Plus intelligente que la moyenne, elle parvenait même parfois à le coller sur certains sujets, fait incroyable par sa rareté. Bien sûr, elle restait bien inférieure à lui, mais il parvenait à lui trouver un intérêt à chaque fois qu’elle venait se poser dans sa boutique. Ce n’était pas une cliente comme les autres, plutôt une squatteuse qui profitait allégrement du nombre impressionnant de bouquins qu’il possédait. Sa boutique à elle était juste à côté, d’où sa présence quasi constante chez lui.

    ▬ Tu cherches un bouquin en particulier ?

    Il était d’une rare prévenance avec cette fille. Il aimait bien la contenter, cela amenait inévitablement une conversation intéressante qui faisait passer sa vie de complètement ennuyeuse à potentiellement intéressante. Il replia consciencieusement son journal avant de replier ses jambes pour se relever. Il déposa ses deux mains sur le comptoir, accordant une attention toute particulièrement à la jeune blondinette en face de lui.
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeJeu 16 Juin - 22:57


    Le monde ne se bousculait pas plus dans la boutique voisine, the Garden. En même temps, les gens ne venaient pas sans cesse acheter des fleurs, c'était bien connu. Quoiqu'en cette période d'après-guerre, il y avait quand même un certain nombre de clients, venant se procurer de quoi égayer maison et coeurs. C'était une belle approche, dit comme ça, pas vrai ? Assise derrière le comptoir, pied croisés sur celui-ci, un peu en symétrie du libraire, par rapport au mur, Lullaby ne semblait pas être d'humeur à faire une belle approche, cependant. Il n'y avait qu'une femme dans la boutique, et elle lui avait adressé un simple « Bonjour » quand elle était entrée. Enora était en livraison, Daphné en cours et Shane sans doute dans l'arrière boutique en train de créer de nouveaux produits, tout en râlant, comme d'habitude. Soupirant, elle tourna une nouvelle page de son ouvrage quelque peu poussiéreux. Freud était mignon, mais tout se rapportait toujours au cul avec lui. Il n'y avait pas que ça dans la vie, si ? Elle en était l'exemple parfait. Shane aurait sans doute dit que justement, c'était bien loin d'être parfait, mais Shane était Shane après tout. Il n'empêchait que ce genre d'approche de la vie et de toute partie de l'être humain commençait vraiment, vraiment à agacer la jeune femme. Tout ne tournait pas autour de ça, il fallait arrêter. Comment ça frustrée ? Qui a dit frustrée ? Shane, tu vois la porte ? Tu dégages ! Tournant une page de façon un peu virulente, elle failli se faire casser la gueule au bouquin, et ne le rattrapa que peu avant qu'il s'écrase sur le sol. Un peu lasse, elle le reposa sur le comptoir, à côté de la caisse enregistreuse, et se passa deux mains sur le visage. Elle n'avait encore pas dormi, et ça devenait vraiment, vraiment fatigant au sens propre comme figuré du terme. Sa main se tendait vers sa dixième tasse de café de la journée quand la cliente arriva vers le comptoir en minaudant :

    S'il vous plaît, Mademoiselle, les hortensias et les gardénias sont-ils adéquats à … ?

    Une main lasse, mais impérative se leva pour l'interrompre, et deux yeux bleus cernés apparurent derrière un rideau de cheveux blonds, et les lèvres de la jeune fille se tordirent douloureusement en une espèce de sourire commercial :

    Ecoutez, je ne suis vraiment pas d'humeur, et comme je ne suis pas impolie, je ne vous répondrai pas, mais je vais vous envoyer quelqu'un pour le faire …. SHAAAAAAAAAAANE !

    Le hurlement déchira le magasin, alors que l'interpelée débarqua, échevelée, et visiblement pas heureuse de se faire ainsi appeler, la blonde avant déjà enfilé sa veste et enfoncé son chapeau sur la tête, et était déjà à moitié dehors :

    La dame a besoin de ton expertise en fleurs. Moi, je vais prendre l'air.

    Et SBAM fit la porte du magasin en se refermant. Dehors, Lulla fit deux pas avant de s'arrêter et de se masser les tempes. Il fallait qu'elle arrive à dormir, parce qu'elle commençait à être de plus en plus lunatique, elle s'en rendait bien compte. Et si elle partait en live, alors que normalement c'était elle qui réglait tous les conflits, ça risquait de ne pas être joli joli, à la boutique. En même temps, tout ça commençait sérieusement à lui casser les pieds. Elle avait parfois l'impression d'être la maman, l'adulte dans le tas, alors qu'elle n' était pas la plus vieille, et puis même, ce n'était pas une raison. Elles étaient associées, bon sang. Enfin, ça ne servait à rien de s'énerver toute seule. Au pire, de toute façon, Shane l'épinglerait quand elle rentrerait, les autres seraient là, et elle provoquerait une discussion. En attendant, elle avait besoin de trouver de quoi soigner son mal de crâne, ou, tout au moins, de quoi s'occuper l'esprit. Alors qu'elle cherchait quoi faire, justement, elle fut bousculé par un homme d'allure distinguée. Relevant la tête, elle se préparait à l'incendier, surtout qu'il ne s'était pas excusé, mais ses yeux se posèrent vers l'endroit qu'il venait de quitter, visiblement en coup de vent. Et un léger sourire se forma sur ses lèvres. D'accord. On avait qu'à dire que c'était un signe du destin. Doucement, enroulant son foulard autour de son cou, elle se bougea, et poussa la porte.

    L'ambiance à l'intérieur avait le don de l'apaiser, toujours. C'était la magie des livres. Cette librairie, elle y passait un temps infini. Elle adorait les lieux, cette vieille odeur de poussière, de bois noueux. Et puis elle appréciait également …

    ▬ Lullaby ! Quel plaisir de vous revoir ici. Je suis vraiment chanceux d’avoir encore droit à votre compagnie.
    Jaime. J'ai laissé mes autres personnalités à la maison, le vouvoiement ne sera donc pas nécessaire.

    Elle avait noté qu'il allait envoyer chier la personne qui était entrée, jusqu'à ce qu'il ne l'identifie. C'était un bien étrange commerçant, ce Jaime, il perdait pas mal de clients par son approche plus que froide, mais ne semblait pas s'en formaliser plus que cela. Il laissait de plus tout étudiant entrant dans sa boutique lire tout ce qu'il voulait sans payer. Même si cela l'arrangeait bien, elle devait avouer que ce n'était pas le meilleur moyen pour faire des affaires. Mais soit. Tranquillement, elle promena son regard sur les lieux, s'approchant du comptoir.

    ▬ Tu cherches un bouquin en particulier ?
    Ah, voilà qui est mieux… Tu deviens raisonnable !

    Elle adorait l'asticoter. Il avait un côté jesaistout un peu énervant, mais elle savait le remettre à sa place, celui de simple mortel. Soupirant, réfléchissant à sa question, après tout, elle n'était venue que parce qu'elle cherchait un havre de paix, elle posa un coude sur le comptoir et le regarda par dessous le bord de son chapeau, d'un air légèrement blasé :

    Quelque chose qui dirait que Freud n'était pas un psychanalyste mais simplement un obsédé frustré ?
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeVen 17 Juin - 2:14


    ▬ Tu cherches un bouquin en particulier ?
    ▬ Ah, voilà qui est mieux… Tu deviens raisonnable !
    ▬ Raisonnable ? Ce n’est pas mon genre ma belle.

    Leurs regards se croisèrent finalement et ils étaient tout proche l’un de l’autre. Pendant une demi seconde, Jaime se rendit compte qu’il n’avait jamais observé ses yeux avec attention. L’autre moitié de seconde lui permit de constater leur beauté. Il cligna des yeux une seule fois avant de reprendre totalement contenance. Cette nana pourrait presque être sa fille tout de même, il ne devait pas abuser. Finalement, il enleva ses mains du comptoir pour se redresser et croiser les bras.

    ▬ Quelque chose qui dirait que Freud n'était pas un psychanalyste mais simplement un obsédé frustré ?
    ▬ Oh tu sais que Freud et moi, on est pas franchement copain. Tu connais la maison, tu n’as qu’à aller fureter du côté des biographies.

    Il se détourna finalement pour retourner se laisser tomber dans son siège. Il reprit son journal cependant il eut du mal à en lire ne serait ce qu’une seule ligne. L’image de ses yeux avait du mal à le quitter et il se demanda soudain ce qui pouvait motiver ça. Cette fille fréquentait sa librairie depuis déjà pas mal de temps et jamais il n’avait eut ce genre d’attitude envers elle. Il poussa donc un grand soupir avant d’enfin se sentir plus serein, mais peut être était ce parce qu’elle s’était un peu éloignée. Il déposa de nouveau ses deux mains sur le comptoir, poussant un soupir léger.

    ▬ Au fait, sympa ton chapeau. Tu l’as piqué dans ma collection ?

    Il n’arrivait pas à expliquer cette soudaine envie de vouloir la mettre dans son lit et cette phrase qui se voulait badine eut un effet étrange sur lui, comme si un instant il aurait voulu que ce soit réellement le cas. Il se traita mentalement d’arriéré avant de finalement faire le tour de son comptoir pour se diriger vers le coin des biographies. Il savait qu’il avait quelques petits trucs sur Freud, mais pour les retrouver dans tout son barda, ce n’était jamais très simple. Arrivant derrière Lulla, il jeta un coup d’œil à ce qu’elle regardait jusqu’au moment où son bras fusa par-dessus son épaule pour attraper un volume plutôt fin. Il baissa son bras, jusqu’à amener le livre devant les yeux de la demoiselle.

    ▬ Je pense qu’il pourrait y avoir des trucs sympas dans ce livre. Je l’ai feuilleté et je crois qu’il est un peu décalé. Il parle de plusieurs grands philosophes. Ca devrait te brancher non ?

    Il haussa les épaules, lui ne s’intéressait pas vraiment à ça. Mais lorsqu’il l’avait reçu quelques jours plus tôt, il avait été persuadé qu’il pourrait plaire à Lullaby. Elle avait cette manie des grands philosophes qu’il ne comprenait pas, ce n’était vraiment pas ce qui l’intéressait. Enfin, cela permettait à la jeune fille d’avoir une petite supériorité sur lui dans un domaine, chose qui n’arrivait pas souvent, alors il en profitait. Jaime changea finalement de position et vint se mettre non plus derrière mais à côté de Lullaby. S’appuyant d’une main contre l’étagère surpeuplée, il baissa les yeux vers la jeune fille.

    ▬ Alors ? Ca te plaît ?

    Il doutait qu’elle ait vraiment jeté un œil sur le livre, mais il fallait qu’il dise quelque chose. Une nouvelle fois, une bouffée de quelque chose le prenait. Cela faisait quelque temps qu’il n’avait eut aucune relation intime et des pulsions qu’il jugeait incongrues le prenait soudain en présence de la jeune blonde. Il n’avait jamais encore eut d’idées de ce genre à son égard. Après tout, c’était une simple fille de la boutique d’à côté qui venait souvent lire chez lui, lui offrant parfois un café. Ce n’était rien d’autre que ça. Certes, elle était jolie, mais beaucoup plus jeune que lui. Il quitta sa position pour retourner à son comptoir, il fallait qu’il s’éloigne d’elle le temps de retrouver des pensées normales. Au passage pourtant, dans la promiscuité des étagères, il frôla la hanche de la jeune femme. Un léger frisson s’empara de lui et c’est d’un pas finalement vif qu’il retourna à son comptoir. Il se réfugia rapidement derrière son journal, ignorant presque la jeune fille. Il se comportait comme un adolescent et il se détestait pour ça. Il était trop intelligent pour se laisser submerger par de vulgaires émois…
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeVen 17 Juin - 21:33


    ▬ Raisonnable ? Ce n’est pas mon genre ma belle.

    Evidemment, ça aurait été étonnant. Cette phrase, et le regard qu'ils échangèrent résumait parfaitement, aux yeux de Lullaby, la relation qu'ils avaient. Ils auraient pu être de simples voisins si elle n'avait pas été aussi calée en philosophie, et si elle n'avait pas eu une répartie aussi cinglante. Parce que d'une part, il ne lui aurait trouvé aucun intérêt, la reléguant sans le moindre doute ou l'ombre d'une hésitation au rang de pimbêche se prenant pour une rebelle, sans aucune culture. Il se pensait supérieur, à tous, elle le savait, et ça se sentait, énormément. Et d'autre part, si elle s'était arrêtée au fait qu'il soit légèrement, voire extrêmement, en réalité, arrogant, et bien ils en seraient au stade où ils se trouvaient, Shane et lui, à se mépriser cordialement. Mais il se trouvait qu'elle était elle, donc cela tombait bien. Tous deux, mains posées sur le comptoir, se jaugeaient du regard. Et celui de Lullaby disait clairement que lui donner du « ma belle » ne lui simplifierait pas la tâche dans un éventuel débat à venir. Rien de plus? Ben non. Elle était Lulla, tout simplement, et cela expliquait bien des choses. Mais laissons cela pour plus tard, voulez-vous ?

    ▬ Oh tu sais que Freud et moi, on est pas franchement copain. Tu connais la maison, tu n’as qu’à aller fureter du côté des biographies.
    Je vais aller faire ça.

    Il n'avait pas l'air d'humeur pour un débat philosophique, aussi passionnant se serait-il annoncé, sinon, il ne l'aurait pas envoyé chercher elle-même, il lui aurait lui-même sorti LE bouquin qu'il lui fallait absolument, et il le savait parcequ'ilétaitungénied'abordnananère. Cela ne dérangea pas la jeune femme plus que ça, qui s'éclipsa dans les rayons. Elle n'était pas du genre à imposer sa présence quand celle-ci n'était pas ou peu désirée. De plus, elle-même n'était pas forcément d'humeur, au final. Elle voulait du calme, lui aussi, il l'aurait en tête à tête avec son journal, et elle en compagnie de centaines de bouquins qui n'avaient, certes, pas beaucoup de conversation, mais l'avantage non négligeable d'être silencieux quand on avait besoin de calme. S'enfonçant dans les rayonnages, elle savait pertinemment où aller, mais décida de tourner un peu, histoire de profiter de la quiétude de l'endroit. Elle tournait à l'angle du rayon qui l'intéressait quand la voix du libraire se fit entendre, de loin, signe qu'il n'avait pas quitté son comptoir :

    ▬ Au fait, sympa ton chapeau. Tu l’as piqué dans ma collection ?

    Une tête blonde coiffée dudit chapeau dépassa soudain de l'étagère. Lullaby tenait son rebord et lui fit une espèce de salut un peu étrange, plissant légèrement les yeux :

    Merci. Je dirais plutôt que c'est toi qui m'a piqué l'idée d'une collection de chapeaux. Et ne sors pas que c'est faux parce que tu es plus vieux, c'est simplement vrai parce qu'ils me vont mieux.

    L'argument pouvait être saugrenu, mais elle n'avait pas envie de l'entendre dire qu'il avait raison, pas aujourd'hui. Retournant aux livres, elle se fit la réflexion qu'elle supportait de moins en moins de choses, et que ce n'était pas forcément bon, pas du tout même. Le problème était peut-être plus profond que ce qu'elle pensait, pour que même l'idée de remettre en place Jaime l'énerve. En même temps, il pouvait être sérieusement agaçant. Secouant la tête, elle parcourut du bout des doigts quelques tranches, cherchant une biographie de l'homme qui avait éveillé son courroux lorsqu'elle sentit un présence derrière elle, qu'elle avait identifié très rapidement comme le libraire. Comme il ne disait rien, elle n'en dit pas plus, continuant sa fouille, comme il avait dit, quand soudain, son bras jaillit dans son champ de vision. Elle eut un léger mouvement de recul, butant contre la jambe de Jaime. Surprise, elle nota qu'elle avait failli lui rentrer dedans, et qu'il se tenait plutôt proche d'elle. Ses sourcils se froncèrent très légèrement, plus d'étonnement que d'autre chose, en réalité. Le froid Jaime gardait toujours une distance entre les gens et lui, c'était donc simplement inhabituel de le voir si près, c'était ce qui avait du la perturber. Et puis Freud, sans nul doute, c'était toujours de sa faute, de toute façon. Un livre se matérialisa devant ses yeux, focalisant son attention sur autre chose.

    ▬ Je pense qu’il pourrait y avoir des trucs sympas dans ce livre. Je l’ai feuilleté et je crois qu’il est un peu décalé. Il parle de plusieurs grands philosophes. Ca devrait te brancher non ?
    Ça devrait, effectivement.

    Son esprit avait été capté par le livre immédiatement, après tout, il n'y avait que ça de vraiment intéressant, dans la vie ? Enfin, il y avait les gens, les fleurs, la cigarette et l'alcool aussi, mais globalement, cela figurait dans les premières lignes du classement des choses qu'elle préférait au monde. Non qu'elle ait été le genre de personne à faire ce genre de classement, mais bon … Elle s'en saisit, et parcourut brièvement la quatrième de couverture. Le ton était assez mordant, incisif, et il y avait effectivement son ami Freud, ainsi que d'autres grands noms qui avaient l'air d'en prendre pour leur grade. Plissant les yeux, elle nota qu'il manquait peut-être d'objectivité et qu'il lui faudrait recouper avec d'autres auteurs, et bien sûr, ses propres connaissances, mais dans l'ensemble, ce bouquin avait l'air intéressant.

    ▬ Alors ? Ca te plaît ?
    Je te le dirai après l'avoir l......

    Alors qu'elle relevait les yeux vers lui pour lui dire, comme vous l'aurez deviné « je te le dirai après l'avoir lu », ceux-ci tombèrent directement dedans, et pour cause qu'il se tenait encore à une distance inhabituelle d'elle. Moins d'un mètre. La distance de sécurité que Lullaby laissait toujours entre un homme et elle. Pas question que quiconque de sexe masculin l'approche de trop près, quelques jeunes hommes ou hommes plus mûrs l'avaient appris à leurs dépends dans les bars où Enora l'entraînait. Elle était intraitable. Pas question de danser, pas question de discuter à moins d'un mètre de distance. Les collisions accidentelles étaient à la limite les seules où la personne du sexe opposé ne s'exposait pas à une insulte ou un coup violent, ou tout simplement une fuite pure et dure. Mais là, c'était un peu plus complexe, on allait dire. Elle pouvait peut-être passer pour psycho rigide avec ce genre de règles, mais c'était une question de vie ou de mort, et pas pour elle. Aussi le « u » se bloqua-t-il dans sa gorge, alors qu'elle cherchait une échappatoire acceptable, étant donné qu'elle appréciait Jaime, elle se voyait mal lui dire de reculer, de dégager, ou partir en courant, surtout avec le livre qu'elle n'avait pas payé entre les mains. Il fallait juste qu'elle respire. C'était la faute de Freud, tout ça, elle commençait à voir le mal partout.

    Il bougea, et s'éloigna, et la poitrine de Lulla se souleva dans un soupir de soulagement. Interrompu par un effleurement, un simple effleurement du libraire au niveau de sa hanche. Un violent frisson la parcourut, alors qu'elle s'enjoignait de rester calme. Les allées étaient étroites, il ne l'avait pas fait exprès, tout allait bien, tout allait très bien, il fallait qu'elle respire, et qu'elle se décrispe. Elle avait été prise par surprise, c'était tout, on réinstaurait la distance de sécurité, et c'était tout. Plus calme, elle sortit des rayons pour venir poser le bouquin sur le comptoir. Elle hésitait, à rester, ou à rentrer … mais l'idée de voir Shane furieuse parce qu'elle l'avait convoquée pour une expertise en fleurs ne l'enchantait guère. Aussi prit-elle appui sur le comptoir et s'y propulsa lestement en position assise, attrapa le bouquin et l'ouvrit. Et puis, regardant Jaime par-dessous le rebord de son chapeau, elle sortit la formule habituelle :

    Puis-je abuser de l'hospitalité de ton comptoir ? Promis, je me pousserai dès qu'un client arrivera, les bras chargés de livres, pour te les régler.

    Hautement improbable ? Oui, on pouvait dire ça comme ça ...
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeVen 17 Juin - 23:59


    ▬ Merci. Je dirais plutôt que c'est toi qui m'a piqué l'idée d'une collection de chapeaux. Et ne sors pas que c'est faux parce que tu es plus vieux, c'est simplement vrai parce qu'ils me vont mieux.

    Il eut un petit rire à sa réponse. Voilà une des raisons qui faisait qu’il l’aimait bien et qu’il sacrifiait autant de son temps à lui apprendre des choses. Il avait cette patience avec elle qui découlait de son attitude. Elle semblait tellement intéressante par rapport à la plupart des greluches qu’il connaissait. Si elle n’avait pas été comme ça, il était évident qu’il ne lui aurait pas porter plus d’attention qu’aux trois autres fleuristes. Pourtant il les connaissait toutes les quatre, mais entre celle qui se croyait plus intelligente que ce qu’elle n’était, celle qui squattait sa boutique comme une bibliothèque mais qui ne lui parlait pas beaucoup et la dernière qui était… disons sauvage, Lullaby se démarquait. Elle était plus intéressante que les trois autres réunies et tant mieux. C’était très certainement parce qu’il l’appréciait qu’il trouvait aussi dérangeant qu’il puisse être attiré par elle. Tout ce qui suivit n’était qu’une suite de réactions bizarres qu’il n’arrivait pas à se comprendre. Voilà pourquoi il était retourné aussi vite à son comptoir, laissant la demoiselle dans les rayons. Elle pouvait bien lire le bouquin qu’il lui avait donné ou pas, tant qu’il était réfugié derrière son journal, tout allait bien…

    A vrai dire, tout à son malaise personnel, il n’avait même pas remarqué qu’elle avait pu être gêné par la proximité soudaine qu’il avait eut envers elle. Pourtant, lorsque son regard qui avait croisé le sien, alors qu’ils étaient encore tous les deux dans l’allée, lui revint en mémoire, il fronça les sourcils. Sur le coup il n’avait pas vraiment remarqué, mais maintenant qu’il y repensait, il était vrai qu’elle avait semblé être assez mal à l’aise. Pourtant, il décida de ne pas en tenir compte tandis qu’il se replongeait dans son journal, alors même qu’elle revenait au comptoir. Comme à son habitude, elle vint lentement déposer son postérieur sur son espace de travail. Geste qui fût accueilli par un sourire doux de la part de Jaime. Il n’y avait qu’elle qui se permettait ce genre de familiarités dans sa boutique, même si elle restait très polie.

    ▬Puis-je abuser de l'hospitalité de ton comptoir ? Promis, je me pousserai dès qu'un client arrivera, les bras chargés de livres, pour te les régler.
    ▬Te moquerais tu de moi Lullaby ? Je suis meilleur commerçant que tu ne le penses.

    C’était faux en fait. Il n’était pas bon commerçant car bien trop bourru pour ça et elle le savait bien entendu. Il était rare qu’il vende ses bouquins et à vrai dire il préférait ça. Il aimait bien avoir toujours ses livres favoris autour de lui, c’était ses bébés, même s’il ne le montrerait probablement jamais. Cependant, la pique passée, il fit un vague geste de la main, tout ça sans quitter son journal des yeux. Une sorte d’autorisation qu’il donnait à la jeune fille, sans pour autant chercher à lui porter plus d’attention que nécessaire. Il retrouvait un peu de naturel dans sa façon de faire, ce qui le soulageait.

    Son journal terminé, il se redressa de nouveau sur sa chaise avant de se relever. Sans un mot pour la demoiselle, il contourna son comptoir et se dirigea vers ses allées. Il s’y dirigea avec aisance pendant quelques minutes avant d’arriver devant une pile assez impressionnante de livres non rangés. Ce n’était pas par fainéantise, mais simplement parce que ces livres étaient inclassables. Il aurait pu les ranger par auteur, mais il aimait cet amalgame. Ca lui rappelait que leurs sujets pouvaient être divers et variés, mais surtout qu’ils n’étaient pas à prendre aussi sérieusement que les autres. Ce n’était pas des parodies, mais simplement des livres de ton léger, qui ne se trouverait pas ailleurs. Du genre de ceux que les autorités voudraient voir disparaître. Lui, les conservait, parce que la culture ne devait pas se limiter aux guerres et aux choix de quelques grandes instances. Il était déjà malade de savoir que les guerres de religions avaient fait disparaître au cours des siècles des quantités astronomiques de livres, il ne voulait pas que ses quelques trésors subissent le même sort. Il sortit un de ses bijoux de la pile et retourna vers son comptoir.

    Il s’approcha lentement, comme pour faire une surprise à sa jeune amie. Voyant que la jeune femme avait bien avancé dans son bouquin, il se risqua à la déranger. Se plantant non loin d’elle, il lui tendit son livre, qui traitait lui aussi des philosophes de génie, mais qui n’étaient pas aussi normaux qu’ils pourraient le prétendre.

    ▬ Alors ? C’est un pervers ou le génie qu’il semblait être ? J’opterais pour la première option, mais je sens que tu vas me contredire…

    C’était habituel, elle ne faisait que ça, lui dire qu’il avait tort. Peut être était ce ça qu’il aimait chez elle. Il avait tort et il aimait ça. Peut être un brin masochiste mais peu importait, il aimait ça. Voulant lire par-dessus sur épaule, Jaime s’approcha encore de la petite blonde. La distance entre eux redevenait très réduite, tellement qu’il pouvait sentir son odeur de fleur lui chatouiller les narines. Cette approche n’était pas très subtile, mais à vrai dire, il n’avait pas vraiment d’idées derrière la tête. Il avait relégué dans un coin de sa tête son malaise précédent, préférant se concentrer sur ce qui était réellement important, leur relation telle qu’elle était là. Cependant, il sentait que sa résolution pourrait fondre rapidement, tout comme il fondait face à cette odeur. Les filles qui étaient passées entre ses bras ne sentaient pas aussi bon, comme si les fleurs avec qui elle travaillait s’harmonisaient avec elle… Il ne sut pas se retenir plus longtemps et approcha encore plus son visage de son cou, sans pour autant la toucher. Il voulait s’imprégner de cette odeur, avant de se faire probablement jeter…
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeSam 18 Juin - 16:36


    ▬Te moquerais tu de moi Lullaby ? Je suis meilleur commerçant que tu ne le penses.
    Je n'oserais pas, voyons, je sais bien que non seulement tu sais tout, mais en plus tu réussis tout ce que tu entreprends !

    Acide ? Non, simplement taquine. Ce que certains trouvaient chez lui absolument insupportable était pour elle une source d'amusement inépuisable, tout simplement parce qu'elle ne le prenait pas au sérieux, tout en le faisant. Complexe et incompatible ? Non. Elle était consciente qu'il avait une culture impressionnante, mais ne supportait absolument pas qu'il se prenne pour le roi du monde tout simplement parce qu'il avait un savoir qui le plaçait, mentalement tout du moins, au-dessus des autres. Elle ne doutait pas du fait que lui le pensait, mais ça ne la gênait pas outre mesure, étant donné qu'elle ne se gênait pas pour lui rappeler dès qu'elle le pouvait qu'il n'était au final guère différent du commun des mortels, et qu'il pouvait avoir tort. Et surtout, qu'il n'était pas parfait, quoiqu'il en pense. Étrangement, elle semblait la seule à penser de la sorte, à prendre le temps et la peine de s'occuper de « ce plouc chapeauté », selon l'expression consacrée de l'une de ses Belladonna préférées. Effectivement, il n'avait pas la cote, ni auprès de ses clients, bien peu nombreux, et la plupart du temps, ne restant pas longtemps, ou extrêmement silencieux, ni de ses voisines, qui n'arrivaient pas à accrocher. Ça lui laissait au moins l'avantage de pouvoir discuter avec lui quand elle le voulait, sans avoir besoin de se battre, ou d'avoir l'impression de déranger. Et lui laissait le privilège de pouvoir se percher sur le comptoir. Ce qui avait une certaine classe, il fallait bien l'avouer.

    Juchée là-haut, elle entreprit donc de se plonger dans la lecture du bouquin qu'il lui avait recommandé. Elle ne doutait absolument pas de la qualité de celui-ci, elle était forcée de reconnaître qu'il connaissait plutôt bien son travail, et que oui, bon, il avait une culture monumentale, on aurait fini par le comprendre. Parcourant rapidement la préface, elle passa rapidement à la partie qui l'intéressait réellement, à savoir la vie et les hauts faits de son ami Freud. Doucement, elle se glissa entre les lignes du texte, jusqu'à faire abstraction de la présence de Jaime, qui lisait lui aussi de son côté. Ils faisaient souvent ça, à vrai dire, cela avait un côté intime et pas trop en même temps, rassurant quoi. Il était de ceux avec qui elle n'avait pas besoin de faire la conversation, et, certaines jours comme celui-ci, c'était hautement appréciable. Sinon, elle aurait sans doute disserté sur ses colocataires et associées, et cela n'aurait pas été très intéressant, ou très constructif. Elle 'sen plaignait, mais en même temps, depuis l'instant où elle les avait connues, elle n'avait plus imaginé sa vie sans elles. La preuve, elle était en train de lire pour se détendre un peu, et elles revenaient dans son esprit. Faisant le vide, à grands coups de balais mentaux pour les chasser, elle parcourait l'enfance du philosophe en essayant de chercher ce qui avait pu en faire le pervers intercosmique qu'il était devenu, en tous cas, à son sens, ce matin là. Au fil des lignes, elle perdit peu à peu contact avec la réalité, ce qui lui arrivait en vérité souvent quand elle se plongeait dans un ouvrage intéressant. Ce ne fut qu'un peu plus tard qu'elle en fut soudain violemment tirée.

    Ce ne fut rien d'alarmant, juste Jaime se levant de son siège. Il allait et venait souvent dans sa boutique, il n'y avait rien d'inhabituel à cela, bien au contraire. Mais ce simple mouvement avait attiré l'attention de la jeune femme. Et, si d'habitude elle parvenait à se concentrer de nouveau très rapidement, cette fois-ci, ce ne fut pas le cas. Alors que son esprit essayait de chercher les signes pervers dans les lignes de la vie de cet homme, une autre partie de celui-ci en cherchait, mais dans la scène précédente. Lullaby se morigéna, s'enjoignant de séparer ce qu'elle recherchait de ce qui s'était passé, mais rien à faire. Son esprit bloquait obstinément sur la soudaine proximité que le libraire avait momentanément instaurée entre elle et lui, et qui avait bien failli la faire mourir de frayeur. Si elle était frigide ? Ce n'était pas vraiment la question. Certains, ou certaines pourraient le dire, étant donné que cela faisait trois ans qu'elle n'avait eu aucun rapport intime, de quelque nature que ce soit, et qu'aucun homme n'avait réussi à l'approcher à moins d'un mètre sans subir ses foudres, ou essuyer un refus violent. Ce n'était pas qu'elle préférait les femmes, ou qu'elle était une pucelle effarouchée, c'était simplement … une protection. Pour eux, et non pour elle. Elle n'avait pas peur de souffrir, ou tout ce genre de conneries, elle craignait juste de les tuer. Une bagatelle, n'est-ce pas ? Alors, dès qu'un homme se faisait trop proche, elle s'enfuyait à toutes jambes. Alors, elle voulait juste s'être trompée, se dire qu'en fait, il n'avait eu aucune idée derrière la tête, que tout ça n'était que dans la sienne, et que ce n'étaient que des circonstances malheureuses. Mais l'effleurement sur sa hanche lui restait en tête, le frisson qui en avait découlé … Elle se souvenait, à quel point c'était agréable, avant. Mais elle ne pouvait simplement pas prendre le risque. Étant donné que ce n'était rien, cependant, il n'y avait pas de questions de ce style à se poser, pas vrai ?

    ▬ Alors ? C’est un pervers ou le génie qu’il semblait être ? J’opterais pour la première option, mais je sens que tu vas me contredire…

    Elle ne l'avait pas entendu revenir, si bien qu'elle manqua de sursauter à ses mots. Avait-elle été à ce point absorbée par la possibilité que quelque chose de louche soit en train de se passer qu'elle en avait baissé sa garde à ce point. Une fois de plus, il était déraisonnablement proche d'elle, mais cela pouvait aisément s'expliquer par l'ouvrage qu'il lui tendait. L'acceptant, elle prit le temps de répondre à sa question, d'une façon posée et calme, du moins, en tous cas, essaya-t-elle de l'être.

    Je le ferais bien seulement pour te dire que tu as tort, mais il se trouve que je n'ai pas pu assez loin dans sa vie pour me décider pour l'un ou pour l'autre, malgré mes préjugés de ce matin. Je préfère en apprendre davantage avant de me faire une opinion définitive.

    Ce qui n'était pas faux. Malgré son irritation de ce matin, sans doute due à un accès de frustration, analyserait une grande philosophe et psychologue aimant les plantes bien malgré elle, il n'en restait pas moins que cet homme avait une réputation et une renommée telle qu'encore à l'heure actuelle, ses méthodes étaient appliquées par de nombreux médecins qui avaient pour réputation d'être d'excellents thérapeutes, alors, il ne fallait pas prendre ce genre de choses à la légère. Peut-être avait-il raison, au final. L'homme n'était qu'un animal, et ses pulsions et sa vie étaient sans doute guidés par l'instinct de survie, et de préservation de l'espèce, ce qui expliquerait bien des choses. Comme le fait que son esprit était bloqué sur la zone de sa hanche que le libraire avait accidentellement effleurée. S'efforçant de passer à autre chose, elle posa le livre de côté et prit le nouveau que Jaime lui avait ramené. L'ouvrant, elle parcourut le sommaire, qui lui arracha un sourire. Le ton décalé allait lui plaire, c'était certain.

    Il faut que tu arrêtes de me gâter de si bonnes lectures, je ne vais plus savoir où donner de la … tête.

    Ses sourcils s'étaient violemment froncés, alors qu'une légère brise s'était fait sentir à la base de son cou, qu'elle identifia sans peine comme le souffle de son interlocuteur. Il avait quasiment la tête sur son épaule, elle était maintenant pleinement consciente du très peu d'espace qui séparait son corps et le sien, et, sans aucun doute, ses lèvres et son cou. Un frisson étrange la parcourut, et elle dut prendre sur elle pour ne pas sauter à bas du comptoir et aller se réfugier derrière une armoire, comme une véritable gamine. Il fallait qu'elle respire, surtout, qu'elle ne panique pas, c'était cela qui pouvait devenir dangereux. Mais merde, à quoi jouait-il ? Essayant de prendre un air détaché, elle se tourna vers lui, leurs visages se retrouvant un peu trop proches pendant quelques fractions de seconde, le temps qu'elle décale son postérieur, froissant au passage le journal qu'il avait laissé sur le comptoir. Tant pis pour le papier, il fallait qu'elle s'éloigne rapidement. L'interrogeant du regard, la gorge nouée et le souffle un peu court, elle faisait de gros efforts pour contenir la vague de panique qui montait en elle. Doucement, ce n'était rien, ce n'était rien du tout.

    Pourquoi penses-tu que c'est un pervers ? Tout homme n'est-il pas agité de pulsions sexuelles qu'il ne peut réfréner, et de pensées du même acabit qu'il ne peut ignorer ?

    Si c'était une perche tendue pour qu'il la rassure qu'il ne se passait rien ? Peut-être un peu. Mais c'était surtout pour elle un moyen de lancer le débat, de retrouver ce qu'elle connaissait avec lui, une relation purement philosophique, intellectuelle, qu'elle ne voulait pas que Freud entache en manipulant ses pensées à distance. Du concret, du solide, auquel se raccrocher.
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeSam 18 Juin - 20:31


    ▬ Il faut que tu arrêtes de me gâter de si bonnes lectures, je ne vais plus savoir où donner de la … tête.

    Il eut un sourire sans quitter sa position. Ses yeux s’étaient fermés sous la force de la senteur qu’elle dégageait et qui semblait l’hypnotiser. Il nota cependant l’hésitation qu’elle avait eut en fin de phrase, comme si elle avait retenu son souffle quelques millièmes de secondes. Il n’arrivait pas à identifier cette hésitation. Cela pouvait être tout aussi bien parce qu’elle était troublée par sa proximité ou simplement parce qu’elle avait cherché son mot. Il était rarement aussi mauvais juge des réactions des autres, cependant il ne se formalisa pas, touché qu’il était par ce qu’elle faisait naître en lui. Elle bougea soudain, lui montrant son visage. C’est à cet instant qu’il prit pleinement conscience qu’elle était toute proche de lui. Il n’avait qu’à incliner légèrement la tête vers elle pour que leurs lèvres entre en contact. Ses yeux le captivèrent totalement et il sentit un frisson le parcourir. Frisson de désir bien sûr, mais d’une autre chose aussi. Il aurait pu l’embrasser, là comme ça, mais quelque chose dans son regard le retint. Elle semblait vouloir être partout sauf là où elle se trouvait à cet instant. Cette impression fût renforcée par le fait qu’elle s’éloigna de lui prestement.

    Il aurait du se sentir blesser dans son ego, après tout, il était encore séduisant malgré son âge qui commençait à avancer. Cependant elle semblait tellement perdue qu’il n’arrivait même pas à lui en vouloir. Pour paraître détendu, comme si leur proximité précédente n’avait été que le fruit d’un hasard fortuit, il se passa la main dans les cheveux et rajusta ses lunettes sur ses yeux. Il voulait lui montrer et se prouver aussi à lui-même que ce n’était rien. Après tout, ils avaient été près oui, mais rien d’autre, aucun geste des deux côtés, une simple amitié qui permettait de simples rapprochements. Il arrivait même à se dire que le frisson qu’il avait ressenti en croisant son regard n’était du qu’à un courant d’air, rien de plus.

    ▬ Pourquoi penses-tu que c'est un pervers ? Tout homme n'est-il pas agité de pulsions sexuelles qu'il ne peut réfréner, et de pensées du même acabit qu'il ne peut ignorer ?

    Il haussa les épaules à sa remarque. A vrai dire, il ne savait pas exactement comment la prendre. Il hésitait entre se vexer et argumenter. Était ce un vrai retour à un débat ou une remarque implicite sur son comportement ? Il décida pourtant d’ignorer la pointe de gêne qui venait de naître en lui. Il n’avait pas le droit de se comporter comme ça avec elle. D’une voix qui se voulait normale, il lui répondit finalement.

    ▬ A vrai dire, je ne faisais que reprendre tes propos. Je sais qu’il a traité de pas mal de sujet dit sexuels, mais à vrai dire, je ne le connais pas assez pour savoir si c’était par perversion ou simplement par génie.

    Il fût ravi de se rendre compte que sa voix était des plus normales. Rien n’indiquait le trouble qui le prenait maintenant. Il était partagé entre l’envie de lui sauter dessus et la gêne de ressentir ça. Cette fille était bien plus jeune que lui, c’était une jeune fille intelligente qu’il perdrait forcément s’ils venaient à se rapprocher. Il se connaissait bien trop bien pour risque son amitié. Pourtant, des pulsions l’animaient, des pulsions qu’il voulait refréner mais aussi assouvir. C’était bien la première fois qu’il se posait autant de questions sur une personne. Il fallait dire aussi que Lullaby était l’une des seules qui appréciait vraiment alors il ne voulait pas la blesser.

    ▬ Et pour répondre à ta question. Tout homme avec un minimum de savoir vivre devrait pouvoir retenir ses ardeurs. Regarde moi par exemple… Si je m’écoutais…

    Il s’interrompit quelques secondes, à se demander s’il devait bien dire ce qu’il allait dire. Elle allait très certainement se braquer contre lui et elle aurait tout à fait raison. Il se comportait comme un animal et en avait bien conscience. Cependant, adoptant un ton qui se voulait badin, il reprit :

    ▬ Si je m’écoutais, je serais déjà en train de t’embrasser avec ardeur avec la ferme intention d’essayer ce comptoir d’une tout autre façon.

    Il la fixa soudainement, attendant sa réaction. Peu de possibilités maintenant, soit elle se braquait et il essaierait de faire passer ça pour une blague, soit elle riait et il rirait avec elle, soit elle était intéressée et là… adviendrait que pourra…
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeSam 18 Juin - 23:12


    ▬ A vrai dire, je ne faisais que reprendre tes propos. Je sais qu’il a traité de pas mal de sujets dits sexuels, mais à vrai dire, je ne le connais pas assez pour savoir si c’était par perversion ou simplement par génie.
    Ce n'est pas tant le nombre de sujets sexuels dont il a pu traiter qui me faisait le qualifier de pervers, mais plutôt cette tendance qu'il avait à expliquer tout comportement humain, toute maladie, toute psychose de façon sexuelle, disant, si je ne m'abuse, que nous sommes tous névrosés. Cela me semble un peu extrême.

    Sa respiration s'était calmée, ainsi que les battements de son coeur. Elle y avait travaillé, évidemment, prenant de petites inspirations, pour essayer de retrouver la quiétude intérieure qu'elle tentait de toujours conserver, pour éviter tout débordement. Cela demandait une concentration extrême, aussi fut-elle heureuse de parvenir à répondre d'une voix à peu près égale, ou en tous les cas beaucoup plus égale que ce qu'elle aurait cru, étant donné les circonstances. Il s'approchait, il s'approchait vraiment trop près, et cela commençait à l'inquiéter. Chacun de ses mouvements menaçait de devenir source de panique, et ça ne lui plaisait pas du tout. Désespérément, elle se raccrochait à ce qu'elle connaissait, une main crispée sur la couverture du livre, toucher rassurant, apaisant, et l'autre sur le comptoir, pour le sentir sous ses doigts, se rappeler que c'était toujours le même, c'était toujours le même endroit où elle se sentait si bien, et que tout ça, au final, n'était que la faute de Freud et des idées étranges qu'il véhiculait, qui obsédaient actuellement la jeune femme, il n'y avait pas d'autre explication rationnelle. D'ailleurs, la reprise du débat le prouvait bien, et finit de la calmer. Si elle s'affolait pour rien ? Tuez un homme juste parce qu'il ose poser la main sur vous en ayant des intentions peu pures et que vous avez peur qu'il échappe à votre contrôle, et vous comprendrez. En tous cas, il ne fallait pas qu'elle se cabre, il fallait qu'elle reste posée, sinon, Dieu seul savait ce qui pouvait se produire. Elle se concentra sur Jaime, sur son mouvement familier, habituel de remettre ses lunettes en place, et respira librement. Ils allaient pouvoir reprendre où ils en étaient, elle lirait un peu de ce nouveau livre, et quand elle en saurait suffisamment sur Freud, ils feraient un débat de fond devant une tasse de café qu'elle aurait préparé. Et tout rentrerait dans l'ordre. Et la vie reprendrait son cours.

    ▬ Et pour répondre à ta question. Tout homme avec un minimum de savoir vivre devrait pouvoir retenir ses ardeurs. Regarde moi par exemple… Si je m’écoutais…

    Son coeur rata un battement, et ses yeux, qui étaient redescendus sur le livre, où elle s'en était arrêtée, se relevèrent d'un coup sur Jaime. Elle ne parvint pas à déglutir, sa gorge venait de se nouer. Quel était cet étrange pressentiment d'une catastrophe imminente ? Elle n'aimait pas la lueur au fond de ses yeux, ou disons plutôt qu'elle la pétrifiait. Son corps était tendu, ses sens en alerte, comme prête à bondir au moindre geste, à la moindre parole. Calme, lui murmurait doucement sa conscience, il allait dire qu'il irait voir une quelconque jeune femme, qu'il … qu'il quoi ? Susurra une autre voix, un peu plus perverse, un peu plus inquiétante. Crois-tu encore au Père Noël, jeune Lullaby ? Non, plus depuis longtemps, malheureusement. Suspendue à ses lèvres, elle attendait, apeurée, ce qui allait bien pouvoir en sortir...

    ▬ Si je m’écoutais, je serais déjà en train de t’embrasser avec ardeur avec la ferme intention d’essayer ce comptoir d’une toute autre façon.

    Son coeur repartit, à toute vitesse, s'écrasant contre les parois de sa cage thoracique. Sa main se resserra sur le bouquin, et ses ongles crissèrent sur le bois du comptoir, y laissant sans le moindre doute des marques. Elle essaya de respirer, mais cette faculté semblait avoir été momentanément bloquée. Elle n'avait pas entendu ça. Il ne venait pas de le dire, non, absolument pas, tout ceci n'était que le fruit de son imagination. Et pourtant … ses yeux ne parvenaient pas à se déloger des siens, comme magnétisés par leur couleur gris acier, et ils y lisaient qu'il ne plaisantait pas. Du moins c'était ce qu'elle ressentait. Que chaque fibre de son corps ressentait. Et il ne se trompait que rarement, concernant ce genre d'affaire. Elle s'en préservait depuis si longtemps … Si elle ne ressentait rien pour Jaime ? Si elle n'en avait pas envie ? Vous en posez, de drôles de questions. Elle n'y pensait absolument pas, ce genre d'interrogation ne lui avait même pas effleuré l'esprit. Elle n'arrivait qu'à penser au danger, à la peur qui lui bouffait les entrailles, et à ses picotements qu'elle commençait à sentir, au niveau de ses doigts, et au niveau de sa nuque. Sa nuque, sa nuque tatouée d'une vague, pour qu'elle n'oublie jamais. Une vision la submergea soudain, celle de Jaime, les mains autour de la gorge, en train de suffoquer, ses yeux révulsés, une grimace d'horreur sur le visage. Une vision qui avait un goût de déjà vu, un goût atroce de réalité qui … la fit glisser. Elle se réceptionna sur ses jambes, mais les deux livres étaient tombés à terre, et elle s'était accroupie. Sur le comptoir, le verre d'eau que Jaime s'était sans doute sorti le matin même vibrait doucement, sa surface troublée par des remous qu'on aurait pu attribuer à la pseudo chute de Lullaby. Accroupie, hors du regard troublant du jeune homme, elle s'enjoignit de se calmer. Elle ne pouvait pas rester cachée là pour toujours, elle ne pouvait pas s'enfuir en courant, il fallait qu'elle trouve un moyen de rester calme, surtout, ne pas paniquer.

    Se relevant, réapparaissant à la vue de Jaime avec les deux livres à la main, elle les posa doucement sur le comptoir. Ses yeux finirent par retrouver les siens, et un semblant de sourire apparut sur ses lèvres, très pâle, cependant.

    Bel exemple. Je ne m'attendais cependant pas à une illustration aussi crue.

    Ce que cela voulait dire ? Beaucoup de choses à la fois. Elle aurait aimé plaisanter et dire quelque chose dans le goût de « mais bien sûr, je suppose que tu préfèrerais une brune à forte poitrine » ou encore parler de Freud qui dirait qu'il était le plus fou des hommes, de renoncer à de telles pulsions, mais il risquait peut-être d'y voir une invitation, et ce n'était absolument pas ce qu'elle désirait. Tentant de reprendre son souffle, son regard fut attiré par le verre d'eau, dont les remous devenaient inquiétants. Elle se mordit doucement la lèvre, et regarda les livres, les empilant de façon parfaite, jouant avec. Le silence qui s'était installé était gênant, elle en était consciente, mais là, elle ne pouvait pas faire mieux. Ses mains tremblaient très légèrement, mais elle espérait que cela ne se remarquerait pas. Dire quelque chose, vite :

    Tu es toujours aussi imprévisible ?

    Quelque chose lui disait que ce n'était peut-être pas la question à poser ...
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeDim 19 Juin - 0:39


    ▬ Si je m’écoutais, je serais déjà en train de t’embrasser avec ardeur avec la ferme intention d’essayer ce comptoir d’une toute autre façon.

    Il s’était attendu à plusieurs possibilités après son annonce, mais il n’aurait jamais cru que sa réaction serait aussi… violente. Il fit une petite grimace en entendant le bruit des ongles sur le bois et en avisant le visage… paniqué de sa jeune amie. Il aurait du éclater de rire à ce moment là, tout faire passer pour une simple blague sans importance, un simple exemple de ce qu’il était en train d’annoncer. Mais son regard planté dans le sien l’envoûtait. Il la voulait tellement maintenant que c’en était presque douloureux. Peu supportable parce qu’il savait que réaliser ses idées perverses signerait la fin d’une ère. Tout allait changer maintenant de toute façon, alors peut être devait il continuer sur sa lancée. Cependant il n’eut le temps de ne rien faire, car Lullaby glissa soudainement du comptoir pour se retrouver de l’autre côté. Jaime eut un geste vers elle, faisant un pas pour savoir si tout allait bien, mais il ne put en faire un second. Il était presque choqué par sa réaction inattendue. Il n’avait jamais effrayé personne, ce n’était pas quelqu’un de dangereux, ni même de mauvais. Il n’avait jamais sciemment fait du mal à quelqu’un, tout ce qu’il cherchait, c’était une simple partie de jambe en l’air de temps en temps.

    Finalement, elle réapparut à sa vue, ses deux livres dans la main. Presque comme si rien ne s’était passé… Presque parce qu’il remarqua presque immédiatement que ses lèvres étaient pâle. Son regard avait été attiré directement vers cette zone de son corps, parce qu’il mourrait d’envie de les embrasser, de les faire sienne. Il était passé d’un simple délire d’adolescent à une envie incontrôlable. Il aurait été incapable de dire pourquoi son regard sur elle avait changé en ce jour pourtant comme les autres. Était son odeur fleurie qu’il n’avait jamais remarquée avant ? Ou alors la proximité qu’il avait subi entre les étagères… Non, rien n’expliquait réellement ce changement d’attitude envers elle, sauf peut être une attirance inexplicable. Finalement, il releva les yeux pour les plonger dans les siens, sans vraiment réussir à lire ce qu’il cherchait. Il voulait qu’elle le veuille, chose qui n’était pas gagné à priori.

    ▬ Bel exemple. Je ne m'attendais cependant pas à une illustration aussi crue.

    Le brun ouvrir la bouche mais la referma aussi sec. Il allait faire une bourde qu’il aurait très certainement regretté aussi sec. Il ne devait pas lui répondre que ce n’était qu’un exemple, mais bien la vérité sous-entendue, mais il n’en eut pas le courage. A vrai dire, ce n’était pas l’une de ses qualités première, bien au contraire. Son regard à elle dériva et il ne put s’empêcher de le suivre pour tomber sur son verre d’eau. Il eut un léger froncement de sourcil en voyant que l’eau était troublée, comme si un tremblement de terre était en cours. Il savait que les mutants existaient, on ne s’appelait pas Genius sans savoir quelque chose d’aussi banal que ça. Ils étaient nombreux et certainement partout dans le monde alors pourquoi pas à sa porte… Cependant, il choisit de ne rien dire une nouvelle fois, si c’était véritablement une mutante, il valait mieux ne pas la courroucer.

    ▬ Tu es toujours aussi imprévisible ?

    Il mit de nouveau son regard dans le sien, hésitant sur la conduite à tenir. Il ne voulait pas lui faire de mal, tout comme il ne voulait pas perdre son amitié. Peut être devait il cesser ses petits jeux maintenant. Cependant il n’était pas certain de jouer, il était peut être plus sérieux qu’il ne le pensait.

    ▬ Je ne vois pas de quoi tu veux parler Lullaby.

    Son ton n’avait rien de badin, il était tout à fait sérieux. Il n’était pas imprévisible, juste troublé. Il la voulait tout simplement.

    ▬ Troublé… Je pense que c’est le mot qu’il convient d’utiliser dans cette situation plutôt qu’imprévisible. Je n’aurais jamais pensé agir comme ça en ta présence. Je pense qu’il convient de te présenter des excuses mais je ne le ferais pas. Je ne m’excuserais pas d’être attiré par toi.

    Franc, il l’avait toujours été. Il ne s’encombrait de mensonges que lorsqu’il jouait au poker ou lorsqu’il s’agissait de son passé. Pour ses ressentis, il avait toujours dit ce qu’il pensait, et encore cette fois d’ailleurs. Pourtant, il voyait bien que ça la mettait mal à l’aise, voire même qu’elle était carrément effrayée, mais il ne pouvait s’en empêcher.

    ▬ Je ne m’excuserais pas non plus de ma franchise. Il faut que tu saches qu’en revenant ici, tu pourras risquer une même attitude de ma part encore une fois. J’ai bien conscience que tu ne pourrais jamais revenir mais… j’espère que ça ne sera pas le cas…

    Il ne la virait pas de sa boutique, il lui laissait le choix. Certes un choix assez draconien d’une certaine façon, puisqu’il la condamnait à choisir entre subir son harcèlement ou se priver de sa librairie préférée… Il était un monstre en fait…
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeDim 19 Juin - 9:51


    Tu es toujours aussi imprévisible ?

    Non, ce n'était définitivement pas la question à poser, mais elle l'avait sortie, maladroitement, un peu comme on brandit un bouclier de fortune quand quelqu'un vous lance une pomme, un bout de papier dans une bataille de gamins. Sauf que ce n'était pas une guerre puérile qui se déroulait dans la librairie, non, quelque chose de plus grave, qui portait énormément à conséquence était en train de se produire, aussi aurait-elle sans aucune doute du choisir plus soigneusement sa prochaine réplique, plutôt que de lancer la première pensée qui lui avait traversé l'esprit. Qu'il était imprévisible. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Non pas qu'elle n'ait jamais été désirée par un homme, mais disons qu'elle avait toujours une longueur d'avance sur ledit mâle, l'ayant vu venir à des kilomètres à la ronde. Mais pas lui. Que s'était-il passé dans son esprit ? Était-ce sa faute, à parler de perversion et de pulsions animales ? Stupidement, elle s'en voulut énormément. Elle ne voulait pas que tout ceci soit réel, elle voulait qu'il se mette à rire, qu'il lui vole son chapeau, disant qu'il allait l'ajouter à sa collection, qui était la seule de vraie et d'authentique, qui reprenne son journal en lui disant que c'était si facile de la faire marcher, et qu'il reparte sur sa dissertation sur le désir humain, sans qu'il n'y en ait dans l'air. Cependant, plus les secondes s'égrenaient, moins elle y croyait, et plus elle sentait qu'ils avaient franchi une ligne qu'elle n'aurait jamais pensé, ni voulu voir entre eux. Pas lui. S'il-vous-plaît. Et pourtant ...

    ▬ Je ne vois pas de quoi tu veux parler Lullaby.

    Il était mortellement sérieux, et son coeur fit un looping à ses paroles, alors qu'elle s'arrêtait de trifouiller les livres, son regard toujours dans le sien, aimanté, papillon devant une flamme, attiré en sachant pertinemment qu'il allait se brûler les ailes. Le sang battait douloureusement à ses tempes, lui rappelant qu'elle n'était pas seulement perturbée, mais également anxieuse, suspendue aux lèvres de Jaime comme un accusé à celles du juge allant prononcer le verdict qui lui vaudrait peut-être une condamnation à mort. La comparaison était certes extrême, mais il y avait de cela, dans son pouls, dans son comportement, et surtout, dans les oscillations dangereuses de l'eau dans le verre. S'en rendant compte, elle essayait de se contrôler, mais, incapable de récupérer ses yeux, elle ne pouvait compter sur le contact visuel pour calmer les vagues.

    ▬ Troublé… Je pense que c’est le mot qu’il convient d’utiliser dans cette situation plutôt qu’imprévisible. Je n’aurais jamais pensé agir comme ça en ta présence. Je pense qu’il convient de te présenter des excuses mais je ne le ferais pas. Je ne m’excuserais pas d’être attiré par toi.

    Troublé. Le couperet était tombé. Et il venait de lui faire mal. Ses mains avaient glissé du comptoir, inconsciemment ou non, pour cacher le tremblement incontrôlable qui venait de s'emparer d'elles. Il était attiré par elle. Elle en aurait gémi de désespoir. Une réaction inattendue ? Lullaby n'était pas une fille comme les autres. Si d'autres femmes se seraient damnées pour qu'un homme pareil leur dise de telles choses, yeux dans les yeux, nul doute qu'elles seraient déjà en sous-vêtements sur le comptoir, à n'attendre qu'une chose, qu'il les prenne sur le champ, encore et encore. Cependant, cette déclaration, adressée à Lullaby, avait à peu près l'effet inverse. Elle avait reculé d'un pas, sans toutefois le lâcher des yeux. Une douleur étrange commençait à s'emparer de son cou, qui était sensible, comme paralysé. Elle savait très bien ce que c'était. Elle luttait, de toutes ses forces, contre une montée des eaux. L'air autour d'eux s'était-il humidifié, alors que l'eau qu'il contenait se sentait invoqué par la jeune femme en détresse ? Il ne fallait pas qu'il dise un mot de plus. Il lui faisait peur. Elle lui aurait voué une confiance aveugle, en aurait-il profité ? Il disait se contrôler, mais si, d'un coup, il ne se contrôlait plus, comme Aidan, à cette époque ? À lui aussi, elle faisait confiance. Elle en était raide dingue, et ne souhaitait qu'une chose: qu'il s'intéresse à elle comme à une femme. Et il avait dérapé. Elle avait eu peur. Et on connaissait la suite. Elle ne voulait pas que ça se passe comme ça entre eux, il n'en était pas question. Saurait-il se contrôler, si elle lui disait simplement qu'elle ne voulait pas que cela de vienne comme ça entre eux, qu'elle tenait à lui suffisamment pour ignorer cette conversation, et qu'ils reprennent où ils en étaient avant ?

    ▬ Je ne m’excuserais pas non plus de ma franchise. Il faut que tu saches qu’en revenant ici, tu pourras risquer une même attitude de ma part encore une fois. J’ai bien conscience que tu ne pourrais jamais revenir mais… j’espère que ça ne sera pas le cas…

    Elle n'eut pas besoin de poser la question, la réponse lui fut servie sur un plateau. Ses dents se serrèrent, douloureusement, alors qu'elle sentait l'influx nerveux se faire de plus en plus présent. Il n'allait pas s'arrêter. Alors les jeux étaient faits. Aussi douloureuse que fut cette constatation, elle eut au moins le mérite de faire diminuer la tension intérieure qui l'habitait. Il ne lui laissait pas le choix, en réalité, même si lui le pensait. Elle tenait trop à lui pour risquer que la vision qu'elle avait eu plus tôt se réalise. Il n'y avait donc qu'une seule et unique chose à faire. Mâchoires bloquées, estomaquée, déçue, sans doute, gênée, un peu, mais surtout, décidée, elle s'avança du pas qu'elle avait fait pour se soustraire à sa proximité. La rapidité de sa décision pouvait surprendre, mais elle avait déjà eu à la prendre, à plusieurs reprises, pendant les trois ans qui s'étaient écoulés depuis « l'accident ». Même si jamais elle n'avait paru lui couter autant. Sans doute parce qu'elle avait une vraie relation avec Jaime. Et qu'y renoncer allait immanquablement laisser un vide énorme. Mais, encore une fois, elle n'avait pas le choix. En avançant, elle avait baissé les yeux. Elle en avait eu besoin pour prendre cette décision sans revenir dessus. Ses mains, dénuées de tout tremblement maintenant, attrapèrent les deux livres, et les poussèrent vers lui, alors qu'elle demandait, d'une voix blanche, seule témoin du combat qui s'était déroulé en elle, et de la peine que cela lui causait :

    Combien pour les deux livres ?

    Elle releva la tête vers lui, retrouvant ses yeux. Les siens exprimaient de la détermination. Rehaussée d'une pointe de regrets. De tristesse ? Peut-être .
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeDim 19 Juin - 17:19


    A dire vrai, Jaime ne se sentait pas vraiment à l’aise avec sa tirade. Vu sa réaction passée, il ne devait pas espérer la revoir un jour, même si une pointe d’espoir persistait en lui. Comme s’il espérait avoir tort et que son analyse soit erronée, il voulait simplement qu’elle ne s’enfuit pas. La perdre plongerait l’homme dans un gouffre d’ennui, ou tout simplement dans sa vie passée. Avec elle, il avait trouvé une fille capable de lui répondre avec audace et intelligence, chose qu’il ne trouverait probablement pas deux fois. Réfléchissant rapidement, il se demandait s’il avait des regrets quand à son attitude. Il n’en trouvait aucun, mais savait au fond de lui qu’elle lui manquerait. Après quelques secondes, il se rendit enfin compte de ce qu’avait été son attitude. Il avait inconsciemment cherché à avoir tous les aspects de cette fille qui lui plaisait probablement depuis le tout début. S’il avait cru n’avoir qu’une amitié, il avait pourtant toujours cherché à avoir plus, sans pour autant se l’avouer. Il été persuadé d’avoir fait le bon choix maintenant que les faits s’imposaient à lui. Il réfléchissait toujours beaucoup trop, cette fois là avait fait exception. Maintenant qu’il se posait des questions, il arrivait à la même conclusion que son instinct, il n’avait donc pas fait de bêtises. Du moins de son point de vue…

    Son regard posé sur la jeune fille notait qu’elle ne partageait très certainement pas son avis. Elle avait détourné le regard et Jaime sentit ses mains trembler soudainement. Il croisa les bras devant sa poitrine pour que ça passe inaperçu, mais il se sentait en colère contre lui-même à cet instant. La réponse qu’il attendait le rendait tout chose.

    ▬ Combien pour les deux livres ?

    Elle avait tendu les livres vers lui, rendant le verdict qu’il ne désirait pas. Elle ne reviendrait pas, il s’en rendait compte maintenant. Ses yeux croisèrent de nouveau les siens et il sut qu’elle ne changerait pas d’avis. D’une voix troublée, teintée d’une pointe de son accent polonais qu’il cachait pourtant autant que possible, il lui répondit finalement.

    ▬ Cadeau de la maison…

    Avant qu’elle ne parte, avant qu’elle ne s’enfuit, il fallait qu’il fasse une dernière chose. Quelque chose qui la ferait d’autant plus partir loin de lui. Quelque chose qu’il regretterait probablement ensuite car qui réduirait toute ses chances d’arriver à la convaincre qu’il n’était pas un aussi mauvais parti. Quelque chose qui était incroyablement égoïste mais qu’il voulait tout de même lui imposer. Quelque chose qui risquerait jusqu’à sa vie, même s’il l’ignorait… D’un geste vif, il attrapa la main qui tenait les livres, tirant pour la faire arriver jusqu’au dessus du comptoir. Lui-même se baissa rapidement pour déposer ses lèvres sur les siennes. Le contact ne dura pas plus de quelques millièmes de secondes qu’il s’éloigna déjà, la relâchant totalement.

    ▬ Cadeau de ma part…Adieu.

    Sa voix portait d’autant plus son accent, mais il ne s’en préoccupait pas réellement. Tout ce qui lui importait maintenant était de s’éloigner d’elle. S’il restait à côté, il perdrait certainement le peu de contrôle qu’il parvenait encore à garder en lui-même. Il eut du mal à se souvenir que cette attirance ne datait que du jour même. Elle qui fréquentait sa boutique depuis des mois, il n’avait jamais eut ce type de réactions avec elle, et voilà maintenant qu’il n’arrivait même pas à se comporter normalement. Tout ce qu’il faisait n’était qu’impulsions et il détestait ça en fait. Reculant vers la porte derrière lui, il l’ouvrit finalement pour se retrouver dans la réserve qu’il referma aussi sec. Il se plaqua contre la porte, plus touché qu’il ne l’aurait premièrement cru. Il se laissa glisser contre la porte, soupirant avec force. Il n’aurait jamais cru que quelque chose comme ça lui arriverait un jour et d’un côté, il en était content, même si son cœur battait la chamade. Un brin masochiste, là c’était évident…
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitimeLun 20 Juin - 0:25


    ▬ Combien pour les deux livres ?

    Le ton était sans appel, et sa voix, dénuée du moindre tremblement. Il lui fallait être ferme, forte, déjà pour lui faire comprendre qu'il n'y avait pas d'ouverture, et rien à tenter, ce qui le garderait loin d'elle de façon quasiment sûre, elle espérait qu'il tenait assez à elle, amicalement parlant, pour respecter au moins ça. Cela faisait un peu dernière volonté, et, dans l'esprit de Lullaby, c'était la dernière demande qu'elle lui formulerait. Parce qu'elle n'envisageait pas une seule seconde de remettre le pied dans cette boutique, même si cela lui coûtait énormément. C'était fini, tout bonnement et tout simplement. Et ensuite, si elle était aussi froide, exprimant sa décision d'une manière aussi tranchée, c'était aussi pour elle, et pour que « ce truc » en elle se calme, disparaisse rapidement. Il s'était apaisé quand elle avait pris sa décision, mais elle avait suffisamment peur de lui pour prendre toutes les dispositions nécessaires pour le museler. Maintenant que c'était fait, ses yeux dans ceux de Jaime, elle attendait juste qu'il donne un chiffre, pour s'en aller. Mais la réponse fut autre.

    ▬ Cadeau de la maison…
    Merci.

    Il fut automatique, et sincère, évidemment, quoique teinté d'un peu d'amertume. Elle aurait préféré un autre cadeau de sa part, une maturité, un contrôle de ses pulsions, de ses désirs, qu'un homme se devait d'avoir. Il n'aurait pas du lui dire, même si la franchise était quelque chose qu'elle avait toujours apprécié. Ou si, il avait bien fait. De ne pas attendre, qui savait ce qui aurait pu se passer, s'il l'avait longtemps refoulé ? Il lui aurait sauté dessus ? Peut-être était-ce ce qu'il avait fait, et la raison de sa réaction. Tant mieux qu'il n'ait pas attendu plus longtemps, dans ce cas. La tension qui l'habitait était retombée. Le verre d'eau avait retrouvé son calme habituel, comme tout son être, qui était maintenant submergé d'une vague de tristesse, alors qu'elle attrapait les livres. Elle le détestait, de la désirer. Et elle se haïssait, d'être un monstre et de ne pouvoir réagir normalement. Baissant les yeux sur les ouvrages, elle les attrapa, pensant avec une pointe d'amertume que comme dernier présent, des livres lui rappelant le fond du problème n'étaient peut-être pas idéaux. Si bien qu'elle ne vit pas les mains de Jaime attraper les siennes. Elle se sentit attirée au-dessus du comptoir sans comprendre. Ne réalisant en réalité que lorsque les lèvres du libraire entrèrent en contact avec les siennes. Cela dura... une infime seconde. Ou une éternité ? La vague en Lulla hurla, alors que ses lèvres crépitaient au toucher des siennes, et son coeur battait bien trop fort, essayant de jauger l'importance de la catastrophe, du tsunami qui menaçait de s'abattre à son absence totale de réaction qui aurait été de s'écarter ... jusqu'à ce que lui le fasse.

    ▬ Cadeau de ma part…Adieu.

    Estomaquée, elle ne répondit pas, et ne le vit d'ailleurs pas s'éclipser. Sa main se porta à ses lèvres, alors que ses yeux tombaient sur le verre d'eau, vide. Le comptoir était inondé, le liquide gagnant peu à peu du terrain. Sonnée. Elle n'avait pas vu venir ce qui lui était tombé dessus. Les mouvances de son élément sur le bois semblaient l'hypnotiser, alors que tout ce qu'elle entendait n'était que la course effrénée de son coeur. Elle ne reprit conscience que lorsque la flaque vint lécher les pages d'un des deux livres. Précipitamment, elle les enleva, les mettant sous son bras. Son regard chercha Jaime, qui n'était plus là, et se porta de nouveau sur l'eau. La panique, de nouveau. Elle attrapa le journal du libraire pour éponger les dégâts qu'elle avait provoqués, puis se mordit la lèvre, doucement. Son regard se porta sur un feutre rouge qui traînait, en vrac avec d'autres fournitures, sur le comptoir.

    Deux secondes après, elle était dehors, chapeau rabattu sur le visage. Sur le comptoir, le journal humide restait, ainsi que le verre, versé, roulant doucement, comme si elle avait tapé dedans avant de partir. Et, en lettres rouges, barrant la une :

    Ni pervers, ni génie. Freud était juste un homme.
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MessageSujet: Re: J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue   J'suis plus culturé que toi... ♣ Lulla-choue Icon_minitime


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