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 My level is to high to bring me down, noob

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My level is to high to bring me down, noob Vide
MessageSujet: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeVen 7 Mar - 3:25


Il ne se souvenait pas très bien. Et c'était sans doute la première fois où l'allemand se retrouvait dans un état de confusion aussi avancé. Viktor avait perdu le nord comme le sud. Sans repaires. Il n'y avait qu'une vague pour le submerger et l'étouffer. Pour l'étouffer dans ses propres pensées qui, étrangement, se montraient silencieuses. Jusqu'à ce qu'il semble émerger de ce néant sombre de confusion. Ou jusqu'à ce que les drogues et les antidouleurs, probablement, aient cessés de faire effet. Puis comme si son cerveau se remettait lentement en marche, des images des derniers évènements refirent surface derrière ses yeux clos, un peu agités. Son dernier souvenir clair, c'était le chalet. C'était la clé. C'était le coffre. C'était sa haine. Une haine terrible qui le poussait à prendre des mesures irréfléchis. Une haine si sombre qu'il en mettait de côté ce qu'il était réellement pour prendre possession du reflet monstrueux de son bourreau. Prendre sa place, quelques instants. Mais l'allemand, s'il avait des idées un peu hors du commun, qu'il faisait des choses un peu extrêmes, n'avait jamais été un monstre. Il n'avait jamais été cruel et encore moins un meurtrier, même si tout chez lui semblait dire le contraire, alimentant cette image étrange d'un cinglé échappé d'on ne sait trop quel asile. Mais l'intelligence et la folie se frôlaient toujours dangereusement. Et il en était le parfait exemple. Il avait toujours eu un bon fond, suffisait juste de mettre de côté son caractère un peu dément et excentrique de côté. Sauf qu'il y avait autre chose, à présent. Une gangrène qui germait dans ses pensées. Une haine qui empoisonnait ses idées et qui détruisait son propre équilibre. Cette haine qui avait mis un stop à ses réflexions, dans le chalet. Une haine qui l'avait poussé à tout faire pour anéantir cette image qu'un seul homme était parvenu à créer. À un point tel que Viktor avait attenté à sa vie à deux reprises en très peu de temps. Il avait échoué, c'était vrai. Et peut-être son était psychologique et physique à ces deux moments avaient aidé à épargner la vie de l'autre, il n'aurait su dire. Si l'autre, en revanche, comprenait ce qui l'attendait? Probablement. Et était-ce pourquoi il tenait tant à garder le criminel sous contrôle, peut-être. Une chose était certaine, en tout cas... Si Viktor n'avait jamais été cruel, un monstre haineux était né en lui. Puis, son dernier souvenir défilant, il y avait eu le regard victorieux de l'autre... du moins l'avait-il pris comme ça. Neal... ho non, il ne connaissait rien de l'ennemi qu'il venait de se faire, si ce n'était ce qui s'était passé. Sa tête, son esprit, ses pensées demeuraient un mystère. C'était tout juste s'il connaissait tous les secrets que sa tête cachait.

Il avait sursauté, brutalement, sans un son, qu'un souffle retenu et coupé court, en se remémorant le poignet fracassé après sa seconde vaine tentative. La suite? Tout lui semblait encore beaucoup trop flou. Il n'y avait que quelques bribes de souvenirs ici et là qui parsemaient son esprit. Il s'était complètement éveillé dans ce silence. Sans reconnaitre l'endroit, d'abord, il entendit d'abord un soupire. Il jeta un coup d'œil dans cette direction, observant la boule de poil blonde qu'il l'observait en retour, langue pendante. Ça l'amusa, une seconde. L'homme bougea finalement, doucement, d'abord, observant l'atèle au poignet, touchant son épaule de sa main valide, tâtant un peu le pansement sous ses vêtements, descendant plus bas pour sentir la douleur encore vive des écorchures et... comme s'il avait subit un choque électrique, il se redressa brusquement au souvenir des rats. Il avait essayé de les ignorer. Il avait fait comme si, après cette histoire, ça ne le dérangeait plus. Mais il entendait, parfois, leurs petits cris aigus et il imaginait encore très bien leurs pattes courir sur sa peau.

Il s'était levé, dans ses vêtements amples, un peu faiblard, peut-être, mais sentant le sang taper dans sa tête comme une migraine légère, le rassurant un peu, au final. Ce ne fut qu'en sortant de la chambre qu'il reconnu l'endroit. Et le vague souvenir de sa fuite miraculeuse d'entre les griffes du gouvernement lui revint doucement, même si ce n'était pas forcément très clair. Il se souvenait vaguement de son transport jusqu'ici, mais le reste lui semblait néant, chaos, et douleur. Il observa l'endroit, écouta le silence. Ashlyn n'était pas là. Et ça le surprenait; il aurait plutôt cru qu'elle le collerait à chaque seconde juste pour s'assurer qu'il ne commette pas de bêtise. Il en profita pour se glisser jusqu'au salon, jusqu'à la fenêtre, et à poser son regard sur le monde extérieur. Comme s'il avait encore du mal à croire au fait d'être là, maintenant. Ça lui semblait improbable... Neal avait presque tout prévu, pourtant, pour le garder captif. Et il aurait réussi, sans doute, en le maintenant sous contrôle, en le gardant ainsi sous sa main. Il connaissait la suite. Il savait comme se serait déroulé les choses, après avoir remis les documents, après être revenu. Il savait que des gens, bien au-dessus de l'homme, voulait voir sa tête tomber. Parce que même les documents remis... Viktor était suffisamment rusé pour en créer des plus évolué, de plus dangereux, de plus développé. Ils le savaient. Et ils ne voulaient pas le permettre. Alors, il n'y avait pas trente-six solutions pour remédier à ce problème... Sa mort ou le coma artificiel forcé. Le rendre inopérable. Tout simplement.

La clé dans la serrure l'avait forcé à piquer une course jusqu'au mur où il se plaqua inévitablement. Et dès que la porte s'ouvrit sur la brune, malgré les jappements enjoués du chiot qu'il décida d'ignorer, il plaqua sa main valide contre la bouche d'Ashlyn, l'entraina à l'intérieur et jeta un coup d'oeil un brin inquiet à l'extérieur, avant de la relâcher, de refermer la et de s'adosser contre celle-ci. Il eut un petit air désolé pour son comportement sans doute un peu excessif. Mais n'était-ce pas compréhensif? On venait de lui faire subir les pires sévisses avec sans possibilité de pouvoir s'échapper, sauf un miracle auquel il ne s'était pas attendu... Il y avait de quoi devenir parano, quand même.

«Salut.» avait-il finalement lâché, le plus naturellement du monde, comme si toute cette situation avait tout de la normalité.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeJeu 13 Mar - 1:59


Le club des Damnés était décidemment un endroit unique en son genre, un endroit plein de surprises et de complots comme elle avait finit par le découvrir. A vrai dire elle s’y attendait un peu quand elle avait finalement choisi d’y mettre les pieds, mais cela n’empêchait pas d’y trouver bien des surprises. Bien sûrs les avantages d’un tel lieu étaient à la hauteur des choses qu’il cachait, offrant plus de relation et d’opportunité qu’elle n’en avait jamais vu dans ses affaires. Un autre avantage c’était les bruits de couloirs et petit secrets qu’on pouvait entendre et surprendre. Que ce soit dans les finances, la politique ou les affaires. La dernière rumeur surprise avait pourtant eu de quoi glacer le sang de la technopathe. Une rumeur qu’elle n’avait pas pu vérifier, qu’elle n’avait pas pu suivre. On avait fini par attraper l’Insaisissable ? Elle n’avait finalement rien su de plus, essayant de cacher l’angoisse et l’inquiétude qui avait alors commencé à la ronger à petit feu, sournoisement. Parce que Viktor dans les mains du gouvernement c’était mauvais, parce qu’elle pourrait très bien ne jamais le revoir, parce qu’elle ne savait même pas si c’était vrai et où le retrouver dans ce cas. Une chance, c’est qu’elle n’était pas la seule à s’inquiéter du sort de l’allemand, même si les raisons différées. D’autres membres du club ne souhaitaient pas voir le génie disparaitre ainsi, si bien que toute une opération de sauvetage avait été monté mais sans qu’elle n’y participe. Bien sûr au sein des hautes sphères du club, on connaissait son lien avec Viktor. Ils devaient bien être les seuls d’ailleurs à être au courant de ce lien qui les rapprochait tant, une amitié qu’ils avaient tenus secrète au fil du temps si bien que plus personne ne la soupçonnait. Personne ne la trouvait. Pas même le gouvernement et toutes ses fouines et c’était tant mieux. Les contacts avaient beau être plus limité, elle avait besoin de lui, de le voir, de lui parler, même si ce n’était qu’un court moment. Pour au moins se rassurer.

Toujours était-il qu’à l’heure d’aujourd’hui, Viktor n’était plus entre les mains du gouvernement mais soigneusement caché et à l’abri dans l’appartement de la technopathe. Parce que c’était bien un des derniers endroits où on risquait de le chercher puisque personne ou presque ne connaissait leur relation. Parce que son inséparable en avait de toute évidence bavé et qu’un cadre plus familier serait sans doute mieux pour sa convalescence. Alors après l’avoir arraché aux griffes et aux intentions vicieuses du gouvernement et de ses sbires, on avait pris soin de lui, soigné ses blessures avant de finalement le laisser aux bons soins d’Ashlyn. Evidement on venait régulièrement surveiller l’état de santé du génie, mais il semblait que Viktor était sur la voie du rétablissement. Du moins physiquement parlant. Pour le reste, la technopathe attendait avec impatience que l’allemand reprenne conscience, restant le plus souvent possible à son chevet, inquiète. Elle n’avait que l’envie de le voir rouvrir les yeux, de le serrer dans ses bras et peut-être même se blottir contre lui. Au lieu de ça elle avait attendu en caressant et cajolant l’adorable chiot qui partageait désormais les lieux avec elle pour éviter de se tordre les mains d’angoisses. Elle avait été inquiète tout au long de cette histoire qui avait circulé dans tous les médias et aujourd’hui sans doute n’arrivait-elle plus vraiment à le cacher, ne pouvant réellement s’éloigner bien longtemps de chez elle et laisser Viktor seul.

C’était difficile de rester concentrée en réunion d’affaire quand on avait l’esprit à mille lieues du sujet de discussion. A vrai dire c’était bien pour ça qu’elle avait fait en sorte de toutes les reporter ou presque, qu’elle avait décidé de laisser tourner son entreprise quelques temps sans qu’elle soit là pour tout surveiller. Oh bien sûr elle n’abandonnait pas le navire, après tout cette boite c’était presque son bébé, surtout maintenant qu’elle avait véritablement décollé. Non. Mais Ashlyn avait tout de même décidé de gérer ses affaires depuis chez elle pendant un certain temps. Le temps que la convalescence d’un certain brun se fasse, le temps de s’assurer qu’il irait bien, le temps de veiller un peu sur lui et de voir comment il continuerait d’avancer. Elle dirigerait tout depuis son appartement si il fallait, ne sortant et laissant Viktor seul que par obligation.

Une obligation qui avait fini par se présenter sous le besoins de racheter quelques bricoles si elle ne voulait pas mourir de faim un jour, tout comme son pensionnaire quand il reviendrait à lui. Elle n’avait pas l’envie de s’éloigner, pas l’envie de sortir, mais il fallu bien s’y résoudre. Elle avait alors confié la garde de l’allemand à la petite boule de poil blonde, petite surveillance certes, faisant donc aussi vite que possible ce qu’elle avait à faire pour revenir s’enfermer chez elle au plus tôt. Et c’est avec ses sacs d’épicerie qu’elle avait fini par prendre le chemin du retour. Bien sûr elle avait redoublé de vigilance depuis qu’elle gardait secrètement Viktor chez elle, car même si le lien entre eux était dur à faire elle ne voulait prendre aucuns risques qui puissent mettre son inséparable en danger une fois encore. Sacs sous le bras, elle avait fini par glisser sa clé dans la serrure de la porte de son appartement, tâtonnant jusqu’à finalement réussir à l’ouvrir, les jappements joyeux l’accueillant. Mais ça n’avait pas été plus loin. Car déjà un visage lui sautait aux yeux la surprenant tandis qu’une main se plaquait sur sa bouche sans plus d’explication. Et déjà Viktor l’entrainait à l’intérieur tandis que les battements de son cœur s’était accéléré d’affolement. Avait-elle raté quelque chose ? n problème qu’elle n’aurait pas vu ? Toutes ces questions lui traversèrent l’esprit tandis que la porte se refermait dans son dos et que le visage un peu désolé de Viktor ne lui réapparaisse. Elle avait entendu sa voix, de manière un peu lointaine tandis que son rythme cardiaque reprenait une cadence normale, lui faisant lever les yeux vers lui. Et ce n’était pas de la colère comme on aurait pu s’y attendre qui se reflétait dan ses yeux, mais seulement de l’inquiétude.

« Viiiik qu’est ce qui te prends ?! Tu ne devrais pas être debout ! »

Elle était restée planté là un instant à le regarder, à l’observer sous toutes les coutures pour vérifier que tout allait relativement bien. Puis un pas, suivi d’un autre avant de finalement se coller à l’allemand et de l’encercler de ses bras dans une longue étreinte, prenant quand même garde à ne pas lui faire mal. C’était les retrouvailles c’était le réconfort, c’était le soulagement. Rien d’autre ne comptait ou presque et encore moins les sacs qu’elle avait rapidement abandonné sur le meuble d’entrée. Pas plus que le troisième résident qui s’amusait entre leurs pieds.

« Ne me refais plus jamais ça… s’il te plait. »

Ca n’avait été qu’un murmure, parce qu’elle savait au fond que le brun ne pouvait rien lui promettre. Car ces mots s’appliquaient aussi bien à ce qui venait de se produire, mais sans doute plus à cette disparition définitive dont il avait failli être victime. Et même si ça ne lui plaisait pas, elle comprenait, un peu.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeLun 24 Mar - 2:15


Viktor avait sourit doucement, une fraction de seconde, le plus sincèrement du monde. Sans doute ce phénomène ne se produisant qu'en tête à tête avec la brune, ayant plutôt, d'ordinaire, une expression fourbe et vive. Là, c'était un peu différent, et mis à part le chiot, on ne pouvait pas le surprendre dans un élan de tendresse affectueuse dont il se laissait, parfois, prisonnier quelques secondes, plongé dans un étrange sentiment de réconfort, dans ce besoin de se sentir un peu comme tout le monde, comme elle, ne serait-ce qu'une ou deux minutes. Son dos était demeuré appuyé fermement contre la porte, qui lui servait, mine de rien, de soutien. Ça avait été un peu raide comme reprise de ses activités et maintenant qu'il s'était assuré qu'il n'y avait que la brune, la fatigue le reprenait, l'empoisonnant de sa vil attitude.

Elle bougea, doucement, d'abord. Il s'était un peu décollé du battant en comprenant son intention et la laissa glisser ses bras autour de lui, faisant de même, au final, la serrant contre lui doucement, appuyant sa joue contre le dessus de sa tête dans cette étreinte à laquelle il n'avait pourtant pas l'habitude. Et ça lui faisait un bien fou, elle ne s'imaginait même pas... Un élan de douceur qui apaisa d'un seul coup toute la violence précédente dont il semblait encore souffrir. Il l'écouta souffler quelques mots, et soupira doucement, discrètement. Il n'avait pas voulu ça. Il n'avait jamais cherché à en arriver à ce point. Mais il ne pouvait revenir en arrière, n'est-ce pas? Ne plus faire ça... C'était lui demander la lune. C'était lui demander de traverser l'océan à la nage. C'était comme lui demander de se rendre au centre de la Terre. Il ne pouvait pas ne plus faire ça. Du moins, il ne le faisait pas exprès. Et il comprenait... Parce qu'il aurait réagit de façon identique si elle avait été à sa place et lui, à la sienne.

Il l'embrassa sur le front, sans trop se poser de question. Il avait toujours veillé sur elle, qu'elle le sache ou non, et peu importe où il serait demain, dans deux ou dix ans, il continuerait de veiller. Il prolongea l'étreinte une seconde, jusqu'à faire le premier mouvement, bougeant un pas sur le côté en évitant la boule de poil blonde qui le frôla au même moment. Il lui décrocha un mince sourire qu'il voulu probablement rassurant, sans trop y parvenir, en bout de ligne. Il avait besoin de temps pour redevenir l'homme énergique, bavard, bon enfant qu'il avait toujours été. Il attrapa les sacs qu'elle avait laissé à l'abandon sur le bord du meuble. Il les ramassa rapidement malgré leur poids, malgré le tiraillement physique qu'il en ressentit aussitôt les sacs pendant dans le vide. Il ignora les possibles protestations de la brune et se dépêcha de se rendre à la cuisine les déposer sur le comptoir... Mais tout son corps hurla à plus d'efforts, protestant violemment et il dut s'appuyer à une chaise quelques secondes.

«Arrête, t'inquiète pas.» commença-t-il rapidement avant qu'elle ne lui ordonne de mettre un holà à la moindre petite activité. Il en avait besoin. Ça le rendait dingue de ruminer dans son coin ses idées à ne plus en finir. Il avait l'impression que sa tête allait finir par éclater... Alors oui, ça le changeait un peu de ses habitudes. Haussement des épaules désinvolte, il émit un petit rire. Il observa, pendant une seconde, une pomme rouler du sac, sur le comptoir et menacer de chuter, sans le faire, sa légère déformation la sauvant d'une chute mortelle. Il se passa une main sur la nuque.

«Le dernier souvenir que j'ai c'est la camionnette qui devait me ramener en cellule. »

Il ne lui posait pas de questions directes, mais il lui lança un regard curieux, peut-être un brin insistant. Il ne savait pas comment il était arrivé ici, et c'était probablement cette ignorance qui l'inquiétait le plus. Il avait peur qu'on lui ait fait subir il ne savait trop quoi d'autres encore à son insu. Aussi, par réflexe, passa-t-il une main sur son front, dans ses cheveux, tâtant voir s'il trouverait la moindre blessure suspecte dont il aurait pu n'avoir aucune connaissance. Mais rien. Il n'avait rien de plus que ce qu'il savait déjà.

«On devrait aller au cinéma! »

Voilà. Un nouveau rire. Il avait choisit de se glisser sur la pente de la dédramatisation, parce qu'au fond, malgré sa douleur, il préférant de loin cacher ses ressentit et passer à autre chose.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeMar 22 Avr - 1:30


Elle s’était serrée contre lui, doucement, dans un geste qui ne leur était pas tant familier malgré leur relation, trop occupés qu’ils étaient à ne pas déranger l’autre sans ce le dire. Trop occupé à s’inquiéter ou à se protéger chacun de son côté, dans le plus grand secret. Sauf qu’elle avait risqué de le perdre, elle en était bien consciente, alors au diable les habitudes et les petites règles qu’elle s’imposait. Elle s’était un peu accroché à lui en chuchotant, comme si elle avait craint de le voir disparaitre soudainement, comme il le faisait souvent. Comme une chose inévitable qu’elle ne pouvait empêcher. Et même si elle savait qu’il n’en était peut-être pas capable pour le moment, elle n’avait pu empêcher ce sentiment d’apparaitre. Une pensée qui ne lui donnait qu’une envie celle de s’accrocher à lui et de ne plus jamais le lâcher, de ne plus bouger et de demeurer ainsi jusqu’à tomber d’épuisement. Pourtant ce n’était pas son genre non plus les grands élans d’affection, les réservant aux personnes qui comptait vraiment et même dans ces moments elle pouvait rester très sobre, très discrète. Et c’était un peu comme ça qu’était en partie sa relation avec Viktor.

Aussi fut-elle un peu surprise en sentant ses lèvres venir toucher son front, parce que ce n’était peut-être pas dans ses habitudes à lui non plus de montrer des marques et des élans d’affection. Ou alors c’était bien souvent à sa manière et il fallait bien le connaitre pour s’en rendre compte. Ca la soulagea d’ailleurs quelques secondes, après tout c’était la preuve de ce qu’elle avait toujours vu en lui. La preuve que même s’il était un être unique au monde il était aussi un être humain, ce que trop peu semblait remarquer ou se souvenir. Surtout dernièrement. Alors elle profita de sa douceur, lui offrant la sienne en retour sans rien dire, jusqu’à ce qu’il ne se détache doucement de ses bras. Elle lui rendit son sourire, consciente de l’effort qu’il essayait de faire pour la rassurer. Elle avait ouvert la bouche en le voyant se saisir des sacs de courses qu’elle avait abandonné, n’ayant déjà pas vraiment voulu le voir debout.

« Attends … »

Mais trop tard il était déjà parti avec son chargement en direction de la cuisine sans qu’elle puisse finir, alors elle le suivit sans rien dire de plus pour le moment. Elle l’avait vu faiblir, mais elle avait gardé ses paroles et pensée pour elle, préférant ne pas insister quand il l’avait à nouveau devancé. Elle l’avait observé quelques secondes avec une petite moue, sachant pertinemment quelle tête de mule il pouvait être aussi, mais elle comprenait aussi qu’il pouvait être pesant de la voir elle toujours sur son dos.

« Je ne dirais rien … si tu veux bien faire juste un peu attention. »

Elle ne pouvait pas ne pas s’inquiéter, pas avec tout ça, pas avec les blessures qu’il ramenait. Elle s’inquiéterait toujours pour lui c’était comme ça, mais elle acceptait de ne rien dire, de la même manière qu’elle acceptait de garder ses inquiétudes pour elle. Du moins à la seule condition qu’il fasse attention à ne pas franchir ses limites cette fois ci. A ne pas aller trop vite, trop loin et qu’il se donne un peu de temps tout simplement. Juste un petit effort de presque normalité pour quelques temps rien de plus. A son tour elle suivit la pomme des yeux, dans le léger silence qui s’était installé, se perdant dans quelques pensées, rassurée et inquiète à la fois et dont la voix du brun la tira. Son dernier souvenir, c’est vrai que sa perte de conscience avait été relativement longue. Et si elle n’était peut-être pas la mieux placé, elle restait à ce moment la seule présente pour lui répondre. De plus elle ne pouvait guère lutter devant son regard un peu insistant.

« Et bien je n’étais pas présente donc je ne pourrais pas te raconter en détails, mais comme tu le sais beaucoup de personnes s’intéressent à toi… notamment les dirigeants du club des Damnés… »

Elle avait marqué une légère pause, observant les réactions de l’allemand pour voir si le nom lui disait au moins quelque chose avant de poursuivre.

« En bref, je ne suis pas la seule à m’inquiéter de ce qui t’arrives et certaines personnes comme toi et moi parmi le club ont décidé d’intervenir et de ne pas te laisser te faire enfermer dans une cellule. Ce sont eux qui sont venus te récupérer avant de te ramener ici. »

Sa réponse était courte, mais elle craignait de s’attarder un peu trop sur le sujet et surtout des réactions que cela pourrait provoquer chez le brun. Sans doute valait-il mieux attendre ses questions plutôt que de trop en dire d’un coup. Se montrer patiente et lui laisser le temps d’aborder lui-même les sujets, plutôt que de possiblement le braquer. Elle eu d’ailleurs un petit sourire à l’entendre, comme si elle retrouvait petit à petit son Viktor, du moins en surface, ne pouvant dire à quel point ce qui se cachait dans la machine infernal qui lui servait de tête pouvait être affecté. Déjà même avant tout ceci elle ne pouvait dire exactement ce qu’il s’y cachait. Mais ce n’était pas aujourd’hui qu’elle le gronderait loin de là.

« Je pense que tu devrais oublier le cinéma, ce n’est pas une bonne idée. Mais à la place je peux te proposer mon canapé, ma télé et quelques petites choses à grignoter si ça t’intéresses ? »

Elle s’était finalement approchée, commençant à ranger ce qu’il avait sorti des sacs et qu’elle avait acheté pour eux deux finalement. Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle insisterait ou alors très peu, car elle comprenait que Viktor ait besoin de souffler et de faire un peu comme tout le monde même si il ne l’était pas.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeMer 7 Mai - 20:32


Quelque part, ça lui avait fait du bien. Comme si le seul regard de la brune agissait sur lui comme un baume de légèreté sur ses pensées agitées. Ils avaient doucement brisé leurs habitudes, chacun de leur côté pour se perdre quelques seconde dans cette douceur qui ne lui était pas familier et qui ne le serait probablement jamais. Mais c'était Ashlyn, alors il se permettait quelques écarts à son comportement de tous les jours. Et quelque part, tout au fond du chaos qu'il était, elle le rassurait, sans avoir à dire quoi que ce soit. Elle lui faisait subtilement comprendre qu'il avait toujours sa place près d'elle, malgré les épreuves, malgré l'éloignement, malgré ses efforts pour se tenir le plus loin possible d'elle, par peur, peut-être, de l'entrainer inévitablement dans ses aventures malsaines et ses bêtises militantes, comme s'il se perdait dans un partie politique dont lui seul était chef. Ça le rassurait de constater que malgré tout, elle demeurait là, discrètement, dans son ombre, veillant sur ses pas. Ça le rassurait de constater qu'il n'était pas complètement seul. Même si elle ne l'approuvait pas, même s'ils n'avaient pas la même façon de penser ou de fonctionner, elle restait là, étrangement, elle ne fuyait pas. Et il en avait probablement bien besoin, surtout en ce moment. Il se cachait derrière son irresponsabilité et ses gamineries, mais y avait quelque, là, dans le noir de son être, qui s'était fracassée et qu'on ne pourrait sans doute jamais réparer. Il l'avait cherché, c'était vrai, et il ne demandait pas d'appui de ce côté là. Mais sa douceur, sa proximité, sa chaleur avait suffit. Il n'avait rien demandé, mais ça avait suffit à lui permettre de laisser ressortir un petit quelque chose qu'il cachait derrière un mur infranchissable de facettes et d'expressions.

Il avait entendu son opposition et avait choisit de l'ignorer prestement. Mais c'était lui: on ne pouvait pas le faire changer d'idée lorsqu'une pensée s'était logée là, entre ses deux oreilles, comme un parasite dont il ne se débarrassait jamais. Il était si obstinément têtu que souvent, on ne prenait plus vraiment la peine de s'opposer à ce qu'il fabriquait, ou si légèrement qu'il faisait comme s'il n'avait rien vu ni entendu. Il lui décrocha un sourire ironique. Faire un peu attention. Ça ne semblait pas être une idée gravée dans son esprit, mais pour elle, il pouvait probablement faire un petit effort. De toute façon, il en avait déjà trop fait. Il avait déjà dépassé les limites et ses faiblesses momentanées le démontraient. Mais il allait mieux. Du moins, suffisamment pour se remettre à trainasser un peu dans les pattes de la brune. Mais il était ainsi: il allait toujours trop loin, plus que n'importe qui, dans ses idéaux, dans ses actions, dans ses pensées. Il était extrémiste dans tous les sens du terme et rester sage ne lui ressemblait pas le moindre du monde. Ça le rendait dingue, au contraire. Il ne le concevait même pas.

Il l'écouta, d'une oreille distraite, d'abord, en s'appuyant plus convenablement contre la table, ne cherchant pas à faire davantage d'effort physique vers les sacs, comme s'il comprenait le message qu'elle essayait de lui faire passer. Et c'était sa manière de lui montrer qu'il faisait des efforts. Même si le contraire lui démangeait le bout des doigts. Il avait écouté, sans vraiment le faire. Il savait déjà ces détails. Il avait déjà compris qu'on s'intéressait un peu à lui, à différents niveaux. Il fut momentanément interpellé par le temps ''Club des Damnés'' et il releva un regards vif sur elle. Il chercha dans sa mémoire quelques références à ce propos, observant la brune sous toutes ses coutures. Elle ne lui avait jamais vraiment parlé de son intérêt à se joindre à un groupe. Non pas que ça le décevait, ça lui donnait plutôt l'impression que maintenant, elle pouvait compter sur quelques personnes plus fiables que lui. Ou, au contraire, que ces quelques personnes pourraient profiter d'elle pour mieux s'approcher de lui. Club des Damnés... Il n'avait vraiment l'image que d'une bande de sourire parcimonieux fendant aux dents blanches, aux poches teintantes d'argent, aux costumes mensongers et aux intérêts plus ou moins claires encore pour lui. Il eut, finalement, un haussement des épaules. C'était ça, le problème. C'était toujours ça, le problème, avec lui. Il ne comptait pas réellement en tant qu'individu: c'était sa tête, qu'on voulait avant tout autre chose. C'était pourquoi il agissait à son propre compte, fatigué des manipulations, fatigué qu'on l'utilise comme objet de destruction ou de réflexion. Il contrôlerait son existence. Mais ça l'amusait qu'on commence à s'intéresser à lui dans différentes sphères de la société, à présent, et pas seulement pour le mener au pilori, désormais. Il gagnait des alliés dont il pourrait peut-être se servir, en retour de quelques échanges, certes, rien n'était gratuit, mais simplement question d'assurer ses arrières, un minimum. Intéressant, donc.

«Je vois. »

Ça ne voulait rien dire. Et pourtant, ça voulait tout dire. Il ne s'inquiétait pas pour Ashlyn, mais il valait mieux qu'il ne découvre pas qu'on tente de la manipuler autant qu'on avait tenté de le faire avec lui. Liberté était un concept que l'on croyait atteindre. Lui, il l'atteignait réellement. Dangereusement, certes. Mais c'était sa réalité.

«Ne te laisse pas attendrir par leur charme... »

Un nouveau sourire. Il était mi-sérieux, mi-amusé par la révélation qu'il considérait sans doute sous un angle auquel on ne s'attendait pas forcément. Il n'avait pas l'intention de lui poser de questions. Il fouillerait lui-même au Centre même de ce Club pour dénicher ce qu'il voulait savoir, et tant pis si c'était de leur faire croire qu'il était de leur côté. Il n'était jamais du côté de personne que de lui-même et il demeurait imprévisibles aussi bien qu'incompréhensible.

«Parfait! »

Il reprenait un peu de service et s'était entre temps redresser pour abandonner Ashlyn à la cuisine et filer en coup de vent vers le salon, du moins aussi rapidement que ses blessures le permettaient. Du moins, aussi rapidement que le chiot qui manqua le faire tomber lui permettait aussi.

«Arrête, stop, COUCHER! Couche... Couche! »

Chiot qui, d'ailleurs, attira rapidement son attention alors qu'il se retrouvait assis sur la canapé. Il l'observa de là, un instant, un regard un peu curieux. Il n'avait jamais eu d'animaux à lui, alors savoir comment agir avec eux lui était étranger.

«Si tu me fais pipi dessus, je te mord. » lâcha-t-il dans sa langue natale, un peu sérieusement, observant le regard un peu stupide de l'animal avant de relever la tête vers la brune.

«Adorable. Un cadeau de Sam? »

Comme s'il devinait toujours tout, ne serait-ce que par la manière dont elle se vêtait où par l'odeur qui flottait sur le poil de l'animal.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeMar 13 Mai - 19:05


Rassurant. Du moins pour elle. Oui c’était rassurant de le voir rester à simplement écouter ce qu’elle lui racontait, sans bouger dans tous les sens, tandis qu’elle continuait de sortir et de ranger tout ce qui se trouvait dans les sacs. Elle avait simplement marqué une pause dans ces gestes en abordant le sujet du Club, sentant son regard scrutateur se poser sur elle. Non pas qu’elle craignait sa réaction, elle n’était simplement pas certaine de réussir à la déchiffrer complètement. Certes elle n’avait ni besoin de son approbation, ni de sa permission pour diriger sa vie, pas plus qu’elle n’en avait besoin au sujet du Club des Damnés, mais elle savait aussi pertinemment qu’il réagirait à la nouvelle, à sa façon certainement, mais il réagirait. Elle n’avait d’ailleurs pas récolté grande réponse à la fin de son récit, récit qui avait du permettre à Viktor de combler quelques zones d’ombres. Et si lui voyait désormais, Ashlyn elle était loin de voir le cheminement de toutes ses pensées dans cette réponse légèrement sibylline. La faisant lever le regard sur lui un instant, lui faisant rencontrer ce regard bleu en se demandant si déjà il ne préparait pas de nouvelles choses. Des choses dont il ne lui parlerait pas forcément, pour ne pas la voir s’impliquer ou pour ne pas la voir le sermonner un instant. Sauf que c’était une des seules manières qu’elle avait de lui montrer qu’elle n’avait pas l’intention de le laisser seul. C’était son choix à elle de vouloir s’impliquer en le dissimulant chez lui, c’était son choix de ne pas vouloir le laisser tomber et de vouloir l’aider quand il manquait perdre pied. De la même façon que c’était son choix à lui de ne pas forcément l’accepter ou de faire en sorte de l’en éloigner. Aucun d’eux ne pouvait véritablement influer sur ces choix, seulement les accepter ou les refuser en douceur. Alors elle avait terminé son rangement, sans chercher à pousser plus loin, acceptant que les explications en reste là pour le moment.

« J’en suis bien consciente tu sais, j’ai quand même fait attention à savoir où je mettais les pieds… mais merci quand même du conseil. »

Ashlyn avait répondu à son sourire, amusée qu’il prenne le temps de vérifier qu’elle se montre méfiante vis-à-vis des Damnés. Oui, elle avait belle et bien conscience de ce que pouvaient parfois cacher les charmes du club. De ce que pouvait cacher les sourires. Des sourires qui n’étaient rien d’autre qu’un vernis coloré qu’on offrait aux autres pour leur faire détourner le regard de choses bien plus complexes. Mais plus encore que les sourires et les charmes, c’étaient des détails insignifiant qu’il fallait se méfier. Ceux qu’on ne remarquait pas tant ils étaient sans importance. Oui dans un univers où tout n’est que charme et où tous jouent au jeu de la manipulation pour arriver à ses fins, ce ne sont pas les sourires qu’il ne faut pas perdre de vue. Exactement de la même manière qu’il ne faut pas perdre l’assistante de vue, au lieu de concentrer son regard sur le magicien. Cette assistante qui opère dans l’ombre. Ne pas se laisser distraire par la main droite qui opère le tour de carte tandis que la gauche se charge de le truquer. Elle s’était peut-être permise de se laisser éblouir un instant, mais elle savait pertinemment que rien ne s’offrait jamais réellement à vous sans efforts, pas plus que gratuitement. Elle n’était pas de ces personnes fragiles et naïves, elle avait toujours su survivre d’une certaine façon, y avait même voué une bonne partie de son existence. Et si elle s’était laissé attirer ainsi, c’était bien parce que l’offre du Club lui était apparue avant tout comme un nouveau moyen de survivre. Elle avait souvent lutté pour se trouver en haut de la chaine alimentaire et les Damnés n’étaient d’une certaine façon qu’une toile plus grande et en même temps plus concentré de cette même chaine.

Elle y était avant tout venu pour son entreprise, mais c’est vrai qu’au final elle avait trouvé bien plus que cela. Des alliés d’un certain poids, peut-être pas les plus fiables mais des alliés quand même. Ce n’était pas par service pour eux qu’elle s’occupait de Viktor, de même que ce n’était pas par service pour elle qu’il l’avait libéré, mais tous en profitaient au fond.

« Va t’installer, je te rejoins. »

Elle aurait pu croire que cette envie soudaine d’aller au cinéma soit seulement une occasion nouvelle pour Viktor de disparaitre et à le voir filer après sa proposition, ça lui rappelait un peu toutes les autres fois où il avait disparu. C’était quelque chose d’étrange, alors qu’elle était habituellement celle qui prenait la fuite, avec le brun, elle avait échangé les rôles, devenant à chaque fois celle qui restait. Celle qui resterait probablement toujours. Chassant les souvenirs, elle avait attrapé dans le placard de quoi grignoter comme promis, préparant rapidement ce qu’il fallait, passant tout de même un œil curieux dans le salon en entendant Viktor élever la voix après la boule de poil, sans doute trop heureuse de voir le nouvel occupant des lieux enfin debout, et surtout la possibilité de jouer avec un nouveau venu.

Revenant à ses préparatifs, elle avait sorti un plateau afin de pouvoir amener pop-corn, verres d’eau et quelques autres petites choses à manger au cas où le grand plat ne suffise pas. Passant ensuite au salon, elle était tombée sur le face à face entre l’allemand et le chiot, lui arrachant un sourire. Déposant le plateau sur la table basse, elle avait continué de tout préparer, ou du moins avait-elle essayé. La question du brun la surprenait légèrement, ne s’attendant pas à ce qu’il fasse allusion de lui-même au magicien après leur rencontre. Certes il était souvent moqueur sur le sujet, ce n’était pas quelque chose de nouveau, mais parfois elle avait tout de même l’impression que cela cachait bien plus que ce qu’elle pensait. Et elle n’avait pas pensé le voir si direct justement, même si au fond ce n’était pas si étonnant.

« Oui, c’est un cadeau de noël … Il ne va pas te mordre tu sais, il veut seulement jouer. »

S’installant au côté de Viktor dans le canapé, elle avait pris l’animal dans ses bras, le caressant doucement alors qu’il collait sa truffe humide dans la paume de sa main, joueur.

« Tu sais… j’avais pensé t’offrir un kit de petit chimiste pour plaisanter un peu … mais te voir avec une boule de poil, ça peut aussi être une idée. »

Le chiot s’était bien vite désintéresser de sa main, préférant de toute évidence aller voir de plus près cette nouvelle tête qu’il ne connaissait pas. La technopathe l’avait donc laissé faire, sourire aux lèvres et assez amusée de voir son ami interagir, profitant d’avoir les mains libres pour rapprocher la table.

« Et voilà. Ca te va comme cinéma ? »

Se calant un peu contre l’allemand, elle avait alors allumé la télé d’un simple petit ordre.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeDim 1 Juin - 2:42


Il avait, c'était vrai, parfois l'impression d'appartenir à un tout autre monde. Un monde qui n'était pas le sien et qu'il regrettait, à l'occasion. Un monde qui l'avait rejeté, entièrement, depuis toujours, ou presque. Depuis les premiers signes de développement cérébral anomal, du moins. Sa mutation avait la drôle de capacité de grandir de façon exponentielle avec lui-même. Plus il vieillissait, plus rapidement elle se développait et plus étendues étaient ses connaissances. Il semblait, déjà aujourd'hui, n'avoir plus aucune limite. Du mois, nulle ne les connaissait. Pas même lui. Peut-être que cette idée de limite l'effrayait, quelque part, et qu'il souhaitait ne jamais y goûter. Mais en bout de ligne, tout ceci imposait une barrière entre lui et le monde entier. Ses pensées tordues, ses réflexions, ses méthodes qui le différenciait, parfois, un peu trop de monsieur et madame tout le monde et qui le rendait quelque peu amer. Il n'avait pas dis ceci dans l'intention de paraitre grossier, ou un peu trop protecteur avec elle. Il la savait parfaitement capable de se débrouiller. Mais il ne leur faisait pas confiance, autant qu'il n'avait pas confiance en la majorité des gens qu'il rencontrait. Mais elle faisait ce qu'elle voulait. Il veillerait toujours du haut de son perchoir, en silence, sans intervenir davantage, sauf s'il advenait qu'elle le lui demandait. Il se limitait à l'observer de loin, parce qu'il ne croyait pas pouvoir se permettre de l'observer de plus près. Parce que sa vie ne le regardait pas. Il en avait bien conscience. Et au fond, quelque part, il souffrait de sa propre absence, du temps qu'il manquait cruellement à lui accorder, de la peur de trop l'impliquer et de la voir, d'une manière ou d'une autre, blessée par sa faute. Elle était probablement la chose qui avait le plus de valeur à ses yeux, comme un trésor secret qu'il admirait, discrètement. Qu'il admirait pour tout ce qu'il n'était pas, pour tout ce qu'il ne serait jamais. Trésor qu'il admirait pour ce qu'il n'accomplirait jamais. Pour leur différence. Pour leur ressemblance. Mais surtout, pour tout la force qu'elle dégageait, discrètement, et qui lui donnait, à lui, courage. Courage pour se battre contre le monde entier. Courage pour ne pas oublier ce qu'il est. Courage pour se faire valoir, ou plutôt, faire valoir son sang. Le leur.

Il s'était doucement glissé dans un coin du canapé, observant d'un œil curieux l'animal qui tirait la langue en gémissant discrètement à son intention, comme pour attirer son attention qu'il avait déjà, ou peut-être ne s'en rendait-il pas compte, ne faisant plus un geste dans sa direction. Il avait suivit des yeux la brune lorsqu'elle était revenue dans son champ de vision, l'observant d'un regard intrigué. Comme s'il cherchait desseller un indice, chez elle, des pensées qu'elle entretenait sur ses commentaires probablement quelque peu déplacés. Il avait sourit, doucement, en reportant sa curiosité sur la petite boule de poil enthousiasme que rien ne semblait vraiment préoccuper. Il avait sourit un plus sarcastiquement en l'entendant. Bien sûr qu'il n'allait pas le mordre. Ce n'était pas d'un chiot carnivore dont il hallucinait parfois les pleures, la nuit. Il laissa l'animal trépigner contre ses cuisses, presque glisser de son perchoir alors qu'il risquait de mettre une main par-dessus, glissant ses doigts dans son poil, de manière à ne pas le voir glisser, et en le sentant se blottir un peu trop contre son torse blesser, il grommela un drôle de son, un grognement, peut-être un peu douloureux que l'animal sembla momentanément comprendre, et il s'obligea à le déposer au sol. Il faisait mine d'aller mieux. Il n'en était rien, en réalité. Il avait rit, un coup, un peu gamin, un peu naïvement en l'entendant parler du kit de chimie, mais la douleur physique le ramena si rapidement à l'ordre qu'il se contenta de s'appuyer légèrement contre elle lorsqu'elle se cala, doucement, à son côté.

Viktor n'avait pas répondu. Il avait tourné son attention sur l'écran, observant les images défiler sous ses yeux. Hypnotiques. Clignement des yeux, il eut un nouveau tique, une démangeaison qui le força à porter une main à son épaule, sentant la déformation des pansements sous ses vêtements, l'agaçant, d'une manière ou d'une autre.

«Mon oeil perçoit actuellement vingt-cinq images par seconde. Je pourrais mettre un tract ''les mutants sont gentils'' toute les cinq images... Un lavage de cerveau sur l'humanité. »

C'était une drôle d'idée. Comme un hypnotiseur jouant dans le subconscient de ses patients. Haussement des épaules, il tendit une main vers la petite boule de poil ayant hissé ses pattes de devant sur ses genoux, pour l'embêter doucement, naturellement, s'attachant plus qu'il ne semblait vraiment le laisser paraitre.

«Je n'ai rien contre le Club de Damnés, il faut que tu le saches. S'ils n'étaient pas intervenus, tu sais... Je ne pouvais rien faire. Je n'ai jamais été aussi... impuissant. Je peux avoir la plus grosse cervelle du monde, ça ne vaut rien contre des chaines, ça ne vaut rien contre une pendaison. Mais ils ont des intentions semblables, envers moi. Je refuse de dépendre de qui que ce soit. Ils ne décideront pas pour moi ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. Freiheit. »

Il était songeur. Plus songeur qu'il ne se l'était jamais permis. Du moins, il ne l'était jamais ouvertement. Quelque chose s'était brisé, entre leur main. Il continuait de sourire, mais c'était un peu différent, maintenant.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeMar 1 Juil - 3:18


Installée à son tour sur le divan, Ashlyn avait zappé technopatiquement d’un mauvais téléfilm à un autre, coulant parfois un regard discret et attendrie sur Viktor et le chiot qu’il caressait sur ses genoux. Ce fut cependant un tout autre regard qu’elle porta sur le brun, en entendant sa plainte discrète, arrêtant du même coup son zapping sur une histoire de science fiction dont la production avait du coûter moins cher que le tas de ferraille qui lui avait servi de véhicule à une époque. Elle avait certes continué la conversation comme si de rien n’était, comme si elle n’avait rien remarqué. Néanmoins elle ne pouvait complètement s’empêcher de chercher les signes d’une possible faiblesse, du à son état, chez son ami et elle s’en voulait déjà d’avoir provoqué un possible élan de douleur en le faisant rire. Mais elle n’avait rien dit, ayant constaté qu’il ne dépassait pas ses limites et avait, comme lui, retourné son attention sur l’écran où grouillait partout des tentacules caoutchouteux, sentant son poids rassurant contre elle. Viktor n’était pas une petite chose fragile, il n’avait pas besoin qu’elle s’inquiète au moindre petit geste, mais il ne fallait pas non plus dire que l’épreuve dont il sortait n’était rien, bien qu’au fond elle n’en savait pas grand-chose.

N’ajoutant donc rien de plus à sa dernière question, elle avait continué de regarder l’écran où une petite voiture s’enfonçait peu à peu dans une vase visqueuse. Contemplant la voiture qui se désagrégeait avec chauffeur et passager, elle l’avait écouté sagement, le son étant réglé au minimum et l’action pas bien difficile à suivre, si bien qu’elle regardait d’un œil distrait les débris qui semblaient se changer à leur tour en tentacules. Un type promenait même son chien à l’arrière plan comme si de rien n’était. A se demander comment il pouvait ne rien remarquer. Réfléchissant donc plutôt à son idée avec le plus grand sérieux du monde, se demandant si un lavage de cerveau collectif pouvait réellement être une solution satisfaisante au problème que posait ou poserait le reste du monde face à leur existence.

« Tu n’aurais pas peur que cela donne naissance à un monde un peu trop … mécanique ? Ou en tout cas un monde un peu trop artificiel ? Parce que ça toucherait aussi bien mutants qu’humains non ? »

Attrapant l’un des deux verres sur la table basse, en avalant une gorgée, elle était resté silencieuse, ne pouvant qu’assister impuissante à cette impression de fragilité qu’elle ne lui connaissait pas.

« Vik… »

Que pouvait-elle lui dire ? Qu’elle comprenait son impuissance ? Non elle ne pouvait pas comprendre totalement ce par quoi il venait de passer, quand bien même on l’avait déjà pourchassé. Qu’il pouvait lui en parler ? Il la connaissait quand même et il savait qu’il pouvait toujours compter sur elle et où la trouver, alors le lui rappeler aurait été totalement inutile. Et s’il n’en avait pas l’envie, ces mots auraient été les mots de trop. Elle s’était donc contentée de se blottir un peu plus contre lui, laissant sa tête se poser doucement sur son épaule valide afin de lui donner un peu de cette chaleur humaine. Elle avait toujours connu Viktor comme celui pour qui l’impossible n’existait pas, alors le voir reconnaitre son impuissance était au fond quelque chose de légèrement effrayant. L’entendre dire qu’il ne pouvait rien faire, lui rappelait également que les humains pouvaient bien trop aisément les atteindre, et ce même en ne luttant pas à armes égales. Il suffisait de voir comment ils avaient pu réduire le brun à l’impuissance et cette constatation n’avait rien de charmante, elle ne le savait que trop bien. Finalement rejoindre le Club des Damnés s’était révélé aussi une façon pour elle de lutter contre cette humanité qui voulait les réduire à l’impuissance.

« Ne t’inquiètes pas pour le Club, je comprends, du moins en partie je pense. Les prodiges sont différents des autres, quel que soit leurs efforts, ils ne pourront jamais combler totalement ce fossé qui les sépare de leur semblable. Ils peuvent le dissimuler, ne pas faire mine de s’intéresser à des choses que leurs amis ne pourront jamais comprendre, mais tôt ou tard leur vraie nature finira par ressortir, même si c’est par des détails anodins. Et à ce moment là tout ce qu’ils verront dans le regard des autres ce sera de la peur, de la jalousie ou de la frustration de se sentir inférieur… »

Ce genre d’expérience, elle l’avait vécu avec sa mutation, alors pour l’allemand qui était en quelque sorte un prodige parmi les prodiges, le sentiment devait être double. Mais pour Ashlyn, avant le génie, c’était un ami qu’elle voyait en Viktor. Un ami pour qui elle avait une affection sincère et le plus grand des respects.

« Tu sais, on peut devenir l’ami de quelqu’un qui est votre égal, on peut même devenir l’ami de quelqu’un qui vous est inférieur, mais être l’ami de quelqu’un dont on reconnait la supériorité ? La plupart des gens n’en sont pas vraiment capable, même si ils ne le l’admettront jamais. Au contraire, ils feront tout leur possible pour s’attirer ses faveurs, mais ce n’est pas parce qu’ils cherchent une lanterne pour les éclairer mais pour les faire briller. Ils chercheront à se rapprocher de lui pour lui être associé, pour apparaitre aux autres comme quelqu’un qui aura réussi à gagner l’amitié et le respect d’un génie. Pas parce qu’ils apprécieraient spécialement sa compagnie. Alors je comprends parfaitement que tu choisisses l’indépendance. »

Elle prit une nouvelle gorgée d’eau, marquant une pause dans ses paroles. Elle ne comprenait pas grand-chose de la langue allemande, mais le reste du discours était assez clair pour comprendre où il voulait en venir. Elle était peut-être seulement juste un peu plus pessimiste que lui sur le sujet.

« Enfin heureusement, il y a des exceptions. Certaines personnes peuvent donner leur amitié aux autres en toute sincérité. Sans rien demander en retour, et sans se préoccuper le moins du monde du fait qu’elles leur soient inférieures ou égales. Malheureusement elles sont rares ces personnes assez sincère pour franchir la barrière qu’il y aura toujours entre le prodige et le reste du monde… Alors ce n’est parce que j’ai rejoins le Club que je vais arrêter de te voir comme un ami. Ca ne changera rien entre nous.»

Elle comprenait Viktor. Tout comme elle comprenait l’intérêt des Damnés. Après tout qui mieux que le brun était parfaitement capable de jouer contre l’humanité toute entière ? Capable de créer un monde qu’il aurait imaginé dans les moindres détails, un monde idéal. Capable de réformer l’humanité. Mais elle n’avait jamais vu l’allemand comme un moyen de parvenir à ses fins et ce n’était pas sa nouvelle place au Club qui changerait ça et si elle devait demander lui demander de l’aide un jour, ce serait celle de l’ami, pas du génie.

Se redressant, elle avait attrapé le plat sur la table pour le ramener sur ses genoux, son regard se perdant à nouveau sur l’écran alors que les tentacules avaient commencé à ramper pour aller rejoindre le premier monstre caoutchouteux et s’y greffer. Leurs chances d’y parvenir étaient nulles, dans la mesure où le monstre en question était en train de brûler vif autour d’une maquette du Washington Monument.

« Ce film est vraiment… enfin on peut au moins simplement profiter d’un petit peu de temps tous les deux. Pas en coup de vent, mais un peu comme avant… Et puis, il nous évite de trop réfléchir.»

Ou peut-être pas. Le film étant tellement facile à suivre, qu’ils pouvaient se perdre tous deux dans des réflexions qui les faisaient se concentrer sur les problèmes au lieu de les oublier et de se détendre, dans une certaine nostalgie qu’elle aurait apprécié retrouver pourtant. Mais d’un autre côté, elle ne pouvait pas nier que l’état de Viktor l’inquiétait assez pour vouloir en discuter. Bien sur elle ne l’interrogerait jamais directement et lui pouvait toujours dévier le sujet par une pirouette. Ca n’empêchait pas qu’elle aurait au moins essayé de le débarrasser de son malaise.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeJeu 24 Juil - 21:00


Viktor était un grand garçon, qui avait toujours su se débrouiller, qui n'avait toujours compté que sur lui-même, s'efforçant de ne dépendre de quiconque, s'efforçant de ne pas faire couler les protagonistes qui régissaient sa vie avec lui, refusant de les embarquer sur la mer chaotique de son existence. Et il avait, aujourd'hui, la désagréable impression d'avoir à contre cœur un peu trop impliqué Ashlyn. Il aurait préféré la tenir éloigner de tout ceci, la tenir dans le secret, la sauvegarder, à sa manière, de l'horreur humaine qu'elle connaissait pourtant sur le bout des doigts. Il aurait souhaité la tenir loin de lui, au mieux, ne pas avoir l'impression d'avoir besoin d'elle. Égoïstement, peut-être, parfois, en ayant peur qu'on se serve d'elle pour mieux l'atteindre, lui. Il aurait voulu la tenir loin de ce qui se passait, et s'il en avait fait le maximum, il avait l'impression, aujourd'hui, de ne plus y parvenir. Rien ne s'était vraiment passé comme il l'avait prévu. En partie, mais pas complètement. Il n'avait jamais prévu se faire attraper, au départ. Et s'il l'avait accepté, il n'avait pas prévu d'en ressortir en un morceau et de se retrouver là, sur ce canapé, devant se film, à sentir son poids plume contre son épaule, à écouter son souffle, à percevoir son regard, parfois, discret alors qu'il faisait mine de ne pas s'en rendre compte.

L'idée du lavage de cerveau, il l'avait lancé, comme ca, un peu naïvement, parce que c'était aussi ce qu'il était, en fait. Qui pouvait être aussi stupide que de croire qu'une volonté de fer, des paroles et des actes d'un seul être pouvait seulement changer le regard du monde? Lui. Lui y croyait. Du moins, il voulait y croire. Naïvement. Idéologique. Comme s'il avait espéré que sa vision des choses pouvait, à elle seule, influer sur le regard des autres. Il avait haussé des épaules, doucement, sans répondre davantage, observant les images défiler sous ses yeux, comme un zombie l'aurait fait, sans trop voir ce qui se passait, ou du moins, ignorant volontairement l'idiotie qui nourrissait la stupidité. Est-ce qu'un monde mécanique et trop artificiel valait plus la peine qu'un monde brodé d'injustices et d'inégalités? Un monde où les gens pensaient tous de la même manière, où se brosser les dents le matin était aussi vital que ne pas juger son prochain. C'était aussi effacer la diversité et créer un tableau si banal, si simpliste que s'en était un peu effrayant.

Il l'écouta doucement parler, sans l'interrompe, gardant le regard fixé sur l'écran, comme s'il n'écoutait pas, comme, comme un lunatique l'aurait fait, mais en étant pourtant tout particulièrement concentré sur ses mots. Être ce qu'il était, c'était aussi ça. Il avait la drôle de capacité de faire milles choses à la fois sans en perdre le fil. Parce que son intellectuel s'était suffisamment développé, depuis le temps, pour faire fonctionné ses capacités du cerveau gauche et droit en même temps, sans trop s'en rendre compte. Il parvenait à mémoriser chaque détail du film qui se déroulait sous ses yeux, chaque nom des personnages, chaque dialogue pathétiquement inventé dans un scénario un peu ennuyant, tout en écoutant ce que la brune lui racontait, en analysant ses mots, ses expressions, sa tonalité. Cinq personnes différentes pourraient parler de cinq sujets différents en un même temps qu'il parviendrait toujours à en comprendre le sens et à y répondre, clairement, avec limpidité. On n'avait pas à se demandé s'il avait compris, ou non. En vérité, la question ne se posait même pas: c'était devenu un automatisme. Mais était-il véritablement supérieur, en quelque sorte? Malgré les apparences, ce n'était pas exactement ce qu'il voulait, comme la supériorité mutante ne faisait pas non plus forcément partie de ses idéologies. La seule raison pour laquelle il se rangeait de moins en moins du côté ''humanitaire'' était parce que ce côté-là avait choisit de le réduire au silence, de le réduire à l'impuissance, de le réduire inférieur à la race humaine parce que cette dernière avait peur, justement de sa supériorité qu'il n'avait pourtant pas forcément vu comme tel. Il se savait différent. Il se savait différent même parmi les mutants. Mais il avait davantage d'intérêt à discuter avec quelqu'un qui voulait comprendre et apprendre qu'avec quelqu'un qui avait peur de lui. Il n'était techniquement supérieur que devant ceux qui le considérait comme tel. Mais il essayait d'être égal. Ou plutôt, il essayait de rendre les gens égaux à ce qu'il était, sans se diminuer à leur niveau pour autant. Et c'était probablement là toute la confusion de la chose. Mais il s'était rendu compte que le regard qu'on portait sur lui était, parfois, bien plus différent que celui qu'il se portait lui-même. Et puis, il y avait ceux comme Ashlyn. Il y avait ces perles rares qui suivait ses idées sans perdre les leurs de vu. Ils y avait ceux qui comprenaient et qui ne se cachaient pas derrière les flatteries. Et à vrai dire, elle était la seule avec qui il émettait le plus sincère des sentiments. Sans se voiler la face. Sans ressentir le besoin d'exprimer inévitablement le chaos de sa tête. Sans avoir l'impression d'être mutant ou humain: simplement un être qui aimait discuter de tout et de rien.

Il eut un doux sourire. Comme un ami, disait-elle. Ils étaient trop rares ceux qui l'appelait ainsi avec toute la sincérité du monde. Étrangement, cette ambiance privé avait un drôle d'effet sur lui. Il avait l'impression qu'il n'avait plus eu l'occasion de subir ce genre de douceur depuis plus d'un siècle. Nouveau haussement des épaules. Il n'avait toujours rien touché: ni son verre, ni les grignotines qu'elle avait pourtant rapproché, se callant simplement un peu plus contre elle, comme si sa présence le rassurait. Comme s'il avait peur, un peu, de se retrouver complètement seul et à la merci de l'humanité.

«Je ne peux pas ne pas réfléchir. Je ne peux pas arrêter de penser. Il y aura toujours une question, quelque part, malgré tout, à laquelle je devrai répondre, peu importe le film ou la distraction. »

Il était étrangement amer. En fait, il était simplement sincère. Il émettait ses sentiments avec une sincérité effarante, même pour lui. Il bougea enfin, doucement, changeant de position en attrapant le plat qu'elle avant sur les genoux pour le remettre sur la table. Il agissait comme un enfant nostalgique. Malgré la douleur physique que lui occasionnait chaque mouvement, Il s'était un peu repousser pour s'allonger sur le canapé et laisser doucement sa tête prendre la place du plat de grignotines sur ses genoux, laissant encore son regard se perdre sur l'écran du téléviseur.

«Ashlyn, j'ai essayé de tuer quelqu'un, là-bas. »

C'était un aveux de ses faiblesses. Elle le connaissait. Elle le connaissait aussi suffisamment pour savoir qu'il n'avait jamais fait de mal à une mouche. Qu'il n'avait même jamais pensé à ce genre de chose. Et peut-être avait-il choisit de lui dire ça, sans lui dire tout ce qu'il s'était passé là-bas, pour lui faire comprendre jusqu'où s'était allé. Et sa situation allait beaucoup plus loin qu'on pouvait le croire. C'était, pour lui, quelque chose de terrible, parce qu'il avait changé, d'une façon drastique, là-bas, même s'il tentait encore de le dissimuler derrière ses blagues. Mais pas avec elle. Parce que pour qu'il en vienne à cette réflexion ultime, il fallait forcément l'avoir poussé à bout. C'était tout. Il ne voulait pas forcément en parler davantage, mais le besoin de le dire avait été suffisamment nécessaire.

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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeMar 5 Aoû - 3:59


Prodige… Ash n’avait au début jamais cru être un prodige, n’avait jamais cru mériter ce titre et même encore aujourd’hui il lui arrivait dans des moments de faiblesse de se dire qu’elle ne le mériterait jamais. Elle n’en connaissait pas moins la signification de ce mot de la manière la plus intime, puisque dans sa conscience, il ne désignait pas une catégorie abstraite de personne, mais des personnes bien particulière. Et une sans doute plus que toute autre. Oui un prodige… une personne fascinante, qui paraissait parfois irréelle… quand elle ne donnait pas l’impression d’être trop réel par rapport à ce qui l’entourait. Viktor… Combien de fois l’avait-elle contemplé, ce petit prodige, sans qu’il s’en rende compte ou fasse mine de s’en rendre compte lorsqu’il était conscient des regards en coin qui se dardaient dans sa direction ? Des regards tels que ceux qu’elle faisait courir par intermittence entre lui et le film alors qu’elle essayait de lui faire comprendre qu’il aurait toujours sa place auprès d’elle.

Une pensée qui l’amenait spontanément à douté d’elle-même et à dangereusement se demander quelle place elle avait en revanche pour lui ? Qu’est ce qu’elle était pour lui ? Un rêve agréable mais tellement fragile qu’il fallait le maintenir à l’abri du concret, de peur qu’il ne se fasse réduire en miette ? Une petite joie éphémère qui ne devait éclairer sa vie que par intermittence ? Une distraction innocente ? Non c’était stupide, elle le savait et ils se connaissaient depuis trop longtemps pour qu’il y ait un quelconque faux-semblant entre eux. Et si elle avait douté encore en cet instant, le voir venir blottir sa tête sur ses genoux comme un enfant aurait suffit à effacer la moindre peur de le voir s’éloigner. Et comme elle l’aurait fait pour un enfant, la technopathe avait alors commencé à passé sa main dans les boucles brunes de son ami, en une douce caresse réconfortante et apaisante. Ne serait-ce que pour éloigner un instant ce semblant d’amertume qu’il semblait ressentir.

« C’est vrai… mais même si le monde entier attendait de toi que tu résolves ses problèmes et que tu le sorte de son ignorante léthargie, tu aurais parfaitement le droit de prendre un moment simplement pour toi et pour personne d’autre tu sais. »

Aux yeux d’Ashlyn, Viktor apparaissait souvent comme la seule personne éveillée au milieu d’une foule égarée dans un cauchemar. Si les acteurs donnaient à un décor de théâtre les couleurs de la réalité, son ami lui transformait la réalité en un théâtre. Un théâtre dont il était le seul acteur, reléguant toute autre personne au rang de figurant et de spectateur. Un théâtre qui gravitait autour de lui, un théâtre où il pouvait être lui-même, au lieu de tenir maladroitement le rôle que les autres auraient voulu lui imposer. Un acteur… oui c’était un peu comme ça qu’il lui était apparu lors de leurs premières rencontres passées. Un acteur qui avait assez de talent pour improviser le rôle qu’il s’était choisi, au lieu de se plier à l’histoire qu’un autre aurait écrit pour lui. Une révélation qui l’avait marqué au point de se dire qu’elle aussi pouvait essayer de se sortir du rôle dans lequel on l’enfermait. Celui de la victime trop fière pour baisser les yeux et fuir.

Oui dans ses souvenirs passés, Viktor lui était apparu comme irréel dans ces moments là, tel un héros qui se serait élancé hors des pages d’un roman et faisait tâche dans la réalité où il avait atterri. Une impression qui s’était renforcée dans la conscience de sa spectatrice la plus attentive et qui n’avait eu de cesse de l’observer. C’était sans doute ainsi qu’elle avait fini par commencer à le comprendre, et le plus fascinant dans tout ce qu’elle avait pu remarquer chez lui… le plus fascinant de tout ça, c’était qu’au lieu de s’éveiller à la réalité quand les autres le secouaient comme un prunier, il finissait fatalement par entraîner les autres dans son rêve. Dans son théâtre. Ash n’avait d’ailleurs pas fait exception à la règle, mais il lui était alors arrivé une chose étrange, celle de ne plus vouloir se maintenir dans le rôle de spectatrice. Et plutôt que de blâmer le prodige pour cette conscience nouvelle qu’il lui avait apporté, elle avait choisi de finalement faire cristalliser cette rêverie une bonne fois pour toute. De manière à ce qu’elle soit assez concrète pour prendre contact avec la réalité de Viktor au lieu de demeurer un fantôme qu’on se contentait de regarder de loin, même quand on était dans la même pièce que lui. Mais elle ne voulait pas du rôle de celle qui parait égarée sur la scène, balbutiant et improvisant maladroitement des répliques qui n’apportaient rien à l’histoire et la ralentissaient au lieu de la faire progresser. Suscitant ainsi, l’irritation des véritables acteurs et des véritables spectateurs. Un cercle carré où elle avait su trouver la réponse d’elle-même. Comme Viktor ne pouvait pas se rabaisser, c’était à elle de s’élever jusqu’à lui. A elle de mériter ce qu’elle voulait. Et elle y avait ainsi gagné une des choses les plus précieuses de toute son existence. Un rayon de soleil dans toute la noirceur qui l’entourait à cette époque. Un véritable ami.

Continuant doucement de passer ses doigts sur le cuir chevelu du brun, oubliant le film, oubliant tout ce qui n’était pas cette personne sur ces genoux et cette détresse qu’elle entrevoyait par instant, furtivement. Une personne qui constituait une partie significative de sa propre vie, au point que cette dernière lui avait parfois paru bien vide, lorsque la personne en question avait semblé s’en évaporer. Au point qu’elle n’avait pas pu se résoudre à se séparer de cette personne, préférant joindre son existence à la sienne, quitte à voir courir des menaces et dangers sur sa propre personne. Chose qui ne serait pas une première fois de toute façon, son passé étant marqué par la cruauté humaine de manière indélébile. Une cruauté à laquelle Viktor venait apparemment de se heurter sans qu’il puisse rien n’y faire, tout comme elle à l’époque. Une cruauté à laquelle il avait semble toute répondu de la plus instinctive des manières.

Si elle avait un instant figé son geste à la révélation plus que criante de toute cette horreur, ses caresses avaient fini par reprendre dans les boucles brunes, tandis qu’elle restait en même temps furieuse et songeuse. Elle ne pouvait imaginer complètement ce qu’il avait subit, mais elle pouvait au moins s’en faire une idée basée sur sa propre expérience. Se perdant dans un passé qui se mêlait étrangement au présent. Elle avait soudain l’envie égoïste de quitter définitivement le rang des spectateurs, quand bien même l’acteur principal lui offrait une place réservée aux invités de marque. Mais ce n’était pas pour tourner le dos à l’acteur et quitter le théâtre de son univers, non ce qu’elle désirait, c’était monter sur cette scène, s’y installer et y tenir un rôle, un rôle où elle le protégerait autant que lui la mettait à l’abri. Un rôle où elle lui aurait apporté plus, bien plus même si elle avait conscience d’une certaine manière qu’elle le faisait déjà. Alors, de la même manière qu’elle en avait eu l’envie en le voyant debout un peu plus tôt, elle le serra doucement dans ses bras, dans une étreinte qu’elle voulait rassurante, se penchant doucement en avant pour frôler sa tempe, laissant sa chevelure brune cascadé sur son visage, avant de souffler dans un murmure qu’il pourrait facilement entendre vu sa position.

« Tu sais, beaucoup pense qu’aucune raison ne justifie un crime… personnellement je préfère penser qu’aucune raison n’est nécessaire quand il s’agit de protéger sa propre vie. Et quelqu’un qui pousse un autre au crime est de loin plus criminel que le premier. »

Elle avait étrangement la gorge sèche au fil des souvenirs qui accompagnait ses mots, une sensation qui avait formé comme un nœud dans sa gorge au moment de laisser sortir les suivants. Mais elle s’était forcé afin qu’ils franchissent ses lèvres

« Je sais ce que c’est que d’être confronté à ce genre de situation tu sais… mieux que tu ne le penses sans doute. Et même si je ne sais pas ce que tu peux penser, je sais au moins qu’il n’est pas facile de garder sa conscience intacte. Il faut trouver des subterfuges, un peu comme ceux là. »

Oui c'était une douce pommade qu'elle avait tenté de lui donner par ses premières réactions. Mais elle n’arrivait plus à dire un mot de plus, sa gorge comme complètement bloqué par l’émotivité craintive qu’elle avait enterré en même temps que les marques de son passé. Et si les larmes étaient loin d’être là, elle ne parvenait pas à caché totalement la tristesse et la douleur dans son regard. Un regard qu’elle avait fait semblant de fixer sur l’écran de la télé en laissant une nouvelle fois ses paroles forcer le passage de ses lèvres.

« Je voudrais faire tellement plus. Plus pour que tu n’ais pas à vivre ça. »

Elle savait ce qui attendait Viktor. Elle connaissait bien l’envers du décor dans lequel il était plongé depuis le début de cette affaire. Celle d’un univers qui transformait le monde en prison quand bien même on restait libre. Oui elle savait d’expérience et plus que tout elle détestait son impuissance du moment.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeSam 6 Sep - 4:58


Il y avait quelque chose d'étrange de le mot prodige qu'il n'avait pas réalisé jusqu'à maintenant; quelque chose de sa signification qu'il s'était approprié, comme si ce mot l'avait toujours décris de façon étrangement concrète pour quelqu'un qui pouvait ne pas l'être, de prime abord. Comme une illusion, comme un rêve, comme un avenir qui se profile, mais qui n'a pas encore pris sa place. Il ne se vante pas d'être quelqu'un d'exceptionnel. À vrai dire, il ne s'est jamais vu sous cet angle. C'est dans sa nature de s'élever aussi haut que possible dans les sphères médiatiques et réalistes d'un monde géré par des idiots de première. Il ne se considérait pas supérieur aux autres. Mais il espérait peut-être en inspirer quelques-uns à le suivre dans l'ascension qu'il avait choisit de suivre. Il grimpait sur le trône du monde pour l'observer de haut, sans pour autant le renier. Le monde entier n'était pas le problème, il en avait bien conscience. Ce n'était qu'une poignée d'existences qui marchait en fantômes à travers celui-ci, comme la mort, comme la pestilence, comme la guerre, chevauchant à travers une épopée pour le conquérir, lui, et le réduire à simple esclave de l'humanité. Et puis, il y avait cette poignée d'humains qui eux préféraient lui couper le souffle, tirer sur la corde qui le pendrait au gibet, le pousser dans le vide et espérer qu'il n'apprenne pas à voler au courant de sa courte chute mortelle. Et lui? Lui n'était qu'un démon dans une boite que l'on tentait désespérément de confiner, à se débattre avec toute la violence du seul espoir qui le forçait à avancer, toujours plus loin, malgré les chaines, malgré les entraves, vers quelque chose qui était plus comme lui: vers une image de la liberté qu'il voyait, chaque matin, dans le miroir de son imaginaire. Il semblait déjà prévoir demain, dans une semaine, dans dix ans que s'il laissait les choses de la sorte, qu'ils seraient bientôt tous esclaves d'une humanité qui les méprisait déjà, sans les connaitre, pourtant. Ce n'était pas une question d'individualisme. Il était étrangement beaucoup plus que cela. Il se battait pour une cause réelle à ses yeux. Et s'il avait accepté, à un moment, son rôle de martyr en se plaçant sur le front de la querelle, ses idéaux n'en étaient que plus vifs.

Mais quelque chose s'était brisé, là-bas. Il avait perdu une partie de ce qu'il avait toujours été. Il avait perdu pied, un instant, là-bas, alors qu'on tentait de lui faire cracher le morceau par tous les moyens. Il ne voulait pas en parler. Il enfermait sa douleur dans le silence de sa voix, comme Ashlyn enfermait aussi la sienne dans ses souvenirs. Il ne lui avait jamais demandé, à l'époque de leur rencontre, pourquoi son regard avait été si sombre. Il avait eu l'impression qu'elle fuyait les projecteurs. Et il avait accepté de se jeté dedans, pour elle, pour tous ceux qui comme elle, souffrait de l'homme qui espérait les rendre ''normaux''. Mais aujourd'hui que son monde utopique avait été ébranlé, que lui restait-il? Quels moyens? Quels mots? Quelles armes? Se transformait-il peu à peu en le monstre qu'il tentait de détruire? Il avait fermé les yeux sur ce qu'il voyait, un instant, se concentrant maigrement sur les petits couinements canins, près de son oreille, qui finirait forcément par se taire. Il n'avait pas tressauté en sentant les doigts se glisser doucement dans sa chevelure et il se surprit à penser qu'ils n'avaient pas complètement arraché ce qu'il était. Une partie, seulement. Et d'un autre côté, il fut rassuré de ne pas réagir de la sorte. Il l'aurait seulement inquiété davantage. Et ce n'était absolument pas ce qu'il cherchait à faire, maintenant. Il n'avait pas besoin d'elle comme on a besoin de sa dose quotidienne. Il n'avait pas besoin d'elle comme d'un réconfort à ses blessures. Elle ne s'en rendait pas compte, mais elle était sans doute l'une des premières sources au combat qu'il menait. Elle avait cette importance, dans ses pensées, qu'il aurait réellement tué, ne serait-ce que pour protéger tout ce qu'elle représentait, pour lui. Et il s'était promis, fut un temps, qu'il ne laisserait rien lui arriver. Ni à elle, ni à ceux qui comme elle avait déjà trop soufferts de leur différence, mais elle plus que tout autre.

Il demeura silencieux sous ses mots doux qu'elle laissait glisser contre lui, laissant le contact calmer son propre mal, lui faire un instant oublié la déchirure de son âme, la sensation constante de brulure sur sa peau, dans ses muscles. Étrangement, Ashlyn était probablement la seule à pouvoir se vanter d'être seulement parvenu à le toucher de la sorte, sans qu'il ne fuit, sans qu'il ne se moque, sans rire, ne serait que ce petit air étrangement doux qui flottait sur ses traits, comme un enfant qui se serait probablement endormit sous la caresse apaisante s'il n'y avait pas eu ses pensées en fusion qui le tourmentaient toujours au moindre des silences. Il n'avait rien dit, en l'écoutant parler, doucement, n'entendant plus le son de la télévision, comme si elle n'existait plus. Prendre une pause. S'arrêter, un moment, de vivre pour les autres. S'arrêter et vivre pour lui, une minute. Il s'était momentanément étouffé dans ses propres révélations criantes. Il n'était pas un meurtrier. Il n'avait même jamais espéré en arriver jusque là. Et dire qu'il y avait pensé signifiait simplement qu'il avait perdu un bout de ce qu'il chérissait de son idéal et qui n'était plus, à présent. À sa révélation, il avait hésité. Mais il la sentit bouger, doucement, légèrement, contre lui, et laissa la pression l'envahir comme un drôle de soulagement éphémère qu'il accueillit en se pressant un peu contre elle, comme s'il espérait effacer l'horreur de ses pensées. Et en l'écoutant, il réalisa que tout ce qu'il pensait, tout ce qu'il y avait dans sa tête, tout... tout n'était qu'un mystère flottant autour de lui pour ceux qu'il côtoyait de loin et de près. Il ne se partageait pas. Et d'une certaine façon, il était content de comprendre qu'il avait réussi à la tenir aussi loin de lui aussi longtemps, en la gardant à ses côtés, tout à la fois, sans jamais l'impliquer. Et c'était ce qui comptait le plus, finalement.

Puis, elle avoua. Il plissa du nez, une seconde. Aimer faire plus alors qu'il tentait de l'éloigner de tout ceci? C'était un peu comme réaliser que la tenir éloigner n'avait fait que l'inquiéter davantage. C'était la même chose que son cas: lui faire du mal lui donnait envie de se débattre avec encore plus de violence. La même chose. C'était exactement identique, d'une certaine façon et il regrettait, quelque part, qu'elle put dire ça. Il regretta, d'une certaine façon, d'avoir laisser entrevoir sa faiblesse, mais devant elle, il ne parvenait pas à se voiler la face de la même manière.

Il ouvrit de nouveau les yeux sur elle, vifs, électrisants, entre ses propres réflexions, influencés par la machine mentale qui s'était mise en branle à l'intérieur de son crâne. Comme une pile électrique. Il n'avait pas sourit. Pas avec elle: il ne se cachait pas derrière ce rictus face à la jeune femme. Il n'en avait pas le courage de se mentir, pas devant elle.

«Je veux que tu me pardonnes aujourd'hui pour ce que je ferai demain. Ce n'est pas terminé. Ça ne le sera jamais. Ça ne s'achèvera pas non plus lorsque je mourrai. Quelqu'un d'autre prendra ma place pour poursuivre un idéal. Ce n'est pas une question de savoir ce à quoi je pense. Mais plutôt de savoir ce que je vais faire. Je veux un monde où toi, où ceux comme moi, comme nous, puissions puiser une force de vivre non pas dans la peur de la fuite et des représailles pour quelque chose qui n'a jamais été commis volontairement. Je veux que notre naissance ait droit d'être. Je veux que le monde entier sache ce qui se cache dans l'ombre. Je veux que les gens sachent ce qui se préparent secrètement dans leur dos pour en avoir pleinement conscience et réagir non pas selon ce que dictera un gouvernement soudoyé par la peur, mais que les gens réagissent de leur plein gré et par eux-mêmes. Je veux que le monde sache: nous sommes dangereux lorsque l'on tente de nous anéantir et nous ne sommes pas seuls. Personne ne l'est. Il est temps que le peuple ouvre les yeux sur sa propre évolution défaillante. Il est temps que le monde sache la souffrance silencieuse de ceux qui n'osent pas défendre leur droit. Et si le peuple ne se lève pas pour crier justice et réparation, je le ferai seul. »

Il s'était redressé, près d'elle, entre ses mots sévères, mais d'une sincérité effarante, loin de ses habitudes cyniques et sarcastiques, laissant doucement entrevoir son côté idéal rêveur qu'il enfouissait, pourtant, aussi loin que possible, pour se mettre à l'abri. Il hésita, se pencha vers elle et appuya son front contre le sien, pendant une seconde, qu'elle le veuille ou non, ignorant son corps et ses protestations.

«Je suis navré. Navré de t'imposer ce sentiment... Je provoque ce qui m'arrive. Tu n'y es pour rien. Et ces évènements, au final, ne font que me prouver à quel point j'ai raison. »

Il ne lui révèlerait pas ses intentions prochaines, comme à son habitude fidèle, mais il semblait plus décidé que jamais à tenir position sur ses idées. Peu importe les coups de feu. Peu importe les claques. Peu importe les regards, les larmes et les mots. Un doux sourire avant de reprendre sa place dans son coin du canapé, et comme s'il avait déjà trop réfléchis, la fatigue le rattrapa avec violence. Mais lui montrer était simplement hors de question. Pas maintenant. Pas après tout ceci.

«Je suis heureux que tu fasses partie de ma vie, et tu en fais déjà bien plus que tu ne l'imagines. »

Un nouveau sourire, un peu plus forcé, sans doute, alors qu'il fit un mouvement pour se relever, mais son corps semblait-il ne lui obéissait pas parfaitement, comme si sa tirade verbale précédente eu épuisée les quelques réserves qu'il était parvenu à se créer. Il était obstiné, il n'y avait pas à dire. Mais si son esprit et ses réflexions n'avaient pas de limite, son physique, lui en souffrait, et c'était probablement la chose qu'il trouvait le plus pénible à présent.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitimeDim 21 Sep - 22:46


Elle l’avait observé, dans le silence de ses pensées, dans le calme de ses réflexions qui se faisait chemin jusqu’à ce qu’on pouvait voir comme une réalisation. Elle s’était contenté de ce geste presque maternelle, alors que son propre esprit s’éloignait du fond sonore que procurait la télé pour se perdre dans la réalisation du passé et présent qui se mélangeait parfois avant de se séparer et de continuer leurs routes parallèles. La situation du brun n’était pas sans lui rappeler ses propres tourments. Elle n’avait pas besoin de lui demander ce qui lui était arrivé, elle le savait déjà parfaitement, elle en avait sans doute une idée presque exacte. Elle savait que c’était de ces choses qui avaient de quoi rester graver au fer rouge dans les profondeurs de votre mémoire et ce jusqu’à la fin de votre vie. De ces choses qui continuait de vous brûler le corps alors même que les marques physiques commençaient à s’estomper. Et elle était rassurer au fond de voir que malgré ce qu’avait pu lui faire ces monstres inhumain, aussi froid que cruel, ils n’avaient pas absorbé petit à petit la vie de leur victime. Elle était rassurer de voir qu’il ne ressentait pas le besoin de mettre de la distance entre elle et lui, rassurer de voir que sa chaleur humaine ne le brûlait pas plus que ces blessures qu’il venait de subir. Après tout la chaleur de ses mains auraient pu être trop élevée pour lui après ça, risquant de le brûler et de l’affaiblir tel un poisson que l’on garderait entre ses mains au lieu de le relâcher à l’eau, mais ça n’était pas le cas visiblement.

Elle avait tenté d’effacer cette pensée effarante qu’il semblait avoir sur le geste meurtrier qu’il avait pensé commettre. Non par ses mots mais plus par la douceur dont elle avait cherché à envelopper son être. Parce que les mots n’étaient pas suffisant selon elle. Elle ne jugeait pas, ne s’offusquait pas de cet état de fait. A vrai dire elle aurait été bien hypocrite de le lui reprocher. Mais lui en semblait bien plus affecté qu’il n’en laissait surement paraitre et c’était compréhensible, mais c’était aussi une torture de plus qu’il s’infligeait lui-même. C’était un poison qui n’allait jamais s’arrêter complètement de le ronger si elle n’essayait pas au moins de lui donner un antidote acceptable à cet état de fait. Un antidote à qui elle aurait pu donner la forme d’un long discours. Un discours où elle lui aurait chuchoté simplement que n’importe qui à sa place aurait réagi de manière identique. De manière instinctive. Elle aurait pu lui dire que quand on avait l’infortune de se réveiller au sein d’un cercueil dont on avait cloué le couvercle un peu trop prématurément à son goût avant de procéder à l’inhumation, on ne pouvait pas s’empêcher de frapper du poing les quelques planches de bois qui vous séparait d’une avalanche de terre. Elle aurait pu aller jusqu’à ajouter que l’infortunée dont on maintenait la tête sous l’eau de force savait pertinemment que retenir son souffle ne ferait que prolonger inutilement son agonie, et que se débattre pour échapper à la poigne de ses tortionnaires était futile, et pourtant… jusqu’au bout elle s’était efforcée de maintenir sa dernière étincelle de vie à l’abri de cette eau glaciale qui menaçait de l’étouffer pour de bon. Réellement, dans tous les sens du terme. Exactement comme avait cherché à le faire Viktor. Oui elle aurait pu lui avouer tout ça au risque de réveiller une cicatrice qui ne cessait jamais vraiment de se rouvrir même après tant d’années passé et la guérison effective. Oui, elle savait que ses gestes, comme ceux du brun n’avaient pas tout d’une solution mais pourtant ils les avaient faits. Et n’importe qui en aurait surement fait autant.

On ne pouvait pas les blâmer d’être simplement des êtres-vivants. Etait-ce un crime ? Non… pourtant chacun en payait et en payerai surement le prix si ils se laissaient faire. Payer le pris de leur simple différence voilà ce qui les attendaient… et qu’ils aient déjà trop payé pour ça n’y changeait malheureusement rien. Et chacun continuerait surement de se débattre, autant pour eux-mêmes que pour l’autre. Elle avait conscience qu’il préférait qu’elle ne s’inquiète pas de lui, elle avait en partie conscience de l’avenir qu’il souhaitait leur offrir. Un avenir qui n’avait sonné que comme un rêve parfois, mais avec l’allemand, le rêve finissait par prendre la couleur de la réalité. Elle demeura pourtant silencieuse face à l’aveu de cette réalité, profitant juste du contact front contre front. Elle n’avait même pas cherché à essayer de voir ce qu’il pouvait cacher encore dans son regard avant qu’il ne reprenne une place normale sur le canapé, non. Elle le découvrirait bien un jour.

« Idiot… tu n’as pas besoin d’être navré, tu n’es pas responsable de tout contrairement à que tu as l’air de penser. »

Le visage de la technopathe était demeuré impénétrable avant que deux émotions ne finissent par y prendre place, la mélancolie et la résignation. Elle avait attrapé Merlin, le gardant dans ses bras, laissant son esprit se focaliser sur les caresses qu’elle faisait au chiot avant de poursuivre.

« Il n’y a rien à pardonner… Comme tu viens de le dire tu as raison. Je pourrai me voiler la face et jouer les gamines, mais je crois bien que même cette dernière a disparu. Tu as peur que je ne comprenne pas ? Alors dans ce cas rassures-toi, je sais parfaitement ce qu’on ressent à passer son temps à vivre dans la crainte d’être retrouvé par ceux qui vous traquent, voir leurs ombres à chaque coin de rues et leurs regards dans les yeux de chaque passant, ne pas avoir le droit de vivre dans un foyer mais passer son temps à fuir en permanence. Et c’est probablement le sort qui nous attendra dans les années à venir. Et même en admettant que les choses s’arrangent et que le gouvernement ne met jamais la main sur ceux comme nous, nous aurons passé ces années à contempler le monde à travers les barreaux d’une prison. Je parle par expérience. »

Elle ne lui demanderait pas ce qui se cachait dans son esprit, ne chercherait pas à s’immiscer dans ses intentions. Elle se contenterait d’être là comme toujours, qu’il ait besoin d’elle ou non, sans jamais lui tourner le dos. Elle pouvait rouspéter ou râler ça ne changeait rien de l’affection sincère qu’elle lui portait. Une affection qui faisait qu’il aurait toujours son pardon sans même avoir forcément besoin de le demander. Toute son existence, sa famille avait réussi à la tenir en son pouvoir en la maintenant dans la peur, et ils avaient continué de le faire même après qu’elle se soit échappée de leur emprise. Mais aujourd’hui elle n’avait plus peur et refusait d’y céder à nouveau. Elle avait fini par arrêter de fuir, parce qu’ elle en avait seulement eu plus qu’assez de passer son temps à survivre alors qu’elle voulait simplement vivre tout court. Une chose que Viktor avait comprise depuis bien longtemps apparemment. Face à n’importe quel autre, elle aurait surement eu du mal à croire en un tel idéal, continuant de survivre en sachant que la fatalité pourrait la rattraper, mais le mutant avait depuis longtemps su élargir un peu de sa vision des choses.

« Oui tu as parfaitement raison… alors plutôt que d’essayer de te convaincre de faire attention je crois que je vais plutôt te féliciter d’être devenu un adulte sans avoir commis les erreurs qui ont été nécessaires à des idiotes comme moi pour le devenir pleinement. »

Elle n’avait pas l’impression que la révolte qu’envisageait Viktor soit la conséquence de ce qu’il venait de subir. Elle avait en partie conscience que tout ceci avait du commencer bien avant cette affaire sordide. Son sourire avait d’ailleurs perdu son pli désabusé, parce que même si la peur continuait de la ronger, elle savait que son ami prenait sans doute la bonne décision.

« Je vais juste me permettre d’ajouter une chose si tu me permet, après ça j’arrête de t’importuner et je te laisse te reposer. »

Elle ne l’accueillait pas chez elle pour lui faire la morale mais bien pour lui permettre de trouver un refuge sûr pour quelques temps. Le temps qu’il récupère de ses blessures. Se tournant donc vers lui, elle avait murmuré avec un doux sourire.

« Rappel toi juste que ce qui vaut qu’on se batte pour lui ne doit pas être toujours réfléchi ici… » dit-elle en tapotant d’un doigt sur son front, « ... mais ressenti là. » ajouta-t-elle en posant sa main sur sa poitrine au niveau du cœur.

S’enfonçant doucement dans les coussins du canapé, elle avait repris son verre sur la table, avalant une gorgée avant de se focaliser de nouveau sur le film profitant simplement de la présence de Viktor et de cette fin de journée qui se profilait devant eux.
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MessageSujet: Re: My level is to high to bring me down, noob   My level is to high to bring me down, noob Icon_minitime


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