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 Why does it always rain on me ?

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Neal Mathesson
Neal Mathesson

Agent de la CIA

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MessageSujet: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeDim 18 Mai - 4:34


Why does it always rain on me ? 170209592729001378485053

C’était de ces jours où il ne savait pas si il était bien plus facile pour lui de se complaire dans sa culpabilité ou plus facile d’aller de l’avant. Sans doute parce que tout cela rimait avec une certaine lucidité, le genre de lucidité qu’on aurait volontiers noyé dans l’alcool pour ne plus lui faire face. Mais cette tentation-là ne c’était pas présentée à la conscience de l’agent, car la lucidité en question serait quand même demeurée intacte, pour mieux revenir le hanter le lendemain et l’entrainer ainsi dans une spirale sans fin. Ce n’était pas la première des nuits blanches de Neal, mais en temps normal, il les passait à son domicile et les premières lueurs de l’aube lui parvenaient alors qu’il se trouvait encore penché sur sa paperasse ou assis derrière un piano. Mais pour ça il aurait fallu que le mathématicien ait encore un domicile, encore un piano, choses qui comme tout ce qu’il avait pu appeler maison avait volé en éclat et brûlé pour ne plus lui laisser que des ruines, pour ne pas dire plus rien du tout vu les dégâts. Une vengeance, un message des plus symbolique, laissé par nul autre qu’un Insaisissable, pour lui dire qu’il n’acceptait pas de le voir échapper à la mort. Un nouveau message qui ne faisait que renforcer les convictions de Neal de ne rien laisser s’arrêter là, quand bien même il avait failli mourir une seconde fois si il avait été présent. Et il faudrait bien une semaine entière pour lui sortir du crâne l’envie d’aller réduire un chalet en cendre pour rendre la monnaie de sa pièce à son ennemi. On lui avait déjà arraché une famille, on l’avait fait mourir, n’était-ce pas de la cruauté gratuite que de lui prendre en plus ses derniers souvenirs, ses dernières possessions. Et c’était là qu’il se sentait par moment coupable de s’être laissé provoquer. Et après ça qu’est ce qui lui restait ?

Un travail. Dans lequel il se lançait chaque jour, presque corps et âme. Ian. L’un des rares à être véritablement au courant de toutes les blessures qu’il pouvait bien cacher, alors que la plupart ne voyaient que celles évidentes. Quelques amis à qui il avait accordé sa confiance totale et sur qui il savait pouvoir compter. Des personnes comme Danny. Il ne s’était pas trompé en choisissant la brune, et c’est avec une certaine attention qu’il l’avait vu se faire sa place dans un milieu qui n’était pas vraiment prêt à lui faire de cadeau. Qu’il l’avait vu se hisser plus haut, et évoluer parmi eux pour devenir indispensable. Neal avait toujours eu de la considération et du respect pour ses collègues. Pour les personnes avec qui il travaillaient. Même si ce n’était pas toujours évident de le voir derrière son caractère exigeant, pointilleux, distant et parfois un peu colérique. Et la femme avait réussi à le surprendre, réellement, parvenant depuis peu à apprivoiser cette conscience qu’il dissimulait derrière ces masques. Apprivoiser au point de la laisser glisser dans le cercle de ceux à qui il accordait sa confiance. Mais en dehors de ce cercle restreint, il n’y avait pas grand-chose pour combler le vide qui se creusait un peu plus chaque jour dans son âme. Si bien que le chalet ne devait finalement sa survie qu’au fait que l’agent se laissait une fois de plus engloutir par son travail et par cette crise sans précédent déclenchée par Viktor.

Arbeit macht frei. Le travail rend libre. Un slogan tristement célèbre. Une phrase qu’il aimait accompagner d’un léger complément. Arbeit macht betÄub. Le travail ne rend pas libre, mais il peut anesthésier. Oui le travail l’aidait à oublier qu’il était seul la plupart du temps. Et ce n’était pas une première que de le voir se rabattre sur le travail. En un sens, le travail était effectivement libérateur, il vous libérait des fantômes de votre passé, que ce soit les spectres haineux de vos ennemis ou ceux d’une famille dont l’absence était de plus en plus insupportable. Et le travail était également un anesthésiant efficace qui vous protégeait de la douleur suscité par vos souvenirs, terrifiants instruments de torture. Une conscience fixée sur un document posé sur un bureau, une information à étudier, un plan d’action à mettre en place, un adversaire à attraper, c’était une conscience comblée. Bon, en un sens, il demeurait vide et seul, mais c’était le vide d’une mécanique dénué d’âme, tant les dossiers et les informations empêchaient souvenirs et émotions de faire surface. De même qu’un corps épuisé ne craignait ni l’insomnie ni les cauchemars. Mais aujourd’hui, le travail ne suffisait plus. Depuis qu’il était ressorti de ce centre commercial ça ne suffisait plus. En apparence il restait le même, mais au fond de lui, il avait pris conscience qu’il allait falloir bien plus que le simple travail pour le tenir loin du gouffre.

Les nuits n’étaient peut-être que cauchemars, pleines de bombes qui n’attendaient que lui, l’empêchant parfois d’avancer. Comme si il lui manquait quelque chose pour réussir à aller de l’avant, mais il ne renonçait pas, combattant plutôt l’abime du mieux qu’il pouvait. Et la nuit dernière n’avait été en rien différente des autres. Cette nuit, ça n’avait été à rien d’autre que ses cauchemars qu’il devait son cours sommeil, avec pour seul réveil qu’un arrière-goût désagréable dans la bouche qu’il ne devait cette fois qu’à ses songes. Car pas une goute d’alcool n’avait effleuré son gossier cette nuit là, et pourtant il ressentait une saveur pâteuse sur la langue, à force d’avoir mâché et remâché les mêmes réflexions stériles sur un passé qu’il ne pouvait plus changer et un avenir dont il ne savait que faire, enfermant le présent dans une cage si étriqué qu’elle l’aurait presque rendu claustrophobe. Et il était inutile de chercher à se rendormir si c’était pour retomber dans le même cauchemar.

Ramassant le journal qu’il avait froissé d’énervement le matin même, le jetant sans y jeter un nouveau regard sachant qu’il ne ferait que le frustrer encore plus, se contentant de finir de mettre ses dernières affaires dans le seul sac qui lui restait et qui attendait sur le lit de cette chambre d’hôtel. Un journal qui le frustrait car on n’y parlait que des mêmes choses depuis des semaines. Les mutants et Viktor Schmittlein… Habituellement, c’était chez son beau-frère que l’agent se serait réfugié pour échapper à cette chambre dans laquelle il ne faisait que tourner comme un lion en cage. Et il se serait résigné à y moisir encore quand Ian lui avait finalement apprit qu’il ne pouvait pas l’accueillir. Son maigre sac sur l’épaule, il avait pourtant rendu la clé, quittant chambre et hôtel vers un autre refuge. Un autre refuge qu’on lui avait proposé et qui l’avait surpris, comme le surprenait souvent celle qui en était à l’origine. Parce qu’il aurait cru que devoir le supporter au travail était déjà bien assez. Ce n’était pas qu’il redoutait l’invitation à cause de sa vie chaotique des dernières semaines, il ne s’y était simplement pas attendu.

Il avait toqué à la porte, attendant dans l’une des dernières chemises qui lui restait, que cette dernière vienne à s’ouvrir. Attendant en se rappelant la litanie mentale qu’il s’était tenu tout le long du trajet. Attendant en laissant derrière lui les mauvais rêves, les mauvaises pensées. Attendant en laissant simplement derrière lui le reflet pitoyable qu’il pouvait observer dans son miroir et qu’il ne se permettrait jamais d’imposer à celle qui proposait de ne pas complètement l’abandonner. Il avait bien l’intention de se montrer un invité des plus acceptable, alors il laisserait autant que possible ses problèmes loin d’elle. La seule chose dont il n’arrivait pas vraiment à se débarrasser, c’était de son air un peu fatigué, mais ça n’avait pas empêché un mince sourire sincère de plisser ses lèvres quand les boucles brunes étaient apparues pour lui ouvrir.
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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeSam 31 Mai - 4:08


Elle avait eu, parfois, l'impression de mourir. Réellement. À quelques reprises. Sans jamais disparaitre complètement. Effaçant une part de ses pensées. Se noyant dans une histoire qui tournait, qui tournait et se manifestait encore, à l'occasion, dans son imaginaire, sous forme de cauchemar transparent qu'elle dissimulait derrière sa férocité. Elle était morte, là-bas, mais pas réellement. Elle avait laissé quelque chose, qui avait été elle, mais qui n'était plus que cendre. Elle s'était détachait de tout ceci pour ne pas périr. Elle avait fuit les regards. Elle avait fuit devant les mains qu'on lui tendait, à l'époque. Elle avait fuit, surtout, devant les larmes de pitié ou celles dégout pour l'humanité. On lui avait demandé pourquoi elle ne pleurait jamais, elle. Pourquoi rien ne semblait jamais l'affecté à ce point. Et elle avait répondu qu'elle avait déjà trop donné, qu'elle avait cédé tout ce qu'elle avait, alors, et qu'elle n'avait plus une seule larme à offrir pour qui que ce soit. Elle les conservait, au fond d'elle-même, dans l'incapacité de les éprouver, les emprisonnant derrière un mur opaque de colère. Elle avait fuit, cadavre ambulant, alors. Elle était morte, là-bas. Un nombre incalculable de fois. Dans sa tête. Pas comme Neal. Pas réellement pour être durement arraché à la froideur et ramené de force sur terre. Elle ignorait ce qu'il pensait. Et peut-être ne voulait-elle pas toujours le savoir. Mais elle se serait accrochée désespérément à cette chance de fuir pour de bon. De toute ses forces. Si elle en avait eu l'occasion. Mais il arrivait, de toute évidence, que des évènements hors de contrôle, contre quart le moindre plan préconstruit dans l'esprit de tout un chacun. Et parfois, lorsqu'on suivait le cours de l'histoire, c'était pour le mieux. Les protagonistes n'en avaient pas toujours conscience, mais parfois, c'était pour marcher vers une lueur un peu plus rassurante.

«Je t'en pris, arrête de me faire chier.. .» ragea-elle peut discrètement en baragouinant quelques insultes dans sa langue natale, coulant doucement sur sa langue, d'un naturel tout différent. Elle était aussi crasseuse que si elle s'était roulé dans l'huile à moteur sale. C'était tout comme. Elle trempait dans l'odeur depuis des heures, maintenant, s'acharnant à faire démarrer le monstre mécanique qui s'obstinait décidément à la bouder. Quelque chose n'allait pas, et elle ne parvenait toujours pas à trouver ce dont il s'agissait. L'affront que le monstre mécanique lui faisait l'exaspérait à un point tel qu'elle opta pour une dernière solution, jouant encore un peu entre les bricole métallique qu'elle connaissait par cœur, à présent, observant sa main disparaitre entre deux pièces, ses doigts se refermé en serres sur une, invisible, sous la carcasse immobile. Sentant une vis, un froncement des sourcils, elle la fit tourner entre ses doigts jusqu'à ce que plus rien ne bouge. Satisfaite, elle retourna au volant tourner la clé au contacte... Une tentative... une seconde et... le vrombissement explosif habituel lui tira un sourire satisfait et soulagé tout à la fois.

Elle resta un moment là, à l'abri des regards sous le pan miroir du garage dans lequel elle passait la majorité de son temps libre, comme s'il n'y avait rien de plus jouissif que l'odeur de l'huile déversé sur le bitume taché et imprégné. La tête appuyé contre le dossier, à écouter le ronronnement régulier, à écouter le tic tac de sa montre qui lui rappelait qu'il était tôt, qu'il était vraiment très tôt et que si ses propres nuits se tintaient parfois de tourments, qu'elle les effaçait, doucement, plus facilement, peut-être, que son opposé. Un tic tac qui lui rappela qu'elle attendait quelqu'un, pas si tard que ça, d'ailleurs, et qu'elle était particulièrement indécente dans ces condition. Un regard dans le rétroviseur pour lui confirmer ses pensées, elle se força à éteindre le moteur, à se redresser, à laisser retomber le capot doucement, mais fermeté.

Retour dans le silence de l'endroit, dans l'ordre, dans la quiétude dont elle n'avait jamais vraiment acquiert l'habitude. Un saut sous l'eau brulante de la douche, un café, elle ouvrit toute grande les fenêtres et se glissa sur la petite galerie, par la porte patio, petite couverture sur les épaules, café à ses pieds alors qu'elle s'installait sur la vieille chaise grinçante et que son regard se perdait encore dans le bâillement de la ville qui s'éveille avec le lever du jour qu'elle ne voit pas derrière les constructions humaines. Et s'il y avait bien quelque chose qui lui manquait, c'était le lever du soleil sur la cime des arbres, reflet dans la mer de sa nation, sur les plages, sur les feuilles des arbustes qu'elle avait toujours connu et avec lesquels elle avait mystérieusement grandit.

Elle somnolait, dans sa chaise, laissant les rayons tièdes la bercer doucement. Ce ne fut que les coups à sa porte qui la forcèrent à se redresser dans l'odeur de la ville, à attraper sa tasse de café complètement refroidit et à s'arracher à sa propre solitude pour aller ouvrir. Elle fut surprise, pendant une seconde, de voir l'homme se tenir là, sur le pas de sa porte, comme si, momentanément, elle avait oublié ce qu'il faisait là. Elle l'avait observé, brièvement, du haut de sa petite taille, s'appuyant contre le cadre de porte.

«On dirait qu'un train t'est passé dessus. »

Elle ne souriait pas. Elle essayait un peu d'humour qui n'en était pas vraiment, en fin de compte. Mais elle se révélait, malgré tout, un peu plus douce qu'à ses habitudes dans leur petit train-train professionnel. Mais ce n'était qu'un amer euphémisme. Elle se poussa davantage à l'intérieur, dégageant doucement l'entrée.

«Tu peux euh... déposer tes trucs où tu veux. »

Mal à l'aise. Juste un peu. Elle avait l'habitude de le côtoyer différemment, sans pitié, sans rien, à vrai dire, qu'un élan de confiance s'installant au fur et à mesure. Mais elle n'avait jamais de compagnie chez elle, et ne savait pas forcément comment réagir dans ce genre de situation. Parce qu'il tombait, doucement, dans les personnes qui comptaient pour elle et que c'était une drôle de situation. Pour elle comme pour lui, sans doute. Et qu'elle n'était pas la personne ayant le plus d'aptitude sociale au monde, non plus.

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Neal Mathesson
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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeDim 29 Juin - 9:00


Les yeux fatigués de Neal s’attardèrent sur la façade, se perdant dans le vague de son esprit. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’une jonction s’établisse entre sa conscience et le temps qui continuait de s’écouler froidement à l’extérieur. Ce flux glacial qu’on ne pouvait pas remonter à contre courant, pas plus qu’on ne pouvait sauter par-dessus ou le canaliser pour en accélérer la vitesse. Remonter le temps, à une époque il l’avait fortement souhaité, chaque jour qui passait, mais malheureusement on ne se révoltait pas ainsi contre le cours du temps, même pour empêcher les drames. Et c’était injuste. Oui ce qui lui était arrivé, ce n’était pas quelque chose de juste, ça n’était jamais juste en fait. Il s’en souvenait encore parfaitement malgré les années. Un instant, en quelques mots, tout avait basculé, tout était devenu brouillé. Mais le pire restait qu’il n’y avait eu ni deuil, ni au revoir. Alors il avait choisi la colère et il s‘était lentement laissé envahir par cette dernière, parce qu’elle lui avait presque fait oublié sa tristesse. Oui la colère l’avait fait tenir, c’était elle qui l’avait aidé à se lever le matin. Et c’est ainsi qu’avait commencé la longue descente.

Il s’était laissé envahir et gouverner par la colère, totalement, au point de se laisser pousser dans une lutte incessante et qui au final, n’avait rien résolu de ses problèmes. Un jour sans doute, il finirait par prendre conscience qu’il luttait contre quelque chose de plus fort que lui, réalisant que toute cette colère était vaine, mais Neal était sans doute encore trop meurtri pour accepter cette vérité. La seule chose qu’il avait véritablement retenu de toutes ces années c’était que pour que le vide laissé par la mort de quelqu’un cesse de nous faire souffrir, il fallait le combler avec le plus doux des plaisirs. Et quel plaisir était plus doux que celui de la vengeance ? Cette vengeance plus douce que le miel disait Homère. Une facette qu’il se gardait bien de trop exposer, une histoire qu’il n’évoquait presque jamais. Parce que c’était sa part d’ombre, à la fois faiblesse et moteur de toute sa détermination. Parce qu’il n’avait aucune envie de recevoir des regards de pitié ou faussement compatissant. Il n’en avait pas besoin, parce qu’aucun de ces regards ne pouvaient être pire que celui qu’il croisait chaque matin dans son miroir, avec l’impression parfois étrange de se retrouver face à un parfait inconnu.

Un regard qui n’avait rien à voir avec celui qu’il posait désormais sur la personne qui venait de lui ouvrir. C’était sans doute un regard plus doux et plus attentif. Un regard peut-être un peu gêné d’en arriver à venir s’immiscer jusque chez elle. Mais il n’était pas non plus en position de refuser une main tendue et d’un certain côté il éprouvait un léger soulagement à trouver un refuge plus digne de confiance que la simple chambre d’un hôtel. Et si la fatigue obscurcissait un peu ses pensées ça ne l’empêchait pas de répondre à l’échange de manière tout aussi sobre qu’ils en avaient pris l’habitude dans leur travail.

« Je crois que j’aurais franchement préféré que ce soit un train. »

Un train lui aurait certainement provoqué moins de problèmes et de tourments. Un train ne l’aurait pas hanté si longtemps au point de le laisser désorienté et couvert de sueur à chacun de ses réveils ou presque. Un train ne l’aurait pas atteint au point de se revoir suffoquer lentement, réclamer désespérément de l’air dans ses poumons, en restant prisonnier d’un corps incapable d’effectuer le plus simple des réflexes par la faute d’un poison… le plus simple car il était intimement lié au désir le plus primordial de tout être vivant, prolonger sa propre vie. Parce que c’était ça la définition biologique de la vie… l’ensemble des fonctions qui résistent à la mort. A chaque fois il se retrouvait à ne devenir qu’une conscience qui se réfracte en un seul point minuscule, la souffrance et le désespoir. Une conscience qui ne pouvait plus s’exprimer, prisonnière du pays des songes, qui ne pouvait même plus se formuler en mots, mais qui n’en continuait pas moins de sentir, de ressentir une seule chose, une seule… A chaque fois il se réveillait en sueur, avec la sensation désagréable que les lames du tueur s’enfonçaient toujours dans son abdomen. Le forçant à y poser son regard, un regard bien réel, pour découvrir qu’il n’y avait rien. Pas même la moindre cicatrice. Et pourtant oui il les sentait encore étrangement.

Neal s’avança dans l’entrée, passant à côté de sa silhouette minuscule, mais sans aller plus loin, sans la dépasser, comme une limite invisible qu’il ne sentait pas autorisé à franchir de lui-même, avant qu’elle ne l’y invite d’une simple phrase un peu hésitante. Il avait jeté un coup d’œil à son maigre sac, ses "trucs", avant de porter son regard sur l’intérieur et d’en noter le plus de détails possible dans son esprit, comme un réflexe face à l’inconnu. Comme pour se rassurer quand bien même il ne doutait pas de la sécurité du lieu. Parce qu’au fond, les blessures qui déchiquetaient le corps subsistaient sous la forme de cicatrices, c’était tout aussi valable pour celles qui épargnaient le corps mais s’acharnaient sur l’âme. Et il était certain que son âme avait été tout aussi blessée par les derniers évènements.

« Un petit coin me suffira…ce n’est pas comme si j’amenais toute ma maison avec moi... »

Excuse maladroite, et souligné d’un brin d’amertume qu’il essayait d’enterrer sous sa phrase, de lui imposer ainsi sa présence. Il paraissait certes un peu plus à l’aise que la brune, au point de s’avancer de quelques nouveaux pas, mains toujours accroché à ses affaires, mais il n’était pas non plus dans ses manières de prendre ses marques aussi rapidement. Elle demeurait chez elle et il n’était qu’un invité provisoire. Un invité qui avait sans doute besoin qu’on le secoue un peu à l’occasion et qui savait au fond avoir trouvé la personne parfaite pour.

« Le canapé ira très bien… »

Ils avaient continué de s’avancer, et une fois le détail de l’intérieur fait, c’est sur Danny qu’il reposa son regard un brin scrutateur, observant là les quelques indices sur son malaise. En vain. Malgré le temps, malgré ses observations, elle demeurait toujours auréolée de mystères à ses yeux et il n’arrivait jamais à la déchiffrer complètement, pas plus à leur première rencontre que maintenant. Et s’il avait certes là une occasion de peut-être percer un voile, il n’en oubliait pas qu’elle pouvait en faire tout autant et que plus important, elle l’aidait déjà à faire un nouveau pas en avant. Quand bien même il faisait tout pour ne pas paraitre véritablement chancelant.

« Merci… c’est parfait. Je ne t’ai pas dérangé au moins ? »

C’était certainement encore trop curieux et il n’y avait aucun petit jeu ou évaluation pour le pousser à sortir des banalités pour meubler la conversation cette fois. C’était simplement sa façon à lui de dire qu’il appréciait son aide, aussi bien que l’endroit. Il y avait néanmoins toujours une certaine retenu, celle qui malgré ce qu’elle lui avait dit, faisait qu’il n’avait toujours pas décroché son sac de sur son épaule.
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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeMer 16 Juil - 19:37


Danny le connaissait, pourtant. Sans doute mieux qu'elle le croyait. Sans doute mieux qu'il le croyait lui-même. Et pourtant, il y avait cette pointe de désappointement qui avait envahis son esprit, pendant une seconde, alors qu'elle observait sa démarche, alors qu'elle observait sa lenteur étrange, comme une douceur qu'il se réservait pour ne pas flancher complètement, peut-être, ou pour ne pas prendre la direction de sa porte qu'elle tenait encore un peu ouverte du bout des doigts. Elle avait suivit son regard, avant de le poser sur son dos lorsqu'il osa faire quelques pas en avant. Elle comprenait. Elle n'était pas sotte au point d'ignorer ce qui se passait dans sa tête. Il pouvait faire comme si de rien n'était, avec elle, elle voyait bien les dégâts de l'ouragan Viktor. Elle avait écouté ses mots, ou ses maux derrières ses paroles et n'avait pas osée les relever. Il semblait bien assez capable de s'apitoyer sur son propre sort lui-même sans qu'elle n'ait à dire quoi que ce soit pour le contredire maintenant. Elle s'était contentée d'un silence réfléchit qui lui saillait parfaitement, d'ordinaire, et de refermer la porte doucement, sans un bruit, ne serait-ce qu'un léger grincement caractéristique d'un vieux bois usé.

Elle continuait de l'observer, en silence, alors que lui se perdait un peu dans l'exploration discrète du lieu. Ce n'était pas chic ni exagéré. Mais, quelque part, c'était elle. C'était méticuleusement rangé. À vrai dire, il n'y avait aucune babiole particulière. Elle détestait tout ce qui était extravagances inutiles. Ou plutôt, elle aimait le peu d'éclat de l'endroit: il faisait étrangement plus zen que son caractère parfois explosif. S'il y avait une petite plante verte dans un coin du salon qu'elle s'efforçait de maintenir en vie un peu maladroitement, il n'y avait ni tableau, ni photo, ni décoration particulière. À vrai dire, il y en avait une photo, sans une miette de poussière qui aurait pu la recouvrir. Dessus, il y avait elle, gamine, une carabine dans les mains, hissée sur les épaules d'un homme particulièrement sévère, au premier coup d'oeil, marqué physiquement par une violence certaine, mais au regard étrangement doux, comme une contradiction agressive à la nature même de ce qu'il semblait être. Elle-même était différente, à cette époque-là. Mais cette période de sa vie, elle la gardait soigneusement enveloppée dans la douceur de sa mémoire, dans une soie, de peur de la perdre ou de la briser. Elle lui était cher, cette époque-là d'insouciance qu'on lui avait voler d'un claquement de doigt. Mais elle la conservait tout soigneusement dans ses souvenirs, d'une simple petite photo dont elle ne parlait pas, jamais. C'était tabou. Et damné soit le premier à titiller ses souvenirs d'une curiosité croissante.

Danny eut une expression peu subtile, dans son dos, alors que sa monotonie déprimante piquait doucement du nez dans le fond de ses propos. Il pouvait toujours essayer de se cacher ou de faire bonne figure, ça ne fonctionnait pas avec elle. Ça ne fonctionnerait jamais avec elle. Et même si elle ne relevait pas forcément chaque impression qu'il lui faisait, ça ne voulait pas dire qu'elle n'y songeait pas ou qu'elle ignorait les sous-entendus. Elle ne lui partagerait sans doute pas non plus ce dont elle pensait de son comportement actuel. Il n'avait sans doute pas besoin d'elle pour se faire la moral lui-même. Ou peut-être avait-il justement besoin d'un bon coup de pelle derrière la tête pour lui secouer le moral. Mais reprendre un air neutre fut suffisant, avant qu'il ne daigne se rendre compte de son agacement momentané. Elle n'avait rien contre ce qu'il pensait. Bien au contraire, elle était bien placée pour comprendre. Mais il fallait être fort. Ne pas flancher, devant rien, devant qui que ce soit. Simplement parce que c'était la seule méthode qu'elle connaissait, elle-même, pour ne pas se laisser envahir par ces quelques sentiments dérangeants. Simplement parce que c'était aussi ça survire. Malgré tout, elle comprenait ses efforts, mais le poids des derniers évènements se faisait désagréablement sentir, doucement, à travers ses mots plus qu'à travers son regard qu'elle captait, à présent, sans baisser le sien, probablement encore un peu sévère de ses propres réflexions.

Un instant de silence entre le questionnement et ses pensées. Puis, doucement, elle s'était davantage adoucit, comme il ne lui arrivait pas si souvent, au final, choisissant d'abaisser ses propres barrières. S'arrachant lentement à son immobilité, elle avait franchit les quelques pas qui la séparait encore de lui. Et qu'il le veuille ou non, elle avait agrippé son stupide sac sur lequel il s'acharnait à rester accrocher pour le lui prendre sans forcément toute la douceur du monde, mais sans brusquerie non plus.

«Le canapé est un peu trop petit... » avait-elle lâché avant qu'il n'ose protester. C'était vrai. Il ne serait probablement pas des plus à l'aise dessus. Pas plus qu'ailleurs, sans doute, pour toute autre raison. Elle sembla sur le point de grogner, momentanément, dans sa frustration habituelle, avant de glisser ce fichu sac dans un coin. Peut-être était-ce juste le questionnement qui provoquait cette réaction, chez elle comme si trop, c'était trop.

«T'es pas sérieux? Tu me déranges tellement que j'avais envie de te claquer la porte au nez et de te laisser sur le perron. »

C'était du sarcasme. Évidemment, elle n'en pensait pas un seul mot. C'était peut-être juste pour lui faire comprendre d'arrêter de se prendre la tête pour rien ici. Il le faisait déjà bien suffisamment au boulot et dans tout le reste, elle n'y tenait pas vraiment ici en plus.

«Et oublie le canapé, tu vas me le briser à dormir dessus. Il n'y a pas grand-chose à visiter... la salle de bain au fond du couloir et faut passer par dehors pour aller au garage, voilà. » Si son petit malaise semblait s'être un peu dissipée, elle ne savait décidément pas très bien comment agir comme hôte parfaite avec celui qu'elle appelait encore son patron. Elle aurait sans doute préférée agir autrement, mais elle en semblait bien encore incapable. «Faut juste que tu comprennes que... bah... je reçois pas beaucoup de visite. Faudra être un peu indulgent... Il doit me rester un fond de café... »

Excuse pathétique pour lui permettre d'échapper à tout ça alors qu'elle en profitait pour s'éclipser rapidement vers la cuisine où elle observa sa tasse refroidit depuis des lustres, maintenant. Elle attrapa une tasse au hasard dans l'armoire, y versa ce qu'il restait de la cafetière dedans et décida de revenir vers lui d'un pas tout aussi rapide, sans trainer une seconde de trop en arrière qui n'était pas nécessaire. En lâchant un banal «Tiens. » en lui tendant doucement la tasse.

«Et je suis contente que se soit pas un train qui t'ai frappé... ça aurait été plus difficile... »

Elle était au courant. Comment pouvait-elle ne pas l'être? Elle n'osait lui dire à quel point elle avait eu honte, ce jour-là. Elle avait été présente au centre commercial, comme simple civil. Et elle n'avait rien perçu de tout ça. Elle n'avait rien compris. Et au final, elle n'avait rien fait pour lui épargner tout ceci. Alors oui, elle était contente que se ne soit pas un train qui lui ai fracasser tous les os du corps et qu'un unique mutant ai été capable de réparer les dégâts, ce qui aurait probablement été impossible, dans une autre situation... Du moins se l'imaginait-elle ainsi. Et peut-être ressentait-elle le besoin de lui dire, ne serait-ce que pour s'excuser, d'une façon un peu plus discrète, de ne pas avoir été là.
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Neal Mathesson
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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeDim 20 Juil - 3:23


La douceur commençait à se mêler de manière étrange à l’amertume dans ses yeux qu’il posait de manière discrète sur l’environnement qu’il s’apprêtait à partager avec la brune. Un environnement qu’il était tout de même curieux de découvrir, même si sa première impression resterait qu’il était sans doute assez à l’image de sa propriétaire. Pas cette image qu’il avait pu avoir à la leur première rencontre, celle où elle était sorti du garage avec ses airs de caïds, mais plutôt celle qu’il n’avait cessé de découvrir depuis. Ca ne l’étonnait donc pas plus que ça de voir qu’elle semblait d’une maniaquerie équivalente à la sienne au niveau du rangement. Non ça ne l’étonnait pas de voir que chaque chose avait sa place et qu’il y avait une place pour chaque chose. Pourtant même la douceur de l’endroit ne parvenait pas à effacer totalement l’amertume de ses pensées, de ses souvenirs qui remontaient alors qu’il arrivait d’habitude sans mal à les mettre à l’abri.

Si Neal avait pu croiser le regard qu’elle posait sur lui pendant qu’il se perdait dans la découverte de son univers, autant que dans les méandres de son esprit sans doute aurait-il immédiatement mieux tenu sa résolution de garder ses problèmes loin d’elle. Certes habituellement il n’avait besoin de personne pour rester déterminer à ne pas se laisser abattre. Il lui suffisait simplement de se revoir quand il avait tout perdu pour rester fort. Il lui suffisait de repenser à ce regard effroyable qu’il s’était lui-même lancé et qu’il ne voulait montrer à personne. Si tout ce qui était arrivé depuis le centre commercial lui avait laissé un arrière goût amer sur la langue, c’était celle de l’amertume de la haine et du remords, qui n’étaient au fond rien d’autre que la haine de soi. Mais la mort de celle qu’il avait aimé, avait provoqué quelque chose de bien pire chez lui. Non ça n’avait pas été le regard de la haine à cette époque, mais un regard vide où ne se reflétait aucune émotion, un regard qui aurait mieux convenu à un cadavre qu’à un être humain. Un regard qu’il ne montrerait plus jamais quand bien même il semblait avoir aujourd’hui besoin d’une piqure de rappel. Une piqure qu’elle aurait été bien à même de lui administrer.

Il n’avait pas fallu bien longtemps avant qu’agacé par son hésitation, elle ne s’approche de lui pour le débarrasser de ses affaires, sans souffrir d’aucune protestation. A vrai dire, il s’en serait bien gardé de toute manière. Il avait à la place jeté un œil plus long au dit canapé. Canapé qui n’était certes sans doute pas prévu pour accueillir des géants tel que lui, mais lui ne voyait pas ça comme un problème. Oui, pour ce qu’il arrivait à dormir en ce moment ce n’était pas un léger manque de confort qui changerait quoi que ce soit à sa situation. Et il n’était pas exigeant au point de réclamer quoi que ce soit et savait parfaitement se contenter de ce qu’on pouvait lui offrir. Enfin il n’avait pas l’intention de se battre avec elle, du moins pas tout de suite même si il n’abandonnait pas encore la partie et préféra taire ses réflexions tandis qu’elle continuait d’une certaine façon de l’engueuler gentiment. Du moins à sa façon. Et si sa réflexion avait commencé à presque le faire doucement sourire, cela s’effaça tout de même bien vite.

« Est-ce que c’est ta façon de me dire que je suis gros ? »

Ton légèrement grondant qu’il était finalement aisé de deviner. Si l’idée qu’elle l’abandonne sur le perron l’avait fait rire parce qu’il l’en imaginait parfaitement capable, il se sentait étrangement vexé par cette dernière remarque, jetant un œil à sa silhouette comme pour s’assurer qu’il n’avait pas pris de poids. Croisant les bras, dans une attitude plus sévère qui lui était propre et au fond plus naturelle, il lui avait laissé terminer sans autre interruption ses explications, se radoucissant peut-être un peu en constatant toujours son léger malaise. Il l’avait regardé s’éclipser de ce regard qui semblait vous passer au scalpel. Il aurait pu profiter de son absence pour faire un meilleur tour de la pièce, à la place, il avait finalement choisi de s’installer doucement sur le bord du canapé en attendant qu’elle revienne. Une façon de lui montrer ainsi que pour lui le sujet n’était pas encore clos et qu’il n’avait pas encore renoncé à défendre sa place sur ce dernier. Surtout qu’elle ne lui avait pas précisé en contre parti où elle comptait bien le laisser poser ses affaires.

Attrapant finalement la tasse qu’elle lui tendait, il l’avait remercié d’un regard, avalant une gorgée qui ne lui ferait certainement pas de mal pour éloigner cette fatigue qui lui pesait toujours un peu. Gorgée qu’il eut un peu de mal à avaler tout en retenant parfaitement une grimace. Neal n’avait rien contre le café noir bien au contraire, mais là c’était peut-être un peu trop. Néanmoins, il en avala rapidement une seconde gorgée sans rien laisser paraître. Et surement ne ferait-il aucune remarque sur le sujet, ce n’était pas son genre au fond. Jetant un coup d’œil pour apercevoir le fond de sa tasse, il s’était tout de même dit qu’il ne la finirait certainement pas, à moins de vouloir réellement empirer ses insomnies, allant même jusqu’à se dire qu’il serait peut-être bon qu’il s’occupe de temps en temps de la cafetière avant elle. Du moins si elle le laissait s’en approcher. Relevant finalement son regard vers la brune, il avait finit par se lever de nouveau, se rapprochant doucement.

« Merci. Au fond je sais bien que j’exagère. »

Il avait compris d’une certaine manière tout ce qu’elle avait tenté de lui dire. Il avait compris ce qui la perturbait au fond. Il commençait doucement à la connaitre avec le temps. Et il avait toutes les raisons du monde de la remercier de ce qu’elle faisait pour lui, de ce qu’elle lui apportait parfois sans le savoir. Il la remerciait de l’aider à rester debout. Il la remerciait pour l’aide précieuse qu’elle lui offrait. Il avait milles raisons de la remercier en fait, mais la plus importante de toute finalement c’était de la voir se soucier assez de lui, quand lui-même oubliait parfois de le faire. Si la mort de quelqu’un laisse toujours un vide derrière elle, un vide qu’il faut combler il n’y a pas vraiment de substitut ultime. Il n’oubliait pas à quel point la présence d’un ami ou le soutient d’une famille était important. Mais à défaut de pouvoir se reposer sur une famille il savait pouvoir compter sur quelqu’un qui regretterait son absence ou qui serait apparemment assez prêt à tout pour qu’elle ne survienne pas. Et c’était au fond véritablement de ça qu’il la remerciait… à sa façon. De ça et de lui rappeler que céder aussi facilement face à Viktor aurait été aussi méprisable qu’égoïste.

Jamais il n’aurait pensé à lui reprocher quoi que ce soit de l’épisode du centre commercial. Il s’était mis dans la merde tout seul ce jour-là et il ne pouvait pas espérer à chaque fois qu’elle, Ian ou un autre soit présent pour sauver ses fesses. Elle n’avait pas à se sentir coupable et il se devait bien de le lui dire, même si il savait que ça ne suffisait pas toujours forcément. Oui on pouvait guérir de la culpabilité, mais cela demandait du temps, beaucoup de temps, parfois toute une vie. Et lui-même n’était pas certain d’y être parvenu.

« Ecoutes Danny, pas la peine de te prendre la tête, surtout pour moi. Gardes tes habitudes comme elles sont je saurais m’adapter. Ce n’est pas parce que tu n’es pas habitué qu’on n’arrivera pas à cohabiter. Et si tu t’inquiètes de ne pas être une hôtesse parfaite je te rassure, je peux sans problème partager ma vie avec quelqu’un qui n’a pas pour habitude d’être prévenant ou de recevoir… après tout je supporte bien ma propre compagnie. »

Peut-être que le choix de ces mots n’était pas des plus délicats, et qu’elle pouvait mal prendre ses propos, même si son but à lui avait été inverse. Mais il préférait faire tomber au plus vite ces derniers malaises qu’il y avait entre eux, dans cette situation nouvelle. Et après tout il avait toujours eu une certaine franchise. Certes il savait tout aussi bien être fourbe dans ses propos en y dissimulant quelques piques, mais pas avec elle. Avec elle il avait pris d’une certaine manière l’habitude d’être simplement honnête. Il espérait donc qu’elle ne se méprendrait pas dans la façon qu’il avait eu de souligner qu’il était bien pire qu’elle.

« Et à moins que tu ne me trouves vraiment gros, je t’assure que le canapé suffit. »

Non il n’en démordait pas. Même si il se doutait qu’elle ne lui laisserait sans doute pas gagner bien gentiment cette bataille.
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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeMer 20 Aoû - 15:47


Ce qui c'était passé au centre commercial, elle ne s'en était pas rendu compte. Elle ne l'avait pas vu s'effondrer. Son attention avait été détournée, honteusement. Lorsqu'on lui avait appris qu'il était mort, mais pas vraiment, elle n'avait pas su comment réagir, d'abord. Un rictus moqueur s'était sans doute dessiné, de prime abord, comme pour chasser une angoisse naissante. Elle n'avait rien dit. Ils avaient répondu à sa question muette qu'elle n'avait jamais eu à poser. Ça allait. Un beau mensonge qu'elle accepta. Elle avait compris, depuis un certain temps, comment le géant fonctionnait. Et ça l'avait inquiété, un temps. Malgré son propre silence. Malgré son silence, à lui. Elle avait eu l'impression qu'il ne tenait qu'à un fil. Et que tout un chacun tenait une lame de rasoir effilée imaginaire pour la lui trancher un peu trop facilement. Elle avait daigné lui tendre une corde plus solide pour l'amarrer à la mer tumultueuse de son existence à la sienne, plus stable, en espérant lui donner l'opportunité de flotter un peu mieux, un peu plus longtemps, peut-être ne serait-ce que s'appuyer sur une bouée de sauvetage minuscule qui ne serait à trop peu de chose, finalement. C'était plutôt le contraire que l'image qu'elle tentait de se faire croire, parfois. C'était plutôt lui, au départ, qui avait tendu la première corde, dans sa direction, en l'acceptant. En l'appuyant sous les regards désapprobateurs, même si elle n'avait besoin de personne pour marcher tête haute. Mais elle était là parce qu'il y était. Et que si ça avait été différent, elle serait encore à se demander ce que demain lui réservait, à quel endroit elle devrait déménager pour se trouver un emploi qui ne serait jamais vraiment stable, songeant à reprendre les courses illégales pour gagner le peu de vie, une illusion de liberté. Alors oui. Quand elle pensait à tout ça, elle était contente, sincèrement, que ce ne soit pas un train qui l'ait frappé. Et malgré tout ce qu'il pouvait dire, elle était contente qu'un mutant sortie de nulle part soit là, à son tour, alors qu'elle n'y était pas. Et elle ne s'était pas encore rendu compte, jusqu'à cet évènement, de la drôle de place qu'il avait pris, doucement, dans sa petite vie loin d'être tout à fait légale. Elle aimait sa présence rassurante, dans son ombre, en mission. Mais ça n'expliquait pas pourquoi cette invitation... Peut-être simplement une corde de plus qu'elle tendait, de peur de perdre la maigre attache qu'elle était parvenue à gagner. Elle était pourtant incapable de définir leur relation, maintenant. Ce n'était pas vraiment de l'amitié. Ce n'était pas non plus entièrement professionnel. Un entre les deux, quelque peu douteux, sans doute.

Elle n'avait pas immédiatement capté son mécontentement. Il était ainsi, naturellement, et elle avait parfois apprise à ignorer ses regards perçants, dans son dos, dans le sien. Elle avait appris à le soutenir, sans broncher. Elle avait appris à l'enfoncer dans le tort, lorsque c'était possible. Elle émit tout de même un drôle de sourire, en s'éclipsant, en l'entendant se questionner sur ce qu'elle sous-entendait. Elle n'avait jamais regarder son physique sous cet oeil. À vrai dire, elle s'en moquait. Elle semblait avoir un absolu dégout de la perfection du corps, dénigrant sans doute le sien au regard de la gens féminine: quelle femme osait se vêtir de la sorte? Mais elle ne s'était jamais posé la question en l'observant. Elle ne s'était jamais dit qu'il avait le moindre problème... Même si elle semblait prendre un malin plaisir à taquiner sa taille de temps à autre. Du moins, ses collègues eux, prenaient encore plus d'amusement à les comparer que ça en devenait absurde. On se moquait d'elle pour sa petite grandeur, pour ses formes féminines qu'elle s'efforçait pourtant de dissimuler de temps à autre. Mais c'était aussi les compromis qu'elle avait à faire pour exister dans cet univers purement stéréotypé en hormones mâles.

Elle avait effacé toute trace d'hilarité discrète avant de revenir avec la tasse, l'observant pendant une seconde. Et par réflexe, elle jeta un drôle de coup d'œil à la sienne, à moitié vide depuis des lustres, refroidit et ayant laissé un affreux cerne noircit sur la porcelaine blanche. Elle garda un air particulièrement sérieux lorsqu'il lui balança son remerciement à la figure, comme si c'était sans doute la dernière chose à laquelle elle s'était attendue de sa part. Elle s'était contentée d'exprimer une pensée, sans forcément vouloir s'étirer sur le sujet. Elle avait ressentit le besoin de le partager, du moins qu'il sache qu'elle aurait donné cher pour avoir été là, ne serait-ce que pour botter le cul (et pas que) de l'agresseur en question. Et si elle avait osé glisser un doux sourire, au départ, sa tirade l'effaça rapidement et elle ne parvint pas à retenir un air momentanément agacé. Il recommençait. Encore. À croire que son pessimisme du moment était un état plus fort que lui. Ce n'était pas ses propos à son encore, qui l'agaçait: c'était le reste. C'était ce qu'il disait de lui-même. Elle lui balançait, en sous-entendu, que ça lui aurait probablement plus de mal qu'il l'imagine qu'il disparaisse, et pourtant, il continuait de faire comme s'il était le plus insupportable des hommes. N'était-elle pourtant pas en train de lui montrer le contraire? Elle ne l'aurait pas accueillis ici s'il avait été si insupportable ou désagréable. Elle n'aurait pas montré la moindre attache. Il s'obstinait dans sa torpeur déprimante et c'était probablement ce qui l'agaçait le plus, au final.

Changement de sujet. Elle avait réfléchit, et n'avait, finalement, rien dit. Pas de peur de l'offusquer: elle n'hésitait jamais à lui balancer ses idées de travers en pleine gueule. Et ce, au début, à la plus grande surprise de certains. Elle prenait sa place, et ne la laissait à personne. Mais elle ne parlait pas pour rien dire. Et tout avait déjà été dit: sujet clos. Puis, il revint à la charge avec son histoire de poids qui mentalement la faisait particulièrement rire, elle, même si ça ne semblait pas forcément être le cas de Neal. C'était à croire qu'il avait suffit de quitter le contexte du professionnel pour qu'il lui montre quelques facettes cachées de sa personnalité parfois déroutante. Elle ne se moqua pas de lui ouvertement, en revanche. Ou si peu... Elle prit plutôt un air faussement furieux, point contre la hanche, comme si elle s'apprêtait à exploser. Une seconde. La suivante, elle pris un air terriblement diabolique, sans doute, l'observant, un instant, de la tête aux pieds comme si elle le jugeait véritablement. Ne serait-ce que pour provoquer un élan de frustration chez lui, sentant que c'était peut-être quelque chose dont il se préoccupait plus qu'elle, finalement.

«Je dirais qu'il serait peut-être temps de lâcher un peu ta table de travaille pour aller courir un marathon. »

Elle n'était pas sérieuse, pourtant, mais elle n'était pas assez délicate pour essaie de le convaincre qu'il n'était pas gros du tout. Et puis, il l'avait cherché... Elle n'aurait rien dit s'il n'avait pas insisté sur ce détail tout particulier. Elle pris un air taquin et se résigna à l'enfoncer un peu plus dans cette idée. Des plans qu'il passe le restant de la journée devant un miroir, sur une balance, à compter ses calories.

«Imagine, les pieds du canapé qui sautent sous ton poids siiii excessif. Demain il faudra que j'aille en acheté un en acier pour te résister. »

C'était plus fort qu'elle, cette fois. Sa fin de phrase se termina sur un rire retenu avant qu'elle ne disparaisse dans le couloir pour ne pas éclater devant lui, lui proposant quand même d'un geste rapide de la main de la suivre rapidement.

«J'ai un lit bien plus solide, quand même. Au moins il y aurait moins de risque, quoi que je doute de l'état de santé de ce pauvre matelas après. »

Elle faisait exprès d'enfoncer le clou. Pour le faire réagir différemment, peut-être. Comme une enfant qui voyait plus de positif dans sa frustration que dans son état végétatif dépressif.
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Neal Mathesson
Neal Mathesson

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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeMer 10 Sep - 5:41


La vie tenait décidément à peu de chose… Trois petits mots pouvaient constituer autant de maillons qui vous y enchainaient, alors même que vous ne demandiez pas mieux que de tirer votre révérence de la scène pour de bon. Ne pas abandonner. Une promesse qu’un idiot qui avait perdu ses illusions en même temps qu’on lui avait dérobé une chose des plus précieuses, avait murmuré avec un regard sans doute beaucoup trop sérieux. Même malgré les circonstances. Une promesse qui à ses yeux prenaient bien des sens. Une promesse qu’il renouvelait d’une certaine façon à celle qu’il remerciait de son attention et de l’attachement et du souci qu’elle portait à son égard. C’était un maillon de plus pour lui, mais un maillon qui pesait bien moins lourd sur sa conscience que ceux qui l’avaient fait jurer de ne pas renoncer à agir après la tragédie qui avait dévasté une grande partie de sa vie, allégeant ainsi son fardeau. Une tragédie dont il avait cru ne jamais pouvoir se remettre, et bien qu’il soit encore loin de la guérison, il continuait pourtant d’avancer chaque jour en réponse à cette promesse. Et si il avait beau être d’un pessimisme et d’une mélancolie affligeante dans le secret de son âme, il savait aussi que rien n’était plus stupide que de chercher le bonheur dans ses rêves alors qu’on ne pouvait le trouver que dans la réalité. Une réalité peut-être imparfaite mais qu’il pouvait au moins toucher du doigt, une réalité qui aussi décevante qu’elle puisse être par certains aspects, surpassait de très loin les semblants de rêves qu’il se permettait d’avoir.

Oui finalement ce n’était pas si mal qu’elle lui rappelle de ne pas lâcher prise si facilement, qu’elle lui présente l’appui dont il avait besoin pour faire un nouveau pas, comme une béquille à son moral à bout de souffle. Et il n’y avait bien que dans la réalité qu’il avait pu croiser son chemin. Ce n’était peut-être pas grand-chose de prime abord, mais c’était une attache de plus et il en avait sans doute grandement besoin. Il avait su apprécier sa présence à ses côté, que ce soit pour le couvrir, lui laisser entendre sa façon de penser ou seulement le soutenir. Elle avait su s’offrir sa place et il avait fini par éprouver de l’affection pour elle, parce qu’elle gagnait chaque jour sa confiance et défendait sa place alors qu’il y avait par moment de quoi le détester réellement. Parce qu’en cet instant elle lui rappelait qu’il n’était pas seul au monde et qu’il y avait des personnes qui tenaient à lui. Parce qu’elle lui rappelait sans forcément en avoir conscience qu’il était mieux pour lui de faire face à ses problèmes plutôt que de les fuir. Un petit quelque chose qui prenait les allures de l’amitié et pas exactement non plus. Et le simple fait que l’on puisse éprouver un semblant d’affection pour lui après l’avoir vu tel qu’il était vraiment, cela signifiait déjà énormément pour lui.

Si le mince sourire de la brune ne lui avait pas échappé, son air contrarié face à ses propos ne lui échappa pas non plus cette fois-ci. Au point de se demander si elle n’allait pas finalement lui expliquer sa façon de voir les choses. S’il y avait bien une chose qu’il évitait habituellement, c’était que l’on perçoive ses moments de faiblesse ou d’incertitude, mais depuis sa dernière rencontre avec la folie d’un Insaisissable, il ne lui était pas facile de reconstruire les barrières qui empêchaient à presque tous de s’y immiscer. Oui sans doute avait-il mal choisi ses mots, du moins le voyait-il comme ça et non comme l’agacement de le voir se dénigrer plus qu’il ne le méritait vraiment. Réaction qui n’était au fond rien d’autre de sa part qu’une pirouette malhabile pour donner le change face à elle et surtout face à son moment de faiblesse à lui. Ce qu’il illustrait parfaitement en revenant à la charge avec le canapé.

S’il ne fut pas des plus surpris de son air momentanément furieux, le poing sur la hanche, s’étant préparé à l’affronter et à devoir batailler un peu la place qu’il occuperait, c’est une expression bien plus méfiante qui étira ses propres traits quand elle commença à détailler sa personne, lui faisant plissé des yeux dans l’attente du coup ou de la chausse-trappe qu’elle semblait prête à ouvrir sous ses pieds et pour sa plus grande frustration. Une frustration qui ne lui apportait rien d’autre qu’une contrariété nouvelle qu’il tentait bien de museler tant bien que mal, avant que la remarque des pieds en acier pour le canapé ne fuse aussi vite que la réponse qu’elle provoqua.

« Hey ! »

Bougon comme le pire des gamins, Neal avait finit par cédé à l’idée de défendre un minimum sa carcasse, avant que le rire de son hôte et son exagération ne lui fasse comprendre, avec un peu de retard certes, qu’elle se foutait en fait royalement de sa gueule, même si il ne reconnaitrait jamais au fond que c’était sans doute de bonne guerre pour ses remarques malhabile de l’instant d’avant. Il l’avait regardé disparaitre à l’angle de la pièce sans rien dire de plus que quelques marmonnements, ne pouvant s’empêcher toutefois de jeter un dernier regard à sa silhouette avant de poser la tasse qu’il tenait toujours et de décider à lui emboîter le pas.

« Ahahah… Très drôle… »

Une légère moue étirait encore ses traits, même si ça n’avait rien à voir avec celle de la fatigue ou de la lassitude provoqué par les derniers évènements. Il voyait bien là une partie du manège qu’elle provoquait, mais malgré tout, il n’arrivait pas complètement à occulter cet air vexé, dont elle avait su habilement tiré parti. Et en dehors d’une réplique puérile, il n’avait rien à répondre de plus ce qui l’agaçait presque autant. Réfléchissant un instant, ses traits se radoucissant face aux provocations gentilles, il soupira, se disant qu’il avait plus de chance de réussir à se positionner dans deux endroits différents en même temps que de parvenir à la convaincre qu’elle pouvait lui laisser ce fichu canapé. Mais abandonner complètement n’était pas chose facile.

« Et même si je ne doute pas de la solidité du sommier, il n’est pas dans mes habitudes de chasser les personnes de leur lit tu sais. Mais j’ai comme l’impression que tu ne vas pas me laisser le choix, je me trompe ?»

Il n’était pas certain de réussir à remporter cette bataille et était sans doute aussi un peu trop fatigué pour vouloir réellement la tenté, même si l’idée qu’elle proposait le gênait légèrement. Il allait finalement être plus dur qu’il ne le pensait de donner le change et encore plus d’éviter qu’elle ne remarque qu’il dormait à peine sous risque de se perdre dans le royaume des cauchemars.

« Est-ce que tu as déjà déjeuné ? »

Lui non en tout cas et il était encore relativement assez tôt. Et puisque le débat était presque clos, il pouvait bien l’inviter afin de commencer les choses sur de bonnes bases.
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MessageSujet: Re: Why does it always rain on me ?   Why does it always rain on me ? Icon_minitimeLun 22 Sep - 3:44


Elle s'était appuyée, doucement, contre le cadre de porte de la chambre. Elle avait fait glisser un regard amuser, vers lui, entre étrange douceur et quelque chose d'un peu différent, sans doute. Son but n'avait pas forcément été de le vexer, mais son air entêté et boudeur lui avait tiré un drôle de sourire. Ça avait été sa manière, à elle, de lui faire oublier, pendant une seconde, la douleur des derniers évènements. Sa façon à elle, de doucement chasser les cauchemars éveillés des pensées qui tiraillaient sous ses airs un peu mornes. C'était une manière discrète de faire savoir son attachement, aussi minime soit-il. Parce qu'elle ne souriait pas à tout le monde, pour commencer. Parce qu'elle ne plaisantait pas avec n'importe qui. Parce qu'elle n'essayait pas de remonter le moral au premier venu. Et peut-être sentait-elle qu'il avait besoin de changer d'air, même si elle n'était pas forcément une experte dans le domaine, elle donnait de son mieux. Et son air boudeur, s'il l'avait d'abord amusé, l'obligea à ne pas aller trop loin dans sa plaisanterie de mauvais goût, de toute évidence.

Elle avait l'impression que son ombre s'était courbé sous les menaces, depuis leur première rencontre. Ce n'était pas forcément le cas. Tout comme la lourde pesanteur qu'il semblait transporter seul, sans jamais vraiment en parler, sans jamais vraiment poser des mots sur ces maux envahissants. Elle ne savait pas exactement ce que ça avait pu ou dû être. Elle ne pouvait que se l'imaginer, en silence. Elle ne pouvait qu'imaginer en l'observant, lui, de toute sa hauteur vacillante, comme s'il ne restait plus grand-chose de sa base pour le maintenir debout, mais qu'il s'obstinait, pourtant, à le demeurer, coute que coute. Elle avait l'impression de devoir faire quelque chose, sans trop savoir quoi, exactement. Elle n'avait pas été obligé de lui proposé son toit. Elle n'était pas non plus obligé de lui proposer quoi que ce soit. Mais c'était une douceur de sa part, subtil, qu'elle ne réservait vraiment qu'à ce qui lui était important. Qui semblait l'être. Qui lui était plus cher qu'une simple connaissance. Qui s'étirait à quelque chose de plus concret sans vraiment s'approcher de quoi que ce soit, pourtant. Parce qu'elle avait été élevé ainsi, dans la mentalité de garder près de soit ceux à qui l'on tient.

Elle n'avait pas complètement perdu son sourire, mais une expression plus sérieuse, plus neutre, plus sévère et naturelle, chez elle, avait fini par en prendre entièrement la place, l'effaçant, lentement, de ses traits durs de nature. Elle avait momentanément secoué ses boucles brunes, d'un air qui aurait dit qu'elle pouvait être contrarier autant qu'elle pouvait s'en moquer. Ce n'était ni un ni l'autre, finalement. Et elle s'arracha doucement du cadre de porte pour traverser d'un pas léger le couloir et revenir, finalement, à la pièce principale. Un nouveau regard plus neutre et indéterminé, même pour elle, qu'elle lui accorda.

«Tu te trompes... » souffla-t-elle finalement, doucement. «Je ne veux pas t'offrir le canapé, parce que quelque chose où tu te sentirais plus chez toi t'irais peut-être mieux que quelque chose d'aussi impersonnel que ça, où tout le monde s'assoit, où tout le monde passe. Si tu y tiens réellement, prend-le... Et si tu ne le prend pas, soulage ta conscience... Ça me fait plaisir, vraiment, plus que tu ne le crois. Je ne veux pas que tu te crois comme un dérangement ici. Et désolée si je t'en donne l'impression. Fais comme chez toi, vraiment. »

Un sourire. Elle ne tenait pas à l'entendre rouspéter, une fois de plus. Elle ne tenait pas à voir sa carcasse fatiguée se battre contre elle. Et elle n'était pas certaine qu'il accepte sa vision de la chose, mais ça lui faisait plaisir de tenter de le mettre, plus à l'aise, sous un toit qui n'était pas sien, mais qu'il pouvait presque considérer comme tel, pourtant. Changement brusque de sujet, comme pour fuir une réponse négative et déprimante de sa part, elle s'éclipsa, une fois de plus, vers la cuisine.

«Je n'ai pas déjeuné... je m'y apprêtais. Assied-toi. Tu veux des crêpes? J'en avais envie... »

C'était stupide. Ou simplement plus naturel. Un peu maladroite, sans doute. Elle ne l'avait, après tout, jamais vraiment côtoyé autrement qu'entre boulot, mission et un petit verre, à l'occasion. À vrai dire, c'était toujours dans ce sens. S'éloigner du boulot lui faisait étrange et pourtant, pas tout à fais non plus. Ce n'était peut-être qu'une question d'adaptation, chacun de leur côté, comme s'ils tentaient de s'apprivoiser, sans vraiment s'en rendre compte. Elle avait glissé sa tête dans le réfrigérateur, sans trop attendre qu'il se propose, songeant qu'elle pouvait bien s'arranger toute seule, qu'elle le faisait toujours, au quotidien, de toute façon, et qu'il pouvait bien prendre la chose plus légèrement, pour une fois, même si elle s'étonnerait de le voir se tenir tranquille. Elle en sortie tous les ingrédients, un grand bol dans lequel elle mélangea tout, avec un certain amusement, au fond. La cuisine n'était pas forcément un domaine dans lequel elle excellait, mais ça lui plaisait. Ça lui plaisait suffisamment pour qu'elle ne se commande pas des soupers tous les jours, en tout cas. Poêle sur la plaque, suffisait plus que d'attendre que le tout soit à bonne température...
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