AHAHAHAH! Ah...C'était sérieux? [PV Zachary Hawkins]

AHAHAHAH! Ah...C'était sérieux?

Et encore une journée de boulot à se faire appeler Rookie. Bon sang, d’une part certains agents étaient juste limite niveau QI, mais en plus ils n’avaient pas d’imagination…Bonjour la combinaison. Pourtant Chris se taisait, subissait en silence, parce qu’il devait garder son sang-froid, avoir un dossier sans tâches s’il voulait un jour accéder à un poste avec suffisamment d’importance pour avoir un poids quelconque contre la CIA. Même si un officier haut gradé de police allait avoir un poids des plus minimes sur ce genre de choses…C’est pour cela qu’il restait à sa place, encaissant afin de, un jour, avoir une équipe solide derrière lui. Enfin, c’était encore un peu bancal comme projet il devait bien l’admettre. Il ne savait même pas pourquoi il avait suivi cette voie des fois. Il était très bien avec ses pinceaux, ses fusains et ses sculptures…Mais il devait bien l’avouer, sa curiosité le perdra un jour. Il avait senti un peu de fumée et il avait foncé tête baissée. Jace pourrissait en prison et malgré ses visites régulières, Chris ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il aurait dû faire plus. Bon sang, même son oncle avait compris ce qu’il s’était tramé ! Combien de temps serait-il tranquille encore avant que la CIA ne finisse par venir le chercher ?

Il poussa un soupir rageur et ferma son casier avec plus de force que nécessaire avant de partir sans un mot vers les quelques collègues qui restaient dans les vestiaires du poste de police. Il voulait plus qu’une chose ce soir : rentrer chez lui, s’ouvrir une bière et dessiner un peu avec Zeppelin à fond pour juste sentir plus chez lui. Il n’allait pas mentir son Canada natal lui manquait un peu ; cependant il avait un but ici, à New-York, et il devait s’y tenir, ne serait-ce que pour protéger sa mère et défendre les valeurs que son père lui avait inculqué étant gamin. Voilà à quoi il voulait passer sa soirée. Elle était en bonne voie d’ailleurs, sa soirée. Il était détendu, apaisé. Il se retrouvait dans son petit cocon, son havre de paix…Ou presque. On frappa à la porte et alla répondre, y trouvant son voisin du dessous de l’autre côté. Il haussa un sourcil curieux.

"Je peux vous aider ?"
"En effet, si vous pouviez baisser votre bruit de sauvage, ça m’arrangerait."
Cela eu le don de prendre Chris par surprise.
"Euh…D’accord." Et il referma la porte et alla baisser sa musique, encore secoué de sa rencontre avec le voisin du dessous. Il ne l’aurait jamais pensé aussi…vindicatif.

Mais si ce n’était que cela…Dans la demi-heure qui suivit, ce fut le véritable défilé chez lui. Untel cherchait à recruter des volontaires pour faire du jardinage dans le jardin commun, machine voulait du sucre, truc lui refaisait un topo sur la sécurité dans l’immeuble. C’est cette accumulation qui le fit craquer quand pour la énième fois en moins d’une heure Chris entendit sonner chez lui. Il se leva, ouvrit prestement la porte et avant même d’observer qui se trouvait derrière la porte, laissa échapper un beau et agacé

"QUOI ENCORE ?!"

Avant de voir un visage tout simplement inconnu. Grand, blond et visiblement ne s’attendant pas à ce genre de réactions en sonnant à la porte du brun. Ce dernier se calma instantanément et se sentit idiot d’un coup. Il venait d'à moitié agressé verbalement un pauvre gars qui ne lui avait absolument rien fait.

"Ahem. Désolé, je ne voulais pas…J’ai juste la moitié de l’immeuble qui a sonné chez moi j’ai cru…" il poussa un soupir embarrassé "Enfin bref. Je peux vous aider ?"

Ca pouvait être qu’une simple erreur, en tout cas Chris était curieux maintenant…

Nouvelle mission : encore un mutant que Zachary devait débusquer et, avec un peu de chance, ramener à l’Institut. Oui, avec de la chance, car Zachary n’avait pas vraiment confiance en ses compétences de recruteur. Il se souvenait des premières fois où il s’était retrouvé seul à devoir approcher des mutants, parfois leur apprendre qu’ils en étaient. Il avait trouvé ces rencontres désastreuses (mais il n’y avait pas eu mort d’homme, ni de blessés. Pas qu’il sache en tout cas.)

Aujourd’hui, sa cible était un dénommé Christopher Islington. Il avait découvert que cet homme travaillait pour la police, mais Zachary avait jugé plus prudent de ne pas aller le rencontrer au commissariat. C’est pourquoi il avait déniché son adresse personnelle et se trouvait à présent devant l’immeuble indiqué. Il cherchait des yeux le nom de Christopher Islington sur l’interphone tout en réfléchissant à une excuse quand deux femmes sortirent de l’immeuble. Zachary hésita à peine un instant et rattrapa la porte avant qu’elle ne se referme.

Il monta les escaliers, répétant à voix basse ce qu’il allait dire à Christopher. Il ignora les regards curieux qu’on lui lançait.

Enfin il arriva la porte fatidique et s’arrêta devant. Il passa une main dans ses cheveux, les décoiffant plus qu’autre chose, et baissa la main vers ses yeux comme pour réajuster ses lunettes. Qu’il ne portait pas puisqu’il ne les mettait que lorsqu’il lisait. Evidemment.

Il cligna plusieurs fois des yeux et se secoua les épaules tout en remuant sur ses pieds, essayant de se détendre. Comme s’il pourrait y arriver…

Comme un voisin entrouvrit sa porte et jeta un regard suspicieux à Zachary, celui-ci se décida enfin à sonner. Il eut à peine le temps de tourner la tête vers le voisin qui le fixait toujours lorsque la porte s’ouvrit.

« QUOI ENCORE ?! »

Zachary ne put retenir un sursaut et rougit en faisant face à, il supposa, Christopher Islington. De taille moyenne, il était un peu plus petit que Zach, mais celui-ci se sentit tout de même intimidé par la colère de cet homme. Puis l’homme le dévisagea et se calma visiblement.

« Ahem. Désolé, je ne voulais pas… J’ai juste la moitié de l’immeuble qui a sonné chez moi, j’ai cru… Enfin bref, je peux vous aider ? »

Zachary haussa des sourcils, la gorge nouée. Il pourrait peut-être repasser ? Non ? Du coin de l’œil, il vit le voisin qui n’avait toujours pas refermer sa porte, ce qui n’arrangeait en rien sa nervosité.

« Je, euh. Ha ! »

Il se gratta la nuque et baissa les yeux vers le sol, n’osant pas regarder Christopher en face. Il sentait que ses joues étaient en feu. Quel spectacle il devait donner ! Bon sang ! Il avait combattu et vaincu des brutes pendant des années dans des combats illégaux, il avait continué quand le Professeur était venu le recruter, il devait affronter tous les jours une armée d’adolescents (ce qui n’était vraiment vraiment pas une mince affaire) ! Ce n’était pas une petite mission de recrutement de rien du tout qui allait le terrasser !

Il toussa, et laissa tomber son bras alors qu’il relevait la tête. Il n’osait toujours pas regarder Christopher, se contentait de fixer un point imaginaire au loin, au-dessus de son épaule.

« Je m’appelle Zachary Hawkins, annonça-t-il enfin d’une voix un peu cassée à cause de son stress. Je, hum. »

Un regard sur le côté, et il ne put retenir un soupir de soulagement en voyant que le voisin avait enfin disparu derrière sa porte fermée.

« J’ai quelque chose de très important à vous annoncer, reprit-il d’une voix plus assurée. C’est un peu compliqué à expliquer, et, hum, je ne crois pas que le couloir soit très approprié pour ce genre de conversation. »

Il lança un regard appuyé derrière Christopher, espérant qu’il allait bien l’inviter chez lui. Zach n’avait pas très envie d’avoir cette conversation alors que des oreilles indiscrètes pouvaient trainer. Il espérait aussi qu’il n’allait pas lui fermer la porte au nez. Mais vu comment cette rencontre tournait au désastre, Zachary serait à peine étonné s’il le faisait.

AHAHAHAH! Ah...C'était sérieux?

Bon, ça commençait bien, pour une fois que ce n’était pas un voisin ou un vendeur (quoi que cela il n’en n’était pas sûr), il fallait que Chris lui crie dessus. Génial ! Il se serait donné des baffes parfois. Le gars ne lui avait rien fait, rien dit encore et le voilà qui se faisait agresser…Le voir chercher ses mots et rougir de la sorte fit quelque peu culpabiliser le brun qui comptait bien l’inviter à entrer et lui offrir un café ou autre, ne serait-ce que pour se faire pardonner de son emportement. Remarquant qu’il jetait de temps à autre des regards vers le couloir, le policier passa sa tête pour voir son voisin de palier – décidément trop curieux – les observer et lui lança un regard tueur qu’il aurait accompagné d’une phrase pas très classe si l’intéressé n’avait pas prestement refermer la porte. Il reporta son attention sur le blond en face de lui. Il devait admettre que, malgré le sentiment de débilité totale qu’il ressentait pour l’avoir mis dans un état pareil, voir un gars avec une telle carrure chercher ses mots comme ça, Chris trouvait cela terriblement attendrissant. Il allait l’inviter à entrer quand l’autre trouva ses mots.

Zachary Hawkins. Déjà il avait un nom ce qui était bien. Il ne serait plus ‘l’autre’ ou ‘le type’ dans son esprit mais Zachary. En dehors ça sera Mr Hawkins, faut pas abuser non plus. Il avait repris du poil de la bête et le brun eut un sourire encourageant. Sourire qui disparut assez vite en entendant le reste de sa phrase. Il n’aimait pas cette phrase, pas du tout. Il l’avait trop souvent entendue dire au commissariat avec des familles de victimes pour en attendre quoi que ce soit de bon. La suite ne fit qu’amplifier sa crainte et d’un coup, une possibilité lui vint à l’esprit et il pâlit.

Sa mère.

Elle avait beau croire qu’il avait quarante-cinq million d’agendas cachés contre sa personne et être totalement paranoïaque, elle restait sa mère. Il l’aimait et s’inquiétait pour elle (bien que les visites à présent soient réduites et par son déménagement et par l’état de sa mère). Il se décala de la porte et fit signe à Zachary d’entrer.

"Entrez, je vous en prie." Une fois qu’il eut refermé la porte, le brun agit comme en automatique ; son corps et une partie de son cerveau agissait par pure habitudes et règles qui lui ont été enseignée depuis l’enfance tandis que le reste commençait à paniquer sans rien savoir de ce qui allait être dit "Je peux vous offrir un café, thé, un verre d’eau...Ou une bière ?" bon dieu il allait avoir besoin de la sienne…

Il attendit la réponse de son invité puis lui indiqua de s’installer dans la grande pièce qui lui servait de salle à vivre. Son appartement n’était pas très grand, une salle à vivre, une chambre avec juste assez de place pour faire rentrer un lit double et une commode une kitchenette et un salle d’eau. Mais ça lui suffisait pour créer son petit cocon. Sa décoration était encore assez sommaire, mais il y avait quelques livres, trainant par-ci par-là, des croquis un peu partout, des photos de familles et d’amis sur les étagères. Il s’adaptait encore à cette vie New-Yorkaise. Revenant enfin au salon il s’installa sur le canapé, se tourna vers son invité.

"Allez-y, je vous écoute."

Il n’était pas calme ; mais il n’était pas énervé non plus, juste anxieux de ce que pouvait être cette annonce si délicate.

Christopher Islington pâlit soudain, et Zachary ne put s’empêcher de se sentir soulager. Il devait avoir deviné de quoi il voulait lui parler, ce qui signifiait pour Zach une conversation gênante et difficile en moins à avoir. Car annoncer à quelqu’un qu’il était mutant se passait rarement bien, selon les expériences du X-Man.

Son intuition fut confirmée quand Christopher n’hésita pas à l’inviter chez lui. Zach pénétra dans l’appartement et jeta un rapide coup d’œil autour de lui. L’homme avait l’air de vivre seul, ce qui était un autre bon point pour Zach. Il était toujours plus difficile de ramener des mutants à l’Institut quand ils avaient une famille, des proches dont ils ne voulaient pas se séparer.

Il se retourna vers Christopher lorsque celui-ci lui proposa une boisson. Zachary demanda juste un verre d’eau, s’interrogeant sur le changement d’attitude chez l’autre homme. Il avait retrouvé un peu de couleur, mais ses gestes étaient raides. Etait-il stressé ? Pourquoi ? Au moment où Christopher revint avec son verre et s’installa sur le canapé, Zachary comprit. Avec tous les bruits qui couraient en ce moment, il n’était pas étonnant qu’un mutant ait peur d’être découvert. Zachary devait à tout prix le rassurer, lui dire qu’il ne lui voulait aucun mal.

Il prit place sur un fauteuil, se retrouvant à angle droit avec Christopher. Il but quelques gorgées d’eau fraîche, ce qui fit du bien à sa gorge sèche, et posa le verre sur la table basse avant de parler.

« Je suis un mutant, comme vous, déclara-t-il enfin. »

Sa voix était certes pas très forte, mais assez assurée pour se faire entendre dans le silence de l’appartement. Zachary baissa un instant les yeux vers ses mains qu’il avait croisé sur ses cuisses. D’un geste distrait, il passa un doigt sur son poignet gauche, sur son tatouage, avant de suivre la ligne d’une veine saillante de son avant-bras.

« Je ne vous veux aucun mal, ajouta-t-il presque aussitôt, relevant la tête vers Christopher. Bien au contraire, je suis là pour vous aider. »

AHAHAHAH! Ah...C'était sérieux?

Implacablement, toutes les possibilités qui pouvaient amener cet homme à lui en usant de la phrase "Annonce importante" passèrent dans l’esprit de Chris. Il savait que ça avait un rapport avec sa mère, il ne pouvait en être autrement. SI c’était la CIA ils ne prendraient pas autant de gant. Si c’était le boulot ils le lui diraient eux-mêmes sans envoyer d’émissaire. Alors la seule possibilité qui lui restait et qui semblait un poil plausible était que ça concernait sa mère. Sur quel sujet exactement, là était la grande question. Est-ce que son état avait empiré ? Est-ce que la CIA avait fini par voir que sa mère était mutante et avait…Fait il ne savait trop quoi ? Pire ? Ou au contraire sa schizophrénie serait en rémission et elle souhaitait le voir… ? Oui, tout y passait. Il ne se passa que quelques secondes, durant lesquelles Zachary pris un peu d’eau, mais cela sembla durer des heures, que dis-je, des jours au brun. Il n’avait jamais été très patient quand il s’agissait de choses qui pouvaient bouleverser sa vie.

Quand enfin il parla, le cerveau de Chris fut tellement tourné vers sa mère qu’il ne compris pas tout de suite le "Comme vous". Il resta de marbre, attendant la suite de la nouvelle, et voyant que rien ne venait éclairer sa lanterne, il demanda, un peu tendu.

"D’accord, vous êtes un mutant, quel rapport avec ma m-"

Puis il se stoppa, rejoua la scène dans son cerveau et ouvrit de grands yeux abasourdis. A défaut de l’éclairer, cela le détendit. Ca n’était pas à propos de sa mère, ce ne pouvait donc pas être une mauvaise nouvelle. Du moins c’est ce dont il tentait de se convaincre. Car quelle mauvaise nouvelle pourrait arriver, hein ? Cependant, le fait qu’il lui parle comme à un autre mutant le désarçonnait un peu. Il écouta à peine les dernières phrases et laissa échapper un petit rire nerveux. Il se passa une main dans ses cheveux bruns et s’enfonça un peu plus dans le canapé avant de se relever pour faire de nouveau face à son invité.

"Ecoutez, je ne veux pas vous offenser, mais je pense que vous avez fait une erreur. Je ne suis pas un mutant. Ma mère oui, mais je ne pense pas que vous puissiez grand-chose pour l’aider à l’heure actuelle…" une ombre furtive passa dans les orbes bleus du policier et il s’éclaircit la gorge "Je suis vraiment désolé que vous ayez dû faire tout ce chemin pour rien mais vous vous êtes trompé de personne, je pense."

Il offrit au blond un sourire d’excuse et de compassion pure. Il n’aurait pas aimé avoir été envoyé quelque part pour se voir dire que ce n’était pas le bon endroit ou la bonne personne. Alors, sans pouvoir dire qu’il comprenait, il envisageait que l’autre devait ne pas être des plus heureux. Pourtant, il ne voulait pas le laisser comme ça.

"Je ne suis pas celui que vous cherchez, mais je peux peut-être vous aider à le retrouver ?"

Il ne voyait vraiment pas ce qu’il pourrait faire de plus honnêtement. Ce type semblait convaincu que Chris était un mutant, que faire de plus ?

Christopher ne réagit pas tout de suite, et Zachary n’était pas certain de ce qu’il devait en penser. Au moins, son manque de surprise confirmait ce que Zachary avait deviné : Christopher était déjà au courant de sa propre mutation. Enfin il eut une réaction : un rire nerveux, avant de se lever.

Zachary leva la tête vers Christopher. Au fur et à mesure que ce dernier parlait, le X-Man sentait son visage se décomposer. Il ne le croyait pas. Christopher ignorait sa véritable naturelle. Zachary ferma un instant les yeux et se retint difficilement de jurer. Qu’il était stupide !

Zachary fut surpris par le sourire de l’homme qui semblait désolé pour lui, et le fut encore plus lorsqu’il lui proposa de l’aider à retrouver celui qu’il cherchait. Ce n’était pas vraiment ce à quoi il s’attendait d’une personne qu’il venait de traiter de mutant. Le X-Men fronça les sourcils et secoua la tête, ne comprenant pas la situation. L’homme avait l’air si sûr de lui, mais le Professeur ne faisait jamais d’erreurs en utilisant le Cerebro.

Il se leva et se gratta l’arrière de la tête d’un geste hésitant.

« Désolé, murmura-t-il avec une moue gêné. Vous êtes bien Christopher Islington, non ? »

Il avait baissé le bras, laissant ses mains pendre au niveau de ses cuisses alors qu’il dévisageait le jeune homme.
Vu son âge, Islington aurait déjà dû être témoin de sa mutation, à moins qu’il soit dans un déni profond, ce que Zachary ne pourrait pas lui reprocher. Mais s’il acceptait que sa mère soit apparemment une mutante, pourquoi refuserait-il qu’il le soit aussi ?

« Vous êtes certain qu’il ne vous est jamais rien arrivé de surprenant, de bizarre ? Particulièrement si vous étiez en colère ou très heureux ? »

AHAHAHAH! Ah...C'était sérieux?

Apparemment, ça ne devait pas arrive souvent qu’on lui demande de l’aider, vu sa tête, ou du moins l’aider à retrouver un mutant. Sans vouloir le dénoncer à la CIA. Cette pensée le ramena presque un an en arrière dans son esprit, quand lui et Jace tentaient de découvrir ce que la CIA trafiquait pour les mutants. A l’époque, c’était par curiosité mais aussi parce qu’il voulait savoir ce que pouvait risquer sa mère si jamais la CIA découvrait de la paranoïa dont elle souffrait n’était pas aussi simple que Chris le faisait croire. Il avait déjà perdu son père et un de ses oncles à cause du Gouvernement, il ne voulait pas risquer de perdre sa mère de la même façon, aussi dérangée puisse-t-elle être à l’heure actuelle, elle restait sa mère, celle qui l’avait élevé seule presque toute sa vie.

Même s’il voulait lui éviter de partir sur de faux espoirs, Chris se sentait clairement mal vu la gêne que l’autre homme démontrait. C’est sûr que dans le contexte actuel des choses, annoncer à quelqu’un qu’il était mutant tout en s’identifiant soi-même comme Mutant…C’était quelque chose de très dangereux. Zachary faisait preuve d’un grand courage en admettant ce genre de chose et le brun ne voulait pas le laisser dans cette situation sans rien faire. D’accord, ce n’était pas spécialement de sa faute, mais quand même. Déformation professionnelle probablement. Il hocha la tête.

"En effet, c’est moi. Mais je ne suis peut-être pas le seul en ville, je n’ai pas regardé dans le bottin pour vérifier." Il avait énoncé la dernière phrase avec un sourire amusé, destiné à détendre un peu l’atmosphère.

La question suivante le fit réfléchir quelques instants, cherchant dans sa mémoire s’il était arrivé quelque chose, quoi que ce soit, qui puisse être qualifié d’étrange mais que son cerveau aurait probablement classé comme quelque chose de « rationnellement explicable en cherchant bien », recoupant cela avec des moments d’intenses émotions. Durant quelques secondes, il sembla un peu absent, puis il haussa les épaules, reportant son regard sur Zachary. Rien.

"Non désolé, je ne vois vraiment pas. J’ai beau chercher dans ma mémoire, rien ne me vient…Mais allons déjà voir si je suis unique dans cette ville. Après tout cette ville est immense, les homonymes doivent se trouver à la pelle."

Il ne voulait pas lui faire perdre espoir ou quoi que ce soit. Ce que faisait cet homme était courageux et il semblait tout sauf malveillant. Chris avait envie de l’aider, sincèrement. Alors il se dirigea vers la table se trouvant dans la pièce et commença à regrouper les feuilles de papier se trouvant là, des dessins divers et variés pour la plupart. Bon sang, il ne se rendait jamais compte à quel point son appartement pouvait ressembler à un champ de bataille tant que personne ne devait venir chez lui (et que par conséquent il devait ranger). Il en rougit un peu, ce n’était pas franchement le genre d’impressions qu’il voulait laisser chez quelqu’un.

"Pardon pour le bazar, comme je n’attendais pas de visite…" il laissa sa phrase en suspens, mais on en comprenait très bien la fin, « je n’ai pas franchement pris le temps de ranger »

Une fois la table visible, il sortit le bottin téléphonique et alla vers les I.

"Alors, Irvin, Irzyk…Ca existe vraiment ce nom ? J’aurais jamais pensé…" il lança un petit sourire vers Zach et reprit sa recherche "Isler…En ensuite on passe à Isma, je ne suis même pas encore dans le bottin, faudra que j’attende l’année prochaine pour cela…" cela fit tiquer son cerveau "Une seconde, comment vous avez eu mon adresse ?"

Ca c’était une question à laquelle il aimerait bien avoir une réponse…

Zachary tenta de garder un air impassible tandis que Christopher cherchait un souvenir qui pourrait répondre aux critères du X-Man. Hélas, soit le policier était trop dans le déni, soit il avait une mutation très discrète car rien ne sembla lui venir à l’esprit. Zachary poussa un petit soupir, sentant le découragement l’envahir. Il savait que ce genre de mission n’était jamais facile, mais Chris était différent des autres mutants que Zach avait pu rencontrer, ce qui désemparait ce dernier. D’habitude, les mutants se mettaient en colère soit parce qu’ils ne voulaient pas que leurs secrets soient dévoilés, soient parce qu’ils ne voulaient pas croire Zach, ne voulaient pas croire qu’ils puissent être comme ces monstres dont on en entendait de plus en plus parler. Chris, lui, restait calme, plaisantait même. Peut-être lui mentait-il, songea Zach. C’est dans des moments comme ça qu’il aurait aimé être un meilleur juge de caractère.

Christopher se dirigea alors vers la table et rangea les papiers qui s’y trouvaient. Zach s’avança de quelques pas vers lui et remarqua que la plupart des papiers étaient recouverts de dessins. Le X-Man haussa un sourcil et rangea cette information dans un coin de sa mémoire.

« Pardon pour le bazar, comme je n’attendais pas de visite… »

Zach secoua la tête avec un sourire.

« Ce n’est pas grave, j’ai l’habitude. Je travaille avec des enfants et des adolescents… »

Le X-Man s’interrompit et ferma les yeux. Comparer un flic à un gamin, bien joué Zach !

« Hum… fit-il, incroyablement gêné alors qu’il rouvrait les yeux. »

Il sentait ses oreilles le brûler, il imaginait parfaitement la teinte rouge cramoisie qu’elles devaient arborer. Heureusement, Chris ne le regardait pas. Il avait ouvert l’annuaire devant lui et parcourait la liste de noms. Zach se rapprocha de lui, et, curieux, s’arrêta juste à côté, s’appuyant d’une main sur la table. Même s’il doutait que les informations du Professeur puissent être fausses, on n’était jamais à l’abri d’une erreur.

Soudain Chris se tourna vers lui et, après avoir remarqué que son nom ne figurait pas dans l’annuaire, lui demanda comment il avait fait pour le trouver. Zach se redressa instinctivement, quittant son appui sur la table, et recula d’un pas.

« Je travaille pour un mutant qui peut détecter d’autres mutants, et c’est comme ça qu’il vous a repéré, parce que vous êtes mutant, et… »

Zach s’arrêta et se gratta la tête en fronçant des sourcils. Pourquoi lui ?

AHAHAHAH! Ah...C'était sérieux?

Chris releva vivement la tête au commentaire de Zachary et allait faire un commentaire mais en le voyant, visiblement gêné, il s’en réfréna et reposa son regard sur l’annuaire qu’il venait d’ouvrir devant lui. Le pauvre, il avait déjà l’air pas particulièrement dans son élément, ou du moins un peu perdu par rapport à la réponse de Chris, alors si en plus le policier en rajoutait, il allait finir par fuir. Ce qui serait une raison assez idiote de fuir honnêtement. D’accord, il y aviat erreur sur la personne, mais en voyant le bon côté des choses, le brun savait que les mutants existait, avait même passé son concours de police afin d’essayer de comprendre ce qu’il se tramait envers les mutants. Après l’arrestation évidente. Une chose qu’il voudrait éviter à quiconque. Se faire arrêter parce que l’on a commis un crime, que l’on soit mutant ou non, était une chose. Se faire arrêter parce que l’on était mutant en était une autre bien différente et il ne pouvait cautionner cela. Ca lui donnait l’impression de revenir à l’époque de la seconde guerre mondiale que sa mère avait connue, avec la délation et l’embarquement des juifs depuis leurs propres foyers. Enfin, elle a suivi ce qu’il s’était passé, étant donné qu’elle vivait déjà aux Etats-Unis à cette époque-là. Mais passons. Chris ne souhaitait pas l’arrestation des mutants sans raisons.

Ce qui n’était pas une raison pour accepter sans questions ce que disait un type, qui semblait sincèrement convaincu que Chris était un mutant, qui débarquait chez lui alors qu’il n’était même pas dans l’annuaire. Cette dernière information le poussa d’ailleurs à faire un pas en arrière, bien que l’autre en ait déjà fait un dans le sens inverse. Il n’avait pas l’air méchant, loin de là, mais les apparences sont parfois trompeuses alors Chris préférait se méfier. Son arme de service n’était pas chez lui, il la laissait toujours dans son casier au poste de police, refusant d’avoir une arme chez lui. Ne le regardez pas comme ça, il est canadien…Cependant, il se méfiait. Croisant les bras sur sa poitrine et fronçant les sourcils, il attendait la réponse à sa question. Il haussa un sourcil, intrigué. Pas qu’il ne le croit pas, mais…Son cerveau se refusait encore de croire à l’hypothèse qu’il soit un mutant. Se refusait, non, annihilait toute possibilité allant dans ce sens. Il ne l’expliquerait pas à cet inconnu, mais il avait ses raisons de se refuser à cela.

"Et ce mutant, il a un nom je suppose ?"

Chris se maudit mentalement au ton qu’il avait employé sans s’en rendre compte. Défensif, à la limite de l’agressif. Quand on vous dit que c’est une réaction épidermique le fait d’être mutant. Il ferma les yeux un instant, prenant une grande inspiration pour calmer la panique qui commençait à monter doucement alors que ses arguments contre ce qui semblait être la vérité se voyaient détruits un à un.

"A moins d’avoir des preuves solides de ce que vous avancez, je ne peux pas vous croire. Tous les mutants que j’ai rencontrés jusque-là ont eu quelque chose, n’importe quoi, qui leur a appris leur mutation. Il ne s’est jamais rien passé, ma vie fut la plus calme possible." Il avait omit quelques évènements mais rien qui ne pouvaient révéler sa mutation. "Je suis désolé, mais il y a erreur sur la personne…"

Chris se sentait mal pour l’autre homme mais il ne pouvait que se tromper…C’est du moins ce que Chris espérait au plus profond de lui.