♣ -Excellente réunion Madame, les membres du conseil d'administration ont été conquis.

-Merci Kaithlyn, veillez à ce que je ne sois pas dérangée.

-Bien Madame.

Mon assistante partie et les portes refermées, j'allais m'installer à mon bureau à la décoration minimaliste où plusieurs dossiers attendaient que j'y porte un quelconque intérêt mais je ne m'y intérêssais pas, préférant me tourner vers la baie vitrée au-delà duquelle s'étendait le panorama de New York. Je repensais à ma dernière réunion, terminée depuis quelques minutes, et à ces sombres idiots qu'étaient les membres du conseil d'administration. Avec eux, ce n'était que " Madame Lloyd, les chiffres financiers de l'entreprise sont excellents cette année. Cela est bien entendu à mettre sur le compte de votre talent de gestionnaire. " ou " Madame Lloyd, unetelle entreprise à totalement acceptée de fusionner avec la Lloyd Industries. Les employés de celle-ci ne peuvent qu'être heureux d'avoir une dirigeante telle que vous. ". Pitoyable...

Je me mis pourtant à sourire, satisfaite, en pensant aux nombreux avantages que la position que j'occupais pouvait m'apporter. Un train de vie confortable, certes, mais une influence qui n'était également pas à négliger. Et avoir un certain pouvoir sur les grands de ce monde était nécessaire, plus particulièrement lorsque l'on était membre du Club des Damnés comme je l'étais. Me laissant aller plus confortablement dans mon fauteuil, je pensais à l'objectif principal visé par le Club: la révélation de l'existance des mutants aux humains, la prise de pouvoir des Dieux et Déesses sur les humains. Car bien que nous ne soyons qu'une poignée aujourd'hui, la race humaine est condamnée à disparaître au profit de la race mutante. Ce jour viendrait-il demain ?Dans dix ans ?Dans un siècle ?Je l'ignorais totalement mais j'étais persuadée qu'il viendrait, j'oeuvrais avec le Club dans ce but.

Car je savais pertinamment que jamais nous ne serions acceptés par la société humaine. Celle-ci avait trop peur de nous, nous qui étions trop différents d'elle. En effet, dans un monde où le rationnel règnait en maître, comment accepter que certains puissent influencer les autres par la pensée, bouger des objets sans les toucher, aller d'un endroit à un autre en une demi-seconde ?Non, il était impossible pour les mutants de vivre en harmonie avec les humains. Aussi était-il fondamental que ces derniers disparaissent. Bien sûr, le fait que si certains des nôtres s'opposaient à nous avec l'intention de nous empêcher d'exécuter nos plans, il était plus qu'évident que ceux-ci seraient purement et simplement supprimés. Après tout, ne dit-on pas qu'une grande cause n'est mise en place que grâce au sacrifice de quelques uns ?Les mutants qui s'opposeront à nous ne deviendrons alors que des dommages collatéraux. La sonnerie du téléphone me sortit de mes pensées et c'est avec un soupir que j'y répondis.

-Ma très chère Gwen, me ferez-vous l'honneur de votre présence au Club ce soir ?J'imagines que vous serez très intérêssée d'apprendre la teneur de nos futurs projets.

-Rien ne me ferais plus plaisir.

La communication avec Shaw fût bientôt coupée et je me levais pour quitter mon bureau, passant devant celui de Kaithlyn pour lui annoncer que je quittais le siège de l'entreprise plus tôt aujourd'hui. Elle m'assura d'annuler mes dernirs rendez-vous de ce soir et je rejoignis tranquillement mon parking personnel, déjà impatiente de retrouver les autres pour entendre en quoi consistait exactement ces fameux "futurs projets". Et connaissant Sébastien Shaw, ceux-ci promettaient d'être imposants.