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 That's not the shape of my heart.

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That's not the shape of my heart. Vide
MessageSujet: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeSam 18 Juin - 22:23



    That's not the shape of my heart. Mystiq10
    That's not the shape of my heart.


    And if I told you that I loved you, you'd maybe think there's something wrong.
    I'm not a man of too many faces, the mask I wear is one...

    Le temps était à l’orage ce jour là, mais, fait pour le moins étrange dans le Westchester, pour une fois Tornade n’y était pour rien. Le ciel, au travers des carreaux parfaitement lustrés, était d’un gris pastel et l’astre solaire, planqué au milieu de l’écran pâle sous une épaisse couche de nuages, était loin d'être au beau fixe. Rien d'étrange pour un jour de tempête, n’est-ce pas ? Pourtant, si. Car deux tempêtes jouaient en ce lieu... Je vois d’ici vos regards perdus. Ne soyez pas si pressés, vous allez comprendre… A vrai dire, la deuxième tempête se déchaînait à l’intérieur de l’institut. Entre les murs. Dans une pièce précise : le couloir menant à la chambre d’Erik Lensherr. Et, bientôt, elle allait éclater à l’intérieur de celle-ci. En fait, ce n’était plus qu’une question de secondes. Et son occupant n’en réchapperait pas. Car Magneto avait beau contrôler le métal, il n’était guère sûr qu’il ait la présence d’esprit de se munir d’un paratonnerre lorsque la foudre le frapperait. Il n’avait pas l’avantage du ciel pour le prévenir des éclairs qui planaient au-dessus de sa tête comme autant d’épées de Damoclès, alors, il subirait la violence des sentiments qu’il avait déclenchés…

    Raven, furieuse, longea le couloir animée par une colère intense en laissant traîner ses griffes, empruntées à Victor, contre le mur, râpant la tapisserie. Ses vaisseaux sanguins lézardaient sur ses tempes, tellement elle serrait fort les dents. Elle n’avait pas pris le temps de réfléchir à quoi que ce soit, ni au bien-fondé de ces paroles, ni à la légitimité de sa jalousie, ou quoi que ce soit d’autre qui aurait dû lui traverser l’esprit. Elle avait couru dès que la phrase, cette phrase qui avait tout déclenché, était tombée, comme un couperet. Il avait suffit d’une toute petite rumeur, lancée au hasard d’un couloir, pour que Raven siffle entre ses dents à la manière d’une vipère dont on aurait marché sur la queue. ▬ Parait que M. Lensherr aurait donné des cours très particuliers dernièrement. ▬ Ah ouais ? A qui ? La chaaance ! ▬ La nouvelle, là, tu sais ? La blonde, Callisto machin-chose. La fuite vient de... Raven n’entendit pas le nom, ni rien de ce qui suivit, elle voyait déjà rouge et n’écoutait déjà plus. Dès les premiers mots, elle avait senti son cœur se recroqueviller dans sa poitrine comme une pomme flétrie. Et de suite après, elle avait ressenti le besoin impérieux de faire subir le même sort au cou de celui qui lui faisait ressentir ça, cette douleur sourde, cette colère qu’elle se détestait d’éprouver. Car il ne lui devait rien ! Aucune explication, ni même aucune retenue pour s’empêcher de vivre sa vie comme il l’entendait, avec ou sans elle... Il ne lui appartenait pas ! Et c’était certainement ça, le plus douloureux…

    Ses pas rapides et agiles la menèrent en quelque enjambées furieuses jusqu’à la porte qu’elle visait, et celle-ci manqua de peu de sauter de ses gonds quand elle l’ouvrit à la volée, l’envoyant taper contre le mur sans ménagement. Lui tournant le dos, il se retourna vers elle, instinctivement en posture défensive. Elle, sur l’offensive, ne lui laissa pourtant aucune occasion de se défendre. Elle avait revêtue ses habits bleus, son moi originel, et il n’y avait sur elle pas un morceau de métal qu’il aurait pu manier. Il avait qu’à lui mettre une bague au doigt s’il voulait être sûr de pouvoir l’apprivoiser, tiens ! Car pour s’en sortir, ses pouvoirs ne lui seraient d’aucune utilité. Elle se jeta tout aussi brutalement sur lui, l’attrapant au col, et d’une pression du genou dans le thorax, l’envoya tout en souplesse s’asseoir sur la chaise tournée vers eux, dans son dos. Alors qu’il s’y étalait, elle s’avança alors avec un regard incandescent, et planta son pied sur le bois, entre ses jambes écartées, pour à nouveau l’attraper au col. Ses iris, aussi crépitant que de la lave en fusion, étaient plantés sur lui avec une réelle intention de nuire et son souffle court jouait sur ses lèvres dont elle n’était séparée que par un infime centimètre. On lisait dans ses yeux jaunes le dilemme qui la tiraillait, deux envies aussi incongrues qu’éloignées: l’étrangler ou l’embrasser ? Et les milliers de questions qui se fracassaient une à une sur sa langue : Qu’est-ce qu’elle a de plus que moi ? Comment peux-tu me faire ça ? Tu t’en fiches de ce que je ressens ? Parce que toi, t’as une cuirasse autour du cœur, tu crois qu’on est tous immunisés aux sentiments ? Et encore une bonne vingtaine de phrases dignes des meilleurs rebondissements d’un soap opéra à gerber… Finalement, elle se recula aussi soudainement qu’elle lui avait sauté dessus, et, lâchant son regard, recula de deux pas pour s’asseoir sur son lit, croisant ses bras sur sa poitrine et ses jambes l’une dans l’autre. D’une voix dans laquelle, si l’on avait été dotée d’une ouïe experte, on aurait décelé un tremblement, elle finit par cracher, catégorique : ▬ Je ne suis pas jalouse. Et, le nez et le menton hauts, elle détourna la tête vers le mur opposé. ▬ Comment pourrais-tu en préférer une autre ? J’incarne tous les fantasmes du monde. Blonde, rousse, brune… Les cheveux verts, même, si c’est ce qui fait bander le client. Énuméra-t-elle, à la limite de l’obscène, alors que la colère et la jalousie faisaient changer son physique à chacune de ses pensées sans qu’elle ne puisse empêcher la transformation. Ses émotions étaient trop pêle-mêle pour qu’elle garde encore le moindre contrôle sur son pouvoir. ▬ Grosse, maigre, entre deux... Homme, femme, androgyne… Africaine, nippone, suédoise… Nez fin, bouche pulpeuse, yeux de biches aux reflets bleutés… De nouveau, les transformations s'enchainèrent. Sa colère ne s'apaisait pas, pas du tout. Elle fut simplement remplacée par un voile de tristesse lorsqu'elle reprit. ▬ Blonde cheveux fins, yeux bleus gris écartés, visage lisse, teint de porcelaine, airs de Sainte ni-touche, longues jambes… Elle retourna son visage, sous les traits de Callisto, vers Erik, l’air profondément... Malheureuse. Mais après tout, Callisto avait toujours l'air malheureuse, non ? Il pourrait très bien penser que ce n'était qu'une vulgaire imitation ? N'est-ce pas..?

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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeDim 19 Juin - 4:11


That's not the shape of my heart. Tumblr_lm9v34mgrc1ql0cw1o1_500

Des rumeurs circulaient depuis quelques temps. Pour être plus précis, depuis le jour où Miss Jean Grey avait fouiné dans la tête de Magneto, et qu’elle avait répété ce qu’elle avait entendu et vu à Stephen l’homme-lézard, que Joey à l’ouïe hyper fine avait lui-même comprit de la bouche de Kitty alias passe-muraille, qui tenait l’information de cette mutante bizarre qui traîne toujours à la bibliothèque. Pour en venir à l’essentiel, ce n’était plus un secret pour personne ; Le professeur Lensherr et Callisto Amberfield avaient partagé une longue, longue nuit ensemble, quand bien même cette dernière venait tout juste d’intégrer l’institut. Si lui semblait imperméable à la réputation qu’il pouvait avoir, sur elle en revanche pleuvrait un torrent de préjugés –presque- tous infondés.
Ignorant tout de ce qui se disait de lui et de sa nouvelle distraction du Samedi, Erik était paisiblement assis dans le fauteuil en cuir de sa chambre, admirant tantôt le ciel qui se déchainait et jetant parfois un coup d’œil à un roman qu’il lisait sans vraiment y prêter trop attention. « ‘What could they know of love such as ours ? Take me away, Dorian –take me away with you, where we can be quite alone. I hate the stage. I might mimic a passion that I do not feel, but I cannot mimic one that burns me like fire.’ » Un grondement le coupa à nouveau. Quelle merveille. Il avait laissé sa fenêtre grande ouverte pour mieux profiter du spectacle. Le tonnerre avait le don de l’apaiser depuis qu’on lui avait appris à se repaître de la terreur. Chaque éclair produisait en lui un violent frisson de plaisir, et l’émotion mêlée à l’odeur âpre et apaisante de la pluie rendait ses nuits d’orage magiques. La suite des paroles de Sibyl et de Dorian vinrent s’ajouter à l’opéra de gouttes d’eau qui s’abattaient sur son balcon. « ‘Oh Dorian, Dorian, you understand now what it signifies ? Even if I could do it, it would be profanation for me to play at being in love. You have made me see that.’ He flung himself down the sofa, and turned away his face. ‘You have killed my love’, he muttered. »
Il se décida finalement à fermer son livre. Après tout il était déjà tard et il le connaissait par coeur. C'était le premier qu'il avait jamais lu en anglais, et le premier qu'il avait jamais aimé. C'était cet irlandais et son talent fou, lui n'y était pour rien. Il commençait à se déshabiller quand il entendit quelque chose d'anormal provenir du couloir. Il laissa son t-shirt au sol et approcha de sa porte. Cette dernière vola brutalement contre le mur, brisant un cadre dont la photo datait de l'ouverture officielle de l'Institut. Mystique. Son souffle se coupa et il desserra les poings, relâchant les couteaux qu’il venait de soulever en bas, dans la cuisine. Que lui arrivait-il pour qu’elle l’honore d’une telle entrée ? Le visage marqué par la surprise, il attendit qu’elle lui explique l’objet de sa visite pour le moins musclée. Elle ne tarda pas à lui faire saisir le fond de sa pensée. La première chose qui le heurta de plein fouet ne fut pas ses coups, non… Il en avait déjà reçu bien d’autres, et dernièrement disons que ses rapports avec la gente féminine s’étaient faits plus éprouvants –surtout avec la petite nouvelle. La seule et unique chose qui le marqua furent ses yeux. Son regard jaune perçait son âme comme une dague empoisonnée, et menaçait de le brûler vif si elle n’obtenait pas ce qu’elle désirait. Il y avait tant de peine et de colère au fond de ses pupilles qu’il ne réagit pas. Erik Lensherr aurait juré y voir un volcan, et croyez-le, cette fois-ci l’admiration et la fierté n’étaient pas au rendez-vous. Il avait probablement manqué un épisode. Il s’agissait bien de Mystique, sa Mystique à lui seul ? Que lui avait-il fait pour qu’elle s’acharne sur lui, alors qu’hier encore elle ne demandait qu’à ce qu’il réponde à ses longs regards insistants ? Lui était au sol, toujours stupéfait, tandis qu’elle prenait place sur ses draps encore propres et ordonnés. Il aurait pu bouger. Il aurait dû. Mais il ne fit rien. S’il avait réagit comme il réagissait avec toutes celles qui l’avaient déjà mis à terre, elle serait probablement morte, infiltrée de toute part par des barbelés ou des petites cuillères. Non, il ne pouvait décemment pas faire une chose pareille. C’était probablement une de ces crises dues aux hormones, ça lui passerait. Il demeura de glace, patient mais néanmoins dans l’expectative d’une raison autre qu’un cycle menstruel indisposant.
« Comment pourrais-tu en préférer une autre ? J’incarne tous les fantasmes du monde. Blonde, rousse, brune… Les cheveux verts, même, si c’est ce qui fait bander le client. » Son énumération lui fit froncer les sourcils. À mesure qu’elle modifiait son apparence un bon millier de fois et au gré de sa colère, il commençait à comprendre, enfin. « (…) Blonde cheveux fins, yeux bleus gris écartés, visage lisse, teint de porcelaine, airs de Sainte ni-touche, longues jambes… » Son regard fixe parmi toutes ses modifications l’hypnotisait encore, jusqu’à ce qu’elle se fixe sur une seule et même apparence. Callisto. Mais il n’eut pas le temps de se délecter des souvenirs qu’il avait accumulés en si peu de temps avec cette dernière, Raven était si malheureuse qu’elle lui aurait presque brisé le cœur si le sort avait voulu qu’il en eut un. Il camoufla son sourire en se mordillant les lèvres. Non, il ne fallait pas. Une dualité se crééa en lui, entre la confession des plaisirs de la chair qu’il avait partagés avec Callisto et l’envie de mentir qui lui brûlait les lèvres. C’était un homme, qu’y pouvait-il ? Mutant ou humain, il restait dominé par des pulsions animales qui le dépassaient. Heureusement pour lui, sa conscience lui dictait le chemin à prendre et tempérait ses réactions. Il savait à présent que pour l’apaiser, il lui fallait suivre le mensonge. Avec une lenteur extrême, il se releva. Expression de dégoût profond, le jeu ne faisait que commencer. « Parmi toutes les jeunes mutantes tu es de loin la plus prodigieuse, pourquoi voudrais-tu ressembler à cette traînée ? Redeviens celle que tu es véritablement, la vraie Raven n'a pas besoin de se comparer aux autres. Elle vaut mieux que ça. »
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeDim 19 Juin - 18:31



    Il se leva, elle ne bougea pas un cil. ▬ Parmi toutes les jeunes mutantes tu es de loin la plus prodigieuse, pourquoi voudrais-tu ressembler à cette traînée ? Redeviens celle que tu es véritablement, la vraie Raven n'a pas besoin de se comparer aux autres. Elle vaut mieux que ça. Elle avait obéi presque sans y penser, ses traits blêmes de sirène s’évaporant en quelques secondes alors que sa peau bleue électrique recouvrait de nouveau les pores blanches, affichant une nudité totale sans aucune honte. Dès qu’elle eut retrouvée tout empire sur son corps et que son pouvoir se tut, elle se sentit subitement envahie par le regret de n’avoir pas su résister à son ton diligent et d’avoir agi en parfait petit soldat. Il l’avait voulu bleue, elle était devenue bleue, sans même un millième de seconde d’hésitation. Il avait voulu son corps tout entier ? Elle s’était allongée, offerte. Sa voix suave avait cet effet sur elle, impérieux, et jamais encore elle n’avait jusque-là contrarié l’un de ses souhaits. Il claquait des doigts, il obtenait, en dictateur chéri et adulé. Avait-il au moins l’habitude qu’on lui résiste ?… Et elle, était-elle donc si influençable ? N’était-elle donc qu’un pion suivant les coups du maître ? Tiquant, elle se mordit la lèvre jusqu’au sang en serrant par mégarde les dents un peu trop fort. Le goût métallique glissa sur sa langue alors qu’elle avalait difficilement sa salive. Son ressentiment, lui, resta figé sur la pointe de sa langue, prêt à se déverser au moindre tremblement de lèvres. La maitrise dont elle faisait preuve pour les empêcher de frémir de rage était d’ailleurs impressionnante, mais sa colère, vicieuse, n’en était pas moins explicite. De nouveau, son regard d’or en fusion coula sur lui alors que, si elle avait eu des sourcils sous cette apparence, ceux-ci auraient été froncés avec mépris et rancune. Elle survola à peine son regard translucide, sentant soudain qu’il avait trouvé une brèche car ses pupilles avaient tressailli au fond de ses iris jaunes, poussée à s’en détacher vivement pour s’en protéger. Elle fixait un point sur le mur lorsqu’elle asséna, planquée derrière la barrière de son égo de femme blessée, avec la fierté de celle qui cherchait à se racheter une dignité tout en sachant pertinemment qu’elle ne ferait jamais d’offre assez élevée pour récupérer celle-ci qu’elle avait depuis longtemps vendu au diable. Le diable ne marchandait pas. ▬ Ne me baratine pas, Erik. Lorsqu’elle l’appelait par son prénom, ce ne pouvait avoir que deux causes : afficher un profond respect, ou, comme présentement, accentuer le blâme qui couvait sous son ton froid et dur. Ses bras toujours croisés sur sa poitrine volumineuse se soulevant par à-coups au rythme de son souffle furieux, elle sauta finalement sur ses pieds. Être assise sur ce même lit où elle lui avait tout donné, cœur, corps, âme et jusqu’à son allégeance, n’aidait pas à canaliser sa colère. Celle-ci revenait par vagues menaçant de la noyer un peu plus à chaque fois qu’elle avalait de travers des embruns de rancœur. Elle en avait mal dans la cage thoracique comme si son sang avait été fait d’acide et que ses entrailles fondaient, mais cela ne faisait pas partie des bizarreries de son métabolisme. Elle fit quelques pas et finit par se stopper devant la fenêtre. Un éclair claqua dans l’air et elle eut un sourire compatissant pour le ciel. Il était le seul à savoir lui parler ce soir. Se trouvant finalement trop proche de lui postée ainsi, pouvant le toucher s’il lui prenait l’envie de tendre le bras vers la droite, elle s’échappa de sa portée et fila jusqu’au coin opposé de la pièce avant de finalement faire marche arrière pour se tourner de nouveau face à lui. Elle n’avait jamais été grande adepte de l’immobilisme, mais dans ce cas précis, ses mouvements hasardeux témoignaient d’une profonde confusion. Finalement, elle se figea à distance raisonnable de lui, plus proche de la porte que de son corps. Cela en disait long. Ses yeux pétaradaient lorsqu’elle les releva vers lui et se contenir lui demandait tant d’effort dans son maintien qu’elle aurait pu s’évanouir si elle avait relâché la pression. Mâchoires serrées, elle ne lâcha rien. Pas un pouce de terrain. ▬ Le refrain de la beauté, de la singularité et du prodige… Je me croyais assez stupéfiante pour mériter que l’on ne me joue jamais deux fois la même sérénade. Finit-elle par cracher, acide, sur relents de bile. Sa voix assurée jusqu’alors eut un raté. ▬ Certainement pas suffisamment. Elle lui tourna le dos. Elle n’avait que deux pas, vers l’avant, à faire pour s’enfuir de ce traquenard qu’elle s’était elle-même tendu, si seulement elle avait pu faire un geste. Mais elle en était incapable, il la retenait, à demi contre son gré. Il la magnétisait. Comme les deux pôles d’un aimant dont la folle attraction déjouait toutes les lois de la physique en vigueur sur cette planète, il était le -, elle était le +, et les séparer était contre-nature.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeLun 20 Juin - 15:57



    À peine eut-il fini de parler qu’elle s’était exécutée sans réfléchir. Le sourire sur ses lèvres fut d’autant plus compliqué à dissimuler. Il se chargea de le transformer en air satisfait. Satisfait de l’avoir vue obéir, certes, mais surtout de la retrouver telle qu’elle était réellement… Une créature sublime. Dans cette partie du discours, au moins, il n’y avait pas de mensonge. Il avait déjà fait la rencontre de quelques autres mutantes, certes pour la plupart charmantes, mais il fallait avouer que Mystique les surpassait toutes. Elle ne se contentait pas d’avoir une plastique parfaite, -des formes généreuses, des cheveux flamboyants, soyeux, et un regard plus que fascinant. Non, ce qu’elle offrait aux yeux était un spectacle bien plus attrayant, bien plus saisissant. Raven était une mutante et elle le transpirait par tous les pores de sa peau écailleuse. Chaque reflet bleu sur son corps, sur chacun de ses membres, éblouissait irrémédiablement Erik qui ne désirait que l’applaudir. Ce visage qu’elle haïssait tant était leur symbole à tous, comment pouvait-elle en avoir honte ? Sans se l’avouer, il la jalousait. Il jalousait la beauté surnaturelle dont elle était dotée. Il jalousait qu’elle puisse montrer au monde qui elle était de manière si éloquente. Le seul fait d’exister était un affront à l’homo sapiens. En un seul regard, elle narguait à elle seul toute la race humaine, prouvant sa supériorité suprême. Rien au monde n’était plus magnifique, pour sûr Mystique faisait partie de ses huit merveilles. Il ne pouvait décemment pas être insensible à son malheur, qui plus est s'il en était l'unique responsable.
    « La peur que tu n’aies pas retenu la leçon, sans doute. Mais je pensais que tu aimais les reprises. » Enfin levé, il reprit place dans son fauteuil, suivant méticuleusement ses mouvements du regard, en profitant pour allumer un cigare. Il reposa sans le toucher son briquet sur la table d’appoint la plus proche, rejetant par la bouche de la fumée qui prenait le chemin de la fenêtre et se perdait dans l’atmosphère. La soirée s’annonçait plus longue qu’il ne l’imaginait. Dans ses paroles résonnait la peur du rejet. Elle avait tenté de regagner la porte, mais elle ne l’avait même pas effleurée. Elle ne quitterait pas sa chambre à moins d’avoir été rassurée, Erik n’en avait pas le moindre doute. Il la connaissait trop bien, c’était encore une adolescente submergée par la découverte de ses sentiments, du genre à croire que le monde entier déraillerait si par malheur son cœur venait à se briser. Il connaissait parfaitement la chanson, et était parfaitement conscient de ce qu’il représentait pour elle. Tout. C’était un grand mot, pourtant cette-fois il ne s’agissait pas d’un aspect de sa mégalomanie qui revenait à la charge. Il lui avait ouvert les yeux et lui avait appris à s’accepter en tant que telle, à s’aimer en tant que telle. Raven ne lui était pas spécialement redevable, mais c’est bien connu, flatter une femme en mal d’amour la rend dépendante. Simple question de logique. Après tout on ne chie pas là où on mange. « Tu dépenses ta salive inutilement si tu as peur de perdre ta place. » Dans mon cœur. Il ne l’avait pas dit. Il en était incapable. Pourtant si elle s’attardait au fond de ses yeux bleus qui la fixaient avec tant d’attention, peut-être aurait-elle pu apercevoir une lueur d’amour s’enflammer, puis s’éteindre à mesure que sa nature reprenait le dessus. Aimer, quel mot étrange. En était-il seulement capable ? Il avait déjà apprécié, admiré, respecté. Mais aimer, il ne s’en souvenait plus. Peut-être un jour l’avait-il utilisé pour s’adresser à sa mère. À sa famille. Raven ne faisait-elle pas partie de celle-ci, à présent ? En dépit de tout ce qu’il n’oserait jamais dire, c’était elle et Charles qui rebouchaient peu à peu les trous béants que Klaus Schmidt avait creusés dans sa poitrine. Il leur avait accordé la confiance que lui-même se croyait incapable d’offrir, et à présent ce qu’il désirait le plus était de se battre à leurs côtés, d’être chaque fois meilleur. Maigre consolation pour ne pas avoir été à la hauteur quand il en avait l’occasion, quand les nazis lui avaient soumis un défi auquel il a lamentablement échoué. Mais il n’échouerait plus, il se l’était promis. Près d'elle, l’avenir ne pourrait être que glorieux. Plus que son amour, Raven était son meilleur espoir.
    Reprenant le pli de la lenteur, il déposa son cigare dans le cendrier et s'approcha d'elle, prenant soin de refermer la porte derrière eux par magnétisme. Il leva la main et fit délicatement passer une de ses mèches rousses derrière son oreille droite. Elle cachait son visage. Finalement, il approcha sa bouche de son oreille gauche et murmura : « Elle est bien occupée. »
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeLun 20 Juin - 21:53



    ▬ La peur que tu n’aies pas retenu la leçon, sans doute. Mais je pensais que tu aimais les reprises. Touché. L'odeur âcre d'un cigare, cubain sans doute, se répandit dans la chambre et elle fronça le nez. Ce n'était que provocation de sa part. Il faisait exprès de trouver exactement les bons mots pour l'énerver, tout comme il s'était allumé un foutu cigare avec nonchalance exprès pour lui montrer qu'elle le distrayait avec sa crise de jalousie ridicule ! Un volute de fumée fila à nouveau dans l'air jusqu'à ses narines frémissantes et elle serra plus fort les dents. Son coeur battait à tout rompre, jouant plusieurs mélodies mêlées bien désassorties : celle du désir, celle de la haine, celle de la peine, aussi. Joyeux bordel. Et avec sa voix qui la faisait chavirer, il n'arrangeait rien au chaos qui régnait en elle. ▬ Tu dépenses ta salive inutilement si tu as peur de perdre ta place. Touché. Ses épaules se raidirent. Coléreuse, elle en occulta la partie rassurante de la phrase qui aurait dû l'adoucir pour se focaliser sur le demi-reproche qui sous-tendait dans la formulation de celle-ci. Erik ne laissait jamais un mot au hasard et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait changer. Alors, comme ça, monsieur trouvait qu'elle dépensait sa salive inutilement ? Parfait. Dans ce cas, elle ne parlerait plus du tout ! Créant des fils autour de ses lèvres, elle se retourna vers lui d'un air mauvais et lui afficha une bouche on ne peut plus cousue. « Tu ne mérites plus un mot de ma part » semblaient hurler son regard, planté sur lui comme autant de couteaux qu'elle lui aurait lancé pour venger cet affront, le fond des iris pourtant profondément flou. Ses désirs l’écartelaient littéralement. L’envie de le frapper, de lui péter les tympans en déversant sa rage sur lui, de fuir de cette pièce, de sentir son corps contre le sien, de lui crever les yeux, lui lacérer le cœur, s’emparer de ses lèvres, … Tout se mélangeait dans son crâne lorsqu'elle avait le malheur de croiser son regard magnétique. Elle crut y entrevoir quelque chose, d'un peu doux, d'un peu tordu, d'un peu violent, comme l'Amour, mais n'en crut rien et s'en détacha tout aussi rapidement que précédemment pour lui faire à nouveau le dos rond et, ainsi, bien montrer qu'elle le boudait et ne comptait pas en démordre si facilement. Pourtant, il lui devenait de plus en plus difficile de feindre qu'il ne mettait pas exactement le doigt sur ses failles, car il savait si bien les trouver, lui, qui la connaissait par cœur, alors qu'elle l'entendait approcher lentement dans son dos. De plus en plus difficile de rester droite et immobile. De faire la forte tête et de lui refuser catégoriquement tout pardon. La porte se referma lentement. Raven resserra un peu plus ses bras contre son corps. Elle sentit ses doigts glisser derrière son oreille en y rabattant tendrement une mèche et se fit violence pour ne pas trembler. Elle aurait voulu se retirer de sa portée. Elle aurait tant voulu... Il souffla dans son cou et elle fut à deux doigts de poser les armes. Il susurra et elle perdit. ▬ Elle est bien occupée. Coulé. Tout son corps avait tressailli. Traître. Elle s'était même laissée aller à fermer les yeux et les rouvrit soudainement comme si elle avait été prise d'un électrochoc. Les mâchoires du piège venaient de se refermer sur elle, et comme un animal blessé et prisonnier, elle allait lutter inutilement, juste pour prouver qu'elle s'était battue jusqu'au bout. ▬ Arrête. La voix et les mains tremblantes, elle le repoussa, y mettant à peine le dixième de sa force. Elle avait perdu et elle le savait. Elle se débattait dans le vide. ▬ C'est trop facile de dire ça après m'avoir oublié dans les bras d'une autre. Si tu veux récupérer un quelconque empire sur moi, tu devras t’en emparer par la force. Par la force... Comme si elle avait été encore apte à lutter contre lui. Comme si en quelques mots, une caresse et un regard il ne l'avait pas déjà battu. Quelle utopie que de croire encore qu'elle avait la moindre chance de lui résister, de tenir bon face à ses assauts. Raven était faible, même si elle se refusait à l'admettre. Ou plutôt, il était sa faiblesse. Reculant au hasard, là où ses pas voulaient bien la mener, elle se heurta à un mur. Ou peut être était-ce une porte, son trouble ne lui permit pas de le déterminer précisément. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle était en train de vivre une cuisante défaite. Et que tous ses coups brasseraient du vent...
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeMar 21 Juin - 13:51



you keep thinkin' that you´ll never get burnt;

I just found me a brand new box of matches, aha !
    Dans cette atmosphère lugubre se déroulait la scène. La pièce était à peine éclairée de deux lampes de chevet placées en coin, tandis que dehors les dieux déchainaient leur colère sur le manoir, déchirant le ciel d’impressionnants éclairs qui venaient s’abattre sur l’herbe et le bitume. Ils déchainaient leur colère sur Erik Lensherr, maudissaient de toute leur force divine l’être ignoble qu’il pouvait être et que pourtant ils avaient créé de toute pièce. Il n’était pas plus humain qu’il n’était mutant, ni plus mutant qu’il n’était ange. Un ange déchu de toute évidence, qui ne méritait rien de plus que le sort qu’on lui réservait, qu’il provienne des cieux ou de la belle mutante. Il avait osé. Il avait pris son cœur et l’avait mâché recraché salit. Il s’était jouée d’elle comme on joue du violon, sans aucune pitié, aucun frémissement de quelque part que ce soit. Après tout elle était jeune , que connaissait-elle de l’amour, le vrai ? Pour lui, l’amour était un sentiment inconnu au bataillon et toujours il le resterait. Il ne pourrait jamais la satisfaire pleinement. Il ne pourrait jamais lui offrir ce qu’elle désirait le plus de lui. L’exclusivité ultime de son cœur, congelé alors qu’il avait encore son âge. Son cœur, son passé s’était chargé d’en faire des miettes, éparpillées un peu partout en lui, difficiles à rassembler. Parfois le puzzle semblait prendre forme, mais la minute d’après il se confondait de nouveau dans la structure désordonnée de ses organes, de ses os. Son cœur se reformait perpétuellement pour mieux se briser dans l’œuf, ne laissant au final que du sable fin, de la poussière d’or qui s’accumulait sur lui et trompait l’œil, donnant de faux espoirs à qui voulait bien les recevoir.
    C’était à cela qu’elle se résumait, une victime de plus pour lui, chasseur détaché imperméable sec et sourd ? Lui-même avait du mal à y croire. Elle n’était pas comme toutes ces autres avec lesquelles il avait joué. Près d’elle il ne pouvait se résoudre à déduire la même conclusion. Elle avait su tirer les pièces les plus importantes de la machine métallique placée dans sa poitrine. Elle pensait qu’il était le seul à jouer, mais elle avait tort. Il n’y a rien de pire que l’innocence pour toucher un homme là où il est le plus sensible. Pourquoi pensez-vous que seuls les vieux bizarres apprécient les jeunes filles ? Il n’y a qu’eux qui soient assez fous pour les supporter. Rester près de Raven avait un côté masochiste que lui-même se devait d’avouer. Mais ce n’était pas pour autant qu’il la laisserait faire indéfiniment, ils ne jouaient pas au solitaire chacun de leur côté.
    « C'est trop facile de dire ça après m'avoir oublié dans les bras d'une autre. Si tu veux récupérer un quelconque empire sur moi, tu devras t’en emparer par la force. » Regard sérieux. Il le fallait, il ne devait pas frémir un seul instant s’il comptait gagner la guerre. Et il la gagnerait. Il était si près du but qu’il pouvait déjà sentir ses lèvres le désirer, l’appeler dans leur grande fureur. C’était son ultime bataille contre sa réticence, leur tout dernier affrontement. Il s’apprêtait à la briser à grand coups de pioche, à faire fondre ses grands yeux jaunes comme du métal en fusion sur son propre corps. Elle n’aurait pas d’autre choix que de rendre les armes. Et il savait parfaitement qu’il allait la faire souffrir par les seuls mots qu’il prononça : « Télès m’a pris dans ses filets, je n’ai pas pu me débattre. Contrairement à Charles je n’ai pas le contrôle de ceux qui décident de prendre possession de mon crâne. Mais elle a eu ce qu'elle méritait, n'en doute pas. » Il venait de lui avouer leur nuit comme un coup de fouet au visage. Il percevait déjà les traces rouges sur sa peau bleue, meurtrie. Mais il ne s’était pas trahi. Et il ne mentait que partiellement. De toute manière pourquoi dire la vérité quand on peut mentir ? Autant faire le moins de pots cassés. Il avait gardé son regard fixe planté dans ses yeux, la sincérité s’en dégageait si fort qu’elle empestait presque le chagrin, le regret. Quel grand acteur. Oui, Callisto l’avait pris dans ses filets, mais c’était lui qui l’avait appelée de son bateau. Il avait voulu lui tendre un piège et il s’était lui-même laissé piéger. Il n’en assumerait cependant pas les conséquences. Pas avec Mystique, il était bien plus fort qu'elle à ce jeu-là.
    Soudainement il leva légèrement la main et la structure en métal de son fauteuil se détacha de ce dernier pour léviter dans les airs. Il se décomposa en quelques secondes pour créer des cordes souples qui vinrent encercler les poignets, les chevilles et le cou de Raven. Brusquement, elles la poussèrent contre le mur, la gardant prisonnière tandis que son bourreau approchait dangereusement. Du bout des doigts, Erik lui souleva le menton et déposa un long baiser sur ses douces lèvres. Puis un second, puis un troisième, et enfin il vint nicher sa tête dans son cou toujours fermement maintenu avant d’en retirer une écaille avec les dents. Il revint face à elle et la dégusta avant de reprendre un énième baiser. Plus profond, Plus brûlant. Les liens de métal tombèrent au sol, la libérant de ses chaines alors qu’il venait de se faire vainqueur et qu'elle ne pouvait plus fuir, nulle part. « Tu vois… Ces lèvres n’appartiennent qu’à toi. »


Dernière édition par Erik Lensherr le Mar 21 Juin - 23:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeMar 21 Juin - 20:05



    Résister. Corps et âme. A la tentation, à la faiblesse. Raven se le martelait dans son crâne avec l'énergie du désespoir. Elle ne devait pas flancher. Ni se laissait aller à la facilité. Se laisser gouverner, mener, écraser. Il fallait qu'elle tienne. Debout, fière, le regard droit, le menton haut, la colonne vertébrale tendue à en craquer. Même si c'était dérisoire. Il fallait qu'il rame pour asseoir sa supériorité, pour la posséder. Elle voulait lui rendre la tâche difficile, brandir autant d'obstacles qu'il lui faudrait décimer. Qu'il en sue. Elle voulait voir la transpiration perler sur son front. La violence de ses intentions. C'était trop facile de dire je veux et d'avoir. Même si elle devait souffrir et sentir son cœur se craqueler et ses entrailles remonter dans sa gorge, à chacun de ses mots. ▬ Télès m’a pris dans ses filets, je n’ai pas pu me débattre. Contrairement à Charles je n’ai pas le contrôle de ceux qui décident de prendre possession de mon crâne. Mais elle a eu ce qu'elle méritait, n'en doute pas. Cette petite p*te ne s'attira pas une once de sa haine, malgré qu'il essayait de tout lui mettre sur le dos. C'était contre lui qu'était dirigé tout son dégoût. Elle aurait voulu lui vomir sa rage et sa douleur au visage. Elle l'aurait bien giflé, griffé, martelé de coups impuissants, si elle avait été capable du moindre geste offensif, mais ses dernières forces étaient déployées en défense. Garder le regard inexpressif, conserver un masque d'absolue neutralité. Toute sa concentration était focalisée sur cet impératif : masquer la souffrance. Ne pas lui laisser voir son œuvre, dont il pourrait se frotter les mains à loisir. Elle avait mal. Tellement mal. Au point qu'elle aurait voulu lui faire mal à son tour. Puissance douze. D'infinies bassesses lui passèrent par la tête pour y parvenir, mais aucune ne franchit la barrière de ses neurones, luttant déjà contre l'enfer qu'il lui faisait vivre et la guerre qu'elle menait pour ne rien laisser suinter dans son regard ou sur son visage meurtri. Ni par sa bouche dont les lèvres, tremblantes, retenait un cri du cœur assourdissant. Les grandes douleurs sont muettes, n'est-ce pas ?

    Elle le vit lever la main dans un coin de son champ de vision sans toutefois suivre son geste. Son regard transperçait celui de l'adversaire aussi dignement qu'elle le pouvait, et ses poings étaient serrés dans ses paumes. Si elle avait eu des ongles, ils auraient été plantés dans sa chair, qu'ils auraient alors été deux à martyriser. Elle n'essaya même pas de faire un pas sur le côté quand l'acier vint l'emprisonner au mur. A quoi bon tenter de fuir l'inévitable ? Elle était peut être masochiste, cela n'était plus à prouver, mais pas idiote. Courir pour échapper à Magneto était aussi inutile que de courir contre le temps. Elle le vit approcher et continua de le défier du regard. Elle avait voulu la force ? Elle l'avait obtenue. Elle n'allait pas s'en plaindre ou s'en offusquer alors qu'elle l'avait provoqué. Le premier baiser qu'il s'octroya, elle tenta de ne pas y répondre et d'extirper sa main de l'acier quitte à s'arracher la chair en réalisant que même en essayant de rétrécir son poignet, le métal continuait d'épouser sa peau. Le fourbe. Son pouvoir était impressionnant de maitrise, et elle se rendit alors compte qu'elle était bien petite et insignifiante face à lui. Dès qu'il eut touché ses lèvres une seconde fois, elle cessa de lutter. Elle n'avait aucun moyen de se battre. A chaque effleurement de sa langue, elle sentait les braises dans son bas ventre s'attiser. Au troisième baiser, elle y répondit totalement, plus empressée. Elle tenta de retenir sa lèvre inférieure entre ses dents, mais il se détacha pour filer dans son cou. Elle le laissa faire. Avait-elle de toute manière un autre choix ? Et lorsqu'il se retira, une écaille entre les dents, elle laissa échapper un gémissement de plaisir. Non, non, non. Elle se faisait avoir comme une bleue - pardon pour le jeu de mots. Il ne fallait pas qu'elle le laisse faire. Qu'elle se laisse faire... Mais elle ne pouvait rien faire contre lui. Rien du tout. Il revint chercher ses lèvres, elles lui étaient acquises. Tout comme il voulut lui faire croire que les siennes le lui étaient. ▬ Tu vois… Ces lèvres n’appartiennent qu’à toi. ▬ Qu'à moi... Au "qu'à toi", elle tiqua. Il l'avait libéré de ses liens. Elle pouvait lui sauter à la gorge pour lui faire avouer que ce n'était qu'un mensonge honteux. Mais elle n'y arrivait pas. Elle voulait croire de toutes ses forces qu'il disait vrai. Il avait gagné, il le savait. Et la défaite était amère. Raven était dévastée. De désir et de contrariété de se rendre compte ô combien elle était dépendante de lui. Dans un dernier sursaut de combattante, refusant de s'avouer vaincue, elle jeta sa dernière carte. Il fallait qu'elle efface ce sourire satisfait de son visage. Qu'elle éradique ce regard triomphal. Elle ne voulait pas être qu'un trophée, bien que c'était exactement ce qu'elle était. Mais, alors, dans ce cas, elle voulait être le trophée qu'il respecterait entre tous car il l'aurait gagné à la dure. Et, soudainement, elle se transforma. Elle prit un visage familier. Un visage précis et qui ne manquerait pas de le faire réagir. Sa pièce maitresse. Celui de... Charles. ▬ Comment comptes-tu me posséder, maintenant ? Défi. Zeste de satisfaction. Reprise des rennes. Certes, c'était déloyal. Mais les liens d'acier, l'était-ce ? Il avait usé de son pouvoir, en plus de jouer avec ses sentiments, pour gagner. Elle allait se battre avec les même armes, les sentiments en moins, car elle le savait au coeur recouvert de métal. Et elle espérait qu'elle arriverait assez à le déstabiliser en se servant de ceux qu'il éprouvait pour son propre frère.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeMer 22 Juin - 1:08



    Elle ne tiendrait plus très longtemps. C’était une question de secondes. De minutes, peut-être. Elle cèderait. Il en avait la certitude. De toute manière elle cédait toujours, tôt ou tard. Elle s’agenouillerait face à lui et elle lui dirait tout ce qu’elle a sur le cœur, tout ce qu’elle ne lui a jamais dit et qu’elle renfermait comme un trésor. Toute l’admiration et toute l’adoration qu’elle a pour lui. En dépit d’être une mutante, elle était avant tout une femme et si elle possédait toute la force, elle était surtout criblée de ses faiblesses. Après tout, n’était-ce pas une femme qui avait commis le péché originel ? Qui d’autre aurait eu l’idée de manger le fruit défendu qu’un être aussi faible ? Erik aurait pu lui proposer n’importe quoi, lui demander n’importe quoi, elle lui aurait obéi sans broncher comme à son habitude, accompagnant l’action d’un sourire et d’un regard fou de passion et de désir. Mais ce soir le vent avait tourné en sa défaveur. La passion et le désir ne semblaient être plus qu’un lointain souvenir… Refoulé au plus profond des yeux de la belle Mystique qui plus que jamais se contenait. Elle serrait les dents, se forçait à ne montrer aucun signe de faiblesse, à garder la tête haute et le sang froid, quand bien même il savait qu’intérieurement, elle bouillonnait comme un volcan. Le magma dans ses yeux en témoignait, elle était sur le point d’entrer en éruption, mais elle poursuivait ses faux semblants comme une mauvaise actrice des boulevards. Erik passait par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ce soir, usant la palette de ses émotions jusqu’à en avoir quelques frissons. Finalement la compassion n’avait pas fait long feu. Il partageait à présent la chaleur de sa rage dans une jouissance inouïe. Pour tout dire il se délectait de sa peine tout en ressentant un soupçon de pitié qui lui rappelait le peu d’humanité qui demeurait au fond de lui-même, comme les feuilles d’un thé brûlant et amer qu’on hésite toujours à boire en finissant la tasse.
    Quand Magneto contrôlait au métal, la matière devenait une seconde peau, un nouvel organe qui ne faisait qu’un avec lui. Il se chargea de faire glisser le métal sur sa peau avec une douceur toute masculine, de manière à la fois abrupte et inoffensive, prenant bien soin de resserrer les liens à la moindre résistance. Tout comme elle avait réagi à sa demande, il venait de réagir à la sienne. Malgré la connotation négative que l’on pouvait rattacher au fait d’être tenu en laisse par un mutant, il avait la quasi-certitude qu’elle prenait bien plus de plaisir qu’elle ne le laissait paraître. Dans le refus même de ses baisers se dissimulait la peur de l’échec. C’était si beau, toute cette fierté dans un corps si frêle. Il l’avait pourtant crue incapable de détenir plus de deux sentiments à la fois, il lui fallait se rendre à l’évidence que la haine, l’amour et l’amour propre s’y côtoyaient de près. Et dire qu’il lui aurait suffit de resserrer encore un peu le métal sur ses membres et l’ensemble de ses os se serait fracassé, laissant son corps s’effondrer comme un château de cartes. Par bonheur il n’était pas si cruel, pas avec elle. De plus, elle ne lui pardonnerait pas de si tôt de telles blessures physiques, le jeu n’en valait pas la chandelle. Autant poursuivre ses baisers ; si la trace était moins visible, l’effet immédiat était le même. Quel délice de l’entendre gémir. C’était pour lui le doux son de la victoire qui s’amplifiait alors qu’il venait de la relâcher.
    Contre toute attente il s’aperçut qu’il n’y était pas allé assez fort ; elle ne capitulait toujours pas. Il arqua un sourcil en assistant à un nouveau changement d’apparence. Ce devait probablement être sa toute dernière carte ; la meilleure. D’avance, Erik savait qu’il allait déguster, il se préparait d’ailleurs déjà à toute éventualité, reprenant possession des pièces du fauteuil derrière elle. Il s’empressa de les relâcher dans un fracas métallique quand elle dévoila sa nouvelle forme, signe de sa stupéfaction suprême. Comment osait-elle… Il n’en revenait pas. Charles se trouvait-là, sous ses yeux. S’il n’avait pas assisté à sa métamorphose il l’aurait juré. C’était tellement déloyal, tellement dur… Erik ressentit touts ses muscles se comprimer sous le joug de la domination. Ce n’était même pas de la colère qui l’avait pris en plein fouet. Raven venait de lui donner une claque sans même avoir levé la main sur lui, comme pour lui rappeler qu’en lui faisant du mal, c’était Charles qu’il touchait. Petite perverse, elle était certaine d’avoir finalement refermé la cage sur lui, d’avoir eu le dernier mot. Au final, elle connaissant autant ses faiblesses que lui les siennes. Comment parvenir à la blesser avec le seul ami que vous n’ayez jamais eu qui vous dévisage, prêt à vous tirer dessus au moindre faux pas ? Erik prit une longue inspiration, conscient de la délicate situation dans laquelle il s’était fourré. Mais la plaisanterie n’avait pas assez duré à son goût. À vrai dire, la raideur de son corps n’avait fait qu’appuyer sur ses nerfs, elle avait augmenté son excitation. C’était elle derrière ce masque si réaliste. C’était elle qui se riait de lui si fort qu’il l’entendait presque. C’était elle qui méritait la pire des corrections pour s’être crue capable de le corrompre. C’était elle et personne d’autre. C’était elle qu’il viserait.
    Il se précipita sur son ami, et s’arrêta à quelques centimètres à peine de lui. Il le toisa alors longuement, faisant attention à chaque détail, chaque pigmentation rosée de sa peau, chaque trait de son visage, chaque mèche de ses cheveux, chaque lueur au fond de ses yeux bleus. Jamais il n’avait pris le temps de le considérer de si près. Dans une autre situation il se serait probablement dit que c’était un homme d’une beauté acceptable qu’il avait pour ami, le genre d’homme que n’importe quelle femme désirerait avoir à son bras… Le genre d’homme auquel Raven n’accèderait jamais. Erik tourna la tête et admira leurs deux reflets dans le miroir de sa penderie. Il voulait être certain qu’elle avait remarqué la présence de ce dernier, tout près d’eux. Elle pourrait admirer ainsi son propre spectacle. Soudainement, il agrippa comme il le pouvait ses cheveux châtains de sa main gauche et rapprocha son visage du sien. Quelques millimètres tout au plus les séparaient. « À nouveau, tu veux qu’on lui porte plus d'attention qu’à toi ? » Il tira encore ses cheveux courts, à lui faire mal, avant de plaquer avec force sa bouche contre ses lèvres. Le métal se chargea à nouveau de l’emprisonner, bloquant son visage en direction du miroir. Cette fois, il n’y allait pas de main morte, tant avec les liens de ferraille qu’avec son baiser. Le plus beau, le plus langoureux et le plus long baiser qu’il n’eût jamais donné. Le dégoût l’aurait pétrifié s’il n’était pas conscient du supplice ultime qu’il lui infligeait. Gagné, comment pouvait-elle encore y penser ? Il tira finalement sa révérence en la repoussant violemment sur son lit. C’est là qu’était sa place.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeDim 26 Juin - 4:09



    Le triomphe avait changé de camp. Majestueuse de fierté, cachée derrière sa plus belle transformation et son plus jubilatoire coup de poker, Raven regarda Erik se décomposer avec un plaisir extatique. Et que dire du bruit des chaînes dans son dos, s'écrasant au sol, qui témoignaient qu'elle lui avait fait perdre ses moyens. Quelle douce symphonie. Quel bonheur de l'entendre chanter qu'elle avait touché son cœur. Enfin. Et ce qu'elle lut dans ses yeux... Ce retour de flammes n'avait rien d'effrayant, il était source d'un panthéon d'émotions plus torrides les unes que les autres. Après tant de douleur, elle pouvait enfin jouir d'un peu de satisfaction à son tour. Sa carte maitresse, jetée hasardeusement sur lui, avait fait bien plus que son œuvre et était allée entailler son visage de marbre. Voir son assurance s'effondrer était aussi beau que de le voir saigner. Un sourire en coin s'étira sur le visage pâle de Charles alors qu'un semblant de rire, à demi soufflé, s'échappait de ses fines lèvres. Le plaisir de la victoire tant recherchée était impossible à dissimuler. Mais la plénitude fut aussi parfaite qu'elle fut de courte durée. Il se jeta sur elle sans qu'elle ne vit rien venir. Elle aurait pensé qu'il lui hurlerait de cesser de se cacher derrière des visages qui n'étaient pas le sien, qu'il se détournerait d'elle, qu'il l'obligerait à quitter la pièce. Elle avait bien conscience qu'elle allait s'attirer sa colère, son indignation. Mais un tel accès de rage, une violence froide et cruelle... Elle s'en était crue protégée, derrière les traits de son cher frère, et meilleur ami de celui, qui l'attaqua pourtant avec une hargne qui lui tira un violent frisson, qui remonta du bas de sa colonne jusque dans sa nuque, alors que son regard la fouillait, à tout juste deux centimètres raisonnables de son visage. Elle en arrêta de respirer. Il se tourna vers le miroir et elle fut prise d'un vertige en comprenant à demi-mots ce qui allait se produire. L'air ne passait toujours pas dans ses poumons. Il en fut expulsé lorsqu'il l'attrapa par les cheveux et tira violemment dessus en la forçant à regarder. Regarder la colère qu'elle avait déclenché. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il l'attaquait comme si elle avait porté les traits d'un haut gradé nazi. Comme si elle était responsable d'un crime de guerre. Alors qu'elle avait juste voulu jouer avec ses nerfs et ses sentiments. Juste jouer... Jouer. Elle fut noyée sous un mélange d'incompréhension, de sentiment d'injustice, de peur panique. Elle ne l'avait jamais vu se retourner contre elle ainsi, avant une telle intention de la blesser intentionnellement. Certes, elle n'avait pas joué avec l'innocence d'un enfant. Mais elle n'avait pas mérité ça. ▬ À nouveau, tu veux qu’on lui porte plus d'attention qu’à toi ? Elle retint un sanglot, mais une larme s'échappa de son œil droit. Charles et Raven pleuraient devant lui et il restait insensible. « Je vais cesser de chercher ton coeur, tu n'en as pas. » fut la dernière chose qu'elle pensa alors qu'il tirait à nouveau ses cheveux sans ménagement avant d'abattre ses lèvres sur sa bouche qu'il martyrisa avec une brutalité sans précédemment.

    En plus de n'avoir plus d'air, et plus de fierté, alors que la ferraille lui entourait le cou sans retenue pour la forcer à regarder l'immondice dont elle était l'instigatrice, elle n'avait plus une once de force. Elle en eut à peine assez pour fermer les yeux aussi brutalement qu'il la maintenait contre le mur. A mesure que le baiser se prolongeait, dans une langueur qui aurait pu lui donner le tournis, elle sentait le métal se resserrer autour de sa carotide. Elle était proche de la suffocation et frôla l'évanouissement lorsqu'il décida qu'elle en avait eu assez et la jeta comme un déchet sur son lit alors qu'elle avait repris ses habits bleus. Pas par choix. Par douleur et abnégation. Elle toussa avec virulence lorsque l'air revint enfin dans ses poumons, et finit par s'affaler sur le lit, ses bras tremblants ne lui permettant pas de finir de se redresser. Elle n'était plus qu'une matérialisation de faiblesse et de maux suintant par chacune de ses pores qui lui criait à quel point elle le détestait. Elle se remit droite pour se retourner vers lui, lui jetant un regard furibond en se frottant le cou. Elle sentait encore la trace des liens de métal sur sa peau. Attrapant la première chose qui lui passa sous la main - un oreiller - elle le lui jeta au visage avec autant de hargne que d'inutilité. Le deuxième subit le même sort. Puis, ce fut le tour de l'abat-jour de la lampe. Rien de métallique, elle n'était pas complètement bête. Et, pour finir, du tiroir de la table de chevet. Admirez la gradation de haine. ▬ Tu es toxique ! Tu m'empoisonnes ! Et tu vas finir par me tuer, Erik ! C'est pas Magneto qu'on aurait dû t’appeler, mais Cyanure ! Et, finalement, elle envoya le pied de la lampe, avant de se retrouver sans projectile et de croiser furieusement les bras sur sa poitrine. Un soupir excédé fendit l'air. Elle en avait marre de toute cette violence. Marre de le laisser mener la danse. Elle réalisa alors soudain que sa plus belle victoire serait de décider elle-même quand elle voudrait céder, et ce fut cet instant qu'elle choisit. Se propulsant hors du lit, elle se réceptionna à son cou pour l'embrasser sans plus de retenue. Elle en avait assez de mentir. Elle l'aimait, un point c'est tout. Pensez bipolaire si ça vous chante, de toute façon, aucun mot n'est assez juste pour définir leur relation. Lorsqu'elle décida de relâcher ses lèvres, car c'était elle, désormais, qui décidait, elle lui glissa, se sentant obligée de se justifier après sa crise passée. Toujours, et surtout, par fierté. ▬ Non, je ne suis pas masochiste. Je suis immunisée aux poisons. Et elle entreprit de déboutonner sa chemise avec les dents.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeLun 27 Juin - 1:50




    Avez-vous déjà tenté de vous exprimer, en vous apercevant que vos mots sont littéralement incapables de traduire avec exactitude votre réflexion, vos idées, vos sentiments ? Pourtant le pouvoir des mots est souvent sous-estimé. Avez-vous déjà pensé à tout ce qu’on pouvait dire, rien qu’avec le mot « aimer » ? On aime une couleur, un plat, un parfum. On aime aussi une musique ou encore le timbre d’une voix. On aime se réveiller tard, se prélasser au soleil… Et c’est sans parler des relations qu’on peut aimer, comme on aime un chien on aime ses enfants, sa femme. Le mot aimer est si étendu, trop étendu au goût d’Erik, qui ne peut se résoudre à l’utiliser. Son regard demeura planté dans les yeux de la mutante un long moment, incapable de lui échapper. Il savait ce qu’elle voulait. Ce qu’elle attendait de lui. Qu’il utilise ce mot pour qu’elle sache ce qu’il éprouvait à son égard. Aimer. Mais cela lui était impossible, et il lui brisait irrémédiablement le cœur en laissant le sien se taire. C’est tellement plus simple de se déchirer et de déchirer les autres que d’en venir aux aveux. Pourtant une jeune femme aussi exceptionnellement belle et brillante comme elle n’avait aucun soucis à se faire concernant toute l’émotion qu’elle évoquait chez quelqu’un comme lui, puis ne parlons pas de concurrence. Il lui avait déjà répété maintes fois, à ses yeux elle se résumait à cela, la perfection. Tout en elle le charmait, jusqu’à ses crises de colère et ses accès de jalousie. Il s’était senti contraint de se jouer d’elle non pas parce que dans l’instant il en avait eu envie, mais parce que, sans le savoir, elle-même le lui avait ordonné. Mystique et Magneto, Magneto et Mystique. Ils étaient comme les rails et le train, deux éléments indispensables et indubitablement magnétisés… Voués à se désirer dans toute la réciprocité du monde, à se faire souffrir dans toute la réciprocité du monde… Sans forcément impliquer quelque écho oral. Parce que les mots ne sont que des promesses, de la poudre, du vent, et qu’Erik lui ne se fit qu’aux actes, au concret, au réel. On lui a déjà fait bien assez de promesses qu’on n’a jamais tenu, à présent il savait ; ce n’était pas dans la nature de l’homme –ni du mutant- de tenir des promesses, aussi il n’en faisait plus.
    Ce petit jeu entre eux avait duré longtemps, assez longtemps du moins pour qu’il dégénère. Avant même qu’il n’en eut pris conscience, ils se lançaient déjà des flèches en plein cœur, les remuaient, les agitaient, les retiraient puis recommençaient leurs tirs, les uns après les autres, sans relâche… Jusqu’à ce que le jeu prenne une tournure malsaine et qu’ils en viennent aux extrêmes. Qu’ils en viennent à Charles. Car au fond c’était bien lui trônait au centre de leur relation, lui qui leur avait permis de se rencontrer, lui qui était l’unique autre personne pour laquelle ils auraient pu donner leur vie… Puisqu’en dépit de tout ce mépris, de toute cette colère qu’ils se jetaient au visage, l’affection qu’ils avaient l’un pour l’autre était immense, et dans leurs coups, dans la violence de leurs mots et de leurs gestes, résidait toute l’importance qu’ils s’accordaient l’un à l’autre. Puisque si Erik n’avait eu que faire de Raven, il n’aurait pas perdu son énergie à la maintenir entre ses bras de fer sans la briser dans l’instant. Puisqu’il s’était donné du mal pour briser sa coquille et pour repousser ses coups sans la détruire définitivement, et puisqu’au fond on ne blesse vraiment que ceux qu’on… aime.
    « Tu es toxique ! Tu m'empoisonnes ! Et tu vas finir par me tuer, Erik ! C'est pas Magneto qu'on aurait dû t’appeler, mais Cyanure ! » Une pluie d’objets s’abattit sur lui. Après tout, lui aussi avait droit à son lot de douleur. Contrairement à elle, lui n’avait pas assez souffert, il fallait l’avouer. D’ailleurs il ne se défendit pas. Comme nous le disions tout à l’heure, il avait sorti sa dernière carte, son joker, et il ne lui restait plus rien. Il était las de se battre quand bien même le combat resterait vain, et l’ennemie… alliée. « Non, je ne suis pas masochiste. Je suis immunisée aux poisons. » Il ne dit rien. Pas un mot. Pourtant il pensa « Tais-toi. Arrêtons de nous chercher des excuses. Allons droit au but. » Et alors qu’elle déboutonnait sa chemise avec les dents, et que son corps se remettait tout juste de la lampe en porcelaine qu’il avait reçue en pleine face, il la couvrit de baisers, s’appliquant, chaque fois un peu plus, pour surpasser ce qu’il avait fait à Charles, pour se prouver, pour lui prouver à elle à quel point elle signifiait tellement plus que ce qu’il laissait entendre, et à quel point le poison qui le dévorait ne l’avait pas totalement anéanti…. Puisqu’il était capable de tellement mieux. Puisque lui aussi l'aimait, passionnément. À mesure que leurs langues se liaient enfin dans une valse somptueuse, Erik sentit tout sentiment de rage le quitter. Il n’y avait rien d’autre que le plaisir de la tenir là, contre lui. Cette petite chose qu’il avait maltraitée et qui lui avait rendu l’appareil la tête haute. La perfection. Sa perfection. Couverte des blessures qu'il lui avait infligée.
    « Je n'ai pas que du venin sur les lèvres. » For you, a thousand times over.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeMar 28 Juin - 4:16



    Personne ne sait ce qu'est l'Amour. Le véritable, l'immense, l'incommensurable. Parce que tout simplement, ce sentiment n'est juste pas descriptible. Beaucoup s'y essaient, mais même les meilleurs poètes n'en esquissent que de vagues détails dans des vers pourtant criant de vérité. On ne définit pas l'Amour, c'est ainsi. On le reconnait quand il est là, c'est tout. On sait que l'Amour c'est "ça". Et avec Erik, Raven ne savait plus rien, ce qui était sans doute une des preuves les plus pures de son adoration pour lui. Dans les bras d'Erik, dans les lignes de son menton, les traits fuyants de son visage, les courbes de son dos, tout son avenir était écrit. Si elle avait fait un saut dans le futur, elle aurait su qu'elle n'avait qu'une idée bien vague d'ô combien il allait conditionner sa vie. Lui qui avait tant voulu la rendre libre, elle que l'on avait tant essayé de dresser, allait pourtant l'apprivoiser et se l'enchaîner. Et elle s'y plierait de son plein gré. Elle plierait. Elle avait déjà plié. Tout comme il tordait le métal à sa guise, il formatait son cœur entre ses mains expertes et lui donnait la forme qu'il désirait pour qu'elle épouse le sien. Son désir. Il pouvait en faire ce qu'il voulait. D'elle, de son Amour. De tout. Raven l'aurait affirmé sans sourciller : Erik Lensherr était capable de tout. Et, elle, capable de tout accepter venant de lui.

    Chacun de ses baisers tiraient des tressaillements du plus profond de son être. Tout son corps vibrait à son contact et celui d'Erik répondait. Sa chemise ? Un vague souvenir, lointain, quelque part au sol. Elle avait même arraché un bouton, le dernier, dans son empressement, qui avait roulé sous le lit. Comme si ce détail avait une quelconque importance. Puis, elle était remontée chercher ses lèvres, ses mains ancrées sur ses hanches, alors qu'il la renversait d'un autre de ses baisers qui l'entraînaient hors du monde. Ses mains se resserrèrent autour de lui, agrippant son dos, jouant des ongles comme une orfèvre en pleine pyrogravure. ▬ Je n'ai pas que du venin sur les lèvres. ▬ Sécrète autant de venin que tu veux, cela ne m'arrêtera pas. Elle avait chuchoté, presque soufflé, cette phrase, et celle qui suivit fut jetée sur le même ton. ▬ Tes lèvres, tu me les as données. Je ne te laisserais pas les reprendre, quoi que tu ériges sur celles-ci... Sourire malicieux, sans équivoque, elle recula à tâtons, l'entraînant dans sa chute lorsqu'elle rencontra le bord du lit. Pendue à son cou, elle s'empara de son dû et les épousa à la perfection. Ses lèvres étaient faîtes pour elle, Dieu les avait façonnées pour elle d'une quelconque manière, il était impossible d'en douter pour le plus fin observateur qui aurait assisté à ce baiser divin, parfait - je vous arrête tout de suite, la perfection existe bel et bien, lorsque deux corps destinés à communier sont réunis, comme présentement. Les mains de Raven, agiles, avaient filé bas, toujours plus bas, et trouvé la ceinture de son pantalon qui céda sans opposer aucune résistance. Bien trop facilement, d'ailleurs. Peut être que le don de Magneto y était pour quelque chose... Elle lui décocha un sourire ardent comme son regard l'avait été au cours de leur échange, mais animé d'une toute autre chaleur. Une chaleur nommée désir. Comme si chacun de ses soupirs n'étaient pas assez explicites à eux seuls. Passant sa propre ceinture derrière la nuque du blond, elle tira sèchement dessus pour l'attirer tout contre elle, sauvagement. Sa peau était brûlante. L'énième baiser qu'ils échangèrent également. Voire davantage. Elle enroula ses jambes autour de ses hanches et fit glisser le pantalon du bout de ses orteils. Jamais elle n'arriverait à satiété de lui. Jamais. Jamais...
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeSam 2 Juil - 0:53


Dans un moment d’extase pur, il étendit ses bras et se laissa faire, la laissant parcourir allègrement son corps, jouer sur lui, jouer avec lui, jouer pour lui. L’air était si bon entre ses mains expertes. En bonne idole il se laissait adorer, se délectant de toute l’affection qu’elle lui portait, de ses gestes de jeune femme aimante. Jamais personne ne s’était donné tant de mal pour le satisfaire. Tout cet amour qu’elle ressentait pour lui, il glissait sur sa peau comme une coulée de miel… Durant son offrande, ses caresses firent vibrer son corps au rythme du sien, accélérant ses battements cardiaques dans une cadence quasi-mystique. Il ouvrait les yeux par intermittence pour mieux profiter du spectacle qui s’offrait à lui. Erik en avait encore le souffle coupé, la température de son corps augmentait, colorant très légèrement ses joues de plaisir… Il resta même un moment béat, la bouche légèrement entrouverte ; une invitation à y entrer. Elle était si belle, le fruit le plus merveilleux que la génétique n’eût jamais produit. Il désirait le croquer sur-le-champs. Jamais il ne se lasserait d’admirer son visage, et ce corps… Comment pouvait-on oser le renier ? Comment avait-elle pu y penser, ne serait-ce qu’un instant, à se cacher derrière cet affreux visage de blonde écervelée ? Elle valait tellement plus. Elle valait de l’or en barre, et un jour, il lui en donnerait. Toutes les choses qu’il lui apporterait à l’avenir seraient de toute manière inestimables. Ils étaient faits l’un pour l’autre, ils se désiraient ardemment l’un l’autre quand bien même il ne disait rien. En dépit de son aventure avec Callisto, Magneto ne s’était pas permis d’aller voir ailleurs. Non pas qu’il s’était engagé… Mais il savait. Il savait que c’était elle. Qu’elle comptait plus que toutes les autres, non seulement parce qu’elle appartenait avant tout à Charles, mais surtout parce qu’aucune autre ne lui ressemblait. Elle était unique au monde, et toujours elle le resterait, même dans ses imitations les plus fidèles et étranges… Sous ses masques elle demeurait la même. Lumineuse. Mais il la préférait quand même quand elle ne portait rien d’autre que son vrai visage. Après tout ne dit-on pas que rien ne vaut une femme naturelle ? Tandis qu’elle poursuivait sa quête et l’avait enfin libéré de sa chemise, il décida de reprendre les commandes. Il le montra en ouvrant lui-même la boucle métallique de sa ceinture, et en l’agrippant à son tour.
Sur ce même lit ils l’avaient déjà fait. Alors qu’il l’avait repoussée à sa venue, il avait finalement accepté ses avances et lui avait donné ce qu’elle voulait… Ce qu’elle avait toujours voulu, dès le premier regard. Qu’on la prenne en tant que telle. Il l’avait mise à nu et s’y était donné à cœur joie. La première fois d’une mutante a toujours quelque chose de diablement plus excitant que la première fois d’une humaine… Mais celle de Mystique fut tout simplement grandiose. Il avait ressenti sa fierté jusque dans ses coups de hanche, alors qu’il s’appropriait ses parties les plus intimes dans leur union charnelle. Nul besoin de télépathie pour savoir qu’elle aurait voulu que le monde entier connaisse l’identité de sa conquête dès l’instant même où il s’était à son tour emparé d’elle. La joie qui l’avait envahie s’était révélée communicative. Oh, il s’était appliqué… Mais cette nuit, il s’appliquerait encore plus. Raven était une créature désirable, chaque nuit passée à ses côtés serait de toute manière plus délicieuse encore que celle de la veille, c’était une évidence. Sur sa peau écailleuse il commençait à prendre ses marques. Il aimait toujours caresser ses hanches, il y avait toujours comme trois petites entailles entre lesquelles il pouvait faire passer ses indexs. Souvent il jouait avec, il savait que c’était un point faible ; le seul détail qu’il lui était impossible de dissimuler sous l’apparence d’un autre. « Sécrète autant de venin que tu veux, cela ne m'arrêtera pas. Tes lèvres, tu me les as données. Je ne te laisserais pas les reprendre, quoi que tu ériges sur celles-ci... »
Elle manquait déjà d’air. Elle s’éloignait de lui pour mieux l’attirer dans ses filets. Il ne lui fallut qu’une demi-seconde pour suivre le pas. Il voulut prendre la main mais elle poursuivait déjà, et ses gestes étaient à la fois si précis et si sauvages… Comment arrêter l’œuvre de la perfection ? Malgré toute la vigueur de leurs échanges elle le manipulait avec une dextérité toute féminine, de celles qu’ont les demoiselles qui débutent et qui veulent prouver que déjà, elles ont saisi l’ampleur du sujet. À cette pensée un rire bienveillant lui échappa. Il y avait tellement de tendresse dans ce cœur qui ne battait que pour lui… Comment ne pas se sentir touché ? Au final son égo était aussi honoré que le sien. « J’espère qu’elles sont à ton goût. » Il vint nicher son visage dans ses cheveux flamboyant, avant de finalement l’aider à faire ce pourquoi sous ses jeux d’enfants elle était encore hésitante ; il se mit à nu à son tour. Il lui rendit alors toute cette adoration non plus dans des baisers mais dans de l’amour. De l’amour pur, brut, comme on en voit que dans les films osés. Il vint chercher ses frémissements dans plusieurs allées et venues, épousant parfaitement ses formes, et répéta le mouvement plusieurs fois. Quel régal. Durant vingt longues minutes il lui servit à boire et à manger… Ce fut l’émoi total, absolu, foudroyant. Mieux que tout et rien à la fois. Mieux que la vie même… C’était sa vie, et dans ses soupirs les plus profonds il semblait le lui promettre. Une promesse silencieuse mais plus solide que du plomb. S’il ne lui serait pas exclusif il lui serait néanmoins fidèle, dévoué. Son coup d’amour était une pierre de plus apporté à l’édifice de sa déesse. Finalement à son tour à bout de souffle, il se recoucha tranquillement sur le matelas, la ramenant contre lui avant de la couvrir de la couverture fraîche, caressant dans une passion calme ses épaules, sa poitrine, ses hanches… Avant de la tenir fermement mais avec douceur entre ses bras et de poser sa tête sur elle, leurs deux corps nus l'un sur l'autre, le sien dégoulinant de sueur sur sa peau bleue toujours impeccable, rappelant sa supériorité suprême sur celui qui garderait toujours le physique et les faiblesses des hommes.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeMer 6 Juil - 1:15



    Son ricanement aurait pu passer pour une moquerie, s'il n'y avait pas eu ce regard bienveillant, aimant, accordé aux tintements de son rire. ▬ J’espère qu’elles sont à ton goût. Elles ont le goût de la dynamite, à la fois de la cendre et de la braise, de la mort et de la vie, du néant et de l'absolu. Le goût de la perfection, songea-t-elle avant de sentir son corps tout entier s'embraser à son contact. Leur désir consommé, il ne resterait d'elle qu'une trainée de poudre, consumée par un amour trop brûlant. Corrosif. Un amour si fort qu'il en était douloureux. Plus aucun morceau de tissu ne faisait obstacle à leur union. Elle se pressa contre lui alors qu'il franchissait le seuil. Il était on ne peut plus invité à entrer et elle était déjà prête à l'accueillir. Elle le voulait tellement qu'elle n'en pouvait plus. Elle se cambra alors qu'il donnait le premier coup de hanches, suivant la cadence en rythmant le tout de langoureux soupirs. Rauques, profonds, primitifs. Pouvait-on mourir d'extase ? Durant ce moment, elle n'en douta pas un millième seconde. Elle se sentait vivre et mourir à chaque cognement de leurs os pelviens, son bassin aurait pu se briser qu'elle aurait continué à s'accrocher, à onduler contre lui, à en redemander. Encore. Encore. Plus fort. La torture était exquise. Elle n'avait plus conscience des cris qui remontaient dans sa gorge et exposaient au monde entier la jouissance qu'elle éprouvait. Plus conscience de rien d'autre que de la chaleur qui irradiait en elle. De l'explosion nucléaire dans son bas ventre. De la plénitude qui l’enveloppa lorsqu'il donna le dernier coup. Le coup fatal. Dans un dernier cri extatique, sa colonne tendue à en craquer, tous ses muscles contractés à l'extrême, elle se laissa dévorer par le feu de leur désir enfin assouvi. Puis, le calme vint après la tempête. Un dernier frisson la secoua alors qu'il s'affalait à ses côtés, coulant de sueur, et qu'elle cherchait de l'air. Mais c'était comme si la pièce avait été vidée de tout oxygène. Elle respirait l'amour à s'en étouffer.
    Il l'enroba du drap, se laissa glisser tout contre elle et vint s'y pelotonner avec une tendresse qui jurait avec leur échange bestial tout juste achevé. Sa main glissa contre son épaule, sa poitrine, sa hanche, elle se sentit frémir. La sienne, d'écailles bleues, glissa lentement le long de son sternum, suivant une perle de sueur. Sa jambe s'entremêla aux siennes alors qu'elle échangeait les rôles et qu'elle vint reposer sa tête contre son torse, l'oreille contre son cœur qui battait encore dans un joyeux désordre. Elle y déposa tendrement ses lèvres, oui, sur son cœur. N'allez pas chercher de signification métaphorique. Elle aurait embrassé chaque parcelle de son épiderme de la même manière. Elle remonta d'ailleurs d'emblée l'embrasser, ou plutôt l'effleurer de ses lèvres sous son menton, avant d'aller lui mordiller le lobe, s'empreignant de l'odeur musquée suintant de ses pores. Il sentait le désir brut, sans artifice. Elle se mordit la lèvre et revint chercher son regard, laissant furtivement glisser ses doigts dans ses cheveux courts perlant de sueur. Elle fit mine d'aller l'embrasser et, s'arrêtant à quelques centimètres de ses lèvres entrouvertes, lui souffla, d'une toute petit voix, presque enfantine. ▬ Je peux... Rester, cette nuit ? Promis, je partirais sur la pointe des pieds, demain matin, avant que tout le monde ne soit levé... D'ordinaire, elle ne restait pas entre ses draps après l'amour. Elle lui piquait furtivement un vêtement et elle dormait lové tout contre dans son lit à elle, froid et sans odeur, comme une enfant. L'enfant qu'elle ne voulait plus être à ses yeux. Elle voulait être une femme. La sienne. A temps plein. Sachant pertinemment que c'était impossible, inconvenant. Alors, grappiller une nuit, tout contre lui, était-ce trop demander ? Trop espérer ? Elle franchit les derniers centimètres qui séparaient leurs lèvres avant qu'il n'aie pu répondre, s'agrippant à sa nuque. Pour ne pas lui laisser le temps de dire non. Elle craignait tellement ce non imposé par la raison et les convenances. Ou, s'il aurait dit oui, elle s'attelait au moins à achever de le convaincre du bout des lèvres. Dans la continuité de son baiser, elle se détacha lentement, relevant sur lui son regard jaune qu'elle voulait hypnotique. Qui voulait dire "je t'aime", mais que jamais elle n'expliciterait par des mots. Elle n'en avait pas besoin. Ils n'en avaient pas besoin. L'Amour n'aurait jamais dû avoir besoin d'être plus explicite.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeJeu 7 Juil - 17:01


De nouveaux soupirs, encore, puis quelques gémissements, étouffés mais toujours plus forts. Il ne veut pas qu’elle ameute tout le voisinage, bien que la plupart sont probablement déjà au courant, puis le grincement du lit les trahit. Il pense un moment à lui couvrir la bouche de sa main de fer, à lui dire tais-toi puis à la faire taire, mais dans le feu de leur passion il oublie, il se perd. Il ne sait plus comment tout a commencé, ni pourquoi ils se trouvent l’un contre l’autre, ce qu’il est avenu de ses vêtements, ce qu’il adviendra d’eux une fois leurs échanges finis. Il n’a qu’une chose en tête, son désir brûlant, vivifiant. Un frisson lui parcourt le corps, c’est comme une claque violente, un coup de fouet qui le prend. Subitement il s’empare d’elle, il l’enfourche, et alors les gémissements laissent place à de petits cris. Il ne dit rien mais finalement il apprécie, c’est comme une mélodie sur laquelle jouer. C’est décidé cette nuit ce sera l’apothéose, l’orchestre au complet s’y mettra. Elle se laisse aller et profite de son intrusion tandis qu’il se donne corps et âme. Il lui donne toujours plus, il la bombarde littéralement ; c’est la troisième guerre mondiale, la confrontation ultime. L’excitation augmente à mesure qu’il lance ses coups de hanche, fermes, précis et pourtant déchainés. Elle lui appartient, il le sent, il l’a toujours su. L’extase qu’ils partagent est si puissante, si profonde Il lui tient le dos, passant ses doigts d’homme sur chacun des os de sa colonne vertébrale, descendant sur ses hanches, sur ses cuisses écailleuses. Tout en envoyant tout ce qu’il a il la serre fort contre lui, à en perdre la raison. Si elle enfonce ses ongles dans sa peau, il enfonce ses dents sur son épaule, et dans son cou. Il place sa langue et ses lèvres juste à temps pour éviter de la blesser trop grièvement. Au pire elle s’en tirera avec un bleu se dit-il, elle a l’habitude à présent. Ils n’en sont pas à leurs premiers ébats, elle s’en est toujours bien sortie, mieux que lui d’ailleurs. Le tunnel à traverser est pourtant long. Tout en lui faisant l’amour il plante son regard dans le sien, dans ses deux magnifiques yeux jaunes au fond desquels il décèlerait presque une larme de plaisir, celui qu’il lui apporte. Il n’y a qu’en donnant qu’on reçoit, et ce soir il lui donne tout, jusqu’à ce que son cœur cesse de battre. La fin est d’ailleurs proche, cela se voit sur leurs visages : leurs joues sont rouges, violacées à quelques endroits. Ils manquent d’air. Ils suent comme jamais. Erik prend une dernière inspiration avant de donner le coup final, le coup suprême. Il la sent se raidir brusquement contre son torse, ça y est, le point sensible a été touché. C’est le feu d’artifices. Lentement la pression retombe, il se retire mais ne l’abandonne pas. Pas elle.
Il reprend peu à peu le contrôle, vient se coller contre elle et la couvre pour qu’elle ne prenne pas froid. Il le sait quand ses écailles bleues se font plus rigides et qu’elles pointent légèrement. Elle passe délicatement sa jambe entre la sienne et échange de place, il se laisse faire sans trop réfléchir. Les baisers sur son torse et ses dents sur son oreille lui laissent une impression agréable. Il passe délicatement une main dans ses cheveux et lui caresse le crâne, puis il masse ses tempes du bout des doigts. Son apparence était toujours parfaite, alors que sur son crâne quelques bouclettes s’étaient probablement dressées sous le joug de la sueur.
« Je peux... Rester, cette nuit ? Promis, je partirais sur la pointe des pieds, demain matin, avant que tout le monde ne soit levé... » C’est vrai, l’étrange tendresse qu’ils partagent marque la fin de leur soirée. Il esquisse un sourire et continue à séparer ses mèches de cheveux avec les doigts, mais il ne répond pas. Dans un silence religieux il la toise, il la couvre d’œillades. Pourrait-il un jour se lasser de l’admirer ? Elle se rapproche alors et l’embrasse, elle lui tient la nuque. Il joue le jeu et glisse sa langue entre ses lèvres, faisant durer le moment. Elle se détache et le fixe du regard, de ses deux billes en or. Les seules qu’il ne parvient pas à dominer. Peut-être n’y parviendra-t-il jamais. Il passe sa main sur son bras et l’embrasse. Une fois. Deux fois. Il s’arrête alors et lui effleure la joue avant d’ouvrir enfin la bouche. « Tu partiras à l’heure que tu veux. Tu prendras mon apparence, j'ai des des vêtements dans l’armoire, et ils n’y verront que du feu. » Son sourire s’élargit. « Tu pourras jouer un peu si le cœur t’en dis, mais ne me tourne pas en ridicule. » Il fit un léger rictus avant de passer son bras derrière sa nuque et de la ramener tout contre lui. Pour la première fois donc, ils passeraient toute la nuit ensemble, dans le même lit.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeSam 9 Juil - 0:19



    La réponse se faisait attendre. Son cœur en aurait presque cessé de battre d'appréhension. La peur fourmillait sous sa peau et elle devait se raidir pour ne pas frisonner alors que son regard translucide, profond à s'y noyer, la détaillait sans qu'elle ne puisse déchiffrer son contenu. Elle aurait tant aimé avoir un don lui permettant de déchiffrer ses pensées, de démêler les rouages de son esprit. Il lui ôtait toutes ses certitudes, toute l'assurance de ses sentiments qu'elle croyait ressentir dans leurs ébats dont la passion dévorante lui faisait croire qu'elle comptait. A chaque fois, elle oubliait que la chair et le cœur étaient deux dimensions séparées par un fossé, et qu'offrir son corps ne faisait pas gagner l'amour. Sa naïveté lui retomba sur le coin de la tête, comme une enclume. Soudain, elle n'osa plus rien espérer, de peur de souffrir. Mais l'espoir était déjà là. Foutu espoir que ses bras seraient son refuge nocturne. Savait-il combien il la torturait en lui opposant ce silence religieux, que l'on aurait pu croire froid, s'il ne l'avait comblé en s'accaparant ses lèvres entre deux non-réponses ? Dès qu'il se détachait, Raven s'attendait à un oui, ou bien un non, mais à un quelque chose, qui l'aiguillerait sur le fait qu'il la garderait auprès de lui pour la nuit, ou la délaisserait pour récupérer tout empire sur sa literie. Mais il ne disait mot. Le langage de ses yeux clairs lui était également fermé. Elle savait qu'à force de les scruter, elle verrait ce qu'elle voulait voir, car elle le voulait si fort qu'elle n'y couperait pas. Mais entre ses désirs à elle et les siens, il y avait un monde. Il effleurait sa joue, alors que muette, elle fixait ses lèvres, leur ordonnant silencieusement de bouger. Lorsqu'enfin, il la libéra de son supplice, elle redevint guimauve, relâchant tous ses muscles tendus dans l'attente d'un seul coup. ▬ Tu partiras à l’heure que tu veux. Tu prendras mon apparence, j'ai des des vêtements dans l’armoire, et ils n’y verront que du feu. Son sourire était d'or, un trésor. Elle lui en rendit un au moins aussi étincelant. Son bonheur était sans doute trop expressif, et en temps que femme aurait-elle dû essayer un peu plus de le cacher, sous une certaine nonchalance, mais elle ne mit aucun artifice pour le recouvrir. Elle en mettait assez au quotidien. ▬ Tu pourras jouer un peu si le cœur t’en dis, mais ne me tourne pas en ridicule. Il l'attira à lui, elle se laissa entraîner, et, sa tête nichée dans le creux entre son cou et son épaule, elle lui susurra, taquine. ▬ Me laisser jouer ? Tu as vraiment trop confiance en moi. Je pourrais... Elle fit mine de réfléchir et se mit à imaginer tout l'inverse de ce que ferait Erik en temps normal. ▬ Aller voir Charles et le défier à l'escrime de bon matin, alors que je t'aurais épuisé et que tous tes muscles seront douloureux... Faire virer Callisto de l'institut en invoquant des prétextes de fort mauvaise foi... Être gentille avec Hank ! Ou proposer à Sean de lui apprendre à emballer une fille... Et elle éclata d'un rire cristallin en lui volant un bisou dans le cou avant de revenir lui faire face, posant deux doigts sous son menton. ▬ Non, je n'ai pas occulté la partie "ne pas te tourner en ridicule", ce n'est absolument pas mon genre... Se mordillant la lèvre, elle pinça sa langue entre ses incisives pour s'empêcher de rire à nouveau et revint se presser contre lui. ▬ Je ne sais pas être sage, tu le sais, pourtant. Et elle fit glisser sa main dans son dos, jusqu'à sa chute de rein en déposant lestement ses lèvres tout le long de son bras finement musclé.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeLun 11 Juil - 1:52


Tout en l’écoutant parler il se demanda pourquoi il lui avait répondu. Après tout, qu’avait-il à en tirer ? Absolument rien, d’elle il avait déjà eu tout ce qu’il désirait. C’était peut-être à son tour à elle d’être satisfaite. Il savait d’avance que ça lui ferait plaisir, en dépit de son apparence Raven demeurait une jeune fille, avec tous les rêves qui s’y apparentent. Dormir avec lui, elle n’attendait que ça depuis des semaines. Mais en lui donnant la permission de rester à ses côtés pour la nuit il venait de retirer une certaine distance entre eux, une frontière. Celle qui se devait d’exister entre eux et qui mettait l’accent sur une chose, et une seule : Ils ne s’appartenaient pas. Jusqu’ici, Erik ne lui avait fait aucune promesse. Celle-ci était la première. La promesse de la tolérer dans ses draps. Néanmoins il ne lui avait pas donné l’autorisation de s’installer dans sa chambre. Il s’agissait juste d’une nuit. Il ignorait comment Charles le prendrait, il avait déjà fait l’ignorant le lendemain de leur première fois, mais son regard avait trahi une certaine tension… Comment réagirait-il à présent ? Allait-il encore se taire, fermer les yeux devant l’évidence de leur relation ? Il écourta sa réflexion pour se replonger dans le regard pétillant de sa jeune amie. Il ne put contenir un fou rire face à elle, pour tout dire sa réaction était quelque peu inattendue, pourtant elle n’avait fait que lui répondre. C’était lui qui avait allumé ce fut qui l’animait, aussi c’était lui qui devrait en subir les conséquences.
« Si tu fais toutes ces choses ils sauront que c’est toi. » dit-il tout en se laissant embrasser, la tête haute, le visage de glace. Lentement il récupéra sa main au bas de son dos et la reposa sur la couverture. Il se détacha de son étreinte et se leva pour prendre le paquet de cigarette resté sur la cheminée. Avec tout le plomb qu’elles contenaient, il aurait très bien pu les amener à lui en un claquement de doigt, mais après le sport de chambre il était impératif de se dégourdir les jambes. Il alluma une cigarette et déposa le briquet sur la table de chevet, il avait contourné le lit et s’était assis tout près d’elle. De sa main libre, Erik lui souleva le menton et dans un baiser il expira la fumée dans sa bouche. Toxique. Brumeux. Puisque c’était tout ce qu’il était pour elle, elle et ses illusions. Il se leva de nouveau, impatient. Il regagna la fenêtre et s’y accouda, profitant de l’air frais, aussi nu qu’elle. L’orage avait laissé sur son passage une odeur d’humidité, et dès lors le ciel était dégagé. « Viens, viens par-là. » murmura-t-il, prenant sa voix la plus douce pour s’adresser à elle. Sourire aux lèvres, il l’enlaça tout en continuant à fumer. Une certaine tranquillité l’habitait, il prenait son temps. Ils avaient tout leur temps, après tout… Puisqu’elle restait avec lui ce soir. Il colla ses hanches aux siennes et dans un mouvement de balancier il exécuta une sorte de danse, au moment même où le tourne-disque se mis en marche. Il plaça sa bouche tout près de son oreille et en contenant un léger rire il lui susurra : « Tu sais, si tu es trop jalouse j’ai bien peur que ce soit la seule nuit que je t’autorise à passer avec moi. » Il parlait bien entendu de Callisto, puisqu’elle-même avait remis le sujet sur la table. Il vint nicher sa tête dans son cou tout en inspirant son odeur. Finalement il lui déposa un baiser au creux du cou et lui passa sa main libre dans le bas des reins, la ramenant contre lui d’un coup sec. « Je crois qu’une douche me tenterait bien avant de dormir, tu comptes te coucher tout de suite ou… ? » Il prit une dernière bouffée de sa cigarette et écrasa son mégot brûlé dans un cendrier posé sur le rebord de la fenêtre. Son parfum, subtil mêlange d’après-rasage, de tabac froid et de sueur, ne devait pas être des plus agréable… Sauf bien sûr pour celle qui en était à l’origine.
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MessageSujet: Re: That's not the shape of my heart.   That's not the shape of my heart. Icon_minitimeJeu 14 Juil - 4:02



    Son rire, qu'elle avait déclenché, avait pourtant été de bonne augure. Mais l'hilarité et le bonheur, simple, qu'elle éprouvait à ses côtés, contre sa peau, et dans son acceptation de la garder au creux de ses bras jusqu'à ce que le jour vienne chasser à regret la nuit, n'avaient finalement été que de pâles fantômes qui s'enfuirent par la fenêtre. L'orage était fini ? Certes. Mais le ciel, lui, était toujours gris, et l'éclaircie entrevue allait encore se faire attendre. La faute à une goutte d'insensibilité de trop, sans doute. Ou un zeste de tact manquant. ▬ Si tu fais toutes ces choses ils sauront que c’est toi. Les baisers de Raven cessèrent alors qu'il lui filait d'entre les lèvres, plus vif qu'un courant d'air, et sûrement aussi froid. Dans son sillage, il jeta sur elle un vent glacé qui la pétrifia un court instant alors qu'elle le regardait, superbement nu, déambuler dans la pièce pour s'emparer de son paquet de cigarettes. Sa dernière phrase revint taper contre sa boîte crânienne, lui entaillant à nouveau les tympans. Ils sauraient que c'était elle, déguisée en lui. Oui, ils sauraient que c'était elle, dans ses habits. Que c'était elle qui sortait de sa chambre. Et alors ? S'ils savaient tous - ce qui, au fond, ne ferait que confirmer les rumeurs qui le murmuraient déjà - qu'ils étaient infiniment intimes, qu'ils partageaient un même lit, qu'elle était sa favorite... Quelle différence ? Pourquoi voulait-il subitement la cacher, lui qui l'avait poussé si fièrement à s'exhiber ? Aurais-tu honte, Erik ? Un pincement de lèvre trahit l'amertume revenue, fidèle, se diffuser sur sa langue. Il alluma une cigarette et fit quelques jeux de jambes dont elle se désintéressa - elle était occupée à converser avec sa colère qui revenait d'outre tombe - jusqu'à ce qu'il vienne s'asseoir et s'emparer de son menton pour la forcer à le regarder. Elle lui refusa le contact oculaire, déjà prête à lui rétorquer une remarqua acide sur ses nombreux vices, qui ne sortit jamais de sa gorge. De la fumée, par contre, y entra, et pour peu, elle se serait étouffée avec. Elle, précédemment, lui avait insufflé tout son Amour à le faire suffoquer, et lui, lui rendait la pareille, en bouffées de Nicotine. Cherchez l'erreur. Pourtant, elle avala le goudron, le plomb et les additifs sans même ciller ou chercher à recracher les embrumes toxiques qu'il lui insuffla. Tous ses cadeaux étaient empoisonnés, elle finirait par s'y faire. Par accepter cette évidence, comme toutes les autres. Comme ces moments à double tranchants. Infiniment plaisants jusqu'à en être addictifs, mais, si douloureux lorsqu'ils prennent abruptement fin et que l'on ne sait pas quand seront les prochains... Il mit fin au baiser et elle ne tenta pas plus que la première fois de le retenir. Elle n'avait jamais essayé de le brider et n'y songeait pas. Il allait et venait à sa convenance, et elle, elle faisait en sorte que cela lui convienne. Accoudé à la fenêtre, il se remit à tirer sur sa cigarette, ne l'abandonnant que quelques secondes pour de nouveau utiliser ses lèvres pour sa bleutée qui se sentait délaissée, seule, dans ce grand lit. La vue n'était pas désagréable, mais le manque de chaleur, lui, pesait. ▬ Viens, viens par-là. La douceur de sa voix, comme une coulée de miel, après ses premiers propos vitriolés, la surprirent et elle s'efforça de planquer ses dilemmes sous un sourire répondant au sien alors qu'il la rappelait à lui. Le contact de son corps, alors que ses bras l'enserraient, chassèrent d'un revers son négativisme et elle se remit en tête de profiter de lui. Jusqu'à l'épuisement. De la musique vint combler le silence bien trop propice à ses déplaisantes pensées et dès que ses hanches revinrent se mouvoir contre elle, toutes pensées déviantes s'étaient volatilisées. Le désir reprenait ses droits, et avec lui, l'agréable sensation de chaleur dans son bas ventre... Soudainement éteinte par la petite pique qu'il lui souffla à l'oreille. Il soufflait le chaud et le froid, et ses nerfs encaissaient mal les changements radicaux de température. ▬ Tu sais, si tu es trop jalouse j’ai bien peur que ce soit la seule nuit que je t’autorise à passer avec moi. Piquée, bien qu'il s'agissait là d'une taquinerie, son nez se fronça. La menace était à peine voilée. « Joue selon mes règles ou tu finiras évincée. » Voilà ce qu'elle entendait, et elle ne put retenir la répartie un peu grinçante qui fusa. ▬ Tant que je ne suis pas jalouse de tes draps parce qu'ils épousent ta peau plus longuement que moi, ce travers de ma personnalité est supportable, non ? L'aurait-il préféré désintéressé ? Aimait-il tant la fadeur ? Quoi que, la question n'était qu'à demi rhétorique, car si Callisto lui avait un tant soit peu plu, cela n'allait pas sans dire. ▬ Je supporte bien tes sautes d'humeur. Chacun ses concessions, n'est-ce pas ? Et non, moins de jalousie pour plus d'heures dans le lit n'était pas un bon deal, car un tel deal était irréaliste. Une Raven qui n'avait pas besoin d'attention et qui n'enviait pas ceux qui la lui soutiraient n'était tout simplement pas elle. Certaines choses ne changeraient jamais. Son baiser et sa poigne refirent naître une vague de désir, plus violente, recouvrant la couche de rancœur qui s'accumulait à nouveau. Elle se mordit la lèvre. ▬ Je crois qu’une douche me tenterait bien avant de dormir, tu comptes te coucher tout de suite ou… ? ▬ Pour rien au monde je me priverais de te voir patauger... Et d'y contribuer. Glissa-t-elle, mutine, en se retournant pour lui faire face, tout en faisant également glisser ses doigts de bas en haut le long de l'intérieur de sa cuisse musclée, effleurant l’aine, appuyant sur la jointure de sa jambe et de son bassin. Puis, elle retira ses doigts et s'extirpa de ses bras, le devançant en prenant la première le chemin de la salle de bain, tout en ondulations de ses courbes pas le moins du monde innocentes. S'arrêtant dans l'encadrement pour lui jeter un regard feignant une parfaite nonchalance, elle jeta d'une voix un peu moqueuse. ▬ Douche froide, ou douche chaude ? Les deux sont dans mes cordes... Un fin rire résonna contre les murs carrelés, bientôt recouvert par le bruit de l'eau chargée en calcaire coulant abondamment. Elle y passa ses doigts, puis, finalement, se jeta à l'eau qui se déversa sur elle et cascada au gré de ses envies le long de ses courbes.
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