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MessageSujet: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeLun 23 Juin - 3:28


« Follow me, you can follow me & I won't desert you now »
Tellie R. McMiller & Joyce M. Mayers.

Ils n'avaient plus d'emprise sur rien, désormais. Ils étaient livrés à eux même dans un monde emprunt à la folie & à la haine. La peur de la différence. Ils étaient victimes d'un système qui ne pouvait pas les intégrer. Ils étaient seuls.
Terriblement seuls.
Ces regards étaient lourd de sens. Plus équivoque que de simples paroles. Ils dégoulinaient de dégoût, transpiraient la peur, sentaient la haine, hurlaient leur rejet. Joyce se sentait chancelante sous ces yeux inquisiteurs. Elle se sentait épiée & jugée. Elle se sentait si fragile, si faible sous ces prunelles accusatrices.
Elle était à leur merci.
& cette vérité avait le don de lui faire bouillir le sang. Elle les toisait, avec la même haine qu'ils déployaient à son égard. La foule qui s'était formée devant le café en ruine était statique. Ils n'osaient pas fuir. Par peur ou bien par curiosité. L'homme encore étendu par terre, qui avait la capacité de créer & contrôler des bourrasques était au centre de leur attention. Plus qu'elle ne l'était elle même. Car, le don de Joyce était invisible. Il était discret. Psychique. Une jeune femme commença à s'avancer vers elle, avec prudence.
« Mademoiselle, vous n'avez rien ? Venez, ne restez pas près de ce monstre... »
Les yeux de Joyce furent traverser par l'incompréhension. Ce monstre. Elle fixa la jeune femme un instant sans rien dire. Elle était terrorisée & ne pensait pas à mal, cela se devinait. Elle voulait simplement lui apporter son aide, ayant bien compris qu'elle avait été la cible de la colère du mutant encore cloué au sol. Ce monstre. Le coeur de Joyce se serra comme jamais. Ils étaient des monstres. Elle posa son regard sur le mutant se trouvant à ses pieds. Il était comme elle. Un être à part, qui n'avait rien demandé au monde & au destin. A être qui avait quelque chose en plus. Il ne souriait plus désormais. Il semblait traversé de remord. Joyce — elle aussi — avait perdu son sourire.
« Je suis comme lui, murmura-t-elle si bas que la jeune femme n'avait rien entendu excepté un marmonnement.
Venez, vous êtes sous le choc, dit-elle avec une voix douce, tendant sa main vers la mutante.
Vicky, laisse la ! Tu ne vois donc pas ?! Elle est comme lui ! Je suis sûr qu'elle est comme lui ! MONSTRE, hurla-t-il en fixant Joyce. MONSTRES ! », cracha l'homme à l'attention des deux mutants.

La peur s'empara des prunelles de la jeune femme prénommée Vicky & elle recula. Joyce avait l'impression de se prendre une gifle en plein visage. Une claque qui s'écrase sur la joue avec une violence inouïe. Joyce ne pouvait quitter ces deux humains des yeux. Elle ne remarqua même pas que son adversaire était désormais sur ses pieds, en titubant quelque peu, cherchant son équilibre. Il la dépassa alors lorsque ses pas le menèrent vers la foule agglutinée face à eux. Tous eurent un mouvement de recul, tandis que les gens étouffaient des gémissements d'inquiétude. L'homme s'éleva dans les airs & ouvrit la bouche.
« Mes chers compatriotes, sachez ceci. Je suis absolument navré du spectacle que je viens de vous offrir. Sachez que mes semblables ne sont pas tous comme moi, & que votre haine n'a pas de raison d'être.
Arrête..., murmura-t-elle sans qu'il ne puisse l'entendre. Ca ne sert à rien.
Oui, nous sommes différents, & alors ? Nous n'avons pas choisis, & nous ne sommes pas malades. Nous sommes juste une nouvelle évolution.
Tais-toi, bon sang. »

Joyce ne comprenait pas son comportement. A quoi bon ? Sa réputation était déjà faite. Il venait de détruire un café dans un excès de colère pour ensuite essayer de rassurer ces humains dépassés par les événements ? Ca n'avait pas de sens. Aucune logique. Le pire était déjà fait. Il n'y avait plus rien à rattraper. Ils étaient fichus & lui encore plus qu'elle ne l'était. Joyce pouvait encore passer pour une humaine victime de la dangerosité d'un mutant. Mais lui. Lui s'était ouvertement déclaré & son discours n'arrangeait pas les choses. Il s'était soumis à la vue de tous. Tous ces humains avaient contemplés son visage afin d'en retenir les moindres détails dans l'optique de la réalisation d'un portrait robot. Idiot.
« MONSTRE !
ENFERMEZ LES MUTANTS !
Où est la police ?! »
L'homme touchait désormais le sol & s'était détourné de la foule qui s'agitait avec virulence. Leurs regards se croisèrent alors & il lui adressa un sourire gêné, ce qui la surprit. Un tel sourire lui adoucissait le visage, lui donnant presque un air sympathique. Méfiante, Joyce n'était pas prête à le lui rendre, encore trop marqué par les minutes qui venaient de précéder. Il l'avait menacé de mort, avec sérieux. & désormais, il semblait appeler à une trêve. Est-ce que la migraine t'a fais redescendre sur terre ? Une bourrasque traversa le café, faisant virevolté les débris. Ces derniers se plaquèrent sur les murs du café afin de boucher les trous, les coupant ainsi de la foule qui cria de plus belle.
« LAISSE LA FILLE ! »
Joyce fixa son adversaire sans dire un mot. Il allait parler, elle le sentait. En tout les cas, la mutante se refusait à briser le silence en première. L'orgueil, vous comprenez.
« Ecoute petite.
Joyce grimaça. Petite. Un affront de plus. Nonobstant, elle ne releva pas.
Je ne suis pas du genre à ouvrir mon coeur habituellement.
Par contre, les hostilités, tu sais les ouvrir.
Cependant, j'aimerais que tu saches quelque chose. Toute ma vie, j'ai été différent sans vraiment le dire. Personne ne savait que j'ai ce pouvoir, ce don magnifique. Les gens insultaient mes semblables, nos semblables & comme tu as pu le constater, ce n'est pas près de changer. Nous allons encore souffrir, & il vaut mieux s'enfermer sur soi & se protéger par tous les moyens. J'ai été impressionné par ton petit tour de magie. Toi & moi pourrions nous entrainer ensemble si tu le souhaites. Tu n'as qu'à me suivre si tu en as envie. »
Interloquée. Voilà dans quel état ces paroles l'avaient laissée. Joyce ne pipa mot, incapable de répondre. Ses pensées voguaient en tout sens. Il avait raison, bien sûr. Mais avez-t-elle envie de se couper du monde comme il semblait le désirer. Il vaut mieux s'enfermer sur soi. Ces paroles ne cessaient de résonner dans son crâne. Pourquoi devaient-ils s'enfermer sur eux même ? Pourquoi les humains ne pouvaient-ils pas les accepter ? Tu n'es pas si naïve. Tu le savais. C'est inévitable. L'homme la laissa avec elle même un instant. Elle le regardait gribouiller dans son chéquier d'un air absent.
« Voici notre chance de continuer notre vie, ensemble. De nous soutenir & d'enfin ne plus être seul avec notre différence. Viens avec moi, & parle-moi de toi »

Le bruit des sirènes la happa de ses pensées. Elle releva instinctivement le regard vers la rue, même si les débris l'empêchait de voir ce qu'il se passait. Mais elle n'avait pas besoin de sa vue pour comprendre la tournure des événements. La police arrivait & il n'y avait pas qu'une seule voiture. La panique pris possession de son myocarde qui rata un battement. Ils étaient foutus. Ils étaient foutus. Les pensées de Joyce défilèrent avec rapidité. Elle revoyait les journaux télévisés dans son esprit, les grands titres dans les journaux papiers. Elle se remémorait cette suite de chiffre que les gens devaient composés lorsqu'ils croisaient des mutants. Les freins des voitures de police hurlèrent. Ils allaient être arrêtés, jetés derrière les barreaux, sujets à des expériences, torturés, sans doute. Joyce avait envisagé ce genre de probabilités. Mais elle ne pensait pas qu'elles se réaliseraient. Pas si vite.
Si vite...
« NON ! Pas par là, idiot !
BOUCLEZ LE PÉRIMÈTRE ! Ce mutant contrôle le vent, faîtes attention ! Une fille est avec lui, on ne sait pas si elle est une mutante, donc soyez prudents ! »
Joyce attrapa le bras de celui qui devenait son seul allié en cet instant. Ironie du sort. Elle se mit à courir, s'engouffrant dans le café. Sortir dans la rue, par la sortie principale était totalement exclu. Leur unique chance était la porte de derrière, avant que les flics ne l'atteigne.
« Maintiens ces débris autant de temps que tu peux ! »
L'adrénaline ne s'était jamais faite aussi violente dans ses veines & artères. Son coeur devenait fou & tambourinait contre sa poitrine avec vigueur. Par chance, Joyce connaissait ce café & savait où se situer le sésame qu'elle cherchait. Elle emprunta un couloir étroit menant aux toilettes mais continua sa course. La porte de secours se trouvait au bout de ce couloir & donnait sur une ruelle sinistre. Joyce poussa cette dernière, permettant ainsi à son coéquipier de maintenir les débris encore quelques secondes. Mais ceux-ci chutèrent dans un brouhaha intense. La mutante attrapa une nouvelle fois le bras de l'homme. Elle ne connaissait même pas son nom. Elle aurait sourit à cette idée si la situation n'était pas aussi terrifiante. Car Joyce avait peur. Elle s'élança dans la ruelle lugubre, encore déserte, par chance.
Course folle.
Une poubelle ayant une forte capacité se déploya sous ses yeux & elle hésita un court instant à s'y cacher. Or, le quartier allait être rapidement bouclés & ils ne pourraient plus s'échapper. Mauvaise idée. Son appartement était à une cinquantaine de mètres. Son acolyte la suivait, jetant des coups d'oeil derrière lui. Il devait être aussi paniqué qu'elle. Lui aussi devait ressentir cette peur lui bouffer le ventre. Jamais Joyce n'avait couru aussi vite. Son immeuble était là. Les escaliers de secours qui trônait sur la façade arrière étaient leur unique chance. Joyce regarda l'homme avec insistance.
« Tu peux nous faire monter ? »
En effet, les escaliers en fer étaient à une certaine hauteur, sans doute pour éviter des intrusions. L'homme s'approcha & elle s'agrippa à lui tandis qu'il créait une brise assez puissante pour les soulever tous deux sur plusieurs mètres.
« ARRÊTEZ-VOUS ! STOP !
Joyce & le mutant atterrissaient sur le balcon de fer lorsqu'un policier hurlait à leur encontre, son arme pointée vers eux.
NE BOUGEZ PLUS !
Obéis. & ne tente rien. »
Il la regarda avec incrédulité, pensant sans doute qu'elle voulait se rendre. Mais Joyce n'y preta pas la moindre attention, se concentrant uniquement sur le policier qui était en train de s'approcher d'eux. Elle s'engouffra dans son esprit pour y mettre le « bordel » comme elle aimait le nommer. L'homme chancela, & laissa son arme tomber par terre.
« Monte en haut ! Avant dernier étage, grouille ! »
Joyce — quant à elle — avança elle aussi sans quitter sa cible des yeux, sans quoi le contact serait rompu. Elle monta aussi vite qu'elle le put, perdit le contact quelques fois en montant les marches mais pas assez longtemps pour que l'homme reprenne ses esprits. Elle accentua la pression sur son mental, & il commençait à ressentir la migraine. La peur et la colère rendait ses capacités beaucoup plus intense. Après quelques secondes seulement, l'homme s'étala de tout son long par terre. Il était dans un coma qui durerait assez longtemps pour lui faire oublier ce qu'il venait de se passer. Tout du moins, elle l'espérait.
Une fois arrivés à son étage, Joyce sortit ses clefs rapidement pour ouvrir la porte & ils purent s'engouffrer dans les couloirs rassurant de son immeuble. Par chance, aucun autre policier n'avait vu la scène. Mais ils n'étaient pas pour autant sortis d'affaire.
Vraiment pas.

Joyce se précipita vers la porte de son appartement qu'elle avait quitté une heure plus tôt seulement. & en l'espace de soixante minutes sa vie avait basculé. A cause de ce type qui se tenait près d'elle alors qu'elle tournait sa clef dans la serrure. Elle lui en voulait. Terriblement. Pourtant, elle ne pouvait se résoudre à le laisser tomber. Il était comme elle. & puis, même si elle ne se l'avouait pas, Joyce avait conscience de sa part de responsabilité.
La porte s'ouvrit alors, laissant son salon rassurant se déployer sous ses yeux. L'homme rentra & elle ferma la porte doucement avant de lâcher un soupir dans le but de relâcher une once de pression. Mais ce fut un échec cuisant. Ils devaient partir. Aucune autre solution ne se dessinait dans son esprit. Ils devaient partir pour quelques jours, pour que cette histoire se tasse. Mais elle savait pertinemment que cette absence ne suffirait pas à les protéger. Joyce jeta ses affaires dans le sofa qui trainait au milieu du petit salon. L'appartement n'était pas très grand mais sa taille était amplement suffisante pour une personne. C'était un deux pièces confortable & en bon état. Joyce n'adressa pas le moindre mot à Monsieur la bourrasque. Elle était trop préoccupée & noyée dans ses songes. Elle pensait trop. Tellement qu'elle se donnait presque une migraine. Elle analysait la totalité des solutions, mais aucune ne semblait parfaite. L'homme tenta d'ouvrir la bouche mais Joyce le stoppa net dans son élan.
Rester ici. Elle aurait pu rester ici & dire à ce type de se débrouiller. Elle aurait pu reprendre le courant de sa vie. Mais elle savait qu'au fond les autorités allaient la rechercher elle aussi. Même s'il n'était pas avéré qu'elle était une mutante, ils allaient vouloir l'entendre, & elle savait qu'elle serait obligée de faire des tests sanguins pour qu'ils vérifient sa nature. Rester n'était donc pas envisageable. Pas maintenant.
Partir. Elle devait partir & lui aussi. Ils auraient pu partir chacun de leur côté, elle aurait pu l'envoyer balader & lui dire de prendre ses responsabilités. Mais elle n'arrivait pas à s'y résoudre. Elle pouvait l'aider. Alors, ils devaient partir tous les deux. Joyce pensa d'abord à la France, son pays d'origine. La distance avec les Etats-Unis serait alors suffisante pour qu'ils soient tranquilles. Mais bien sûr, c'était irréalisable. Ils seraient appréhendés par les autorités à l'embarquement, sans doute même avant. Le coeur de la jeune mutante se serra. La France était son refuge. C'est à regret qu'elle mit cette solution aux oubliettes. Il ne restait plus qu'une possibilité.
Une seule.

Joyce lâcha un juron avant de rentrer dans sa chambre, laissant le mutant en plan dans le salon. Elle en ressortit quelques secondes plus tard & lança une chemise de couleur bleu ciel dans la direction de l'homme.
« Ca devrait t'aller. Tu peux pas garder cette chemise tachée »
La jeune femme disparut de nouveau dans sa chambre, laissant ainsi le mutant se changer. Elle attrapa alors un sac de voyage en cuir & y engouffra toutes les fringues qui se trouvaient à portée de main. Une fois ses bagages faits (à une vitesse folle), elle ôta sa robe & enfila un short en jean court ainsi qu'un chemisier blanc agrémenté de diverses fleurs rouges & lilas. Elle fonça ensuite dans sa salle de bain sous le regard de l'homme. Elle attrapa avec rapidité tous les produits d'hygiène dont elle allait avoir besoin. Elle retourna ensuite dans le salon, sans un mot. Elle posa son sac sur le sol et attrapa le combiné du téléphone noir qui trainait sur la commode du salon. Elle composa machinalement un numéro & attendit en montrant divers signes d'impatience.
« Allez, réponds, j'ai pas que ça à faire ! Dépêch... Sam !
Elle prit une petite voix faible.
Bonjour, c'est Joyce. Oui. Je crois que j'ai chopé un sale rhume à cause de ces changements de température. Mh. De la fièvre, migraine... Oui. Ca te dérange pas, tu es sûr ? J'avoue que j'aimerai éviter de te refiler le microbe... Oui... Justement. Tu me diras comment tu trouves la France, alors. De rien. »
Elle raccrocha. Par chance, la fermeture annuelle de la bibliothèque intervenait le lendemain, pour une durée de trois semaines. Joyce n'aurait donc pas à perdre son travail.
« Bon. Je t'explique la situation, Monsieur je-brasse-de-l'air. On est dans la merde, tu le sais. Du coup, on doit partir.
Elle attrapa ses clefs de voiture, son sac de voyage & son sac à main.
Tu habites où ? »

***

Le vent s'engouffrait dans la voiture, faisant danser sa chevelure châtain. Son bras gauche était posé sur le rebord de sa fenêtre tandis que sa main droite maintenait le volant. Elle regardait droit devant elle en silence, toujours plongée dans ses plus profondes pensées. La Peugeot 404 de couleur bleue poursuivait sa route sous un grand soleil à vive allure. Joyce avait toujours conduit trop vite & ses songes l'empêchaient d'être attentive au compteur. L'autoradio laissait les Beatles chanter. Help ! I need somebody ! Chanson de circonstances, en somme.
« Tu vas te décider à me dire où on va ?
Joyce eut un léger sursaut avant de poser furtivement son regard sur Tellie. C'était son nom. Il lui avait dit quelques heures auparavant. Les deux mutants avaient quitté New York depuis plus de quatre heures désormais. & Joyce s'était révélée difficile à supporter pour l'homme qui se trouvait sur le siège passager. Elle n'avait quasiment pas ouvert la bouche. La rancoeur l'en empêchait, sa peur la bloquait, ses interrogations ne lui permettaient pas de suivre une conversation. Désagréable, pour ainsi dire. Joyce l'avait fait monté dans sa voiture, alors que les policiers bouclaient le quartier dans lequel l'incident s'était déroulé, il y a de ça cinq heures environs. Elle l'avait emmené chez lui pour qu'il rassemble quelques unes de ses affaires. Joyce avait alors attendu patiemment dans la voiture. & puis, il était descendu. Elle avait démarré. Ils partaient dans la foulée.
Près de Lafayette, en Louisiane. Mes grands-parents du côté de mon père y vivaient & mon père a voulu garder la maison. On y sera tranquille. Mes parents habitent en France. Bien sûr, c'est près de 20h de route, on va devoir s'arrêter cette nuit. C'est pas les motels qui manquent. »
Ils arrivèrent près de Lafayette le lendemain en fin d'après-midi. Joyce avait fini par accepter à laisser le volant à Tellie pour se reposer. Joyce s'était détendu peu à peu & la conversation avec son compagnon de route se fit plus naturelle, même si elle restait encore secrète. Mais de son côté, Tellie ne semblait pas vouloir tout dévoiler non plus. Ils se ressemblaient, finalement. Tous deux orgueilleux, méfiants & secrets.
« A quel âge s'est déclenché ton pouvoir ?
J'avais onze ans. Un gamin avait voulu me prendre je-ne-sais-plus quoi. J'ai refusé, & il a commencé à être un peu violent. On s'est bagarrés. J'ai vite pris le dessus parce qu'il était incapable de mettre un coup & puis il est tombé par terre en hurlant.
Elle regarda Tellie un instant.
Migraine, tu sais ce que c'est.
C'était la première plaisanterie qu'elle sortait depuis l'incident au café. Son coeur avait été bien trop lourd pour qu'elle ne se laisser aller à ce genre de légèreté. Mais plus la route défilait sous ses yeux, plus elle se sentait en sécurité. & puis, elle n'était pas seule.
& toi ? »
Joyce écouta son histoire, silencieuse. Elle se sentait libérée d'un poids. A part Viktor, elle n'avait jamais eu l'occasion de parler aussi librement des mutations qui touchaient certaines personnes de ce bas monde.

Joyce avait garé la voiture près de la barrière blanche qui entourait la propriété. Cette dernière était excentrée par rapport au petit village dans lequel elle se situait. La maison avait la façade en bois blanc & des volets bleus, tous clos. La dernière visite de ses parents ici remontait à quelques mois. Ils avaient tous passés Noël ici, en famille. Joyce sortit de la voiture avant d'ouvrir le coffre pour que chacun puisse prendre ses affaires. Ils remontèrent la petite allée & la jeune mutant ouvrit la porte d'entrée. Elle posa son sac sur le sol & alla ouvrir les différents volets. La maison était relativement spacieuse et confortable. Elle était chaleureuse malgré le manque d'habitant. Les murs étaient de couleur blanche mais les meubles étaient plus originaux. Le sofa était rouge, la table basse était blanche & en plastique. Le meuble télé était en bois clair. Un tapis blanc agrémenté de pois rouge trônait sur le sol. Bref, l'intérieur suivait parfaitement la mode des années 70.
« Je vais te montrer ta chambre.
Joyce emprunta les escaliers suivit de Tellie. Elle lui fit une rapide visite, lui montrant la salle de bain, les toilettes & puis, la chambre de son frère qui était au bout du couloir, à gauche. Les murs étaient bleus parsemés de vieux posters. Un lit double était collé au mur, sous la fenêtre. Un bureau assez bien rangé à l'opposé. & une armoire. Rien de bien impressionnant, mais cela serait sans doute suffisant pour son invité.
Je te laisse t'installer. », dit-elle en quittant la pièce.
Joyce se dirigea dans sa chambre, qui était vers le milieu du couloir, face à la salle de bain. Les murs étaient blancs, dans cette pièce & vierges. Son lit double était contre le mur, lui aussi, au centre de la pièce, & donnait sur la fenêtre. Il y avait aussi un bureau qui pour le coup était beaucoup plus en désordre. Elle déposa ses affaires sur ce dernier avant de se laisser tomber sur son lit, exténuée.
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeMar 24 Juin - 15:56


Joyce s'avérait être une jeune femme totalement agréable, quand elle voulait. Tellie s'était rendu compte de cela au fur et à mesure que les jours passaient. Voilà maintenant trois que les deux protagonistes s'étaient échappés suite à l'incident dans le café. Tous deux regrettaient amèrement de s'être rencontrés dans de telles conditions, mais au final une belle complicité commençait à naître. Cependant, et malgré l'affection que le mutant portait à la jeune femme, l'orgueil de celui-ci était trop important pour admettre ses torts, et surtout admettre qu'il se sentait très mal vis-à-vis de sa nouvelle connaissance. Il avait ruiné à la fois sa vie, et celle de Joyce. Tellie s'en voulait terriblement, et ne pouvait pas le dire à Joyce. Il évitait la conversation à chaque fois que tous les deux discutaient. Il ne voulait pas en parler de peur qu'une dispute éclate, car malgré tout, l'homme appréciait la compagnie de la jeune femme et se sentait enfin compris.

Toute sa vie durant, il s'était senti seul, seul au point de ne pas avoir d'amis durant son enfance, et d'être constamment moqué pendant son adolescence. C'est seulement à l'entrée à l'université que Tellie se fit respecter et apprécier. Malheureusement pour lui, il lui aura fallut se battre avec une mutante pour partir avec elle et se sentir enfin un peu heureux. La soleil commençait à disparaître à l'horizon lorsque l'homme sortit de sa chambre et chercha Joyce. Il voulait s'entraîner, et apprendre à mieux contrôler son pouvoir. Tous les deux avaient évoqués la possibilité de s'entraîner ensemble, mais aucun ne fit le premier pas en proposant à l'autre de sortir pratiquer. Il faisait nuit à présent, ce qui était avantageux pour ne pas se faire repérer.

« Joyce, où es-tu ? J'ai un truc à te proposer, si ça te dit ! Rejoins-moi dehors et je t'expliquerai. Enfile un veste et un pantalon, il risque d'y avoir du vent !»

Tellie se dirigea alors à l'extérieur et avança vers le milieu du jardin. Soudain, tout autour de lui, des lames d'air s'emmêlaient et tournoyaient dans les airs, tel un spectacle de ruban aérien. Des boules se formèrent et se mirent à virevolter un peu partout autour du mutant. Il fit également apparaître des petites tornades de chaque côté de lui. Le spectacle était éblouissant. Tellie lui-même n'arrivait pas à croire qu'il avait réussit à faire cela. Il songeait désormais à la façon dont il allait s'entraîner avec Joyce. Leurs pouvoirs étaient complémentaires en combat et pouvaient infliger de lourds dégâts. Mais en entraînement, Joyce devrait prendre pour cible l'homme et vice-versa. La jeune femme n'était toujours pas là. Le mutant décida alors de rentrer la chercher. Il fit un tour de la maison, des chambres et pièces communes, sortit devant sur le parvis mais ne la trouva pas. La seule pièce qu'il n'avait pas vérifié était la chambre de la jeune femme. Il se dirigea donc vers la porte et tapa plusieurs fois, à petits coups. Il essaya de tourner la poignet mais ça ne changeait rien. Tellie commençait alors à s'inquiéter. Il décida d'enfoncer la porte et de rentrer de force. Au cas ou, vous comprenez. Il prit de l'élan et sauta sur la porte. Sous le poids de l'homme, celle-ci céda au bout de quelques essais et il tomba à terre. Joyce était là, sur son lit, seule. Il la regarda et commença à rire et rougir, tant la honte prenait place en lui. Il se sentait gêné, et horriblement mal-à-l'aise. Il avait peur que Joyce se fâche et lui explose le cerveau. Tellie se releva, regarda la jeune femme et voulu parler. Il se ravisa, se dirigea vers l'extérieur, revînt et se mit à parler avant de prendre la porte et de la remettre en place, puis de repartir dans le jardin.

« Je suis désolé, pour tout. Autant pour le fait que tu doives rester ici en ma compagnie, mais également pour t'avoir dérangée et avoir déboîté ta porte. A vrai dire, je vais aller dehors, prendre l'air. Encore désolé, Joyce...»

Il se sentait horriblement mal, il avait chaud, et il sentait son cœur battre à la chamade. Il sortit dehors et sa tête se mit à tourner, puis il tomba au sol. Sous les effets de la pression et du stress, Tellie s'évanouissait souvent. Il lutta, se releva et respira. Il prit une cigarette et l'alluma, tira dessus et se sentit un peu mieux. Avouer à Joyce son mal-être et s'excuser lui avait fait du bien et l'avait soulagé, mais il ne savait pas comment Joyce allait réagir. Cependant, elle savait à quel point il était difficile pour l'homme d'ouvrir son cœur et de s'exprimer. Il espérait qu'elle en tiendrait compte et qu'elle ne lui en voudrait pas trop. Il s'envola alors dans les airs, non pas par sa faute mais par la faute de quelqu'un d'autre. Soudain, il le vit. Son pire ennemi. Un homme qui pouvait bouger ce qu'il voulait par la pensée. Un autre mutant avec qui le courant n'est jamais passé. Tellie ne voulait pas mêler Joyce à ses problèmes, pas encore une fois. Il décida donc de se battre.

« Qu'est-ce que tu fais là, Brain ? N'as-tu pas d'autres cerveaux à mâter ? Ou d'autres personnes à embêter ? Ça tombe vraiment bien que tu sois là, j'avais envie de passer mes nerfs.»

L'homme commanda alors au vent et de petites trombes sortirent des nuages, guidées par un mutant très en colère. Des tornades et des lames d'air se formèrent également et se dirigèrent vers Brain. Seulement, ce que le mutant n'avait pas prévu, c'est qu'en attaquant son adversaire, il tomberait au sol. Tellie tomba alors, et lança une dernière tempête de vent pour éloigner son ennemi et l'envoyer très loin. Soudain, il tomba sur la sol, et dans un dernier élan il envoya une lame d'air en direction de la chambre de Joyce. Ses yeux se fermèrent, et sa tête tomba lourdement sur le sol, s'écrasant fortement et plongeant l'homme dans un noir total. Il voulait crier, et bouger, mais il n'y arrivait pas. Il s'endormit alors à cause du choc, et laissa derrière lui tout ce qui se venait de se passer.
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeJeu 26 Juin - 1:55


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Tellie R. McMiller & Joyce M. Mayers.

Le temps n'avait plus la même dimension, ici. Il semblait suspendu dans les airs, refusant d'avancer à sa vitesse normale. Tout du moins, c'est ainsi que la jeune mutante le ressentait. Elle éprouvait une certaine rancoeur vis à vis de ce temps, de ces minutes, des ces heures qui lui jouaient des tours. Ils étaient là depuis trois jours désormais. Pourtant, elle avait l'impression qu'une éternité venait de s'écouler. Non pas que la présence de Tellie — son désormais acolyte — la dérangeait, au contraire. Heureusement qu'il était là. Non, c'était le fait d'être ici, en Louisiane, à des milliers de kilomètres de New York.
Ca la rendait folle.
Elle ne cessait de se battre avec elle-même. Avec ses pensées lugubres & son angoisse. Joyce trouvait le temps long, car elle ne savait pas ce qu'il allait advenir d'elle. C'était comme si elle était condamnée à mort, qu'elle le savait mais que la sentence ne s'appliquait pas dans l'immédiat. Elle était dans une attention interminable.
Interminable.
La jeune mutante ne savait pas quand elle allait pouvoir rentrer à New York. Elle luttait contre l'envie de prendre sa voiture & d'y retourner. Après tout, oui, elle était mutante, mais qu'est-ce que ça leur faisait, à ces humains ? Tant pis. S'il fallait aller en prison pour pouvoir être qui elle est vraiment, alors soit. Mais elle restait là, à regarder sa voiture par la fenêtre sans trouver le courage d'appliquer ses pensées. Elle avait peur. & après tout, il y avait de quoi. Qui avait donc envie de finir en cage pour avoir commis le crime d'être différent ?
Personne.

Sa relation avec Tellie allait en s'arrangeant, aussi étonnant que cela puisse paraître. Ils n'avaient pas reparlé de la journée qui avait scellé leur destin. De cette journée qui semblait avoir détruit leur vie passée. Ils évitaient, consciencieusement, ce sujet glissant. Joyce n'avait d'ailleurs pas la force d'en parler. Pas tout de suite. C'était encore trop récent. Cet incident l'avait marquée au fer rouge & la plaie n'avait pas encore cicatrisée. Elle était aussi possédée par des sentiments en totale contradiction. D'un côté, elle n'était pas sûre d'avoir pardonné à Tellie ce qu'il s'était passé. Elle ne s'était surtout pas pardonnée à elle même. & puis, d'un autre côté, elle se sentait lié à ce type. Ils étaient tous deux dans la même galère par leur faute commune. Alors, ils se serraient les coudes. & surtout, il était comme elle sur bon nombre de points. Le fait que Tellie soit un mutant aidait la jeune femme à dompter sa rancune — qui s'amenuisait d'heures en heures — & la soulageait. Elle n'était plus seule. Elle pouvait enfin être elle même sans avoir peur. Alors, même si le sujet de l'incident revenait sur le tapis — ce qui allait arriver, Joyce le savait — la jeune mutante n'était même pas sûre d'être en mesure d'engueuler Tellie, de lui hurler dessus toute la colère qu'elle pouvait ressentir. Car, sa colère n'était pas uniquement dirigée vers lui. Sa rancoeur, pour dire vrai, se déversait principalement sur les humains.
Cela faisait désormais trois jours qu'ils étaient ici. Leur comportement l'un envers l'autre avait changé. Les deux mutants se parlaient sans faire usage d'une once d'arrogance. Ils leur arrivaient souvent de rire ensemble mais surtout, ils se découvraient. & il découvraient la sensation de liberté. Ils goutaient à une nouvelle sorte d'amitié. Une amitié qu'ils n'avaient alors jamais connu ; une amitié sincère & entière. Ils pouvaient se confier, raconter leurs ressentis sur la vie de mutants, conter des anecdotes drôles sur leur don. Bref, ils découvraient la joie de pouvoir se confier à quelqu'un & de pouvoir compter sur cette même personne.
& c'est cela qui inhibait la rancoeur de Joyce. Le bonheur de croiser un être comme elle absorbait toute rancune sans une once de difficulté.

***

Le soleil quittait peu à peu la pièce confinée & chaleureuse. La nuit — quant à elle — s'y engouffrait avec douceur & soif de conquérir le plus d'espace possible. Sa lutte contre les éclats orangers du soleil dura plusieurs minutes & elle en fut le vainqueur, comme cela était à prévoir. La chambre baignait désormais dans une lumière pâle & froide. Les oiseaux se laissèrent aller à quelques vocalises agréables sur les branches des divers arbres qui régnaient dans le grand jardin de la propriété. Les dernières de la journée. Tout était d'un calme parfait.
Trop parfait.
Seuls le chant des oiseaux & la fine brise nocturne rompaient le silence. Pas un klaxonne. Pas de ronronnements de moteurs. Aucun bourdonnement causé par les voix de la foule. Pas de foule, tout simplement. Joyce fixait le plafond sans vraiment le regarder. Ses yeux étaient voilés par ses pensées & par les images qui défilaient dans sa tête tourmentée. Elle repensait sans cesse à l'incident. Ces bourrasques, ces regards arrogants, ces provocations. Ils auraient pu éviter une telle situation s'ils avaient seulement daigné mettre de l'eau dans leur vin. La boule qui s'était formée dans son estomac gonfla rapidement. Ils n'avaient pas pu.
Ce qui est fait est fait.
Arrête de ressasser.

Mais c'était plus fort qu'elle. Elle rembobinait les diverses scènes dans son crâne, inlassablement, quitte à en perdre le sommeil. Car, elle l'avait quasiment perdu. Ses pensées se tournaient souvent vers le policier qu'elle avait délibérément mis dans le coma. Par instant, elle espérait qu'il se soit réveiller avant de désirer le contraire quelques secondes plus tard. Elle priait pour qu'il ne se souvienne de rien. & puis, après, les visages des témoins de la scène apparaissait dans son cerveau. Ces innombrables regards qui l'avaient toisés longuement. Les flics devaient avoir son portrait à l'heure qu'il est. Sans doute même son identité.
& celle de Tellie.
Joyce était assisse sur son lit, le dos contre le mur, les jambes ramenées contre son torse, ses bras entourant ses dernières. Elle tentait de se convaincre d'avoir fait le bon choix en fuyant New York. Les soirées & nuits étaient les instants les plus pénibles, pour Joyce. Lorsqu'elle fermait la porte de sa chambre & qu'elle se retrouvait seule, ses pensées angoissantes venaient lui prendre le coeur & l'esprit. Elle évitait d'en parler à Tellie, comme pour le soulager d'un poids supplémentaire. Le sien devant déjà être assez lourd à porter.

« Joyce, où es-tu ? J'ai un truc à te proposer, si ça te dit ! Rejoins-moi dehors & je t'expliquerai. Enfile une veste & un pantalon, il risque d'y avoir du vent ! »
L'interpellée fut arrachée à ses rêveries mais ne comprit pas les paroles de Tellie, revenant de trop loin pour les assimiler correctement. Elle entendit les bruits de pas de son compagnon de galère dans le couloir, les escaliers avant d'entendre une porte s'ouvrir en bas. Elle en conclut donc que Tellie venait de lui dire qu'il sortait prendre l'air. Elle resta alors sur son lit & finit même par s'endormir, tellement ses nuits étaient agitées & par conséquent incomplètes. Elle se sentait entre deux mondes. La jeune femme n'était pas encore noyée dans un sommeil profond & sentait la réalité autour d'elle. Les bourrasques de vent à l'extérieur lui stimulaient son ouïe sans pour autant avoir la capacité de comprendre ce bruit, sans pouvoir deviner qu'il s'agissait de brises relativement puissantes. Elle était ailleurs, cependant. Le sommeil dans lequel elle s'était glissée n'avait rien de reposant. Joyce était agitée. Ses rêveries, angoissantes. Elle courrait après sa propre vie dans des rues qu'elle ne reconnaissait pas. Elle se savait suivie. Elle luttait vainement. Il approchait.
BAM.
Son coeur s'arrêta de battre un instant, alors qu'elle avala un cri de surprise dans sa gorge. Joyce s'était redressée sur son lit, des frissons parcourant son échine. L'estomac noué, son sang se glaça immédiatement tandis que son coeur tambourinait désormais contre sa poitrine à vive allure. Le réveil fut brutal. Tellement, qu'elle se croyait encore dans son rêve douloureux. Elle cru un moment qu'ils débarquaient pour les emmener. Elle sentait leur sécurité s'évaporer entre ces doigts.
Tellie se tenait là, au beau milieu de la pièce, les genoux sur le sol. Elle posa son regard sur lui. Un regard traversé par une vague de terreur. Seul son rire gêné lui fit comprendre qu'il n'y avait rien à craindre. Personne ne les avait retrouvé. Le rouge semblait monter aux joues du mutant, ce qui étonna Joyce. Ce n'était pas vraiment le genre de cet homme. Il avait l'air franchement mal à l'aise dans cette pièce. La jeune mutante, quant à elle, resta silencieuse, tentant tant bien que mal de se remettre de ses émotions. Son coeur avait fait les pires montagnes russes en l'espace de quelques secondes seulement. Elle devait le ménager & reprendre le contrôle sur son rythme infernal. La jeune femme s'installa au bord du lit, les pieds posés sur le parquet & les bras tendus sur le rebord du matelas. Elle inspira calmement.
Idiot.
Tu m'as fait une peur bleue.

Joyce croisa le regard de Tellie. Ses pensées fulminaient mais elle n'en avoua pas la teneur. Tellie se sentait déjà assez mal comme ça, pas besoin d'en rajouter une couche. Surtout qu'il avait dû agir de la sorte par inquiétude. Il faut dire qu'elle s'était montré bien discrète aujourd'hui. L'homme se releva tout en la regardant. Joyce soutint cet échange, cherchant à déchiffrer les sentiments qu'habitaient son compagnon. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'il ne savait vraiment pas où se foutre. Il ouvrit la bouche avant de se raviser. Le silence devint pesant. Joyce, tellement interloquée & chamboulée, n'avait même pas penser lui dire un mot. Elle avait l'impression d'avoir la gueule de bois, d'avoir six heures de décalage horaire dans les pattes. Tellie sembla alors quitter la pièce avant de revenir. Il vérifia rapidement les dégâts, remis la porte qui avait légèrement chancelé. De nouveau, ses pas le menèrent vers l'embouchure de la porte. Il semblait vouloir fuir.
« Je suis désolé, pour tout. Autant pour le fait que tu doives rester ici en ma compagnie, mais également pour t'avoir dérangée & avoir déboîté ta porte. A vrai dire, je vais aller dehors, prendre l'air. Encore désolé, Joyce... »
Celle-ci tombait littéralement des nues.
Il s'excuse.
Joyce s'était attendu à pas mal de chose depuis qu'elle avait rencontré Tellie. Elle s'attendait toujours à être surprise parce qu'il avait un caractère étonnant. Il pouvait être d'une arrogance sans limite tout comme il pouvait être le type le plus drôle qu'elle ait connu. Il pouvait être froid comme il pouvait être particulièrement attentif à son égard. Bref, avec lui, elle ne savait pas sur quel pied danser. Mais ce n'était pas pour lui déplaire. Joyce avait toujours préféré les gens au caractère bien trempé. Elle aimait avoir en face d'elle du répondant. Elle aimait tester ses limites sociales. Voir jusqu'où elle pouvait aller avec quelqu'un. Joyce n'était pas toujours facile à vivre & Tellie devait — lui aussi — avoir quelques difficultés pour cerner la jeune femme. Ils étaient semblables, tous les deux. Car Joyce pouvait elle aussi être d'une froideur implacable tout comme elle pouvait être un véritable bout-en-train. Elle pouvait être terriblement désinvolte mais aussi d'une loyauté sans faille. Bref, les deux mutants étaient des lunatiques aux multiples facettes. & ils apprenaient à se connaitre, à se cerner, à poser les limites.
Elle entendait les pas de Tellie sur le sol. Frénétiques. Elle ne savait pas quoi faire à cet instant précis. Il s'était excusé. Cela avait dû blesser son égo au plus profond de lui même. Il avait dû faire un effort inconsidéré pour y parvenir. Joyce comprit alors que Tellie avait plus de maturité qu'elle. Jamais elle n'aurait pu s'excuser. Tout du moins, pas en premier.
Elle se sentait conne à cette seconde. La porte menant au jardin claqua. & elle fondit en larmes. Sans comprendre pourquoi ce flot de larmes glissait sur ses joues. Elle était à bout de nerf. La pression lui bouffait l'estomac & lui écrasait les épaules. Elle ne supportait pas cette incertitude sur son propre sort. Cette attente interminable. Ils n'étaient au courant de rien. & elle flippait sans le dire. Joyce détestait avouer ses faiblesses, elle n'avait donc rien dit à Tellie, préférant garder ses angoisses pour elle, bien au chaud, dans son coeur. Elle préférait vivre ses cauchemars, nuits & jours, plutôt que de s'avouer vaincue par la terreur qui la rongeait. & puis, elle voulait lui épargner un poids supplémentaire car, le mutant devait être dans un état similaire. Elle resta là plusieurs minutes, incapable de faire le moindre mouvement. Son corps étaient secoués par les sanglots. Elle plongea son visage dans ses mains.
Tu es tellement ridicule, putain.
Reprends toi, idiote
.

Joyce était désormais par terre, au milieu de sa chambre. Son corps tremblait encore légèrement mais le pire était désormais passé. Elle avait honte. Mais ces larmes l'avaient soulagées. Pour un temps. La jeune femme se leva pour s'engouffrer dans la salle de bain. Elle passa frénétiquement de l'eau sur son visage, voulant à tout prix dissimuler les traces qu'avaient laissées ses larmes. Elle se regarda un instant dans le miroir. Ses joues étaient rouges & ses yeux cernés. Elle avait mauvaise mine. Il fallait absolument se reprendre. Joyce n'avait pourtant jamais été adepte de la fatalité. Elle inspira profondément & décida de prendre son courage à deux mains.
Elle descendit les escaliers, laissant ainsi le grand salon se déployer sous ses yeux. Tout semblait calme. Mais son coeur loupa un battement lorsqu'elle vit le corps de Tellie allongé sur le bord de la terrasse en bois.
« TELLIE ! »
Elle ouvrit la baie vitrée du salon avec urgence & s'élança dehors. Il faisait nuit désormais. Une nuit fraîche. Le froid lui mordit le corps. Joyce ne portait qu'un short en jean & une blouse blanche légère. Elle se précipita vers son amis, se mit à genoux pour se retrouver à sa hauteur. Un filet de sang glissait sur sa joue. Il avait une égratignure sur le crâne & Joyce sentit la panique se propager dans ses veines.
« Tellie !
Rien. Il ne réagissait pas.
TELLIE ! »
Ses doigts se posèrent sur le visage du mutant. Le sang qui perlait sur sa joue s'étala sur sa main droite. Elle était prise de panique. Elle glissa deux de ses doigts sur le cou de son ami pour chercher son pouls. Son coeur battait encore. Elle fut quelque peu soulagé.
PUTAIN TELLIE ! Réveille toi, sale con ! »
Un bruissement de feuille. Une branche qui se craque. Joyce leva les yeux vers les buissons qui se trouvait face à elle, au fond du jardin. Elle se redressa, aux aguets. Une ombre se dessina dans la torpeur nocturne. Joyce se figea.
C'est quoi ce bordel, encore ?
L'ombre s'avançait vers elle, menaçante.
« Depuis quand est-ce que Tellie a des amis ?
C'était un homme. Un connard, sans aucun doute. Joyce plissait ses yeux, espérant deviner le visage de l'intrus. Mais il n'en fut rien.
Vous êtes qui ?, cracha-t-elle avec toute la haine qu'elle était capable de transmettre.
— Un ami à Tellie. Je suis d'ailleurs un peu jaloux de voir qu'il me remplace.
Barrez-vous. Tout de suite.
Vraiment ? »
Quelque chose lui serra soudainement la gorge. Une lueur de surprise traversa ses prunelles aux couleurs de l'océan. Elle ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer. Elle passa ses mains sur sa gorge. Son pendentif l'étouffait. Elle avait beau essayé de respirer, rien n'y faisait. & elle souffrait, sentant le collier grignoter sa peau peu à peu.
« Je suis télékinésiste, très chère »

T'es surtout un enfoiré. Elle aurait voulu le dire tout haut, mais aucun son ne pouvait s'échapper de sa gorge. L'air commençait à manquer.
Mais Joyce n'avait pas l'intention de se laisser faire aussi aisément. Elle trouva la force et le courage de se glisser dans le cerveau du mutant. Elle s'attaqua à ses cellules, secouant son cerveau avec toute l'application dont elle pouvait faire preuve. Il ne fallut que quelques secondes pour que le type lâche prise. Son collier se détendit & elle attrapa une grande bouffée d'air. Le type tomba à genoux, les mains sur ses tempes. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Joyce l'en empêchait. Il se tortillait à cause de la migraine qui sifflait dans son crâne sans lui laisser aucune seconde de répit. Mais, exténuée, elle ne pouvait aller plus loin, elle le savait. Elle lâcha un peu de lest. & l'homme se tut.
« Casse-toi. Casse-toi avant que je ne te tue.
Elle sentit Tellie remuer tandis que l'autre mutant se relevait péniblement. Elle ne pouvait toujours pas voir son visage, mais elle entendait sa respiration haletante.
T'attends quoi ?!
L'homme s'exécuta, disparaissant dans la pénombre. Après quelques secondes, Joyce laissa la toux qui la démangeait s'exprimer tout en se massant le cou. Tellie quant à lui semblait se redresser.
Ca t'amuse ? Hein, ça t'amuse de faire le mort ? Idiot ! J'ai eu la peur de ma vie, t'es content ?! »
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeVen 27 Juin - 23:15


Tellie revenait à lui. Il ne savait pas ni ce qui s'était passé, ni même ce qui lui était arrivé. Le dernier souvenir dont il se rappelait était son combat face à Brain. Il avait mal au crâne, et sentait le côté de son visage humide. Il toucha sa joue et regarda sa main. Celle-ci était recouverte de sang. Tellie commença à marcher en direction de la maison pour se nettoyer, laissant Joyce seule dans le jardin. Il ne l'avait pas remercié, trop énervé d'avoir été battu. Il allait le faire, mais il lui fallait quelques minutes de solitude. Il avait besoin de se ressaisir seul et de reprendre ses esprits.
Arrivant dans sa chambre, Tellie alluma la lumière et chercha de quoi se changer dans sa valise. Il prit alors un tee-shirt rouge bordeaux en coton, un jean noir et des bottines noires en cuir. Il alla vers la salle de bain, y déposa ses affaires, ferma la porte et commença à se déshabiller. Il jeta ses vêtements sales dans la panière à linge, se rinça le visage puis alluma la douche. L'eau chaude produisait des vapeurs, et c'est tout ce dont le mutant avait besoin. Il se mit alors sous l'eau bouillante et ferma les yeux. Il se détendait peu à peu, mais il n'arrivait toujours pas à oublier l'affront de Brain. Il se passa la main dans les cheveux tout en laissant l'eau couler sur son corps nu. Il se sentait bien, au chaud. Une bonne vingtaine de minutes plus tard, Tellie sortit de la douche, se rhabilla et se dirigea vers le jardin. Joyce n'avait pas bougé, elle s'était juste assise par terre. L'homme fit de même, et se tourna vers sa camarade, son amie, et la regarda dans les yeux avec un sourire complice.

« Je te remercie, Joyce. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais je sens que tu as fais quelque chose de grand à mon égard. »

Il se releva alors, alla chercher une bouteille de vin blanc et deux verres ballons. Il déboucha la bouteille et sortit rejoindre Joyce. Il remplit alors son verre, lui tendit et en fit de même pour lui. Ils trinquèrent. Tous deux n'avaient pas besoin de beaucoup échanger pour se sentir bien. Des moments complices comme celui-ci étaient très agréables aussi. Tellie bu son verre d'une traite et s'en resservit un autre. Il voulait boire, se déchirer la tête et passer une bonne soirée. Il se releva de nouveau et alla dans sa chambre. Il prit alors sa boîte magique et retourna s'asseoir aux côtés de Joyce. Il ouvrit la boîte, prit une longue feuille à rouler, du tabac et de la marijuana et roula un pétard. Il l'alluma, bu son deuxième verre, s'en resservit un troisième et regarda son amie. Elle ne parlait pas, et semblait triste. Quelque chose n'allait pas, mais l'homme ne voulait pas obliger la jeune femme à parler si elle n'en avait pas envie. Il continuait de fumer sur son pétard et sentait les effets lui monter à la tête. Il le tendit à la jeune femme, qui ne le prit pas pour le moment. Tellie insista un peu, mais n'eu aucune réponse en retour. Elle semblait mal, très mal. Il la regarda et se mit alors à parler, essayant de la rassurer et de lui remonter le moral.

« Tu sais Joyce, si tu veux suivre mon conseil, arrête de te prendre la tête. C'est vrai que nos vies ont changées, et que celle que nous avons maintenant n'est pas des meilleures. Mais nous sommes là l'un pour l'autre, et ça, ça ne changera plus désormais. On retournera à New York, il faut juste attendre le bon moment. Mais sérieusement, essaye de détendre un peu et de profiter, microbe. C'est pas en t'enfermant sur toi-même que tu vas aller mieux. Essayons de rendre ce jour positif. Même si c'est compliqué. »

Tellie tendit de nouveau le pétard à son amie, et elle le prit dans sa main. Il détourna le regard et la laissa fumer si elle en avait envie. L'homme ne voulait pas l'embêter, il voulait juste lui faire passer une jolie soirée. Il sentait également qu'il était temps pour lui de faire des confidences à la jeune femme. Il voulait en savoir plus sur elle, mais pour cela il devait en laisser savoir plus sur lui-même. Il décida donc de se livrer à son amie, lui racontant une partie de ses envies, et discutant surtout de son point de vue sur les mutants.

« Aujourd'hui, je ne sais pas quel camp rejoindre. Je dois avouer que même si les humains nous voient comme des monstres, des abominations de la nature, je ne veux pas les tuer. Ils ne comprennent pas encore, mais finiront par un jour nous voir comme leurs semblables. En revanche, il m'arrive parfois de me dire, comme à la suite de l'incident du café, que les humains ne nous comprendront jamais et qu'ils essaieront de nous détruire par tous les moyens. C'est pour cela que j'hésite encore à rejoindre un camp. D'un côté, il y a les X-MEN et le professeur Charles Xavier, et de l'autre il y a la Confrérie, dirigée par Magnéto. Il est parfois difficile de faire un choix, mais je sais qu'il viendra un jour où nous devrons choisir. Je redoute ce jour, car des amis pourraient se transformer en ennemis, et des ennemis en alliés. »

Tellie venait de se confier à sa nouvelle amie. Il affichait enfin clairement son indécision à Joyce. Il lui montrait que malgré des choix difficiles, il essayait de profiter de chaque moment que la vie lui offrait, et ce sans se prendre la tête ou sans trop réfléchir. Il était du genre spontané, à vivre au jour le jour sans tergiverser pendant des heures. Il s'amusa alors à jouer avec le vent, tout en faisant s'éloigner les nuages pour laisser place à un ciel étoilé et à une lune ronde et blanche comme un ballon. Ils étaient bien, ici. Tellie se sentait bien. Il prit alors Joyce dans son bras et la serra légèrement contre lui. Il lui fit un câlin fraternel.

« Tu sais, même si je ne suis pas du genre à exprimer mes sentiments, ou à dire ce que je pense, tu es une belle personne et tu devrais arrêter de croire que tu ne l'es pas juste parce que ces imbéciles te l'ont faits croire. Nous sommes différents, oui, mais pas physiquement, pas pour la grande majorité en tout cas. »

Tellie s'allongea alors, laissant Joyce seule assise avec le pétard allumé dans sa main. L'homme se demandait si elle allait avoir le cran de fumer, non pas pour faire sa dur à cuir mais plutôt pour essayer de nouvelles expériences avec un ami plus âgé qu'elle, qui pourrait être son grand frère.
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeMar 1 Juil - 4:57


« Follow me, you can follow me & I won't desert you now »
Tellie R. McMiller & Joyce M. Mayers.

La fraîcheur de la nuit lui mordait la peau sans une once de délicatesse. Elle sentait la brise de ce début de soirée glisser sur son corps, s'engouffrer dans ses vêtements. Mais Joyce n'y prêtait pas grande attention, trop occupée à reprendre une respiration normale. Tellie était revenu à lui, difficilement, sans l'air de comprendre ce qu'il venait de se passer.
Sonné.
Il s'était levé sans un mot avant de se trainer dans la maison de ses grands parents. Joyce ne cherche pas à l'en empêcher. Il avait sans doute besoin d'un moment d'intimité. D'un moment seul. Ce type qui avait débarqué de nulle part semblait avoir un sérieux problème avec Tellie. Comme s'il souhaitant sa mort. La jeune mutante était complètement éberluée, incrédule. Comment l'avait-il retrouvé ? Pourquoi ? Quel était le lien entre les deux hommes ? Parce qu'au final, elle s'était retrouvée embarquée dans cette histoire.
Encore une histoire.
Joyce eut un sourire. La situation était tellement cocasse. Depuis que Tellie était rentré dans sa vie — de façon turbulente, sans nul doute — elle avait l'impression que tout se remettait en question. Elle qui depuis des années avait réussi à faire un parcours sans faute, avec une discrétion remarquable, voilà qu'elle était recherchée par la police de New York. Voilà que ses repères se brisaient. Ces certitudes s'envolaient.
Un soupir caressa ses lèvres.
Quel genre de vie pouvait-elle vivre, à présent ?
Quel genre de vie voulait-elle vivre, désormais ?
Ses yeux se noyèrent dans la contemplation du jardin. Les minutes s'écoulèrent en silence. Elle se perdait peu à peu dans ses pensées mais chaque bruit la ramenait à la réalité avec violence. Ce type pouvait revenir à tout moment. Elle n'était pas sûre de l'avoir fait fuir aussi loin qu'elle le désirait.

« Je te remercie, Joyce. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé mais je sens que tu as fait quelque chose de grand à mon égard. »
Le regard de l'interpellée croisa celui du mutant, l'espace d'un instant. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle se massait la gorge, encore douloureuse. Ses prunelles scrutèrent le visage de son ami à la recherche de signes de faiblesse. Il était blanc comme un linge, & du sang avait coulé sur sa joue. La plaie n'avait pas l'air grave, mais elle préférait être prudente. Elle adoptait donc un air sérieux. Joyce était sur le qui-vive.
Ses nerfs à vif.
Tellie se leva de nouveau. Elle suivit un instant sa trajectoire avant d'abandonner. Il se dirigeait vers la cuisine & le tintement de verre qui se heurte avec douceur donna raison à ses pronostiques. Il revenait désormais, se reposa sur le bord de la terrasse & remplit les verres ballons avec ce liquide prometteur. Il avait pris du vin blanc, ce qui lui arracha un sourire. Joyce ne connaissait Tellie que depuis trois jours & pourtant, il en savait beaucoup plus sur elle que certaines personnes qu'elle connaissait depuis plusieurs mois. C'était étrange. C'était nouveau. Cette sensation.
Ce sentiment de sécurité.
Cette impression de pouvoir se laisser aller.
Être soi-même.
Joyce posa ses lèvres sur le bord de son verre. Le vin blanc glissa en douceur vers sa bouche & elle sentit l'alcool s'engouffrer dans cette dernière. Il était frais, sucré & moelleux comme elle l'aimait. Un vin français venu d'une région du sud-ouest. Cette maison n'avait d'ailleurs que des bouteilles françaises, à quelques exceptions près. La première gorgée fut un délice & elle sentit l'alcool lui réchauffer les entrailles. Elle éclata de rire en voyait son camarade se resservir.
« Bon sang, si un français te voyait faire ça ! Le vin, ça se déguste ! »
Mais il se levait déjà. Une fois de plus. Tellie avait décidément la bougeotte, ce soir là. Elle profita de son absence pour finir son verre d'une traite avant d'attraper la bouteille & de remplir son verre pour la seconde fois. Seule la lumière du salon lui permettait d'y voir plus ou moins clair. L'obscurité était à son apogée. La lune était timide mais les étoiles scintillantes. Elles l'étaient beaucoup plus qu'à New York.
Son coeur se serra en pensant à cette ville.
Elle revoyait son appartement. Cette tranquillité qui n'était plus qu'un vaste souvenir.

Ses prunelles fixaient les cieux avec intérêt particulier. Elle aimait cette étendue noirâtre parsemée de points lumineux. Cette étendue infinie. Ce lieu inaccessible.
Cette liberté.
Elle était en train de voyager entre ses pensées & ce spectacle incroyable. Joyce n'avait même pas remarqué la retour de Tellie, qui était pourtant assit à ses côtés, équipé d'une petite boite.
« Tu sais Joyce, si tu veux suivre mon conseil, tu devrais arrêter de te prendre la tête.
Elle eut un sursaut en entendant la voix de son ami rompre le silence qui s'était installé. Elle lui adressa un regard plein d'incompréhension. Qu'est ce qu'il veut dire ? De quoi parle-t-il ?
C'est vrai que nos vies ont changées, et que celle que nous avons maintenant n'est pas des meilleures. Mais nous sommes là l'un pour l'autre, et ça, ça ne changera plus désormais. On retournera à New York, il faut juste attendre le bon moment. Mais sérieusement, essaye de détendre un peu et de profiter, microbe. C'est pas en t'enfermant sur toi-même que tu vas aller mieux. Essayons de rendre ce jour positif. Même si c'est compliqué. »
Ses lèvres tremblèrent. Cet idiot avait lu en elle comme dans un livre ouvert & cette analyse eut le don de l'énerver. Depuis quand était-elle aussi lisible ? Elle devait faire attention. A trop se livrer, on se brûle les ailes. Joyce ne voulait pas prendre le risque d'une trop grosse chute. De ce genre de chutes qui laissent toujours de profondes séquelles. Pourtant, comme si elle ne pouvait s'en empêcher, elle le prenait, ce risque.
Un risque de plus parmi tant d'autres.
Elle regardait Tellie fumer avec nonchalance, incrédule. Ses paroles l'avaient tout bonnement déstabilisées. Elle ne savait pas quoi répondre. Il avait raison, bien sûr. Ils allaient y retourner à New York. Cette situation n'était pas une fatalité. Ils devaient simplement se faire oublier pour quelques jours.
Se faire oublier.
Joyce attrapa le joint que le mutant lui tendait. Elle le regarda un court instant sans y toucher. Elle hésitait, ne sachant pas quel effet cela pourrait lui faire, sur elle & son don. Joyce s'était toujours refusée à toucher aux drogues, notamment à cause de cela. Elle avait peur que cela n'altère le contrôle qu'elle pouvait exercer sur son pouvoir. Elle avait peur de se faire repérer. Joyce termina son second verre de vin en trois gorgées. La jeune femme redonna le joint à Tellie tandis qu'elle attrapait la bouteille pour se resservir, encore.
« Aujourd'hui, je ne sais pas quel camp rejoindre. Je dois avouer que même si les humains nous voient comme des monstres, des abominations de la nature, je ne veux pas les tuer. Ils ne comprennent pas encore, mais finiront par un jour nous voir comme leurs semblables. En revanche, il m'arrive parfois de me dire, comme à la suite de l'incident du café, que les humains ne nous comprendront jamais et qu'ils essaieront de nous détruire par tous les moyens. C'est pour cela que j'hésite encore à rejoindre un camp. D'un côté, il y a les X-men et le professeur Charles Xavier, et de l'autre il y a la Confrérie, dirigée par Magnéto. Il est parfois difficile de faire un choix, mais je sais qu'il viendra un jour où nous devrons choisir. Je redoute ce jour, car des amis pourraient se transformer en ennemis, et des ennemis en alliés. »
Joyce écouta en silence la déclaration de Tellie. Elle buvait ses paroles en plus du vin blanc qui était dans son verre. C'est lorsqu'il prononça le nom de Charles Xavier que son attention se fit plus grande. Elle connaissait se nom. Elle l'avait déjà croisé. C'était le nom de l'auteur de cette fameuse thèse qui lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas un être à part, qu'elle n'était pas seule dans ce monde a être dotée de capacité surnaturelle. Charles Xavier. Celui qu'elle souhaitait rencontrer sans jamais avoir osé le chercher avec rigueur. Elle appréhendait. La Confrérie, Joyce en avait aussi entendu parlé par le biais d'une étudiante mutante qui était avec elle à la faculté. Plusieurs fois, elle lui avait dit de rejoindre leur rang. Mais là encore, elle n'avait pas sauté le pas. Joyce n'était pas sûre. Elle ne savait pas. Elle était perdue. Tout était nouveau pour elle. Cependant, elle comprenait le dilemme qui se dressait sur la route de Tellie car elle savait qu'elle allait devoir elle aussi y faire face.
Son regard se posa sur lui, traversé par une lueur compatissante & compréhensive. Leur futur s'annonçait trouble & houleux. Elle sentait déjà un nombre incalculable de barrières se hisser devant elle.
Devant lui.
Sur leur chemin.
La jeune femme sentit les bras de Tellie se refermer sur elle dans un enlacement amical, fraternel & rassurant. Elle n'était plus seule. Il y avait quelqu'un. Quelqu'un de présent. Joyce s'étonna elle-même lorsqu'elle réalisa qu'elle s'abandonnait à cette étreinte. Alors qu'elle n'était pas du genre démonstrative.
« Tu sais, même si je ne suis pas du genre à exprimer mes sentiments, ou à dire ce que je pense, tu es une belle personne et tu devrais arrêter de croire que tu ne l'es pas juste parce que ces imbéciles te l'ont fait croire. Nous sommes différents, oui, mais pas physiquement, pas pour la grande majorité en tout cas.
Un nouveau sourire sur ses lèvres tandis qu'elle se dégagea de l'étreinte en douceur. Tellie s'allongea par terre avant de lui tendre une fois de plus le joint. Cette fois-ci, la jeune femme n'hésita pas. Elle glissa ses doigts sur la tige avant de la ramener à ses lèvres. Celles-ci se posèrent sur le filtre. Joyce aspira longuement avant de laisser les restes de fumée s'échapper de sa bouche. Elle reprit une bouffée de marijuana avant de redonner le joint à son véritable propriétaire. Elle attrapa son verre de vin & bu une gorgée.
J'essaye de ne pas les croire. Mais tu sais, parfois, on doute. Même moi je doute. Alors que j'ai ce foutu orgueil qui me bouffe de l'intérieur. Mais quand je vois cette façon dont on est considérés. Quand je vois les horreurs que je peux faire rien qu'avec une pensée bien ciblée. Comment est-ce que je peux me considérer comme quelqu'un de bien ? Je peux tuer, Tellie. Alors oui, tu vas me dire que tout le monde peut tuer. Mais moi, je pourrais y arriver sans les mains, sans armes à feu. Je pourrais y arriver juste avec mon cerveau. J'ai failli. J'ai failli, tu comprends ? »
La jeune femme détourna le regard. Elle se leva soudainement pour se diriger vers la cuisine. Elle avait honte sans doute, en plus de cette colère qui grondait en elle à l'encontre de ces humains. Elle ouvrit la baie vitrée avant de s'engouffrer dans la cuisine. Machinalement, elle ouvrit le frigo pour prendre une seconde bouteille de vin.
Boire pour oublier, pas vrai ?

Elle s'approcha ensuite du sofa pour prendre la couverture qui y trainait. Joyce prit une profonde inspiration avant de rejoindre Tellie. Elle devait se reprendre. Il le fallait.
« Tu aimes les Beatles ?
La jeune femme glissa un des vinyles des Beatles qui trainait près du tourne disque.
Bon, tu as pas le choix. Mais tu auras le droit de choisir le prochain morceau ! »
Les premiers riffs de la guitare prirent possession du salon. Joyce monta le son pour qu'ils atteignent le jardin. Come together se dégageait dans l'atmosphère. Un sourire se dessina sur les lèvres de la mutante. Elle se détendit automatiquement alors que ses pas la menaient vers la terrasse, accompagnée de sa couverture & de sa bouteille de vin. Elle s'enroula dans celle-ci avant de s'asseoir et se chargea d'ouvrir la seconde bouteille. Une fois son verre plein, elle en bu quelques gorgées.
« J'aimerai bien rencontrer ce professeur Xavier, et pourquoi pas ce Magnéto. Pour connaitre leur vision du monde. Pour comprendre. & pour savoir quoi faire. Je rejoins ta position. Je ne veux pas la mort des humains. Mais en même temps, j'ai l'impression qu'ils ne nous laisseront jamais en paix.
Autre gorgée. A ce stade, le sang de Joyce allait être composé en plus grande partie d'alcool que de globules rouges. Mais elle s'en foutait. Elle voulait oublier leur clavaire. Elle voulait se sentir plus légère & l'alcool lui permettait de s'approcher de cette légèreté. Elle sentait les effets s'immiscer dans son cerveau avec douceur, avec volupté.
« Tu sais, malgré le fait que je sois un peu pensive, je suis contente de t'avoir rencontré. C'était plutôt décoiffant, hein ? Mais malgré tout ce qui se passe ou peut se passer, je ne regrette pas d'avoir renversé ce café par inadvertance. »
Joyce lui adressa un sourire sincère & chaleureux.
C'était la première fois qu'elle abordait ce sujet & la première fois qu'elle se livrait à lui sur ce point. La jeune femme n'avait pas l'habitude de dire ce qu'elle ressentait. Sa condition lui avait appris à garder tout pour elle, afin d'éviter les problèmes. Elle passa sa main dans ses cheveux, signe d'une certaine gêne. Mais l'alcool brise bien des chaînes & des carapaces. Elle attrapa son verre pour le vider d'une traite.
« Tellie.
Elle adopta le ton le plus sérieux qu'elle pouvait prendre en cet instant, alors que l'alcool voguait dans son sang avec allégresse.
C'était qui, ce type ? Pourquoi il était là ? Qu'est ce qu'il te veut ?
Elle plongea son regard dans celui de son ami, le soutint longuement, à la recherche d'une réponse. Dans l'attente d'une réponse. Elle voulait savoir, se préparer au pire.
Tu crois qu'il est au courant, pour l'incident de New York ?
Cette question en sous entendait tellement d'autres & notamment la question de savoir si ce connard qui avait osé les attaqué pouvait être le genre de personne à prévenir la police de leur présence ici, en Louisiane.
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeMer 2 Juil - 20:51


Elle s'était confiée à lui si naturellement, comme ci chaque barrière qui se dressait entre les deux protagonistes venaient de disparaître, de s'évaporer dans les airs. Finalement, Tellie se sentait proche de sa nouvelle amie. Tous deux avaient du vécu, et tous deux savaient qu'ensemble ils seraient plus forts que séparément. Les questions qu'elle venait de lui poser l'avaient à la fois surpris et fais réaliser qu'il devait lui expliquer. Il devait expliquer à Joyce qui était Brain, pourquoi il voulait sa mort et surtout pourquoi tous les deux se détestaient à présent. Bien évidemment, il savait qu'elle serait effrayé, et surtout qu'elle aurait envie de le tuer aussi. Le mutant ne pouvait s'y résoudre : il devait tuer son ennemi seul, et il devait le faire rapidement ou le microbe serait en danger. Même si certains côtés de sa personnalité le dérangeait, il appréciait quand même cette jeune femme. Elle qui l'avait suivis, qui lui avait fait confiance et qui l'avait sauvé, en quelque sorte. Tous deux pensaient être tranquilles, ils pensaient pouvoir passer une belle soirée. Le ciel était dégagé, les étoiles brillaient tels des diamants sous lumière. L'alcool montait à présent aux cerveaux des deux mutants, brouillant leur contrôle de leurs dons. Tellie s'amusait avec le vent, il le faisait virevolter, tourner, pirouetter et danser avec des feuilles d'arbres. Il faisait bon, et la compagnie était agréable. Avant de tout dire à Joyce, l'homme voulait reprendre son sérieux et essayer de lui expliquer chronologiquement les événements afin qu'elle comprenne. Il essayait de se souvenir de tout, mais n'y arrivait pas vraiment. Le cannabis n'aidait en rien notre protagoniste, qui souriait bêtement sans vraiment réfléchir ; la flemme, une maladie très grave. Il se remémora petit à petit chacun des événements et les décrivis à son amie. Il essayait de résumer sans oublier les détails importants et en essayant d'être compréhensible. Tâche compliquée, après un combat avec un mutant, deux bouteilles et à présent un second pétard.

« Je l'ai rencontré il y a une dizaine d'années, en arrivant à New York. Je ne savais pas que d'autres mutants existaient, du moins je ne pensais pas qu'il y en avait autant. Alors qu'un après-midi je faisais du sport sur les falaises et que je m'exerçais à contrôler mon don, un homme est arrivé. Guillaume, il s'appelle. Un homme assez dangereux et peu manipulable, sans aucune peur et complètement fou. Une bombe humaine.»

Tellie repris alors son souffle, tirant en même temps sur le joint. Il bu alors et repris son récit, essayant de tout dire sans pour autant tout décrire.

« Nous sommes devenus amis, bien que nos idéaux furent différents. Il voulait utiliser son pouvoir pour s'offrir une vie confortable alors que je voulais vivre normalement. Plusieurs disputes nous opposèrent, mais au final, on se réconciliait toujours. Nous vivions ensemble, et sans te mentir, nous avions des rapports plus qu'amicaux ou fraternels. Je l'aimais, beaucoup. Il m'a trahis, en allant voir ailleurs, et ce fût le début de nos combats et des problèmes. Il n'acceptait pas que je parte, que je refasse ma vie et il ne l'accepte toujours pas. Il m'en veut d'être parti. Il y a de cela quatre mois, nous nous sommes revus et ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Un combat a explosé, plus puissant et destructeur que celui du café. Il a pris possession de moi et m'a fait utiliser mon don à pleine puissance. Les trois buildings de Manhattan, c'était ma faute... »

L'homme s'arrêta de parler et se recentra sur lui. Jamais il ne s'était ouvert ainsi à quelqu'un si facilement. Ça lui faisait du bien, parce qu'enfin il se sentait accompagné, et épaulé. Il n'était désormais plus seul. Joyce était là, à côté de lui, entrain de boire ses verres, l'écoutant calmement et sans l'interrompre. Son sens de la politesse était énorme. Ses valeurs étaient les mêmes que celles du mutant. Encore une chose qui finalement, les rapprochait. Une larme coula lorsqu'il repensa à son histoire d'amour avec Guillaume. Son meilleur ami, son pilier, était désormais devenu son pire ennemi, et un seul d'entre eux allaient survivre. Il le savait, il le sentait. Ils ne pourraient pas continuer de vivre ainsi. Ils ne pourraient pas continuer de battre sans jamais se reposer. Ils ne pourraient pas survivre ainsi, entre deux combats. Tellie savait. Tellie avait compris. Son premier amour, son premier véritable amour, allait mourir de ses mains. Il devait mettre fin à sa vie. Il devait mettre fin à sa colère. Pour le vaincre, il allait devoir utiliser autant de puissance que le jour de l'incident des trois buildings. Il ne s'en sentait pas capable, mais il devait réussir. Une chance et une seule.

« Il doit mourir, ou je ne serai jamais en paix. Il me traquera, peu importe où je serai.»

Tellie se leva et l'appela. Il savait qu'il l'entendrait, car il n'était pas loin. Il arriva quelques minutes plus tard, bien déterminé lui aussi à en finir. Le mutant regarda Joyce, qui semblait bourrée. Il s'approcha d'elle et l'aida à se lever, ou plutôt à se mettre debout. La jeune femme ne tenait plus droit. Une fois stable, il lui donna une claque qui sembla la réveiller. Il la regarda d'un air désolé, lui faisant comprendre que c'était juste nécessaire à ce moment précis qu'elle se réveille un peu. Encore une situation cocasse gâchée par des combats. La rencontre des deux nouveaux amis avait été une catastrophe, et il était temps de remettre de l'ordre dans tout cela. Il se tourna alors vers Guillaume, ou plutôt Brain, son ennemi. Sans même prévenir, il créa d'énormes tornades tout autour de lui et des trombes se dessinèrent dans le ciel. Tellie sentait son pouvoir prendre le contrôle sur lui, il sentait qu'il pliait sous la puissance de celui-ci. Luttant fortement, il créa également des lames d'airs qui foncèrent sur son adversaire. Il hurla en appelant l'aide de Joyce, pour que celle-ci affaiblisse son ennemi. Celle-ci ne répondit rien, et ce qui devait se passer se passa. Tellie perdit le contrôle et il s'envola dans les airs, ses yeux devant gris. Une tempête se déclencha alors, constituée d'énormes tornades et de lames d'airs géantes. Des trombes tombèrent du ciel et les arbres commencèrent à se décoller. Une terrible tempête fonça sur Guillaume, et le tua. Tellie tomba alors au sol, épuisé mais toujours conscient. Son amie était allongée par terre. Il se dirigea vers elle tant bien que mal et l'aida à se relever. Il l'allongea sur la terrasse, le disque des Beatles tournant toujours dans la maison. Lorsque Joyce ouvrit les yeux, le mutant esquissa un sourire à sa compagne et la vanna.

« Imagine, de John Lennon. J'aime beaucoup, microbe. Qu'est-ce qui s'est passé pour toi ? Je t'ai touché ? Tu n'as... »

Tellie se tût. Se qu'il avait craint sans le dire arrivait. Il entendait le son des sirènes de police qui arrivaient près d'eux. Il fallait qu'ils repartent au plus vite, ou ils devraient faire plus de morts encore. L'homme regarda Joyce et l'aida à se relever, celle-ci encore sonnée suite à son mystérieux accident. Il l'accompagna jusqu'à sa chambre, l'y laissa et couru vers la sienne. L'homme ramassa ses affaires, toutes ses affaires et les fourra dans sa valise et son sac. Il prit également les provisions, deux bouteilles de vin et sa boîte. Attendant Joyce dans le salon, Tellie scrutait les alentours. Ils arrivèrent alors, et parlèrent dans un mégaphone.

« Veuillez sortir à l'avant de la maison sans causer de problèmes, ou nos hommes vous enverront des bombes.»

Tellie n'en fit rien. Il n'avait pas peur.

« JOYCE ! Dépêche ! Il faut qu'on parte par l'arrière, dans les airs, mais plus loin. Vite ou on va être carbonisés !!»
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeMar 8 Juil - 21:28


« Follow me, you can follow me & I won't desert you now »
Tellie R. McMiller & Joyce M. Mayers.

« Je l'ai rencontré il y a une dizaine d'années, en arrivant à New York. Je ne savais pas que d'autres mutants existaient, du moins je ne pensais pas qu'il y en avait autant. Alors q'un après-midi je faisais du sport sur les falaises & que je m'exerçais à contrôler mon don, un homme est arrivé. Guillaume, il s'appelle. Un homme assez dangereux & peu manipulable, sans aucune peur & complètement fou. Une bombe humaine. »
La jeune mutante écoutait avec attention les paroles de Tellie. Elle avait rassemblé toute sa capacité de concentration pour comprendre chaque mot employé par le mutant. Son cerveau baignait dans l'alcool qu'elle avait ingurgité & son esprit essayait d'y voir clair dans cette brume qui s'était formée. Le mélange d'alcool & de canabis ne présageait rien de bon & Joyce imagina déjà la gueule de bois qui allait la frapper de plein fouet le lendemain matin. Elle commençait déjà à avoir mal au crâne. L'idée que son propre don s'applique à elle-même lui traversa quelques secondes l'esprit. Mais malgré son état instable, Joyce avait encore assez de conscience pour voir la tristesse prendre possession des traits de celui qui devenait un ami.
« Nous sommes devenus amis, bien que nos idéaux furent différents. Il voulait utiliser son pouvoir pour s'offrir une vie confortable alors que je voulais vivre normalement. Plusieurs disputes nous opposèrent, mais au final, on se réconciliait toujours. Nous vivions ensemble, & sans te mentir, nous avions des rapports plus qu'amicaux ou fraternels.
Joyce leva les yeux vers lui, & lui adressa un sourire triste, sachant que cette histoire avait déchiré Tellie & sans doute ce Guillaume. Elle fut aussi touchée. Lui avouer la nature de sa relation avec cet homme lui montrait qu'il avait confiance en elle. Cette époque est en effet celle où les différences ne sont pas admises. Être mutant, être homosexuel ou bisexuel ; tout cela était considéré comme étant des maladies. Pour la société de ces années 1970, ils étaient des êtres malades. Joyce attrapa une nouvelle fois son verre & laissa le vin blanc glisser contre la parois de ce dernier avant d'envahir sa bouche.
Je l'aimais, beaucoup. Il m'a trahis, en allant voir ailleurs, et ce fût le début de nos combats & des problèmes.
Voilà pourquoi Joyce ne voulait pas aimer. Voilà pourquoi Joyce ne voulait pas s'attacher à quelqu'un. S'attacher, c'est perdre sa liberté. Tomber amoureux, c'est prendre le risque de chuter & de s'écraser avec violence. Elle l'avait pris une fois ce risque. La chute avait été d'une violence inouïe.
Il n'acceptait pas que je parte, que je refasse ma vie & il ne l'accepte toujours pas. Il m'en veut d'être parti. Il y a de cela quatre mois, nous nous sommes revus & ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. Un combat a explosé, plus puissant & destructeurs que celui du café. Il a pris possession de moi & m'a fait utiliser mon donc à pleine puissance. Les trois buildings de Manhattan, c'était ma faute... »
Joyce ne laissa rien paraître. Elle ne laissa aucune réaction prendre possession de son corps. Peut-être était-elle trop perchée pour réagir. Elle assimilait les confessions de Tellie tout en étant impassible. Son seul mouvement fut de reprendre une gorgée de ce fameux vin blanc français. Il cessa de parler, alors que Joyce se remémorait la une des journaux quatre mois auparavant. Cette tornade que tout le monde pensait naturelle. Joyce toussa pour réprimander un rire en y repensant. Elle revoyait ces titres emplit d'incompréhension. Ce n'était pourtant pas la saison ni le lieu pour les tornades. Tous les météorologues étaient atteint par le symptôme de l'inexplicable. Joyce aurait dû s'en douter. Elle ravala son rire, sentant que ce n'était pas franchement le bon moment pour se permettre une telle légèreté. La jeune femme serra la couverture contre son corps, avant d'entourer ses jambes de ses bras. Ses yeux bleus se posèrent sur le mutant allongé près d'elle. Son visage semblait triste. Il était triste. Cette histoire lui brisait le coeur. Allez savoir pourquoi, le coeur de Joyce sembla se fendre lui aussi.

« Il doit mourir, ou je ne serai jamais en paix. Il me traquera peu importe où je serai. »
Le regard de la jeune femme prit un air incrédule alors que Tellie se levait & appelait celui qu'il avait tant aimé. Celui qu'il détestait tant. L'amour & la haine sont deux émotions similaires du fait de leur force inconsidérable. Une puissance folle & indestructible. L'amour mène à la haine. La haine est une forme d'amour. Un amour blessé, trituré. Le dénommé Guillaume sortit une fois de plus des buissons. Le coeur de Joyce s'arrêta un instant. Elle se sentait chancelante & planait quelque peu. Ce n'était pas bon. Elle sentit une main attraper son bras pour la relever. Joyce avait les membres aussi mous qu'une personne endormie. Elle eut du mal à trouver un point de stabilité. Son cerveau était envahit par de multiples jurons qu'elle ne cessait de répéter dans ses pensées à l'encontre de ce corps inutile. Elle sentit un coup lui mordre la joue & elle ouvrit les yeux sans trop comprendre. Tellie était devant elle, le regard désolé. Elle fronça les sourcils, comprenant rapidement qu'il venait de la gifler.
Ce qui se passa ensuite, Joyce n'aurait su le dire. Tout allait trop vite pour elle. Le vent s'était imposé dans le jardin, grondant de colère. Joyce rabattit ses bras pour se protéger le visage tendit que ses cheveux dansèrent dans une chorégraphie folle. Elle entendit les verres de vins et la bouteille se briser à ses pieds. Pieds qui étaient nus. Joyce fut forcée de reculer sous la puissance des différentes bourrasques. Les choses dégénéraient. Elle sentit les bouts de verres entamer sa peau & grimaça. La panique se glissait dans ses veines, sachant qu'un tel remue-ménage ne passerait pas inaperçu, même dans ce coin reclus. Tellie hurla son nom & elle devina ce qu'il voulait. Il souhaitait qu'elle intervienne pour déstabiliser celui qui était désormais son ennemi juré. Joyce leva les yeux vers ce dernier qui semblait comprendre que les choses ne se déroulaient pas comme il l'avait prévu. Cependant, lorsqu'il croisa le regard de la jeune femme, il lui adressa un sourire narquois. Joyce soutint ces yeux là avec insistance, tout en s'immisçant dans le cerveau de ce dernier. Mais alors qu'elle commençait à peine à créer une migraine dans sa cervelle, elle sentit celle-ci s'éteindre, lâcher. Mourir. Elle perdit alors le contact tandis qu'une bourrasque l'emportait elle aussi. Elle tomba à la renverse après avoir percuté le mur de la maison, gisant sur la terrasse. Sa vue se brouilla quelque peu. Sa main se hissa jusqu'à l'arrière de son crâne. Une douleur aiguë lui traversa le cerveau & elle se sentit nauséeuse. Elle ferma ses paupières tout en tentant de respirer calmement. Quelques secondes. Lorsqu'elle se décida à les ouvrir de nouveau, le visage flou de Tellie se dessina devant elle.
« Imagine de John Lennon. J'aime beaucoup, microbe. Qu'est ce qu'il s'est passé pour toi ?
Mmmh... Doucement....
Je t'ai touché ? Tu n'as... »
Le son des sirènes eut pour effet de lui fendre le cerveau de douleur. Joyce était complètement sonnée, ailleurs, prise de maux de tête violent. Elle n'en pouvait plus. Tout semblait recommencer, encore & encore.
Ces sirènes.
Ces sirènes, elle allait les entendre toute sa vie. Elle allait être traquée jusqu'à être attrapée. Elle le savait. Il n'y avait pas d'issues.
Il n'y avait plus d'issues.
Tellie l'aida à se relever, & dans un dernier mouvement de volonté & de force, elle quitta le sol réconfortant & glacial. Il n'avait plus de temps. Joyce s'efforça à respirer calmement tandis que le son des sirènes se faisaient de plus en plus près. Tellie l'aida à atteindre sa chambre avant de détaler vers la sienne. Elle resta là, quelques secondes, sans bouger, les prunelles fixées sur son sac de voyage. Il n'était pas défait. Joyce avait tout laissé dedans, comme si elle s'attendait à ce que cela arrive.
Elle l'avait prévu.
Elle l'avait prédit.

Joyce ramassa le peu de choses qui trainait dans la pièce & les enfourna dans son sac. Elle quitta alors sa chambre sans se retourner. Eviter d'avoir des regrets. Même si à cet instant présent, elle était bouffée par ces derniers. Elle détala les escaliers tandis que le mégaphone résonnait.
« Veuillez sortir à l'avant de la maison sans causer de problèmes ou nos hommes vous enverront des bombes. »
Des... Bombes ?
Le sang de Joyce se glaça automatiquement. Etaient-ils capables d'aller jusque là ? Aussi idiot que cela puisse paraître, la première pensée de la jeune mutant alla pour l'intégrité de cette maison qui n'était pas la sienne. Elle ne pouvait prendre le risque de voir cette maison détruite. Sa famille ne s'en remettrait jamais. & comment l'expliquer à ses parents ?
Réfléchis. Réfléchis.
« JOYCE ! Dépêche ! Il faut qu'on parte par l'arrière, dans les airs, mais plus loin. Vite où on va être carbonisés !
MAIS LA MAISON !
Réfléchis, bordel.
Sortez ou on ouvre le feu.
Non.
Tellie. J'ai un plan. Il faut que tu t'en ailles. Prends le corps de Guillaume avec toi, il ne faut pas qu'ils tombent dessus.
Elle devina son regard perplexe lorsqu'elle lui tendit ses clefs de voiture.
Je vais aller dehors pendant que tu te caches. Ils vont fouiller la maison même si je vais leur dire que tu t'es enfuies. Ils ne vont pas te trouver & vont m'embarquer. Quand ils seront partis, charge la voiture & viens me chercher. Tu me trouveras sur la route.
Joyce lui adressa un rapide sourire avant de se diriger vers la porte d'entrée. Elle l'ouvrit avec douceur & se glissa à l'extérieur, sur le parvis de la maison. Il y avait trois voitures de police. Les trois voitures à la disposition du shérif de cette bourgade dépeuplée. Tous les agents avaient leur pistolet braquée sur elle. Joyce avait les jambes chancelantes sans qu'elle ne se force. Elle était frêle & encore sonnée. Elle s'avança vers les autorités déployées devant elle. Joyce savait qu'elle allait devoir jouer la carte de la comédie & son état instable allait fortement l'aider.
« Restez où vous êtes, les mains sur la tête »
Joyce s'exécuta sans broncher. Or, ses jambes ne tenaient plus le coup. Elle se laissa alors tomber par terre comme un déchet. Deux policiers s'approchèrent d'elle. L'un attrapa ses mains pour les enfermer dans des menottes tandis que l'autre inspectait son visage.
« Elle a pris un coup sur la tête. Elle saigne pas mal ! Elle doit avoir un traumatisme cranien ! Mademoiselle ? Mademoiselle où est l'autre individu ? Où est-il ?
Il... Il s'est enfuie. Je... Il m'a laissée là... S'il vous plait. Aidez-moi...
On l'embarque. Luke, Mike, fouillez cette baraque. »
Les deux agents de police s'exécutèrent & s'engouffrèrent dans la maison qui était belle & bien vide. Joyce était — quant à elle — trainée par l'agent de police qui l'avait menotté avec une gentillesse relative. Ils étaient sur leur garde, ne sachant pas ce qu'elle était exactement. Elle se retrouva sur la banquette arrière d'une des trois voitures avec un flic sur le siège passager.
« Votre nom.
Katy Anderson.
Qui est le type avec qui vous étiez ?
Je... Je sais pas...
Pourquoi vous étiez avec lui ?
J'en... J'en sais rien...
On a reçu un appel mademoiselle. Un appel anonyme qui disait que vous êtes une mutante.
Joyce regarda l'homme & prit son air interloqué.
NON ! Non ! C'est faux !
Elle trouva la force de pleurer. L'alcool qui lui noyait l'esprit lui permettait de changer d'humeur si facilement. Les larmes coulaient sur ses joues. Le policier la regarda un moment.
Je ne suis pas un de ces monstres !
Chef, elle dit vrai. Il n'y a personne dans cette maison. Le mutant l'a laissée là.
Si c'est ton pote, c'est un con. Allez, direction le poste.
Comme prévu.
Tous les flics se hissèrent dans leur voiture respective. Joyce se retrouva dans la voiture en milieu de cortège pour des mesures de sécurité. Les policiers s'engagèrent sur la droite de la route principale, laissant la maison familiale de Joyce indemne, pour son plus grand soulagement. Cependant, ils n'étaient pas sortis d'affaire, elle encore moins. & ce qu'elle avait prévu était relativement dangereux.
Etait littéralement dangereux, en réalité.

Joyce regarda sa maison s'éloigner de son champ de vision avant de poser son regard sur les arbres qui encadraient la rue déserte. La jeune mutante se mura dans le silence & les policiers firent de même, sachant pertinemment qu'il fallait attendre qu'elle soit en garde à vue. Mais ils n'arriveraient jamais jusque là. Joyce laissa quelques minutes filer pour se retrouver au milieu de nulle part. Cette grande route menait au centre ville. La maison de Joyce était très excentrée, presque hors de la ville. Il fallait quinze minutes de route pour l'atteindre. Les prunelles de la jeune femme se posèrent alors sur le conducteur. Elle se concentra quelque peu avant de laisser son esprit voyager dans celui du policier. Elle y sema une confusion telle qu'il perdit le contrôle du véhicule, provoquant une collision violente avec la voiture qui se trouvait devant. Les deux policiers avaient hurlé tandis que Joyce se concentrait. Elle jouait clairement avec le feu. Provoquer un accident était risqué.
Surtout quand on se trouve au beau milieu de ce dernier.
Le premier choc se passa sans trop de dommage. Nonobstant, la voiture derrière n'eut le temps d'anticiper l'accident. Le conducteur tenta d'éviter la collision, emmenant sa voiture à la rencontre d'un arbre sur le bas côté.
« Shérif ! »
Le policier sur le siège passager était conscient & il précipita ses doigts sur le cou de son chef pour prendre la mesure du pouls. Son soupir de soulagement indiqua à la jeune femme qu'il était juste inconscient. Joyce n'eut donc pas d'autres choix que de semer le bordel dans l'esprit du policier encore alerte. Il plaqua ses mains contre ses tempes en criant de douleur. Quelques secondes plus tard, il abandonna le combat contre cette souffrance & céda au coma. Joyce se détacha rapidement, en se tortillant, ayant les mains liées par les menottes. Elle s'extirpa du véhicule sans trop de difficulté. L'avant de celui-ci était bien entamé par le choc. La tôle était complètement disloquée. Joyce se précipita vers la voiture de devant pour s'assurer que les policiers étaient vivants. Par chance, ils allaient bien. Ils étaient simplement sonnés, dans les vapes. Joyce — quant à elle — n'avait rien, à part une coupure à l'arcade du fait de la chute du verre de la fenêtre sur elle. Le sang coulait sur sa joue droite mais ce n'était rien de grave. Elle se dirigea alors de nouveau vers la voiture du shérif pour chercher les clefs des menottes. Cependant, un bruit de moteur l'éloigna de sa recherche un instant. Elle leva les yeux pour voir s'il s'agissait de Tellie.
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MessageSujet: Re: « Follow me, you can follow me & I won't desert you now »   « Follow me, you can follow me & I won't desert you now » Icon_minitimeSam 19 Juil - 21:01


Son amie venait de le sauver. Elle venait de se sacrifier pour lui. Il fut d'abord choqué, puis surpris et enfin reconnaissant. Elle venait de passer le pas de la porte et de se rendre à la police. Même si tout cela faisait parti d'un plan très habile et subtile, il était touché de ce geste si rare. Dès qu'elle fut dehors, l'homme sortit, ramassa le corps de son ex-conjoint et alla l'enterrer dans la forêt, au fin fond de celle-ci. Il resta quelques minutes après avoir fini d'enterrer le corps, les yeux dans le vague, repensant à ses années en compagnie de celui qui était devenu son pire ennemi. Tout d'abord, il se rappela la haine et la colère qui était née suite à la trahison de son ex. Puis, peu à peu, ces sentiments négatifs laissèrent place à de jolis et beaux souvenirs : des éclats de rire, des moments complices, l'amour et la tendresse. Tellie savait qu'il allait aimer son ex-conjoint jusqu'à sa mort. Il avait été important dans sa vie, et il avait laissé dans son coeur un trou qui pouvait enfin commencer à se refermer. L'homme se retourna, se mit à marcher entre les arbres puis prit son envole et vérifia si les policiers étaient partis.

Il n'y avait plus personne. Plus de policiers. Plus de Joyce. Plus d'animaux. Même le vent ne bougeait pas. Aucun son. Le calme plat. Le mutant descendit alors devant la porte et entra à l'intérieur de ce qui était jusqu'à présent son refuge, et celui de son amie. Il attrapa à la volée ses affaires, ramassa les clés de la voiture, ferma la maison et se mit alors au volant. Il devait faire vite, à présent, ou son amie allait avoir de gros problèmes et allait courir des risques. Il posa alors le pied sur l'accélérateur et n'enleva plus celui-ci. Il roulait très vite, et évitait par chance beaucoup d'accidents et de collisions. Il stressait, avait peur de ce qu'il allait trouver sur la route. Soudain, il le vit. Le cortège de voitures de polices arrêtées sur la route. Au milieu de celui-ci, son amie, sa complice, Joyce. Il allait trop vite, et n'aurait pas le temps de ralentir. Il allait percuter celle qui lui avait sauvée la vie. Serrant les dents et contractant la mâchoire, concentration à son paroxysme, Tellie utilisa son pouvoir pour soulever la voiture et éviter son amie. Il attérit alors quelques mètres plus loin. La voiture n'avait rien, et lui non plus. Qu'en était-il de son amie ? Il se retourna alors et la vit, au sol, les bras sur la tête comme pour se protéger.

Le soulagement. Intéressante sensation. C'était ce que notre protagoniste ressentait à ce moment précis. Il souffla alors et s'appuya alors à la voiture, passa la main dans ses cheveux et reprit une respiration normale. Il n'en revenait pas. Tous deux avaient échappés à tellement de catastrophes depuis leur rencontre.

« Merde alors ! Ça va ? On a encore faillit y passer. Merci, au fait. Raconte-moi ce qui s'est passé. »

Tellie s'approcha alors de son amie et l'aida à se relever, puis l'emmena jusqu'à la voiture. Celle-ci lui raconta alors son périple avec la police et ce qui s'était passé. L'homme soignait en attendant l'arcade endommagée de Joyce. Tous deux devaient se cacher, encore, ou se rendre. Il écoutait chaque mot avec attention, ne voulant pas louper une seule miette de l'histoire de son amie. Ils se remirent alors en marche, lui au volant et elle se reposant sur le côté passager. Il savait où emmener son amie. Dans un havre de paix, loin d'ici et près de New York, où personne ne pourrait penser à venir les embêter. L'ancienne propriété de son arrière oncle. Il était mort et avait demandé à ce que cette maison revienne aux membres de la famille du mutant.

***


Lorsqu'ils furent arrivés là-bas, il faisait nuit de nouveau. Tellie avait aidé son amie à s'installer dans sa chambre, puis lui avait demandé de le rejoindre au salon. Ils devaient discutés de leur avenir commun. Allaient-ils rester ensemble, cachés, loin de toute civilisation ? Allaient-ils se rendre et ainsi tout perdre ? L'homme n'en savait rien, mais il devait demander l'avis à Joyce. Ils étaient ensemble là dedans, et ce jusqu'au bout.

« Joyce, il faut qu'on parle... Cela fait maintenant un moment qu'on se cache et qu'on évite les problèmes. Il est temps qu'on discute de l'avenir et du futur. On a deux possibilités. Soit on se rend, et alors c'est la fin. On perd tout. Soit on reste cachés en attendant d'être oubliés et on a une chance de retrouver une vie normale. Qu'en penses-tu ? »

Il ne savait plus. Il était perdu. Son cerveau était si brouillé, confus, en désordre. Il devait avoir l'avis de son amie. La regardant fixement, il quémandait une réponse.
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