Un bâillement, puis un second, c'était la première fois que la route du retour me semblait si longue, je rentrais d'un numéro de danse qui m'avait laissé complètement lessiver, chose qui n'arrivait presque jamais.
J'étais tellement fatiguée que j'avais même eu la flemme de retirer ma tenue de scène, j'avais enfilé un long manteau par-dessus ma tenue, histoire de ne pas prendre froid non plus et de pouvoir rentrer sans trop attirer l'attention sur moi.

J'arrivais enfin devant mon immeuble, il me restait encore les marches... Deux étages, bon quand il faut y aller, faut y aller, je soupirais un bon coup tentant de me donner du courage ou pensant peut-être que grâce à ce dernier me porterait sur les deux prochains étages. Et puis zut pour les marches, je me tournais m'assurant d'être seule, une fois fait, je me matérialiser en une ombre noire, c'était nettement plus rapide de faire ça, j'avais l'impression non pas d'être sur un nuage, mais d'être ce nuage.

Cependant, je dus m'arrêter juste avant d'atteindre le deuxième étage en entendant des pas s'approchant de moi. Je me plaquais à temps contre le mur pour éviter, non un boulet de canon lancer à pleine puissance, mais un gamin lancé à pleine puissance, je secouais la tête, il n'était pas encore au lit celui-là ? J'allais atteindre la deuxième marche que je dus me plaquer à nouveau contre le mur pour éviter une femme que j'estimais être la mère du gamin, l'autre solution étant que toutes les personnes de mon immeuble se déplacer à cette vitesse-là... Mouais si la dame âgée du troisième se déplacer à cette vitesse elle aussi, c'est que j'avais sérieusement besoin d'une cure de vitamine C...

J'atteignis enfin la porte d'entrée de mon appartement, le radiateur étant défectueux, mon appartement, c'était momentanément changé en un sauna, chose qui expliquait qu'en ce moment, j'avais la peau si douce et tonique, mais aussi comment pourquoi je manquais de sommeil. Je retirais donc mon manteau appréhendant la vague de chaleur, quand mon regard riva soudainement sur la porte de l'appartement d'à côté, avec mon fameux voisin, depuis quand il était là ? Je ne faisais vraiment attention à rien.

- Je peux savoir depuis combien de temps tu m'espionnes ?

Je me tournais vers ce dernier, tout en attrapant mes clés avant de les glisser dans la serrure, tout en prenant la parole.

- Ne me dis pas que Frigouille t'as encore faussé compagnie ?

Pietro avait longtemps cherché à en savoir plus sur sa voisine. Puisqu'il ne pouvais pas vraiment discuter avec elle, car la jeune femme avait un sacré caractère, le mutant s'était renseigné par ses propres moyens. Sa mutation avait du bon, parfois, bien qu'elle le fasse passer pour un garçon légèrement, voire carrément dérangé. Cleptomane, désormais stalker, Pietro n'avait pas de limites. Il ne faisait pas de mal, de toute façon. C'était juste... cette fille. Elle l'intriguait. Et plutôt que de passer par les cases conventionnelles, Pietro agissait en douce. Sans le consentement de la demoiselle en question. Comme la fois où il avait fouillé dans son carton de lingeries pour retrouver sa grenouille. D'ailleurs, c'était justement à cause de ce carton que Pietro voulait en savoir plus. Cette fois-là, le garçon avait mis la main sur une très jolie tenue de danse. En posant des questions, le mutant n'avait reçu aucune réponse concrète. Sa voisine lui avait simplement souhaité bonne chance pour la retrouver.

Après plusieurs recherches, Pietro était parvenu à trouver le lieu de travail de la demoiselle. Comme quoi, la super-vitesse pouvait servir à autre chose que gagner des courses à pied. C'est avec un grand sourire malicieux accroché sur ses lèvres que le garçon s'adossa au mur, bras croisés, le regard rivé sur la danseuse. Il fallait l'avouer, le spectacle était absolument magnifique. Pietro n'aurait jamais pensé pouvoir assister à un tel événement de son plein grès. Ce soir, le voilà hypnotisé. Secrètement installé au fond de la salle.

Le retour à l'appartement fut aussi rapide que son départ. Il ne voulait pas que sa voisine lui tombe dessus sur son lieu de travail. Sinon, ce ne serait pas amusant. Une fois à l'intérieur de l'immeuble, Pietro appuya son épaule contre l'encadrement de sa porte, les yeux rivés vers les escaliers. Sa voisine mettrait du temps à arriver. Elle n'avait pas cette capacité à se déplacer aussi vite que le vent. Du moins, c'est ce qu'il pensait. Il ignorait une chose à son sujet : elle état mutante. Tout comme lui.

L'ouïe en alerte, Pietro put entendre la porte principale s'ouvrir, puis une autre, un peu plus tard, qui était celle de l'un des appartements. La personne qui était arrivée, venait-elle de rentrer ? Si c'était le cas, il ne s'agissait sûrement pas de sa voisine. Par chance, le gamin de l'un des étages en dessous se mit à courir dans les escaliers, très bruyamment. Jamais Pietro n'avait apprécié ce moment plus que ce soir. Il avait alors un tout petit peu plus d'espoir pour que sa voisine arrive enfin chez elle. Bingo ! Son joli minois apparu dans le champ de vision de Pietro qui s'avança d'un pas, prenant librement la parole. « Il fait drôlement chaud par ici. » La jeune fille se tourna vers lui, surprise. « Je peux savoir depuis combien de temps tu m'espionnes ? Ne me dis pas que Frigouille t'as encore faussé compagnie ? » Pietro eut un petit rire, avant de s'avancer un peu plus. « Non, pas de frigouille en cavale. D'ailleurs, ça m'étonne que tu aies retenu son nom. Si je suis là, c'est parce que je rentre à peine d'un superbe spectacle. » Pietro marqua une pause, volontaire, puis repris en observant ses mains qu'il pliait dans tous les sens, pour s'occuper. « Tu danses vraiment très bien, tu sais ? »

C'était une soirée comme les autres, j'avais fait mon travail l'avantage, c'est que je pouvais user de ma mutation afin de créer une sorte de fumée plus ou moins épaisse, au lieu d'être blanche/grise, elle était noire, mais c'était un moyen de me prouver que même en tant que mutante, j'existais, et personne ne pouvait savoir que cette étrange fumée venait de moi. Je n'avais pas l'intention de me cacher, ça ne faisait pas partie de mes intentions même quand je m'adonnais à ma deuxième profession le vol.

Je prêtais rarement attention aux gens présents dans la salle, je dansais parce que pour moi c'était comme respirer, en ce moment j'étais dans ma période tissus aériens, chose que l'on voit généralement dans les cirques mais pas ce soir, ce genre de performance avait son petit effet, mais encore une fois je dansais pour moi et une fois terminer, j'étais comme drainée de toute mon énergie.

Alors quand j'arrivais enfin chez moi c'est avec un sourire serein et encore en tenue de spectacle que je m'apprêtais à ouvrir la porte jusqu'à ce que je note la présence d'une autre personne dans le couloir, mon voisin, ce type que je connaissais que peu, mais dont la grenouille frigouille avait tendance à s'enfuir pour se réfugier chez moi.

- Il fait drôlement chaud par ici.

Je ne relevais pas préférant lui demander depuis quand il était là à m'espionner, avant de prendre des nouvelles de sa grenouille, s'il était dehors, c'était bien à cause d'elle non ? Ou juste pour le plaisir de m'embêter ? Non nous n'étions pas ce genre de voisins à ce faire des sourires hypocrites, chose qui insupportait au plus haut point, non mon voisin était sans gêne et je n'hésitais pas avant de lui balancer des répliques cinglantes ou sarcastiques.

- Non, pas de frigouille en cavale. D'ailleurs, ça m'étonne que tu aies retenu son nom. Si je suis là, c'est parce que je rentre à peine d'un superbe spectacle.

- Une grenouille qui s'infiltre chez moi, je ne vais pas l'oublier de sitôt.

Toujours penché en face de la serrure afin de déverrouiller la porte, cette fichue porte qui était plus compliquée à ouvrir qu'un coffre de banque et pourtant un coffre de banque ne m'avaient jamais résister comme elle. Seulement en entrant la clé dans la serrure, je réalisais la fin de la phrase du jeune homme, superbe spectacle ? Non ça ne pouvait pas être de mon numéro dont il parlait ? Dans tout New York ne me dîtes pas qu'il est tombé sur le mien, c'était quoi la probabilité qu'une chose de ce genre se produise ?

- Contente pour toi.

Cette porte allait me rendre folle, ou les insinuations de mon voisin allaient s'en charger, en temps normal j'aurais usé de mes mutations mais dans le couloir en compagnie de mon voisin ce n'était pas très conseiller. Je forçais un peu plus sur la poignée motivée par l'idée que mon lit se trouver derrière cette porte et que je pourrais dormir jusqu'à midi sans interruption afin de récupérer de ma soirée.

- Tu danses vraiment très bien, tu sais ?

- Mer...

Cette porte allait me rendre folle, ou les insinuations de mon voisin allaient s'en charger, en temps normal j'aurais usé de mes mutations, mais dans le couloir en compagnie de mon voisin ce n'était pas très conseiller. Il se moquait de moi, c'était la seule explication voulant savoir comment je réagirais n'est-ce pas ?

- Tu es sérieux là ? Dans tout New York il faut que tu tombes là où je travaille ?

C'était bien ma chance ça, si seulement je faisais plus attention à qui assiste à ce spectacle ça pourrait peut-être m'éviter ce genre de surprise... Seulement, je me demander encore une chose, comment avait-il pu me trouver ? Etait-il vraiment tombé dessus par hasard ou...

- Comment tu m'as trouvé ? Tu m'as suivi ?

C'était la seule explication, mais là encore pourquoi ? L'avais-je mis au défi de me retrouver et l'avait-il pris au sérieux ?