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 Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥

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Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Vide
MessageSujet: Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥   Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Icon_minitimeMar 8 Juil - 21:39


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Résurgences

Nocturnes

feat KHAN & LUCRECIA



Brooklyn, le soir, avait de quoi effrayer toute personne saine d'esprit. Dommage pour moi, cela faisait un bout de temps que je ne me considérais plus comme quelqu'un d'ordinaire. La faute à mon don, mais aussi à mon caractère, à ma façon de vivre. Quelle femme, à vingt-cinq ans, jouait du violon le soir pour s'amuser, passait le plus clair de son temps à lire des oeuvres en langue originale, et préférait rester chez elle à écouter de la musique classique plutôt que de sortir boire ? La réponse est évidente, mais je vous la donne quand même : moi.

Mes pas étaient impatients : il faisait froid, et je resserrais mon manteau d'une jolie couleur bleue foncée. J'avais même mis un béret sur mes cheveux noirs coupés courts. Je souris à un marchand de beignets qui fermait, et chez qui j'avais l'habitude de passer, et m'arrêtais un instant à une intersection : j'entendais au loin les sirènes de polices. J'avais lu dans les journaux - et vu à la télévision, car on ne parlait plus que de ça - de cette descente de police autour de la ville. Apparemment, ils cherchaient un fugitif. Je frémis un instant dans le vent du soir, et après avoir regardé que j'étais seule, m'amusais à contrôler l'air et à en faire une brise chaude. C'était déjà mieux ! J'inspirais, puis me mis en route vers la gauche. Ce petit chemin passait par deux ou trois ruelles sombres, plutôt mal famée, mais j'étais pressée de rentrer.

Mes ballerines faisaient un bruit très doux sur les pavés des ruelles. Heureusement que mon aérokynésie me permettait de contrôler le vent qui faisait claqueter les poubelles, sinon j'aurais été frigorifiée jusqu'aux os. Alors que je tournais encore, je me retrouvais face à une silhouette. Je clignais des yeux, et reculais d'un pas par réflexe. Mais ma bouche, elle, n'avait toujours pas appris à se taire.

« Oh, vous m'avez fait peur, monsieur. Vous allez bien ? » m'enquis-je d'une petite voix de souris docile.

C'était mon caractère : c'était douce et gentille. Trop peut-être, au goût de certains de mes collègues qui n'étaient pas les dernières pour en profiter. Je pense que c'est à ce moment, en plissant le regard pour mieux observer l'homme qui se tenait devant moi, que je remarquais une chose. La ruelle était plutôt bien éclairée - et cet homme était bleu. Bien entendu, avec mon contrôle habituel, je m'exclamais d'une voix tout à fait normale, presque amicale, un brin surprise :

« Mais vous êtes bleu ! »

Si, si, je vous assure, je ne le fais pas exprès. En tout cas, cet homme avait l'air impatient, aux abois, comme un animal chassé. Mon air curieux laissa place à des traits pleins de bonté et de douceur. Qui qu'il soit, il ne méritait pas d'être ainsi aux aguets. Et, de toute évidence, il n'était pas humain et mutant : n'était-il pas normal de ma part de lui proposer de l'aider ? Néanmoins, je voulais en savoir plus sur lui - mais d'abord, le rassurer. Je levais les mains d'un air innocent, pour montrer que je n'avais aucune mauvaise intention, et lui fis un sourire avenant.

« Ne vous inquiétez pas ! Vous êtes un mutant, hm ? N'ayez pas peur. J'en suis une aussi. N'ayez pas peur ... »

Je tendis ma main vers la droite, et de ma paume de main tendue vers le ciel se forma une espèce de vortex lent d'air, comme une hélice invisible et non palpable, où des grains de poussières visibles tournoyèrent un instant. J'eus un petit sourire et un clin d'oeil complice.

« Aérokinésie. »

Je n'avais trouvé que ce moyen pour le mettre en confiance. Dans cette atmosphère tendue où chaque mutant pouvait tomber sur des humains méfiants, mieux valait lui montrer de quel côté j'étais. Du sien, en l'occurrence.


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Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Vide
MessageSujet: Re: Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥   Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Icon_minitimeVen 11 Juil - 4:15





Combien d’années ? C’était la question qui tournait au fond de son esprit. Depuis combien d’années maintenant l’angoisse avait-elle pris sournoisement place pour former l’arrière plan de son univers ? Une angoisse qui n’avait jamais pris de contour précis, que ce soit des traits formants un visage ou ceux des lettres formant un nom. Et il détestait cette angoisse dont le poids lui semblait une chaine supplémentaire pour le ramener dans cette société où il n’avait plus sa place. Par leur faute uniquement. Il avait beau avoir réussi à leur échapper, il pouvait sentir leurs ombres s’étirer derrière chaque objet, derrière chaque personne. La menace était partout, cela était partout. Ainsi, depuis, son univers avait continué de se teinter d’une inquiétante étrangeté, mais il avait appris à reconnaitre depuis les symptômes associés à cela. Ce n’était pas exactement des causes précises, la simple température ambiante qui se mettait inexplicablement à descendre de quelques degrés parfois, ou un frisson qui glissait le long de son échine et qui faisait que ses yeux se mettaient à parcourir d’un seul coup le monde environnant pour trouver quelque chose.

Khan ne pouvait pas renoncer à sa liberté, l’idée de se faire reprendre lui devenant insupportable, mais il était difficile aussi de renoncer à marcher dans les rues de la ville. Il évitait juste les quartiers trop fréquenté, préférant ceux où il pouvait encore facilement se dissimuler. Sortir couvert, des pieds jusqu’à la tête, au fond il détestait ça. Plus d’une fois l’envie de baisser cette capuche qui lui mangeait la moitié du visage l’avait pris, mais ça aurait été idiot. Et il n’était pas un idiot. Le refuge que lui offraient ses vêtements n’était déjà pas toujours suffisant à dissimuler la couleur de sa peau à chaque passant. On s’approchait de lui, on passait à ses côté et on s’éloignait. Mais parfois à trop tenté sa chance, on finissait par attirer l’attention quand même. Comme ce soir.

Etait-ce son imagination ? Non l’angoisse était bien là, l’enveloppant alors qu’il continuait son chemin. Oui cela était partout, se dissimulant dans la foule, l’observant à travers les fenêtres des immeubles environnants peut-être. Chaque passant qu’il prenait le risque de croiser était autant de petits yeux avides pour cela, le faisant se sentir assiégée en permanence, sans lui laisser une seconde de répit des qu’il posait un pied à l’extérieur de ses refuges. Et si l’idée de se confronter à eux et de leur faire mordre la poussière ne le dérangeait pas, il appréciait trop sa liberté dernièrement retrouvé pour foncer aussi rapidement. Il avait allongé le pas dès les premiers instants où ce frisson caractéristique lui avait parcouru l’échine, se précipitant dans un labyrinthe de ruelles aussi étroites qu’obscures des les premières sirènes, avec l’intention secrète de semer ses poursuivants.

Une autre ruelle, moins sombre et les sirènes étaient toujours présentes. Le mutant à la peau bleu s’était glissé dans un renfoncement, juste à l’angle de la rue, écoutant, attendant que la menace disparaisse et que la voie soit à nouveau libre pour lui. Froid, il faisait froid, son esprit s’était condensé, se limitant à chercher les signes d’arriver de cela. A un point tel qu’il n’en avait pas remarqué les bruits d’une approche bien plus discrète avant qu’elle ne soit littéralement sous son nez. Celle d’une jeune femme. Il s’était tendu prêt à repartir alors que l’on s’exclamait déjà de sa présence. Peur, il avait l’habitude de cette réaction maintenant et elle le crispait toujours autant. Il aurait déjà du partir. Pourtant il était la immobile, ses yeux dénués de pupille posé sur la petite silhouette face à lui, son regard s’accrochant aux cheveux bruns et courts, aux traits d’un visage qui se superposait à ceux de celui presque identique qu’il pouvait trouver dans ses souvenirs. Etrange coïncidence ? Il ne saurait le dire mais toujours était-il qu’il la connaissait. Lucrecia, son ancienne et si gentille voisine. Ou plutôt qu’il l’avait connu. Avant que tout ne change. Oui, si lui la connaissait, elle ne devait voir qu’un étranger. Elle avait connu Khan l’humain, mais cette vie là avait disparu dans une explosion aussi bleue que sa peau.

Peau qu’elle venait de remarquer en s’exclamant, tel un électrochoc qui le faisait reculer d’un pas pour partir et disparaitre. Pas le temps de se plonger dans les souvenirs alors que sa situation continuait d’empirer. Prêt à se détourner, il avait retourné un regard bleu vif sur la jeune femme fragile au mot mutant. Bien sûre elle avait compris. Il n’était pas difficile d’additionner deux et deux quand on voyait son apparence. Il devait fuir oui, c’était inévitable, mais celle qui avait été sa voisine le surpris plus qu’il ne s’y serait jamais attendu. Il avait observé son mouvement intrigué, suivant la formation de la colonne d’air. Surprise. Jamais il n’avait imaginé ça. Il avait cru devoir la fuir, comme avec tous les autres, il avait cru disparaitre et la laisser là. Au point de ne pas savoir exactement que dire.

« Oh ?! … je vois. Et bien oui, de toute évidence. »

Son statut était difficile à cacher oui, c’était une évidence. Il avait alors, répondu à son sourire, qui semblait faire ressortir une pointe de nostalgie, par un de ses frémissements qui lui étirait le coin des lèvres comme si il en avait perdu l’habitude à force de ne plus en avoir l’occasion. Le rendant peut-être plus précieux. La tension qui l’avait gagné se relâchait légèrement, mais la rue n’était pas un endroit sûre et il se devait de rester aux aguets. Et il ne voulait pas l’entrainer dans ses ennuis.

« Navré de vous avoir surprise. Mais vous ne devriez pas rester, l’endroit n’est pas sûr. »

Et c’était en grande partie sa faute, puisque c’était lui qu’on cherchait et rester ici risquait d’entrainer son ancienne amie dans sa chute. D’un regard plus doux il s’était écarté de son chemin, l’invitant à repartir, se collant plutôt dans l’ombre d’un mur retrouvant son air aux aguets, prêt à reprendre sa fuite des qu’une ouverture dans les mailles de la police se présenterait à lui.


Dernière édition par Khan W. Fawkes le Jeu 17 Juil - 0:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥   Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Icon_minitimeVen 11 Juil - 11:03


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Résurgences

Nocturnes

feat KHAN & LUCRECIA



Le pauvre homme avait l'air tout surpris de mon attitude. Pourtant, mon amicale franchise n'avait rien d'étonnante à mes yeux - j'avais toujours été comme ça, devenant amie avec un peu tout le monde, quitte à être déçue et à pleurer. J'avais toujours été une incroyable optimiste croyant en l'avenir, même sous les coups durs. Je croyais en les gens - c'était une qualité et un défaut si prononcées chez moi que ça en devenait parfois ridicule. Mais j'étais ainsi faite, et l'on ne peut plus changer les gens à partir d'un certain point. Eux seuls le peuvent, et parfois même, ils ne le peuvent pas. Je n'aurais pour rien au monde voulut changer, de toute façon. Son sourire était étrange, presque nostalgique. Je le regardais avec douceur - sa couleur ne me gênait pas. Elle m'avait surprise, et je dois avouer que j'étais extrêmement curieuse vis-à-vis de cela, mais je ne le jugeais pas. Nous étions entre mutants - pourquoi aurions-nous eu besoin de nous juger ? Nous étions frère et soeur - nous partagions bien plus que des génomes communs ; nous étions tous deux des parias de la société. Lui plus que moi, de toute évidence, avec son handicap physique. Cela m'émouvait - pauvre homme, il devait avoir bien du mal à se camoufler. La vie ne devait pas être facile pour lui. Je ressentais une empathie profonde envers lui.

Ses paroles et son attitude me firent cligner des yeux, et j'eus un petit rire tout bas, comme si il avait dit une blague très drôle. Je franchis les quelques pas qu'il avait fait pour se fondre dans les ombres et pris sa main dans la mienne. Sa peau bleue tranchait sur la mienne, pâle, mais cela me paraissait plus un signe d'acceptation que de différence. Je serrais ses doigts dans les miens un instant et hochais la tête, jetant un regard vers le bout de la ruelle d'où je venais.

« Vous avez raison, ce n'est pas sûr. Nous ne devrions pas rester. Allons-nous en. »

J'avais fait exprès d'utiliser des termes qui le comprenait. Je lui lançais un petit regard et l'invitais à me suivre, en sortant des ombres. Il avait raison, l'endroit était mal famé et nous devions partir - il était hors de question que je le laisse à la rue, avec ces policiers qui traînait. Et comme il allait sûrement faire des manières avec ce projet, je pris mon visage ferme, comme celui que j'avais quand mes élèves devenaient trop turbulents. C'était presque comique, c'était comme si je mettais un masque et que même comme ça, on voyait que je ne pourrais pas faire de mal à une mouche - comme un mouton qui met un masque de renard, mais dont on voit encore la toison et les sabots, et qui bêle.

« Je refuse de vous laisser seul, dans cette ruelle mal famée, alors que la police est en ville. J'habite à deux rues d'ici, et il serait tellement plus simple pour nous deux que vous restiez chez moi quelques jours, le temps que tout cela se tasse ... Si je vous laisse ici, je m'inquiéterais. Je n'ai pas envie d'apprendre que les forces de police vous ont attrapés. Je vous jure que je ne vous ferais aucun mal » fis-je avec un sourire, avec un haussement de sourcils.

Oui, c'était une boutade - comme si j'avais pu faire du mal à un être aussi grand et fort ! L'idée ne me serait jamais venue, et j'essayais de le détendre en prenant part avec la logique. Je rangeais mes mains dans mes poches, faisant courir autour de nous un vent plus chaud. Je lui lançais un petit regard suppliant - un de ces regards de chien battu, qui avaient le don de faire fondre mon père et mes voisins, quand j'allais chez eux quémander des bonbons. C'était aussi le regard que j'avais quand je faisais des bêtises et que je voulais qu'on m'excuse - mais bizarrement il marchait beaucoup moins bien ...

« S'il vous plaît. Venez avec moi. Juste l'histoire de quelques jours. Cela ne me gêne absolument pas, et je vous le propose de bon coeur. »

J'espérais qu'il ne refuserait pas. Je lui montrais les ruelles, plus loin, et l'un des buildings qui ne devait pas être à plus d'une petite dizaine de minutes. Il y avait une façon d'y arriver par les ruelles qui nous éviterait les rues passantes. Et mon index désignait l'escalier de secours - nous pourrions être discrets. Personne ne le verrait. Des questions s'insinuèrent en moi : est-ce qu'il était à la rue ? Est-ce qu'il était en fuite ? Est-ce qu'il avait pris un repas, dernièrement, au moins ? C'est un regard éminemment inquiet que je posais sur lui, l'air encore de supplier de me suivre.


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MessageSujet: Re: Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥   Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Icon_minitimeJeu 17 Juil - 17:25


Pourquoi avait-il quitté sa cachette déjà ? Pourquoi être sorti de son refuge où on venait rarement le déranger ? Pour rien … Absolument pour rien. Ce n’était rien d’autre qu’un accès de révolte désespéré qui l’avait conduit à sortir, un désir irrépressible de ne pas se laisser faire. De faire quelque chose contre cela … Un geste qui n’avait eu que des conséquences désastreuses pour lui. Du moins jusqu’à maintenant. Maintenant ce n’était pas ses poursuivants qui l’avaient retrouvé dans cette ruelle, non, celle qui avait réussi à tromper sa vigilance avait en fait les traits d’une simple passante. Il avait cru pouvoir profiter des ombres pour disparaitre et la laisser retourner à sa vie comme si elle ne l’avait jamais croisé. Grosse erreur. Sa main venait tout juste de se refermer sur la sienne, emprisonnant ses doigts de sa peau pâle, l’obligeant avant même qu’il n’ait pu fuir à se retourner vers elle. Il avait écarquillé les yeux un court instant, les posant sur son visage à la recherche de signes qui lui montrerait à quel point elle était sérieuse.

Ce n’était pas la première fois de sa vie qu’il posait les yeux sur ce visage, mais c’était la première fois que la jeune femme croisait la personne qu’il était devenu. Il était un étranger pour elle. Un étranger qui n’avait pas le droit de l’entrainer dans son univers d’angoisse et de méfiance. Il avait voulu dégager sa main et glisser doucement hors de son contact, car rester avec lui n’était pas une bonne idée, mais quelque chose dans son visage l’avait arrêté. Quelque chose qui lui donnait envie de sourire doucement, et de peut-être lui tapoter la tête gentiment pour l’effort qu’elle faisait à afficher tant de détermination. Mais il n’était pas dupe, il la connaissait trop pour ça. Toutefois c’était aussi une pensée rassurante de voir qu’elle, elle n’avait pas changé, qu’elle était restée aussi douce et gentille que les souvenirs qu’il en avait gardé. Même avec une personne comme lui. Après tout, il avait tout du genre d’individu qui aurait amené les autres à changer de trottoir dans la rue. Ou à agripper son sac à main plus fermement si on l’avait vu pénétrer dans le même métro que soi, chose qu’il se gardait bien d’approcher, ou à presser le pas si il avait été derrière vous sur la route de votre domicile. Mais aussi inquiétant qu’il puisse paraître au regard des autres, ça ne semblait pas être le cas aux yeux de la jeune femme.

« Je ne crois pas que… »

Mais avant même qu’il n’ait pu finir, elle avait commencé à l’entrainer à sa suite, le coupant de ses mots avant même qu’il n’ait essayé d’argumenter. Et il aurait été capable de se laisser faire doucement, par simple nostalgie de la revoir, par simple nostalgie de ce regard qui faisait réapparaitre chez elle la gamine que lui avait connu. Mais à la place, un voile de silence était retombé, le sourire de la jeune femme n’arrivant plus à se refléter sur le visage de son interlocuteur, qui pourtant ne pouvait que sourire de l’image où elle essaierait de l’attaquer en lui sautant dessus. Parce que ça, ce n’était pas Lucrecia, parce que même si elle en venait à le considérer comme une menace et à se tourner contre lui, il ne doutait pas de pouvoir résister. Mais le souvenir de la police à ses basques l’avait fait reculer instinctivement. Un frisson venait de franchir en un éclair la distance séparant ses jambes de sa nuque, le faisant tressaillir. Un frison caractéristique qu’il ne pouvait plus attribuer à la température glaciale… Non cela se rapprochait. Dans quelques instants…quelques minutes, peut-être plus, ils seraient là.

Si la brune avait remarqué son arrêt, elle n’avait dû voir là qu’une hésitation de sa part à la suivre. Une hésitation qui si elle avait été vrai au départ venait de se transformer en réflexion intense de ce qu’il devrait faire pour se sortir de là. Habituellement il aurait fuit, mais voilà il doutait qu’elle le laisse partir et même si il parvenait à semer la jeune femme rien ne lui disait qu’elle rentrerait tranquillement chez elle, sans essayer de le retrouver. Au risque de tomber sur cela. Il avait fixé le haut bâtiment qu’elle lui avait désigné songeur, alors qu’elle lui lançait ce regard qui en tout autre situation l’aurait certainement fait céder. Il n’avait pourtant pas le temps ni même véritablement la possibilité de réfléchir à son offre…et pourtant.

Un choix. C’était simple, il suffisait qu’il fasse un choix un seul, avant de perdre toute occasion de sauver sa liberté.

Au moins elle ne faisait pas partie de cela, ça il en était certain.

« D’accord. Je vous suis. »

Il lui avait à nouveau emboîté le pas, suivant la direction qu’elle avait indiqué, ne pouvant se permettre de rester fixe plus longtemps. Dissimulant ses mains dans les poches de sa veste, il avait incliné la tête de telle sorte que l’ombre de sa capuche cache son visage au cas où ils viendraient à croiser quelqu’un. Et tandis qu’ils continuaient de s’avancer au milieu des ruelles sombres et étroites, une question ne pouvait s’empêcher de finalement tourner encore et encore dans sa tête. Une seule, qu’il n’arrivait finalement plus à retenir alors qu’ils arrivaient enfin au niveau de l’escalier de secours.

« Pourquoi ? »

La question s’attarda sur ses lèvres. Pourquoi prenait-elle le risque de se mettre en danger ainsi. Il aurait très bien pu être une personne des plus dangereuses pour elle, alors pourquoi ? Qu’est ce qui l’avait poussé à insister au point de s’encombrer d’une personne comme lui jusque chez elle.
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MessageSujet: Re: Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥   Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Icon_minitimeDim 20 Juil - 11:10


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Résurgences

Nocturnes

feat KHAN & LUCRECIA



Il avait hésité. Je l'avais senti, entendu. Je ne voulais pas qu'il ait de doutes. Je ne savais pas comment l'aider plus que ça. L'inviter chez moi me semblait normal, mais je ne pouvais pas l'y forcer. Si il refusait, je ne pourrais rien de plus pour lui. J'avais presque envie de pleurer face à une telle situation. J'entendais dans sa voix des souvenirs résurgents. Il me faisait penser à quelqu'un, et quand j'entendais les modulations graves de son ton, je me sentais rassurée. Comme si je savais qu'il me protégerait. C'était totalement idiot - je ne connaissais pas cet homme. Mais je voulais le protéger, moi. Alors, quand il accepta, me suivant dans la ruelle, je sentis un poids sur mes épaules s'alléger. Nos pas nous menaient au travers de New-York, dans un interlude physique de quelques minutes jusque mon building. Les ténèbres semblaient prêts à nous assaillir, ombres surgissant des grilles d'égout ou des poubelles. Mais sa voix, encore elle, siffla dans l'air, me faisant me retourner à moitié alors que je ralentissais. Je ne pouvais pas jeter ça comme ça, comme on dirait une banalité. Je me plantais devant lui et, avec une sincérité à toute épreuve et un sourire éclatant, je fis d'une voix musicale :

« Parce que vous aviez besoin d'aide. »

C'était aussi simple que cela. Il aurait pu être humain ou animal, cela aurait été la même chose. J'aidais ceux qui en avaient le besoin quand je les voyais. Je hochais la tête doucement, puis nous repartîmes. Ce n'était plus très loin, et nous finîmes par arriver dans la cour jouxtant mon bâtiment. Néanmoins, même à une heure aussi tardive, il risquait d'y avoir des gardes. Je me mordillais la lèvre un instant, puis indiquais les escaliers de secours, en fer, sur le côté.

« Pourriez-vous monter par là ? J'ai peur que si quelqu'un ne vous voit, vous n'ayez des ennuis. »

Il était évident dans ma voix que je ne me comptais pas dedans. Comme si le fait que moi, j'ai des ennuis ne m'intéressait pas. Comme si je ne m'occupais que de mon invité. Je lui indiquais du doigt la fenêtre à l'avant-dernier étage, et lui promis de lui ouvrir dans quelques minutes. J'entrais dans le hall, le coeur battant à tout rompre. J'étais fière d'aider quelqu'un qui en avait besoin. Père m'avait dit qu'il existait des mutants, et il avait raison. Il avait dit quelque chose, aussi ; quelque chose d'autre. Aide toujours ton prochain. Avoir une dette envers quelqu'un rend les gens parfois plus gentils. Mais ne fais pas ça dans cette optique, d'accord ? Tu es une mutante. Tu n'es pas un monstre, tu une héroïne. C'est ton devoir d'aider et de protéger quiconque avant toi. Je saluais le gardien, pris l'ascenseur et pénétrais dans mon appartement dans un bruit rassurant de clé. J'allais tout de suite ouvrir la fenêtre dans le salon, pour laisser le mutant entrer.

Je le laissais pénétrer chez moi, dans ce lieu de confort douillet que je m'étais aménagé comme un nid. Tapis doux, fauteuils confortables, décoration de beige et d'un rose très clair, nacré ; tout donnait l'impression d'être dans un endroit coupé du monde, calme et précieux. Je retirais mon manteau, déposais mes affaires sur un siège et entrais dans la cuisine ouverte, donnant sur le salon. Je me tournais finalement vers l'inconnu, accoudée au bar en bois poli. Un sourire flottait sur mes lèvres, toujours aussi amical :

« Désirez-vous prendre un bain, vous changer peut-être ? Je dois avoir quelques vêtements d'homme. Père devait faire votre taille, ou être un petit peu plus grand. Tiens, d'ailleurs, vous aimez les omelettes ? »

Tout en discutant, j'avais sorti une poêle et des oeufs de mon frigidaire. Je comptais bien lui faire manger quelque chose de chaud, et lui faire boire un bon thé. Ou du café, si il préférait. Indécise, je me tournais de nouveau vers lui, mon plan de travail plein. Je clignais des yeux vers lui et secouais la tête pour moi-même. Durant une seconde ... Non. J'avais dû rêver. Je repris mon visage doux et proposais encore :

« Vous voulez boire quelque chose ? »

Il était évident que si il refusait par politesse tout ce que je proposais, cela me vexerait. J'aimais aider mon prochain - j'espérais que ce soit déjà clair pour lui. Je restais debout, attendant calmement qu'il réponde ce qu'il préférait boire et manger, ce qu'il préférait faire. Avoir de la compagnie humaine me faisait du bien. Soudain, dans un miaulement ronronné, un chat gris fit irruption dans la pièce et après s'être frotté quelques secondes à mes jambes, sauta sur la table et renifla vers le mutant. Puis, après avoir reniflé assez, il descendit et retourna se frotter contre des jambes - mais pas les miennes. Je haussais les sourcils et eus un petit rire.

« On dirait que Napoléon vous a adopté ! Habituellement, il est très territorial et a tendance à feuler contre les gens. »

Si Napoléon appréciait ce mutant, j'étais certaine de ne rien risquer. Si même ce chat au caractère borné pouvait ronronner contre la peau bleue, c'est que j'étais en sécurité. J'en étais sûre et certaine. Et puis, cet inconnu me rappelait quelqu'un. Mon père peut-être ? Non, ce n'était pas ça. Et cette voix ...

« D'ailleurs, j'ai oublié de vous demander : comment vous appelez-vous ? Ce sera plus pratique pour se parler. Je m'appelle Lucrecia. »

Je penchais la tête en avant, repoussant avec un geste d'agacement enfantin une mèche de cheveux collée à mon front par la fine pluie qui tombait dehors.


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Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Vide
MessageSujet: Re: Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥   Résurgences Nocturnes ♦ Khan ♥ Icon_minitimeSam 9 Aoû - 1:35


Sa question, presque murmure avait envoyé une réponse en écho, une réponse frappée au coin du bon sens certes, mais qui ne répondait qu’en partie à ses interrogations. Il n’était pas le seul dans ses rues à avoir besoin d’aide et il aurait très bien pu se demander ce qui lui avait valu l’honneur de se distinguer au sein de cette masse invisible qui se traînait dans les rues de la ville, sans émouvoir outre mesure cette société de misanthropes. Oui il aurait pu se retrouver frustré de cette réponse laconique si les raisons n’avaient pas été aussi évidentes. Déjà il pouvait dire qu’elle ne rentrait pas dans la catégorie de ces personnes nombrilistes au possible. Quand à ce qui lui valait de se démarquer de tous les autres, c’était tellement évident qu’il n’avait même pas besoin d’y penser. C’était la même chose qui parvenait à le démarquer, que celle qui l’obligeait à se dissimuler, et il avait eu la chance qu’elle se trouve être comme lui. Une mutante.

Alors aussi forte qu’avait été la tentation de mieux la questionner, il était finalement resté muet jusqu’à atteindre l’immeuble qu’elle lui avait désigné plus tôt. Suivant son indication d’un hochement de tête, il avait commencé à grimper aussi silencieusement qu’une panthère les escaliers de fer jusqu’à la fenêtre qu’elle lui avait montré. Il avait atteint le logement bien avant sa locataire, attendant donc dans les ombres de la nuit qui couvrait le rebord de la fenêtre qu’elle vienne lui ouvrir. Au moins la sensation oppressante de voir cela débarquer et lui tomber dessus s’était éloignée. Au son du craquement de la fenêtre qu’on ouvrait, Khan s’était glissé à l’intérieur de l’appartement douillet de celle qui avait été pendant bien des années sa voisine. S’avançant de quelques pas sur le tapis, il avait observé discrètement l’endroit, par habitude de ne pas se trouver enfermé dans un lieu dont il ne connaissait pas la sortie. Par réflexe, comme par sécurité personnelle. Ou simplement parce qu’il en avait pris l’habitude entre ses années de traques et de services.

La voix douce de la brune avait néanmoins fini par le tirer de son état des lieux, la surprise toujours là de se voir accueilli ainsi, même par elle, alors qu’il en avait perdu l’habitude. Et sans doute ne se sentait-il pas encore assez à l’aise de toute cette situation pour être capable d’accepter tout ce qu’elle lui proposait d’un coup, le faisant se tendre instinctivement avant de se forcer à répondre. Mais il ne voulait rien laissé paraitre, gardant cet air parfaitement neutre sur le visage tandis qu’il se décidait enfin à abaisser la capuche de sa veste de sur sa tête. Laissant son visage totalement à découvert avec un certain soulagement. Il n’avait pas l’intention de la déranger plus que nécessaire de toute façon. Le temps d’être certain que la voie était sûre pour lui. C’était donc malgré tous ses efforts qu’il finit par répondre à sa question un peu gêné.

« Un verre d’eau serait parfait… tout comme une omelette. »

Il s’était apprêté à lui demander où il pouvait déposer son manteau, mais l’irruption d’une boule de poil grise l’avait arrêté avant même qu’un coin de ses lèvres ne bouge. Le mutant bleu avait alors observé son manège, des jambes de Lucrecia à la table, de la table au sol, du sol jusqu’à lui. S’il croyait l’attendrir ? Oh et puis au fond qu’est ce que ça changeait qu’il se laisse tout de même un peu faire. Ca le faisait plutôt remonter à une époque où son visage aurait été encore facilement reconnaissable, à une époque où il avait eu le temps de s’occuper d’animaux en tout genre. C’était donc avec un soupir faussement vaincu qu’il s’était laissé aller à se mette à hauteur pour venir gratter le chat derrière les oreilles.

« Que d’honneur alors, je ne m’attendais pas à ça. Je crois même que c’est bien la première fois. »

Accroupi en train de caresser le chat, il avait relevé le regard vers la jeune femme, souriant furtivement de la voir se battre contre ses mèches de cheveux collés par la pluie. Chose dont-il n’avait plus à se préoccuper vraiment depuis son… petit accident.

« Moi c’est Wayne… ou Pulsar. Appelez-moi comme vous préférez. »

Se relevant en laissant le chat libre de retourner à sa routine, il avait hésité, pendant une bonne seconde, à tomber le masque et à dire la vérité à la brune. A souffler son véritable nom pour peut-être se replonger dans la nostalgie du passé. Mais c’était un risque et un poids trop grand à faire peser sur ses petites épaules. Elle était trop douce, trop gentille pour qu’il l’entraine avec lui dans le monde des ombres qui s’étendaient derrière les silhouettes tourmentées des arbres morts. Alors il ne lui avait donné que son second prénom et son nom mutant. Petite barrière de sécurité qu’il plaçait discrètement autour d’elle. Fermant les yeux un instants il avait cherché à faire disparaitre les dernières traces de tensions qui restait dans ses muscles, essayant à la place de s’imprégner de l’ambiance douce de l’endroit.
En les rouvrant il s’était tout de suite concentré sur son visage, lui laissant tirer un mince sourire de ses lèvres bleues. Avant de se rendre compte du léger halo qui avait commencé à émaner de sa silhouette alors qu’il essayait de ce recentrer sur lui-même. Comme un évènement inévitable, comme l’impossibilité de toujours maintenir un niveau de radiation à zéro, sa mutation finissant toujours par reprendre ses droits quand il détachait de trop son attention. Alors aussi vite que sa peau avait commencé à luire doucement, Khan s’était excusé, tout en y mettant un terme.

« Toute mes excuses, vraiment je ne faisais pas attention, mais je vous assure que vous ne craignez rien. Merci de m’accueillir, vraiment, mais ne vous dérangez pas tant pour moi vous savez. »

C’était étrange que ce vouvoiement qu’il s’imposait alors qu’il aurait été tellement plus naturel de lui parler comme il l’avait toujours fait avec sa voisine. De quoi possiblement plus s’emmêler les pinceaux qu’il ne le faisait déjà, alors mieux valait qu’il ne s’attarde pas trop au fond. Il n’avait pas toujours eu de direction précise dans son parcours, ne ressentant à une époque rien d’autre que le désir d’intercaler la plus grande distance possible entre lui et cela. Mais c’était avant de prendre conscience et de découvrir qu’il y avait une meilleur cause à servir. Et en y songeant sa fuite n’avait de toute façon abouti à rien, sinon faire reculer le problème au lieu de le résoudre. Ce prix il l’avait déjà payé et ne comptait donc pas reproduire la même erreur. Il évitait pour cela de laisser la moindre trace, une trace que cela aurait pu remonter.

Après tout qui savait où commençaient et où s’arrêtaient leurs limites ? Ce qui n’avait aucun contour précis n’était situé nulle part, et donc s’étendait potentiellement au monde entier.
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