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 Sourires d'encre et de papier ♦

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MessageSujet: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeMer 9 Juil - 10:17


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Sourires D'Encre

et de Papier

feat CHRIS & LUCRECIA



J'aimais avoir des habitudes. Une certaine routine, sans que cela ne devienne ennuyeux. Je me levais aux aurores, prenais une douche, séchais mes cheveux courts, je passais très peu de temps chez moi en fin de compte, car dès que j'avais fini de me préparer, je sortais et partais pour Manhattan, pour le petit café du nom de la Mandragore. Son style était très victorien, très anglais, et les chaises de fer forgé ornées de coussins colorés, les tapisseries, les grandes horloges, les teintes beiges et chocolat, tout cela m'attirait. Tous les matins, j'allais y boire mon chocolat chaud et y manger mon muffin aux myrtilles. C'était devenu plus qu'une habitude, c'était presque ma prière, c'était à ce moment précis où commençait ma journée.

Non, en fait, le moment précis où j'avais mon premier sourire, et où débutait ma journée, c'était quand je voyais mon bel inconnu.

Il était plutôt séduisant, et je le voyais depuis un bout de temps. Il venait à peu près à la même heure que moi. Je le voyais, assise de ma place, près de la fenêtre sur ma banquette rouge. Ma tasse devant moi, mon muffin à moitié dévoré, un livre ouvert entre les mains, c'était devenu un réflexe depuis longtemps ; il m'arrivait même de le chercher du regard. Puis il entrait, mes prunelles sombres croisaient les siennes d'un joli bleu azur, on se souriait mutuellement, on se saluait de la tête comme deux vieux amis distants, et c'était tout.

Mais c'était mon premier sourire de la journée, et en fin de compte, ce petit instant m'était précieux. Je ne savais même pas pourquoi on se saluait, au juste. Il m'avait semblé sympathique au premier regard, et c'était venu comme ça, quand on s'était regardés en même temps.

Je n'arrivais pas à lire, ce matin là. J'avais la tête encore confuse d'un cauchemar qui m'avait fait très mal dormir, et je posais avec agacement mon livre devant moi, page fermé. Je me sentais aussi froissée que sa couverture. Même mon muffin, pourtant délicieux, n'arrivait pas à me donner envie d'être joyeuse.

« Tout va bien, mademoiselle Rivendall ? »

Le serveur, du nom de Barney, avait appris à me connaître depuis ce temps. Il était debout à côté de ma table, l'air soucieux, les paupières plissées. Il était adorable, et je lui répondis d'un air aussi jovial que possible :

« Oui, tout va bien, juste une mauvaise nuit. Merci de votre inquiétude, Barney. »

Il ne pouvait pas comprendre. Malgré toute sa gentillesse, il n'aurait pas pu comprendre. Je revoyais en flashs les morceaux de verre tranchant de mon rêve revenir à la surface. Et tout cela avait un rapport avec ma mère. Ma vieille blessure me tirait, en ce moment. Par réflexe, je remis le col montant de mon pull noir de coton léger. Barney s'éloigna, me laissant de nouveau seule avec ma pâtisserie et ma tasse à moitié vide et à peine fumante.

Ce matin était une journée laborieuse. Je commençais dans une petite heure, mais je n'avais nullement envie d'aller travailler. Néanmoins, je ne pouvais pas délaisser les enfants comme ça. La main sur la couverture de mon livre, mon visage avait pris une teinte nostalgique et pensive. Mon bel inconnu n'était pas encore arrivé ; allait-il me faire faux-bond ? N'aurais-je pas droit à mon sourire, aujourd'hui ?



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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeMer 9 Juil - 12:53



Sourires d'encre et de papier

On dit que le métier de policier est imprévisible ; vrai, en cela qu’on ne sait jamais de quoi sera fait demain et si on en reviendra en un seul morceau. En revanche si on parle des horaires imprévisibles…Là ça ne concerne que les officiers ; les petits agents comme lui font du 9h-17h ou un shift de nuit sans se poser de questions ou se prendre la tête. Oh, ça ne dérangerait pas Chris outre mesure de ne plus avoir de véritable routine, ses quelques années d’art plastique lui avait appris qu’avoir une routine ce n’est pas si facile que ça en a l’air. Alors pour le moment il découvrait pleinement ce que ça voulait dire "Avoir une routine". C’est pour cela que tous les matins avant d’aller au travail il passait par le coffee shop à deux pâtés de maison du poste de police pour se prendre un café avec beaucoup trop de sucre à l’avis de certains de ses collègue. Si au départ il l’avait fait parce qu’il avait particulièrement envie de sucre, en découvrant l’horreur du sucre dans un café noir de ses collègues, le brun faisait en sorte de ne pas oublier d’y mettre sa dose de sucre.

Cette routine du café s’accompagnait avec la rencontre, routinière elle aussi à présent, d’une jeune inconnue. Aussi brune que lui, elle avait un visage et un regard avenant, doux, un je ne sais quoi de rassurant qui avait tiré un sourire à Chris la première fois qu’il l’avait vue. Leurs regards se croisant, elle avait répondu à son sourire et depuis, ce qui était au départ un sourire accidentel devint vite un sourire de salutation routinier. Certains auraient pu dire effrayant ou un signe du destin (si le policier avait été du genre à croire ce genre de choses) mais lui n’y voyait qu’un peu de soleil et de tranquillité dans une ville qui ne dort jamais, qui ne se calme jamais ; les rapports qu’il devait traiter chaque matin sur son bureau en étaient la preuve.

C’était si routinier que le jeune homme remarqua tout de suite que quelque chose n’allait pas quand il passa ce matin-là. Il avait un peu plus de temps que d’ordinaire mais par force de l’habitude il avait quitté son domicile à la même heure que les autres jours et donc était d’autant plus tenté de passer par le coffee shop. En arrivant il remarqua tout de suite le premier signe que quelque chose n’allait pas avec son inconnue : le livre qu’elle lisait toujours était à présent fermé. Seconde chose, il n’arriva pas à croiser son regard. Il est vrai qu’il n’y passa pas plus de temps que cela, mais il n’allait pas rester planter là pour faire plante en pot non plus. Non, il avait une autre idée. Arrivant au comptoir, il passa sa commande, demandant sur place, contrairement à son habitude, ce qui fit tiquer la caissière.

"Tiens…On se décide à prendre son temps ce matin ?" le message qu’elle tentait de lui faire passer était clair, surtout avec le sourire et les yeux qu’elle lui faisait…Il haussa un sourcil, celui qui lui sert à attirer les regards et se pencha une once vers la caissière.
"Désolé, mais je rejoins une amie…" Il était gay, certes, mais il savait encore comment charmer quelqu’un, surtout quelqu’un d’aussi peu subtile que la femme en face de lui. Il prit sa boisson et avec un haussement d’épaule désolé, s’avança vers la table de son inconnue. "Ce siège est disponible ?"

Demanda-t-il en désignant d’un signe de tête le siège en face de la brune. Il mit en place un de ses sourire avenant mais sans plus, pas de message cachée derrière ce dernier, juste une envie de discuter (okay, et de savoir ce qui n’allait pas alors qu’il n’avait aucun droit de demander quelque chose comme cela).



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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeMer 9 Juil - 13:18


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Sourires D'Encre

et de Papier

feat CHRIS & LUCRECIA



J'en étais arrivée à frotter du bout de mes doigts mais yeux fatigués. Mon épaule me lançait, à la manière d'un vieux rhumatisme. L'habitude, certes, mais la douleur était là, comme un souvenir trop flagrant. Je n'avais jamais montré ma cicatrice à quiconque, sauf à Khan. J'étais aussi innocente qu'une jeune fille - j'avais bien échangé quelques baisers chastes, mais ça n'était jamais allé plus loin. Par peur du regard des autres, par peur de ne plus savoir contrôler mon aérokinésie. Et si je provoquais un déplacement d'air, une mini-tornade ? Non, mieux valait rester calme. Garder mes hormones en laisse. Je soupirais, fis mine de reprendre ma tasse et sursautais quand j'entendis une voix.

C'était la première fois que je l'entendais s'adresser à moi. Il avait une voix agréable, douce, presque caressante - une voix digne des reporters, comme ceux qui font les voix-off. J'ai aimé cette voix dès le premier son. Comme j'avais aimé son sourire et son regard francs. Nos yeux se croisèrent, et je mis quelques secondes avant de réaliser. Mon bel inconnu. Il était là, avec son café dans la main, et il attendait que je réponde. Son sourire était différent, ce n'était plus juste un salut. Il avait franchi la ligne qui nous séparait jusqu'à présent.

Allez savoir pourquoi, je me sentis émue de ce simple geste.

« Oui, oui je vous en prie, installez-vous. »

J'en bégayais presque, ma voix sonnant comme un tonalité de souris. Et voilà que je rougissais comme une midinette ! Disons que j'étais d'un naturel très timide, et même si je me doutais bien qu'il ne venait pas m'aborder pour me draguer, j'étais quand même confuse. Et pourtant, un sourire pâle et hésitante s'était dessiné sur mes lèvres. Je tournais mon regard un peu partout, puis m'attardais enfin sur lui, inspirant doucement pour me calmer.

« Après tous ces sourires en silence, vous vous êtes décidé à venir me parler ? J'en suis ravie. »

Mes traits tirés de fatigue montraient clairement ma joie à cette idée. Mon bel inconnu risquait de ne plus en être un bien longtemps. Ce matin était différent de tous les autres matins. J'avais un peu de temps pour lui, un peu pour moi - du temps pour nous. J'avais envie de le connaître. De savoir ce qu'il aimait lire, ce qu'il faisait dans la vie, comment il aimait son café. De petits détails, qui me lieraient à lui d'une autre façon que nos simples saluts. Je repoussais sur le côté mon livre fermé devant moi - Le Portrait de Dorian Gray, l'un de mes livres préférés - et posais mes mains sur la table, un peu intimidée.

« Je m'appelle Lucrecia. »

Comment lui dire ? Comment avouer une chose aussi simple que celle-ci : chaque matin ton sourire me donne du bonheur. C'était idiot à dire, mais ça semblait si tordu, si étrange ! Pourtant, c'était la vérité toute nue. Un simple sourire peut beaucoup, et le sien me donnait la force de me lever et d'aller travailler. Son air avenant, sa gentillesse, notre petit rendez-vous me donnait la joie, me donnait envie de me lever le matin. J'aurais été triste de le manquer, aujourd'hui. Alors, inspirant de nouveau, mon visage s'illumina de joie, comme si ma mauvaise nuit n'était plus qu'un mauvais souvenir.

Comment pouvais-je être ne serait-ce qu'un peu triste on pensive, face à mon bel inconnu ? Non. J'étais heureuse, et je ne laissais la place dans mon coeur que pour cette émotion mâtinée de surprise et de curiosité. Cette journée allait bien démarrer, en fin de compte.


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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeJeu 10 Juil - 2:59



Sourires d'encre et de papier

D’accord, faire sursauter la demoiselle n’était probablement pas le meilleur moyen d’engager la conversation. Au moins il n’avait pas provoqué d’incident de manière indirecte, genre faire renverser le café (ou quelle que soit la boisson) qui se trouvait devant elle. Il se serait sentit franchement idiot si ça avait été le cas. Enfin bref. Elle lui indiqua d’une voix peu assurée que le siège était effectivement libre et Chris eut presque envie de ne pas l’importuner plus longtemps et de simplement demander un gobelet en carton pour emporter son café ; elle ne semblait pas très à l’aise maintenant qu’il était là…Pourtant il envoya paitre cette idée et s’installa face à elle dans la chaise que le brun savait déjà confortable.

Il ne fallut visiblement pas longtemps à l’inconnue pour se remettre de ses émotions vu le commentaire qu’elle lui fit. Bizarrement, il ne s’était pas attendu à cela venant d’elle. Probablement à cause de son visage arrondis et aux traits doux lui avait fait oublier que l’être humain pouvait se révéler des plus complexe quand il le voulait. Chris eut un léger rire, saupoudré d’étonnement et touilla le sucre qu’il venait d’ajouter dans son café avant de répondre.

"Rien ne vous empêchait de faire le premier pas." Le ton d’amusement se trahissait dans sa voix mais l’amusement était franc et gentil, en rien moqueur. Elle se présenta ensuite et le brun l’observa une seconde avant de donner sa propre réponse "Christopher, mais vous pouvez m’appeler Chris" avant de lui tendre une main pour qu’elle la serre.

Et là, le blanc total. Comment il était censé amener sur le tapis une ligne du genre "Dites, pas que je vous observe, mais j’ai vu que vous n’alliez pas bien…" AH ! la bonne blague. Autant lui dire de fuir tout de suite si c’est pour dire un truc pareil. Il chercha donc un sujet de conversation, prenant une gorgée de son café pour se donner une excuse de ne rien dire pour le moment. Puis il eut une idée ; elle venait toujours avec un livre, peut-être qu’à partir de là ils pourraient changer plus facilement de sujets.

"C’est quoi le livre du jour, si je puis me permettre ?" il désigna d’un mouvement de tasse le livre en question.

Pour son déménagement sur New-York, Chris avait décidé de laisser quelques affaires chez sa mère, dont une très grande partie de sa collection de livres, en se disant qu’il pourrait se faire envoyer par la poste des livres etc…Sauf que vu la taille de son appartement, avoir beaucoup de place de libre pour une bibliothèque était tout simplement impossible. Alors il avait fait une croix sur l’idée de ramener sa collection ici. Ca ne l’empêchait pas, de temps à autres, d’aller s’acheter des livres au libraire du quartier.



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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeJeu 10 Juil - 10:24


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Sourires D'Encre

et de Papier

feat CHRIS & LUCRECIA



Oubliés, les évocations rêveuses des choses affreuses du passé. Je n'avais plus d'yeux que pour mon nouveau compagnon de tablée ; j'observais avec curiosité son visage aux traits courtois, son regard franc d'une jolie couleur bleue pâle, et son sourire. Je me sentais mieux, en sa présence - même si je me serais sentie mieux en n'importe quelle présence. Mais là, c'était plus précieux encore. Mon illustre inconnu venait de franchir le pas, et ça me rendait tout simplement heureuse. A sa remarque, j'eus un petit sourire amusé, bien que rempli de timidité. Faire ce qu'il venait d'oser ? Je ne crois pas que j'en aurais eu le courage. Je baissais mes yeux sur mes mains, posées sur la table, et hochais la tête à son prénom.

Chris.

Je n'osais pas le prononcer à voix haute, ça aurait sûrement paru étrange, mais ce prénom se grava en moi, tout comme ses sourires le long de toutes ces journées. Le silence qui suivit ne me gênait pas - la vie était faite de bruits tintant et de silences tout aussi assourdissant. Je le vis du coin de l'oeil boire une gorgée de café, et sa question sonna, faisant briller mes yeux. La littérature était ma passion - et l'écriture aussi - et il venait de me lancer sur un sujet dont je ne tarissais pas. Avec un grand sourire joyeux, un de ces sourires dignes d'un enfant à noël, enfantin et pur, je pris mon livre à la couverture chiffonnée et le lui présentais. Il était abîmé d'avoir été trimballé partout, mais on sentait dans ma façon de le tenir par les côtés que je tenais à ces bouts de papier reliés. Il était un peu un bout de moi, un bout de mon passé littéraire.

« Ceci, Chris, est mon livre préféré. Le Portrait de Dorian Gray, de Oscar Wilde. Sûrement l'un de mes auteurs favoris - son histoire est fascinante. Tout comme ses romans, ou ses pièces de théâtre. L'histoire d'un homme, prêt à vendre son âme pour la jeunesse et la beauté, ne sachant pas à quoi s'attendre, poussé par l'égoïsme et la philosophie d'un autre homme qui l'entraîne toujours plus loin dans le vice ... »

J'avais mon regard planté dans le sien, passionnée par ce que je racontais. Cette histoire était plus qu'un simple roman relatant des vices. C'était un livre de valeur, des lignes d'encre sur du papier qui parlaient de la déchéance d'un être, si profonde que lorsqu'il voyait le tableau ... Je me reculais, réalisant que je m'étais approchée, toute à mon discours, et je me mis à rougir un peu. Quand on parlait des livres, je devenais une autre - je devenais cette part de moi, passionnée et enjouée. Mais là, revenant à moi, je prenais en compte que malgré sa question, Chris pouvait ne pas apprécier mes tendances littéraires - surtout que Wilde était connu pour être un homosexuel. Comment dire que ça ne me gênait pas, que tout être pouvait faire ce qu'il voulait, que cela ne changeait rien à la teneur grandiose de ses oeuvres ?

« Excusez-moi, j'ai tendance à m'emporter quand je parle de livres. Je suis professeur de littérature, et de français également, dans un collège à quelque minutes d'ici. Déformation professionnelle ? » tentais-je avec un petit sourire, l'air de dire : non je ne suis pas folle, promis.

J'eus un petit rire légèrement musical, et caressais la tranche du livre avec tendresse. Mais je comptais bien bondir sur le sujet, tout en tenant les rênes - hors de question que je redevienne aussi incontrôlée ! Il n'aurait plus manqué que je fasse surgir du vent, avec toute cette ardeur en moi !

« Et vous, dites-moi, aimez-vous lire ? Dites m'en plus sur vous, sur ce que vous faites. »

Je veux connaître autre chose que vos sourires. Voilà ce que mon visage doux et enfantin disait. Je portais à ma bouche ma tasse de chocolat chaud - enfin, tiède maintenant. Je ne pensais plus à mes cauchemars. Je ne pensais plus à ma mère, à ma cicatrice, à mon don. Je ne songeais qu'à cet instant présent, où j'avais face à moi quelqu'un de très gentil avec qui parler, et encore une moitié de muffin à dévorer. J'étais prête à me dévoiler si il faisait de même - parce que je l'aimais bien, dans le fond. Parce que je devinais que quelque chose pouvait naître entre nous, une amitié potentielle. A moins que ce ne soit ce que je désirais - quelle était la différence, après ?


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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeJeu 10 Juil - 13:46



Sourires d'encre et de papier

Ah, il avait donc visé juste en lui parlant de livres. Les étoiles qui venaient d’apparaître dans les yeux de Lucrecia lui disaient tout ce qu’il avait besoin de savoir. Il n’aurait peut-être jamais la réponse qu’il était venu chercher au départ (à savoir pourquoi elle n’avait pas l’air bien), mais si c’était pour rencontrer quelqu’un d’intéressant et amical, il s’en fichait bien. Il était nouveau dans cette ville et avoir quelques amis qui ne tenaient pas du domaine du poste de police était toujours une bonne chose. Il avait déjà rencontré une camarade canadienne, ce qui le faisait se sentir moins seul parmi tous ces yankees (oui, il plaisantait là). Si en plus il pouvait croiser des gens intéressants…Ma foi il ne dirait pas non. Surtout que la littérature était un passe-temps qu’il appréciait (sans être son favori, il devait bien l’avouer mais bon, personne n’est parfait).

Le livre qu’elle lui présenta avait connu de meilleurs jours, ça se voyait, néanmoins on sentait un profond respect pour ce que représentait cet ouvrage chez la jeune femme. Il lui demanda la permission silencieuse de lui emprunter un instant et le prit, tout aussi religieusement, dans ses propres mains, pendant qu’elle lui parlait de ce livre. Le Portrait de Dorian Gray. Il s’en souvenais bien de ce livre, bien qu’il l’ait lu il y a plus de 10 ans pour la dernière fois. Il faut dire que ça n’a pas été la dernière fois qu’il entendit parler de ce livre, loin de là.

"Je me souviens bien, ça fait longtemps mais ce livre m’avait marqué. Pour tout dire il m’a même servi d’inspiration pour un projet à la fac. J’avais reçu des regards perplexes et une note honorables pour cela"

Il faut dire que son professeur était plus tourné vers les techniques et les courants abstraits que par la recherche de sens dans une œuvre. Pourtant quand « dualité » était tombé comme sujet de projet, Chris avait, au départ, songé au classique Dr Jekyll et Mt Hyde, mais en réfléchissant plus de deux minutes, il avait repensé à ce livre qui l’avait marqué quand il était plus jeune. Alors il s’était inspiré de ce livre d’Oscar Wilde pour son projet d’art plastique. Il n’a pas précisé la nature du projet par simple oubli, il est tellement habitué à y songer en termes de projet d’art plastique que ça lui semblait évident. Sauf que ça ne l’était pas forcément pour ceux avec qui il parlait. Il eut un rire quand elle s’excusa et il lui rendit le livre.

"Ne vous excusez pas, c’est intéressant et agréable de voir quelqu’un de passionné."

Il eut l’impression d’être à la place de ceux que le lieutenant Dawkins interrogeait pendant une seconde. Sauf qu’au lieu d’avoir une impression de se faire tirer les vers du nez, ce qui est assez désagréable je vous l’accorde, il avait plutôt l’impression de sincèrement intéresser la personne en face de lui. Il prit une grande inspiration de réflexion avant de répondre. Ce genre de question était toujours délicat à répondre parce que, dans son cas, on ne savait jamais par où commencer.

"Je suis agent de police, je vis à New-York depuis…Environ six mois. J’aime bien lire, je n’ai simplement pas assez de place pour embarquer ma bibliothèque de Toronto. Mais petit à petit…"

Il lui sourit et reprit une gorgée de café.



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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeVen 11 Juil - 10:25


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Je le regardais avec douceur observer mon livre. Le fait qu'il ait pu le lire fit monter ce jeune homme dans mon estime - il en fallait souvent très peu, mais il marquait déjà des points. La façon respectueuse dont il le tenait, ça aussi ça me plaisait. Je clignais des yeux, curieuse : un projet de fac inspiré de Oscar Wilde ? Je lui lançais un regard l'invitant à continuer si il le désirait : je me demandais quelle fac il avait faite, quel cursus, quel pouvait bien être ce projet. J'avais moi-même fait bien des conférences et des exposés sur divers livres, mais je n'avais jamais eu la chance de pouvoir parler de Oscar Wilde, malgré l'amour que j'avais pour ses oeuvres.

Je repris mon livre en rougissant un peu - j'avais la fâcheuse habitude de vouvoyer tout le monde, ce qui pouvait ne pas plaire quand les gens avaient sensiblement le même âge ou étaient plus jeunes, et je m'excusais pour tout et rien. Je me mordillais la lèvre, néanmoins contente qu'il ne soit pas fâché ou déçu, ou mécontent. Parfois, mon envie de parler de livre prenait le dessus, et les gens s'ennuyaient. Ce n'était pas à la portée de tous de pouvoir supporter mes bavardages interminables sur les oeuvres littéraires - pourtant, j'espérais que cela intéresse quelqu'un, en tant que professeur j'aimais donner mon avis, j'aimais recevoir et partager des idées. Les débats étaient les plus intéressantes manières de parler, mais l'époque où nous étions n'était pas forcément propice à ce genre de dialogues ...

J'écoutais avec attention, la tasse près de mes lèvres ; j'inspirais à chaque respiration l'odeur sucrée de mon chocolat, mon regard doux posé sur Christopher. Alors comme ça il était policier ? J'admirais les hommes dans son genre qui donnaient leur vie pour la sécurité d'une ville. Cela dut se voir à mon regard pétillant, et à mon sourire tout neuf. Et puis, il aimait lire. Je pris une gorgée de chocolat, reposais ma tasse. J'espérais ne pas aller trop loin en continuant à parler, mais les paroles venaient toutes seules, comme si ... Hé bien, comme si j'étais avec un ami, à parler à bâtons rompus.

« Policier, quel métier fascinant. Dangereux, aussi, sûrement. C'est admirable de votre part en tout cas. Quant aux livres, il y a quelques bibliothèques dans le coin qui regorgent de bouquins précieux, je pourrais vous indiquer leurs adresses - je vous avoue, personnellement, j'aime avoir mes propres livres, mais parfois je ne peux pas acheter les versions originales, alors il est plus simple de les emprunter. »

Et puis, sous une idée, je pris le livre et le posais devant lui. Avec ce même sourire très gentil, je dis à voix basse, comme si je partageais un secret avec lui :

« Tenez. Si ce livre vous a marqué, je vous le prête de bon coeur pour que vous puissiez reprendre sa lecture. Après tout, cela fait des semaines que l'on se vit chaque matin, cela sera une bonne raison de se parler de nouveau, vous ne croyez pas ? Et puis, cela me fait plaisir. »

J'espérais ne pas dépasser les bornes. Mais j'avoue que j'étais un peu excitée à l'idée de pouvoir lui prêter un objet aussi important et de pouvoir le revoir, de parler avec lui de ce livre, de lui reparler. C'était une occasion comme une autre, et je me promis également que si nous venions à dialoguer plus souvent, je pourrais lui prêter les livres que j'avais chez moi. J'étais professeur de littérature, et ce n'était pas une denrée rare dans mon appartement - au contraire, mes murs étaient quasiment tapissés de bibliothèques. Je prêtais déjà bien des bouquins à mes élèves, pourquoi pas à un jeune homme amical qui partageait mon amour des livres ?

« D'où venez vous ? Vous m'avez dit être à New-York depuis six mois ; cela ne vous dépayse pas trop de chez vous ? »

C'était une question franchement amicale, proposant de partager avec moi de petits souvenirs et une nostalgie de chez lui. Néanmoins, avec ces questions resurgirent les souvenirs. Chez moi - l'Arizona, Mère, Père ... Je frottais - agaçant réflexe - mon épaule, mes traits s'assombrissant légèrement. Je n'aimais pas penser à tout cela, mais même la nuit, ma mère me hantait. Je frottais mon front de ma main, un peu gênée de paraître déstabilisée devant Christopher.


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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeVen 11 Juil - 18:51



Sourires d'encre et de papier

Il manqua complètement le regard de la jeune femme qui aurait pu lui donner l’occasion de parler un peu plus de ses années bénie (ou pas loin), où il avait fait ses études d’art. Chris avait beau avoir une mémoire exceptionnelle et être quelqu’un d’observateur, quand il ne s’attendait pas à devoir remarquer ou observer des détails, il pouvait rater beaucoup de choses. Le sujet de ses études se clôtura donc ici, alors que d’autres sujets prirent place dans la conversation ; après tout, n’est-ce pas le fonctionnement de toute conversation ? Sauf qu’il aurait peut-être fallut qu’il fasse attention et qu’il continue sur cette voie joyeuse et sauve qu’il avait lui-même implantée là, pour finalement l’abandonner. Parce que le sujet qui revint par la suite tira un pincement au cœur de Chris. Oui, il aimait ce job, bien plus qu’il ne le réalisait et bien plus qu’il ne l’aurait imaginé, mais entendre parler de ses danger le ramener à la mort de son père, de comment il est mort et pourquoi. Non pas que ça lui fasse peur, bien au contraire, mais…Ca le mettait toujours un peu mal à l’aise.

C’est pour cela qu’il se contenta d’un signe de tête avec un sourire n’atteignant pas vraiment son regard et se concentra plutôt sur la suite de sa phrase, à propos des bibliothèques. Ça c’était quelque chose qui l’intéressant tout particulièrement. Parce qu’il n’avait pas encore eu vraiment le temps de faire le tour des bibliothèques (en même temps il y en avait tellement à New-York) pour en trouver qui lui conviendrait. Alors s’il pouvait avoir quelques conseils ça serait déjà ça de pris.

"Je suis aussi un peu comme ça, mais le fait est que j’ai vraiment pas beaucoup de place, donc je fais avec les moyens du bord. Ca m’aiderais beaucoup de savoir vers quelle bibliothèques je peux m’adresser, plutôt que de parcourir les je ne sais combien de bibliothèques qui existent dans cette ville…" il s’interrompit quand elle lui tendit son livre. Il ne s’était pas attendu à cela et, en un sens, se sentait honoré mais aussi terriblement mal à l’aise. Elle disait que ça lui faisait plaisir en plus…Il se frotta la nuque en cherchant quoi dire "C’est très gentil de votre part, mais c’est votre livre préféré et je l’ai déjà lu. Je l’emprunterais dans une des bibliothèques que vous m’indiquez si j’ai un jour envie de le relire mais gardez le vôtre. Maintenant qu’on n’a brisé la glace, rien ne nous empêche de nous reparler à l’occasion."

Ce qui était vrai, ils n’avaient plus besoin d’une excuse pour venir se parler, ils étaient des connaissances à présent, pas des étrangers. Il lui sourit et repris de son café tiédissant doucement, avant de lui répondre de nouveau.

"Canada. Toronto pour être précis. J’y suis né et j’y ai vécu toute ma vie jusqu’à ce six derniers mois. C’est vrai que c’est un changement un peu radical, mais bon, on s’y fait. De toute façon je n’ai plus trop le choix, mon affection a été donnée et c’est New-York. Si je voulais retourner au Canada il faudrait que je repasse les examens. Pas franchement envie maintenant que j’en suis sorti…"

Il afficha un grimace amusé ; les examens n’avaient pas été aussi horrible que ce qu’il laissait paraître, mais ne pas avoir à les repasser était une chose dont il était content.

"Et vous, vous êtes native de New-York ou… ?"



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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeSam 12 Juil - 21:04


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Sourires D'Encre

et de Papier

feat CHRIS & LUCRECIA



Ma proposition était sincère : j'aimais ce livre, c'était sûrement l'un de ceux que je préférais, et j'aimais l'idée de le partager avec quelqu'un. J'appréciais que quelqu'un d'autre puisse le lire avec autant de plaisir que moi - en tant que lectrice, partager était mon souhait le plus précieux. Alors certes, on allait pouvoir se parler quand on allait se voir, c'était vraiment une bonne chose. Mais je dois avouer que je me sentis un peu bête de lui avoir proposé ça. Je me sentis rougir comme une tomate, et je me mis à bafouiller, toute gênée, en récupérant mon livre :

« Oh non, ce n'est ... Je ne voulais pas ... Vous ... D'accord ? »

C'était très nul et je me tus, en me grattant la joue, cramoisie. J'étais assez mauvaise quand je me sentais aussi embarrassée. Heureusement qu'on avait changé de sujet - sinon je pense que j'aurais pu me laisser glisser jusque sous la table et y rester assez longtemps pour ne faire plus qu'une avec le parquet. Je me mis à frotter mes doigts les uns contre les autres, le regard rivé à mon livre, n'osant plus regarder Christopher. J'étais facilement intimidée, et en cet instant c'était exactement ce qui se passait.

Au moins je pouvais me concentrer sur ce qu'il disait. Je n'avais jamais visité le Canada, et je dois avouer que c'était une destination qui m'intéressait beaucoup. Alors comme ça il n'avait pas choisi New-York ? Je me demandais si il gardait contact avec sa famille, si il avait une petite amie qui l'avait suivi ou qui était resté là-bas, et pour ses amis, ce genre de choses ... Moi je n'avais pas vraiment eu ce problème en partant de chez moi ...

Sa question, très logique après tout vu que nous étions deux à discuter, me figea. Je restais perdue, le regard dans le vide, à songer à mon cas. Je ne pouvais décemment pas lui avouer tout ce qui faisait partie de mon passé - tout ce qui me hantait, comme des fantômes monstrueux. Et encore, je me doutais que je n'étais pas la pire parmi les mutants. Mes mains glissèrent pour se poser sur mes cuisses, et j'affichais un pauvre sourire, courageux, comme si il me fallait toute ma bravoure pour le faire. J'étais de nature optimiste mais quand je devais parler de moi, surtout sur ce sujet là, c'était dur.

« Non, je viens de Phoenix, dans l'Arizona. J'y ai vécu, dans une petite ferme. Mais je suis partie, pour étudier les lettres modernes et la littérature - et pour tenter de me faire éditer. Ce que je n'ai absolument pas eu le temps de faire. »

J'avais embrayé un peu trop vite sur le sujet. Comme si j'étais pressée de parler d'autre chose que de l'endroit où je venais. C'était exactement ça. Je passais une main fraîche sur mon visage, manquant de renverser ma tasse. J'avais l'air un peu paniquée - j'inspirais doucement pour ne pas perdre les pédales. Je relevais enfin mon regard trouble vers Chris, ce même sourire figé aux lèvres. Cette même espèce de tristesse soudaine qui traversait mes traits comme un orage soudain. Je passais ma main dans mes cheveux, et déglutis pour continuer :

« Je suis à New-York depuis ... Deux, trois ans peut-être ? Je m'y suis rapidement habituée, c'est une grande ville mais elle est pleine de surprises. J'espère que vous vous sentirez bientôt chez vous, même si je ne doute pas que ce soit très différent de Toronto - enfin je dis ça, je ne suis jamais allée à Toronto. »

J'essayais de faire la conversation, mais c'était devenu un peu moins fluide. Je ne m'efforçais pas vraiment, j'étais vraiment intéressée par Christopher, mais ma nuit avait été très mauvaise. Je soupirais et finis ma tasse et mon muffin, en prenant garde à ne pas tâcher ma chemise blanche. J'avais bientôt cours, et j'allais devoir penser à écourter cette rencontre. J'étais très contente d'avoir vu Chris et d'avoir pu lui parler - à dire vrai, j'espérais que nous aurions le temps de nous recroiser un autre jour, et de pouvoir discuter un peu plus. Je nous laissais encore un peu de temps, et j'allais disparaître. Mais pour le moment, je pouvais encore voir ses traits agréables et sentir sa présence en face de moi. Et ça m'aidait, ça m'ancrait dans la réalité, m'évitant de retomber dans les souvenirs surgissant.


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MessageSujet: Re: Sourires d'encre et de papier ♦   Sourires d'encre et de papier ♦ Icon_minitimeLun 14 Juil - 13:23



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Oups, visiblement, Chris avait réussi à mettre la jeune femme mal à l’aise, de nouveau. Il se sentit un peu mal. Il ne pensait pas que son refus provoquerait une telle réaction. Peut-être la vexer un peu, il s’y était attendu sans vraiment y croire, mais certainement pas à…cet embarras certain pour une raison qu’il ne comprenait pas. Elle lui avait proposé un livre qu’il avait refusé, pas de quoi se sentir embarrassé pour cela. Chris aurait voulu comprendre, essayer de savoir si c’était une formulation qu’il aurait utilisé sans s’en rendre compte, ou bien…Il ne savait pas trop. En tout cas il aurait voulu poser quelques question sur le sujet, mais vu l’état dans lequel se trouvait déjà la jeune femme, autant éviter d’en rajouter. Il se fit note de faire attention à ce qu’il pourrait dire.

Le changement de sujet revint vers lui et il répondit sans détours, ou presque, sur ses origines. Après tout, ce qu’il disait était vrai. Il avait vécu au Canada puis était venu à New-York pour y travailler. S’il ne disait pas pourquoi New-York précisément ou pourquoi il n’avait pas passé les concours dans sa ville de naissance, c’était une simple omission de sa part, même pas un mensonge à proprement parler. Cependant il se voyait mal lui dire ‘je suis venu à New-York parce que mon oncle de la CIA m’a fait comprendre que si je voulais en savoir plus sur ce que trame la CIA sur les mutants, il fallait que j’aille voir les flics de NY’…Mais bien sûr ! Et c’est la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu, mais bien sûr ! Autant arriver avec un panneau ave écrit « Fuyez bandes de fous » à ce niveau-là.

Quand ce fut à elle de répondre, son expression l’intrigua, On pouvait dire ce que l’on voulait, mais Chris était un bon flic. Il sentait quand quelque chose n’était pas censé être là, quand quelque chose clochait. Il aurait été au poste de police, en train d’interroger un suspect (ce qui n’arrivera pas avant un moment…), il aurait continué à chercher une réponse vraie à sa question. Ici, dans un contexte purement amical, avec en plus quelqu’un qu’il connaissait à peine, il n’avait absolument pas sa place pour poser ce genre de question. Il devra donc se faire violence et ne rien dire, écoutant sagement les quelques informations que la jeune femme voulait bien divulguer. A son crédit, si son attitude ne la trahissait pas autant, à ses mot il n’y aurait vu que du feu. Quitter un Etat pour aller étudier dans un autre était monnaie courante. La dernière phrase me fit ouvrir de grands yeux impressionnés. Elle écrivait ? Il la laissa cependant terminer avant d’ajouter quoi que ce soit.

"Vous êtes écrivain ? Je serais curieux de lire ce que vous avez écrit…C’est quoi comme style de roman ? Ou bien ce n’est pas un roman, même si vu vos lectures ça semblerait plus probable –" il se fit interrompre par son bippeur qui sonnait dans sa poche. Ah. Apparemment, ses collègues avaient besoin de lui un peu plus tôt au poste. Poussant un soupir il reposa ses yeux bleus sur Lucrecia "Je suis désolé, mais on a besoin de moi au poste…Je dois y aller. Mais…" il sortit un bout de papier de sa poche, un stylo et y écrivit son adresse et son numéro de téléphone "Voici mes coordonnées. Ça sera plus simple que d’espérer se croiser dans ce café. Je vous déconseille de passer au poste, pas très avenant pour une dame…La prochaine fois, vous pourrez me faire visiter votre New-York, j’ai encore un peu de mal à m’y retrouver je dois dire…" son bippeur émit un nouveau son dans sa poche "Je dois filer, au plaisir Lucrecia !"

Il lui offrit un dernier sourire avant de passer la porte et de courir vers le poste de police.



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