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 Eye of the Tiger ! [PV]

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Eye of the Tiger ! [PV] Vide
MessageSujet: Eye of the Tiger ! [PV]   Eye of the Tiger ! [PV] Icon_minitimeMer 30 Juil - 22:14


Trainer seule dans un bar malfamé du Bronx n’est pas forcément conseillé quand on a ne serait-ce qu’un infime grain de sable d’instinct de survie.
Mais maintenant elle était une habituée, et plus personne n’osait venir l’enquiquiner. Mahé-Lou et son courage légendaire ne se seraient jamais aventurés dans un coin pareil sans avoir la certitude qu’il n’y avait aucun danger majeur. L’endroit grouillait pourtant d’une vermine pourrie jusqu’à la moelle, qui empestait la malveillance à des kilomètres. Comment s’était-elle retrouvée ici la première fois ? Elle ne s’en souvenait plus très bien. Elle devait chercher un bar encore ouvert après minuit ou se finir au mauvais whisky. Quoiqu’il en soit, ce bar miteux perdu au fin fond du Bronx était devenu depuis peu un de ses endroits préférés à la tombée de la nuit.

Non pas que l’odeur de moisissure et d’urine qui émanait des murs la charme spécialement, ou bien que la mine patibulaire du barman lui fasse de l’effet. Cet endroit en lui-même ne l’attirait pas plus que ça. Ce qui l’attirait, c’était le genre de personne qu’on pouvait y trouver, ou plus précisément la personne qu’elle pouvait y croiser.

Elle était assise à une table, dans le fond du bar, juste en face des escaliers menant à la cave. La capuche de son sweat lui couvrait une bonne partie du visage et dissimulait ses cheveux : ici ce n’était vraiment pas l’endroit pour se faire remarquer par une clientèle essentiellement –exclusivement ?- masculine et en manque d’amour physique pour la plupart. Elle ne portait pas ses gants au cas elle aurait à se défendre, et triturait nerveusement un couteau à cran d’arrêt au fond de sa poche. Même si elle commençait à bien connaitre l’endroit elle n’y était jamais vraiment à l’aise. Pourtant actuellement il n’y avait personne à part elle, et une grosse bonne femme luisante de sueur derrière le comptoir. Pour tromper son stress et son ennui, Mahé-Lou la détaillait depuis un moment, dissimulée dans l’ombre. Elle avait, dans un premier temps, eu du mal à déterminer de quelle sexe elle était. Ses bras étaient, à vu de nez, de la même taille que les cuisses de Mahé, et sa mâchoire était carrée. Très carrée. Un peu comme l’écran d’une télévision. Mais en pire. Sa poitrine pendait sous ses aisselles comme deux énormes besaces remplies à craquer. Et elle était borgne. Elle devait certainement s’appeler ‘’la grosse Bertha’’, être d’origine russe, avoir un fils en prison et sentir la sardine. Du moins c’était ce que la jeune femme imaginait pour passer le temps.
La grosse Bertha ouvrit la bouche, et Mahé-Lou fut surprise d’entendre en sortir une voix fluette et presque cassante.

-« V’désirez quec’chose mamzelle ? »
-« Nan. »

Elle avait un fort accent de la campagne texane, et Mahé fut déçu de ne pas l’entendre rouler les ‘’r’’ à la russe. Son profil s’était avéré inexact, et maintenant elle ne pouvait plus fantasmer sur l’identité éventuelle de ce mastodonte de muscles. Elle lui avait brisé sa rêverie. Et rien que pour cela cette femme méritait de s’appeler ‘’Kiki gros nibards’’ et d’être la fille adultère d’un paysan texan et d’un cochon de ferme. Sa petite vengeance la fit sourire. En tout cas ce qui était certain, c’est que cette charmante dame était la femme du patron, qui avait momentanément quitté son poste pour allez assister avec les autres clients au combat clandestin qui se déroulait à la cave. Des cris lui parvenaient d’en bas, et elle frissonna. Ce n’était pas des cris : c’était des mugissements, une clameur bestiale, des braillements excités par un déchainement de violence. La jeune mutante frissonna. Tout comme eux, elle était venue ici pour prendre des paris sur l’un des deux parties et empocher quelques billets. Mais elle ne souhaitait pas assister au combat. Les braillements qui faisaient raisonner la cave suffisaient à lui donner des sueurs froides. Au milieu de toute cette sueur, de tout ce sang, de toute cette haine bestiale, de cette violence gratuite, primitive et perverse, elle avait peur de se sentir défaillir. Pas de peur ou de dégout, non. Mais cette brutalité lui rappelait à quel point elle était faible en comparaison. Et ça elle ne pouvait le supporter ; être renvoyée à sa propre faiblesse était pour elle épouvantable, une source inépuisable de peur et de panique.

Tout d’un coup ce fut l’ovation : les hurlements bestiaux s’étaient tus. Maintenant on acclamait le vainqueur. Sa longue attente allait enfin être récompensée : son champion n’allait pas tarder à apparaitre. Mahé-Lou n’était pas sure que ce soit lui qui ai gagné le combat de ce soir, non : elle en était certaine.

Les badauds ne tardèrent pas à remonter de la cave. Ils parlaient tous très bruyamment et en quelques minutes ce fut de nouveau le brouhaha. Avant qu’il n’y ait trop de monde au comptoir Mahé s’y précipita. Le patron était revenu : elle lui réclama ses cent dollars, puis commanda deux whiskys. Au moment ou il lui tendait les verres elle aperçu son champion assis seul à une table. Tous les autres hommes présent dans le bar semblaient délicats et chétifs en comparaison. Aucun ne lui arrivait à la cheville, même pas à l’orteil. Mahé-Lou songea avec orgueil que son champions à elle pourrait tous les mettre KO en moins de dix minutes, tout en s’approchant de lui, les deux verres de whisky à la main. Elle prit place en face de lui et posa devant lui un des deux verres. Elle but quelques gorgées sans rien dire et retira sa capuche (avec lui elle n’avait plus peur d’avoir des ennuis). Elle le dévisagea longuement. Il n’avait aucune égratignure, et avait la mine aussi sombre qu’à son habitude.
Elle garda le silence un long moment, pour ne pas envahir l’espace vital de son compagnon trop vite, et lui laisser le temps de s’habituer à sa présence. Elle finit par sortir une taie d’oreiller de son sac et la lui tendit.

-« C’a pas été facile mais j’ai réussi à la recoudre. Et je l’ai lavé avec de la lessive biologique donc ça devrait pas trop sentir le chimique. »

Mahé-Lou avait chipé cette taie d’oreiller lors de sa dernière visite à l’improviste chez Logan : elle était lacérée de par en par. Elle avait donc décidé de l’emporter pour la réparer, s’était procuré du fil et une aiguille dans un groupe de hippie à Central Park, et l’avait lavé dans un pressing avec la lessive la plus inodore qu’elle avait trouvé –les odeurs chimiques l’incommodaient, elle le savait. Elle ne posait jamais aucune question quand elle trouvait des affaires lacérée chez lui.

-« Ca gueulait plus fort que d’habitude cette fois. Il était solide ton adversaire ? »

Elle s’alluma une cigarette –de toute manière cela ne dérangeait personne ici.
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MessageSujet: Re: Eye of the Tiger ! [PV]   Eye of the Tiger ! [PV] Icon_minitimeJeu 31 Juil - 0:40


Homérique, le Duel fut le combat le plus impressionnant de la soirée, les deux adversaires cherchant à se rendre coups pour coups là où tous deux favorisaient l’esquive, le mouvement. Contrairement à beaucoup, ce type-là n’était pas encore venu se briser les phalanges sur son squelette en Adamantium, sur ce métal indestructible que couvrait le moindre de ses os. Au bout de ce qui parut une véritable éternité, survint l’instant où, à la faveur d’une parade un rien décalée, le poing du Glouton heurta la chair au-dessous du bras, arrachant au combattant blessé un hurlement de souffrance alors qu’il tombait à genoux. Dans un geste abominable, le poing de Logan se leva et retomba pour une froide boucherie. Les phalanges serrées heurtaient la chair comme le maillet l’eut fait le fer rouge posé à même l’enclume. Sa volonté n’était plus que loque et plus que décombres son visage de combattant terrassée alors que le Wolverine hurlait sa victoire dans un cri qui instilla peur comme respect dans le cœur de tous les hommes présent. L’on salua sa victoire, l’on ramassa le vaincu et l’on tira le rideau.

Il se trouva vite seul à enfiler son T-shirt sombre sur ses muscles tendus par l’effort. L’officieux bookmaker lui adressa une liasse de billets, ses gains, et n’obtint en retour qu’un de ses sempiternels grognements. Logan compta pour la forme, n’esquissant pas l’ombre d’un sourire face au joli petit pactole. L’argent n’était pas un problème pour quelqu’un qui disposait de ses capacités. S’il ne gardait que des bribes de son existence passée, ses plaques militaires avaient le mérite de lui rappeler pourquoi il avait tant ce gout de la violence, ce gout du sang… Ses cauchemars également. Passant sa lourde veste de cuir sur ses larges épaules, il finit par monter les marches poisseuses de l’escalier pour s’en retourner vers le bar où il passerait une partie de la nuit. Sa régénération avait tôt fait d’éliminer toutes toxines et lui rendait impossible toute ébriété… Mais ça restait plus agréable que de se retrouver seul face à lui-même dans cet appartement minable qu’on lui avait adressé quand il avait rejoint quelques louches activités. A la lumière de ses exploits, personne n’avait encore trouvé le cran de lui demander de le quitter.

" Tu m’fileras une bière... " Grogna t’il à l’attention de l’énorme tenancière. Des semaines qu’il trainait ici et il n’avait toujours pas assimilé son nom. Pour ainsi dire, il s’en foutait. Elle avait au moins le mérite de savoir qu’il avait toujours besoin d’un petit temps de latence avant de consommer. Prenant position sur la première table vide, il eut tout juste le temps de fouiller une poche intérieur à la recherche d’un de ses sempiternels cigares avant de la voir se pointer. Au moins, elle avait le mérite de ne pas se ramener les mains vides… A force de soirées passées dans ce bouiboui dégueulasse, elle avait fini par comprendre comment l’apprivoiser, comment ne pas le voir l’envoyer bouler et finir par gagner le droit de rester à la lumière de sa présence. Comme l’aurait fait un animal futé avec un mâle alpha. Un simple grognement en direction de la demi-portion fit office de remerciement pour le verre. Il ne mit guère longtemps à le descendre, sentant le feu de l’alcool lui racler la gorge. Même ça ne durait pas longtemps…Logan ne lui adressa que peu de regards, laissant ses yeux sombres courir sur les clients assemblés autour de lui. De vieux réflexes dont il ne connaissait pas l’origine, la vieille habitude de toujours jauger un endroit avant d’y prendre ses aises. Une de ses larges paluches vint s’appuyer sur sa mâchoire alors qu’il savourait le silence que lui autorisait la jeune femme. Tôt ou tard, elle finirait bien par parler et cela ne ferait qu’accentuer l’air mauvais peignant les traits du canadien. " J’t’avais rien demandé… " Grogna t’il à l’attention du petit bout de femme. Sa façon toute particulière de la remercier. Elle savait rester discrète, ne posant pas de questions sur ce qui pouvait bien lui arriver quand elle retrouvait chez lui des objets qui avaient subis la fureur de ses griffes. Toujours les mêmes cauchemars, toujours les même réactions… Au moins n’avait-elle jamais souffert de le voir subir une de ses « crises » quand il lui offrait son lit et qu’il se lovait dans le canapé. " T’aurais su si tu t’étais pointé ! Et ça m’éviterai d’avoir à trop causer… " Toujours ce ton sauvage, à la limite du cassant. Il ne comprenait pas bien pourquoi elle ne suivait pas la foule, restant parfois seul dans le bar. Mais dans un sens, il l’en remerciait. Elle gardait ainsi de lui une image différente de celle d’un animal. Fouillant de nouveau dans sa veste, il fit écho à la cigarette de la « môme » en sortant un de ses sempiternels cigares. Un silence puis de nouveau quelques mots.

" Pas solide. " Logan gratta une allumette à la va vite, laissant son regard se perdre sur cette éphémère flammèche. " Inconscient. " La flamme jaune caressa l’extrémité de son barreau de tabac, l’enflammant pour que le Wolverine puisse très clairement s’en imprégner les poumons. Là aussi, sa régénération lui assurait de ne pas souffrir du tabagisme. Soufflant un nuage de fumée, le canadien reprit à destination de sa comparse : " Il a voulu m’cogner les couilles… C’est l’genre de truc qui m’rend méchant ! " Au point de sombrer dans la colère et de ravager le visage de son opposant au moyen de ses poings frappant tel du métal. Le message avait eu le mérite de passer désormais, ce n’était pas vraiment une chose à faire. La grosse tenancière passa à ses côtés, déposant sa bière sans qu’il ne lui adressa autre chose qu’un grincement de dents en retour. Cigare au coin de la bouche, il posa son regard noir sur la jeune femme à la singulière chevelure, lui grognant avec une bien belle ironie : " Tu devrais pas fumer, ‘tite ! " Et le Glouton d’allégrement tirer sur son propre tabac après ces belles paroles. Une lampée de bière plus tard, Serval jetait un rapide coup d’œil à l’écran de télé des plus sales. Ca parlait d’évènements dont il se foutait pour le moins mais on annonçait un nouveau débat sur le « problème mutant ». Ca le faisait chier. Du coup, il en reporta son attention sur son semblant de fée du logis : " Tu t’es fait combien ce soir sur mon dos ? " Pour une fois, il avait plus ou moins l’air disposé à causer…
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MessageSujet: Re: Eye of the Tiger ! [PV]   Eye of the Tiger ! [PV] Icon_minitimeJeu 31 Juil - 18:12


Bien des fois elle avait eu envie de partir de ce foutu taudis et de ne plus jamais y remettre les pieds. Et il y avait entre ces quatre murs gris à peu près tout ce qu’elle détestait le plus au monde : des gens qui parlent fort, qui se pensent intéressants parce qu’ils parlent fort, qui s’en foutent de déranger les autres parce qu’ils parlent fort, et ne font rien de leur vie à part parler fort. Tous ces poivrots n’étaient qu’un ramassis des détritus sociétaux, la lie de New-York, les rognures jaunâtres du crime organisé de la ville. Certain avaient une trogne telle qu’elle donnait envie de cracher. Quoique Mahé n’était pas sure que ces types méritent ses mollards.

Mais malgré son dégout pour cet endroit et ceux qui le fréquentaient elle se faisait violence pour y rester. Quoique ce soir l’attente avait presque réussi à avoir raison de sa patience. Pourquoi ce soir plus que les autres soirs, elle ne savait pas. Peut-être était-ce parce que ce soir il y avait eu beaucoup plus de cris que d’habitude ? Peut-être que finalement, elle se sentait comme une tache sur ce tableau plein de vices ? Beaucoup de peut-être pour une seule certitude : cette violence qu’elle se faisait en restant ici était toujours merveilleusement récompensée.

Logan était comme un coffre fort doublé d’un énorme cadenas plus dur que du diamant. Tout chez lui impressionnait –voire inquiétait- dès le premier regard, que ce soit son physique ou son attitude. On devinait dès le premier regard, deux choses essentielles chez cet homme : qu’il portait sur ses épaules le poids d’un passé titanesque, et qu’il ne valait mieux pas aborder le sujet. Chose qui arrangeait bien Mahé-Lou étant donné qu’elle était elle-même très peu encline aux confidences. Logan était comme un diamant brut : on devinait qu’à l’intérieur se cachait des choses extraordinaires, d’une rareté précieuse, mais l’extérieur semblait tellement dur qu’on n’osait l’entamer de peur de voir son pieu voler en éclats.
J’t’avais rien demandé… » Grogna-t-il de son habituelle voix rauque. La jeune femme ne releva pas, habituée aux remercîment atypiques de son champion. Elle savait qu’il y avait des limites à ne pas dépasser avec lui : mais cela ne l’empêcherait de s’occuper de son ménage. Elle trouvait indignant qu’un homme aussi classe que lui ne prenne pas d’avantage soin de son intérieur. Cela faisait négliger au possible et dans sa tête, Logan avait un rôle de héro parfait à tenir (il ne devait pas vivre dans un taudis). Et c’était aussi une manière détournée et discrète de l’aider moralement : vivre dans un endroit mal rangé, porter des vêtements sales ou déchirés n’aidait pas psychologiquement. Qui aurait envie d’être accueilli après une journée fatigante par un appartement négligé ? Ou de s’endormir dans des draps déchirés ? Se sentir bien dans chez soi était déjà un grand pas pour se sentir bien dans sa peau.
Pendant que Logan lui reprochait de le faire trop causer et qu’il lui décrit en deux mots l’adversaire qu’il avait eu à affronter ce soir, Mahé détaillait presque avidement le moindre de ses gestes, la moindre de ses mimiques, était attentive à l’intonation de sa voix. Il était classe quand il allumait son cigare. Et quand il était vulgaire. Tout chez lui était empreint d’une force mesurée qui intimait au respect. Souvent quand elle se retrouvait devant un miroir Mahé essayait de reproduire ses mimiques, sa gestuelle : mais le résultat était toujours assez ridicule. Ce qui ne l’empêchait de s’imprégner encore d’avantage de son attitude tout en espérant qu’un jour elle pourrait sembler aussi puissante que lui.

-« Il a voulu m’cogner les couilles… C’est l’genre de truc qui m’rend méchant ! »
-« Nan mais j’comprends, ça m’énerverait aussi. »

Et elle hocha la tête, faussement compréhensive. Même si dans le fond elle avait beaucoup d’admiration pour lui elle ne pouvait le lui montrer ouvertement, et se plaisait à le charrier quand elle en avait l’occasion (mais pas trop, sinon il ne disait plus un mot de la soirée.
Enfin il posa son regard sur elle, le cigare à la bouche. Elle le soutint sans broncher. Son regard ne l’intimidait pas ; il était le male alpha, elle un jeune loup inexpérimenté. La hiérarchie était entre eux clairement établie, elle respectait son autorité sans pour autant se laisser soumettre. Le regard de Logan était sombre, plus impénétrable que la nuit, n’exprimait généralement que de la méfiance et portait le sceau d’une vie rude. Le sien était au contraire diaphane, d’un bleu givré, qui rendait son regard rêveur. Un loup gris et un louveteau blanc.

-« Tu devrais pas fumer, ‘tite ! »

Il retrouvait son ironie et Mahé-Lou sourit. Elle plissa le nez quand l’épais nuage de fumée de son cigare arriva jusqu’à elle, et répondit du tac au tac sans se départir de son sourire.

-« Oui maman. »

Mahé-Lou tourna la tête en direction de la télévision en entendant parler du problème mutant. Logan n’en avait à priori rien à carrer, mais elle, ça l’inquiétait. Peut devrait-elle accepter l’offre de Khan et rejoindre la Confrérie, après tout. Au moins elle serait protégée.

« Tu t’es fait combien ce soir sur mon dos ? »
-« Cent dollars net. Heureusement que t’as gagnée sinon j’aurais jamais put payer. Et toi, tu t’es fais combien sur les os de ce type ? »

Il n’y avait dans ses paroles aucun jugement. Elle se contrefichait de l’état dans lequel Logan avait laissé son adversaire et d’ailleurs il arrondissait ses fins de mois comme il pouvait.

-« Enfin après tu fais ce que tu veux pour arrondir tes fins de mois hein, moi j’m’en fiche tu pourrais faire le trottoir ça me ferait pas plus d’effet. Enfin heu, sauf que si tu faisais le trottoir je donnerais pas de thune à celui qu’en t’emploie tu vois. Parce que ce serait ton mac. Enfin bref tu vois ce que je veux dire. »

Bref même si je paris j’te vois pas comme une bête de foire, ok ? Elle reprit une gorgée de son whisky et fit signe à Kiki gros nibards de leur remettre ça.

-« C’est gentil de me proposer d’assister à tes combats mais là dedans ça sent trop l’homme pour moi. J’suis pas habituée. »
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MessageSujet: Re: Eye of the Tiger ! [PV]   Eye of the Tiger ! [PV] Icon_minitimeVen 1 Aoû - 16:23


Il laissait son sombre regard scrutateur glisser sur tous les faciès présent dans la pièce alors que la saveur du tabac glissait dans sa gorge pour venir polluer –un court instant- ses poumons. Toujours ce vieux réflexe venu d’un passé oublié qui lui intimait de repérer les lieux, d’énumérer les sorties comme d’évaluer le niveau de danger que pouvait représenter telle personne comme telle autre. Ici, il ne craignait rien. Il apparaissait comme étant l’élément le plus dangereux de cet écosystème fébrile sans même avoir recours à l’usage de ses griffes. Ses griffes… Il jeta un regard à son poignet, laissant ses pupilles sombres faire courir un regard sur son épais avant-bras. Il les sentait, là, lovées contre ses muscles ou quoi que ce soit d’autre… Bien des questions se posaient encore à lui sur ces armes-là. Comment avait-il été amené à générer ? A les contrôler ? Cela avait-il un rapport avec les plaques militaires pendant à son cou ? Tant de question qui, sans fin, tournaient dans son esprit. Au sommet de la pyramide, une interrogation simple mais pourtant fondamentale : qui était-il vraiment ?

Comme par bon nombre de ses attitudes comme de ses aspects, la gamine réussit encore à lui arracher un haussement de sourcil alors qu’elle rebondissait sur l’une de ses dernières phrases. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien en savoir ? C’est pas comme si elle cachait un service trois pièces sous ses jupons… Ca eut le mérite de lui faire grincer des dents et de faire passer une moue dubitative sur ses traits. Avant qu’il ne laisse couler dans un nouveau haussement de ses sourcils broussailleux. Pour Logan, bon nombre de choses perdaient de leur intérêt si tôt qu’il en avait pris connaissance…

Cigare au coin de la gueule, il détourna les yeux après lui avoir donné son avis sur le fait de fumer. Il venait de la voir sourire. Non pas qu’il détestait ça, ça lui était même agréable, mais ça faisait partie du genre de choses qui l’amenaient à progressivement se soucier du sort de la donzelle. Et ça, ça ne lui était pas particulièrement agréable… Il avait tout du solitaire pur et dur, bien souvent en cavale et qui ne prenait guère le risque de s’attacher à quoi que ce soit tant il avait conscience du côté éphémère de sa présence dans un endroit. Un jour où l’autre, il finirait bien par quitter cet endroit à la lumière d’un indice sur son passé ou bien simplement parce que la situation commencerait à le faire chier. Abandonner la gamine lui serait alors difficile… Il étira un sourire sans dévoiler les dents quand elle le provoqua en l’appelant « maman » et se contenta de mollement agiter la tête de dépit. Sale gosse quand elle le voulait…

" J’sais pas trop... " Grogna t’il en réponse à sa question. Il n’avait compté ses gains que de façon sommaire, l’argent ne lui étant pas des masses indispensables. Ses boulots pas très légaux lui rapportaient pas mal de fric depuis qu’il s’était réveillé sans grands souvenirs de son existence passée. Il ne le disait pas, mais une petite fortune croupissait dans un coffre, à la banque, témoin scintillant du faire qu’il était l’un des meilleurs au monde dans ce qu’il faisait. Même si ce qu’il pouvait faire n’était pas très joli à voir… Sans prendre de gants, il fouilla sa poche interne, en sortant la liasse de billets et la laissa tomber devant les petites mains. " Doit y avoir pas loin d’mille cinq ou mille six cent billets… " C’était conséquent mais ça diminuait à mesure qu’il enchainait les victoires. On ne pariait plus vraiment beaucoup contre un type qui ne semblait même pas marquer les coups qu’il prenait sur le museau. A ce rythme-là, son petit manège pour se faire un peu d’oseille pourrait plus durer très longtemps dans ce coin. Opportuniste, il continuerait quand même à prendre ce qu’il y avait à prendre pour un temps. " T’as qu’à piocher dedans si tu veux… Ca payera la taie d’oreiller. " Un nouveau nuage de tabac craché dans les airs et Wolverine jeta un coup d’œil vers la porte menant à la cave. Le type qu’il avait amoché n’en était toujours pas sorti. Il devait reprendre ses esprits en compagnie de ses petits potes… Ça lui apprendrait à pas user de coups bas. Il reporta un semblant d’attention à Mahé-Lou, la regardant du coin de l’œil alors qu’elle se lançait dans une tirade compliquée. Le regard de Logan se durcit à mesure qu’elle avançait sur le sujet et il souffla de brève façon son mécontentement par le nez, comme l’eut fait un gros mammifère excédé. Un silence après la tirade de la donzelle et il s’ôta le cigare du bec pour finalement cracher :

" T’sais qu’tu parles trop, ‘tite ! " Ca avait le don de l’irritait quand on lui parlait trop. Mais dans la bouche de la petite, s’était supportable… Sans trop l’avouer, il l’aimait bien cette gosse, même si l’avoir toujours sur le dos pouvait virer au casse-pied certains soirs. Les lacets de fumée zébrant son champ de vision, il se pencha un peu sur la table, jetant un coup d’œil au fric en écoutant vaguement ce qu’elle pouvait bien lui raconter. " C’pas plus violent que c’qui s’passe dehors... C’est juste un peu plus rapide. " Il eut été tenté de lui dire que sa proposition n’avait rien de gentille, que s’était surtout pour lui épargner de trop causé après avoir avoiner la gueule d’un quidam. Mais la violence, ils la vivaient au quotidien et s’était parfois beaucoup plus sauvage que ce qui se passait en bas. Surtout pour ceux de leur espèce ces derniers temps… Il jeta un coup d’œil à ses cheveux. Ouais, il en était persuadé. " Puis si t’es un peu trop sensible, t’as qu’à t’pointer avec des potes… " En plus de partager le fric gagné, elle se sentirait pas trop apeurée et ça la rassurerait d’être entourée de visages connus. Il tira une nouvelle fois sur son cigare, laissant tomber la cendre au sol alors que se pointait la grosse tenancière pour leur filer leurs verres. " Au moins, tu pourras causer d’sujets d’ton âge ensuite… " Il empoigna le verra dès l’instant où il fut sur la table, grognant dans le même temps : " Et ça m’évitera d’t’avoir toujours dans les pattes. " C’était pas forcément méchant, mais il voyait pas l’intérêt qu’elle avait à trainer avec sa vieille carcasse. Portant le verre à ses lèvres, il le vida d’un trait, sans autre forme de procès. Reposant le verre vide sur la table, il en profita pour pincer un billet de cinquante au bout de ses doigts, l’agitant sous la gueule de la grosse bonne femme. " Tu m’en remettra d’autres des comme ça. Et magnes toi… " Se saouler n’était pas envisageable, mais boire à n’en plus finir avait le mérite de calmer un peu ses mauvais rêves. La bonne femme tourna les talons et il l’entendit clairement grommeler en s’éloignant. Cigare en bouche, il jeta un nouveau coup d’œil à la télévision, restant rivé un peu plus longtemps sur cette dernière. Ca parlait mutants, dangers et crainte… Sans qu’il sache vraiment pourquoi, il en vint à se souvenir des camps de la mort en Europe, de tous ces gens tatoués qu’on voulait exterminer. Comme si ça lui rappelait quelque chose d’important dans son passé… Son regard noir perdu sur l’écran, il en oublia presque la petite. Comme de coutume, il n’était pas vraiment du genre à animer la conversation…
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MessageSujet: Re: Eye of the Tiger ! [PV]   Eye of the Tiger ! [PV] Icon_minitimeLun 4 Aoû - 0:27


Bien des fois elle avait eu envie de partir de ce foutu taudis et de ne plus jamais y remettre les pieds. Et il y avait entre ces quatre murs gris à peu près tout ce qu’elle détestait le plus au monde : des gens qui parlent fort, qui se pensent intéressants parce qu’ils parlent fort, qui s’en foutent de déranger les autres parce qu’ils parlent fort, et ne font rien de leur vie à part parler fort. Tous ces poivrots n’étaient qu’un ramassis des détritus sociétaux, la lie de New-York, les rognures jaunâtres du crime organisé de la ville. Certain avaient une trogne telle qu’elle donnait envie de cracher. Quoique Mahé n’était pas sure que ces types méritent ses mollards.

Elle éprouva soudain le besoin de partir. Elle n’avait pas peur, mais respirer le même air que ces épaves l’irritait de plus en plus. Quel mérite avaient ces types à part avoir l’intelligence de se vendre au plus offrant (et intelligence était un bien grand mot) ? Mahé était sure que pour les quelques billets qu’elle avait dans sa poche ils seraient prêts à des atrocités qui défiaient l’imagination. Toute la lie de New-York croupissait entre ces planches de bois moisies. Il émanait d’elle une odeur qui lui donnait envie de vomir à la face de l’Humanité. Finalement, toute cette haine envers les mutants ne l’étonnait pas : on croisait chez les humains de tels condensés de merde. Mais l’Histoire parlait d’elle-même : la fuite n’était pas envisageable. Tôt ou tard la haine des humains finirait par les rattraper, ou qu’ils soient. L’Histoire était parsemée de génocides et les peuples opprimés n’avaient que deux choix : résister, ou mourir. Elle était pourtant la première à préférer le dialogue à la violence, mais il était inutile de se voiler la face : tôt ou tard un conflit éclaterait entre les mutants et les humains.

D’un geste lent elle porta son verre à ses lèvres et but par petites gorgées. Elle guettait les réactions des autres clients du bar devant ce reportage sur « le problème mutants ». Mais la plupart ne prêtaient pas attention aux grésillements de la télévision qui, pour beaucoup, faisait partie du décor au même tire qu’une chaise ou une table.

En entendant la somme que Logan venait d’énoncer et quand elle vit les billets s’amonceler devant elle, Mahé entrouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Jamais elle n’avait vu autant d’argent. Sa mère n’avait jamais eu de revenus énormes et étant enfant elle continuait de porter ses vêtements devenus trop petits par soucis d’économie. De plus, New-York semblait avoir encore d’avantage élargit le trou de son porte monnaie. Depuis qu’elle dealait elle n’était plus obligé de se servir de son pouvoir pour voler de la nourriture dans les magasins et elle pouvait même s’acheter des cigarettes. Son père lui donnait un peu d’argent de temps en temps et les paris sur Logan rapportaient gros. Mais jamais, Ô grand jamais elle n’avait vu mille six cent dollars en liquide.
Mais la cerise sur le gâteaux c’était que Logan lui proposait de piocher dedans. Ce détail acheva de la plonger dans l’étonnement le plus profond. Ce type avait un cœur aussi gros que ses muscles, mais ca ce n’était pas nouveau. Mahé-Lou se sentit immensément touchée qu’il pense à elle, qu’il veuille l’aider financièrement. Cela lui donnait une fois de plus l’impression que Logan pouvait la protéger, et alors elle se sentait bien, et elle aurait aimé lui transmettre tout le bonheur que cette petite intention lui prodiguait. Qu’il était bon de se sentir… En sécurité ?

-« Merci, vraiment. Mais ça ira. »

Et elle lui sourit. D’un de ses rares sourires spontanés en sincères. L’offre était intéressante mais sa fierté lui interdisait d’accepter, elle n’osait même pas toucher les billets.

-« La taie d’oreiller je l’ai réparé en empruntant du fil à des hippies de Central Park. Et puis si tu gardes cet argent tu pourras peut-être t’acheter un nouveau canapé… »

Petite allusion au fait que quand elle venait chez lui il insistait toujours pour lui laisser le lit et allez dormir sur le canapé, malgré de vives protestations. Et le canapé en question avait l’air aussi confortable qu’une litière de foin dans une grange. Un nouveau nuage de fumée sortit d’entre les lèvres de Logan, et une petite lumière venait de s’allumer au fond des yeux bleu pale de Mahé : plus le temps passait, plus elle avait une confiance aveugle pour ce drôle de type.

Il lui reprocha de trop parler. Son débit de parole risquait d’augmenter en même temps que son degrés d’alcoolémie. « C’pas plus violent que c’qui s’passe dehors... C’est juste un peu plus rapide. ». En entend ces mots elle ne put s’empêcher de hocher la tête. Elle voyait tout à fait ce qu’il voulait dire, et en effet, la seule différence entre ici et dehors, c’est qu’ici la violence était présentée comme un spectacle à but non lucratif.

-« Puis si t’es un peu trop sensible, t’as qu’à t’pointer avec des potes… »
-« C’est pas une question de sensibilité. » Elle répliqua du tac au tac, piquée au vif. « C’est juste que… J’aime pas qu’on puisse me rappeler que je ne suis pas forte. »


Elle avait dit sa dernière phrase brièvement, très rapidement. Cette confidence était loin d’être à son à son avantage et elle détourna le regard pour reprendre contenance. Elle finit son verre juste au moment ou Kiki les gros seins se ramenait avec leurs consos. Logan ne se le fit pas dire deux fois et empoigna son verre alors qu’il était à peine sur la table. La descente de ce type relevait du prodige.

-« Au moins, tu pourras causer d’sujets d’ton âge ensuite. Et ça m’évitera d’t’avoir toujours dans les pattes. »

A ces mots elle sourit et Appuya sa joue contre sa main pour l’observer d’un air malicieux.

-« Oui mais moi j’aime bien être avec toi. »

Et son verre était déjà vide. Mahé soupira intérieurement. Il ne fallait pas qu’elle se laisse entrainer, sinon d’ici quelques minutes elle danserait à poil sur la table. Logan somma la grosse de le resservir –avec toute la délicatesse qui le caractérisait. Elle tourna les talons, visiblement blessée dans son orgueil de diva ratée. Mais avant, Mahé-Lou avait eu le temps de capter le regard qu’elle avait jeté au joli petit pactole de Logan. D’ailleurs elle n’était pas la seule… Des dizaines de paires d’yeux étaient posés sur la petite montagne verte. Sortir autant d’argent dans un endroit pareil, c’était un coup à se faire poignarder en sortant. Et la serveuse boulotte qui revenait déjà… Ses yeux étaient fixés sur le tas de billet et si ce n’était pas son imagination qui lui jouait des tours, Mahé-Lou aurait pu jurer qu’elle marchait plus vite qu’à son habitude. Le feu aux joues –quand on a la peau aussi pale chaque émotion forte se ressent sur les joues d’un joli rouge pivoine- la jeune femme se pressa d’empiler les billets pour pouvoir les redonner à Logan plus facilement. Mais Kiki était déjà là, juste au dessus de son épaule. Elle se racla la gorge dans un bruissement gras.

-« S’cusez moi mam’zelle mais avant de commander encore, ‘faudez songer à payer c’que vous avez d’jà consommer m’voyez… »

Mahé ne la voyait pas mais elle imaginait tout à fait son visage et sa poitrine rouges, son souffle court, ses yeux fascinés et sa bouche mollement ouverte d’envie. En disant cela elle avait tendu vers elle sa petite main grasse aux doigts boudinés pour se saisir de quelques billets, comme envoutée. Mais juste à ce moment là, la mutante esquissa un mouvement de recul pour l’en empêcher, et les doigts de la bonne femme entrèrent accidentellement en contact avec sa main. Aussitôt l’énorme bonne femme sursauta comme si on venait de l’électrocuter. Elle prit appuie sur le dossier de la chaise de Mahé pour ne pas tomber. Ses pupilles se dilatèrent d’un coup et elle regarda autour d’elle avec une étonnement mêlé de crainte.

-« Bon dieu mais qu’est-ce qui se passe… »

Elle dévisagea Mahé, puis Logan, abasourdie, puis se perdit dans la contemplation de sa propre main. Puis elle se mit à danser en sautillant sur elle-même, riant à gorge déployée. Un client passa à côté d’elle et alors elle poussa un cri de terreur, puis enfonça son doigt dans sa joue. Le type en question poussa un cri de douleur et la repoussa violemment. Ce type en question était bien amoché : de sang séché recouvrait une bonne partie de son visage et sa joue –l’endroit ou Kiki venait de poser son index- n’était plus qu’un morceau de chaire à vif. L’adversaire de Logan, à n’en point douter. D’ailleurs il lanca un regard de haine pure au colosse, mais fut bientôt bousculé par Kiki qui maintenant rampait par terre.
Mahé soupira profondément. Ne pas porter ses gants était une mesure de sécurité, mais là elle venait de merder.

[color=#6666ff]-« Et merde. »
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MessageSujet: Re: Eye of the Tiger ! [PV]   Eye of the Tiger ! [PV] Icon_minitimeMar 5 Aoû - 15:29


Voir autant de pognon sur la table avait eu l’air de déstabiliser la jeune femme. En son for intérieur, Logan avait toujours pensé que la môme avait eu un passé difficile –probablement pour ça qu’il se sentait proche d’elle, bien qu’il ne le déclame pas tout haut- et qu’elle n’avait jamais réellement roulé sur l’or… La voir décliner sa proposition ne le surprit pas des masses non plus, elle jouissait d’un trait de caractère qui lui était également des plus agréable : la fierté. Pour quelqu’un comme lui, doté d’un code de l’honneur particulier et se réclamant une figure de samouraï raté, c’était une qualité propre au genre humain que bon nombre avaient tendance à oublier, à délaisser… Il ne réagit pas, se contentant d’une nouvelle fois tourner le regard vers la télé quand elle lui adressa un sourire. Le genre d’attentions qui lui faisait plaisir mais le genre de sentiments qu’il n’aimait guère montrer.

Vint l’instant où elle lui expliqua comment elle avait raccommodé son linge et il comprit l’absence de parfums synthétiques qui lui étaient des plus désagréables. Son odorat souffrait des nouvelles créations comme des substances trop chimiques. A la longue, il commençait à s’y faire sans pour autant les apprécier. Une nouvelle fois, elle faisait étalage de son côté débrouillarde, conformant à Wolverine qu’elle était comme lui : de la race des survivants. Il garda dans un coin de sa tête le fait qu’elle ne se considérait pas forte, trouvant cela stupide tant il y avait bien des moyens de l’être. Survivre au jour le jour en était un, elle n’avait pas besoin d‘avoir ses muscles comme ses griffes pour y parvenir. Plus que tout, il ne souhaitait pas que son exemple encourage la jeune femme à arpenter un chemin sombre et tortueux qu’il lui serait difficile de suivre. Il émit un semblant de grognement quand elle lui énonça qu’elle appréciait sa compagnie. Une façon toute particulière de lui faire comprendre que s’était également son cas, mais le canadien avait sa fierté comme son caractère misanthrope…

Sa cinglante commande encaissée par la grosse serveuse, Serval trouva à sa petite compagne des attitudes nerveuses qu’il imputa bien vite à la coquette somme déposée sur la table. Mahé-Lou ne tarda guère à s’en emparer pour mieux la lui redonner alors que le mutant sauvage jetait un coup d’œil alentours. Beaucoup de regards s’étaient tournés sur leur table, sur le pactole… Seul, ça ne l’aurait pas le moins du monde inquiété mas il ne comptait pas impliquer la jeune femme dans quelques rixes que ce soit. Appuyant un pied sur la chaise la plus proche, il n’eut pas le temps de réagir que la grosse bonne femme lui rapportait son bien, intimant à la jeunette de régler son ardoise. Refermant ses doigts sur son nouveau verre, le Mutant Canadien ne tarda guère à riposter :

" J’paie pour les deux, alors t’encaisses et tu lui fout la paix... " A la suite de quoi il se passa un truc qu’il n’avait pas prévu. Un simple contact de beau entre la rombière et la petite nymphe, une caresse involontaire qui sembla réveiller quelques démons chez l’obèse tenancière. Cigare au coin des lèvres, il resta impassible face à la surprenante réaction de la tenancière mais haussa un sourcil quand elle se mit à sautiller sur place. Il avait l’impression d’assister au spectacle d’un authentique hippopotame affublé d’un tut et se livrant à un semblant de représentation du Lac des Cygnes. Un cri de terreur plus tard et elle faisait face au type qu’il avait amoché. Ce dernier la repoussa violement avant d’adresser à Logan un regard mauvais, lorgnant sur ses billets. Ce dernier se contenta de montrer les dents dans un grognement plus bestial que civilisé. La grosse bonne femme continuait sa prestation psychédélique, se livrant désormais à des vocalises. Sous les notes désormais criées, Wolverine entendit la gamine jurer. " ‘tite… ? " Questionna t’il sans véritablement attendre de réponse. Il y a bien longtemps qu’il n’avait plus de doute sur sa nature mais il s’était longtemps interrogé sur ses facultés. Pouvoir rendre quelqu’un cinglé en le touchant, s’était pas franchement banal… Mais ça avait eu le don d’attiser la curiosité de tous, bon nombre des clients attablés s’étant levés. Pas pour s’éloigner du danger que représentait la bobonne sautillante, mais bien pour s’éloigner de Mahé-Lou. Comme si sa simple présence viciait et le rendait impropre à toute inhalation. Il en éprouva du dégout. Autant que face à la rumeur des conversations qui montaient à son ouïe de surnaturelle alors que des index se dressaient en direction de la jeune femme. Son adversaire du jour se redressait contre une table alors que la tenancière tournait sur elle-même. L’atmosphère du bar commençait à devenir irrespirable. " Suffit ! " Feula t’il en dépliant sa jambe, balançant la chaise contre laquelle il s’appuyait dans les pattes de la grosse bonne femme. Elle fut heurtée de plein fouet. Déstabilisée, elle chuta au sol se cogna le visage, sombrant inconsciente. Un silence de cathédrale vint à sévir dans le bar alors que le tenancier courait rejoindre sa femme inerte. Elle vivrait, se réveillant dans quelques heures avec un sacré mal de tête. Cigare au coin de sa bouche, Wolverine vit l’ensemble des clients porter leurs regards sur la crinière arc en ciel de sa petite compagne. Son flair lui indiquait une odeur qu’il ne connaissait que trop bien : le parfum de la peur planait au-dessus de leurs têtes.

" Z’avez vu? Z’avez vu c’qu’elle a fait? " Un murmure vint à répondre aux accusation de celui qu’il avait amoché. En vérité, personne n’avait rien vu, il en était persuadé. Mais ces gens-là, comme ceux qui dénonçaient leur genre à la télévision, étaient des trouillards qui voyaient en eux une menace. Et leur nombre les rendait beaucoup trop courageux… Le type s’avança vers Mahé-Lou, bientôt suivi de deux autres malabars. Un raclement sonore froissa le sol alors que Logan s’extirpait de son siège, prenant lui aussi la direction de la jeune femme. Cigare en bouche, il ne tarda guère à faire volte-face pour figer les trois hommes sur place. " Tu laisses la demoiselle tranquille… " Expirant un nuage de fumée en direction du trio, il tourna le visage vers la jeune femme, s’adressant à elle sur un ton rude mais qui se voulait rassurant : " ‘tite, tu restes derrière moi… " Voilà qu’ils se trouvaient dans un semblant d’impasse mexicaine, les deux camps restant sur leur positions. Fait chier, Logan aimait bien cet endroit mais à la lumière des évènements du soir, il était fort peu probable qu’il puisse y revenir un jour. Les expéditions punitives contre les mutants ça avait toujours eu le don de le foutre en rogne. " T’as pas vu ? C’est une des leurs… " Le type désigna d’un doigt véhément l’écran de télé. " On va pas la laisser faire sans réagir, hein ? " Faire quoi ? D’autant que Wolverine s’en souvienne, c’est la grosse qui avait été maladroite autant que malhabile et la gamine ne pensait pas à mal. Mais vu le brouhaha d’approbation que récolta le type, il n’y aurait pas place au débat. Pourtant, Logan se tenait encore sur son chemin. D’une main il se saisit de son cigare, l’appuyant sur sa paume ouverte pour l’éteindre. Il laissa ses bras retomber le long de son corps, interdisant à tous de voir ses chairs brûlées se reconstituer presqu’instantanément. Ça avait eu l’effet escompté, beaucoup des autres consommateurs se trouvaient bien décidés à ne pas lui chercher des noises désormais. " Tu lui fout la paix… " Grogna t’il en montrant les dents. Flanqué de ses deux acolytes, le type était bien plus téméraire. Mais c’est Logan qui avança d’un pas, ayant précédemment enroulé un bras autour du frêle corps de la môme pour qu’elle reste bien lovée dans son dos. Le type le jaugeait du regard, la tension était grimpée d’un cran. " C’quoi ton problème ? " Logan ne répondit pas. Un silence vint à s’installer, seulement coupé par le fond de musique country craché par la radio. " Vous nous laissez l’fric et on vous laisse partir. T’veux quand même pas t’faire casser la gueule pour ce… Monstre ? " Le Glouton souffla son mécontentement par le nez, comme l’eut fait un animal courroucé. Puis il se contenta de froidement déclamer. " J’t’ai déjà cassé la gueule une fois, j’suis prêt à recommencer… Ton fric tu l’as perdu et si tu la laisses pas tranquille j’te jure qu’tu perdras encore autre chose… " Il serra les poings, sentant ses griffes prêtes à jaillir en déchirant sa chair. S’il n’avait pas été question de Mahé-Lou, il lui aurait déjà sauté à la gorge…
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