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 [Flashback] Never forgive, never forget

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[Flashback] Never forgive, never forget Vide
MessageSujet: [Flashback] Never forgive, never forget   [Flashback] Never forgive, never forget Icon_minitimeVen 1 Aoû - 3:45


[Flashback] Never forgive, never forget 666194a5a9ff27355fd3f94a58a13824436f64

A quoi fallait-il s’attendre d’une prison ? La réponse de Khan à cette question n’aurait été rien d’autre qu’un univers grisâtre. Grisâtre comme ce mur qu’il contemplait fixement, vidé de toute énergie, dans cette pièce assez sombre pour que la faible lueur bleue qui émanait encore de son corps soit encore relativement visible. Ils n’étaient pas idiots ces êtres froids qui le retenaient ici. Pas idiot au point de négliger le fait que l’homme à la peau bleu était parfaitement capable d’absorber toute l’énergie radioactive de son environnement. Et si ils ne pouvaient pas l’empêcher ils parvenaient en revanche à le forcer à purger entièrement toute cette réserve que pouvait accumuler son corps. Dans un exercice aussi douloureux que désagréable qui se renouvelait de manière régulière puisqu’il ne s’y pliait jamais avec bonne volonté. Depuis combien de temps maintenant était-il là ? Il commençait à doucement perdre le compte des jours et des mois, enfermés entre quatre murs qu’il était la plupart du temps. Quatre murs dont il ne sortait de toute façon que pour satisfaire la curiosité malsaine de leurs expériences ou pour s’assurer que ses batteries soient tellement vide qu’il ne puisse s’en servir pour s’enfuir. Est-ce que son mal aurait-été moindre si il s’était montré plus docile ce jour-là ? Peut-être, mais la résignation ne l’avait pas encore suffisamment gagné pour. Ca lui demandait des efforts certes, mais il avait bien l’intention de garder intacte cette détermination de soldat à ne pas s’avouer vaincu tant qu’il lui restait une étincelle de vie et une chance, même infime, de l’emporter face à l’adversité au lieu de plier devant elle.

C’était peut-être stupide, il ne pouvait encore le dire. Aussi stupide que de rester immobile, ses yeux dénués d’iris posé sur un point imaginaire de ce mur gris. Mais c’était désormais à ça que se résumait son univers. Un univers froid, caractérisé par l’absence. L’absence de toute chaleur. Un univers qui n’était plus rien d’autre que cette chose qui le privait de sa liberté… Mais cette chose ne brillait pas seulement par son absence. Non en fait elle se manifestait surtout par l’absence tout court, absence de réponse, absence d’émotion, absence de couleur, à l’exception du noir absorbant toute lumière au sein d’un voile d’obscurité. Mais au fond c’était peut-être mieux que de voir s’afficher dans cet enfer des couleurs aussi ridicules que ternes. Des couleurs qui auraient pu aller du mauve au jaune en passant par le vert. Au moins la grisaille avait le mérite d’être clair, sans avoir à pousser le cynisme jusqu’à aller les imaginer inscrire sur le fronton d’un tel endroit "vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance".

D’un autre côté à quoi était supposé ressembler une prison ? Qu’est ce qu’une prison était supposée être d’ailleurs ? Un enclos où on parquait les éléments nuisibles à la société pour les empêcher de faire souffrir les autres. Oui de toute évidence cela ne voulait pas voir d’espoir dans cette prison. Et dans ce cas la grisaille de l’endroit convenait parfaitement vu qu’aucun des "criminels" enfermés ici ne finirait sans doute par en sortir. Mais même si le lieu ne s’amusait pas à recouvrir la triste vérité d’une telle couche de mensonges, il lui donnait quand même la nausée. Tout comme l’homme qui s’approchait de lui à présent pour le trainer il ne savait où, Khan ayant encore du mal à rester debout, avant de le ramener dans sa cellule d’où il ne ressortirait il ne savait quand.

« Debout mon petit rat. »

« Mills, quitte à être forcé d’endurer régulièrement un rendez-vous en tête à tête avec toi, est-ce que se serait trop te demander que de la fermer ? »

Le coup auquel il s’était attendu pour toute réponse n’avait pas manqué de tomber, mais ça avait été plus fort que lui. Il ne pouvait s’empêcher de lutter et de leur cracher toute cette haine. En particulier à lui. Il se sentait assiégé en permanence dans cette prison, ils ne lui laissaient aucune seconde de répit, aucun refuge où se replier, l’emprisonnant petit à petit dans le rôle de la souris tremblotante tandis qu’elle était entre les griffes du chat. Ce chat qui préférait s’amuser avec sa proie avant de lui trancher la gorge lorsqu’il se serait lassé de son petit jeu cruel. Oui si cette prison protégeait la société des "criminels", elle ne protégeait guère les criminels de la société.

Bientôt la solitude se refermerait à nouveau sur lui, dans cette cellule où on le ramenait de force. Du moins le croyait-il. Dans une prison la solitude ne se réduisait pas à un simple vide affectif, c’était aussi une absence totale de défense face à des gardiens disposant d’un pouvoir absolue sur ceux qu’ils surveillaient. Mais c’était une autre allée que l’agent avait pris, une autre porte que celle derrière laquelle on l’enfermait qu’on avait ouverte avant de le pousser à l’intérieur. Une pièce où on l’on attendait que son affaiblissement physique s’amenuise assez pour ne pas avoir à le trainer et le soutenir jusqu’au bout. Une pièce d’infirmerie où on l’avait installé sur un pauvre matelas dépouillé et où il pensait qu’il serait seul comme à son habitude, sans penser que cette fois-ci allait bien faire exception.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Never forgive, never forget   [Flashback] Never forgive, never forget Icon_minitimeDim 3 Aoû - 19:44


Elle tentait, parfois, d'oublier. De toutes ses forces. De toutes ses maigres forces. D'oublier ce qui était maintenant, de se souvenir de ce qui avait déjà été. Et, parfois, elle tentait d'imaginer ce que cela pourrait être de ne pas être ici, entre leurs mains de brutes, indélicates, qui ne se préoccupait vraiment que de leur propre individualité commune. Elle s'efforçait de ne rejeter la faute sur personne. Elle forçait un sourire devant leur froideur. Un sourire qu'ils prenaient sans doute pour un affront, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte. Ils avaient l'impression qu'elle n'était pas comme eux. Elle avait toujours fais des efforts, pourtant, pour ne pas se dissocier de ce qu'ils étaient au départ, même si, au fond, ça n'avait plus rien à voire avec elle. Elle essayait de leur montrer qu'elle n'était pas le monstre qu'ils l'accusaient être. Mais ils s'obstinaient, malgré tous ses efforts, à ne voir en elle qu'une anomalie dérangeante. Elle se rendait bien compte de sa faiblesse, de son incapacité. Entre leurs griffes, elle n'était rien. Ils pouvaient la briser d'un claquement de doigt. D'un unique regard. D'un mot. Ils pouvaient briser ses barrières mentales défaillantes autant qu'ils pouvaient briser le corps qui était le sien. Ce qui les avait fasciné, d'abord, c'était la malformation évidente dont elle était prisonnière. C'était plumage d'un blanc immaculé qui donnait, parfois, l'impression qu'elle flottait plus qu'elle ne marchait. Qui donnait une impression de légèreté malgré les allures imposantes des ailes de colombe. Elle s'était toujours déplacée aisément, avec elles. Elles faisait partie de son histoire, de son corps, comme des bras supplémentaires. Elles étaient son équilibre parfait. La blonde connaissait parfaitement la tendance humaine pour la cruauté gratuite, si ça leur permettait de mieux comprendre. Et ils n'avaient jamais vraiment eu à exprimer leur haine pour sa différence, étant de nature plutôt docile. Elle ne s'était pas arrêtée à s'inquiéter de ce que ça pourrait lui faire de les perdre. La pensée ne lui avait jamais traversée l'esprit.

La pensée avait simplement flottée à l'intérieur de son crâne, après quelques instants de perplexité. Ils avaient décidé d'un plan, pour elle. Un plan qu'ils n'avaient jusqu'à maintenant que songé, sans jamais lui en faire part. Qu'elle dise oui ou non leur importait peu, de toute évidence. Elle n'était pas en position de refuser, sous la pluie de leur regard acéré. Elle s'était imaginée son quotidien du jour comme d'ordinaire. Elle n'avait pas su à quoi s'attendre en sentant les liens se refermer avec la froideur de l'indifférence. Puis, il y avait eu l'instinct de peur lorsqu'on l'avait forcé à s'allonger là et qu'elle avait eu le temps d'observer le reflet glacial du métal des instruments chirurgicaux. La panique s'était graduellement installée dans ses tripes. Jusqu'à devenir incontrôlable. Elle n'avait pas pleuré. Elle n'avait pas dit un seul mot. Il n'y avait que son regard qui la trahissait véritablement. Et ça, ça leur faisait plaisir. Ils avaient néanmoins eu la décence d'engourdir ses sensations. Elle avait fermé les yeux, dans un pénible gémissement qu'elle n'avait, finalement, pas pu retenir en enfonçant son visage contre le cuir de la table. Ça avait duré une éternité. Quelques minutes, en réalité. Mais une éternité, pour elle, pendant laquelle elle avait cédé, elle avait craqué malgré son silence, d'une paire de yeux rougis qu'elle fixait sur eu, dans la vague d'anéantissement qui l'envahissait. Elle ne sentait plus le poids rassurant qui l'avait toujours accompagné, pas à pas, à travers cet univers un peu froid. Que restait-il, maintenant?

Elle n'avait pas bougé lorsqu'on l'avait libéré. Elle n'avait pas émit le moindre geste lorsqu'on lui avait craché de se lever. Et lorsqu'on l'avait contrainte à se tenir sur ses pieds, elle s'était laissée tomber au sol, dans l'inertie chaotique la plus absolu. Il n'y avait plus rien à dire. Plus rien à faire. Il n'y avait à présent que la douleur qui se réveillait au fur et à mesure. Insupportable. Il n'y avait que l'odeur du sang qui lui prenait au nez, même s'il n'en restait plus une seule trace et qu'on avait pensé les blessures. Son âme, en revanche, était trop écorchée pour qu'elle ne prenne seulement la peine de se relever maintenant. Ils avaient du eux-mêmes lui enfiler un nouveau t-shirt. Et lorsqu'on la souleva, se résigna finalement, elle ne leur offrit aucune résistance, ne serait-ce que son propre poids qu'elle sentait étrangement déséquilibré.

Elle avait gardé les yeux rivé sur un point tout au long du trajet qui lui paraissait interminable. Ce n'était pourtant le temps que de franchir quelques couloirs et une porte. On l'avait déposé sur un lit d'infortune et on l'avait abandonné là, dans le bruit de ses pensées. Elle avait observé le mur, pendant un instant, sans trop réaliser ce qu'elle faisait là, sans trop réaliser qu'elle n'était pas complètement seule, encore. Elle avait finit par bougé, malgré tout, malgré le tiraillement douloureux qui s'étendait à présent à tout son dos. Son regard avait croisé le corps, plus loin. Elle l'avait observé, une seconde, avant de se redresser tant bien que mal fut, ayant l'impression qu'un météorite lui était tombé sur la tête. Elle s'était assise, laissant ses pieds pendre dans le vide. Et elle avait tenté un sourire pour l'homme, plus loin. Elle avait tenté, doucement, un sourire pour ne se sentir complètement désemparée et perdue. Un sourire qui s'était finalement soldé par une crise larmoyante terriblement silencieuse, pourtant, alors qu'elle avait fini par détourner le regard.

«Je suis désolée... » avait-elle doucement dit, entre deux, ayant davantage envie de se cacher sous le lit que de rester là, à se sentir nue malgré les vêtements. Elle était désolée de son propre état. Elle était désolée, surtout, de ne pas faire mieux, parce que ce n'était pas dans ses habitudes, de nature pourtant bien plus optimiste, d'ordinaire. Mais c'était elle, aujourd'hui, qui ne parvenait pas à se tenir la tête droite.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Never forgive, never forget   [Flashback] Never forgive, never forget Icon_minitimeJeu 28 Aoû - 19:07


Il avait cru que son monde avait basculé dans un cauchemar lorsqu’il s’était retrouvé sur le front. Il s’était trompé. Il avait ensuite cru vivre un cauchemar quand sa mutation ne s’était plus limité au risque de blesser son entourage mais s’était affiché sur toute sa personne. Là encore il s’était trompé. Son monde s’était définitivement écroulé maintenant. Pour le plonger dans un univers presque dénuer de rêves et totalement exempt d’espoir. Pas tant qu’il y aurait cela. Oui ce monde refusait obstinément de refléter ses rêves et non plus ses cauchemars. Un problème qu’il aurait voulu résoudre de la plus simple des manières, en fermant les yeux pour ne plus contempler que le monde de ses rêves. Et si il avait pu c’est en contemplant ce monde là qu’il aurait agi dans le monde réel.

Mais peut-être que c’était finalement mieux ainsi. Parce que ses rêves ne reflétaient encore qu’espoir. Un espoir qu’il valait mieux laisser dans sa boîte, parce qu’il était un mal bien pire que ses cauchemars au fond. Oui si Pandore avait choisi de garder l’espoir enfermé au fond de sa boîte, c’est parce qu’elle savait que ce dernier était le pire de tous les maux. Se redressant assis sur le matelas de fortune, il avait lentement remonté ses genoux contre sa poitrine, laissant basculer sa tête en arrière dans un soupir. Succombant à la tentation de fermer les yeux, il s’était laissé envelopper par le voile du silence, sans même chercher à le déchirer. Oui jusque dans ses rêves cela continuait de le tourmenter. Et entre l’atroce réalité et les horreurs tissées par son imagination pour donner un objet défini à son angoisse, il ignorait lequel des deux mondes s’éloignaient le plus de l’enfer. Alors il restait ainsi, paupières obstinément closes.

Il ne les avait de nouveau ouvert qu’en entendant le bruit de la porte tournant sur ses gonds, se braquant instinctivement dans son coin, en s’imaginant qu’on venait déjà le rependre. Il avait vu de son regard phosphorescent le corps frêle se faire pousser en avant dans la pièce, observant une fois de plus cela les abandonner dans le silence, en refermant sur eux la porte de la liberté. Khan avait alors tourné son regard sur la silhouette à ses côtés qui lui tournait encore dos. Encore incertain de ce qu’il devait faire. Il ne voulait pas risquer de l’effrayer plus, lui laissant le temps d’assimiler sa présence autant que son aspect. C’était là quelque chose de nouveau depuis qu’il était ici, de croiser quelqu’un qui n’était pas eux. Une rupture de sa solitude qui l’intriguait déjà, lui faisant pencher la tête sur le côté, surpris, de voir un sourire apparaitre sur ses lèvres pour s’étouffer dans un sanglot. Et ses excuses le laisser encore plus perplexe qu’il ne l’était déjà.

Qu’est ce que cela avait bien pu lui faire subir, lui faisait subir ou promettait de lui faire subir ? Venait-elle tout juste de débarquer en enfer ou commençait-elle à en voir les rouages comme lui ? Se levant doucement de son matelas pour éviter de s’écrouler, il avait avancé aussi droit que possible jusqu’à elle, jusqu’à sa place, ses yeux plongeant sur ce visage larmoyant et qui réveillait chez lui de cette douceur humaine. Cette douceur qu’il avait mit à l’abri dans un coin de son être de peur qu’elle ne finisse détruite à jamais ici.

« Il n’y a pas être désolé. »

Oubliant sa fatigue, oubliant cauchemar et peur, il avait doucement posé une main sur son dos, sans savoir rien d’elle, ou si c’était là un genre de piège. Voulant simplement la rapprocher de lui et lui offrir son contact, n’osant pas aller jusqu’à une longue étreinte. Simplement parce qu’elle semblait en avoir besoin et calmer ainsi les larmes qui continuaient de couler. Offrant sa présence comme on offre une bouée de sauvetage. Une étreinte, une douce pression sur le bras qui lui faisait surement autant de bien qu’à elle, ne sachant même plus à quand pouvait remonter la dernière fois qu’il avait pu savourer ce genre de geste. Surtout sous sa nouvelle apparence. Oui depuis que sa peau avait viré au bleu luisant, ses contacts avaient été des plus restreints. Et si aujourd’hui sa peau ne brillait presque pas à cause de toute l’énergie qu’on l’avait forcé d’évacuer, elle n’en restait pas moins bleue.

« Shht, respire. »

C’était étrange, alors qu’il ne se connaissait pas, ne s’était jamais vu, de réagir ainsi. Mais c’était la seule réaction qui était venue naturellement au mutant radioactif. Parce qu’au fond ils étaient sans doute dans le même bateau. Ou du moins le penserait-il tant qu’il n’en saurait pas grand-chose de plus.

« Il parait qu’énumérer l’alphabet à l’envers est un bon moyen de réfréner les larmes… enfin je n’ai jamais vérifié. A part ça il me semble qu’il est physiologiquement impossible de pleurer et de boire en même temps, mais il risque d’être difficile de trouver de l’eau. »

Cela pouvait paraitre ridicule, mais Khan n’avait rien d’autre en tête pour l’aider à contenir son flot de tristesse. Et la situation faisait qu’il n’avait pas su quoi dire d’autre. Elle pouvait aussi bien rire de lui que le prendre pour un fou, mais le regard qu’il posait sur elle, si il était exempt de toute joie, restait tout de même emprunt de douceur derrière une mélancolie d’une réalité écrasante. Et peut-être qu’au fond tout cela était bel et bien risible. Car même si leur situation n’avait rien de plaisant, le monde dans son ensemble lui, restait une vaste plaisanterie. Une plaisanterie stupide et de bien mauvais goût, il fallait bien l’avouer.

« Ces corbeaux détruisent vraiment tout… »

Presque un murmure, ces mots avaient été effacé par le rire étouffé et sans joie certes qu’il n’avait pu retenir, totalement incontrôlable face à l’absurdité criante de leur situation. Une absurdité qui lui faisait serrer le poing et lui donner l’envie de frapper de toutes ses forces dans cette porte. Et au fond c’était une preuve supplémentaire qu’ils étaient bien pareil, même si pour Khan c’était ce rire jaune qui avait remplacé les larmes de la jeune femme.

« Pardon… c’était sans doute déplacé. »

Le rire du mutant s’était évanoui aussi vite qu’il était survenu, laissant un arrière goût amer derrière lui. S’écartant un peu de celle qu’il avait tenté maladroitement de réconforter et d’aider à reprendre le dessus sur ses émotions, ne serait-ce que pour lui permettre de respirer un peu. Poussant un soupir en passant une main à l’arrière de sa nuque, le mutant bleu se sentait un peu coupable d’avoir ri et en même temps, il se sentait paradoxalement mieux. Peut-être parce que d’une certaine façon elle lui avait permis d’évacuer la propre tension qui le rongeait.
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[Flashback] Never forgive, never forget Vide
MessageSujet: Re: [Flashback] Never forgive, never forget   [Flashback] Never forgive, never forget Icon_minitimeMer 10 Sep - 18:20


Elle ne savait pas si elle était en colère, furieuse, déboussolée, désabusée ou simplement désespérée. Sans doute un peu de toutes ces émotions qui se faisaient la guerre en elle et qui provoquait la seule réaction qui lui semblait possible d'avoir: pleurer. Elle ne frappait ni ne hurlait. Et en général, elle souriait. Elle sentait que ça les désemparait. Mais elle ne réalisait probablement pas à quel point ça les faisait bouillir de rage. Ce n'était pourtant que sa façon, à elle, de se montrer forte. Ce n'était que sa façon de ne pas sombrer, complètement, dans ces émotions haines qui l'arrachait petit à petit à ce qu'elle avait toujours été et qu'elle ne voulait pas perdre: une douceur. Elle ne s'abandonnait pas à la rage, peut-être parce que ça l'effrayait, d'une certaine façon. Et sourire lui permettait de continuer de flotter à la surface du chaos émotionnel. Du moins, ça avait été ainsi, jusqu'à maintenant. Mais peut-être, qu'aujourd'hui parmi tant d'autres jours, c'était un trop plein de choses auquel elle ne savait pas faire face. Elle n'avait jamais cru ou rêvé qu'ils iraient jusque là, jusqu'à la briser, moralement, physiquement aussi. Et maintenant qu'il y avait l'absence du poids rassurant dans son dos, elle ne savait plus comment réagir. Déséquilibrée. Elle était tout simplement déséquilibrée, dans toutes les conditions possibles. Et elle sentait qu'elle devrait réapprendre à exister avec quelque chose qui l'avait accompagné dans chacun de ses pas, dans chacun de ses souffles et de ses maigres espoirs. C'était un peu comme un message qu'on lui lançait: que sourire ni même pleurer, ne rimait à rien. Qu'il n'y avait rien, de toute façon, là où elle était. Qu'il valait mieux la catatonie à la rage. Qu'il valait mieux l'inertie à la combativité. Qu'il valait mieux n'être qu'un objet, qu'un corps, qu'un esprit mort que quelque chose de vivotant.

Sa voix l'interpella doucement dans le chaos de ses pensées, l'obligeant à lever un regard sur lui, sur son visage, sans vraiment s'être rendu compte du trajet qu'il avait effectué de sa place pour s'avancer, léger, vers elle. Être désolée. C'était probablement la seule chose qu'elle parvenait encore à être, le plus sincèrement du monde. Désolée de ne pas parvenir à être de bon soutient, elle-même. Désolée de ne pas réagir autrement. Désolée de se montrer aussi faible, sans doute, et pas davantage amicale. Même s'il supposait que ce n'était rien, c'était plus fort qu'elle. Elle l'avait observé doucement, de sa place, immobile, dans une drôle d'inertie qui ne lui ressemblait absolument pas, pourtant. C'était comme s'ils étaient parvenu à lui arracher son existence en lui enlevant une part d'elle-même, sur la table d'opération. Comme si plus rien, au final, n'avait de sens, de besoin d'être ou de ne pas être. Elle était là, sans plus. Ils étaient là, sans plus. Elle se savait pourtant ridicule de penser ainsi. Mais c'était un peu plus fort qu'elle, à ce moment précis. Ses yeux n'avaient portés aucun jugement, sur lui. Et étrangement, ce n'était pas la teinte de sa peau qu'elle avait remarqué en premier. Elle avait surtout remarqué son expression, ses cernes, quelque chose chez lui qu'elle voyait elle-même dans son propre miroir, quelque chose d'un peu trop semblable et qui ne devrait ou n'aurait même jamais du naître sur leurs traits.

Elle l'avait laissé, naturellement, doucement, frôler son dos endoloris, terriblement endoloris, en tentant de ne pas réagir sous son contact rassurant. Ils n'avaient certainement pas souvent l'occasion de partager un peu de leur solitude avec quelqu'un dans la même situation que soit. Et elle ne voulait pas le braquer. Elle avait refouler sa propre douleur, simplement parce qu'il tentait d'en soulager une différente, sans savoir. Ce n'était pas de sa faute. Elle en avait conscience. Et puis, sans trop s'en rendre compte, elle avait cessé de sangloter amèrement. Elle s'était contentée de chasser ce qui restait de sa déchéance, de sa détresse, du revers de sa main qui entrait étrangement avec celle qu'il avait posé sur elle. Et puis, contre toute attente, elle avait émit un rire, léger, sortie d'elle-même ne savait trop où. Parce qu'il n'avait pas tort et que l'image que ses mots provoquaient faisait doucement oublier tout le reste, avec une simplicité effarante. C'était spontané. C'était aussi quelque chose qui la représentait plus. Puis, un nouveau commentaire... et un rire qui n'avait rien du sien. Un rire qui n'avait rien d'un rire. Elle l'entendait. Elle comprenait. Un nouveau sourire de sa part lorsqu'il s'excusa, à son tour. C'était étrange ce que cet endroit pouvait faire faire ou dire à des être vivants...

«Ça va... c'était pas déplacé. Merci.»

Elle bougea enfin, doucement, se glissant sur le bord du lit de fortune sur lequel elle prenait place depuis le début, jusqu'à ce que tout son pied tout le sol, des orteils au talon, et qu'elle y dépose son poids, doucement d'abord, dans l'intention de se lever, ne serait-ce que pour faire quelques pas en avant. Malheureusement, ayant toujours eu tendance à se pencher un peu vers l'avant pour compenser le poids des ailes, dans son dos, elle se déséquilibra, une fois de plus, et se retrouva à quatre pattes, cherchant à se relever rapidement avant qu'il ne fasse le moindre mouvement dans sa direction. Un soupire, un coup d'œil à la porte, un coup d'œil qui dérapa et qu'elle posa finalement sur lui, dans une drôle d'expression, sans doute.

«C'est un peu comme... apprendre à marcher. Ça ira, il faut bien. Pas comme si j'avais le choix? » avait-elle soufflé avant de tenter l'expérience une nouvelle fois, s'équilibrant plus humainement, cette fois, bien que cette position, pour elle, ne lui semblait étrangement pas naturelle, lui donnant la drôle d'impression de basculer vers l'arrière alors que ce n'était pourtant pas le cas.

«Je m'appelle Yuliya, au fait... » comme pour changer de sujet plus qu'autre chose, finalement.
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[Flashback] Never forgive, never forget Vide
MessageSujet: Re: [Flashback] Never forgive, never forget   [Flashback] Never forgive, never forget Icon_minitimeMer 24 Sep - 0:39


Certaines douleurs particulièrement intenses pouvaient se souder aux éléments qui leur étaient associé, accidentellement ou non. Le genre de choses qui avaient de quoi rester graver au fer rouge dans les profondeurs de votre mémoire et ce jusqu’à la fin de votre vie. Mais qui ne défend rien cède à n'importe quoi, et il semblait que tous deux avaient encore des choses à défendre et refusaient de céder totalement. Le sourire qu’elle avait d’abord adressé aurait pu être un rempart efficace à toute cette mascarade, du moins avant qu’il ne cède sous le poids trop grand de la douleur qui avait été infligé à la jeune femme. Oui un rempart… pour survivre ici ils finissaient tous immanquablement par en développer un. Khan n’avait pas dérogé à la règle, mais contrairement à celle qui refusait d’abandonner toute douceur autant que son sourire, lui avait enfermé tout ce qui était cher, tout ce qui avait été lui derrière cet air d'indifférence détachée. Cet air froid et jamais personnellement impliqué, cette impression d'être décalé et ce regard parfois insondable, comme errant à la recherche de quelque chose d'invisible. Voilà l’image qu’il renvoyait à chacune de ses ombres qui voulait se confronter à lui. Une image qui aurait pu faire croire que toute lumière avait été aspiré de son âme à jamais, que plus aucun sourire ne pourrait jamais éclairer son visage, pas plus qu’une quelconque grimace. Il se refusait de leur offrir aussi bien l’un que l’autre.

L'on pouvait comparer l'âme du mutant à une coquille, pavée de ce vide glacial et destructeur, et il n’était pas prêt de leur montrer autre chose. Mais face à celle qui faisait apparaitre une nouvelle lueur dans son quotidien, des fissures faisaient leurs apparitions dans le masque. Certes les marques de sa détermination ne disparaissaient pas complètement mais quelque chose de plus doux s’exprimait tandis qu’il essayait d’effacer les larmes. Quelque chose de doux dans le rempart de son âme, quelque chose de doux pour l’aider à recréer son propre rempart. Un rempart qui parlait seulement à qui pouvait comprendre. Un rempart qui ne murmurait rien d’autre que ce simple message ; nos peines sont secrètes, comme nos joies, et les gens de l'extérieur nous trouvent souvent froids. Froids et sans émotions. Mais quoi d’étonnant quand on savait qu’avec lui, chacun de ces spectres noirs ne faisaient qu’aspirer toute vie et toute chaleur de son corps… Oui, ces corbeaux transformaient tout ce qu’ils touchaient en fantôme, et qui savait dans combien de temps Khan ou sa compagne d’infortune du moment rejoindraient ces fantômes. Depuis combien de temps les avait-on maintenu dans ces lieux dont les architectes avaient congédié la lumière du soleil ? Des semaines ? Des mois ? A moins qu’il ne s’agisse d’années ? Peut-être même que toutes les réponses avaient été correctes à tour de rôle ? Qu’elle importance ?

L’important c’était pour le moment de la distraire assez pour oublier les larmes, c’était de profiter de cette occasion de voir autres choses que les murs étroits et les noirs reflets humains qui les retenaient ici. Dans tous les cas cette ironie soulevé par le mutant égaya le silence de la cellule par un rire, un rire partagé ou presque par deux mutants et qui n’aurait pas forcément dépareillé si les circonstances avaient été beaucoup plus propices pour le déploiement d’une joie innocente, et dont la douceur ne serait pas entaché par l’amertume. Une amertume qui s’effaçait un peu alors qu’elle le rassurait sur son propre débordement.

Son mouvement pour se mettre debout à son tour l’avait fait s’écarter prudemment, allant jusqu’à lui faire retirer la main qu’il avait arrêté sur son épaule dans ce geste de réconfort qu’il venait d’offrir. Il l’avait simplement observé faire de ce regard impénétrable ou presque, avant qu’un déséquilibre ne la fasse tomber devant lui. Un déséquilibre qui laissait à penser que son état physique ne devait pas être guère plus brillant que le sien. Il avait alors naturellement tendu la main pour l’aider, mais l’épuisement faisait qu’elle avait déjà cherché à se débrouiller sans lui, ne lui laissant alors que la possibilité de s’appuyer à lui pour finir de se remettre debout, attrapant tout de même son bras. Il l’avait alors observé, plus sérieusement, suivant le coup d’œil vers la seule issue dont ils disposaient mais dont ils n’avaient pas la clé pour l’ouvrir. Il n’avait en revanche rien dit, du moins pas immédiatement, réfléchissant à ces paroles curieuses et à leurs possibles implications. Des paroles qui avaient toutefois fait passer dans son regard tout le poids de la situation qu’ils vivaient.

Ca irait… oui. Même si il n’avait rien pour y croire. Khan n’avait pourtant pas le cœur de briser ses propres dernières illusions en plus de celles qui partageait avec lui cet instant. En partie parce que ce moment arriverait bien assez tôt… cela y veillerait. En partie parce qu’il aurait été bien mal placé pour lui faire des reproches sur ce point. Même enchainé au peloton d’exécution, le condamné à mort ne pouvait s’empêcher de guetter aux alentours du coin de l’œil, dans l’espoir stupide d’apercevoir le messager qui avait attendu le tout dernier moment pour apporter sa grâce… Alors pourquoi les choses auraient-elles du se passer différemment pour les deux êtres qui avaient eu l’infortune de s’éveiller en sursaut dans un cauchemar ? Celui de leur capture par une organisation qui n’avait sans doute rien à envier aux pires des criminels, pour être accueillis par l’obscurité glaciale d’une cellule. Non ce n’était pas lui qui arracherait à la demoiselle ses derniers espoirs.

« Khan… »

Il s’était présenté à son tour, succinctement, un peu comme à son habitude, alors qu’il tenait encore son bras. Il ressentait encore sa propre faiblesse, comme si le peu d’efforts qu’avait entrainé cet enchainement de situation avait suffit à l’épuiser à son tour. Un épuisement qui avait bien du mal à ne pas étouffer l’espoir. L’espérance… Dante avait cru bon de bannir cette petite menteuse de son enfer, une décision que son côté nihiliste aurait approuvé, mais qui aurait laissé sceptique la partie humaine que son être conservait encore. Après tout comment les Damnés aurait-il pu endurer leur captivité, et son cortège de tourments, s’ils ne continuaient pas de rêver du paradis qui leur avait fermé ses portes ? Un côté humain qui ne pouvait s’empêcher de rêver… Rêver qu’un stupide trou s’ouvre dans le mur ou fasse disparaitre cette porte. Un rêve qui n’avait rien à envier à la bêtise du Lucifer de Dante, alors même que le mutant bleu se retrouvait immergé jusqu’aux épaules dans le lac de glace du neuvième cercle au côté d’un autre ange qui ne méritait surement pas sa déchéance. Et il n’imaginait pas à quel point cette image pouvait être vrai.

Oui c’était stupide… Aussi bien l’un que l’autre pleuraient et continuaient de battre des ailes frénétiquement pour regagner le paradis, sans se rendre compte que c’était précisément ce qui les maintiendrais dans leur enfer jusqu’au bout. D’où croyaient-ils que venait l’eau qui avait gelé pour les emprisonner si ce n’était de leurs yeux ? Et qu’est-ce qui avait abaissé la température de ces larmes si ce n’était le vent soulevé par leurs propres ailes ? L’étourdissement qui l’avait alors pris l’avait forcé à s’appuyer à son tour contre le lit qu’elle venait de quitter, clignant des yeux à plusieurs reprises, avant de se reprendre et de tenter de masquer son propre trouble.

« Je ne sais pas de quoi il retourne exactement, mais peut-être ne faut-il pas aller trop vite. Même pour apprendre à marcher non ? Après j’aurais plutôt envie de demander pourquoi ? Pourquoi réapprendre à marcher ? »

Il s’était finalement assis au bord du matelas, n’attendant pas forcément de réponse de sa part, l’observant légèrement, l’invitant tacitement à revenir s’installer à son côté.

« C’est étrange, c’est bien la première fois que je me retrouve seul avec quelqu’un qui n’est pas eux… Mais je me pose peut-être trop de questions ? … »

Avaient-ils un but derrière ça ? Etait-ce un piège qu’on lui tendait pour le torturer un peu plus ? Etait-elle complice ou victime ? Après tout elle pouvait être en train de lui jouer un rôle parfaitement rodé... Il ne pouvait le dire encore, même si il tendait quand même à pencher pour victime. Et si elle était aussi victime, était-ce le moyen de rompre leurs dernières barrières et de briser leurs dernières illusions en les confrontant à leur propre absurdité ? Peut-être, mais c’était là un pari risqué non ? Car dans une obscurité aussi noire que celle de la cellule d’un syndicat du crime, la moindre étincelle d’espérance remplissait aisément le soleil qui en avait été congédié, que ce soit par la lumière qu’elle projetait sur leur situation ou la chaleur qu’elle apportait aux deux prisonniers. Une étincelle dont la lueur brillait par intermittence, sans jamais quitter la prison pour de bon, dissipant toute tension et séchant les larmes qui avaient réussi à s’écouler comme à l’instant d’avant. Et au contact prolongé de cette petite flamme moribonde, des braises finissaient par se rallumer sous la cendre. Un petit jeu de chaises musicales qui semblait déterminé à se poursuivre indéfiniment, au plus grand malheur de ceux qui en étaient victimes.

« Est-ce que ça va aller ? »
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