There’s a hellhound on my trail
Adrienne Greene & Joss Daugherty

Le campus était déserté en ces dernières vacances avant les examens de fin de d’années. Quelques étudiants étaient tout de même présents, préférant rester à l’université pour réviser au lieu de rentrer chez leurs parents.

Des nuages noirs recouvraient le ciel, annonce d’un orage imminent. Joss pouvait déjà sentir des gouttes s’écraser contre sa peau, contre sa veste. Il pressa le pas comme les rares personnes qui se trouvaient aussi à l’extérieur.
Joss entra dans un bâtiment qui, s’il ne s’était pas trompé, devait être celui des laboratoires scientifiques. Il sortit le plan de l’université de sa poche et essaya de se repérer par rapport à ce qu’on lui avait dit. Il était au bon endroit ! Il n’y avait que deux couloirs à prendre et un étage à monter pour arriver au laboratoire où Adrienne Greene devait étudier.

Il replia la carte et la rangea dans la poche intérieure de son manteau.
Tandis qu’il avançait, Joss se rappela ce qu’il devait faire, ce qu’il devait dire à la jeune femme.

La CIA l’avait repérée rapidement. Ce n’était pas tous les jours que quelqu’un se décidait à étudier la mutation biologique, et ça n’avait pas échappé à l’Agence. Ils avaient observé la demoiselle de loin, ne voulant pas intervenir avant d’en savoir plus sur ce qu’elle faisait. Ils ne savaient pas si elle était mutante ou non. Joss songea qu’elle devait être humaine car, dans le contexte actuel, il aurait fallu être un mutant très stupide pour attirer ainsi l’attention sur soi. Autant porter un néon lumineux au-dessus de sa tête qui dirait « Attrapez-moi ! Je suis mutante ! »

Comme Miss Greene semblait vouloir persévérer dans cette voie et qu’elle entamerait l’année suivante ses recherches pures et dures, la CIA avait décidé de l’approcher enfin. Joss avait été celui désigné pour aller à sa rencontre, pour l’amadouer auprès de l’Agence avec un contrat mirobolant qu’une étudiante de vingt ans ne pouvait refuser.

Enfin Joss parvint à la salle qu’il recherchait. Il jeta un coup d’œil par la petite vitre de la porte et constata avec soulagement qu’Adrienne Greene était seule dans la salle. Il prit une profonde inspiration, serra les poings, se répétant une dernière fois ce qu’il devait dire ou ne pas dire à la jeune femme.

Il ouvrit lentement la porte pour ne pas surprendre la demoiselle, et aborra un sourire affable tandis qu’il entrait dans la salle.

« Mademoiselle Greene ? »