Aedis soupira. Sérieusement, le calme, ça existait. Elle essaya de fourrer sa tête sous son oreiller, mais rien n'a faire, la sonnette continuait à tintinnabuler joyeusement. Se résignant, elle se leva, s'observant quelques secondes dans une glace sur le mur. Jurant, elle hurla un "J'arriiiiiive !" fort peu à propos, surtout au vu du temps que la personne avait passé à sonner. Cherchant ses habits à tâtons, elle revêtit les vêtements qu'elle avait préparé la veille : un pantalon de tissu noir, une chemise blanche et un veston noir. Avec sa cravate, on aurait pu facilement la prendre pour un homme, si ce n'est les longs cheveux ondulés blonds, et la poitrine qui relevait discrètement l'ensemble de son corps. La sonnette retentit encore, et la jeune femme (enfin, pas si jeune que ça, malgré son apparence d'adulte d'environ 30 ans) se précipita pour ouvrir la porte. Elle leva les yeux au ciel. Bon sang, qu'avait-elle donc fait au bon Dieu pour être entourée d'imbéciles...

- Dit moi, Azazel, est-ce que par hasard, ton pouvoir ne serait pas la TELEPORTATION ?

Après tout, ce ne serait pas la première fois qu'il s'inviterait chez elle dans des moments incongrus. Enfin... Se tournant vers lui, elle lui proposa un café, qu'il accepta. Tout en le préparant, elle écoutait ce qu'il avait à lui dire. Alors comme ça, il y avait une réunion des Anciens ? Où elle était conviée ? Bah, après tout, elle en faisait partie, dans tous les sens du terme. D'une part, son âge plus qu'avancé faisait d'elle une doyenne, mais d'autre part, elle était vivant quand le Club avait été ouvert. Certes, son adhésion n'était que très récente mais... Se tournant vers Azazel, elle lui demanda quels étaient les besoins au niveau des armes. Comme il n'en savait pas grand chose, la jeune femme ouvrit l'un des placards, et sortit une vieille épée. Rénovée à l'identique de nombreuses et minutieuses fois, cette épée était celle qu'elle avait reçu le jour de son adoubement. C'était à compter de cette époque, de ses dix-huit ans, que son vieillissement avait commencé à ralentir. Ce n'était pas plus mal, mais ce don avait bien des revers. Elle eut un pincement au cœur en pensant à Gauvain, puis se ressaisit, mettant l'arme dans son fourreau d'un coup sec. L'attachant à sa ceinture (oui, je sais, ça va pas avec ses vêtements, mais on s'en fiche), elle se tourna vers Azazel qui patientait là. Levant les yeux au ciel après avoir soupiré, elle s'accrocha au bras de ses derniers, respirant en souriant la légère odeur soufrée qui émanait de lui.

- T'as pas fini de me renifler ?

Elle soupira, et fit une moue. Azazel haussa les épaules, puis ils disparurent tous les deux dans des volutes de fumée rougeâtres, alors que l'odeur caractéristique du démon s'estompait petit à petit....