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MessageSujet: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeJeu 16 Juin - 0:46



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Jean vs. Erik
Dix-huit heures trente. L’air était encore imprégné de l’odeur de la pluie tombée à peine une heure auparavant. Le soleil s’apprêtait à décliner et s’était abaissé vers l’horizon. Des îlots de nuages roulaient et s'embrasaient dans le ciel sans se déformer, sans perdre ne serait-ce qu'un soupçon de leur forme ronde ; ils masquaient la lumière çà et là. Ils prenaient au passage un pâté de maison tout entier dans leur filet d'ombres, et, s'en éloignant, ils le relâchaient, laissant à l’astre le doux plaisir d’illuminer une dernière fois le voisinage… Se promener dans les rues du quartier juste avant la tombée de la nuit était un véritable plaisir dont il se délectait, surtout en si charmante compagnie.
Ils marchaient côte à côte, le pas lent afin de profiter comme il se devait de leur promenade en cette fin d’après-midi. Erik Lensherr et son élève préférée, la jeune Jean Grey, ou Marvel Girl comme il l’avait lui-même baptisée. Elle était encore préservée de tout ce que l’innocence ignore, et sa mine, fraiche comme une rose sur le point d’éclore ne faisait que le souligner. Lui voyait à travers elle comme on perçoit un superbe objet dans une vitrine ; elle flamboyait de toute la rousseur de ses cheveux, mais avant tout de toute la beauté et de toute la puissance qui lui avaient été attribuées lors de la détermination son code génétique. Cependant, en dépit de ses nombreuses qualités, elle n’était pas parfaite. Pas encore.
Se tenant aussi droit que possible, les mains dans les poches, le mutant s’arrêta un moment, puis balança très légèrement son corps en arrière. Il parla d'un air détaché, presque hautain. « Dis-moi, Jean… T’es-tu préparée comme je te l’ai dit ? » Il tourna la tête et posa son regard sur ses grands yeux verts et sa bouche hésitante, avant de consulter sa montre et de poursuivre. « Nous avons juste le temps pour un entrainement avant qu’on serve le dîner. » Il sentait que la tournure qu’avait pris leur discussion jusqu’ici innocente venait de la déstabiliser. Il savait également qu’elle attendait cet instant depuis la veille –depuis leur dernier entrainement, à vrai dire. Mais cette fois-ci serait différente. Il l’avait volontairement éloignée de l’Institut, et par la même occasion de son ami à la vision psychique bien large. Il n’y avait rien d’autre qu’un chat gris dans la rue dans laquelle ils se trouvaient. L'animal se tenait là, juste au pied d’un arrêt de bus. Il léchait sa fourrure.
Erik releva la tête et étira la commissure de ses lèvres à l’écoute du moteur d’un véhicule qui approchait. Au bruit assourdissant et pétardant qu’il faisait, il ne devait probablement pas s’agir d’une simple voiture. C’était le bus jaune que le chat semblait attendre. Il ne fallut qu’une poignée de secondes pour qu’il apparaisse au bout de la rue, prêt à déposer les écoliers qu’il avait à bord –une quarantaine, tout au plus. Il sortit sa main droite de sa poche et leva faiblement son index en direction du transport scolaire. Soudainement, les roues de ce dernier quittèrent le sol, et tel un ballon qu’un enfant aurait lâché, il s’envola dans les airs, affolant les quarante petits visages paniqués qui s’approchèrent tous à l’unissons des fenêtres pour voir ce qui leur arrivait. Magneto toisa à nouveau sa jeune élève, prenant la température de ses émotions. Tout était dans le regard. « Je m’apprête à les lâcher dans cinq secondes. Si tu ne les retiens pas, ils vont s'écraser au sol. »
Il commença à compter, et à mesure qu’il prononçait chaque mot de son accent qui en avait déjà agacé plus d’un, la distance entre le sol et l’engin augmentait à une vitesse ahurissante. À présent, c'était à peine si on le devinait à travers les branches des arbres chargés de feuilles. « Un… » « Deux… » « Trois… » « Quatre. » « Cinq. » Il retint son souffle un moment et lâcha finalement prise. Sourire carnassier de sa part.
Voilà... C'était mon premier post. V_V
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeJeu 16 Juin - 4:59



    Sortant en hâte du bâtiment, Jean se frotta les yeux puis resserra sa queue de cheval tout en marchant - mieux valait ne pas avoir les cheveux devant le regard quand se concentrait - avant de prendre une grande inspiration. Puis, elle recracha l'air lentement, un air jovial se peignant peu à peu sur ses traits à mesure qu'elle rejoignait sa destination. Ce qui la rendait euphorique ? Un Rendez-vous avec Mr Lensherr. De suite, je vous vois venir... Mais non, cela n'avait rien d'un rendez-vous galant, c'était simplement un de leur rendez-vous quotidien ! Toutefois, celui-ci semblait différer des quelques autres qu'ils avaient eus auparavant puisque, cette fois, il avait spécifié que cela se passerait en extérieur et n'avait pas spécialement parlé d'un entrainement ; une sorte de visite de courtoisie en profitant du paysage, perspective qui était loin de déplaire à la jeune femme. Après avoir passé 3ans presque cloitrée dans un hôpital, elle avouait apprécier les grands espaces, comme le parc du château. Elle s'y sentait bien mieux qu'à l'intérieur d'un quelconque bâtiment. Et puis, au moins elle ne risquait pas de casser grand chose si elle avait une de ces sautes d'humeur qu'elle pouvait avoir de temps en temps et qui, en général, provoquait des dégâts sur les objets autour d'elles dans ces moments là... C'est sûr, aucun objet n'aimait retomber lourdement sur le sol après qu'elle les ait fait léviter sans faire exprès ! Heureusement, elle avait un très bon professeur pour remédier à ça en la personne d'Erik, alias Magneto, l'homme qui plie le métal à sa volonté. Elle avouait sans mal être fascinée par sa maîtrise et sa facilité à utiliser sa faculté, c'est pourquoi elle se donnait corps et âme dans sa pratique en espérant, un jour, parvenir à un résultat similaire avec la sienne. Elle avait d'ailleurs passé une partie de sa nuit de la veille à essayer de perfectionner les dernières techniques qu'ils avaient vues, notamment essayer de garder très longtemps un objet en l'air. Elle avait - entre autres - battu son record en maintenant sa lampe de chevet en l'air durant le modique chiffre de 43minutes. Elle avait d'ailleurs reçu un regard réprobateur de sa colocataire, Lilibeth, quand la lampe avait fini par retomber lourdement alors que les affres du sommeil était venue s'insinuer chez la rouquine qui en avait oublié de maintenir le contact, faisant sursauter son amie. Elle avait espéré réussir à la tenir en l'air une heure durant, mais ce n'était pas encore gagné... Pourtant, elle avait été plutôt contente du résultat, il fallait le dire. Un rien la ravissait quand cela touchait à son don ! Elle se doutait pourtant qu'une telle performance n'aurait fait ni chaud ni froid à son tuteur, c'est pourquoi elle n'en parlerait même pas. Il attendait plus d'elle, il le lui avait fait comprendre, et elle ne voulait pas le décevoir...

    Apercevant la silhouette longiligne droite comme un I de son Professeur, Jean sourit en arrivant à sa hauteur et lui emboîta le pas après avoir glissé un "Bonsoir" qui se perdit dans l'aube. A intervalles réguliers, la rouquine jetait des regards vers le trentenaire, détaillant son visage impassible tout en s'interrogeant sur la teneur de leur rencontre cette fois-ci, sans oser troubler pour autant le silence qu'ils partageaient malgré son impatience grandissante. Elle doutait qu'il l'ait faîte venir juste pour le plaisir de marcher côte à côte... Bien que l'idée pouvait être séduisante. Ils marchaient donc depuis un petit moment, s'éloignant de plus en plus du manoir, quand, enfin, il daigna faire entendre sa voix au léger accent germanique :

    ERIK ▬ Dis-moi, Jean… T’es-tu préparée comme je te l’ai dit ?
    JEAN ▬ Oui oui. Hasarda-t-elle, bien qu'à son regard énigmatique, elle n'était pas sûre qu'il attende réellement une réponse et l'invita à continuer du regard, quelque peu perplexe.
    ERIK ▬ Nous avons juste le temps pour un entrainement avant qu’on serve le dîner.
    JEAN ▬ Bien. Répondit-elle avec un léger sourire, bien qu'un peu inquiète vu sa question précédente.

    Qu'avait-il en tête ? Et si loin de l'Institut, en plus... Sans les objets habituels sur lesquels il la faisait travailler. Voyant qu'il semblait attendre quelque chose, Jean suivit son regard sur un arrêt de bus, et un chat. Elle doutait qu'il lui demande d'user son pouvoir sur l'un ou sur l'autre, l'intêret de déraciner un arrêt de bus ou de faire léviter un chat, à part pour l'effrayer, était plutôt restreint... Bien qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de trop tester son pouvoir sur des choses vivantes. C'est donc d'un air sceptique qu'elle regardait la scène quand, finalement, le bus apparut au bout de la rue. Les yeux de Jean s'agrandirent alors que son coeur sembla faire un looping au fond de sa poitrine. Il n'allait quand même pas... Voyant qu'il levait la main dans sa direction, Jean dut pourtant se rendre à l'évidence : si, il allait bien faire léviter ce bus. Quand celui-ci s'éleva dans les airs, Jean était parfaitement immobile, n'ayant pu empêcher sa bouche de s'entrouvrir, lui donnant un air parfaitement bête. Se rendant compte qu'il la fixait, elle se força à reprendre le contrôle, s'apercevant du même temps qu'elle avait arrêté de respirer sans s'en rendre compte.

    JEAN ▬ Qu'est-ce-que...
    ERIK ▬ Je m’apprête à les lâcher dans cinq secondes. Si tu ne les retiens pas, ils vont s'écraser au sol.
    JEAN ▬ Vous n'êtes pas sérieux. Lâcha-t-elle de façon purement réthorique, sachant pertinemment qu'il en était capable, ce qu'il lui prouva dans la seconde en commençant le décompte.
    ERIK ▬ Un…

    Jean reporta immédiatement son attention sur le bus, sentant l'adrénaline déferler dans ses veines. Tendant les mains, elle expira fortement pour faire le calme dans son esprit, commençant à visualiser ce qu'elle devait faire. Toutefois, sa voix qui martelait les secondes ne l'y aidaient clairement pas.

    ERIK ▬ Deux…

    Elle lui jeta un bref regard courroucé, lâchant un soupir excédé malgré elle. Non mais c'était quoi de lui demander un truc pareil ?! Mettre la vie de quarante enfants entre ses mains, là, comme ça, juste avant le déjeuner ! Il voulait sa mort ou quoi ?

    ERIK ▬ Trois…

    Ne lui accordant plus aucune attention, elle reporta toutes ses facultés cognitives sur le bus et son don, ainsi que la liaison qu'elle effectuait entre les deux. Pense à ta cible, rien qu'à ta cible, s'intimait-elle mentalement, il n'y aura que toi entre lui et le sol. Tu n'as pas le droit à l'erreur, Jean. Il est totalement capable de laisser ce bus s'écraser au sol. Raven t'a raconté ce qu'il a fait avec une altère alors qu'elle s'entrainait. Il le laissera tomber, comme il l'a fait avec la barre et ses poids. C'est à toi de gérer, maintenant. Oublie le, ne pense plus qu'à tes capacités.

    ERIK ▬ Quatre.

    Bon. Anticipe le mouvement, la chute. Libère assez de pouvoir pour le maintenir en l'air. Pense à la pression que cela va exercer. La gravité appelle toute chose. Maintenir un bus en suspension n'est pas une chose naturelle, la Terre le rappellera à lui. Il faudra t'opposer à cette force. En plus de celle exercée par la masse... Comme avec la lampe. Sauf que tenir une lampe de quelques kilos en l'air est une chose, un bus en est une autre ! Mais la base est la même, ne te déconcentre pas. Ne commence pas à te stresser. Il faut juste libérer plus du pouvoir. Bien plus de pouvoir... Mais nom de Dieu, combien ça pèse, un bus rempli de personnes ?!

    ERIK ▬ Cinq.

    Cessant de penser, Jean libéra son pouvoir, tous les muscles de ses bras se crispant dans la manœuvre. Pourtant, ce n'était rien de plus que son esprit qui travaillait. Ses bras n'étaient que l'extension de ce qu'elle faisait, une sorte de paramètre rassurant qui la faisait ressentir le contrôle. Alors, elle sentit le bus s'affaisser. Il y eut un accoup, et le bus dévala de plusieurs mètres avant qu'elle ne réussisse à le maintenir un peu. Les mâchoires crispées, elle le fixait, sentant monter le désespoir en elle. Jamais elle n'arriverait à le tenir ! Il allait tomber ! Elle pouvait sentir le regard d'Erik sur elle et imaginer son sourire, mais elle s'en désintéressa pour donner le maximum de puissance dont elle était capable pour que le bus se maintienne à cette hauteur, mais il dévala de nouveau une certaine distance avant qu'elle ne le maintienne à nouveau. Ses forces étaient peu à peu en train de la quitter, mais elle ne devait pas lâcher ! Nouvel accoup, nouveau rattrapage in-extrémis. Elle se rassurait en se disant qu'au moins, la chute serait peut être moins grave avec son intervention... Mais ce n'était pas encore suffisant pour éviter qu'il n'y ait aucun blessé, il fallait qu'elle donne encore plus de puissance ! Le bus subit un nouveau soubresaut, restant en l'air par la force du Saint esprit. A tout instant, elle savait qu'elle allait finir par lâcher, mais elle se refusait à abandonner malgré la douleur qui remontait dans ses membres. Déjà, elle sentait ses bras plier, ces derniers étant parcourus de tremblements alors qu'elle donnait tout. Ne pouvait-il pas arrêter ce supplice, maintenant ? Elle avait fait tout ce qu'elle pouvait ! Elle ne pouvait pas ! Pourquoi ne faisait-il rien ?

    JEAN ▬ Je... Peux... Pas ! Grinça-t-elle, sentant des larmes commencer à lui monter aux yeux.

    Elle hasarda un regard vers lui, regrettant de suite l'initiative en sentant le bus partir. Désamparée, elle envoya une dernière vague de son pouvoir, venant de ressources jusque là insoupçonnées ; l'énergie du désespoir, sûrement. Le bus se maintint sans bouger, stable. Elle avait... réussi ? Ce ne fut qu'un court instant d'espoir. Soudain, les pensées des enfants apeurés vinrent cogner contre les parois de son crâne, dans un brouhaha insupportable. Alors, elle lâcha prise, tombant à genoux, vidée de sa substance. Fermant les yeux très fort, serrant les mâchoires à s'en faire mal aux dents, elle attendit le crash.
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeJeu 16 Juin - 18:59


Être professeur à l’institut n’était pas une mince affaire, mais Erik essayait comme il le pouvait d’accorder du temps à chacun. Il se donnait du mal mais tenait à passer son flambeau. Chacun de ses jeunes renfermait un potentiel, il suffisait juste de percer l’abcès qui les empêchait de s’épanouir eux et leurs... prédispositions. Depuis plusieurs mois il avait appris à connaître ces jeunes gens, à les apprécier, ainsi qu’à les entrainer. Contrairement à Charles, il n’aimait pas tourner autour du sujet indéfiniment. Avec les adolescents, il fallait aller droit au but, il savait qu’il n’y a qu’ainsi qu’on parvient à ses fins. Il l’avait appris à ses dépends bien des années auparavant, quand il avait leur âge et qu’on lui avait fait subir bien pire qu’ils ne pourraient jamais l’imaginer. En quelques mois d’enseignement, il avait déjà une réputation qui le précédait, et en dépit de ses méthodes qu’on pouvait juger dures, les mutants ne semblaient pas se plaindre, au contraire. En se levant le matin, ils savaient déjà qu’à l’issue d’une journée passée à obéir à ses ordres, ils iraient se coucher meilleurs que la veille. Il ne leur apprenait pas seulement à se défendre ou à se battre, il leur apprenait à en vouloir et à ne pas démordre devant des obstacles. C’était lui-même son credo, « on n’abandonne pas tant qu’on n’a pas obtenu les résultats escomptés. » À ses yeux, tout était une question de volonté, il fallait jouer avec ses nerfs pour atteindre ses limites et les surpasser. Il fallait apprendre à se nourrir de sa colère et de ses peurs pour aller de l’avant. Les X-men étaient sa petite troupe, et les uns après les autres il comptait bien les élever jusqu’au plus haut niveau de leur évolution. Il ne ferait pas d’exception, et certainement pas pour Jean Grey.
Charles se chargeait de l’aider à maîtriser sa télépathie, et lui sa télékinésie. C’était un arrangement qui lui convenait parfaitement. Il n’aimait pas s’aventurer dans les affres de l’esprit, le sien était déjà assez difficile à comprendre pour qu’il se mêle des tourments des autres… Il ne pouvait pas s’en occuper, pas encore. C’est pour cette raison qu’il admirait son ami, qui était capable de supporter tant de peine et de douleur… Aussi longtemps qu’elles émanaient de ceux qu’il aimait et qu’il voulait aider, il était prêt à tout subir. Erik, lui, s’en savait incapable. Il avait connu trop d’horreurs pour éponger à mains nues le malheur des autres. Le seul malheur qu’il désirait combattre à présent était celui qui touchait la société mutante ; la menace que représentaient les humains. C’était une tâche assez difficile pour qu’on lui ajoute en plus des problèmes d’ados à gérer. Comme nous le disions, ça c’était le rayon de Xavier.
Retour à Marvel Girl. Cela faisait à présent quatre jours qu’il l’entraînait et il était plutôt satisfait de ses progrès… Mais il sentait une légère démotivation, ou peut-être une lassitude. Après tout, quatre jours à faire la même chose, à tordre et faire léviter des objets identiques, Erik comprenait parfaitement qu’elle s’ennuyait. C’était en tous cas ce qu’il pensait. De toute manière, le champ d’action qu’il lui laissait n’était pas assez large à son goût. Jean ne pouvait pas étendre ses capacités comme il fallait. Elle devait déjà faire avec des restrictions qu’elle-même ignorait, si en plus elle était incapable d’utiliser le peu de pouvoirs qu’il lui restait, c’était le comble. Il était décidé à la pousser aussi loin que possible, et il ne reculerait devant aucun obstacle –sauf peut-être ceux de Charles. Quoiqu’il dise, aujourd’hui c’était lui le professeur, et il avait décidé d’attaquer sa leçon directement sur le terrain. Il ne touchait en rien aux limites psychiques de la demoiselle. Il était parfaitement dans son droit. Satisfait de son raisonnement, il conduisit donc Jean à travers les rues avoisinantes et attendit patiemment que l’objet de son entrainement arrive, chose qui ne tarda pas à se produire.
« Qu'est-ce-que... Vous n’êtes pas sérieux. » De toute évidence elle ne s’y attendait pas. Il est vrai qu’un bus scolaire chargé d’enfants… Il aurait pu choisir moins innocent et moins facile à fracasser. Néanmoins c’était justement son but. La déstabiliser, comme on l’avait déstabilisé quand il était enfant. Il y avait cependant une différence de taille, il demeurait professeur et était là pour rattraper le tir en cas de soucis. La situation était si inhabituelle qu’elle l’avait oublié. Contrairement à Schmidt, il ne laisserait pas le pire arriver. Il ne pouvait pas se le permettre, pas dans ce contexte en tous cas. Mais pour tout dire il ne pensait même pas au pire, il avait confiance en elle. Il avait conscience de ce dont elle était capable.
« Je... Peux... Pas ! » Son sourire vainqueur s’évanouit aussi vite qu’il s’était esquissé sur son visage. Comment ça elle ne pouvait pas ? Il fronça les sourcils et leva la tête. Il s’aperçut juste à temps qu’elle avait véritablement lâché l’engin et qu’il se précipitait au sol. D’un grand geste brusque il leva les bras et le bus jaune s’arrêta net. Ce n’était pas grâce à lui mais grâce à elle. Il stationnait à à peine un mètre cinquante du sol. Finalement, il finit par le reposer en douceur, sans même le regarder… Il venait de planter ses yeux sur Jean. Elle était parvenue à l’énerver. D’ailleurs sa seule posture l’énervait. Comment pouvait-elle se recroqueviller sur elle-même dans un moment pareil ? Il croisa les bras, absolument ébahi, scandalisé, attendant qu’elle daigne se relever, et laissa échapper un rire nerveux quand elle lui lança un regard furtif. « ACH MEIN GOTT ! Tu peux m’expliquer ce que tu viens de faire ? Tu es inconsciente ! » Il aboya littéralement sur elle, tout en ajoutant des jurons allemands qu’il valait mieux ne pas connaître. Quelle déception. « Cesse un peu cette comédie et relève-toi immédiatement. Ose les regarder en face ! Si je n’avais pas été là, ils se seraient tous crashés. Tu me fais honte, Jean. Vraiment. Si nous étions en mission et que nous comptions sur toi pour nous diriger, tu n’aurais pas été à la hauteur. Tu n’aurais pas aidé tes frères. Quelle est ton utilité ? Tu ne surpasserais même pas un humain. » En se rapprochant d’elle, il vit sa mine désolée et se dit qu’il y allait peut-être un peu fort. Il baissa d’un ton et la souleva alors pour la remettre sur pieds. « Allons-nous-en d’ici. Marchons. » Ils quittèrent la rue tandis que les enfants sortaient à la hâte du bus, choqués par ce qui venait de leur arriver. « Tu dois apprendre à maîtriser l’imprévu. Dès qu’on te surprend, tu perds touts tes moyens. Tu ne peux pas te permettre de perdre le contrôle. J’étais comme toi à ton âge, mais je m’en suis rendu compte trop tard. Je t'offre l’opportunité de t’améliorer dès à présent sans en subir les conséquences, alors ne manque pas ta chance. » Il lui lança un regard en coin à mesure qu’ils approchaient le portail de l’Institut. « Soit dit en passant, je te rappelle que la première fois que je t'ai rencontrée, tu as soulevé toutes les voitures de ton quartier. Tu n'imagines même pas tout ce dont tu es capable. Fais preuve d'endurance. » Après ses dernières paroles, il se mura dans le silence, attendant sa réponse. Il fallait vraiment qu'il parle à Charles, qu’ils revoient les limites qu’il avait instaurées.
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeJeu 16 Juin - 22:31



    Le souffle sacadé, Jean attendit un son qui ne vint pas, n'osant pas pour autant rouvrir les yeux. Elle savait combien le temps pouvait jouer des tours, parfois. Certaines secondes pouvaient avoir des allures d'éternité, selon les circonstances. Un des mystère du cerveau humain. Finalement, elle se décida à ouvrir un oeil, et puis l'autre, en entendant le bruit du bus qui touchait terre, sans fracas. Elle se rendit compte à ce moment là que les voix dans son crâne avait cessé, et éprouva un certain soulagement. De petites tâches blanches clignotaient devant ses yeux, témoignant de l'effort qu'elle venait de produire. Elle espérait que son cerveau n'avait pas cessé d'être irrigué durant sa tentative désespérée d'utiliser le maximum de ses capacités ; si il avait manqué d'oxygène, elle aurait pu avoir des lésions... La faute à qui, on se le demande ! Justement, en parlant de lui, elle allait lui dire ce qu'elle en pensait, elle, de ce genre d'expérience débile ! Relevant la tête, les joues rosies par l'effort et de la colère au fond des prunelles, elle rencontra un mur en se confrontant à ses iris et haussa les sourcils. Il semblait au moins - si ce n'était plus - autant énervé qu'elle. Non mais il était sérieux ? Il s'était attendu à quoi, un atterrissage tout en douceur avec les compliments de la maison et une petite courbette à la fin ? Elle ne maîtrisait pas son don, fallait lui dire en quelle langue ?

    ERIK ▬ ACH MEIN GOTT ! Tu peux m’expliquer ce que tu viens de faire ? Tu es inconsciente !
    JEAN Inconsciente...? Lâcha-t-elle dans un murmure d'une voix étranglée, témoignant qu'elle n'était pas encore bien remise de ses émotions.

    Ses iris verts plongèrent dans les siens, se noyant dans un océan de déception qui la touchèrent droit au coeur. Déjà qu'elle se sentait assez piteuse comme ça, son regard pleins de reproches et ses cris ne faisaient qu'ajouter un peu plus de sel sur la plaie. Bouche bée, elle se contenta de froncer les sourcils, hésitant quand à la marche à suivre. Ah parce qu'elle aurait du trouver ça logique que sa phrase "si tu ne les retiens pas, ils vont s'écraser au sol" soit simplement pour rire, afin de la tester ? Non mais, quel humour, franchement. A s'en taper le cul par terre, ma parole !

    ERIK ▬ Cesse un peu cette comédie et relève-toi immédiatement. Ose les regarder en face ! Si je n’avais pas été là, ils se seraient tous crashés. Tu me fais honte, Jean. Vraiment. Si nous étions en mission et que nous comptions sur toi pour nous diriger, tu n’aurais pas été à la hauteur. Tu n’aurais pas aidé tes frères. Quelle est ton utilité ? Tu ne surpasserais même pas un humain.

    L'orgueil de la jeune femme en prit un bon coup, et elle mit un moment à reprendre ses esprits. Franchement, elle était blessée. Une salve de balles de 9mm aurait sûrement fait moins de dégâts que les paroles que venaient d'avoir son Professeur à son encontre, balayant le peu d'amour propre qu'il lui restait alors qu'elle le regardait, profondément heurtée. Elle s'en voulait assez de ne pas avoir su rattraper le bus, en plus il valait qu'il la descende en flèche. Comme si ce qu'elle venait de vivre n'était déjà pas assez parlant ! Il lui avait mis entre les mains le poids d'une décision de vie ou de mort, la responsabilité de crasher un bus ou non. Avait-il la moindre idée de ce que cela pouvait représenter pour une personne qui ressentait un minimum de sentiment ou était-il réellement aussi froid que le métal qu'il contrôlait ? Jusque là, elle ne l'avait pas cru insensible, et elle n'avait pas envie que ça change. Pourtant, un autre coup du genre et elle aurait tôt fait de changer d'avis.

    ERIK ▬ Allons-nous-en d’ici. Marchons.

    Ses yeux verts, plissés sous la colère, vacillèrent entre lui et le bus alors qu'ils se toisaient un instant. Elle avait mal, physiquement et mentalement. Et lui, tout ce qui le préoccupait, c'était de s'éloigner de l'incident qu'IL avait créé. Des sentiments contraires la dispersaient. Elle cherchait la décision à prendre quand il la releva, l'entrainant dans son sillage. Elle se laissa faire, comme une automate, encore sous le choc de ce qui venait de se produire. Pendant ce temps, il poursuivit sa diatribe, qu'elle écoutait sans vraiment l'intégrer :

    ERIK ▬ Tu dois apprendre à maîtriser l’imprévu. Dès qu’on te surprend, tu perds touts tes moyens. Tu ne peux pas te permettre de perdre le contrôle. J’étais comme toi à ton âge, mais je m’en suis rendu compte trop tard. Je t'offre l’opportunité de t’améliorer dès à présent sans en subir les conséquences, alors ne manque pas ta chance. Soit dit en passant, je te rappelle que la première fois que je t'ai rencontrée, tu as soulevé toutes les voitures de ton quartier. Tu n'imagines même pas tout ce dont tu es capable. Fais preuve d'endurance.

    "Fais preuve d'endurance". FAIS PREUVE D'ENDURANCE ?! Ca en fut trop pour la jeune femme qui s'arrêta net, le toisant le menton haut, les dents serrées. Jean ouvrit finalement la bouche, laissant d'abord dépasser un souffle frémissant avant coureur. S'améliorer sans en subir les conséquences, non mais je rêve ! Puis, enfin, elle laissa libre cours à ses pensées, s'exprimant d'une voix à laquelle elle tâcha de donner le plus d'assurance dont elle était capable en cet instant - en soi, ce que sa colère lui aurait permis si l'offense qu'elle ressentait ne rendait pas tout plus difficile :

    JEAN ▬ J'ai "manqué ma chance" ? Parce que ce qui vient de se produire serait de ma faute ? Si VOUS n'aviez pas été là, il n'y aurait pas eu de bus en l'air, pour commencer. Et c'est moi qui suis inconsciente ? Alors que vous savez très bien que je ne maîtrise pas mon don, mais décidez de me mettre la vie de gens, comme ça, entre les mains, après seulement quatre jours d'entrainement ? Et je devrais trouver ça normal ? Au nom d'une prétendue "amélioration", je devrais être à même de risquer la vie des autres ? C'est... C'est... Inhumain. Sadique. Pervers. Machiavélique. Cruel. ▬ C'EST STUPIDE !

    Elle ne pouvait pas croire qu'il pensait vraiment ça. Qu'il pensait tout ce qu'il avait dit, notamment sur elle mais aussi sur ses méthodes. Évidement elle était consciente qu'elle s'aventurait sur un terrain glissant en se permettant de lui dire de telles choses, sortant de sa place d'élève, mais elle ne comptait pas s'écraser après qu'il l'ait mise au tapis plus longtemps. Ça ne marchait pas comme ça. C'était trop facile de le laisser s'en tirer comme ça. Avait-il une idée de la force qu'il lui avait fallu déployer ne serait-ce que pour ralentir la chute du bus ? De ce que ça représentait pour elle d'être sur le point de peut être revivre un crash et d'être de nouveau confrontée à la mort comme elle l'avait été quelques années plus tôt ? Non, il n'en avait aucune idée. Pire, elle en était à se demander s'il ne s'en foutait pas complètement.

    JEAN ▬ Je n'ai pas eu besoin de les regarder en face pour savoir ce qu'ils ont vécu, dans ce bus, je les ai entendu ! S'exclama-t-elle avec amertume en posant deux doigts rageurs sur sa tempe. ▬ Et si vous avez la moindre idée de ce que la peur de quarante personnes concentrée en même temps dans votre crâne représente, dans ce cas vous pourrez juger si oui ou non je joue la comédie ! Et puis si je ne surpasse guère un humain alors pourquoi n'allez vous pas en chercher un et lui demander de rattraper ce bus ? Vous auriez peut être plus de résultat ! Mais surtout, avant de le soumettre à ça, n'oubliez pas de lui dire la chance qu'il a de vivre une telle expérience et surtout, de bien faire preuve d'endurance !

    Ses yeux brillaient d'un éclat étrange entre l'envie de pleurer et de lancer des éclairs pour le désintégrer sur place alors qu'elle avait refermé la bouche, les lèvres frémissantes. Toutefois, elle savait très bien qu'elle n'avait pas mis autant de conviction qu'elle voulait dans ses paroles ; la blessure qu'il avait ouverte était encore trop fraiche pour qu'elle ait pu s'en remettre totalement. Et Dieu sait combien un animal blessé peut se montrer combattif... C'est pourquoi elle asséna un dernier coup, bien décidée à lui rendre ne serait-ce qu'un peu la monnaie de sa pièce, cette fois-ci :

    JEAN ▬ Vous n'êtes pas comme moi. Moi je ne me sers pas d'excuse d'avoir souffert pour faire souffrir les autres.

    Soudain, elle se tut, continuant toutefois de le fusiller du regard. C'était sa fierté qui avait répondu, pas son coeur ; bientôt, le remord allait l'éteindre, et elle ne penserait plus qu'à une chose : se confondre en excuses. Pour l'heure, elle se contentait de le fixer d'un regard sévère, sa colère irradiant par toutes ses pores. Puis, elle eut soudain un drôle de sentiment. Quittant momentanément des yeux son professeur, sans toutefois se radoucir, elle jeta un oeil alentour. Tout semblait étrangement désert. Les deux containers qu'elle avait vu en passant la première fois avaient disparu, ainsi que les voitures garées dans l'allée. Son regard retombant sur Mr Lensherr, l'expression totalement fermée qu'il arborrait fit détaler un frisson dans son dos. Alors, elle s'en voulut. Et, tandis qu'elle ouvrait la bouche pour s'excuser de son comportement déplacé, plusieurs fracas résonnèrent alentours : elle constata avec surprise que les trois voitures, ainsi que les deux containers, étaient de retour d'un petit voyage en pesanteur. Se sentant soudain lasse et épuisée, elle laissa tomber sa colère et permit au remord de venir l'engourdir.

    JEAN ▬ Professeur, c'est vous qui...? Elle avait du salement le contrarier pour qu'il perde le contrôle de son don ainsi - mais, étrangement, il avait l'air aussi surpris qu'elle ; comme quoi, lui aussi pouvait perdre le contrôle ! Oui, non, c'était pas le moment de penser ce genre de chose, c'est pourquoi elle ne s'attarda pas sur ce détail pour lancer, penaude : Pardonnez moi, je ne voulais pas vous manquer de respect, je... Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Je ne pensais même pas ce que j'ai dit. Enfin... Disons que je ne pensais pas tout.

    S'adossant au portail, elle passa une main sur son visage avant de se frapper le front du poing.

    JEAN ▬ Je ne suis qu'une idiote. Là, je dois avouer que j'ai honte.

    Et elle le pensait sincèrement. Elle s'était laissée dominer par sa colère et ne s'était pas donnée le temps de réfléchir avant d'agir, une vraie attitude de gamine. Mais ce qui était fait était fait... Il aurait été bien difficile de revenir dessus, à moins d'être un mutant qui puisse remonter de loin. Un soupir s'échappa de ses lèvres. C'était, et de loin, l'entraînement le plus éprouvant qu'elle ait eu à ce jour. Heureusement, d'ailleurs, que ce n'était pas tous les jours comme ça ! Sinon, elle n'allait pas faire long feu ici...
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeVen 17 Juin - 23:32


En agissant comme elle venait de le faire, Jean venait de déclencher les foudres d’Erik. Non, il ne s’était pas attendu à un tel désastre, et oui, il était inconscient des interférences qu’avaient pu causer les enfants dans ce bus au sein même de son esprit. À vrai dire il s’en moquait, il n’était pas de ceux qui croyaient en ces histoires de liaisons fondamentales entre le corps et l’esprit. À ses yeux, le secret de la force d’un homme –ou plutôt d’un mutant, résidait surtout dans sa capacité à faire abstraction des obstacles et à ne garder en tête que le but à atteindre. Il résidait dans sa capacité à analyser une situation et à n’en tirer que le meilleur. Il n’y avait que ça à viser, c’était tout ce à quoi il s’attendait, et rien d’autre. C’était précisément ce que Jean avait été incapable de faire, et ce qu’elle aurait dû faire. Il ne s’agissait plus de sa simple fierté ou de son enseignement, mais du point jusqu’auquel elle pouvait aller dans la maîtrise de sa propre personne. Y’avait-il tant de difficulté que cela à fermer son esprit ? Etait-ce impossible pour elle ? Elle l’avait pourtant fait, auparavant, tout comme elle avait soulevé toutes ces voitures, autrefois. Erik ne l’avait pas inventé, et il ne s’était pas agit d’une illusion créée au sein même de son esprit ! Elle avait fait toutes ces choses avec brio. Avec Charles… Ils avaient probablement dû discuter longuement dans son crâne, tout comme souvent lui-même le faisait avec lui –ce qui s’était d’ailleurs parfois avéré bien déstabilisant. Pourquoi n’arrivait-elle pas à reproduire ses exploits quand il n’était pas là ? De quoi avait-elle peur ? Que ses chers petits neurones ne survivent pas ? Elle en avait bien d’autre en stock, ça il n’en doutait pas. Contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’était pas faite de sucre et n’allait pas s’effondrer au premier coup de vent. Cétait pour cela qu’il grinçait des dents, qu’il perdait son sang froid. Il ne lui avait pas passé de pommade, et à présent elle lui en voulait. C’était le comble. Non, contrairement aux autres il refusait ces « méthodes douces ». Comment se préparer au pire si on n’est pas fichu de prendre des risques ? Pourquoi fallait-il vivre dans sa prison dorée et se contenter de frapper sur ses barreaux pour se croire capable de participer à des luttes sans merci ? Ce n’était pas comme ça que ça marchait. Le but n’était pas de régresser, mais de progresser. Cette idéologie proche du bolchévisme lui mettait les nerfs à fleur de peau. Il ne voulait pas qu’on fasse au moins pire, mais au mieux. Oscar Wilde en personne l’avait dit, il faut viser la Lune pour atteindre les étoiles. À viser plus bas que terre elle ne ferait que mordre la poussière. De toute manière, dès le début elle ne croyait pas en elle, dès le début elle était vouée à l’échec. Mais Erik était bien déterminé à la débarrasser de ses idées de perdante, il ne tolèrerait que des gagnants dans son équipe. L’important ce n’est pas de participer, mais de survivre. C’était ainsi que marchait l’évolution, depuis la nuit des temps l’ordre naturel des choses se chargeait d’éliminer ceux qui n’en valaient pas la peine –Darwin en personne l’avait prouvé. Ses idées n’étaient pas un simple délire de pauvre gamin traumatisé par les schleuh.
« Comment oses-tu remettre en question mon entrainement ! Tu retournes la situation parce que tu es faible et tu refuses de le voir en face ! Ce n’est pas moi le problème, c’est toi ! Tu rejettes la faute sur les autres, sur moi parce que j’ai osé te donner un exercice mais trop difficile à ton goût ? Tu plaisantes ? Tu veux peut-être que je te donne un cahier de doléances à remplir, au nom de ma toute suprême cruauté à ton égard ? Au lieu de pleurnicher pour ces enfants, tu aurais du garder la tête haute et te dire que la seule solution était de les sauver. Ils auraient dû être l’objet de ta motivation, pas de ta panique ! Tu espères peut-être que le jour où nous affronterons le Club des Damnés, ils se diront « faites gaffe à la petite Grey, elle n’est pas prête à recevoir un blanc trop impressionnant dans la figure, allez-y mollo, il va falloir la ménager ! ». C’est à ça que tu t’attends ? Tu penses qu’on aura pitié de toi toute ton existence ? Tu penses que tout le monde s’adaptera à toi ? Si tu veux survivre, c’est à toi d’être le caméléon, les autres ne te front pas de cadeau, et crois-moi qu’après cet exploit moi non plus, je ne te raterais plus ! Personne n’aura jamais pitié de toi à part les faibles, personne tu m’entends ? Contrairement à Charles je refuse de vous cloîtrer dans vos illusions. Vous êtes des adolescents et bientôt vous serez des adultes, des adultes avec des responsabilités plus grandes que la plupart des adultes de notre ère, parce que non, tu n’es pas comme les autres et tu ne le seras jamais, tu m’en vois désolé de te l’annoncer. Tu vas devoir combattre, Jean, et si je suis incapable de te faire ouvrir les yeux, je peux t’assurer que l’avenir se chargera bien assez vite de te faire déguster. Si tu n’apprends pas à dévorer les autres, ce sont eux qui se jetteront sur toi. Notre monde n’est pas fait que d’amour et de compassion et celui à venir le sera d’autant moins. Quant à la souffrance… Tu ne connais rien à la souffrance ! Tu as perdu quelques proches, et tu es déjà affectée par leur disparition ? Comment réagiras-tu quand tes équipiers tomberont les uns après les autres, tu comptes finir dans un hôpital psychiatrique et les pleurer jusqu’au restant de tes jours ? Parce qu’à écouter ton discours, je ne vois qu’une pauvre fille de 20 ans, avec la vie devant elle et déjà la peur au ventre. Tu ne fais aucunement confiance à toi-même, ni à personne d’autre d’ailleurs. Tu ne te respectes pas, tu ne respectes pas tes pouvoirs, et tu ne respectes pas les autres, parce que tu es habitée par la peur et qu’elle te dévore de l’intérieur comme un vers affamé. Si c’est ainsi que tu comptes égaler Charles, le chemin à faire est encore long ! Nous te l’avons pourtant dit, et il te l’a dit lui-même… Tu n’imagines pas tout ce que tu peux accomplir ! Tu es un mystère pour toi-même et tu refuses de te découvrir telle que tu es véritablement. La pomme est tombée bien loin de l’arbre ! Je ne comprends même pas pourquoi il place encore tant d’espoirs en toi, tu n’es pas prête au progrès, juste bonne à tordre des cuillères pour épater la galerie. Ca ne sert à rien de promettre aux autres que tu seras là pour eux si tu es incapable de concrétiser tes belles paroles. Réagis, Jean ! Réagis ! Retire le mot échec de ton vocabulaire ! »
Il n’avait plus le cœur aux remords. Il savait que ses paroles étaient certes blessantes et touchaient là où il y avait un abcès à percer, mais il fallait en passer par-là, et même s’il avait tort, après tout il restait égal à lui-même. De toute manière il savait qu’il ne serait jamais perçu comme Charles, il ne serait jamais cet homme sage et bon qui ne prêche que l’optimisme à tout va… Mais jusqu’ici c’est ce qui l’avait maintenu en vie, alors ça ne pouvait pas être si mauvais que ça ?
Un fracas épouvantable derrière eux, puis trois véhicules et deux containers… Aucune chance que cela provienne de lui. Il ne pouvait s’agir que d’elle. Il resta un moment sans voix face à elle, avant finalement de cesser de la rabaisser et de se rendre compte que Charles voyait encore plus clair que ce qu’il avait imaginé ; quelque chose en elle ne tournait pas rond. Oh, il ne s’agissait plus d’une simple question de motivation… Bien qu’il n’abandonnait pas son opinion là-dessus pour autant.
« Ce n’est pas moi, Jean… Ces containers-là sont faits de plastique, je n’ai absolument aucune maîtrise sur eux. Et tu es la seule télékinésiste dans cette ruelle. » Elle parvint à lui décrocher un sourire, enfin. « Hé bien je crois que si on se contente d’additionner le poids de ces engins, tu soulèves en ce moment même trois tonnes d’acier, au minimum. »
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeDim 26 Juin - 4:31



    Perdre pied comme elle l'avait fait, cela lui arrivait rarement. Depuis son "soucis", c'est à dire ce déchirement si grand qu'elle avait bien failli basculer dans la folie, elle s'était formée une carapace autour d'elle pour éviter de souffrir de la sorte à nouveau. Ne plus s'attacher autant aux gens, bien qu'elle ait toujours eu du mal à le faire une fois qu'elle découvrait leur moi intérieur, était devenu un choix plus qu'une fatalité. Pourtant, elle n'avait pu s'empêcher de faire confiance à cet homme, à ce professeur, à Erik ainsi qu'à Charles Xavier. Ils l'avaient sorties des limbes obscures de son subconscient pour la ramener à la surface. Ils lui avaient empêché la noyade finale, la sortant des eaux noires dans lesquelles elle se débattait depuis trois longues années. On ne pouvait rien y faire, ce genre de choses créaient des liens. Automatiquement, une certaine reconnaissance, pour commencer. Mais aussi, comme une proximité, une confiance qu'elle n'accordait normalement qu'au bout d'un temps plutôt long. Elle avait placé sa foi en eux. Presque aveuglément. Et, si effectivement, elle ne croyait pas en elle, ayant troqué son assurance contre quelques espoirs fragiles qu'elle entendait consolider avec le temps, ils étaient sa planche de salut. Un mince bout de bois qu'elle pensait assez solide pour la tenir à bonne distance des flots bouillonnants qui, à tout moment, pouvaient la ramener vers le fond et se repaitre de son corps qui aurait lâché prise. Ils l'avaient retenues et elle s'était agrippée à eux ; de toutes ses forces.

    Mais en dépit de ce que pouvait penser Erik, elle n'était pas ce mutant inébranlable et surpuissant. Certes, soulever un quartier entier avait été dans ses cordes, même si elle n'aurait pas été foutue de s'en souvenir. Certes, elle savait son don plus puissant qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Mais elle ne voulait rien prouver à personne. Elle n'était qu'une jeune femme qui avait peur d'elle-même, de ce dont elle était capable, des autres, et du monde. Une jeune femme qui n'avait jamais trouvé sa place, qui s'était perdue et ne pensait pas être retrouvée. Et, maintenant qu'on l'avait arrachée à ça pour lui montrer l'endroit auquel elle pouvait appartenir, elle ne savait plus quoi faire. Elle essayait de faire ce qu'on attendait d'elle jusqu'à présent, mais ce qu'il lui avait demandé aujourd'hui était trop. Elle n'avait pas pu tenir le choc. Elle aurait voulu qu'il soit fier d'elle, lui montrer qu'elle y mettait du sien pour s'intégrer, réussir là où il fallait pour être acceptée... Mais elle l'avait déçue. Elle l'avait mis en colère et, il lui avait fait mal. Il continuait de lui faire mal à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, et ses défenses, peu à peu, s'étaient amenuisées. Son self-control s'était envolé avec, la laissant dans une drôle d'impression de non sens. C'est dans une semi-conscience qu'elle l'avait écouté l'accabler, sans savoir comment réagir autrement que par la violence à son tour. Elle avait tenté de le faire réagir en se faufilant dans la première brèche venue, qu'il comprenne qu'elle ne méritait pas qu'il la traite de la sorte. Que, merde à la fin, elle avait peut être merdé mais ce n'était pas une raison pour la foutre plus bas que terre. Sauf que son intervention n'eut pas d'autre effet que d'attiser les flammes de son courroux. C'est donc de plus en plus blême qu'elle l'avait écoutée lui asséner ses quatre vérités en pleine figure, chaque mot devenant plus tranchants, entamant virtuellement son coeur et ses poumons, constellés de meurtrissures plus ou moins béantes. La vérité n'était pas rose, elle l'avait toujours su, mais elle n'avait pas forcément eu envie d'aller le vérifier par elle-même. Se le voir dit de cette façon avait quelque chose d'humiliant mais aussi de dérangeant. Il semblait dépecer son âme sous ses yeux, comme un puzzle grotesque, morceau par morceau, pièce par pièce, les dés-emboitant pour mieux les remettre ensemble, dans un ordre nouveau. Il faisait vibrer chaque corde sensible les unes après les autres, sans s'émouvoir de la mélodie chaotique qu'il créait mais qui, pourtant, au fond, sonnait diablement juste. Mais c'était trop pour elle, trop dur à entendre, mais surtout trop direct, devenant bien trop concret. Tout ce qu'elle aurait voulu, c'était se comprendre, s'accepter... Pas se faire dire qu'elle n'était qu'une bonne à rien qui aurait mérité de retourner pourrir dans son asile et en qui ils avaient eu tort d'assurer du crédit. Elle qui déjà n'avait pas une haute estime d'elle-même ressentait une tristesse encore inégalée devant de tels aveux, sous couvert d'une indignation qui n'avait cessée de grandir, et grandir, et grandir, comme une énorme tumeur qui, bientôt, aurait accaparé tout l'espace. Soit ça l'achèverait, soit ça la consoliderait ; car on disait bien que ce qui ne nous tuait pas nous rendait plus fort.

    Elle avait emmagasiné tant de frustration et de douleur durant cet échange d'une teneur intense qu'elle avait eu l'impression qu'elle allait éclater, s'auto-détruire, et, avec un peu de chance, emporter la raison de sa fureur avec elle, même si elle ne le pensait pas vraiment. Toutefois, tout à fait autre chose avait eu lieu. D'abord, un frisson l'avait parcourue en le voyant si fermé, face à elle, si... Froid. Puis, elle s'était sentie très lasse, comme vidée de sa substance, avant que les fracas ne surviennent. Des véhicules et des poubelles, tombées du ciel... Elle avait craint le pire. Alors elle l'avait énervée à ce point ? Mon Dieu, il allait donc lui en faire voir encore ? Elle n'avait rien trouvé de mieux à faire que de s'excuser le plus platement possible, défaite. Déjà que ses paroles se chargeaient de l'enterrer profondément, visiblement il avait décidé de continuer de creuser... Ne la trouvant pas assez loin sous terre à son goût. Tant pis pour elle, elle l'avait cherché avec son allusion à son passé. Elle attendrait qu'il soit calmé. Voyant qu'il ouvrit la bouche, elle se prépara mentalement à encaisser, le fixant avec le plus de promptitude dont elle était capable :

    ERIK ▬ Ce n’est pas moi, Jean… Ces containers-là sont faits de plastique, je n’ai absolument aucune maîtrise sur eux. Et tu es la seule télékinésiste dans cette ruelle. Hé bien je crois que si on se contente d’additionner le poids de ces engins, tu soulèves en ce moment même trois tonnes d’acier, au minimum.

    Elle s'était attendue à tout, sauf à ça. C'était comme le coup du bus, elle s'était effectivement préparée avant d'aller le voir, mais jamais ô grand jamais à une telle chose. On pouvait dire ce qu'on voulait, elle était persuadée qu'il n'avait pas fini de la surprendre ! Partagée entre l'envie de rire ou de pleurer, elle eut un rire nerveux, ne sachant pas vraiment comment réagir. Il semblait sérieux. Apparemment, elle avait bien usé de son don. Mais, le clou du spectacle, c'était qu'elle n'avait pas la moindre idée de comment ou de pourquoi. Elle se doutait qu'il y avait un rapport avec le fait qu'elle avait dirigée sa colère sur lui et que ça avait du influer sur le déroulement de l'action mais elle n'avait rien décidé du tout. Jamais elle n'avait voulu l'écraser avec une voiture... Enfin, en tout cas, pas consciemment, tout du moins. Mais il ne valait mieux pas qu'elle évoque ce fait, il semblait le prendre plutôt bien alors mieux valait ne pas tenter le diable !

    JEAN ▬ J'ai fait ça... Soit, admettons. Mais il n'y avait pas de gens dedans. C'est peut être pour ça que...

    Oui, admettre qu'il avait raison était effectivement plus difficile que prévu, car son argument était tout bonnement stupide. Jamais elle n'avait vérifié s'il y avait quelqu'un dans l'habitacle avant de les soulever, il y aurait eu quelqu'un que cela n'aurait rien changé. Elle cherchait simplement à lui prouver que tout n'était pas aussi facile qu'il le disait, malgré son coup d'éclat de dernière minute.

    JEAN ▬ D'accord, d'accord, j'ai compris. Je peux le faire. Dans la théorie, j'en suis capable. Mais je ne contrôle rien ! J'ai l'impression que... C'est indépendant de ma volonté. Comme si je n'avais pas mon mot à dire. Quand je le veux, ça ne marche pas, et quand je le veux pas, alors là à tous les coups cela va se déclencher ! Comment j'suis sensée faire, moi ? Faire semblant de pas le vouloir en le voulant vraiment ? Prier le Bon Dieu pour qu'il me laisse faire ? C'est vrai que j'ai peur. Peur de ne pas y arriver quand il le faudra vraiment. Et comment faire pour outrepasser ma peur alors qu'elle est légitime, comme l'a prouvé ce foutu bus et ces enfants que je n'aurais pas pu sauver si ils avaient été réellement en danger ? Je suis sensée faire quoi, hein ? Comment on fait pour arrêter d'avoir peur ? Vous n'avez jamais peur, vous ?

    Ses grands yeux verts le fixaient avec détresse alors que ses poings s'étaient logés sur ses hanches, ancrés contre son corps pour garder une posture décente. Elle avait l'impression de sentir le poids du monde sur ses épaules l'écraser, elle, vulgaire poupée de chiffon qu'on aurait pu envoyer valser d'une infime pichenette. Et on lui demandait de combattre, d'avoir la vie des autres entre ses mains... Alors qu'elle n'était pas foutue de savoir quoi faire de la sienne. C'était bien joli, tout ça, mais fallait quand même pas pousser. Elle n'était que Jean Grey, 20ans, ex-pensionnaire d'un hôpital psychiatrique de New York à la personnalité instable, pas James Bond.
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeJeu 30 Juin - 2:34




Elle pensait toujours être une enfant, mais cela faisait quelques années qu’elle n’en était plus une. Et c’est ce qu’il tentait de lui expliquer ; qu’il ne s’agissait plus d’un jeu, mais bel et bien d’un entrainement. Le but n’était pas de répéter les actions qu’elle savait déjà faire, mais de se préparer au combat, le vrai. Celui au cours duquel elle risquait de perdre quelques dents… Voire plus. D’avance, il savait que les choses allaient se gâter, Erik n’était pas réputé pour son exceptionnelle douceur, mais il s’était quand même laissé surprendre. Il avait été trop confiant et cela lui avait joué des tours. Peut-être avait-il réagi de façon excessive avec elle, en ne mâchant pas ses mots, en lui exposant des vérités qui faisaient mal en plein visage. Il avait beau ne pas être télépathe comme Charles, il parvenait quand même à repérer facilement les points faibles des gens, et surtout à les utiliser, à frapper en plein cœur sans tourner autour du pot. Il n’avait pas besoin de pouvoirs pour ça, il suffisait d’avoir le flaire, l’instinct en quelque sorte. Jusqu’à présent le sien ne l’avait jamais trompé, puis, ce qu’on lui avait appris à Auschwitz lui avait également servi. La manipulation, la crainte, la terreur… Autant d’éléments qu’il connaissait par cœur pour en avoir été la principale victime durant des années. Autant de sentiments dont il s’était nourri et qui ont fait de lui l’homme qu’il était alors, un mutant. Un être à la fois plus fort et amoindri. Fort par le corps mais faible par le cœur, comme si le métal qui lui servait d’armure empêchait son organe le plus précieux de battre convenablement, et qu’il avait endurci son âme. Il l’avait vu dans les yeux de Jean. Les mots avaient jailli de sa bouche et pour cela elle avait raison ; il n’éprouvait pas la moindre pitié pour elle, et quand bien même ce fusse le cas, elle ne le poussait au contraire qu’à poursuivre son harcèlement. Une mutante aussi puissante que Jean Grey ne pouvait être laissée à ses illusions de jeune fille trop longtemps. Son monde rose fait de rêves et de monstres sous le lit ne ferait que lui empoisonner l’existence. Elle avait déjà été témoin de bien des tragédies, et vécu de nombreux évènements déplorables au cours de sa courte vie, mais de toute évidence elle n’avait toujours aucune notion de ce qu’était mener une existence de mutante. Elle n’avait pas l’esprit combatif, et encore moins celui d'une guerrière. Au lieu de s’ouvrir au monde, elle s’y était créée une cellule et y avait enfermé son esprit. Elle ne faisait que lire les pensées et les subir, tout comme elle était incapable de réagir de manière adéquate par le biais de sa télékinésie. Ses deux dons n’étant à la source pas au point, il lui était d’autant plus compliqué, voire impossible de les accorder. Erik comprenait parfaitement tout cela, et c’est justement la raison pour laquelle il avait pris la décision de la faire réagir… Et la réaction ne tarda pas, puisqu’il plut soudainement des cordes de plaintes qui ne firent qu’accentuer sa colère. Non seulement elle avait échoué à l’exercice qu’il lui avait donné, mais en plus elle se permettait de hausser le ton avec lui ? Marvel Girl était décidemment pleine de surprises. Malheureusement et pourtant heureusement pour elle, Erik avait le crâne bien plus dur et autant de répondant. Leur discorde se calma peu à peu…
« J'ai fait ça... Soit, admettons. Mais il n'y avait pas de gens dedans. C'est peut être pour ça que... » Un soupir s’échappa de ses lèvres. Elle venait de toucher une vérité du doigt, mais s’apitoyer sur son sort n’était certainement pas la voie idéale. « D'accord, d'accord, j'ai compris. Je peux le faire. Dans la théorie, j'en suis capable. Mais je ne contrôle rien ! J'ai l'impression que... C'est indépendant de ma volonté. Comme si je n'avais pas mon mot à dire. Quand je le veux, ça ne marche pas, et quand je le veux pas, alors là à tous les coups cela va se déclencher ! Comment j'suis sensée faire, moi ? Faire semblant de pas le vouloir en le voulant vraiment ? Prier le Bon Dieu pour qu'il me laisse faire ? C'est vrai que j'ai peur. Peur de ne pas y arriver quand il le faudra vraiment. Et comment faire pour outrepasser ma peur alors qu'elle est légitime, comme l'a prouvé ce foutu bus et ces enfants que je n'aurais pas pu sauver si ils avaient été réellement en danger ? Je suis sensée faire quoi, hein ? Comment on fait pour arrêter d'avoir peur ? Vous n'avez jamais peur, vous ? » Il se tut un moment avant de lui répondre. En dépit de son cœur de métal, lui aussi demeurait humain, et elle venait de marquer un point. Un sourire amer s’esquissa sur son visage, non pas destiné à la demoiselle, mais plutôt un tic incontrôlable qui venait de trahir son malaise. Il ancra son regard dans ses grands yeux verts implorants ; face à lui elle se tenait aussi droite qu’un piquet. Lentement, il passa une main sur son épaule, l’invitant à faire quelques pas de plus afin de s’asseoir sur le banc qui longeait l’institut. Ils y seraient certainement plus confortables pour discuter. « Je crois que tu oublies quelque chose de très important… Tu n’es pas seule, Jean. Longtemps tu l’as été, mais ce n’est plus le cas. Nous sommes là pour toi, Charles et moi. Si nous sommes derrière toi, tu n’as aucune crainte à avoir, et si malgré notre appui tu tombes, n’oublie jamais ceci : Nous tombons toujours pour mieux nous relever. Ce n’est qu’un proverbe, mais crois-moi avec le temps tu en saisiras la teneur. Le tout est de ne pas te désabuser ; aussi étroit soit le chemin, toi seule est maîtresse de ton destin. Nous pouvons t’aider, et nous serons toujours là pour te soutenir, Jean, mais n’oublie pas que le but final est que tu t’épanouisses, toi, et crois-moi quand ce sera fait, personne ne pourra jamais se mettre sur ton chemin, pas même moi. » Son sourire amer avait pris des traits plus doux alors qu’il ébouriffa brièvement ses crinière rousse. « D'ici là, tu es prête à subir encore le joug du terrible et despotique Magneto ? »
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeJeu 7 Juil - 4:25



    S'apitoyer, ce n'était pas ce que Jean essayait de faire. Sa pitié, elle n'en avait que faire. Elle voulait simplement lui montrer que tout le monde n'avait pas le luxe de se cacher sous une armure comme il le faisait. Autant elle l'estimait, lui, qui s'était accepté en tant que mutant, avec son self-control, son incroyable maîtrise de sa mutation et même, elle allait jusqu'à admirer son caractère de merde qui, s'il n'était pas tendre, vibrait au moins de sincérité... Autant elle savait n'être pas le quart de ce qu'il était, s'imagiant bien incapable de le devenir un jour. Ils étaient loin d'être du même acabit ; pourtant, il plaçait sa confiance en elle. Il allait même jusqu'à exprimer des attentes à son égard, comme si il était persuadé qu'elle détenait un potentiel qu'elle-même n'était pas consciente d'avoir. Pourquoi ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Et aujourd'hui, alors qu'elle lui avait démontré qu'il se trompait... Il était toujours là. Tel un repère auquel se fier dans l'adversité.

    Les poings serrés, la demoiselle avait déversé ses angoisses, s'attendant à ce qu'elles glissent sur lui sans même retenir son attention. Pourtant, elle avait senti que quelque chose avait changé, comme une modification imperceptible dans la densité de l'air. C'était soudain un peu plus lourd, moins respirable. Une certaine tension s'était déployée sur la scène, à l'image d'une chape de plomb qui aurait recouvert l'oxygène. Crispée, elle le fixait sans plus un mot. Elle avait l'impression de le ressentir jusque dans ses poumons, alors qu'elle ne faisait pourtant que le rêver, subtil mirage que le sourire amer énigmatique d'Erik Lensherr lui avait renvoyé à la figure et avec lequel elle devait maintenant se débattre. Elle n'avait, d'ailleurs, pas la moindre idée de ce qu'il représentait en réalité. Jean avait préféré bloquer sa télépathie, de peur de pénétrer dans une zone interdite. Loin d'elle l'idée de provoquer de nouveau son courroux, elle s'en passerait sans soucis... Et cela ne semblait pas être au programme puisqu'il se contenta de s'approcher pour poser une main entre ses homoplates. Alors, il la dirigea en silence jusqu'à un des bancs sur lequel ils s'installèrent tandis qu'elle tâchait de relâcher la pression. Il fallait vraiment qu'elle arrête de se bloquer sur des détails ; à ce rythme, son coeur n'y survivrait pas. Ce dernier manqua d'ailleurs un battement alors qu'il prenait la parole.

    ERIK ▬ Je crois que tu oublies quelque chose de très important… Tu n’es pas seule, Jean. Longtemps tu l’as été, mais ce n’est plus le cas. Nous sommes là pour toi, Charles et moi. Si nous sommes derrière toi, tu n’as aucune crainte à avoir, et si malgré notre appui tu tombes, n’oublie jamais ceci : Nous tombons toujours pour mieux nous relever. Ce n’est qu’un proverbe, mais crois-moi avec le temps tu en saisiras la teneur. Le tout est de ne pas te désabuser ; aussi étroit soit le chemin, toi seule est maîtresse de ton destin. Nous pouvons t’aider, et nous serons toujours là pour te soutenir, Jean, mais n’oublie pas que le but final est que tu t’épanouisses, toi, et crois-moi quand ce sera fait, personne ne pourra jamais se mettre sur ton chemin, pas même moi.

    Plusieurs fois, la jeune femme avait ouvert la bouche sans réussir à émettre le moindre son. Seule... Elle s'était sentie tellement seule depuis toujours, si différente des autres et incapable de leur ressembler. Une marginale, c'était ainsi qu'on l'avait toujours considérée, et elle n'avait pas pu leur donner tort : car oui, elle n'était pas comme eux. Et pour tomber, elle était tombée. Elle s'était toujours relevée, jusqu'au soir de l'accident... Ce soir là avait tout changé. Il l'avait fragilisé, laissant en elle un vide immense qu'elle peinait à combler. Et malgré la reconnaissance qu'elle éprouvait pour ses deux professeurs qui l'avaient sortie de son enfer psychique, elle n'avait pas encore le sentiment d'avoir trouvé sa place. C'était trop frais. Trop... Flou. Elle n'avait toujours pas confiance en cet avenir, qu'elle pressentait cuisant, et qui continuait de motiver la plupart de ses craintes. Alors qu'il lui ébouriffait les cheveux avec une expression de douceur qu'elle ne lui avait encore jamais connue, le coeur de Jean se gonfla. Si elle s'était écoutée, elle se serait laissée aller aux pleurs, mais elle s'y refusa. Pas question d'ouvrir les vannes maintenant alors qu'elle avait tenu bon dans la tourmente ! C'est pourquoi au lieu de ça, elle glissa simplement sa main sur la sienne pour témoigner ce qu'elle ressentait. Elle n'était pas franchement très tactile, alors, il comprendrait.

    ERIK ▬ D'ici là, tu es prête à subir encore le joug du terrible et despotique Magneto ? Conclut-il alors que le regard vert se détourna un instant pour regarder l'Institut, avant de revenir se fondre dans les iris glacier.

    Laissant choir son dos contre le banc, la rouquine inspira avant de hocher la tête avec conviction.

    JEAN ▬ ...Où je signe ? Répliqua-t-elle, de la malice au fond du regard, avant de rajouter : Quelques coups de fouet ne me feront certainement pas de mal, apparemment j'en ai bien besoin... J'essayerais donc de ne pas faire ma mauvaise tête, à l'avenir. Enfin pas trop.

    Ses yeux continuaient de pétiller. Évidemment, elle ne promettait rien, sachant pertinemment qu'elle ne serait pas en mesure de retenir tous ses accès de colère... Mais elle essayerait, et c'était déjà pas mal. C'est qu'il en fallait de l'aplomb pour le supporter celui-là quand même, par moment !

    JEAN ▬ Notre collaboration n'aura pas été si mauvaise, au final... Même si j'ai failli vous écraser avec une voiture. On peut mettre ça dans les risques du métier...? Par contre, plus jamais de bus remplis d'écoliers ! Sinon... j'irais l'dire à Xavier.

    Un sourire s'étira le long de ses lèvres alors qu'elle se mordit la langue en ne cachant pas d'un poil sa mesquinerie. Son humeur s'était grandement allégée et elle se sentait en bonne voie pour cesser de voir le verre automatiquement à moitié vide. Pour un peu que l'Institut aurait pu exploser qu'elle l'aurait presque pris avec optimisme ! Comme en témoignait le sourire qui ne décrochait pas de sa bouche. Un peu de plus qu'Erik aurait pu jouer dans la pub pour BN, tiens ; dommage que le slogan "Distributeur de sourire" ne serait inventé qu'une trentaine d'années plus tard, je suis sûre que Jean aurait bien aimé le voir imiter le poisson rouge...
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeVen 8 Juil - 15:52


Accorder sa confiance n’était pas une chose facile, d’autant moins facile pour Erik Lensherr.. Pourtant, il y avait bien une personne en ce monde à laquelle il accordait une confiance aveugle, le seul et l’unique Charles Xavier. Autant dire que quand il lui a parlé de cette jeune fille télépathe et télékinésiste à la puissance d’autant plus grande que les leurs réunies, il devait y avoir quelques scintillements au fond de ses yeux de glace. Ses attentes avec Jean Grey étaient grandes, mais le manque d’expérience de cette dernière l’était encore plus. Elle venait de le remettre à sa place de mutant trop rêveur, le ramenant à sa propre adolescence et à ses souvenirs malheureux ; puissance ne voulait pas dire maitrise. Tout en poursuivant leur marche il repensait à sa propre vie, à ce moment durant lequel on lui avait demandé une toute petite chose, une seule : bouger cette satanée pièce qu’il gardait encore au fond de sa poche. Il en avait été incapable, et en avait payé le prix fort… Le prix de la vie de sa propre mère, sa vie à lui en quelque sorte. Plus tard on lui avait répété que de toute manière qu’il eut réagi ou pas, elle serait morte là-bas, mais rien ne parvint à le déculpabiliser. À cette pensée il prit le regard de la demoiselle comme un coup de fouet. Il voyait bien qu’elle retenait ses larmes, qu’elle avait eu peur pour ces enfants, qu’elle ne le connaissait pas encore pour savoir qu’il amortirait toujours les chocs qu’elle provoquerait. Et c’est vrai qu’au fond ils étaient l’un pour l’autre de parfaits inconnus. Elle ignorait son passé mais lui était au courant du sien, rien de plus. Il commençait pourtant à saisir son caractère, sa tête brûlée et son impulsivité. Peut-être qu’au final il n’était pas si différents l’un de l’autre ? Ou peut-être lui se rapprochait-il de celui qu’il avait toujours haï, et peut-être reproduisait-il avec elle les pires expériences de son existence ? Il chassa toutes ces pensées de sa tête en prenant place. Il fallait ajouter de la légèreté à leur dialogue, Erik pensait trop, et à trop penser on part dans des dérives peu recommandables.
« ...Où je signe ? Quelques coups de fouet ne me feront certainement pas de mal, apparemment j'en ai bien besoin... J'essayerais donc de ne pas faire ma mauvaise tête, à l'avenir. Enfin pas trop. » Il répondit simplement avec un sourire en coin, pas tout à fait gêné mais pas tout à fait sincère non plus. Il aurait pu lui dire qu’il y irait plus doucement la prochaine fois, mais ce serait mentir. En dépit de ce court moment de culpabilité et d’hésitation il savait parfaitement qu’il ne changerait pas, et qu’elle avait besoin qu’on la secoue. Malheureusement pour elle, même au courant de sa fourberie, le diable restait le diable. « Notre collaboration n'aura pas été si mauvaise, au final... Même si j'ai failli vous écraser avec une voiture. On peut mettre ça dans les risques du métier...? Par contre, plus jamais de bus remplis d'écoliers ! Sinon... j'irais l'dire à Xavier. »
À ses derniers mots il laissa échapper un éclat de rire. Peut-être était-ce nerveux, impossible de le dire. Sa voix grave résonna dans la rue avant qu’il se taise. La commissure de ses lèvres s’était étirée de manière plus naturelle, plus vraie, et à présent il posait un regard serein sur la rouquine. L’atmosphère s’était largement allégée et ce n’était pas pour lui déplaire. S’il y avait le Erik tenace et dur, il y avait aussi cet homme qui appréciait l’humour et aimait profiter de ces moments privilégiés avec les jeunes de l'institut.
« Tu peux m’envoyer autant de voitures que tu le veux, je ne pense pas que ce soit un réel problème. Il faut faire preuve de plus d'imagination, accessoirement éviter le métal. » Alors qu’il arquait un sourcil, toutes les voitures de la rue se soulevèrent en chœur, pour se rejoindre dans les airs en une ronde rapide et ininterrompue… Un tourbillon venait de se créer dans le ciel et s’arrêta net. Erik laissa les véhicules léviter au-dessus de leurs têtes et poursuivit. « Si tu savais comme je tremble devant Charles. À ce propos si nous ne rentrons pas à temps pour dîner je sens déjà ma cervelle fondre. » Une pause. Il leva finalement les yeux en direction des voitures. « Que fait-on d’elles ? »
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MessageSujet: Re: Are you ready for this ? Let's find out.   Are you ready for this ? Let's find out. Icon_minitimeLun 11 Juil - 3:07



    Elle se doutait bien qu'il n'allait pas changer pour ses beaux yeux, il aurait fallu être vraiment niais pour en douter. Et si par certains côtés, Jean pouvait effectivement l'être, elle avait perdu assez de ses illusions de petite fille pour ne pas nourrir trop d'espoirs vains. Alors attendre de lui qu'il la ménage ? Autant rêver du Prince Charmant. C'était déjà beau qu'il se soit un peu ouvert à elle, qu'il ait essayé de la rassurer quand il l'avait sentie sur le point de faillir... Mais elle doutait que cela se reproduise souvent. Ce n'était pas franchement le genre à faire dans le sentimentalisme ; et c'était sûrement mieux comme ça. Et puis, ça l'arrangeait, aussi. Elle ne savait pas vraiment gérer les émotions fortes, comme il avait dû s'en rendre compte. Non, décemment, personne ne pouvait avoir la prétention de le faire changer ; et de ce qu'elle en savait, on ne changeait pas Erik Lensherr. C'est ce qui faisait qu'elle l'admirait. Ses convictions inébranlables, sa force... Du premier regard, on savait qu'il serait dur à faire plier. Il forçait le respect. Consciemment ou pas, le personnage séduisait, et sûrement plus pour ses défauts que pour ses qualités.

    Bien que la facette méconnue et surprenante qu'il montrait à présent n'était pas désagréable non plus, elle savait au fond qu'elle ne devrait pas s'y habituer. Un privilège, voilà ce que c'était. Et cela ne changerait sûrement pas grand chose à leurs entrevues futures. Elle devrait le garder dans un coin de son esprit, car ce serait probablement comme si rien ne s'était passé... Comme si cet éclat de rire n'avait jamais dépassé ses lèvres, avant qu'il ne reprenne son caractère habituel en faisant se soulever le moindre véhicule à sa portée.

    ERIK ▬ Tu peux m’envoyer autant de voitures que tu le veux, je ne pense pas que ce soit un réel problème. Il faut faire preuve de plus d'imagination, accessoirement éviter le métal.
    JEAN ▬ Merci du conseil. Ironisa-t-elle simplement, levant les yeux pour regarder son manège, non sans une certaine appréhension.

    Un tel déballage de pouvoir, avec une telle facilité, c'était... Fantastique... Mais effrayant. Effroyablement effrayant. La rouquine tâcha de ne pas déglutir, bien que l'envie y était. Elle attendait le moment où il allait lui dire de les rattraper une à une. D'accord, elle avait dit plus de bus remplis d'écoliers, et il avait semblé ne pas vouloir s'avancer sur ce point... Mais ÇA c'était quand même un peu... Too much, quoi. Non...? C'était juste un peu l'équivalent d'une vingtaine de bus, et encore, elle était gentille.

    ERIK ▬ Si tu savais comme je tremble devant Charles. À ce propos si nous ne rentrons pas à temps pour dîner je sens déjà ma cervelle fondre.

    Et il continuait de converser tout à fait normalement, sans se formaliser de ce qu'il faisait. Elle essayait de ne plus y penser, d'oublier ces voitures en suspension au dessus d'eux, ainsi que leur probable propriétaire là, quelque part, dans le quartier. Si elle l'avait voulu, probablement aurait-elle pu toucher leur esprit... Mais c'était bien la dernière chose dont elle avait besoin : qu'ils se matérialisent réellement. Elle eut un demi-sourire, un peu pâle, gardant son calme.

    JEAN ▬ On devrait peut être rentrer alors, histoire de ne prendre aucun risque. Je m'en voudrais d'être la cause de votre lobotomie... Glissa-t-elle en frappant sur ses genoux, déjà prête à se mettre debout...

    Mais visiblement, il ne comptait pas abdiquer si facilement : comme si elle y avait vraiment cru, de toute façon !

    ERIK ▬ Que fait-on d’elles ?

    Une grimace étira les traits fins de la jeune fille alors qu'elle se laissait retomber sur le banc, non sans cacher une moue un peu désespérée. Ben, je sais pas, vous les reposez gentiment et on va manger ? Voilà ce qu'elle aurait été tentée de lui dire, mais elle doutait clairement du résultat final. Y'avait qu'à voir son air, là, bien fourbe, pour le comprendre... Visiblement, Môssieur n'avait pas eu sa dose d'adrénaline de la journée... Greaaat ! Elle eut un soupir résigné.

    JEAN ▬ J'espère qu'ils ont une bonne assurance...

    Alors, elle se mit sur ses pieds et prit une bonne respiration tout en se frottant les mains, faisant craquer ses doigts, avant de les tendre... Certes, ça ne l'aiderait pas franchement mais, comme les athlètes, elle connaissait la superstition, et faire ces quelques gestes la rassurait. Elle tourna ensuite la tête vers Erik, masquant son inquiétude comme elle pouvait, résistant de se bouffer littéralement la lèvre sous le stress.

    JEAN ▬ C'est quand vous voulez...

    Elle avait évité de justesse à sa voix de se briser sur la fin. Déjà, elle regrettait... Mais de toute façon, elle savait ne pas pouvoir y couper. Comme s'il l'aurait laissée partir en pleurnichant ; pas après son discours de tout à l'heure. Et elle voulait lui montrer qu'elle tirait déjà des leçons de son enseignement du jour : prendre confiance en soi. Elle serra les dents, tentant de faire le vide dans son crâne. Ne pas penser à ce que cela représentait, à la masse et tous ces trucs techniques, comme elle l'avait fait plus tôt... Juste se dire qu'elle en était capable. Comme avec les voitures de tout à l'heure, se visualisant la scène. Elle plissa le front sous la concentration, laissant son pouvoir grimper en elle, prête à le libérer au moment opportun... May god be with her.
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