for the brotherhood of mutants

Friends, our moment in history has arrived. We have felt the sting of human hatred… No more ! This world is ours now ! Take it !

Assise dans l’avion qui s’apprêtait à atterrir, Raven revoyait une dernière fois les plans de la prison qu’ils envahiraient dès leur arrivée. Son intelligence plus élevée que le commun des mortels ne l’empêchait pas d’être consciencieuse, c’est donc consciencieusement qu’elle parcourait le plan et qu’elle refaisait mentalement le chemin. Elle sentit aux vibrations qu’on s’approchait du sol et fit un petit clin d’œil jaune à Magneto qui lui faisait face avant de se transformer en sénateur. Si elle avait pu, elle aurait avoué qu’elle se délectait d’avance de voir Erik jouer les gardes du corps. Il en avait la carrure certes, mais jamais au grand jamais, elle ne l’avait vu marcher au pas de quelqu’un d’autre. Ce serait donc une petite jouissance, mais qu’elle garda pour elle car l’heure n’était pas à la plaisanterie.

L’avion atterrit enfin et divers sentiments, mélange d’excitation, de concentration et tout de même d’adrénaline due à la crainte, se bousculèrent en elle. C’est donc avec son nouveau ventre bedonnant coincé dans une veste trop petite – faite aussi à partir de ses propres cellules – que le sénateur se leva et descendit la rampe. Il se dirigea d’un pas sûr de lui vers l’entrée, sentant le pas de son acolyte collé au sien. Derrière cette façade de bedonné sûr de lui, Mystique était rassurée par le pas de Magneto. Oui, sa présence la rassurait et pourtant, lorsqu’il était là, elle ne craignait pas une seconde pour sa propre vie, seulement pour la sienne. Il jouait les gardes du corps, mais c’est elle qui aurait pris une balle pour lui. Comme elle aurait pris une balle pour Charles. Mais elle se perdait dans ses pensées et dût se concentrer à nouveau de peur que ses yeux ne jaunissent par distraction. Le sénateur se posa enfin d’un pas lourd devant le soldat qui assurait la garde et les allées et venues.

« Bonjour soldat, je viens inspecter la prison que vous avez reprise. Votre supérieur a dû vous en informer. » lança Mystique d’une voix forte.

« Non monsieur le sénateur. » dit le jeune homme en fouillant dans ses papiers pour trouver un laissé-passé. « Je suis étonné de ne pas être prévenu. » ajouta-t-il, timide.

Prenant les choses en main comme elle savait si bien le faire, elle frappa sa main sur la pauvre petite table instable sur laquelle étaient posées les deux feuilles et trois dossiers que le jeune homme avait.

« Tu remets en doute ma parole soldat ? Je suis ton supérieur hiérarchique. Il est tard, et je voudrais aller me coucher rapidement. Mais le président veut connaître l’état de cette prison alors je vais visiter cette prison CE SOIR ! Capiche ? »

Terrifié par la hiérarchie, comme la plupart des humains ont tendance à l’être, la jeune femme au corps d’homme se retrouva bien vite avec un laissé-passé écrit à la hâte par une main tremblante. Parler du président, voilà tout ce dont les américains avaient besoin pour qu’ils fassent dans leurs pantalons. Ce jeune soldat le premier. Comme on fait signe à un garde du corps de s’approcher, elle fit d’un mouvement hautain et supérieur signe à Erik qu’elle voulait lui dire quelque chose à l’oreille.

« Coupe les câbles de téléphone au cas où il essaie d’appeler. »

Ce geste n’avait rien d’étrange, cela aurait même paru plus étrange si il n’avait absolument rien dit. Mystique se laissa fouiller en trépignant un peu à l’entrée, laissa son garde du corps se faire déposséder de ses armes qui étaient là plus pour le show qu’autre chose et tendit son papier au « vrai » gardien, celui qui ouvrirait enfin cette épaisse porte de métal qui n’attendait qu’eux. Rien qu’à voir cette gigantesque porte blindée, Raven pouvait sentir l’envie que pouvait avoir Erik de l’arracher et de l’aplatir sur tous ces soldats qui depuis tantôt le regardaient de haut. Car après tout, qu’est-ce qu’un garde du corps ? Rien de plus qu’un homme qui n’est pas parti au front, comme eux. Un être lâche et méprisable. Tout le portrait de Magneto, pensa-t-elle ironiquement.

Lentement, la première partie de leur mission grinçait sur ses gonds.

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Marchant d’un pas ferme et le regard hautain, Mystique ne laissa pas apparaître le moindre signe de trouble à l’arrivée du chargé de la prison. Un peu comme si elle ne l’avait même pas vu. Finalement, lorsqu’il eut fini de balbutier son explication, elle daigna baisser les yeux vers lui. Ces yeux qui en cas de faiblesse pouvaient complètement la trahir étaient en cet instant imperturbables.

« Cher Monsieur, il ne fallait pas vous presser. Je suis assez grand pour me débrouiller mais si vous insister, cela ira sans doute plus vite avec vos explications expertes. » énonça le sénateur calmement et de manière très articulée.

« Monsieur le sénateur me flatte en parlant d’expert… » répondit le petit boudin d’homme.

Alors qu’elle émanait un calme profond, Raven était active et prenait en compte les moindres détails de ce qui les entourait. Elle était ravie du déroulement de la mission même si elle réfléchissait déjà à comment se débarrasser de ce petit bonhomme sans alerter tout le monde trop vite.

« Menez-nous directement aux prisonniers. Je veux voir leur facilité et comment ils sont gardés. »

« Mais certainement, Monsieur le sénateur. La plupart des prisonniers ont des cellules isolées. C’est plus sûr voyez-vous… Leurs abilités, si combinées, pourraient bien faire sauter cette prison en entier ! » dit-il presqu’en riant.

Tournant d’un geste vif la tête vers le sous-être, Raven le fusilla du regard. Même si elle riait intérieurement, plus d’un humain aurait eu les genoux faiblissant sous ce regard de feu.

« Et vous trouvez ça drôle vous ? Que des êtres infâmes et dangereux puissent exploser notre base, vous trouvez cela prétexte à rire ? Personnellement, je préfèrerais que vous gardiez votre rire pour vous. Votre rire et vos commentaires en fait. Au fond, faites seulement ce qu’on vous demande : nous guider vers les cellules. »

Ou comment remettre les choses à leur place. Le chargé de la prison se tut immédiatement en baissant les yeux, craignant visiblement pour son emploi… On craindrait pour moins ! Ils arrivèrent finalement sans encombres et en silence jusqu’aux cellules des jeunes gens. Raven dut faire appel à un grand talent de comédienne pour ne pas se laisser émouvoir par ce qu’elle vit dans cette pièce. Certains étaient déjà terriblement amochés par la violence des gardes. Elle douta même pour certains si ils étaient endormis ou dans le coma. Dépendant des cellules, elles étaient faites de barres de fer, de plexiglass ou même de grillage visiblement électrique.

« C’est inhumain… » souffla-t-elle presque malgré elle, causant immédiatement le regard étonné du chargé de la prison qui eut à peine le temps de tourner la tête vers celui qu’il venait d’amener à destination qu’il se fit disloquer la mâchoire d’un coup de poing. « Magnéto, les caméras ! »

Oui, elle avait fait une erreur de le frapper avant d’éteindre les caméras mais sa nature avait repris le dessus. Elle regarda Erik dans les yeux avec une ferveur qui voulait dire « Je sais que j’ai fait une connerie mais s’il te plait, ne dis rien. » avant de se détourner vers ceux qu’elle pouvait déjà libérer mais les premiers gardes qui étaient postés un peu plus loin débarquèrent et elle dut s’occuper d’eux, laissant Erik s’occuper des barreaux en métal. Tout en distribuant coups de pieds et coups de poings, elle criait pour couvrir les bruits :

« Qu’est-ce qu’on fait pour le plexi ?! »