Service de soir, voilà une combinaison de mots que Rosalee détestait, particulièrement le vendredi. La fin de semaine voulait bien sur dire fête en tous genre mais aussi de grande consommation d’alcool. La jeune femme fini de nouer son tablier dans son dos pour prendre la relève de sa collègue qui allait enfin pouvoir partir se reposer. La demoiselle avant de partir indiqua un homme au fond de la salle à Rosalee et lui dit que cet homme avait déjà consommé plusieurs boissons mais n’avais toujours pas payé et que bien entendu il sentait fort l’alcool. La jeune femme ne pus s’empêcher de soupirer lourdement.
Rosalee resta quelques temps derrière pour noter sur une fiche l’état des réserves, pour faire de nouvelles commandes, mais faire aussi un peu de rangement, elle remplis donc dans la foulé des bons de commandes. Jetant un rapide coup d’œil sur les grandes portes vitrées elle se rendit compte que la nuit avait commencé à tomber et que les lumières de la ville apparaissaient. La jeune femme aimait la nuit, voir les étoiles, ainsi que toutes les lumières des différentes maisons et immeubles briller comme de petites étoiles terrestres.
Plusieurs longues minutes s’écoulèrent avant que Rosalee ne se décide à aller voir l’homme au fond. La jeune femme respira un grand coup, elle sentait que ça n’allait pas être facile, sur son visage se forma son masque parfait de froideur. Marchant d’un pas déterminé, elle se stoppa devant la table et regarda l’homme qui ne leva même pas la tête. Rosalee se racla la gorge, son interlocuteur se décida enfin à lever les yeux. La jeune femme avait du mal à respirer tellement l’odeur d’alcool était fort. Il la gratifia alors d’un sourire édenté et pourri, puis il se mit à parler, imposant un peu plus sont haleine alcooliser a Rosalee

« Qu’est-ce qu’il y a poulette ?! Je peux t’aider, peut être que tu veux un vrai homme dans ton lit ?! »

La jeune femme respira doucement, serrant les poings, les lèvres tellement pincées qu’elles en devenaient presque entièrement blanches, elle se décida à répondre

« Non je viens cherche le paiement de tout ce que vous avez bu. »

Dit-elle froidement, l’ivrogne rigola, avant de répondre

«  J’espère pour toi que tu es pas aussi glaciale au pieu , parce que baiser un glaçon c’est pas folichon ! »

Une petite veine au niveau du cou de Rosalee ressortit, elle commençait à se sentir relativement énervé, sa patience n’était pas très très développer avec ce genre de personne. D’un geste brusque elle posa sa main aux longs doigts fin et blanc sur la table, faisant trembler les verres sur la table,

« Sérieusement, ne m’obligez pas, à devenir désagréable et à employer les grands moyens ! Payer et passer votre chemin ! »

Rosalee regarda rapidement autour d’elle, les gens continuaient de parler ou de boire, les autres employer jetait de temps en temps des coups d’œil dans sa direction pour voir comment cela se passait et s’il fallait venir l’aider. Soudainement l’ivrogne attrapa le poignet de Rosalee, celle-ci ne tressaillit pas, son regarde glacé se posèrent sur l’homme, elle dit les dents serrées

« Lâchez-moi tout de suite ! »

Dit elle d'une voix impérieuse et toujours aussi glaciale.La situation prenait une tournure que la jeune femme n’aimait pas beaucoup, rien que sa main sur la sienne était vraiment très désagréable pour elle, mais elle savait que plus elle cherchait à tirer, plus il resserrait sa prise. En rapport de force Rosalee serait forcément perdante, elle ne bougeait donc pas d’un pouce, réfléchissant à toute vitesse à ce qu'elle pourrait faire.

Manhattan- PV Rosalee Leicester
Top 100 hits 1973 - #97 : Space Oddity - David Bowie

Que je pouvais détester cette endroit. Toutes ces lumières inutiles, cet argent dépensé pour des attraits superficielles dans les boutiques et restaurant. Des panneaux publicitaires aveuglantes nous frappant au visage telle une lumière de circulation. Pourquoi autant de visuel ? Pourquoi autant de détail ? Est-ce difficile de ce concentrer sur le minimum ? Exposer simplement le message désiré au lieu d'exagérer avec de la nudité ou tout autre suggestion plus ou moins douteuse. Je ne pouvais pas croire que les gens se sont rendu aussi bas dans l'échelle de l'idiotie. De laisser tous ces messages subliminaux tachés l'innocence des plus jeunes qui ne connaissent encore rien de la vie concrète. Dès leur jeune âge, ils connaissent la violence gratuite et la sexualité. Tout cela sans avoir appris le respect et les valeurs moraux pour vivre en harmonie dans une société. Je comprend le principe de la liberté d'expression avec le mouvement de paix qui sillonne les États-Unis, mais laissons les enfants apprendre pas à pas...et non en adulte.

Je pouvais me consoler me disant que je ne vivais pas dans ce secteur, que je ne faisais qu'une livraison rapide pour un client. En effet, malgré leur tardive, je tenais à rendre à ce monsieur, sa précieuse guitare qu'il m'avait confié. D'ailleurs, il en avait besoin, très tôt, le lendemain matin. Il quittait la ville pour jouer plus au sud. J'aurais pu demander à Hanson de le livrer, mais je voulais le faire moi-même.Non, pas que je ne fais pas confiance à Hanson, mais que cette livraison était fort importante. C'était la première fois que j'avais un client de renom . Une personnalité qui faisait son chemin dans l'industrie de la musique. Il avait entendu parler de ma boutique et de mon talent de réparateur.J'étais très touché de savoir que mon nom se rendait dans ce monde du show-business. Donc, je tenais à faire mon travail jusqu'à la fin me rendant, moi-même à l'hôtel du client.

Et j'en sortie avec le sourire aux lèvres ayant pu discuter avec lui, quelques instants. Je désirais comprendre ce monde. Savoir comment débuter et tenter d'avoir une place. Je caresse ce désir de présenter ma musique au grand public. Oui, je le fais déjà dans quelques bars, mais j'aimerais étendre ma visibilité un peu plus loin qu'entre des bruits de verres cassés et de rires indiscrets. Je suis chanceux, la plupart m'écoute, me connaissant et ayant entendu mon talent musical. Seulement, il est plus facile de convaincre ses proches que des inconnus.Je voulais savoir si j'avais une chance ou s'il fallait que je range ce rêve n'y songeant plus.

Il y a des risques, mais tout dépend de la façon dont s'est présenté.Il fallait que je me démarque et que je cogne aux portes sans avoir peur des répliques. Bref, il m'a fait comprendre que j'avais un énorme travail sur moi avant de me lancer dans cette grande aventure.

J'étais content qu'il me dise la vérité. Qu'il me fait voir les choses en face que de me dire une phrase préparée digne des conclusions prévisibles de films de série B. Le talent compte, mais il faut aussi beaucoup de persévérance. Rencontrer les bonnes personnes et ne pas laisser passer un chance.

Ces dernières paroles retentissaient dans mon crâne. Le fait que je devais prendre confiance en moi et foncer sans me poser sans cesse des questions. Douter...

Oui,je doute sans cesse. Sur moi, sur les autres...Je crois rarement à la sincérité envers ma personne. Les moments où j'ai laissé les gens s'approcher de moi, c'était pour me poignardé dans le dos...

Alors, c'est difficile pour moi de baisser ma garde...et laisser les gens entrer dans mon monde....Je le fais uniquement dans mes chansons...évacuant toute cette pression sur mes épaules.

Ma tête dans mes songes, je visualisais mon trajet fixant droit devant moi. J'avais toujours ce discours dans ma tête ne me préoccupant pas du reste.

Il a fallu que mon nez s'en mêle me ramenant au monde réel.

Le café.

Il n'y a pas une odeur plus chaleureuse, plus intense que l'odeur du café pour moi. J'adore cette sensation d'être enveloppé et réchauffé. Elle ne m'apporte plus l'aspect énergisant, malheureusement. Par contre, elle me donne le confort et la tranquillité que j'ai besoin. Je suis souvent, même constamment accompagné par une tasse de café. J'en bois facilement 4-5 tasses par jour...en fumant une cigarette.

Donc, difficile pour moi de passer à côté de cette odeur sans m'arrêter devant ce café. Je voulais quitter Manhattan le plus vite, certes, mais l'idée de goût à un bon café renflouait mon empressement.

Un café huppé...loin de tout ceux que j'ai vu. Comment peut-on transformer un endroit qui devrait fort simple et épuré, à un endroit chargé et recouvert de fioritures exagérées ? Cela m'a prit un moment pour prendre ma place dans la file ne voyant que les visuels beaucoup trop luxueux pour moi. Que dire des gens qui l'occupent ayant un attitude hautaine et extravertie. Je me sentais comme un chien sans un jeux de quille...mais mon désir de caféine m'obligeait garder ma place plutôt que de fuir ce café sans commander.

Je prenais place derrière la file. Je prenais le peu de monnaie qui me restait afin de calculer mes possibilités de grandeur de tasse à café quand mes oreilles m'ont cillés. J'entendais des mots que je n'appréciais pas...et que je n'apprécierais jamais.

«  J’espère pour toi que tu es pas aussi glaciale au pieu , parce que baiser un glaçon c’est pas folichon ! »

J'avais à peine levé la tête que je voyais la scène...trop bien pour l'éviter:

« Sérieusement, ne m’obligez pas, à devenir désagréable et à employer les grands moyens ! Payer et passer votre chemin ! »

Un pouilleux...comme j'en voyais régulièrement dans le Bronx, mais avec une énergie désagréable. Le genre d'attitude austère et repoussante qui n'encourage personne à lui porter secours. Comme si sa vie était maudite que que son plaisir se retrouve a gâcher l'existence des autres. Ce soir là, il avait décidé de s'en prendre à la serveuse...et d'une mauvaise manière. Des mots vulgaire et insultant. Nul en serait indifférent, alors pourquoi personne s'en préoccupait ? Pourquoi personne s'opposait à son attitude en s'interposant entre eux ? Je n'arrivais pas à rester indifférence à la non-chalance des gens dans ce café. J'étais le seul à les regarder avec inquiétude...

« Lâchez-moi tout de suite ! »

Je sentais que la jeune femme perdait ses moyens. Elle avait un bon caractère pour le contrer, mais lorsqu'il lui pris la main avec force, j'ai réagis. Instinctivement. Je ne pouvais pas passer cela sous silence. Je l'ai vu, sous mes yeux...cette violence gratuite...

Ma mère m'est apparue aussitôt en pensé. Je revoyais la scène dans ma tête. La scène qui ne fait que repasser dans ma tête, tous les jours avec une extrême culpabilité, croyant toujours que j'aurais pu changer quelque chose...malgré mes 5 ans.

Je peux me rattraper, aujourd'hui. Je peux réagir, je peux défendre...m'interposer...

Je quittais ma ligne m'avançant d'un pas ferme vers la table du clochard. Je rangeais mon argent dans ma poche tout en arrivant près d'eux.

" Vous devriez la lâcher, monsieur..." dis-je tout bas en m'introduisant dans l'altercation.

J'essayais de rester calme, surtout pour la jeune femme. Je ne voulais pas m'emporter et lui faire croire que j'étais un être violent et sans merci. Je restais respectueux afin de réduire les chances de confrontation.

Je ne regardais pas la demoiselle, pour le moment. Toute mon attention se tournait vers le clochard, prêt à toute éventualité.

Rosalee était toujours au prise avec cet homme bourré, plus les minutes passait plus la patience semblait se réduire. Soupirant elle fixa l’homme de nouveau dans les yeux, elle n’y trouvait que du vide, un regard vitreux d’une personne qui à laisser sa vie depuis bien longtemps derrière lui. Une personne que la vie à laisser amer et qui visiblement semble vouloir noyer ses problèmes et faire partir les personnes que viennent à croiser sa vie même fugacement comme Rosalee.
La pression de la main de ce clochard devenait de plus en plus insupportable pour la jeune femme, elle qui n’avait pas l’habitude qu’on la touche et qui n’aime pas du tout ça. La colère semblait monter aussi en elle, quand soudain ses réflexions furent coupées par la voix d’un homme qui se trouvait juste derrière elle.

« Vous devriez la lâcher, monsieur... »

Dans un geste gracieux Rosalee se retourna pour voir à quoi l’homme qui venait lui porter secours ressemblait, aucunes expressions ne s’affichaient sur son visage comme à son habitude. Une pointe d’énervement supplémentaire venait s’ajouter, pensait-il qu’elle ne pouvait pas s’en sortir seule. Des clients de ce genre-là, elle en avait vu un sacré paquet, parfois même pire que celui-ci et généralement elle s’en sortait. Cependant le fait qu’une personne bouge pour venir aussi l’aider l’aurait bien fait sourire, c’était chose plutôt rare ici.
Respirant doucement, son visage se retourna pour fixer de nouveau l’homme, elle aurait bien respiré à pleins poumons pour chasser la tension mais vue l’odeur qui se dégageait de celui-ci c’était impossible. Sa voix glaciale retentit de nouveau

« Vous devriez l’écoutez, il semble plus sensé que vous visiblement»

Le clochard rigola d’un rire gras, qui résonna presque comme une insulte aux oreilles de la demoiselle, puis soudainement il tira sur son poignet pour la rapprocher d’elle. Rosalee fut obligée de se pencher, le coude reposant à présent sur la table. Les veines sont sur cou étaient toute saillantes

« C’est la dernière et ultime fois que je vous le dis, lâcher moi ! »

Rosalee se releva alors un peu et tira sur son bras dont le poignet était emprisonné, son regarde se tourna vers les tasses posées sur la tables, elle n’aurait aucun regret à les brisés sur la tête de ce client s’il fallait en arriver là. De plus elle savait la présence de l’autre homme derrière elle, et quelques part dans sa tête se dit qu’il l’aiderait sans doute. Visiblement la situation était à double tranchant à présent, Rosalee avait vraiment envie de se sortir de ce mauvais pas au plus vite.

« Non ! Tu ne vas pas me laisser et aller au bal avec le Clébard ! »

« Lâches-moi ! J’ai le droit de faire ce que je veux ! »

« Non ! Pas sans moi ! »

« Arrêtes ! Tu me fais mal ! »

C’était la même chose. Les mêmes sentiments. La même scène. Je voyais ma mère au travers de cette fille. Je voyais le Shylock au travers de ce naze. Je pompais. Je pompais littéralement. Mes narines grossissaient par ma respiration accélérée. Ma poitrine augmentait. Mes poings se formaient. Je n’avais pas pu répliqué étant enfant, mais cette fois-ci, je pouvais empêcher un homme faire du mal à une femme.


****

Aucune réaction. Je ne comprenais pas ce que je voyais. Personne dans ce triste café avait eu la décence de réagir. C'est un sans-abri arrogant qui s'en prend à une jeune serveuse et personne parmi tout ce monde ne tente quoi ce soit.

J'ai eu le temps de regarder autour de moi pour regarder ces gens ignorants et individualiste. Comment peut-on être insensible à l'attaque violente d'une femme ? Est-ce moi qui est trop sensible a ce genre d'affront ou les gens de Manhattan sont plus ignorant que je le croyais ?

J'arrivais pas à le croire ! Quiconque devrait réagir lors de violence envers une femme ! Aucune d'entre elles doivent être traitées de cette façon. Aucune ! ne vous posez pas de question sur le taux élevé de meurtre ou d'agression: personne ne tente d'aider qui que ce soit !

« C’est la dernière et ultime fois que je vous le dis, lâcher moi ! »

C'était déjà trop pour moi.Peu importe ce qui suivra, je quittais la file. Je rangeais ma monnaie et je passais à côté de la serveuse en grognant tel un animal.Je n'arrivais pas à me contenir devant ce genre de comportement. La bête en moi réagissait autant que moi.

D'un pas décidé sans m'annoncer, je pris les devants.

Sans problème, je pris le sans-abris par le collet et le collait contre le mur derrière lui d'un souffle le forçant à relâcher la demoiselle :

" On vous offre l'hospitalité de boire du café ici et vous la traitez de cette façon ?!?! Vous devriez vous excusez !!! "

Je grognais de nouveau d'un bruit sourd. J'osais même lui faire voir discrètement mes yeux jaunes, sans iris durant quelques secondes....Je ne blaguais pas. Plus question de jouer les arrogants.

" Excusez-vous !!!! " dis-je de nouveau....

Spoiler:

L’homme agrippa alors le client par le col et le souleva de terre pour le plaquer contre le mur à quelques mètres qu’elle. Il semblait à Rosalee d’avoir entendu un grondement mais la demoiselle n’en était pas totalement certaine.

« On vous offre l'hospitalité de boire du café ici et vous la traitez de cette façon ?!?! Vous devriez vous excusez !!! »

Regardant la scène qui se déroulait et la voix de l’homme était grave et semble tinter de colère en même temps, de nouveau elle crut entendre un grondement. La jeune femme pensa alors que c’était sans doute dû à la colère. Dans tous les cas cela lui importait peu, coupant soudain ses pensées la voix de l’étranger ce fit de nouveau entendre

« Excusez-vous !!!! »

D’un côté Rosalee était heureuse que quelqu’un remette à sa place cet homme bien impoli. Mais les règles étaient des règles elle ne pouvait laisser ses deux clients faire cela dans son café. Se frottant les mains nerveusement, respirant profondément, elle s’approcha de l’homme en question, jetant un rapide regarde au sans-abri, il semblait avoir peur. La demoiselle tendit la main mais se retint, elle n’aimait pas spécialement toucher les gens, pas plus qu’on ne la touche, se raclant alors la gorge elle dit de sa voix glacial

« Je pense qu’il a compris, vous pouvez le reposez au sol à présent ! »

Le brune se tourna pour regarder sa collègue encore au comptoir qui pour toute réponse haussa les épaules, cela n’allais pas vraiment l’aider. Reportant son attention sur ce qui se passait devant elle, la jeune femme vit le vieux commencer à s’agiter, Rosalee se demandait tout de même s’il allait payer ou prendre la fuite à toutes jambes. Passant son pouce sur ses doigts pour chasser la raideur elle s’adresser alors à son bienfaiteur

« Je vous remercie de m’avoir aidé. »

Après tout Rosalee n’oubliait pas ses bonnes manières et son éducation, il l’avait aidé, elle se devait donc de le remercier, même si une partie de son orgueil avait était un peu froissé.

Il y a toujours ce trou. Ce noir qui apparaît dans mon esprit. Ma colère monte et je suis frappé de plein fouet par ce néant qui obstrue ma conscience. Je ne vois plus rien. Plus rien du tout. Pendant un certain moment, j'ignore ce qui se passe avec moi. J'ignore ce que mon corps fait, ce que mon être dit. Je suis au courant de rien. Je me calme que quelques instants plus tard, les jointures engourdies tenant fermement un individu irrespectueux par le collet. Pour qu'il soit effrayé devant mon visage, j'ai dû être impitoyable. Pourtant, je ne m'excuserais jamais. Pas après ce que j'ai vu, ce qu'il a fait. On ne peut pas rester indifférent lorsqu'un homme s'en prend à une femme, peu importe son âge. C'est inconcevable ! Comment peut-on songer à s'en prendre à une femme ? Aucune raison est valable ! Aucune ! Je ne me ferais jamais à cette idée ! Simplement le fait d'en parler m'enrage.

Voilà pourquoi je l'empoignais avec force. Voilà pourquoi je le regardais avec fureur et voilà pourquoi je grognais. J'étais en furie, mais je savais que mon côté noir pouvait sortir à tout moment. Je devais prendre cela en considération. Je pouvais pas aller plus loin , car je risquais de me transformer, de rendre ce café un véritable carnage. Mais, diminuer ma rage était très difficile. De voir cet homme sourire et se moquer d'elle et lui serrer son poignet. Un terrible manque de respect...

Mes yeux jaunissent...

« Je pense qu’il a compris, vous pouvez le reposez au sol à présent ! »

Mes yeux redevenaient à la normal. Je me retournais la tête aussitôt voyant cette femme dont je venais d'apporter son aide. Elle était là. Elle n'avait rien, outre le poignet rougit par la pression. Pourtant, je sentais que cet homme crasseux que j'avais entre les mains n'avaient aucune saisie la gravité de son geste.

Et j'entendais soudainement autour de moi. Ces gens qui parlaient de moi, de la force que je venais d'exécuter sur un autre homme. Si j'allais le frapper, le massacrer. Certains mêmes me reconnaissaient de par mon passé...cette soirée au bal.

« Je vous remercie de m’avoir aidé. »

Je me sentais pas bien. On m'observait. Tout le monde m'observait...et je détestais cela. C'est comme si je revenais en arrière...Redevenir le Clébard, le bizarre du lycée.

Je l'ai relâché, d'un coup. Il a atterri sur ces vieilles jambes avant de partir comme s'il y avait pas de lendemain.J'allais lui courir après, lui remettre la monnaie de sa pièce avant de voir un visage apeuré d'une femme serrant son gamin près d'elle. Elle avait peur...peur de moi et son gamin aussi.

Et ce silence...C'était trop.

Je regardais cette demoiselle que j'ai aidé dans un état très tendu. La nervosité en moi était à son comble.

" Désolé de vous avoir effrayez..."

Et je poussais la porte du Café. Je ne pouvais pas rester. Pas avec tous ces visages qui me regardaient comme un être effrayant. Un monstre...