Je n'avais quitté ma place depuis la matinée. Mes yeux étaient rivés sur ce bijoux instrumentale.J'étais très honorée de toucher un objet aussi grand, aussi énorme que sa réputation. Je pouvais pas croire mes oreilles quand cet homme m'a déclaré qu'il est venu du fin fond de New York pour venir à ma rencontre. Que j'étais celui qui allais toucher à sa belle Fender MusicMaker électrique. J'avais laissé un certain temps avant de bien saisir cette confiance qu'on m'attribuait, mais que dire de la pression sur mes épaules. Oui, j'exagérais peut-être en marchant lentement avec l'instrument jusque dans mon atelier, mais je voulais être professionnel. Je tenais la guitare avec précaution comme si c'était un vase en cristal des plus rares. Je m'étais mis au travail aussitôt laissant Mike gérer la boutique.

Je sais que je l'épuise avec mon attitude de maniaque, mais c'est mon métier. Je voulais prendre soin de ces guitares tel un médecin envers un patient. Oui, la musique est quelque chose de secondaire comparativement à la vie d'une personne, mais pour moi, c'est équivalent. Je ne peux vivre sans musique et ma musique ne peut vivre sans moi. Tout mon temps est consacré à la musique. Je la fais vivre dans la boutique et elle me fait vivre pouvant en faire un métier. Nous nous rendons service. Cela ne fait pas le plaisir de tous. Certains de mes voisins commerçants me reprochent le bruit que je cause et des curieux que j’amène dans les environs. Je brise la quiétude et l’unicité des couleurs. New York n’est pas une ville parfaite et propre. Les gens refusent le multiculturalisme inventant des noms de toutes sortes à la musique de d’autres communautés. L’Amérique n’est pas que des ballades et des chants doux. Non, elle bouillonne dans le rock, le jazz, le soul, le country...etc. Je désir ouvrir leur yeux, mais eux préfèrent critiquer et continuer de geindre. Alors, je continue de leur jouer ce qu’ils ne veulent pas comprendre. Cela se joue à deux.

Je tirais la corde métallique avec délicatesse. J’étais presque couché sur ma table de travail, vérifiant une troisième fois sa rigidité. Je tournais encore la mécaniques de cette merveille pour rendre le son précis. Mon pic entre les lèvres , je le saisie pour le glisser la corde et la faire chanter.

« Wil ?...»

Je continuais mon travail comme si de rien était. Ma voix était très détendue malgré le stress que dégageait Mike. Il s’accrochait au cadrage de porte. Une fausse manoeuvre et il s’écroulerait au sol:

« Mike ça fait deux fois en moins de 20 minutes que tu viens me voir...Je t’ai dis que j’allais finir après le dîner.»

« C’est parce que la jeune fille est encore là, Wil. Elle m’avait pourtant dit qu’elle ne voulait pas d’aide.Je n’ai pas insisté...»

Je levais la tête quittant la Fender des yeux. Je décelais une crainte chez mon ami. Selon son étât, on avait peut-être affaire à une voleuse en quête d’une trouvaille à se mettre sous la dent. J’étais un peu étonné, car voler un 45 tours était très risqué et que dire d’une guitare...

Je reprenais ma cigarette dans le cendrier avant de quitter ma table de travail. Mes sourcils plissés par le doute, je rejoignais Mike au seuil de la porte.

« C’est qu’une gamine, mais je préfèrais t’avertir...»

Je marchais dans le corridor et je voyais déjà cette gamine rôder autour des instruments de musique. Je ne pris pas de temps à m’avancer vers elle et jouer mon rôle de vendeur. Je retirais lentement ma cigarette entre mes lèvres avant de me présenter à cette cliente:

« Bonjour, mademoiselle. Est-ce que je peux vous aider ?»