Mon nom est Castiel Dorian Putnam et je suis un mutant. En disant cela, je n’éprouve aucune honte. C’est ainsi que l’Univers m’a voulu et c’est tout ce qui m’importe.
Ma mère, Regina Mary Chester, était une chanteuse de music-hall à Londres et c’est lors d’un de ses spectacles à New-York (elle avait beaucoup de succès) qu’elle rencontra mon père, Dean Douglas Putnam, un jeune soldat de Brooklyn. Les deux se côtoyèrent pendant tout le temps où Regina demeura à New-York et elle finit dans son lit. Il n’y a jamais eu d’amour de la part de Dean, mais quand ma mère tomba enceinte, il fut bien obligé de l’épouser pour apaiser Nana Lizzie et Papy Connor. Même si un océan les séparait de leur fille, ils étaient parvenus à l’obliger à marier Regina. Je naquis deux mois après leur mariage. Dean dut prendre un travail à l’usine pour que nous puissions vivre dans une maison convenable.
Puis la guerre éclata en Europe et atteignit bientôt l’Amérique. Ma mère décida de rentrer en Angleterre avec moi, tandis que Dean était envoyé sur le front. Mes grands-parents employèrent Regina dans la chapellerie familiale pour gagner la nourriture et le logement. Papy Connor était intraitable à ce sujet : ils m’hébergeait volontiers gratuitement, mais ma mère avait clairement dit en partant pour Londres qu’elle ne voulait plus rien avoir à faire avec eux, donc elle devait payer pour le temps qu’elle passerait chez eux. Nana n’était pas d’accord, mais c’était son mari qui avait le dernier mot. Toujours.
Même du haut de mes quatre ans, je percevais l’hostilité qui existait entre ma mère et mon grand-père, et je voyais également qu’elle s’inquiétait pour son mari. Même si Dean ne lui a jamais donné d’amour, elle l’a aimé avec toute la tendresse et la sincérité qui font que même aujourd’hui, je serais prêt à tout lui pardonner, à revenir vers elle et à faire comme si cet enfoiré de Dean Douglas Putnam n’avait jamais existé. Oui, c’est vrai, je hais mon père du plus profond de mon âme. Mais une chose après l’autre, voulez-vous ?
Malgré la guerre et le climat de tension qui régnait chez mes grands-parents, j’eus une enfance plutôt calme et heureuse. Du moins jusqu’à ce que ma mère, lassée par les brimades de Papy Connor, décide de rentrer à New-York. N’ayant pas assez d’argent pour me payer un voyage à moi aussi, elle me confia à ses parents et partit son demander sans reste. Je lui en ai terriblement voulu pendant des années. Même après la guerre, je n’ai jamais reçu la moindre nouvelle de mes parents, jamais une lettre. Ma grand-mère me lisait parfois les missives qu’elle recevait de sa fille, mais il me semblait qu’elle m’avait oublié. Mon père, lui, avait été blessé avant le débarquement et se morfondait chez lui, rendant vraisemblablement la vie de ma mère impossible.
Mes grands-parents se démenèrent pour que je puisse faire de hautes études, ayant entendu de la bouche de l’un de mes professeurs que j’étais particulièrement bon en sciences et en littérature anglaise. J’avais une grande passion pour les insectes et je m’étais même trouvé une veuve noire de compagnie que j’avais appelé Eris. Sans que je sache réellement pourquoi, je sentais qu’elle pouvait me comprendre. J’étais un garçon très solitaire et j’avais énormément de mal à faire confiance aux gens. Ce fut à peu près à cette époque que je découvris ma mutation. Un professeur m’avait surpris à sortir Eris de ma poche et me l’avait confisquée avant de me dire de me lever pour être puni devant les autres élèves, hilares. Je crois qu’Eris a compris que j’avais peur et que j’étais très en colère. Elle s’est donc glissée sous les vêtements du professeur et l’a mordu à de nombreuses reprises, manquant de le tuer, avant de s’enfuir. J’ai failli être renvoyé de l’école, mais après de plates et hypocrites excuses, je fus autorisé à poursuivre mes études dans l’établissement.
Je sautai de nombreuses classes grâce à mes capacités jugées bien au-dessus de la moyenne, même si j’ai quelques doutes à ce sujet, ce qui me conduisit à intégrer l’Université du Kent à l’âge de dix-sept ans. Mes grands-parents étaient tellement fiers de moi… vous auriez dû voir le bonheur sur le visage de Nana Lizzie, c’était magnifique. Je débutais donc des études d’entomologie et de littérature avec un sérieux tout particulier. Ce fut durant ces quelques années d’études que je me rendis compte de mon attirance à la fois pour les hommes et pour les femmes. Si au début, cela me déstabilisa, je me fis vite une raison et cessai de m’en soucier outre mesure. Tout ce qui m’intéressait, c’était d’honorer les sacrifices faits par mes grands-parents pour me permettre de faire ces études. Bien sûr, je gardai quelques moments pour me détendre, mais jamais durant cette période, je ne me laissai aller à mes désirs.
Et ces efforts payèrent, puisque le 21 juin 1959, je reçus mon doctorat en entomologie et ma maîtrise en littérature. Pourtant je n’étais pas vraiment d’humeur à célébrer. Mon grand-père était mort deux ans auparavant et ma grand-mère était malade. Elle mourut peu de temps après ma remise de diplôme en m’enjoignant de rentrer en Amérique et de retrouver mes parents. Elle me confia avoir économisé le prix d’un voyage en bateau pour rejoindre New-York.
Une fois Nana Lizzie dignement enterrée, je rassemblai quelques affaires pour rejoindre l’Amérique. Plus rien ne me retenait en Angleterre et je rêvais de voir New-York et de revoir mes parents. Ma colère à leur égard avait pour ainsi dire disparu et je n’avais qu’une hâte : serrer ma mère dans mes bras et voir la fierté dans les yeux de mon père. Autant dire que j’allais au-devant de cruelles déceptions…
Dean m’accueillit en effet à bras ouverts et ma mère m’étreignit pendant une bonne dizaine de minutes, se confondant en excuses et me couvrant de baisers. C’était comme je l’avais rêvé et pendant quelques jours, je vécus un semblant de vie de famille avec eux.
Puis mon père me proposa d’aller passer les tests de recrutement pour partir faire la guerre au Viêtnam. Désireux de ne pas décevoir mon père, je m’y rendis, muni de mon dossier médical. Le verdict fut sans appel : mon allergie sévère aux piqûres d’insecte et mon léger asthme me rendaient absolument inapte à être soldat. Non seulement mon père me vira de chez lui, mais il m’interdit de jamais tenter de les revoir et à ma mère de me contacter. Ce fut ma première grosse déception et cela n’était certainement pas la dernière.
Je me trouvai donc un petit appartement et un job au salaire misérable, pansant lentement la blessure que mon père m’avait infligé. Encore une fois, mon pouvoir me fut d’une grande aide, car je ne pouvais pas me sentir seul avec mes araignées. Et bientôt, un homme splendide et gentil comme tout s’installa avec moi. Il s’appelait Kilian et était étudiant en droit. Il avait besoin d’un appartement pas trop loin de la fac et je cherchais un colocataire. Je me rendis bien vite compte que je n’étais pas insensible à son charme et que lui aussi semblait s’intéresser à moi. Ce qui était le cas et nous nous avouâmes bientôt nos sentiments mutuels.
Bien sûr, la colère de mon père n’allait pas se contenter de me virer de chez lui, non. Il avait également décidé de me pourrir la vie. Il menaça Kilian d’aller révéler son secret à son père s’il restait plus longtemps avec moi et me fit renvoyer par mon patron à cause de mon orientation « contre-nature ». Je me retrouvais donc seul et sans travail, le cœur brisé et une haine sans nom à l’égard de Dean dans le cœur. Et si je n’avais pas été contacté par l’Institut Charles Xavier, je pense que j’aurais commis un irréparable ou l’autre…

Prénom : Valentine
Pseudo(s) : Ravlin ou CaptainTricorne
Âge : 23 patates et j'annonce bientôt une soirée gratin dauphinois à gogo ! ^^
Anniversaire : 21 septembre
Pays : Suisse
Comment as-tu connu le forum : J'y étais avant ^^
Fréquences de connexions : 2-3 fois /semaine
Commentaire(s) Vous m'avez manqué, mes petites mouches ! ^^