Comme à mon habitude je dormais très peu, je me redressais donc sentant qu’après ses quelques heures de sommeil, je ne pourrais pas m'endormir à nouveau. Je filais à la douche laissant à l'eau légèrement fraîche, me réveiller, avant qu'un café ne termine le travail. Quand je passais dans le salon je pu voir Zip encore endormi, j'émis un léger sourire avant de me rendre à la cuisine pour prendre ce fameux café. Une fois installé je ne tardais pas à allumer la petite télé afin d'obtenir les nouvelles du jour et comme je m'en doutais ce n'était rien de réjouissant.

J'émis un soupir en terminant ma gorgée de café avant de repartir à la salle de bain pour me brosser les dents, ce matin-là, je ne comptais pas me rendre au club des damnés mais au Corvus, là-bas je m'occuperais de la paperasse et de l'entretien du nouveau barman... Ca n'allait pas être simple... En passant par le salon pour rejoindre l'entrée je réveillais un Zip plutôt grognon qui me grimpa sur l'épaule. Une fois dehors je ne tardais pas à faire signe à un taxi et je lui donnais l'adresse de mon club.

Une fois arrivé je constatais que j'étais seul. Je rejoignis donc mon bureau et passer la matinée à m'occuper de la comptabilité du Corvus. Une fois terminé, je commandais un petit quelque chose à manger avant d'ouvrir le Corvus pour les entretiens, entre deux crétins et trois tire-au-flanc je trouvais un barman qui n'avait pas l'air de vouloir s'enfuir quand j'entrais dans une pièce... Je lui donnais trois moi avant de partir d'ici...

La soirée arriva vite, un peu trop d'ailleurs, l'arrivage de serveurs, serveuses et autre vigile ne tardèrent pas. Tout ce petit monde ne tarda pas à trouver sa place alors que j'aidais mon personnel à mettre tout en place, Zip quant à lui se déplacer de droite à gauche sur le comptoir croassant à sa guise sur les serveuse et serveurs qui faisait quelque chose de travers, j'émis un rictus avant que l'heure fatidique de l'ouverture ne soit là.

Et comme la plupart des soirs c'était un vrai défilé, entre les habitués et les petits nouveaux, je me faufilais à travers la foule comme une ombre jusqu'à ce que je percute quelqu'un, ou plutôt que ce quelqu'un me percute, je baissais les yeux sur une jeune femme brune.

- Excusez-moi.

Je m'apprêtais à répondre quand j'eu l'impression de la connaître ou plutôt de la reconnaître, définitivement pas une habituée c'était la première fois que je la voyais ici, mais son visage m'était familier, et cette sensation semblait être réciproque puisqu'elle me fixa à son tour, et on resta plusieurs secondes qui me semblèrent des minutes juste à se dévisager, cherchant comment on pouvait se connaître...

- Pardon, vous ressemblez juste beaucoup à quelqu'un que je connaissais.

- C'est exactement ce que j'allais vous dire...

Non je ne la draguais pas et pourtant c'était une des phrases bateaux que l'on entendait partout. Je continuais à chercher, où j'avais donc vu son visage... Puis un nom sembla me frapper, comme si quelqu'un venait juste de me gifler.

- Désirée ?

Vu le monde que pouvait contenir le Corvus, c'était donc normal de tomber sur une personne que vous aviez déjà vu avant, ou juste une impression de déjà-vu. Seulement là c'était plus fort que ça, comme si ma mémoire me forçait à la reconnaître, et c'est en revoyant un souvenir, un datant de mes années lycée, que tout sembla me revenir en mémoire, Désirée, le voilà son prénom. On avait le même groupe d'amis, j'étais plus le rigolo de la bande, celui sur qui on pouvait compter, mais qui savait écouter, et celui en qui on avait confiance.
Voilà comment la jeune femme et moi on se retrouva à s'observer oubliant l'espace de quelques secondes, le monde autour de nous, la musique et les projecteurs...

Quand je trouvais son prénom je ne tardais à le dire à voix haute comme pour m'assurer que je ne faisais pas de bêtise, et vu sa réaction ce n'était pas une erreur, c'était bien la jeune femme que je n'avais pas revue depuis quelque temps déjà.

- Clyde ? C'est pas vrai, ça fait tellement longtemps !

- Et comment... Alors qu'est-ce que tu deviens ?

Adolescent je n'étais pas le plus sérieux, accumulant plus "d'expériences" foireuses que la plupart des gens de mon âge, pendant un temps c'était mon moyen de m'évader, d'affronter les choix plus ou moins durs de la vie, et puis je m'étais calmé, j'avais laissé le "casse-cou" pour devenir plus "sombre" d'après ce qu'on pouvait me dire...
Je ne tardais pas à tourner mon attention à nouveau sur la jeune femme avant d'oublier les bonnes manières...

- Je t'offre un verre ?

J'indiquais le bar d'un mouvement de tête, sans réellement savoir si elle était au courant que je possédais le club, je m'en fichais à vrai dire, que Désirée soit au courant ou non. Mais j'étais censé m'engager dans le droit encore à l'époque du lycée et je l'avais fait, une fois à l'université j'avais fait un an de droit avant d'arrêter. Pour prendre la décision d'ouvrir le club, surnommé le Corvus.

- Et comment... Alors qu'est-ce que tu deviens ?

Ce que je devenais ? J'avais bien changée? Enfin dans un certain sens. Il faut dire que j'étais pas un model. Maintenant j'ai repris ma vie en main. Je me suis remise à bosser avec sérieux, j'ai eu mon diplôme universitaire et je suis partie pour un brillante carrière. J'ai aussi arrêter de fumer ainsi que les substances illicites et les petits délits. Même si je suis restée une libertine doublée d'une adepte des bars et des soirées. Mon don me sauve la mise, sinon je ne sais pas se que j'aurais fait. Mary aussi, c'est surtout grâce à Mary. Bref, sur le moment je reste un peu en bug, je ne sais pas trop quoi dire entre la surprise et la béatitude totale.

- Je t'offre un verre ? Dit-il après à peine trois secondes. Direct, c'est bien lui. J'affiche un grand sourire. En plus c'est toujours plus simple de parler lorsqu'on se pose. De plis ça fait plaisir, ça montre que quelque part qu'il en a quelque chose à faire, un minium. Enfin c'est bête. Mais on n'étais pas spécialement proche alors bon... Il désigne le bar d'un signe de tête le bar à quelques mètres de nous. J’acquiesce et me tourne prête à y aller, pivotant comme je pouvais au milieu des gens.

- Avec plaisir.

Je suis contente, j'ai l'impression d'être un peu comme une ado en fait. De toute façon j'ai gardé un petit côté immature en dehors du boulot. De l'hôpital au reste du monde je suis une toute autre personne. En fait ma vie privée est un désastre. Je le suis à travers la pièce puis vient m'assoir à côté de lui sur les haut tabouret. Je ne sais pas trop quoi répondre, ça me fait vraiment plaisir de revoir ce vieux camarade. Je me demande s'il n'y a pas eu top de changement qui pourrait faire qu'on ne s'entendrait pas aussi bien qu'autre fois. Mais je ne m'attarde pas longtemps sur la question en fqit je répond honnêtement, en une rapide synthèse :

- Et bien disons que je me suis un peu calmé sur les conneries, je suis clean mais j'ai toujours pas de contact avec mes parents, sinon je suis en deuxième année d'internat en chirurgie cardio-toracique. Je reprend ma vie en main, enfin j'essaye.

J'affiche un bref sourire amical pas forcément convaincue de ma tirade. Provoquer, draguer je sais faire ça, mais bizarrement lorsqu'il s'agit de parler à quelqu'un de manière cordiale et naturelle je me sens dépayser. Et quant-il faut parler de moi c'est encore pire. Je lui retourne donc sa question :

- Et toi, tu as bien changé tu sais.

C'est vrai, plus mur, le visage plus grave, de la barbe en plus, les trais plus marqués, plus grand aussi. Il avait toujours les mêmes yeux, le même nez, les lèvres fine, mais en le mettant à côté d'un photo prise au lycée on aurait mit du temps à faire le rapprochent. Pourtant les gens que l'on a côtoyé se distingue toujours par un on ne sait quoi et ce malgré l'effet du temps.

Alors ça si je m'y attendais ? Croiser une personne que je n'avais pas revue depuis des années au sein du Corvus... Je n'y aurais pas cru, et pourtant elle était bel et bien là, face à moi, si dans un premier temps son prénom semblait ne pas vouloir revenir il ne tarda pas à faire son retour avec perte et fracas. Désirée Stevens. Nous fréquentions le même groupe d'amis, et nous avions fait quelques soirées ensemble par le passé, mais quand tout le monde avait commencé à tracé sa petite vie, on se retrouvait tous soudainement aux abonnés absents..
Je ne tardais pas, une fois la surprise passée à lui demander ce qu'elle devenait, avant de m'empresser de lui proposer un verre, j'avais quelques manières, sous ces airs de types bizarres. J'indiquais le bar et la jeune femme accepta avant de me suivre.

- Avec plaisir.

Je ne tarde donc pas à fendre la foule, laissant mon bras gauche libre, pour ne pas que la jeune femme me perde, ou qu'elle ne se fasse pas emporter par un mouvement de foule. Une fois arrivé devant le bar, je me pressais donc à m'asseoir avant de faire signe au barman. Afin qu'il termine rapidement ses commandes et vienne s'occuper de nous. Du coin de l'œil, je pu voir Désirée s'installer à mes côtés. Mes mains se posèrent instinctivement sur le comptoir alors que j'attendais patiemment le retour du barman. Je ne tardais pas à tourner la tête vers la jeune femme en entendant le son de sa voix

- Et bien disons que je me suis un peu calmé sur les conneries, je suis clean mais j'ai toujours pas de contact avec mes parents, sinon je suis en deuxième année d'internat en chirurgie cardio-toracique. Je reprend ma vie en main, enfin j'essaye.

- Chirurgie cadio-toracique ? Pas mal. Et pour tes parents, ils finiront bien par voir à côté de quoi ils passent.

J'affichais un sourire que je voulais réconfortant, mise à part les soucis avec ses parents, Désirée s'en sortait bien. Très bien même et on pouvait le dire quand on voyait que notre groupe revenait de très loin. Regroupant, les addicts en tous genre, les bagarreurs, et j'en passe.

- Et toi, tu as bien changé tu sais.

- On peut dire ça, je suis juste pire qu'avant.

J'émis un léger rire, enfant chétif, adolescent rebelle, si je semblais être rangé, plus calme ce n'était qu'une apparence, à l'intérieur, j'avais toujours la sensation de bouillir. Souvent sur les nerfs, rarement calme si j'arrivais à afficher un calme olympien en toute situation ce n'était qu'une image, un masque que je mettais, c'était préférable de cette façon.

- Qu'est-ce que tu veux boire ?