♣ Étendue sur son sofa, Séléné attendait que ses domestiques lui apportent son thé noir, comme son humeur des dernières semaines. Elle s'ennuyait, comme souvent au cours de sa longue vie. Et rien n'était plus dévastateur chez elle que l'ennui. Cela l'avait poussé par le passé a recréer une civilisation, juste pour s'amuser. Excessive ? Pensez-vous. Ce qui était réellement ennuyeux, qui l'agaçait au plus haut point fut que le club des damnés soit mis en péril. Elle avait eut vent d'information qui ne lui plaisait pas du tout. Les services secrets américains avaient découvert l'existence des mutants, parce que certains avaient été assez stupide pour se dévoiler. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait quitté les Etats Unis, pour l'Asie. Le Club des Damnés avaient ses ramifications partout, et la Chine offrait de multiples possibilités.

Elle observa sans la voir la femme asiatique lui servir son thé puis quitter la pièce sans un bruit. Séléné se redressa, elle ne pouvait pas dire que cet endroit allait lui manquer. Elle ne s'attachait que très rarement à un lieu. Elle ne s'attachait que très rarement. Tout est éphémère, elle avait vu chuter des armées réputées invincibles, s'écrouler des bâtiments imprenables. Mais cette époque semblait pleins de promesse, la science avançait vite, et il y avait plus de mutants semble t-il, qu'il n'y en avait jamais eut, elle avait lu la thèse de ce Charles Xavier qui leur posait dorénavant tant de problèmes, un homme brillant, un peu trop intelligent pour son propre bien sans doute. Ses réflexions furent couper là par l'arrivée de son majordome, un homme qui la servait aveuglément depuis près de trente ans.

« Madame, votre avion est prêt à décoller. »
« Merci Talbot. »

Elle retournait aux Etats Unis. Séléné avait soigneusement rédigé une lettre pour expliquer son retour et l'avait matérialiser sur le bureau de Shaw. Elle quitta sans se retourner la demeure qu'elle occupait depuis prêt de cinq années maintenant. Les affaires courantes étaient réglées, pour le reste sa présence n'était guère indispensable. Les autres membres sur place pouvaient très bien s'en charger. L'avion l'attendait dans la vaste cours, des membres de son personnel se chargeaient d'embarquer les dernières affaires, seul Tablot voyagerait avec elle. Les autres se chargeraient d'entretenir la propriété, durant son absence, ou jusqu'à ce qu'elle décide de s'en séparer.

Elle avait fait acheter une vaste demeure en périphérie de New York, être riche à l'indécence avait des avantages non négligeables, elle aurait très bien pu s'y teletransporter, mais voyager en avion était un véritable plaisir, et rien ne pressait, en outre elle voulait laisser le temps et le soin à ses amis de préparer quelque chose pour son arrivé. Et puis arriver trop vite perdrait tout son charme, la situation n'avait rien de si urgent, elle était certaine. Ou du moins l'espérait-elle. Le club des damnés avait pour elle un caractère quasi sacré. Elle n'imaginait pas qu'il puisse être réellement en péril, elle lui prédisait une grande destinée. Elle utiliserait les moyens qu'il faudrait pour écraser les misérables qui voudraient se mettre sur son chemin.