Je m’appelle Maya-Leene Micah Wilson. Je suis chasseuse de primes. Ce que je dirais au cours des prochaines heures déterminera si je vais rester le restant mes jours en prison. Avachit sur une chaise de côté, j’aperçois que mon interlocutrice fait glisser un verre vers moi. Je me trouve dans un de ses miteux bureaux du FBI. L’endroit que je déteste le plus monde.
« Mademoiselle Wilson, je m’appelle Emily Jackson. Je suis psycho-criminologue et je travaille pour le FBI. Je vais vous poser quelques questions.» Mon maquillage coule. Mon regard est dans le vide. Du sang coule encore de ma joue et de ma lèvre. Ce n’est pas pour autant que ça l’a dérange. Elle ouvra sa pile de dossier pour se focaliser sur l’un d’eux. C’est à ce moment-là que je suis censé me mettre sur la défensive et dire : pas avant que je n’ai pu voir mon avocat.
« Je vous dirais tout ce que je sais. » Mon visage s’est approché du sien. Elle a tout de la femme parfaite. Un costume niquel. Un maquillage parfait. Une coiffure irréprochable.
« Il y a trente-six heures, 10 000 millions de dollars ont été volé dans un fourgon blindé qui à par la suite a été abandonné sur un parking. » Elle s’arrête quelques secondes. Je ne sais pas pourquoi. Surement pour me faire mariner et que je trouve la mémoire. Je n’ai pas besoin de temps pour me souvenir de tout. je suis une chasseuse de primes, je me souviens de tout dans les moindres détails.
« Le chauffeur s’appelait John Millers. Nous savons qu’il a pris part à ce vole. » Je regarde mes mains tandis que je l’entends prendre un autre stylo dans un des tiroirs du bureau.
« Selon nos informations, on vous a engagé pour arrêter les cambrioleurs et les livrer ensuite à un type qui est le propriétaire d’une boite de nuit. » « Exacte. » « Vous avez ensuite appris où ils avaient caché le magot. Et à la demande de votre employeur, vous êtes allé le récupérer vous-même. » Je la regarde droit dans les yeux. Je ne sors aucun mensonge. De toute façon, ça ne sert à rien. Je suis la souris en ce moment-même.
« C’est pour cela qu’on a été envoyé dans le désert à côté d’un bordel. » Cette dernière mission a été bien plus dure que les autres. Pas au point de vue de la difficulté mais du point de vue psychologique.
« Comment l’homme a-t-il été tué ? » C’est moi qui est zigouillé le gars. Grâce à mon pouvoir, j’ai pû connaître la combinaison du coffre. Il m’a suffit de lui balancer mon poison fantasmagorique et le tour était joué. Puis comme, il nous servait plus à rien. Une autre dose de poison et il était mort. Un poison intraçable. Un poison qui me sert à merveille dans mon job. C’est vrai que certains disent qu’avoir un pouvoir, c’est de la triche. Je pensais la même chose quand j’ai découvert mon pouvoir pour la première fois. Seulement, la vie est beaucoup trop cruelle pour pleurer sur les tombes des autres. La force, c’est tout ce qui compte dans ce bas monde. Se battre est l’arme ultime pour suivre et qu’importe si on triche ou pas.
« Il avait la combinaison du coffre dans sa petite tête. » Mon vrai père était acteur. Il est mort quand j’avais quatre ans. Je n’ai qu’un vaste souvenir de lui. Vous devez vous demander comment une fille comme moi est arrivé là dans un bureau du FBI la figure en sang.
« Où sont les millions ? » « Je ne sais pas du tout. » Un sourire vint se dessiner sur mon visage mais pas extérieurement, je riais intérieurement. C’est elle qui me faisait rire avec ses questions débiles et son air supérieur. Dans la vraie vie, elle ne ferait pas un pas qu’elle aurait déjà une balle en pleine tête. Beaucoup trop naïve à mon gout.
« Je crois que vous me racontez des salades. Vous savez très bien où est l’argent. » « Si vous croyez me foutre la trouille afin que je m’incrimine à tort, vous vous trompez. » « C’est votre dernière chance, une fois que je saurais sortit d’ici, je ne pourrez plus rien pour vous. » Je n’avais pas besoin de son aide, ni aux autres. Ce n’est pas parce que j’ai un visage d’ange et de fragile petite fille, que je suis comme ça. Intérieurement, je suis un vrai démon qui agit selon sa propre loi et celle de personne. Nos regards se croisent.
Puis, je me retourne pour me fondre à nouveau dans mes pensées. Un jour quand j’étais petite, mon père m’a dit que si on ne faisait pas attention. On pouvait tout perdre. Une fraction de seconde. Il faut savoir quand sauver sa mise. Une fois que mon père était enterré, ma mère n’a eu qu’une idée en tête : trouver un autre mari plein aux as. Elle a décidé de me mettre en pension. C’est à partir de là que j’ai décidé de plus m’investir sur le plein émotionnel. Car ça fait trop mal de perdre un être cher et de voir une mère qui vous abandonne en quelque sorte. Dieu m’a créé à son image. Il devait avoir un penchant pour les mannequins. Comme tous les mannequins, la vie m’ennuyait. Je détestais tout. Et tout le monde. Maman était décidée à aller nous faire vivre à Beverly Hills. Elle s’est remarié avec un dénommée Phil. Il avait investit dans des entreprises qui étaient devenus des mines d’or en grandissant. C’est à l’école de Beverly Hills que j’ai eu mon diplôme.je me demande bien comment ça était le cas. Je détestais les autres, je les détestais tous. A l’université, ça était l’enfer total. Je suis rentrée dans une association d’étudiantes. C’était drôle au début jusqu’au rite d’initiation. La demoiselle m’avait fait une remarque et le coup est partit tout seul en pleine tête. On m’en renvoyait une semaine plus tard. En fin de compte, tout est dû au destin. C’est sûr un journal trouvé sur un banc que j’ai vu cette annonce. J’ai crié haut et fort que je voulais un job. Je voulais à tout pris devenir chasseuse de primes. Car j’ai toujours aimé le danger depuis que ma mère m’avait forcé à devenir mannequin. J’ai dû faire mes preuves. Et on peut dire que j’ai réussi puisque maintenant je suis dans ce bureau entrain de répondre aux questions d’une satané psychologue du FBI.
Je me suis mise à poser mes deux pieds sur le bureau en mâchant mon chewing-gum de manière mauvaise fille. Elle me regardait en prenant un autre stylo. Mais c’était une vraie maniaque du stylo. Trois en l’espace de quelques minutes.
« Vous n’êtes pas une grande bavarde pourtant vous m’aviez dit que vous me diriez tout. » Elle a remis ses dossiers en place en fermant celui qui était sur le dessus. Ecartant la chaise, elle s’est levée et elle a commencé à partir. J’enlève mes pieds de ma chaise et tape sur le bureau pour attirer son attention.
« L’argent est caché dans une gare. Mais sans moi, vous ne seriez jamais où. » Elle a tout de suite stoppé sa marche. Elle s’est retournée pour me regarder. Revenant s’asseoir sur sa chaise, elle a entendu ma réponse patiemment. Je me suis levé pour faire quelques pas. Je la regardais.
« Il est dans la gare près de… » Ma main dans mon dos a fait un léger mouvement. Un mouvement qui paraissait anodin à cette Emily. Il n’a fallut même pas la fin de ma phrase pour qu’elle tombe d’un seul coup. Sa tête a heurté le bureau violement. Elle venait de rejoindre le royaume des morts. Je me mis à rire, un rire cristallin et machiavélique. Je me suis penché vers sa tête pour venir embrasser son front.
« Tu croyais vraiment que j’allais tout te dire. Tu aurais du te rappeler que la curiosité est un vilain défaut. » Et c’est d’une démarche féline que je suis sortit du bureau.