Laissant trainer mes doigts contre le mur froid que je longeais, un frisson parcourut mon corps. À travers celui ci passa la fraicheur de la nuit, la colère d'être inutile, le désespoir d'un jour trouvé le sommeil et la paix intérieure, le courage fou d'un scientifique dont le visage était voilé par le reste des sentiments qui s'entrechoquaient, chacun voulant place et existence dans ce qui me servait de cerveau.
Personne. Je souris : avais je eu vraiment l'espoir de trouver quelqu'un au détour de ce couloir alors que les douze coups de minuit sonnaient au loin ? Pitoyable, tout simplement pitoyable. Mes pas résonnaient entre les hauts murs de l'institut : alors que j'entamais ma descente vers les dortoirs, j'enlevais mes chaussures, laissant apparaître ces hideux pieds. Je soupirais.
Je passais rapidement devant les dortoirs, décidant alors de prendre une autre route que celle que je venais d'emprunter trois fois. Sautant à droite, puis à gauche, je continuais à avancer jusqu'à ce que je m'arrête devant la porte de la bibliothèque.
Je pressais l'oreille contre cette dernière mais ne pus distinguer aucun bruit ni mouvement. J'actionnais la poignet puis entrais : il y faisait très sombre. N'osant allumer celle du plafond de peur de mettre en déroute la pénombre, je vins allumer une lampe se trouvant sur une table basse, non loin de fauteuils qui avaient l'air, ma foi, fort moelleux.
Je m'approchais des armoires, mais, malgré mes sens développé et le peu de lumière qu'il y avait, je distinguais mal les titres. Je retirais donc ma paire de lunettes et fermais les yeux. Je me mis à passer ma main sur les reliures, m'imprégnant de chacune d'entre elles. Je m'arrêtais parfois, attrapant un livre qui, au toucher, semblait être pas mal : on verra plus tard ce qu'ils étaient.
Après quelques minutes de ce manège, je revins m'assoir, une pile de bouquins dans les bras. Il y avait un peu de tout : des romans, des mathématiques, de la physique, des photos et images et de langues. Les Voyages de Gulliver furent mis de côté : je l'avais déjà lu sept fois et le connaissait par coeur. Je n'avais pas le coeur à faire des calculs : les mathématiques furent abandonnés sous une chaise. La physique m'ennuya bien vite. Se pencher sur les langues me fatiguait. Il ne me resta donc que ce grand album du monde. Je l'ouvris et je restais scotché devant l'image qui s'offrait à moi.
Certes, il n'y avait rien de vraiment prodigieux pour certains, mais je trouvais qu'il y avait un certain lien avec l'homme : un immense lieu sauvage où l'herbe est meurtri, brûlé par le soleil. Quelques arbres survivaient, étant de minuscules brindilles face à ces grandes pierres. D'où venaient elles ? Si on n'en croyait leurs formes, elles descendaient tout droit de là haut.

Spoiler:

Je ne savais pas trop où ce site se trouvait (étrangement, l'écriture était devenue illisible à cet endroit, comme si quelque chose de mouillé était venu s'attaquer à la page) : je notais dans un coin de ma tête qu'il fallait que je fasse plus de recherches et, peut être qu'un jour, je ferais le déplacement vers ces terres.
Alors que je passais à l'illustration suivante, un craquement se fit entendre dans le couloir : j'éteins rapidement la lumière et remis mes lunettes. Une respiration essoufflée : je me mis lentement debout et tel James Bond, je vins me placer contre le mur qui soutenait la porte. Qui pouvait être debout à cette heure ci ?
Que nous soyons humains ou mutants, nous sommes tous attirés par la lumière. Je fis donc un allé retour express pour rallumer cette fameuse lampe de chevet. Je mis ma main sur la poignet et ouvris la porte doucement, mon dos ayant toujours le mur comme appui. Je laissais entrer le personnage, et me glissa dans son dos pour sortir : je ne voulais pas s'avoir qui s'était, et je ne voulais surtout pas parler. Mais le destin en avait décidé autrement.

Dans la pénombre, l'obscurité la plus totale, mon corps s'avance lentement dans les couloirs de l'institut.. Mes mouvements sont souples, légers, mais on sent nettement un énervement dans mon aura.. Je traine des pieds, je soupire, je regarde autour de moi.. Je ne sais ou aller, je ne sais que faire, je ne sais ou je suis actuellement.. Perdu, voilà le terme exacte pour définir ma situation.. Personne en vu, pas un bruit, rien qui pourrait détourner mon intention.. Me sortir de cet ennuie mortel, si atroce entre nous.. Puis, dans cette balade m'offre le loisir de contempler le paysage de dehors a travers une grande fenêtre.. La nuit est tombée depuis fort longtemps, et je ne dors pas.. Que dise je ? Ma nuit ne fait que commencer pour moi.. dormir ? Oh, j ai passer toute mon après midi a sommeiller.. Malheureusement, c est que je trouve strictement rien a faire.. Pas a cette heure la en tout cas, ou la plupart des élèves sont dans leur lit.. Je m'autorise ces quelques instants a faire cette pause, tout près de la fenêtre.. Mes pensées se perdent de nouveau dans des questionnements infinies, touchant de nombreux sujets.. Ma mutation, mon passé, mon futur, mes projets.. Enfin, si mon corps se fait chier a mourir, mon esprit trouve toujours un moyen de s'occuper.. Je décide de reprendre mon chemin, ayant finalement trouver un excellent moyen de passer le temps: Allez faire un tour a la grande bibliothèque, en espérant que celle ci soit ouverte.. A cette heure la, ca m'étonnerait.. Quoi, je me souviens que j'y été une ou deux fois pendant la nuit.. Lire des romans ou fouiller un peu dans les livres, est devenu un grand passe temps.. A vrai dire, je ne fais plus que ca pendant mon temps libre.. Je me dirige donc doucement vers l'endroit de mes désirs.. Je monte les grands escaliers, avant de me replonger dans un immense couloir.. Je parviens a me déplacer sans la lumière, tellement habituer a cette nouvelle vie nocturne.. Effectivement, je commence a prendre la mauvaise habitude de dormir pendant le jour et a trainer la nuit.. Pas pendant les jours de cours, par contre.. je pourrais pas tenir, en ayant besoin d'un minimum de repos.. Cependant, il est clair que je préfère vivre la nuit ici !Sans doute parce que je sais que la nuit, j'ai enfin mon calme ! Ou il y a jamais personne.. Ou presque, pensais je en remarquant une lueur de lumière dans la bibliothèque.. Tiens, je me demande quel est le mutant qui squatte la pièce a cette heure ci ? Sans doute un insomniaque quoi moi, ou une personne qui a des devoir a avancer pour le lendemain... Je m'approche lentement de la porte, qui était déjà ouverte, je rentre dans ce lieu.. Je constate qu'il y a un tas de livres près d'une chaise, avec une petite lumière allumée.. Signe que je ne suis pas le seul a avoir eut cette idée, mais ou peut il bien être ? Ah dernière, moi, je viens juste de le sentir repartir dans le couloir.. Hm, drole de comportement pensais je en fronçant les sourcils .. Peut être a t-il eut peur de moi, en ayant sans doute cru que j étais un enseignant.. Ca expliquerait son départ subite, vu qu'il a tout laisser en plans.. Ne voulant pas le troubler dans ses occupations, je me retourne rapidement pour le rattapper.. Pas dur, il est pas loin, ce qui me permet de me mettre juste dernière lui..

«  Hm, vous n'aviez rien a craindre de moi, je ne faisais que passer.. Enfin, je voulais juste lire des romans aussi.. Il n'y a pas de mal.. Enfin, c'était inutile de vous enfuir ainsi.. »

Je m'avance un peu plus pour me mettre devant lui, façon a voir ce jeune garcon.. Oh, mais c est le professeur Hank mccoy ? Celui que j'ai en physique cantique ?! Bingo, l'une des matières que je hais le plus.. Je le reconnais a son jeune age, comme il est le plus jeune de tous mes enseignants.. Pour tout vous dire, je suis plus vieux que lui, ce qui me surprends vraiment.. J ai pas du tout l'habitude a ce genre de situation, ayant trop facilement tendance a le traiter comme simpleun étudiant.. Néanmoins, a chaque fois que je le voyais, je ne peux m'empêcher de poser les yeux sur ses pieds mains.. Je ne moque pas du tout de lui, contrairement a ce qu'on pourrait penser.. Non, juste que ses pieds m'intriguent fortement.. Ne me demander pas la raison, mais c est ainsi.. Quoi qu'au fond de moi, une grande partie meurt d'envie de connaître ces capacités de mutants.. A première vu, Hank non plus ne dort pas a cette heure ci.. Hm, tiens tiens, je me souviens juste que je dois lui rendre un sujet.. Je dois le faire, mais j'ai rien comprit au thème.. espérons qu'il ne s en souvienne pas, sinon, je risque d'avoir quelques problemes.. Au pire, je trouverais bien une bonne raison a ce retard, qui dure quand même depuis deux semaines.. Honteux d'avoir interpeller mon enseignant de cette façon, je hoche les épaules en me grattant le bras.. Un bouton qui me faisait mal depuis tout a l'heure, dont je ne cesse de le toucher.. Je sais, je ne dois pas, mais c est plus fort que moi, je n'y peux rien.. Apres, je leve les yeux sur Hank, en faisant mine de sourire..

«  Désolé professeur, je ne vous ai point reconnue. »

J'espère qu'il va rien me dire de ma présence, ne sachant s'il est stricte au niveau du règlement: entre nous, on est pas censé trainer dans les couloirs a une heure pareil.. Bon c est bien joli, mais j'ai pas l'intention de rester planter dans ce couloir.. Je m ennuie rapidement, et je suis pas venu pour ca.. Hm, je penche la tête sur le coté avant de lui proposer..

«  Ca vous dit de rentrer ? Enfin, de se poser dans la bibliothèque.. »