Aujourd'hui, le ciel était splendide. Les gens grouillaient dehors et s'assuraient de profiter pleinement du beau temps qui s'offrait à eux. Certain voisins coupaient leur pelouse, d'autre arrosaient leurs fleurs ou lavaient leur voiture. Des éclats de rires enfantins résonnaient dans tout le voisinage, démontrant parfaitement le plaisir tout simple que l'on peut éprouver en s'arrosant mutuellement avec un boyau d'arrosage.

Les rayons éclatants de ce soleil d'après-midi embrassaient fougueusement les carreaux de la fenêtre et pénétraient sans gêne à l'intérieur de la cuisine. La chaleur oppressante qui se diffusait à l'intérieur de la pièce était heureusement atténué par la petite brise renvoyée par le ventilateur – en fin de vie – déposé sur le comptoir, près du grille-pain. Les mains plongé dans l'eau translucide qui baignait l'évier, Kitty semblait ailleurs. Très loin dans ses songes. Son regard fixait intensément le halo de lumière qui pénétrait la fenêtre. Celui-ci réfléchissait sur le comptoir et le plancher de bois, formant sur le sol une forme rectangulaire quelques peu déformé. Dans la clarté aveuglante, Kitty distinguait de petites particules de poussières, flottant candidement, avec une incroyable légèreté. Elle les regardaient osciller doucement et décliner vers le bas.

Lentement, d'un geste évasif, elle déposa une assiette sur le comptoir, par dessus les autres qui attendait sagement d'être séchée. Elle était toujours distraite. Son regard était perdu dans le temps, il s'accrochait ici et là, à des souvenirs flous qui émergeait de son esprit et chancelait devant ces yeux. Comme ces petites particules dans le croissant de lumière. Des souvenirs auxquels il lui était impératif de s'accrocher. Immédiatement, un pincement la saisit férocement à l'estomac. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas sentit aussi seule, aussi délaissée. Le temps qui passait n’arrangeait rien... il était son pire ennemi. Comme une automate, la brunette attrapa un linge et commença à essuyer la vaisselle, avant de la ranger dans les armoires. Un à un, les plats prirent leurs emplacement respectif, jusqu'à ce que...
Un bruit de fracas fendit le silence quasi-religieux qui régnait dans la pièce. Et voilà! Une assiette venait de rencontrer le sol de la cuisine. Elle ne lui avait pas glissée entre les doigts... Elle lui avait carrément passé au travers des mains – dans le sens réel du terme – . Kitty plaqua l'une de ses mains contre son front et tira sa frange vers l'arrière en serrant la racine de sa chevelure. Un long soupire fusa de sa gorge.

La voix de sa mère retentit aussitôt du sous-sol, ou elle s'affairait à plier les vêtements sortit du sèche-linge. Apparemment ce bruit l'avait alerté et elle voulait s'assurer que tout allait bien à l'étage. Les bras encombré d'un balais et d'un ramasse-poussière, Kitty referma la porte du placard à l'aide de son pied. Elle rassura sa mère et s'agenouilla sur le sol, incapable de retenir plus longtemps ce second soupire qui lui brûlait la gorge. Alors qu'elle ramassait les vestiges de ce qui fût autre fois une assiette en porcelaine, Kitty ne pu s'empêcher de repenser à tout ce qui s'était passer au cours des derniers mois. Elle avait l'impression d'avoir régressée. De faire un bond gigantesque en arrière. Comme si tout les efforts qu'elle avait insufflé afin d'arriver à se contrôler s'étaient avéré inutiles. Elle avait recommencer à ''phaser'' à des moments inappropriées, des moments comme celui-ci, en l’occurrence.

Elle n'y comprenait rien...

Kitty ramassa les plus gros fragments de verres à la main. Bien évidemment, avec sa maladresse naturelle, elle s'écorcha l'index sur un morceau légèrement plus pointu que les autres. Rien de grave. Elle n'en fit rien et continua de ramasser le reste en tâchant de sang les dernier morceaux. Un petit coup de balais s'en suivit et on jura qu'il ne s'était jamais rien produit. À peine eu-t-elle terminé de ramasser son gâchis, qu'on entendit la sonnette retentir en écho dans la maison. Kitty fronça les sourcils, rangea le balais et le ramasse-poussière et se dirigea vers le hall pour ouvrir la porte... Ce qu'elle découvrit sur son perron la laissa sans voix, les muscles figés, le cœur battant...

❝ Salut Kitty ! ça va? ... Hey Kitty! je te dérange pas? ... hmm... Salut Kit... ❞

Thomas était désespéré et ce dès le réveil. Il s'était promis qu'aujourd'hui il irait la chercher. Il devait la voir pour la première fois en vrai mais cette perspective rendait le jeune homme nerveux. Il était anxieux pourtant il savait que Kitty serait toujours la même qu'ils soient de la même époque ou pas.
Thomas avait prit un billet d'avion direction l'Illinois... jamais Thomas ne se serait imaginer prendre l'avion pour aller voir Kitty, il était tellement habitué aux retrouvailles inattendues avec elle. Thomas avait prit l'avion tôt dans la matiné il savait qu'il se perdrait une fois sur place alors il devait prévoir du temps pour trouver son chemin jusqu'à chez Kitty. Il était habitué à apparaître à proximité de sa demeure, jamais il n'avait eut besoin de chercher longtemps...

Thomas avait quitté l'institut alors que tout le monde dormait encore, au moins personne n'était là à lui poser des questions sur son programme de la journée. Une fois monté dans l'avion, Thomas avait de nouveau ressentit un pique de stress. Il avait peur de la réaction de la jeune fille , il n'arrivait pas à se convaincre que c'était comme d'habitude, qu'ellle n'avait pas changé... puis pendant quelques secondes il se demanda combien de temps s'était écoulé pour elle entre leur dernière entrevue et maintenant... Le mutant avait beau réfléchir, aucun indice qui lui permettrait de trouver la réponse ne lui vint à l'esprit.
Après cette question écarté il chercha à se concentrer afin d'anticiper sur l'avenir mais son anxiété l'empechait de se concentrer convenablement et la seule chose qu'il parvenu à ressentir furent les secoussent que feraient l'avion en attérrissant alors que ce dernier n'avait même pas encore décollé...

Et si elle ne le reconnaissait pas? Quelle idée stupide... cela faisait quoi un mois, deux peu être qu'il n'avait pas fait de voyage vers elle... il ne pouvait pas avoir changé assez radicalement pour être méconnaissable... Prit d'un doute, Thomas ne put s’empêcher de chercher un petit miroir pour observer son reflet... non, il avait toujours la même tête et d'ailleurs, il avait oublié de se raser en quittant l'institut.
L'avion décolla et Thomas ne se calma pas. Il triturait entre ses mains un petit guide de sécurité pour tenter de se calmer les nerfs mais cela n'eut quasiment aucun effet.
Quand l'avion atterrit, Thomas croyait avoir réussi à se détendre mais dès qu'il posa pied à terre dans l'aéroport il crut qu'il allait vomir tellement son estomac était noué... qu'est-ce que ce serait quand il serait face à Kitty?

Et si elle l'avait oublié? Thomas n'avait pas la moindre idée du temps qui avait put s'écouler pour elle depuis la dernière fois qu'il était venu la voir... Si ça se trouve des années s'était écoulées... Une image de Kitty grand-mère lui apparut à l'esprit, en temps normal, il en aurait rit mais son stress l'en empêchait... Non, impossible elle était plus jeune que lui...

Et si elle n'était qu'un bébé et que tout ce temps sans le savoir il était allé dans le futur? Thomas réfuta très vite cette théorie, il n'effectuait que des sauts dans le passé et n'avait jusqu'à lors rien fait en direction du futur, il ne tomberait donc pas nez à nez avec un nourrisson lorsqu'il demanderait à voir Katherine Pryde.

Après avoir cherché pris des bus puis un taxi Thomas arriva finalement devant cette maison. Un sourire mélancolique se dessina sur ses lèvres, cela lui faisait vraiment bizarre de venir "en vrai". Il se perdit quelques secondes à songer une dernière fois à ce qu'il pourrait lui dire en la voyant puis il se dit que si après y avoir pensé toute la semaine et toute la journée il n'avait toujours pas trouvé de réponse, c'est bien qu'il devait y aller au feeling.

Thomas s'avança sous le péron de la maison et sonna. En entendant l'habituel son de la petite sonette, son coeur se serra, il avait peur, vraiment peur.
Quelques secondes plus tard la porte s'ouvrit, et là Thomas crut qu'il allait faire un arrêt cardiaque tellement son stress atteignait des sommets. mais très vite tout ce stress diparut. Un sourire se dessina sur les lèvres de Thomas et il ne put se retenir plus longtemps. Il s'approcha de son amie et sans un mot il la prit dans ses bras.

❝ Je suis vraiment là... Cette fois, je ne disparaîtrait pas. ❞

En ouvrant la porte, le hall fût aussitôt envahit d'une immense vague de clarté. Kitty vît une silhouette se découper dans son champs de vision. Cette tête blonde, ces yeux bleus. Elle l'aurait reconnu entre mille. C'était comme si le ciel avait enfin daigner répondre à ses supplications incessantes. Après tout ces mois... Il était là, c'était bien lui. Kitty ne s'y en attendait pas du tout. Voilà pourquoi son cœur avait fait ce saut colossal dans sa poitrine. Combien de fois avait-elle accouru jusqu'à cette porte, sous le son alarmiste de cette même sonnette, et combien de fois avait-elle été déçu d'y découvrir une autre personne que lui. Les déceptions étaient vite devenue trop douloureuses et elle avait finalement cessé de se crée des attentes. Maintenant le bruit de la sonnette ne faisait plus bondir son cœur et il y avait déjà un certain temps qu'elle n'accourrait plus à la porte avec cet entrain particulier. Mais voilà qu'aujourd'hui, contre toutes attentes, elle le découvrait, sur son porche...
Lui... Thomas Fletcher.
Kitty écarquilla les yeux, toujours sous l'effet de la surprise.

Les muscles de son corps refusaient de réagir, ses membres étaient figés, ses cordes vocales engourdies et son souffle complètement coupé. C'était comme si l'espace de quelques secondes, le temps s'était suspendu. De l'extérieur, elle semblait immobile, presque trop calme, mais à l'intérieur de son corps, c'était le chaos totale. Une immense tempête d'émotions, non préméditées faisait rage dans son organisme. Son cœur tambourinait comme un fou dans sa cage thoracique et son estomac était tout retourné, tergiversant entre les différents émois qui s'emparaient de ses tripes. Le soulagement, la joie, la colère... Tout s'entremêlaient. Laquelle prenait le dessus? C'était difficile à dire...

D'un côté, elle lui en voulait. Elle avait toujours son absence sur le cœur et toute cette colère refoulée qui ne demandait qu'à être extirpé vers lui. Pourtant elle savait les difficultés qu'il éprouvait à contrôler son pouvoir, et elle était bien placer pour le comprendre, étant donné qu'elle ne maîtrisait pas très bien le sien non plus. Mais... il l'avait laissé seule pendant six long mois. Jamais il n'était partit si longtemps. Il avait toujours été là pour elle. Kitty ouvrit la bouche, prêt à lui dire ce qu'elle avait sur le cœur... mais aucun son ne sortit.

D'un autre côté, elle était heureuse de le voir. Tellement heureuse! Exactement comme à chaque fois qu'elle le retrouvait sur son perron. Sa présence l'emplissait de bonheur. Même à travers les pires épreuves, avec lui, elle se sentait toujours bien. Il avait cette tête joyeuse, ce sourire contagieux et il savait exactement comment la faire rire et ce, même dans les moments les plus inadéquats. Et elle adorait ça!

Le temps avait filé trop vite. C'était une histoire sans fin, il lui glissait toujours entre les doigts. De précieuses secondes perdues.

Thomas fut le premier à réagir. Il s'avança d'un pas et enlaça ses bras autour du corps de la brunette. Kitty retrouva l'odeur de son ami, ainsi que la chaleur de son corps. Ce fût suffisant pour la calmer. Lentement, ses muscles se décrispèrent, elle devint moins rigide et de façon naturelle, elle referma ses bras autour de lui à son tour. Ses paupières se refermèrent doucement, comme pour effacer le reste du monde. Il n'y avait plus que lui et elle et plus rien d'autre n'importait.

- C'est bon de te revoir... Laissa-t-elle échapper d'entre ses lèvres sur un ton quasi-inaudible. Elle ne pu s'empêcher de resserrer son étreinte.

Tout ces mois à pensée à lui, sans avoir de ses nouvelles. Sans le voir, sans lui parler... cela lui avait laissé amplement le temps de s'imaginer les pires scénarios possibles. Elle avait tellement eu peur qu'il l'ai oublié, ou qui lui soit arrivé malheur. Ça la terrifiait de ne pas savoir où il était et ce qui lui arrivait. Mais il était là maintenant, il semblait en forme et surtout, il ne l'avait apparemment pas oublié. De sentir son odeur, sa chaleur et le savoir bel et bien présent, ne pouvait faire autrement que de la soulager. Thomas lui dit qu'il était vraiment là et qu'il n'allait pas disparaître cette fois-ci. Kitty n'était pas certaine de bien le suivre.
Qu'essayait-il de lui dire?


- Quoi... Qu'est-ce que tu veux dire? Comment ça, tu ne disparaîtra pas ?

Dit-elle en levant le menton, dirigeant son regard vers lui, l'air intéressée et à la fois intriguée. Elle fronça les sourcils un moment, repassant soigneusement ses paroles dans sa tête. Il n'était jamais rester plus de deux heures pendant ces voyages temporels. Il avait déjà essayé de rester plus longtemps, mais à chaque fois, il finissait par disparaître après environs une ou deux heures. D'ailleurs, le moment de se dire au revoir s'était toujours avéré difficile. Surtout que généralement, ils avaient tant de chose à faire et à se dire, que Thomas disparaissait toujours en plein milieux d'une activité ou d'une conversation. Bon d'accord, cette relation était légèrement compliqué... mais malgré tout, il était son plus cher ami.

Le coeur de Thomas battait la chamade, le jeune homme crut même qu'il faisait une crise cardiaque.
Il se sentait bizarre, ce n'était pas comme avant, quelque chose avait changé. Cette fois, il n'avait pas a avoir peur de partir sans prévenir, il n'avait pas à être à l’affût de tout changement d'état qu'il pouvait ressentir, il savait qu'il resterait là quoi qu'il arrive, et cela changeait tout.
Thomas était tellement heureux qu'il crut verser une larme, mais il s'en moquait, plus rien n'importait maintenant.
Ils étaient de nouveau réunis.

❝ Quoi... Qu'est-ce que tu veux dire? Comment ça, tu ne disparaîtra pas ? ❞

Thomas esquissa un léger sourire face à l'incompréhension de son amie. Elle ne comprenait pas... ou ne réalisait pas ce qui signifiait clairement sa phrase. Thomas prit une seconde avant de lui répondre. Une seconde pour tenter de calmer son coeur qui battait a une vitesse vertigineuse.
Il observa aussi son amie, elle semblait avoir changée depuis la dernière fois qu'il l'avait vu... Elle avait mûrit. Thomas se demanda alors une nouvelle fois combien de temps s'était écoulé pour elle depuis sa dernière visite... car si avant il lui rendait involontairement visite assez fréquemment, depuis qu'il était rentré dans l'institut du professeur Xavier, il n'avait plus de temps pour lui. Deplus, s'il ne savait toujours pas provoquer ses voyages on lui avait en revanche apprit à les empêcher...

❝ Et bien... je ne fais pas un voyage dans le temps là. On est tout les deux de la même époque maintenant... Je suis venu normalement... par avion... je dois t'avouer que j'ai faillis me perdre une quinzaine de fois depuis que je suis arrivé dans l'Etat, mais je suis finalement arrivé à bon port. ❞

Thomas eut un rire discret en repensant à toutes ses mésaventures il sourit à Kitty avant de reprendre un air beaucoup plus sérieux. Savoir depuis combien de temps elle ne l'avait pas vu l'intriguait car il venait même de remarquer que les peintures de l'entrée de la maison de Kitty avaient été refaites...
Le coeur de Thomas se serra... un an? deux ans? combien de temps la jeune mutante avait-elle passé sans le voir?

❝ Dis moi Kitty... pour toi, cela fait combien de temps que je ne suis pas venu? Tout m'a l'air... différent. Tu... tu as les cheveux plus long non? ❞

Thomas avait une boule au ventre, et si elle était furieuse contre lui? Il la comprendrait tout à fait mais il serait déçut de lui même... Il en voudrait aussi à ses enseignants de l'Institut car il lui était arrivé de sentir des moments où une téléportation allait arriver et ses professeurs l'obligeait à les bloquer pour l’empêcher de voyager... alors si ça se trouve, ils l'avaient empêcher d'aller voir son amie...
Et puis, Thomas se souvint aussi du but secondaire de sa vite, outre le fait de revoir son amie, il se devait de l'informer de l'existence de cette école de mutant.
Car il savait que c'est dans cet institut qu'un mutant se sent le plus chez lui...

❝ Il fallait que je te parle aussi... depuis un mois j'ai quitté Londres et... et je vis maintenant à New York dans un Institut pour mutants. Là-bas on y apprend à contrôler notre mutation... Chaque jour de nouveau mutants rejoignent l'Institut... Après, c'est à toi de décider mais c'est un endroit sûr où on se sent chez nous et puis tu pourrais rentrer quand tu veux pour voir tes parents... Je voulais que tu saches que tu avais cette option là... ❞

Le menton toujours relevé vers son ami, la brunette repassait sa phrase dans sa tête, pesant chacun de ses mots, analysant soigneusement leur sens. Vraisemblablement, Thomas avait conscience qu'il avait mit du temps avant de revenir la voir. Cela ne faisait aucun doute, il était nerveux. Ça se voyait dans son visage, dans ses gestes, dans sa manière de parler aussi. Kitty sentait son agitation. Tout à l'heure, lors de leur étreinte, elle avait sentit son corps trembler légèrement contre le sien. En faite, elle n'était pas tout à fait certaine si c'était le corps de Thomas qui avait tremblé, ou si c'était plutôt le sien. Bonne question! Kitty se sentait tellement fébrile que l'inverse ne l'aurait pas surprise. Pour elle, la présence de son ami en cet instant, était comme une apparition. Elle n'avait prit conscience de l’authenticité de sa présence, uniquement après qu'il l'eut enlacé. Elle ne rêvait pas. Il était là, son corps était bien tangible, accueillant et chaleureux, comme d'habitude. Son odeur n'avait pas changé, son visage non plus d'ailleurs. Tout était comme dans son souvenirs. C'était il y a quelques mois, et pourtant, elle avait l'impression qu'il s'était écoulé tellement plus de temps. Ces cheveux châtain-blond, toujours en bataille, ce regard azuré aux traits joyeux, ce sourire narquois. Tout ces petits détails l'apaisèrent. Son regard croisa le sien et Thomas sourit.

Il s'expliqua alors, plus précisément. Il lui indiqua qu'il n'était pas en train de faire un voyage dans le temps, qu'il était vraiment là, en temps réel. Ensuite, il lui dit qu'il avait prit l'avion pour venir la voir et sembla amusé en lui expliquant qu'il avait faillit se perdre à plusieurs reprises avant de trouver enfin sa maison. Quoi... quoi? Attendez! Temps mort! Ais-je bien entendu? Sans en prendre conscience, Kitty s'était reculée de quelques pas et dévisageait son ami avec une espèce de tête confuse. Ses sourcils étaient froncés, ses yeux, eux, s'étaient perdue dans le vide. Sa respirations s’accéléra. Elle avait du mal à prendre conscience de ce qu'il lui disait. Kitty ne l'avait jamais vue en dehors de ses voyages dans le temps. Thomas lui était toujours apparu, provenant du futur et ses apparitions avaient toujours brèves. Mais aujourd'hui, il lui disait qu'il était là, en VRAI. Là et pas sur le point de disparaître d'une minute à l'autre. Ils avaient du temps devant eux. Kitty porta à nouveau son regard vers lui et le regarda de haut en bas, comme si c'était la première fois.

- C'est vrai? Tu ne te moque pas de moi?! Le regard sincère de Thomas lui suffit comme réponse. Il ne mentait pas, il était sérieux. Très sérieux même. Kitty rapetissa ses yeux, cherchant à comprendre. Ça... ça me parait tellement impossible.

Effectivement, parfois, Kitty avait l'impression que Thomas était le fruit de son imagination. Comme si elle l'avait crée de toute pièce. Un ami anglais venu d'une autre époque, qui apparaissait comme par magie, qui la comprenait parfaitement et trouvait toujours les mots pour la rassurer. Un ami tombé du ciel, au moment où elle en avait le plus besoin. Kitty oubliait souvent que Thomas avait une vie, ailleurs, à une autre époque, sur un autre continent. Elle sourit, puis secoua légèrement la tête.

- Tu as vraiment prit l'avion jusqu'ici...?! Kitty se mordit la lèvre inférieur, tentant de ravaler l'émotion qui lui nouait la gorge. T'es complètement fou, Thomas Fletcher! Je te l'ai déjà dit? Dit-elle avec un grand sourire, incapable de caché sa joie. Elle enfouit son visage au creux de ses mains, complètement surpassée par les événements. Son cœur s'emballait dans sa poitrine. Il lui fallait une force inconcevable pour retenir les larmes de joie qui lui montaient dangereusement aux yeux. En faite, elle ne sût les retenir plus longtemps. Ses yeux ne tardèrent pas à devenir humides. La brunette retira ses mains, tâcha de demeurer le plus calme possible et regarda son ami.

Thomas lui demanda alors combien de temps s'était écoulé pour elle depuis sa dernière visite. Kitty baissa le regard un instant. Elle savait que ce détail le tracassait, il se sentait coupable. Il lui avoua alors que tout lui semblait différent. Kitty s'éclaircit la gorge, renifla et essuya une larme qui menaçait de déborder de son œil. Elle fronça les sourcils et se retourna. Sans doute il avait remarqué les peintures qui avaient été refaites. En effets, quelques détails avaient changé depuis la dernière fois. En jetant un coup d'oeil derrière elle, Kitty remarqua que la porte de l'entrée était demeuré ouverte. Elle tendit le bras et la ferma aussitôt, afin d'éviter que sa mère ne les entendent.. Face à sa remarque sur ses cheveux, elle ne pu s'empêcher de rougir un peu. Il aurait réellement remarqué ce petit détail? Kitty passa une main dans sa franche, repoussa une mèche derrière son oreille et fît glisser ses doigts dans sa chevelure jusqu'à la pointe, comme pour valider ce que Thomas lui disait.

- Hum, en faite, tu n'es pas partit si longtemps. C'était difficile de dire cela, car pour elle, le temps avait paru horriblement long. Ça fait... un peu plus de six mois, je dirais.
Son regard s'abaissa à nouveau.

Six mois et quatorze jours, pour être plus exacte. Mais elle garda ce petit détail pour elle. Elle ne souhaitait pas passer pour une fille désespérée qui compte les jours qui passent – bien que ce fût le cas – . Kitty esquissa un petit sourire, un peu faux, qui ne convaincrait probablement pas Thomas. En effet, elle avait du mal à cacher la déception et la peine qu'elle avait vécu. Néanmoins, elle s’efforça de les repousser et de se concentrer sur le moment présent. Leurs retrouvailles!

Thomas avait apparemment autre chose à lui dire. Il se rapprocha et lui parla avec entrain de ce qu'il avait vécu ces derniers mois. Il lui parla de New-York, où il vivait depuis deux mois, il lui parla également de cette école de mutant. Une école rien que pour les gens comme eux. Une nouvelle fois, tout ce qui lui disait paraissait impossible. Ce serait comme dans un rêve. Ce serait trop beau! Un petit sourire perça les traits de la jeune fille et elle toisa son ami un instant. Son regard s'intensifia. Elle s'adossa alors au mur de brique, levant les yeux au ciel, s'imaginant cet endroit.

- Alors, c'est comme ça qu'on s'appelle. Des mutants... c'est ce qu'on est?! Et toi, tu me dis que depuis deux mois, tu es à New-York en train d'apprendre à contrôler tes pouvoirs, dans un institut remplis de gens comme toi et moi, complètement instables. Ça sonne un peu apocalyptique... non!? Elle ricana, puis tâcha de retrouver son sérieux. Cet endroit existe vraiment Thomas...? Et je peux vraiment y aller..?! Elle retourna son regard vers lui, lui souriant à pleine dent.

Elle plongea ses yeux dans les siens. Kitty s'était toujours doutée qu'ils n'étaient pas seuls, qu'il existait d'autres personnes comme eux, avec d'étranges faculté hors de la normale. Cependant, comme elle n'en avait jamais rencontrer, (mis à part Thomas) elle n'avait jamais pu confirmer ses croyances... jusqu'à aujourd'hui. Qu'il existe d'autres ''mutants'' était une bonne nouvelle... qu'il existe une institut qui les accueillent et les aident, en était un autre. En ajoutant la présence réel de Thomas, le fait qu'il ait prit l'avion jusqu'ici pour venir la voir et qu'il n'allait pas disparaître, cela faisait une gigantesque vague de bonnes nouvelles. Kitty n'était pas certaine de pouvoir tout gérer. Elle voulait y aller. Elle voulait partir avec Thomas et apprendre à contrôler ses dons.

- À quoi ça ressemble là bas? C'est grand? Et les autres... hum... les autres mutants, tu les as rencontré? Qu'est-ce qu'ils sont capable de faire? Raconte-moi tout.

Thomas confirma que tout ce qu'il avançait depuis son arrivé était bel et bien réel. Bien qu'il soit généralement d'un tempérament farceur, présentement, il ne plaisantait pas. Sa présence en temps réel, l'existence d'autres mutants, cet institut accueillant les gens comme eux, ainsi que son invitation à le suivre à New-York. Tout était vrai. Absolument tout. C'était presque trop beau. Kitty avait peine à le croire. Voilà d'ailleurs pourquoi ses yeux s'humidifièrent. Elle avait de la difficulté à contenir sa joie. La mutante songea à quel point elle avait de la chance d'avoir un ami tel que Thomas. Il s'était donné beaucoup de mal pour venir jusqu'ici... en faite, il s'était toujours donné beaucoup de mal pour elle. Pour l'aider, ou simplement pour lui faire plaisir. Évidemment, Kitty remarquait toutes ces attentions à son égard et elle lui en était énormément reconnaissante, d'ailleurs. Thomas lui assura qu'il serait là pour l'épauler si elle le suivait jusqu'à New-York. Kitty fût touchée par ses paroles. Son cœur bondit dans sa poitrine, et s'emballa tout à coup. La brunette inspira profondément pour le calmer, puis adressa un petit sourire timide à son ami.

L'air émue, Kitty avoua à Thomas qu'elle le trouvait complètement fou d'être venu jusqu'en Illinois, puis elle rigola un peu avec lui. C'était bon de rire. Cela fît descendre l'émotion qui grimpait présentement en flèche dans son cœur. Hélas, cette euphorie fût éphémère. Son ami reprit un peu son sérieux. Son expression se transforma soudain. Il avait remarqué que certaines choses avaient changé depuis sa dernière visite. Il commençait sérieusement à se questionner et lui demanda donc combien de temps il avait mit avant de revenir. La brunette avait baissé le regard et lui avait répondu de façon très évasive. Elle ne voulais pas que son ami se sentent coupable, qu'il voit ou devine sa peine. Hélas, Kitty n'avait jamais été douée pour jouer la comédie... et Thomas, lui, arrivait toujours avec facilité à percevoir ses états d'âmes. Thomas posa alors sa main sous le menton de Kitty et le souleva lentement. Les yeux de la jeune fille croisèrent ceux de son ami. Elle y discerna de la tristesse, de la culpabilité. Ce fût difficile à encaisser. Son cœur se serra immédiatement dans sa poitrine. Thomas s'excusa de ne pas être venu plutôt. Kitty baissa le regard, tout en se mordillant la lèvre inférieur. Puis elle fît un pas vers l'avant, glissa ses bras autour de son ami et pressa son corps contre le sien.

­- Ça n'a plus d'importance... tu es là maintenant, c'est tout ce qui importe.

Dit-elle, le visage enfouis dans la chemise de Thomas. Aucun autre endroit au monde n'était plus réconfortant. Elle le serra ainsi un moment contre elle, puis se détacha lentement, lorsqu'il commença à lui parler de ce fameux institut; cet établissement de rêve, qui existait quelque part à New-York. La brunette s'appuya au mur juste derrière elle et porta son regard vers le ciel, imaginant chaque détail avec la plus fine attention. Cet endroit semblait presque chimérique. Kitty n'arrivait pas à croire qu'un endroit pareil existe et soit prêt à lui ouvrir ses portes, elle se sentait privilégiée, comblée. Autrement, concernant les autres mutants de l'institut, Thomas souhaitait lui laisser la surprise. La brunette échangea avec lui un regard taquin. Il savait à quel point elle était curieuse. Kitty était carrément incapable de demeurer dans l'ignorance. Et voilà, maintenant cette question allait la démanger jusqu'à ce qu'elle en découvre la réponse.

Thomas lui assura qu'elle pouvait venir lorsqu'elle le souhaitait. Il lui étala alors les options qui s'offraient à elle. Kitty l'écouta attentivement. Il lui dit même qu'il comprendrait si elle ne voulais pas le rejoindre. Néanmoins, lorsqu'il formula ces derniers mots, la brunette distingua clairement cette petite touche de mélancolie qui traversait le regard de son ami. Kitty quitta le mur contre lequel elle s'appuyait et s’avança plus près de Thomas. Ses yeux le toisèrent, pendant qu'elle posait sa main contre l'épaule de son ami.

- Thomas... tu as toujours été là pour moi. On le sait très bien tout les deux, ça n'a jamais été évident pour toi, de gérer tout ces voyages dans le temps... et pourtant, tu t'es toujours déplacé... pour venir me voir. Elle sourit, repensant à de bons moments qu'ils avaient vécuent ensemble. Puis baissa les yeux, un peu timide. C'est vrai, elle n'avait jamais pu aller le voir, en Angleterre, à son époque. C'était toujours lui qui se déplaçait, grâce à son fabuleux pouvoir. Mais cette fois, tu ne feras pas ce voyage seul, Tom. Je veux venir avec toi... Je ne vais certainement pas te regarder disparaître une fois de plus sans moi! Pas maintenant que j'ai le choix.

Dit-elle avec sincérité. C'est vrai. Elle l'avait trop souvent vue disparaître sans pouvoir le retenir, sans pouvoir le suivre. Maintenant, elle avait le choix.... Et elle choisissait de le suivre. Sans la moidnre hésitation!! Un large sourire se dessina sur ses lèvres. Kitty retira sa main de l'épaule de son ami et la tendit vers lui.

- On est ensemble là dedans...!? Lança-t-elle avec un petit sourire complice.

Ce n'était pas la première fois qu'elle disait cette phrase à Thomas. Elle attendait qu'il glisse sa main dans la sienne et la serre. C'était ce qu'ils s'étaient promit dès le début. Veiller l'un sur l'autre, s'épauler, se supporter mutuellement. Jusque là, ils l'avaient toujours fait, et ce n'était certainement pas aujourd'hui que cela allait changer...

❝ Ça n'a plus d'importance... tu es là maintenant, c'est tout ce qui importe. ❞

Thomas ferma les yeux. Il passa ses bras autour de Kitty et la serra un peu plus contre lui. Il se sentait bien, être avec elle et ne pas avoir peur de son départ lui donnait une impression de liberté. Être enfin de la même époque qu'elle le soulageait grandement.
La mutante se détacha de lui. Et il lui parla de l'institut.
Le jeune homme n'avait pas envie qu'elle ne vienne pas avec lui, mais il ne voulait la contraindre à le suivre. Vivre à l'institut était une décision qu'elle devait prendre seule. Et puis, Kitty posa sa main sur l'épaule de Thomas, ce dernier s'attendait au pire...

❝ Thomas... tu as toujours été là pour moi. On le sait très bien tout les deux, ça n'a jamais été évident pour toi, de gérer tout ces voyages dans le temps... et pourtant, tu t'es toujours déplacé... pour venir me voir. Mais cette fois, tu ne feras pas ce voyage seul, Tom. Je veux venir avec toi... Je ne vais certainement pas te regarder disparaître une fois de plus sans moi! Pas maintenant que j'ai le choix. ❞

Thomas était heureux, si heureux qu'il eut du mal à garder son sérieux. Il ne voulait pas crier victoire trop vite, mais cette nouvelle emplissait son coeur de joie. Elle allait venir avec lui. Celle en qu'il avait toujours eu confiance acceptait de le suivre. Il sentit les battements de son coeur accélérer... il était comblé. A cet instant, aucun homme sur terre ne pouvait éprouver autant de joie que ce qu'il ressentait en cet instant. C'était un bonheur, un soulagement pour lui.

❝ On est ensemble là dedans...!? ❞

Kitty lui tendit la main, Thomas la prit doucement avant d'attirer la mutante vers lui et de la prendre à nouveau dans ses bras. Il versa même une discrète larme de joie.

❝ On l'a toujours été. ❞

Puis il se détacha d'elle. Un grand sourire ravi sur le visage. Il avait tellement hâte, il avait l'impression que sa vie prennait un tournant, que plus rien n'allait être pareil. Le simple fait qu'ils allaient enfin passer du temps ensemble sans avoir peur d'être séparer allait tout changer pour lui. Il serait tellement plus heureux et rayonnant...

❝ Quand est-ce que tu voudra venir? ❞

Kitty observait son ami, la main tendu vers lui, le sourire aux lèvres. Comme elle s'y attendait, Thomas glissa sa main dans la sienne. Puis, - chose à laquelle elle ne s'attendait pas - il la tira doucement vers lui et l'étreignit une fois de plus. Kitty sentit ses bras l'entourer, ses mains se déposer dans son dos et son corps en entier être serré avec enthousiasme. Elle en fît autant, en glissant ses bras autour de son ami. L'émotion était à son comble. Ça faisait des années que Kitty amassait ses économies. Elle rêvait de quitter l'Illinois et de faire un voyage jusqu'en Angleterre, pour enfin rencontrer Thomas en temps réel. Pour elle, c'était un rêve, un projet futur, un peu fou, mais tout de même réalisable. Jamais elle n'aurait cru vivre ce moment aussi tôt et dans de tels circonstance. Tout les deux, ils allaient se rendre dans un institut qui vient en aide aux mutant. Thomas et elle allaient enfin pouvoir apprendre à contrôler leur don... Et cela, en étant ensemble, sur le même continent, dans le même pays, dans la même ville, dans la même demeure, à la même époque. Wow!! Tout ces petits détails la rendait folle de joie. Et à en juger par la vigueur avec laquelle Thomas la serrait contre lui, Kitty en déduit que c'était un bonheur pour lui aussi.

Son ami lui répondit alors qu'ils avaient toujours été ensemble. Le front appuyer contre le torse de Thomas, Kitty ne pu s'empêcher de sourire. Effectivement, depuis le début, ils veillaient continuellement l'un sur l'autre. Ils s’étaient toujours entraidé et supporté, et s'étaient toujours voué une entière confiance et ce, malgré toutes les difficultés qu'engendrait une tel amitié. Thomas est sans aucun doute, la personne qui la comprend le mieux en ce monde. En faite, il est un peu comme son âme sœur. Il sait trouver les mots pour lui parler. Il possède cette douceur et cette attention qui arrive toujours à la conforter, même dans les pires chagrins et il trouve toujours le moyen de finir par la faire rire.

Doucement, le corps de Thomas se détacha du sien. Kitty ne pu empêcher son cœur de se serrer dans sa poitrine. Cela semblait faire si longtemps qu'elle ne l'avait pas vue. Juste de le sentir et de le voir s'éloigner un peu d'elle lui créait un léger pincement au cœur. Si cela aurait été possible, Kitty serait resté dans ses bras pendant des heures. Néanmoins, elle se contenta de cette distance et se conforta en se disant qu'ils ne seraient plus jamais séparé aussi longtemps dorénavant... du moins, elle l'espérait de tout son cœur. Kitty garda tout de même ses mains en contacte avec lui, incapable de le lâcher tout simplement. Comme pour avoir une preuve tangible que tout ce qu'elle vivait n'était pas un rêve, qu'il était bien présent.

Thomas lui demanda alors quand est-ce qu'elle souhaitait venir à New-York. La brunette baissa un peu les yeux, songeant à toutes les difficultés que ce départ engendrerait. La plus grande de toutes; comment allait-elle annoncer l'existence de ses pouvoirs, ainsi que son départ imminent à ses parents? Ce serait sans doute un choc énorme pour eux. Que diraient-ils? Comment réagiraient-ils? Kitty ne leur avait jamais avoué que ses migraines intenses qu'elle avait enduré à l'âge de treize ans s'étaient finalement soldées par l'apparition d'une capacité surhumaine... celle de pouvoir rendre son corps intangible. Kitty sembla confuse et répondit en bafouillant un peu.

- Euh... je... je ne sais pas. Combien de temps compte-tu rester? Elle releva la tête vers lui et le toisa un instant, puis un soupire fusa de sa gorge. J'aimerais beaucoup partir avec toi, mais je ne sais pas si ce sera possible. Je vais avoir beaucoup de choses à régler avant de partir... je dois préparer mes affaires, m'assurer que j'ai suffisamment d'argent pour mon billet d'avion... et... et surtout affronter mes parents... Elle secoua la tête un peu découragé. Je ne sais pas du tout ce que je vais leurs dire, ni comment leur dire.

Dit-elle en commençant un peu à paniqué. Elle craignait ce moment depuis très longtemps. C'était un véritable cauchemar pour elle. Kitty tâchait néanmoins de garder son sang froid. Elle plongea son regard dans celui de Thomas et y trouva cette étincelle, cette force qui la poussait toujours à se dépasser, à être plus courageuse.

- Comment tu t'y est prit, toi?

Demanda-t-elle, curieuse de savoir comment Thomas avait quitter son logis en Angleterre, pour aller s'installer à New-York. Elle songea d'ailleurs que plusieurs choses avait changé de son côté également depuis leur dernière rencontre. Il avait vécu d'incroyable changements... D'ailleurs, il semblait plus sage, plus confiant. Quelque chose de nouveau, quelque chose qu'elle ne lui connaissait pas transpirait de sa personne.

Mais... pourquoi avoir traversé toutes ces épreuves, tout ces changements, sans l'avoir visité une seule fois? Qu'avait-il fait pendant ce temps? Comment avait-il vécu tout cela? Comment ces parents avaient-ils réagit à son départ? Kitty avait tellement de questions à lui poser... Néanmoins, elle s’efforça de prendre son mal en patience et se dit qu'il y aurait un moment propice pour chacune d'entre elles.

La réponse de Thomas la rassura. Elle n'avait rien dit, mais elle espérait qu'il reste avec elle.
Kitty ne se sentait pas capable de lui dire au revoir une fois de plus. Elle avait trop peur de le voir disparaître à nouveau pendant plusieurs mois, sans avoir la certitude qu'elle le reverrait un jour. Maintenant, plus que jamais, il lui avait terriblement manqué. Ses mains serrèrent les siennes. Au risque de paraître égoïste, elle le gardait jalousement près elle.

La jeune fille percevait au loin les épreuves qui la guettait et ne pouvait faire autrement que de redouter leur arrivé. Quels coups bas allaient-il lui être porter? Tout se passait plus vite qu'elle ne l'aurait pensée. Elle se retrouvait alors sans plans, ni idées fixes... rien qu'une poignée de certitudes. La certitude que Thomas était bel et bien là, la certitude qu'il ne l'avait pas oublié, la certitude qu'elle le suivrait jusqu'à New-York... la certitude qu'elle l'accompagnerait n'importe où, juste pour être avec lui, en temps réel. Toutefois, outre toutes ces certitudes, il lui restait des tas de questionnements. Thomas lui assura alors que l'argent de serait pas un problème, qu'il avait prévue le coup et qu'il allait régler ce détail. Kitty sentit ses joues rougirent tout à coup. Elle n'arrivait tout simplement pas à croire que son ami était en train de lui dire qu'il payerait son billet jusqu'à New-York. Elle rétorqua immédiatement.

- Voyons Tom... Je ne vais pas te laisser payer mon billet. Tu... tu ne peux pas, c'est à moi de le payer! Elle baissa un peu les yeux et fixa le sol, sachant à quel point il travaillait fort et comme chacun de ces dollars étaient duement mérités.
Je ne veux pas que l'argent que tu a gagné serve à ça...

Dit-elle prestement, en désaccord total avec sa proposition. Il était inconcevable pour elle que Thomas utilise ses économies pour lui payer son billet d'avion. Elle voulait qu'il prenne cet argent pour lui, pour se faire plaisir ou qu'il la garde de côté pour son avenir... pas pour elle. Kitty se mordit un peu les lèvres, puis retourna son regard vers le sien. Il était tellement gentil... mais elle ne pouvait pas abuser de sa gentillesse ainsi. Elle lui lança alors un petit sourire.
Elle reconnaissait parfaitement en lui ce jeune garçon aux cheveux blond comme les prés. Celui qu'elle avait rencontré quelques années au par avant, tellement dévoué à aider son prochain, toujours aussi attentionné... et généreux... et doux. Kitty fût soudainement ramené à la réalitée par les paroles de Thomas. Celui-ci lui avoua alors qu'il n'avait rien dit à ses parents. La brunette hocha doucement la tête, puis elle l'écouta attentivement, pendant qu'il lui exposait les deux options les plus plausibles qui s'offraient à elle. Thomas savait toujours trouver les mot pour l'apaiser. Lorsqu'il lui dit qu'il était prêt à rester avec elle lorsqu'elle parlerait à ces parents, Kitty serra ses mains dans les sienne et lui sourit. Savoir qu'il était avec elle dans ce tournant, la rassurait grandement.

- Merci... Répondit-elle simplement d'une petit voix en hochant de nouveau la tête.

D'un côté, elle pouvait tout avouer à ses parents et prendre ainsi le risque d'être renié, incomprise ou d'être sursurSURprotéger. D'un autre côté, elle avait également la possibilité de leur faire croire qu'elle partait pour une école de surdoués... Ce qui serait fort probable, vue les nombreux commentaires de ses professeurs à son égard. Il lui seraient sans doute assez facile de faire croire qu'un professeur avait encourager son transfert dans cette fameuse école à New-York. Dans les deux cas, Kitty n'était pas tout-à-fait certaine que ces parents accepteraient son départ. Mais alors... quel option choisir? Leur dire la vérité, au risque d'être rejeté, ou encore leur mentir et garder ce secret, comme elle l'avait fait jusqu'à maintenant? Lorsque Thomas fît allusion à cette brochure qu'il avait apporté, Kitty sembla intéressée.

- Montre voir... Elle le regarda attentivement sortir une brochure de sa poche. Celle-ci était plié en deux. La brunette lâcha enfin les mains de Thomas et prit le bout de papier entre ces doigts un peu tremblants. Oui, je comprends... Dit-elle en parcourant les textes inscrits sur le penflet. Elle réfléchit un moment, complètement déchiré entre les deux choix qui s'offraient à elle.

Kitty fît une petit mimique, un peu craintive. La religion avait toujours occupé une part importante de la vie de ces parents, (Kitty, elle, s'en était détacher dès son plus jeune âge) ils étaient très croyants. Elle avait tellement peur qu'ils la détestent, qu'ils ne la reconnaissent plus et la considèrent comme un monstre. La mutante aimait beaucoup ces parents et elle avait énormément peur de leur jugement. De perdre ne serait-ce qu'une onze de leur amour. Elle en avait besoin. Puis, si elle leur avouait l'existence de ses dons, ses parents devraient alors garder le secret... seraient-ils capable de garder ce fardeau?.... Kitty en vint à se dire qu'elle préférait ne pas mettre ce poids supplémentaire sur les épaule de ses parents.

- Tu crois que se serait possible d'avoir une lettre. Une lettre qui dirait que je suis admise à l'école? Dit-elle, maintenant convaincu que le meileur choix serait (malheureuement) de continuer à leur mentir. J'espère qu'ils y croirons...
Puis, pour alléger l'atmosphère, elle haussa les épaules et afficha un petit sourire taquin à Thomas. Sinon, dans le cas contraire, je fais tout de même mes bagages et je m'enfuis avec toi... Mon dons de passe-muraille servirait alors finalement quelque chose!

Termina-t-elle en gloussant d'un petit rire joyeux. Puis soudain, en parlant du loup, la voix de sa mère retentit de l'intérieur. Elle l'interpellait. Kitty sursauta. Elle échangea un regard avec Thomas, puis se retourna pour entrouvrir la porte.

- Oui maman?
- Kitty, tu es toujours là, qui à sonné?
- C'est... C'est Thomas... Écoute maman, je sors prendre l'air, d'accord. Je serai de retour pour le dîner. Dit-elle en attrapant ses chaussures dans l'entrée.
- Quel belle surprise... Euh... D'accord, à tout à l'heure! Dit à Thomas qu'il est le bienvenu, s'il veut manger avec nous ce soir! Lança-t-elle apparemment heureuse de le savoir présent.

Kitty salua sa mère et referma la porte. Elle se retourna et croisa le visage souriant de Thomas. Ses parents et lui s'entendait bien. Ils savaient que Kitty tenait beaucoup à lui et inversement. La brunette enfila ses chaussures, en se tenant en équilibre contre le mur de brique, éprouvant quelques difficultés, car elle tenait toujours ce papier à la main.

- Je sais que tu dois être fatigué, que tu as dût te lever tôt et que tu as fait un long voyage... sans parler de toutes les périples que tu as traversés pour retrouver ma maison, mais... Ça t’ennuierais qu'on marche vers un endroit plus tranquille?

Demanda-t-elle en se rapprochant de lui, se disant que le seuil de sa porte d'entrée n'était pas l'endroit idéal pour parler de voyage dans le temps, de mutants et de fausse école de surdoués.

C'était vraiment étrange, de voir que Thomas avait pensé à tout. Il avait absolument tout planifié, dans les moindres détails! Lorsqu'il lui tendit une enveloppe blanche, Kitty ne pu s'empêcher d'avoir l'air surprise. Elle lui sourit par la suite. C'était une nouvelle facette de sa personnalités qu'elle lui découvrait. Comme il lui avait toujours rendu visite lors de sauts dans le temps, son ami était très rarement organisé. Il arrivait souvent à l'improviste, sans plans, sans la moindre préparation. Il lui était impossible également de choisir l'heure à laquelle il apparaîtrait. En mâtiné, en soiré, en pleins milieux de la nuit même, tout était possible avec lui! Il pouvait même lui apparaître en pyjamas ou à moitié rasé. Disons simplement que son pouvoir pouvait mener, à des situations assez loufoques. C'était un aspect qui lui avait toujours plus,
ce petit côté imprévisible.

Thomas lui sourit, puis glissa sa main dans la sienne, en lui assurant qu'il n'était pas à bout de force. Kitty baissa les yeux vers leur mains, l'une dans l'autre... Aussitôt, elle sentit son cœur bondir de joie dans sa poitrine. Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas promenés ainsi, main dans la main. C'était bon... tellement bon, de retrouver toutes ces petites choses, qu'elle avait cru perdue à jamais. Ils entamèrent donc une petite promenade, qui les fit traverser quelques pâtés de maisons, jusqu'à un petit parc, à une dizaines de minutes à peine de chez elle. Un endroit accueillant et grouillant de vie. Bien sûre, comme ils cherchaient un peu de tranquillité, Kitty et Thomas repérèrent un banc de bois, un peu à l'écart. C'est là, qu'il prirent place, côte à côte, face au parc, où des dizaines d'enfants s'amusaient entre eux. ''sache que quoi que tu fasse, je serai avec toi'' dit Thomas, avec sincérité. Kitty lui adressa un petit sourire.

- Ensemble quoi qu'il arrive... Dit-elle en serrant sa main qui était resté dans la sienne.

Son ami entoura ses bras autour d'elle. Kitty se rapprocha un peu et posa sa tête sur l'épaule de Thomas. Elle était bien ainsi. C'était tellement incroyable de savoir qu'ils avaient du temps devant eux. Qu'ils pouvaient profiter de cette belle journée, ensemble tout les deux, sans se presser. Sans qu'elle n'ait le cœur serré, en sachant qu'il pourrait disparaître d'une minute à l'autre. Kitty ferma les yeux et savoura ce moment précieux, comme pour l'imprégner dans sa chair... comme pour capturer chaque détails, au cas où Thomas disparaîtrait à nouveau pendant plusieurs mois. C'était ce qu'elle faisait toujours lorsqu'il n'était pas là. Elle s'accrochait à de bons souvenirs. C'était une très maigre consolation comparativement aux moments réels qu'elle passait avec lui. Néanmoins, cela réussissait toujours à l'apaiser et à la conforter jusqu'à sa prochaine visite. Thomas déposa alors un baiser sur sa joue... très léger, du bout des lèvres. Pourtant, cela suffit à la mettre dans tout ses états. Kitty sentit automatiquement ses joues rougir, son cœur s'emballer et son estomac accueillir une envolée de petits papillons grouillants.

Thomas lui assura alors qu'elle pouvait prendre son temps pour se décider. Qu'il allait dormir dans une chambre d'hôtel cette nuit. La brunette leva un peu les yeux vers lui. Son cœur se serra. Elle avait l'impression que son choix était fait... mais une partie d'elle doutait encore. Cette petite partie d'elle même qui avait toujours voulu avouer à ses parents sa vrai nature. Kitty savait que ce serait sans doute difficile. Peu importe le chemin qu'elle empruntait, elle prenait un risque. Mais, elle savait qu'elle devrait passer par là si elle voulait rejoindre Thomas à New-York. Le jeux en valait bien la chandelle! La jeune fille retira sa tête de l'épaule de son ami et tourna son visage vers le sien. Puis, ses yeux s'abaissèrent vers la lettre officiel et la petite brochure qu'elle tenait à la main.

- J'ai l'impression que mon choix est fait... Elle serra les papiers entre ses doigts. mais comme je sens encore un petit doute, je vais me laisser jusqu'à demain matin... pour prendre ma décision. Je ne veux pas traîner... Ça ne servirait à rien. Demain, je serai soit une mutante qui projette de partir vers un institut, pour maîtriser ses pouvoirs... soit une jeune fille ordinaire, qui projette de partir faire ses études dans une école de surdoués. Elle leva les yeux vers Thomas et lui sourit. Dans les deux cas, je serai dans un avion avec toi d'ici la fin de la semaine! Dit-elle, l'estomac tout retourné. En effet, elle allait partir avec lui dans très peu de temps et ils vivraient bientôt au même endroit... avec pleins d'autres gens bien sûre... mais ils seraient ensemble.

Kitty avait envie de ne rien dire à ses parents. Leur mentir, comme elle l'avait toujours fait. Tout à l'heure, elle avait eu un élan de courage et aurait été prête à annoncer la nouvelle à ses parents. Si cela aurait été la seule solution pour partir avec Thomas, elle l'aurait fait!… Mais maintenant qu'elle savait qu'elle pouvait continuer à leur mentir, son courage avait fait une chute libre. Kitty passa lentement ses doigts dans la paume de Thomas. Elle observa les petites lignes dans sa main, la texture de sa peau. De l'extérieur, ils paraissent normaux tout les deux, mais à l'intérieur ils avaient quelque chose de spécial, de différent. Elle, traversait facilement les murs et les objets... et lui, voyageait dans le temps et arrivait à ressentir les événements avant que ceux-ci ne se produisent.

- Dit Thomas, tu arrive à ressentir quelque chose...? Je veux dire, pour le futur? Tu as une impression sur ce qui va se passer? Demanda-t-elle en tournant la tête vers lui.

- Je veux bien essayer, mais je te garantis rien. Lui répondit gentiment Thomas, prêt à essayer de pressentir ce que le futur leur réservait. Ses mains se refermèrent aussitôt, de même que ses paupières. Il semblait calme, inébranlable. Kitty profita de cet instant privilégié pour admirer chaque traits de son visage. Sa peau clair et lisse, malgré son menton qui n'avait pas été rasé (Kitty se dit que ça lui prodiguait du charme et lui donnait l'impression d'être plus mûre) ses traits fins, ses lèvres fines et légèrement rosées, ses cheveux dorés, en bataille. Elle sourit. Personne ne pouvait mentir sur ce point, Thomas était beau garçon! C'était d'ailleurs pourquoi Kitty rougissait si souvent lors de leurs premières rencontres. Il l'intimidait beaucoup à cette époque. Néanmoins, avec le temps, elle apprit à mieux contrôler ce léger détail! Lorsqu'elle sentit la main de Thomas serrer la sienne, Kitty resserra également ses doigts contre les siens. Son cœur tambourinait comme un fou dans sa poitrine, face à l'attente insupportable. D'une certaine façon, elle craignait ce que Thomas pourrait percevoir. Et si sa vision était de mauvais augure?
Tout à coup,Thomas ouvrit brusquement les yeux, dans un espèce de sursaut. Il tourna aussitôt la tête vers Kitty, abordant un air quelque peu contrarié. La brunette fronça les sourcils.

- Quoi, qu'est-ce qu'il y a...? Demanda-t-elle sur un ton marqué d'inquiétude.

- Et bien... heu... j'arrive pas trop à savoir... j'ai juste... l'impression que... hmm... tout va bien se passer. Répondit Thomas après un certain temps de réflexion. Puis il ajouta; Et sinon... pour tes parents... si tu en as le courage... tu devrais leur dire. Ca te soulagerait d'un poids et tu n'aurais pas ça sur ta conscience. Tes parents t'aiment, ça leur fera bizarre au début, mais ils s'y habitueront vite j'en suis certain.

Cette réponse la rassura... au plus haut point. Thomas était sincère et ces paroles étaient véridiques. Kitty hocha doucement la tête, tout à coup incroyablement plus sereine et calme que tout à l'heure. Son cœur s'apaisa doucement, puis elle pensa à ces parents, à ce jugement qu'elle craignait tant, mais aussi à tout l'amour qu'ils lui portaient. Un sourire naquit sur ses lèvres et aussitôt, elle détourna le regard vers son ami.

- Tu as raison... Je suis incroyablement chanceuse d'avoir les parents que j'ai. Je ne devrais pas douter d'eux, ni de leur amour. Savoir de la bouche de Thomas que tout allait bien se dérouler, qu'il avait cette impression... et avoir son avis à propos de la situation, la mettait en confiance. La jeune mutante soupira, comme si un poids titanesque venait de quitter ces épaules. Elle se rapprocha alors de Thomas sur le petit banc et appuya de nouveau sa tête contre son épaule. Elle jugea alors qu'il valait mieux qu'elle ne s'inquiète plus avec ses parents et leur jugement. Sinon, elle n'arrêterait pas de tergiverser d'un choix à l'autre. Elle leur dirait la vérité le temps venu et trouverait alors les bons mots... mais pour l'instant, Kitty souhait profiter au maximum de ses retrouvailles avec Thomas.

- Ça va faire bizarre de vivre sous le même toit. Tu te rends compte! On va pouvoir se dire bonjour au début de la journée et se souhaiter bonne nuit avant d'aller dormir... comme les gens normaux Dit-elle sur un ton rieur, sachant très bien que leur relation n'avait pas été jusqu'à maintenant les plus normales.

Soudain, quelque chose attira son attention. Une petite musique qui lui était familière, c'était le marchand de glace ambulant qui venait d'arriver de l'autre côté du parc. Les enfants se ruaient tous vers son camion en criant, suivit de très près par leur parents. Kitty leva la tête vers Thomas et échangea un petit regard avec lui. Un sourire fendit ses traits, puis elle se leva d'un bond.

- Le dernier arrivé se fait payer une glace. Hurla-t-elle en ayant déjà commencé à piquer son sprint vers le camion à l'autre bout du parc. Elle était confiante. Malheureusement, comme la course n'était pas sa tasse de thé, malgré sa longueur d'avance, elle fût rapidement rattrapé par Thomas, qui finit même par la dépassé. N'acceptant pas d'être doublé et de perdre la course, la brunette se jeta sur son ami, pour tenter de le ralentir. Elle encercla ses bras autour de son cou, en tentant de le déstabiliser. Comme le terrain était irrégulier, les deux mutants perdirent alors pieds et se retrouvèrent étalé dans l'herbe.

Son corps heurta le sol, alors qu'elle riait aux éclats, complètement à bout de souffle. Kitty tourna alors sur elle-même, afin de faire face à Thomas, qui était, lui aussi allongé dans l'herbe. Thomas en fit de même et se retourna vers elle. Ils se retrouvèrent donc nez à nez avec, leurs visage se voyant être incroyablement près l'un de l'autre. Cela surpris Kitty, son rire s'estompa et fût remplacé par un petit sourire gêné. Elle sentait son cœur se démener dans son buste, face à cette incroyable proximité avec Thomas. Elle se mordit la lèvre inférieur et tendit la main vers son cou, pour retirer une brindille d'herbe sec qui était prisonnière de sa chevelure. Sa main demeura dans son cou. Elle ne voulait plus bouger... plus jamais. Il avait quelque chose dans son regard qui la chamboulait. Ce n'était pas comme d'habitude, comme chaque fois qu'ils la regardait dans les yeux. Cette fois-ci, c'était presque intime. Kitty le toisa, sans dire un mot, sans réagir, elle était figé, hypnotisé par ses yeux, son corps, ses lèvres. Tout en lui l'interpellait.

Les paupières de Thomas s'abaissèrent et son visage se rapprocha du sien. La jeune femme sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Elle croyais disjoncter. Pourtant non. Les lèvres de son ami effleurèrent les siennes, très doucement, très tendrement. Kitty ferma les yeux à son tour, victime de toutes les émotions qui se bousculaient en elle. Elle avait l'impression d'avoir rêver trop longtemps de ce moment... c'était difficile de croire à sa tangibilité. Pourtant, Thomas était bien là. Et elle sentait ses lèvres contre les siennes pour la première fois. Elles étaient douces, chaudes, accueillantes. Le cœur de la jeune fille palpitait comme un fou, ses mains étaient incroyablement moites et son souffle irrégulier. Kitty profita de ce moment, sachant que chaque instant passé avec lui, aussi beau soit-il, se révélait horriblement éphémère. Elle ne savait trop quoi penser. Qu'est-ce que ce geste signifiait pour Thomas? Était-ce sérieux? Ressentait-il la même chose qu'elle à son égard? Bien qu'elle ait toujours été très proche de lui, elle n'avait jamais eu ce genre de proximité avec lui. Ce n'était pas pour autant qu'elle n'en avait jamais secrètement rêvé.

Puis, comme si le ciel avait entendu sa demande, Thomas pressa ses lèvres contre les siennes et l'embrassa tendrement. Kitty sentit une immense décharge lui parcourir l'échine. Sa main se glissa sur la nuque de Thomas et ses lèvres lui renvoyèrent son baisé avec tout autant de douceur. Son épiderme en entier frissonna. Son cœur, lui, battait si fort et si vite qu'elle ne s'entendait plus penser. Plus rien n'importait... Ces six moins d'absence, le jugement de ses parents, ses soucis, son entrée à l'institut... tout, absolument tout s’effaça. Thomas occupait la totalité de ses pensées. Elle attendait ce baisé depuis si longtemps.