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 Meet me in heaven

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MessageSujet: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeMer 3 Aoû - 15:42


L’obscurité qui régnait le rendait étrangement nerveux. Les sons à son oreille, tel des fantômes dans son esprit, qui le veille, qui le surveille, surtout, ne le lâchant pas, le poursuivant comme son ombre. L’angoisse. Que représentaient-ils, ces bruits étranges que même l’infirmier de nuit n’avait pas entendus ? Il mystère qu’il en vint à se reprocher lui-même, comme en fait tout n’était que de sa faute. Perturbé, le garçon eut le malheur de ne pas fermer l’œil de la nuit ce qui, pour tout dire, n’arrivait jamais. Lorsque l’aube pointa le bout de son nez sur son corps aux yeux comme des bille sur le plafond, il ne pu s’empêcher de constater le silence qui régnait à présent. Les sons n’étaient plus depuis un moment, il ne l’avait pas remarqué, mais pourtant, lui, était bel et bien là, incapable de faire autrement, obnubilé par le rejet évident que Morphée lui faisait, comme s’il boudait le simple humain (presque simple) qu’il était vraiment.

Il se retourna enfin, abandonnant la contemplation exagérer de ce maudit plafond dont il connaissait déjà les moindres recoins par cœur, ayant eut l’occasion à maintes reprises de l’observer de la sorte, même si pas forcément au même moment. Dans un soupire, il se cala contre ce satané oreiller qui le appartenait même pas, se disant continuellement que de toute façon, un jour, il lui faudrait le rendre. Est-ce qu’ils pensaient à lui, parfois ? Cette famille qui aurait due être la sienne et qui, se rendant compte de l’étrangeté de l’enfant de l’époque, avait préférer le jeter comme un jouer cassé, ici, ou tout se pers, comme une chaussette dans le lavage. Est-ce qu’eux pensaient encore à lui ou n’existait-il plus le moindre du monde ? Si au début ils prenaient soin de le contacter, ce n’était déjà plus le cas depuis deux ans… Deux ans… Il ne savait même plus depuis combien de temps on le traitait entre ces murs dans l’espoir de le voir un jour capable de vivre par lui-même sans nécessairement dépendre de la sécurité que lui prodiguait les gens qui l’entourait.

Lorsqu’il constata que l’hôpital aussi ouvrait les yeux, que la vie se remettait à grouiller lentement entre ces murs froids et solitaires, qu’il pouvait enfin respirer librement de bon matin, malgré tout, il fut sans doute le premier à se précipiter de la sorte hors de sa chambre, comme s’il avait brusquement décidé qu’il ne voulait plus y remettre les pieds, comme une peur grandissante en son être. Chambre maudite. Il croisa en sortant, manquant faire collision avec la femme qui le traitait depuis quelques mois déjà. Cette dernière, butée à ne jamais vraiment le laisser faire ce qu’il lui plaisait, le retint malgré lui… Il déclara toutefois d’une voix molle, signifiant qu’il n’avait surtout pas envie de lui parler à elle en ce jour :

« Mauvaise nuit. Pas envie. » il parlait vite et sans véritablement se soucier des expressions qu’elle lui portait, avant de finalement se détourner d’elle et rapidement filer, comme si cette conversation n’avait même jamais eut lieu, se libérant de l’abjecte corvée de lui inventer un nouveau mensonge pour lui faire croire qu’il devenait un peu plus normal à chaque jour qui passait, en espérant que demain soulignerait le jour de sa libération. L’espoir et le rêve était bien tout ce qu’il pouvait lui rester ici, de concret, de pas trop absurde, lui permettant de continuer de sourire à tout va, de rire sans retenu et de ne pas se soucier du reste. Il continuait malgré tout à vivre au jour le jour, se disant que chaque aube apporterait son lot de nouveauté.

Avec tout ça, il ne fit pas particulièrement attention aux gens qu’il croisait et ce fut aussi le cas lorsqu’il croisa cette femme juste lui, qu’il n’avait d’ailleurs encore jamais rencontré, mais qui, dans l’avenir, sans qu’il ne le sache encore, lui promettrait de nouvelles surprises sans doute un peu inattendu…

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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeJeu 4 Aoû - 11:51


Keira était légèrement inquiète… Tout d’abord parce que l’entretien pour le bénévolat c’était passé de manière étrange et elle avait eu l’impression d’être elle-même prise pour une folle… Or si elle ne voyait aucun problème à travailler dans un hôpital psychiatrique, elle ne comptait en aucun cas y faire un long séjour.

« - Le directeur m’a chargé de vous rencontrer. Alors comme ça vous souhaitez être bénévole ici ?!
- En fait, avait-elle précisé, j’avais demandé un emploi… Mais le directeur m’ayant expliqué que l’équipe était au complet, j’ai proposé de faire quelques heures de bénévolat pour avoir de l’expérience. J’ai fait des études en médecine, la psychologie c’est mon domaine.

- Bon puisque vous souhaitez vous entretenir avec les fous… faites. Mais je crains que ce ne soit pas vraiment un monde pour une jeune femme comme vous.

- Comme moi ?

- La bave et les hurlements ne sont pas assortis avec votre tenue.

- Oh… Si ce n’est que ça. Vous souhaitez me voir arriver dans quelle tenue Monsieur ?

- Faites donc ce que vous voulez, mais attachez vos cheveux, je ne voudrais pas qu’on s’agrippe un peu trop à vous. Voyez avec Camille, la psychiatre. Elle trouve que c’est une bonne idée pour certains de ses patients de rencontrer des gens du monde réels. Moi je trouve que les gens qui viennent ici faire des visites bénévoles sont au moins aussi cinglés que ceux qui y dorme… »


Elle avait écouté les conseils du délégué au personnel, ses cheveux étaient attachés dans un filet, elle portait cependant une robe d’un rouge pale avec une hirondelle bleue sur l’ourlet. Elle tenait à être naturelle et à apporter un peu de couleur dans ce monde de blouse blanche : elle était bénévole et pas médecin, elle pouvait se le permettre. Elle espérait simplement que son tatouage n’était pas visible quand elle s’asseyait… parfois les branches dessinées entre ses omoplates dépassaient de l’encolure, ce n’était pas un problème quand ses cheveux pouvait les couvrir.

La jeune femme souffla pour évacuer l’air dans ses poumons et par la même occasion son trop plein de stress : les vêtements, l’entretien, tout ça n’était pas important : l’important c’était son patient. Stas, un jeune homme de 18 ans sujets à de fortes hallucinations. En se rendant dans le couloir, elle croisa Camille.

« -Bonjour Keira, il vient de sortir de sa chambre, c’est le jeune homme brun qui se dirige vers nous tout au fond du couloir, mais je crains que ce ne soit pas un bon jour. Souhaitez-vous revenir demain ?

- On ne choisit pas les gens selon leurs humeurs. Je verrais bien comment ça se passe. Merci de m’avoir prévenu. J’irais doucement.

- Votre motivation fait plaisir à voir. »


Elle avança tout sourire dans le couloir, d’un pas lent mais sûre d’elle. À l’approche de Stas elle ralentit puis s’arrêta. Il n’avait pas l’air ronchon pour quelqu’un dans un mauvais jour… Il avait plutôt un visage doux voire candide. Mais elle avait appris à se méfier de l’eau qui dort. D’une voix calme elle l’interpella.

« - Bonjour, tu dois être Stas ? Je suis Keira je… - la jeune femme se rendit soudain compte, qu’en fait, elle n’était pas grand-chose. Pas de job, pas de situation familiale, pas facile de se présenter.- suis ici en tant que visiteuse… Et c’est à toi que je viens rendre visite. Je ne suis pas médecin. Je suis juste là pour discuter avec toi, de ce que tu veux. Et ce que ça te dit ? »

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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeDim 7 Aoû - 22:53


S’il n’avait pas entendu la voix féminine l’interpellé, lointain dans ses pensées, il avait bien remarqué l’obstacle se dressant devant lui, l’obligeant quelque peu à redresser la tête pour faire face, bien malgré lui. Étonné, il cligna des paupières à quelques reprises comme pour s’assurer qu’il ne rêvait pas et qu’une femme se tenait bel et bien devant lui. Du moins, il ne compris pas exactement ce qu’elle lui racontait, l’esprit dans le vague, se contentant plutôt de tenter de déchiffrer le regard qu’elle semblait porter sur lui, incapable de dire s’il s’agissait de sympathie ou de pitié. Enfin, tout ce qu’il comprit véritablement furent quelques mots… Visite, médecin, discuter et la question finale. Bon, s’il déformait tout ce qu’elle avait dit, ce n’était pas parce qu’il était stupide, on est bien d’accord… Trop lunatique, toutefois, il n’avait écouté qu’à moitié et s’emmêlait à présent les pinceaux dans ce qu’il pouvait sortir de sa bouche. Il plissa un peu le nez, ce qui lui donna un air étrange, vaguement renfrogné, vaguement curieux, on ne pouvait pas vraiment savoir ce qu’il pensait réellement, lui-même doutant de ce qu’il avait devant les yeux.

Bon… Il avait compris une chose : elle voulait discuter. À propos de quoi ? C’était bien là le problème. Et lui, alors ? Comment pouvait-il discuter avec elle s’il n’y avait pas de sujet à aborder ? Parler le morse ne l’intéressait pas spécialement non plus. C’était sans doute pourquoi il arborait cette étrange expression. Il chercha à mieux la cerner, en vain. Elle ne semblait pas vouloir ‘’discuter’’ d’un sujet en particulier. Peut-être avait-elle seulement envie de faire connaissance… Avec lui ? Bon, s’il était un peu boudeur ce matin-ci, il n’était pas forcément associable comme en pensait beaucoup. Il se gratta la joue, récupérant un air plus normal, aussi enfantin qu’à son habitude et décida simplement de laisser tomber une quête de sujet qu’elle aurait oui ou non pu apprécier un tant soit-il.

« Il parait qu’il a d’autres couleurs de tulipe que le rouge et le jaune. »

Ce n’était peut-être pas l’entrée en matière la plus brillante qui soit, mais qu’y pouvait-il ? Elle ne l’avait pas beaucoup aidé et pour tout dire, il n’était même pas certain si c’était réellement à lui qu’elle s’adressait, malgré le regard de toute évidence posé contre lui, ce qui, d’une certaine manière, aussi étrange ceci puisse-t-il être, sembla le mettre momentanément mal à l’aise lorsqu’il s’en rendit compte, comme un gamin que l’on s’amuse à critiquer, a examiner de la tête aux pieds… comme un rat de laboratoire ! Puisque c’était bien ainsi que les gens de cet hôpital le considérait, n’est-ce pas ?

S’il y avait une raison particulière pour laquelle il parlait de fleurs ? Pas la moindre du monde… Simple qu’il en avait senti l’odeur cette nuit-là… qu’il n’était pas certain de réellement reconnaitre une plante par son odeur parfumée, mais ça lui avait fait penser à des tulipes, même s’il n’avait pas l’occasion, du moins le croyait-il, d’en voir tout les jours. D’ailleurs, les seules qu’il avait déjà eut l’occasion de contemplé étaient en plastique, sans odeur particulière, tel des objets ne servant plus qu’à une seule tâche : ramasser la poussière. Un peu comme lui : ramasser la poussière dans l’hôpital grâce à son inutilité absolu et absurde. S’il était réellement là… Il avait pourtant bien tenté de se convaincre que ceci n’était pas la réalité, jusqu’à ce qu’il fut bien obliger de l’avouer en pleine séance de thérapie. Pourquoi ne pas le laisser rêver si ce n’était que pour l’anéantir un peu plus à chaque jour ? Il était bien avant d’atterrir ici… il n’en avait pas de problème, avant ça… Il haussa finalement les épaules et afficha un air particulièrement désolé qu’il lui adresse sans hésitation.

« Je n’ai pas compris ce que vous me disiez. Vous êtes médecin ? »

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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeLun 8 Aoû - 10:12


On ne pouvait pas dire que Keira avait fait une entrée réussie. Le jeune homme avait l’air particulièrement perdu et peu enclin à lui répondre… Elle l’avait peut-être noyé dans son flot de paroles trop rapides ? Toujours était-il qu’elle avait un chaton aux yeux à peine éclos en face d’elle : les yeux suivent le bruit, essayent de s’ouvrir et de comprendre mais il est encore trop tôt pour le faire. Elle attendit quelques instants qu’il s’habitue à sa présence. Il la jaugea un moment et sembla hésiter avant de se lancer sur le sujet des fleurs. Peut-être les tulipes lui rappelaient-elles quelque chose, puisqu’il afficha une mine tout à fait déconfite après les avoir évoquées… A moins que ce ne soit le fait qu’il la prenne pour un médecin. En fait il avait même plutôt l’air de la prendre pour une apparition. Doucement elle s’approcha de lui et posa le bout des doigts sur son épaule avant de les retirer en douceur : hého, sort de tes pensées je suis là.

- Non je ne suis pas médecin bien que j’ai étudié la médecine. Je suis juste ici pour te changer les idées… et t’éviter de ne parler qu’à des médecins justement. – Dit-elle dans un grand sourire. Evidemment seulement si tu le souhaites. Si tu ne veux pas recevoir mes visites, je comprendrais et je n’insisterai pas.

La plupart du temps, les gens se fiaient aux traits doux de Keira, sa voix ferme et sûre d’elle mais pourtant suave. Mais la plupart du temps elle ne rencontrait pas les gens dans un HP. Elle ne s’offusquait pas des manières du jeune homme, pas plus qu’elle ne le prenait en pitié. Elle avait été élevée dans et par la nature, elle savait prendre les choses comme elle venait. Elle savait aussi être patiente.

Et puis, cela ne se passait pas vraiment mal, après tout il avait lancé un sujet de conversation. Sans plus s’attarder sur son rôle au sein de cet hôpital, elle répondit avec bienveillance et entrain à la question.

- Oh oui… Il y a beaucoup de variété de Tulipes différentes. Il y en a des bicolores beige et rose qu’on appelle Florosa… J’aime aussi beaucoup la variété dite du perroquet bleu… Elles sont très rares et portent une couleur entre le bleu et le violet, plus ou moins profonds suivant les fleurs. Certaines ont aussi des pétales différents.

La jeune femme attrapa le bloc-note qu’elle avait dans son sac et dessina au stylo l’une des tulipes les plus étranges qu’elle connaissait, presque déchiquetée, sanglante et pourtant magnifique. La reine des perroquets, légère comme un oiseau, d’aspect fragile mais si puissante.

Elle tendit le bloc note au garçon.
Spoiler:

- Eles sont orange pâle sur l’extérieur des pétales, avec la pointe verte. L’intérieur du pétale est d’un orange presque rouge ou tout à fait rouge. Une seule d’elle dans ce couloir blanc donnerait l’impression que le soleil s’est levé ici…

Keira soupira, dans cet endroit elle ne sentait pas la présence de la nature, tout était plus ou moins clos. ien sûr il y avait de l’air et de l’eau, mais tout comme les patients, les éléments n’étaient pas libres de se mouvoir. Elle ne sentait pas même la présence d’une plante en pot. Peut-être à un autre étage…

- Ils n’ont pas l’air d’apprécier beaucoup les plantes ici… Il y a un parc peut-être ?

C’était une bonne question… les patients pouvaient ils parfois sortir de ses murs ? Si ce n’était pas le cas, peut-être aurait-elle le droit de l’emmener voir des tulipes. Après tout une balade n’avait jamais tué personne. Elle pourrait surement convaincre Camille.
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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeMar 9 Aoû - 1:58


La femme confirma rapidement son incapacité flagrante à comprendre tout ce qu’on lui racontait, du moins lorsqu’il avait les idées ailleurs qu’à l’endroit convenu. Pas médecin, donc, mais ayant fait tout de même des études en médecine. Ceci ne revenait-il pas au même, en fait ? Pour lui, oui, sans aucun doute, mais elle ne semblait pas le prendre de la sorte, y voyant deux choses complètement différentes l’une de l’autre de toute évidence. Elle lui parlait de lui changer les idées… Bon courage, ne pu-t-il s’empêcher de penser en souriant, un brin d’amusement sur ses traits. Mais qu’avaient-ils tous avec cette obsession de dire que ses idées étaient mauvaises et qu’elles devaient nécessairement être détournées ?

« J’aime bien les visites. »
murmura-t-il enfin doucement, son air enfantin, d’une voix flottante. Effectivement, il aimait davantage rencontrer de purs inconnus plutôt que de passer le plus clair de son temps seul dans ce glacial édifice qu’il n’appréciait vraiment qu’à moitié. Et puis, ça lui faisait toujours plaisir de croiser de nouvelles têtes. Il ne comprenait pas spécialement pourquoi on l’en avait empêché si longtemps. Mais ceux qui s’occupaient généralement de lui avaient fait la remarque que plus le gamin voyait de personne différentes, plus il semblait s’ouvrir à un monde plus réel que ce qu’il semblait voir et considérer. L’incapacité de Stas à être seul trop longtemps démontrait bien qu’il n’était pas aussi cinglé que les gens semblaient le croire. De nature même plutôt sociable, il démontrait parfaitement ses capacités à intégrer normalement la société. Alors pourquoi ne le laissait-on pas filer dans la nature, voler de ses propres ailes, sans prison blanche pour le retenir, sans chaines, sans bracelet d’hôpital à son poignet pour le brimer à travers le quotidien ? Il ouvrait donc toute grande la porte de son espace vital à Keira, sans plus hésiter davantage.

Et il aima particulièrement la toute nouvelle impression qu’il recevait d’elle, comme si le fait qu’il emploi aussi bêtement et naïvement le terme tulipe pu involontairement créer un intérêt pour la jeune femme. Non pas qu’il avait une fascination particulière pour la végétation. À vrai dire, il n’y comprenait pas grand-chose. La botanique, c’était comme la cuisine : lui et les ingrédients ne se mélangeaient pas très bien en général. Mais son écoute active bloqua rapidement lorsqu’elle parla de perroquet bleu… Elle ne parlait plus de fleur ? Faisait-elle allusion aux Haras bleus ? Peut-être n’était-ce que le nom de la fleur, aussi… Confus, il plissa de nouveau le nez dans une éternelle réflexion de ce qu’elle déblatérait plus rapidement que l’éclair zébrait un ciel orageux. Se fut toutefois l’objet qu’elle tendit vers lui qui le tira e cette confusion alors qu’il tendait un doigt pour d’instinct le poser contre les lignes gratté sur la feuille pour en suivre la moindre courbe du regard. Ce n’était pas d’un oiseau, donc, qu’elle parlait, de toute évidence. Elle était toujours dans ses fleurs. Et bien que le sujet fût passionnant, le garçon n’avait pu faire autrement que de rapidement s’en désintéresser.

« Je ne sais pas dessiner comme ça. » déclara-t-il au bout d’un moment, la voix rêveuse, le regard léger, n’écoutant plus vraiment, une fois de plus, ce qu’elle pouvait lui raconter à propos de la végétation. Trop complexe, il décrochait rapidement. Pourquoi ne pas simplement se contenter de mentionner les couleurs, les odeurs, d’écouter pousser en silence ces fleurs sans chercher à interrompre le cours naturel de leur vie ? La simplicité. Il n’avait pas envie de voir plus loin que ce qu’il avait sous les yeux… Peut-être en était-il incapable ? Pourtant, le jeune Russe voyait les choses d’une manière que personne d’autre ne voyait, sous un angle tout à fait nouveau, tout à fait différent.

« Je voudrais voir une fleur comme celle-là. Une fleur comme le soleil. »
murmura-t-il de nouveau avant d’enfin détacher son regard du dessin pour poser ses iris d’azur sur elle, tout sourire gamin qu’il pouvait afficher. Il secoua toutefois négativement la tête…

« Un parc… je ne sais pas. Je ne sors pas beaucoup je dois dire et quand je le fais, je ne vais jamais bien loin, ils me… rattrapent bien assez tôt, pour tout dire. »


Son simple regard voulait tout dire, comme deux grappins agrippés à elle, il semblait espérer quelque chose qu’il n’aurait normalement pas osé… il semblait presque lui demander de le libérer des ces murs trop blancs et trop froid pour réchauffer un peu son petit corps au soleil matinal.
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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeMar 9 Aoû - 9:33


[justify]Keira regarda de ses grands yeux noisette le jeune garçon… Il avait apparemment de gros problèmes de concentration et ce n’était clairement pas le débit son débit de parole qui devait l’aider. Il fallait qu’elle se concentre elle aussi et qu’elle parle plus lentement. Après tout, ils avaient le temps. Le garçon n’était d’ailleurs peut-être pas si intéressé par les fleurs. Il avait probablement simplement parlé de ce qui lui passait par la tête à ce moment-là. Et elle voulait que la rencontre soit agréable pour Stas qui malgré son bavardage incessant était content de recevoir des visites.

– Et moi, j’aime bien te parler… Si tu le souhaites je pourrais revenir.

D’ailleurs cela ne l’étonnait pas vraiment qu’il aime rencontrer des gens nouveaux… dans un tel environnement l’ennui devait le guetter à chaque coin de couloir. Et comme s’ancrer dans le monde réel si celui-ci n’offre rien ? Face À un mur blanc, quoi de plus logique que de vouloir le peindre ? La jeune femme considéra Stas dans son ensemble.
Il n’avait pas l’air fou, différent, pour sûr. Mais elle l’était aussi à sa manière. Sa conception du monde était fortement liée à sa mutation, sa relation à la nature. Il regardait le monde avec des yeux différents. Etait-il pour autant bon à enfermer ? Il n’avait pas l’air dangereux pour les autres… Mais peut-être pour lui-même. Elle continua à lui parler, il était impoli de fixer les gens sans rien dire. Mais cette fois, elle ralentit son débit. Elle ne s’adressa pas á lui comme à un débile, simplement en prenant garde à être claire.

– Ce n’est pas trop ton truc, hein les plantes ? Il faut dire que c’est compliqué tant de variété pour la même plante. Et puis c’est plus facile quand on les voit.

Oh tu sais… je ne suis pas spécialement douée en dessin. Je sais juste dessiner les plantes parce que j’ai appris à l’université lorsque j’étudiais les propriétés médicales des plantes.


La jeune femme ne s’étendit pas sur le sujet, les médicaments, les médecins et autres joyeusetés, il devait en entendre suffisamment parler sans qu’elle en rajoute une couche. Elle préféra continuer sur un sujet beaucoup plus sympathique.

- Je suis sure qu’en t’entraînant un peu tu pourrais dessiner ce que tu veux. Ce qu’il y a de bien avec le dessin, c’est qu’on a juste besoin d’imagination, ça n’a pas besoin d’être vrai.

Elle déchira la feuille avec la tulipe et la donna à Stas. De son stylo, elle commença à dessiner un pissenlit et quelques aigrettes s’en détachant… plus loin elle transforma les aigrettes en oiseau s’envolant. Le tatouage qu’elle portait sur le pied.
Spoiler:

L’entendant évoquer les fleurs soleils, elle afficha un grand sourire… Qui disparut presque aussitôt.

- Tu veux dire que tu ne sors que quand tu t’enfuis ?

Les yeux de la jeune femme s’emplir de colère. Les humains la débectaient parfois. Camille affirmait que le jeune homme avait des problèmes pour démêlé rêve et réalité. Est-ce cet hôpital qu’elle appelait réalité ? Ce lieu sans personnalité, ce lieu en rien commun avec l’extérieur ? elle n’était pas d’accord. Comment pouvait on se soigner, s’adapter si jamais on ne mettait le nez dehors, si on ne voyait pas autre chose que des médecins, autre chose que ça. L’être humain n’était pas fait pour être enfermé, pas plus que les autres animaux.
Elle comprenait qu’on enferme les vrais cinglés, on ne pouvait pas décemment les tuer comme n’importe quel loup déviant dans une meute, alors il fallait bien trouver une solution. Mais Stas ? Il avait juste besoin d’apprendre le monde. Pas tout seul évidemment, il risquait de se faire dévorer par le premier prédateur venu. Mais il avait le droit de voir autre chose que ses murs. Le droit d’être considéré comme une personne et pas comme un sujet d’étude.

- Quel endroit charmant. Je ne t’apporterais pas la fleur aux pétales soleil, je n’aime pas les couper. Peut-être que je pourrais convaincre Camille de me laisser t’emmener au jardin botanique.

Son visage se radoucit, laissant la colère faire place à la détermination.

- Maintenant il faut que tu m’écoutes. Il faut que tu te concentres et que tu ne perdes pas une miette de ce que je te dis. C’est important. Nous allons sortir de l’hôpital. Et j’ai besoin d’être sûre que tu m’écouteras et que tu ne feras pas n’importe quoi. Sinon nous allons passer tous les deux un sale quart d’heure. Mais moi je serais interdite de visite, toi tu resteras ici à essuyer les reproches du personnel.

Avec un sourire doux, elle expliqua le déroulement des opérations.

- Nous n’allons pas aller loin, juste suffisamment pour voir le vrai monde. Je n’ai pas d’autorisation pour te faire sortir. Alors je propose de s’assoir sur la dernière marche devant l’hôpital. Légalement, c’est toujours l’hôpital on ne pourra rien nous reprocher. Mais nous serons dehors et il le paysage sera déjà beaucoup plus intéressant.

Elle tendit la main vers Stas, « je peux te faire confiance pour ne pas t’enfuir ? »

A cet instant Keira elle-même n’était prise que d’une envie, entrer dans le bureau de Camille et lui annoncer sans ménagement que ce charmant jeune homme aller quitter cet endroit. Qu’elle le prenait sous son aile, sous son toit, et qu’il ne viendrait ici que pour les consultations nécessaires. Elle était impulsive et totalement capable de le faire. Mais après tout, le garçon n’était peut-être pas intéressé par ses ailes, quoi qu'elle était persuadée de ne pas être la pire des tutrices. Et il lui faudrait réfléchir à des points plus pratiques : quelle éducation pour le gamin, et surtout sa propre mutation. Il lui faudrait être discrète 24/24. Alors elle chassa cette idée, et avec le sourire, attendit que Stas décide ou non de l’entrainer vers les escaliers. [/justify)
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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeMar 9 Aoû - 22:39


Tant mieux si elle aimait parler. Elle le coupait dans son état peu bavard, l’obligeant mine de rien à continuellement lui répondre quelque chose, sinon quoi il se sentait complètement stupide, un peu ridicule même de garder un silence mordant. Mais avait-il réellement besoin de répondre à ça ? Elle reviendrait, même s’il ne lui disait pas qu’il le souhaitait puisqu’il ne lui démontrait de toute évidence pas non plus le contraire. Il se contenta toutefois de hausser les épaules, non pas par lassitude, mais plutôt pas envie de faire autre chose que de rester planté dans un couloir de plus en plus bondé, où chaque être semblait attirer son attention, la détournant de son objectif premier : Keira. Il n’était pas certain d’avoir spécialement envie de s’entrainer au dessin. Voir un imaginaire en temps réel était déjà quelque chose de particulier. S’il se mettait en plus à dessiner, il ne s’en sortirait plus. Non, mieux valait sans doute s’éloigner le plus possible de cet univers là d’imagination et de création. Ce n’était pourtant pas comme s’il ne s’y intéressait pas, bien au contraire. C’était quelque chose à quoi il ne pouvait résister. Une tentation impossible à combler ou à compromettre. À l’image d’une drogue pour lui, il ne pouvait faire autrement. Il ignora involontairement la femme, cette fois. Il passa un regard sur elle mais, brusquement, elle ne semblait n’être plus pour lui que vapeur floue et discontinue. Une ombre, un fantôme dans son existence. Une fraction de seconde. C’est tout ce que ça pris. Une fraction de seconde dans laquelle le seul sentiment qui le terrifiait vraiment s’empara de tous ses membres allant jusqu’à travers la moindre parcelle de ses pensées. Une fraction de seconde où il se confondit dans l’incapacité de discerner ce qui pouvait se trouver autour de lui. Keira avait momentanément disparue de sa vue, tout simplement. Elle n’était plus réelle. Et pour tout dire, il en fallu de peu qu’il ne s’égare complètement dans la création involontaire d’un rêve éveillé.

Une toute petite chose, si simple mais pourtant bien concrète vint étrangement le rattacher à ce qu’il voulait croire être réel. Il perçu des yeux les doigts et la feuille sur laquelle l’encre avait agréablement coulé, la tâchant, souillant l’impureté blanche habituelle du papier. Il hésita un instant, immobile, sans reculer mais sans avancer non plus, considérant l’objet dans le doute de le voir disparaitre brusquement pour lui signifier qu’il ne faisait, encore une fois, que rêver éveillé. Il releva ses iris d’azur pour constater que la rousse n’était plus loin de son existence mais bel et bien là, toujours face à lui, tout sourire pendu à ses lèvres des plus féminine auxquelles il ne pu faire autrement que se raccrocher avant de tomber dans ce néant quotidien qui l’absorbait un peu plus chaque jour qui coule et s’écoule sans l’entrainer. Elle était là. C’était ce qu’il voulait croire. C’était ce qu’il y avait de plus important pour lui, sans même qu’elle ne s’en rende compte, sans doute. Il posa de nouveau ses prunelles curieuses sur le dessin qu’elle lui tendait, se demandant si le saisir entre ses doigts était ce qu’il y avait de mieux à faire. S’il le prenait et qu’il se rendait compte que ce n’était pas pour lui, il s’en voudrait, se sentirait mal à l’aise et se renfermerait probablement comme une huitre écarlate. Toutefois, s’il était pour lui et qu’il ne le prenait pas, sans doute qu’elle ne le prendrait pas très bien et le résultat reviendrait absolument à la même chose. Il se mordilla doucement la lèvre inférieure et se décida tout de même à pencher pour la seconde option, saisissant la feuille entre ses doigts plus pâle que la normalité des gens. Il ne pu retenir un sourire gratifiant, comme s’il ne s’agissait pas de grand-chose pour lui faire plaisir. Un mot, un bonjour, un dessin, un peu de compagnie. C’était ce qu’elle pouvait lui offrir de mieux, sans doute, et sans véritablement le dire verbalement, il la remerciait d’un regard, d’un sourire, d’un signe de tête pour la laisser entrer davantage dans ce qu’il appelait généralement son monde, un petit univers qui n’appartenait qu’à lui, qu’on ne franchissait pas. Camille avait tord. Stas n’était jamais de mauvaise humeur et, malgré tout, il oublia bien assez tôt la nuit qu’il avait passée précédemment, comme l’envole d’un cauchemar vague et brouillé à présent dont il ne gardait plus aucun souvenir.

Il approuva doucement d’un signe de tête. Non, il ne sortait pas vraiment. Oui, il voyait le ciel et les bâtiments immenses de New York City qu’une fois qu’il parvenait à fausser compagnie à ses tyrans, comme des gardes dans une prison qui veillait à ce qu’il ne puisse fuir leur regard parfois indifférent, parfois méprisant, rarement sympathique à son égard, simplement parce qu’il était un peu… différent. Simplement parce que le regard qu’il posait sur le monde n’était pas celui qu’ils auraient voulu qu’il soit. Pourtant, il ne se lassait pas de chercher à leur faire comprendre son point de vue. Et après, ils disaient qu’il était souffrant d’hallucinations visuelles. Lui dire à un tel point qu’il avait fini par y croire sans même se douter que ce n’était pas dû à ça mais bien à un don merveilleux que la nature lui avait fourni : celui de faire rêver les gens, celui de les apaiser ou de changer leur manière de penser. Donc il fuyait, aussi loin que possible, bien qu’il finisse toujours par revenir au point de départ, de peur de perdre la seule chose qu’il lui restait vraiment : un toit, des gens à côtoyer, bien que ceci ne soient pas forcément les meilleures personnes au monde. Mais il les aimait bien. Peut-être uniquement parce qu’il n’avait jamais détesté personne de toute sa vie, paraissant s’attacher à quiconque il croisait, dans la rue, dans sa chambre, nouveaux patient, nouvel infirmier, ceux passé maître dans l’art de la thérapie agressive, le secouant un peu. S’il était déjà passé par l’électrochoc et les substances étranges que l’on injectait aux patients ? Si on le lui demandait, il nierait, supposant qu’ils ne lui avaient fait du mal qu’en espérant lui faire du bien. Non, il ne dirait pas la vérité. Et c’était pourtant vrai. Il n’en cachait pas néanmoins un sourire franc à chaque nouvelle rencontre.

Il secoua négativement la tête à l’évocation de Camille. Ce n’était pas qu’il détestait la jeune femme, bien au contraire. Elle semblait toujours prête à tout pour lui rendre service, peu importe de quoi il pouvait bien s’agir, mais lorsqu’il s’agissait de sortir dehors, elle se renfrognait brutalement, refusant catégoriquement de le perdre de vue. Pourtant, ce n’était pas comme s’il n’était qu’un gamin, n’est-ce pas ?

« Non. Camille n’approuve pas ça. »
marmonna-t-il, l’air toujours aussi songeur, mais prouvant ainsi qu’il avait tout de même suivit le minimum recommandé de leur conversation en plein milieu de couloir principal, celui-là même qu’il rejoignait tous les matins à la sortie de sa chambre, sale minuscule, semblable à une cage d’oiseau, une cellule de condamné.

Elle s’attarda ensuite a attirer complètement son attention, et avec grand succès pour une fois, tirant le rêveur de ses pensées pour le faire retomber les deux pieds sur terre, vrillant un regard intense sur elle, s’attendant à une révélation des plus étonnantes. Ce qu’elle prononça fut toutefois plutôt du même niveau, bien qu’une vague de déception semble perturber son expression d’un calme olympien que pourtant rien ne perturbe en général. N’importe quoi ?
Mais il ne faisait jamais n’importe quoi… Devait-elle aussi le prendre par la main ou l’attacher ? Certes, s’il n’était pas majeur, il n’était pas plus stupide qu’un autre, sachant parfaitement quoi faire et quand le faire, même s’il avait une grande tendance à se mettre les deux pieds dans les plats plus rapidement qu’écrire Bonjour. Mais elle voulait l’amener loin des blouses blanches qu’il voyait et côtoyait en permanence. C’était déjà bien non ? Toutefois…

Il ne pouvait pas lui promettre ce qu’elle espérait de lui. C’était impossible. Il cligna des paupières un instant, paraissant réfléchir à la proposition, comme s’il doutait de l’envie et de la prison qui le retenait cloué ici. Il ne tenait pas spécialement à ce qu’elle perde aussitôt connu la confiance qu’elle semblait mettre en lui. Aussi lui sourie-t-il bien que la vague de déception ne semblait pas avoir fuit son regard, son visage s’était malgré illuminé agréablement.

« Oui… »

C’était tout. Il ne pouvait plus revenir en arrière. Parce qu’il n’était pas menteur et qu’il n’était pas traitre non. Peut-être parce qu’il ne pouvait être méchant volontairement, qu’il en était simplement incapable. Mais elle essayait quelque chose que les autres n’osaient pas et c’était déjà bien, même s’il pouvait parfaitement s’occuper de lui-même sans rien demander d’autre à personne.

« Hum… En fait c’est Stanislav… Stas est un diminutif… Ce n’est pas que je n’aime pas ce nom. Mais c’est bien les diminutifs. Il nous rapproche les uns des autres. C’est un mystère qui en entoure un autre. J’ignore si c’est pour oublié la véritable identité des uns ou des autres, mais… enfin.»

Le débit de paroles était normal et sans hésitation, bien que ce n’était peut-être pas la chose la plus logique qu’il ait pu dire jusqu’à maintenant.

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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeMer 10 Aoû - 11:47



Keira constata que même s’il avait l’air d‘apprécié recevoir le dessin, ce n’était pas non plus une activité qui l’intéressait. Pas les fleurs, pas le dessin… le basket peut-être ? Auquel cas elle jetait l’éponge. Les courses d’orientation ou les stages de survie en pleine nature, l’escalade, le rafting d’accord, mais courir après un ballon sur un terrain en béton, elle ne se sacrifierait pas pour l’équipe. D’un autre côté il n’avait pas spécialement l’air sportif : logique quand on passe son temps enfermé dans une chambre. Quand ils seraient tranquillement installés dehors, elle lui demanderait ce qui l’intéressait, tout simplement.

En attendant il fallait surtout qu’elle réfléchisse à comment convaincre cette très chère Camille de lâcher un peu de lest. Peut-être qu’elle pourrait la baratiner avec un concept de Naturothérapie… Avait-on déjà vu des plantes dévorer un patient ? Et puis il n’avait tué personne et causé aucun problème à l’hôpital, un comportement exemplaire devait être récompensé. Elle ne voyait aucune raison rationnelle de dire non… et la rationalité était un argument de poids en face d’un psy. Du moins le pensait-elle, éternelle optimiste.

« - Je suis sûre qu’avec quelques bons arguments je parviendrais à la convaincre. Il faut que je prépare mon réquisitoire. » dit-elle en lui faisant un clin d’œil espiègle.

Le jeune homme sembla hésiter quelques instants avant de répondre oui, l’air passablement déçu… Keira s’attendait à plus d’entrain et lui s’attendait sûrement à plus. Mais il n’aurait rien de plus dans ce couloir plein d’oreilles. Et il pouvait bien afficher une mine déconfite orné d’un sourire, elle ne reviendrait pas sur ses paroles. Ils n’iraient nulle part aujourd’hui. Elle attrapa gentiment sa main et fila dans le couloir.

« - Stanislav ? C’est joli… exotique aussi. Cela amènerait beaucoup plus de questions que Stas. J’aime aussi les diminutifs, c’est plus affectueux. Ou simplement les surnoms. Avoue que « Kei » ressemble plutôt à un nom de chien ou aux clés qu’on ne trouve jamais.

Je ne pense pas vraiment qu’on cherche à oublier notre identité en se donnant un autre nom. A moins d’une vraie amnésie, on n’oublie pas vraiment. On enferme les choses dans un coin de notre cerveau et elles ressurgissent tôt ou tard. Mais avec un autre nom ou un surnom, on peut modeler son image, son identité, s’en choisir une nouvelle. Ou laisser les autres choisir pour nous… Après tout parfois se sont les autres qui nous rebaptisent.
Mon surnom c’est Murmure
– et elle sourit, car vraiment, bavarde comme elle était, ce ne serait probablement pas à celui-ci qu’on aurait pensé -. Il n’y a que toi à présent et la vieille Nan, paix à son âme, qui le connaissez. »

Elle poussa la porte du Hall, lançant un sourire enjôleur À l’infirmier placé là, comme si cette sortie était tout à fait naturelle et autorisée. Elle lâcha la main de Stas, puis s’installa sur la dernière marche des escaliers, proche du bosquet. Elle caressa délicatement les feuilles de l’arbre et s’imprégna de leur sensation. Une légère bourrasque décoiffa ses cheveux et elle en profita pour se concentrer sur un champ de fleur… Peut-être que le vent lui apporterait un doux parfum fleuri ? Elle ne pouvait pas se permettre de lui murmurer quoi que ce soit en présence de Stas.
Maintenant qu’ils étaient à l’abri des regards, elle pouvait se montrer à nouveau tout à fait chaleureuse. Elle posa son regard sur les yeux si bleu du garçon :

« - Je préfère être ici… mais tu ne parles pas beaucoup. Qu’elles sont les choses qui t’intéressent ? »

Elle laissa la question volontairement très vague pour lui laisser tout l’espace pour sa réponse. Elle était là pour mieux le connaître après tout… elle ne savait pas encore vraiment comment l’amener à s’ouvrir. Mais elle faisait confiance au temps. C’était la meilleure des clés. Elle observa les mouvements sur la rue. Ces gens qui butinaient à tout endroit, comme des électrons libres. Comme elle chaque fois qu’elle le souhaitait… elle posa des yeux tristes mais pleins de tendresses sur Stas et ébouriffa ses cheveux.

« - Ne crois pas que je t’encourage à t’enfuir. Mais si un jour la cage devient trop étroite, je n’aimerais pas que tu te retrouves tout seul dehors. On ne sait jamais. - elle prit un stylo et griffonna son adresse. Ce n’est pas très grand mais c’est plus confortable que la rue et moins cher que l’hôtel. »

Puis elle changea rapidement de sujet, ne souhaitant pas s’attarder sur la question. Ils pourraient tous les deux avoir des ennuis. Peut-être pouvait-elle faire une demande de curatelle ? Il ne serait plus à la merci des choix de l’hôpital mais sous sa responsabilité. Mais peut-être n’en avait-il ni envie ni besoin, et il était assez grand pour décider de ce qu’il voulait. Elle n’était même pas sûre que le gar¬çon l’apprécie. Il était sûrement bien trop tôt pour jouer les sauveuses. Elle n’était pas un héros, seulement une femme, certes capable de se lier à la nature, mais de quoi se considérer comme exceptionnelle. Elle troqua cet instant de tristesse contre son habituel visage plein de vie et de joie.

« - Bref, revenons-en à tes centres d’intérêt ? »

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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeVen 12 Aoû - 18:25


Il espérait pour elle qu’elle n’avait pas tord. Les gens avaient tendance à ne pas apprécier lorsqu’on se mêle des choses qui ne regarde personne d’autre qu’eux. Or, il avait un peu de mal à concevoir le côté positif de l’obstination que faisait la jeune femme face à l’envie de communiquer ses pensées à Camille. Elles ne se connaissaient pas vraiment, n’est-ce pas ? Du moins n’en avait-il pas spécialement l’impression. Keira ne semblait pas comprendre qu’il ne s’agissait pas toujours d’une question d’argumentation logique et raisonnable. Parfois, lorsque la réponse était non, il n’y avait pas d’arguments possibles pour la contre-thèse. C’était faire face à un esprit humain borné. Un esprit humain qui en savait plus sur la nature même d’un être que la femme à qui il appartenait souhaitait, malgré tout, protéger. Il se contenta donc de sourire doucement, naïvement, faisant mine de laisser passer l’affaire, comme s’il n’y comprenait pas rien, ne disant mot sur rien. Pour tout dire, la psychiatre en charge du brun, normalement, savait certaines choses à son propos que d’autres n’avaient simplement pas encore pensé prendre en compte. Mais agissant comme elle le faisait, elle le brimait éternellement. Peut-être… peut-être espérait-elle que sous traitement de choque, le gamin oublie ce qu’il était pour retrouver un semblant de vie normale et réelle ? À vrai dire, plus il y pensait et plus ce fait lui semblait probable.

Il laissa néanmoins la jeune femme glisser sa main dans la sienne pour l’entrainer vers cet endroit qu’il n’était pas vraiment l’hôpital, mais qui le restait puisqu’on ne le quittait pas vraiment, techniquement. Mais il avait promis. Malgré ses envies, malgré tout le reste, malgré le ciel bleu du jour et l’odeur fraiche qui trainait sous les portes. Il avait promis et resterait aussi sage qu’à son habitude, à la manière d’un chiot domestiqué. L’écoutant, il ne pu qu’éclater brusquement d’un rire des plus naturels et enfantins, comme si rien de tout ce qui se passait autour de lui ne semblait l’affecter réellement… Ce n’était qu’une parure. Malgré ses airs innocents et naïfs, il comprenait plus qu’il ne le disait vraiment. Kei associé au nom de chien avait eut un effet automatique sur son humeur, à croire qu’il n’en fallait que bien peu pour atteindre quelque chose de plaisant chez lui.

« Stanislav n’est pas… exotique ! C’est Russe voyons… »

Russe. Avait-il réellement eut besoin de le préciser ? Son accent flagrant le démontrait parfaitement à lui seul, ce n’était pas une nécessité de le dire, n’est-ce pas ? C’était sortie tout seul, comme s’il s’était sentit visé ou agressé par le terme ‘’exotique’’ de son prénom qu’il ne considérait pas du tout comme tel.

« Je ne parlais pas un mot de l’Anglais quand je suis arrivé ici. Et le climat, je n’en parle même pas… Il ne fait ni trop froid ni trop frais à Saint-Pétersbourg en raison de l’influence océanique... Ici, il fait trop chaud… Du moins je trouve ! »

Il n’avait pas l’habitude d’aborder le sujet de son pays ou de sa ville natale. Bien au contraire, il n’en parlait jamais, comme s’il avait justement toujours cherché à garder les souvenirs qui en découlaient pour lui, par peur de les perdre à jamais, comme ses trésors précieux qu’il aurait à tout prix cherché à protéger. C’était peut-être même la première fois qu’il se montrait aussi bavard envers quelqu’un qu’il ne connaissait pas le moindre du monde. Ah ! Faux… Il l’avait aussi été avec le professeur d’université qui semblait raffoler de la chair du zèbre… Juste à y repenser, il en avait des frissons. À vrai dire, il ne gardait pas une quantité impressionnante de souvenir des évènements entre son départ de la Russie et son arrivée en Amériques. Les analystes ayant travaillé avec lui sur ce point en avait conclue que le traumatisme avait provoqué un arrêt sur le souvenir, de manière qu’il ne voyait pas les choses se dérouler à la manière de film. Au contraire, il ne pouvait revoir la scène que de manière photographique et saccadée, non continue. Il lui lança un regard en biais, doutant brusquement sur ses envies. Il n’était pas certain de désirer vouloir aller plus loin sur cette piste sans doute un peu trop personnelle pour lui.

La porte extérieure s’ouvrit et la femme daigna enfin relâcher la prise trop maternelle qu’elle avait sur lui. Il l’observa continuer d’avancer alors qu’il ralentissait aussitôt le pas pour laisser l’air extérieur s’engouffrer dans sa chevelure foncée, à travers ses vêtements, lui décrochant un sentiment de liberté léger qu’il aurait sans doute voulu partager. Il fut plus lent mais vint tout de même la rejoindre sur la dernière marche, lançant un regard amusé sur la tête des nuages. Pas de pluie aujourd’hui. Il ne sentait pas l’odeur de l’averse, ou plutôt l’humidité habituelle qui en découlait juste avant que les premières gouttes d’eau atterrissent sur le sol sec de la ville. Il s’installa à son tour sur la toute dernière marche, de profil, gardant aussi les pieds sur cette dernière de peur de trahir cette maigre promesse de ne pas faire autrement s’il touchait le sol qui n’appartenait plus à l’hôpital, à quelques centimètres à peine de lui. Il saisit un nouveau papier qu’elle lui tendait, entre le pouce et l’index et observa plus la forme de l’écriture que l’inscription elle-même.

« Je ne suis pas tout seul. Et je ne serai jamais dehors. Vous n’êtes pas la seule à me rendre visite. Ils sont plusieurs à le faire et c’est ce qui est bien. »

Il se contenta de sourire agréablement de nouveau et glissa le papier dans le fond de sa poche, réconforté malgré tout de le savoir à portée de main.

« Je ne sais pas trop… On m’a déjà dis que je ferais un bon philosophe… ça a peut-être un lien. »
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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeMer 24 Aoû - 10:30



Le jeune Stas sourit et reprit son air rêveur. Soit, Keira n’insisterait pas… Mais elle lui rendit sincèrement son sourire. Après tout s’il était capable d’éluder les questions ou d’éviter des sujets, il était sûrement bien plus proche de la réalité que ce qu’il voulait bien penser ou laisser penser : quand on n’a pas conscience de quelque chose, on ne ressent pas le besoin de l’éviter.
Entendre son rire lui procura un bien être certain, alors elle rit avec lui et lui répondit sur le ton de la plaisanterie…

« Oui je ne suis pas si inculte ! je sais bien que c’est russe. Simplement avec ces histoires politiques –elle se retint de jurer- à la mords moi le nœud, mieux vaut ne pas le crier trop fort. Ne te vexe pas. Et puis, exotique c’est un compliment. Pour moi cela veut dire que j’apprécie ce qui est différent. »

Sans se départir de son sourire, elle l’écouta parlé de son pays. Cela devait être difficile de subir un tel choc des cultures, d’autant plus quand le passé n’était qu’un souvenir plutôt vague.
« Et bien le moins qu’on puisse dire, c’est que tu as fait d’énorme progrès, tu parles très bien maintenant. Ah ça pour le temps, je ne peux qu’être d’accord avec toi. Je ne viens pas de la ville, et je trouve qu’ici même l’air étouffe. »

Elle passa ses doigts dans un courant d’air imaginaire, comme pour s’excuser au vent de cette légère critique. Après tout, elle s’entendait particulièrement bien avec cet élément, il aurait été dommage qu’il la prive de ses murmures. Elle reporta son attention sur Stas et ses yeux bleus, peu intéressé par son adresse. Il n’était pas tout seul ? Eh bien c’était plutôt une bonne nouvelle, une nouvelle rassurante, même si de fait, elle ne comprenait pas pourquoi Camille avait décidé de lui confier le jeune homme : il n’avait pas besoin d’une visiteuse en plus. Même s’il affirmait le contraire. Elle ne chercha pas à comprendre et se contenta de répondre aimablement.

« Oh dans ce cas je ne te suis pas bien utile ! C’est bien que tu aies l’occasion de discuter avec des gens différents, c’est moins ennuyeux ! Jamais ? Je ne parierais pas là-dessus. »

Keira ne croyait pas vraiment au mot « jamais », il y a beaucoup de chose qui n’étaient jamais censées arriver et pourtant… Jamais, toujours, autant de mots fait pour rassurer les humains, mais rien n’était immuable. Il suffisait d’observer la nature pour le savoir, tant de choses étaient éphémères. Philosophe, elle accueillit l’idée avec un grand sourire…

« C’est vrai que tu ferais un bon philosophe, tu n’as pas peur de penser différemment et tu as la tête bien faite : tu as l’esprit affûté pour un jeune homme de ton âge ! »
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MessageSujet: Re: Meet me in heaven    Meet me in heaven  Icon_minitimeJeu 8 Sep - 20:10


Il tiqua. À vrai dire, il n’avait pas pour habitude de se garder au courant des histoires du peuple, encore moins en ce qui concernait la politique. Et maintenant qu’elle le mentionnait, il ne pouvait que porter un regard différent sur elle. Stas n’avait jamais été l’artiste ou le passionné. Il agissait plus intellectuellement que n’importe quoi d’autre, faisant généralement fi de tout ce qui touchait au domaine physique ou sportif. Ce qui l’intéressait, c’était la réflexion, la négociation, la pensée. Tout ce qui impliquait la mémoire et les idées, la tête, donc, semblait l’intriguer. Elle parlait de politique, comme si le fait qu’il fut Russe à part entière puisse déranger. Et pour tout dire, ce fut aussi à ce moment-là qu’il se rendit compte à quel point il ne connaissait rien sur l’actualité. Il aurait voulu lui demandé pourquoi, l’interroger davantage sur ce qu’elle semblait savoir et qu’il ignorait, lui personnellement. Il se contenta seulement de poser un regard d’une curiosité sans faille, sans borne et surtout sa limite sur elle, comme s’il avait espérer qu’elle le perçoive et y réponde sans qu’il n’ait à mettre des mots sur ce qu’il pensait. Il voulu donc bien croire à ce qu’elle disait, malgré sa réaction précédente quelque peu à reculons qu’exotique n’était pas pour le contrarier, bien au contraire, même, et qu’il ferait peut-être mieux de voir autrement qu’ainsi. Il devait s’en douté… Depuis le début e leur rencontre, elle ne faisait que ça, tenter de le mettre plus en confiance, de rendre les choses plus agréables pour lui, le rendre confortable et à l’aise en sa compagnie féminine. Il lui sourit de nouveau, délicat, presque efféminé. Il l’aimait bien, au fond, cette femme qu’il ne connaissait pourtant que depuis ce jour même, ce qui tait vraiment peu, pour dire vrai. Oui, l’endroit était étouffant, l’air était lourd, pollué, agressant. Pourtant, c’était ici le seul endroit qu’il côtoyait désormais, sa ville natale étant bien trop loin pour commencer et l’atteindre était pour lui plutôt mission impossible.

Il posa son regard sur le sol, se demandant encore s’il se devait d’obéir sagement, comme l’incapable de se révolter qu’il était de toute évidence. Le sol, à seulement quelques centimètres de lui. Il n’aurait qu’à y poser un orteil, un doigt, un cheveu qu’il briserait cette bien malheureuse promesse, prononcée quelques minutes plus tôt seulement. C’était pénible. Lui qui rêvait de liberté, mais qui n’osait pas faire le mouvement pour la saisir au vol.

Il releva son regard vers la jeune femme. Il ne souleva pas ses commentaires, mais darda ses iris d’azur sur elle, comme s’il cherchait à scruter la moindre de ses pensées, à comprendre ce qu’elle avait derrière la tête. Si elle savait… Mais son statut social actuel n’était pas spécialement bien vu dans cette société. Loin de là, même, en vérité. Il était très tabou de parler de ce qu’un homme pouvait faire en compagnie d’un autre homme. Et il n’était plus seul. Il n’était pas non plus en couple, mais il sentait que cette solitude qui accompagnait le garçon n’était plus depuis ‘’sa’’ rencontre.

« Je sais bien ce que je dis… »

En vérité, il n’avait jamais réellement cherché à voir toutes les possibilités… Il ne voulait pas voir que les choses pouvaient parfois mal tourner, ne désirait pas connaitre tout ça, préférant encore se terrer dans l’immuable optimisme, pour lui du moins.

« Sans doute. Si vous le dites. Je crois juste que la normalité et ce qui ne l’est pas, c’est la même chose… ce n’est… enfin, ce n’est qu’une perception. Et si ce qui est normal pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres, ça annule un peu les effets… »
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