Petite discussion sur un banc public ...

Petite discussion sur un banc public ...
Avec Lawrence Sulivan et Kimbrely Pendragon

Ce n'était pas la première fois (et pas non plus la dernière) que Lawrence s'échappait de l'institut pour se balader dans la ville. C'était un samedi très ensoleillé, et c'était le moment idéal pour se changer les idées. Il était deux heure et demie de l'après midi, et le jeune homme marchait depuis maintenant plus d'une demi heure. Il avait traversé New-York, et se trouvait en plein Manhattan.
Manhattan étant le "borough" le plus touristique de la big apple, la foule était dense et compacte. Il était assez difficile de marcher sur les trottoirs sans se faire bousculer par des gens pressés et sans gênes. Les cafés et les bars tournaient en accéléré, les magasins et les boutiques étaient remplis de touristes. Il n'était pas rare d'entendre parler des gens en italien ou en chinois.
Lawrence ne venait pas trop dans ce coin là. Il préférait les endroits calmes et silencieux, comme les bibliothèques, mais, pris d'une folie mystérieuse, il avait décidé de se rendre en plein coeur de la ville. Il ne savait pas vraiment quel magie l'avait poussé à se rendre dans les rues de Manhattan, mais ça lui faisait sacrément du bien. Il se baladait, sans but, et prenait le temps de regarder les vitrines des boutiques devant lesquelles il passait.
Au hasard, il entra dans une cafétéria, et s'assit à une table. Un serveur arriva rapidement pour prendre sa commande. Lawrence commanda un chocolat chaud, et paya avec un billet de vingt. Il se sentait d'humeur particulièrement désinvolte aujourd'hui, et si on lui annonçait que l'institut venait d'exploser, il se serait contenté de hausser les épaules et de dire "c'est plus mon problème".
Une fois servi, Lawrence sirota sa boisson en écoutant la musique, démodée, mais toujours aussi bien, qu'une vieille radio diffusait avec peine. Les gens autour de lui semblaient tout aussi calmes. Comme si une épidémie de coolitude s'était abattue sur New-York.
Une fois sa boisson finie, le jeune homme sortit de la cafétéria et recommença à gambader dans les rues de la ville. Le soleil tapait dur sur la tête blonde de Lawrence, et il se dit que, finalement, prendre un chocolat chaud alors qu'il faisait au moins trente degrés à l’extérieur n'était pas la meilleure des idées du monde.
Quasiment mort de chaud, et n'ayant pratiquement plus aucun sous en poche, il décida de se rendre à Central Park. L'ombre sous les arbres était fraîche, ça ne lui ferait certainement pas de mal. Changeant alors de direction, il se dirigea à pas rapide vers le plus grand parc de Manhattan.
Central park, avec sa superficie de plus de trois cent quarante hectares constitue le plus grand espace de New-York. Les touristes, ainsi que les New-Yorkais eux même passent une grande partie de leur temps libre dans ce parc. La végétation luxuriante, et les nombreux points d'eau semblent venus d'un autre monde. En effet, ce "jungle" verte fait tache parmi les immeubles et la pollution de la grosse pomme. Une tache verte dans un paysage gris. C'est comme ça que Lawrence voyait Central Park.
Au bout de dix minutes de marches, il rentra enfin dans le parc géant. A peine eut-il fait quelques pas qu'il se sentit directement mieux. Les arbres avaient quelque chose de magique, quelque chose que les autres arbres du monde ne possédaient pas, une sorte de magie qui n’appartiens qu'à eux. La foule de Manhattan, les voitures, les gens pressés et tout les tracas des citadins se trouvaient maintenant derrière lui, et loin derrière.

-Qu'est ce qu'on est bien ici !

Il ne s'était pas rendu compte de ce qu'il avait dit. C'était comme si les mots qui se trouvaient dans sa tête étaient descendus d'eux même dans sa bouche et avaient rebondit sur sa langue pour s'échapper. Une vieille dame se retourna, lui adressa un sourire - que Lawrence lui rendit - et lui dit que c'était son endroit préféré. Attendri par la sincérité de la vieille dame, et surtout parce qu'il se sentait particulièrement ouvert aujourd'hui, il décida de s'enfoncer encore un peu plus dans le parc. Il marcha, encore, et encore, se perdit presque, et tomba de fatigue sur un banc. Il n'avait pas besoin de se reposer, juste de se poser pour admirer le paysage qui se trouvait devant lui. Les arbres, pourtant immenses, était surplombés par les immeubles et les grattes-ciels en fond. Lawrence regretta soudain de ne pas savoir dessiner, sans quoi il aurait immortalisé ce magnifique tableau. Ici, c'était comme une bulle. Un vrai changement, un vrai contraste.
Apaisé, il soupira. Il ferma les yeux un instant, histoire d'écouter la nature...

***

Lawrence rouvrit les yeux. Étrangement, ses bras étaient tout engourdis. Il se releva, et leva les yeux. Le soleil était beaucoup plus bas que quand il était arrivé, et il y avait moins de monde qu'avant. De plus, l'air s'était considérablement rafraîchi. Lawrence regarda sa montre. Elle indiquait cinq heures moins le quart. Il s'était endormi !
Jamais il n'aurait pensé s'endormir sur un banc, aux yeux de tous. Et si on l'avait vu ? Qu'est ce que les gens pourraient penser de lui.
Lawrence faisait très attention à ce que les gens pensaient de lui. Il fallait énormément de temps pour se construire une réputation, mais il suffit d'un seul minuscule élément pour tout détruire. Et il espérait beaucoup que les touristes qui l'avaient aperçut ne l'avaient pas prit pour un clochard ou un sans abris. Il regarda autour de lui. Seul un couple d'amoureux marchait dans cette partie du parc. Épuisé, il se laissa retomber sur le banc. Cette fois, il ne s'endormirait pas.

De toutes les manières, ils ne pourrait pas s'endormir, car une autre personne avait décidé de s’asseoir sur le même banc, à côté de lui. Mais ça, il ne le savait pas encore, et ça lui passait très très haut au dessus de la tête...

•• Mercredi fin d'après midi - 16h45

Central Park - New York

La jeune femme était de mauvaise humeur, elle ruminait. Mains dans les poches de son jean elle faisait rouler les cailloux qui avaient la stupidité de se mettre sur son chemin. La blonde avait quitté quelques minutes plus tôt ses collègues, enfin, plutôt les gens qui étaient à son service. Sauf que voilà, ils avaient l'art de l'agacer. Et là, ils l'avaient on ne peut plus agacer avec leurs jérémiades, leur mais faut pas faire ci faut faire çà, et leur mais vous êtes folle çà vous nous couler. Elle allait leur en montrer elle du çà va nous couler. Il y en avait bien un ou deux qu'elle avait envi de licencier ! Ça serait bien fait pour eux ! Et pan ! Elle envoya valser un caillou plus gros que les autres qu'elle avait eut la malchance de passer devant ses pieds. Il y avait un banc là bas. Kimberly ne remarqua même pas qu'il y avait déjà quelqu'un. Elle se laissa tomber sur les lattes de bois.

Elle portait des Converses blanches, un jean, un T-Shirt Star Wars qui représentait Yoda, vous savez le nain vert avec de grandes oreilles qui parle étrangement comme "Peut être mal comprise la prophétie nous avons.", le maître Yoda ! Elle n'était pas encore allée le voir mais çà ne serait tarder ! Oh oui ! Elle avait aussi une veste noire et une paire de lunettes de soleil pour cacher ses yeux au commun des mortels. Elle avait des yeux reptiliens et cela pourrait faire fuir de nombreuses personnes ! Ainsi on aurait franchement du mal à penser et à croire qu'elle était la troisième personne la plus riche au monde !La blonde poussa un soupire :

-J'vais leur en foutre où je pense moi de çà va nous couler ! Je sais très bien ce que je fais ! Non mais ! Pour qui ils se prennent ?! C'est moi la boss. Bon sang ... ils ont de la chance que j'ai besoin d'eux sinon je les virais tous moi ! Pfff ...

Elle avait dit d'un ton modérait mais qui montrait bien qu'elle était en colère. Là, elle remarqua une présence à ses côtés. Un jeune homme. La multimilliardaire, enfin si on peut dire çà, fut légèrement gênée d'avoir montré sa colère avec quelqu'un à ses côtés. Surtout un inconnu :

-Bonjour, je suis désolée de vous avoir dérangé, si vous voulez je change de banc ?

Kimberly avait dit çà doucement, d'une voix calme. Pourquoi être en colère contre lui ? Il était arrivé avant elle sur le banc. S'était donc à elle de partir si elle le dérangeait.

Lawrence était toujours en train de regarder si des personnes l'avaient vu dormir sur le banc. Il ne voulait pas qu'on le prenne pour un sans domicile fixe. Il jeta un coup d'oeil sur ce qu'il portait ; chemise beige et jeans. Les sans domiciles ne s'habillent pas avec des chemises beiges. Pas des chemises beiges propres, en tout cas.
Toujours préoccupé par son apparence, il ne remarqua pas la jeune blonde qui vint s’asseoir à ses côtés. Il s'imaginait parfaitement bien la scène. Elle dirait : « Bonjour jeune homme, tu n'as nul-part où dormir, je me trompe ?» Et là, il serait bien obligé d'admettre que, oui, elle se trompait, et de beaucoup. Il balbutierait des explications confuses, s'emmêlerait les pinceau, et la jeune femme le prendrait pour un aliéné. Rien de bon pour sa petite réputation. Il n'aurait alors qu'à aller se cacher dans un trou de souris et ne plus jamais en sortir.
Ah ! Si seulement il ne s'était pas endormit ! C'était vrai que Central Park était un endroit calme et sécurisant, mais de là à tomber de sommeil sur un banc même pas confortable ! Lawrence se massa doucement la nuque. Tout ses membres étaient engourdis ; signe qu'il n'avait pas bougé d'un puce, qu'il avait dormi comme un loir.
Contre toutes attentes, la femme ne fit aucune allusion à son sommeil inapproprié. Elle semblait même ne pas lui parler du tout. Peut être était elle folle, elle aussi. Ils feraient la paire, et pourraient peut être se payer le voyage dans un asile !
En réalité, elle semblait perdue dans ses pensées, perdu très très profond dans ses pensées, comme ça arrivait très souvent à Lawrence. Il aurait cependant voulu vérifier son hypothèse. On lui avait, un jour, dit que, pour savoir si une personne est folle ; il suffisait de regarder son regard. Malheureusement, la jeune femme portait des lunettes de soleil opaques, et il était impossible de discerner ses yeux sous ses verres.
Alors qu'il la fixait intensément, en essayant de comprendre et d'analyser le flot ininterrompu de ses paroles, elle tourna la tête vers lui. L'avait-elle remarqué en train de la fixer ? Il espérait que non, sinon, là, il serait vraiment mal à l'aise. Cette fois ci, elle s'adressa vraiment à Lawrence. Elle s'excusa, et lui demanda si elle devait changer de banc. Elle devait sans doute se sentir aussi gênée que Lawrence, mais, en ce moment, c'était le jeune homme qui était l'extra-terrestre.
Lorsqu'on se réveille, il y a toujours un certain temps, plus ou moins long, pendant lequel on peut vous dire que la terre va exploser d'une minute à l'autre sans que vous saisissiez le sens d'aucun mot prononcés. Et c'était ce que ressentait Lawrence en se moment même.
Il avait bien comprit l'idée général de la question de la jeune femme, mais il ne comprenait pas du tout pourquoi elle lui demandait ceci.
L'endormi se frotta le visage avec ses mains, histoire de se réveiller un tant soit peu. Secouant la tête pour remettre ses cheveux en place, son esprit rejoint peu à peu son corps. Il toisa la femme, en essayant de trouver quelque chose de cohérent à dire. Il bredouilla :

-Je... Euh... Non, vous pouvez rester, j'allais partir de toutes manières.

En fait, il n'avait nullement l'intention de partir. Il préférait rester encore un peu en ville avant de rentrer à l'institut. L'institut n'était pas du tout une prison ; au contraire, mais, lorsqu'il pouvait prendre son envol, Lawrence n'hésitait pas à partir. Il sortait très souvent, les week-ends, les mercredi après midi, pour aller dans un bar ou dans un parc. Mais son endroit préféré restait de très loin le port. L'eau lui rappelait son pouvoir, et les bateaux lui faisait penser aux voyages. Il n'avait jamais voyagé de sa vie, et il aurait adoré partir quelque part.
Oui, il resterait encore un peu, quitte à passer pour un léger avec ses phrases pas construites et sa tête de déterrée.
Lawrence le sentait, s'il continuait à penser à la mer, il serait capable de se rendormir encore une fois. Alors, pour couper court au silence qui pourrait s'installer entre eux, il dit :

-Il me semble que vous pestiez tout à l'heure. Vous avez des problèmes ?

Cette phrase, composée dans une syntaxe quasiment parfaite, étonna Lawrence. Il s'était montré extrêmement lucide, et avait réussi à parler comme une personne de son âge. Il se sourit à lui même ; son esprit avait rejoint son corps.

Et il ne s'endormirait plus sur ce banc de toute sa vie.

[HS : Navré pour l'attente.]

Kimberly aurait tellement aimé être normal. Enfin par normal je veux dire, ne pas être aussi riche, être comme les gens qui passaient dans ce magnifique parc. Vivre dans un appartement, avoir un boulot, un patron qui nous tape sur le système et qui vous reluque alors que vous mettez des feuilles dans l'imprimante et qui croit que vous ne le remarquez pas, des amis, sortir le soir, avoir une famille, ne pas avoir ces foutus paparazzis qui vous suivent ! Ne pas avoir ces employés collants qui se croient si intelligents ! Enfin, avoir une vie de personne n'étant pas richissime ! Enfin, la blonde pouvait aller en boite de nuit, avoir un appartement - tous les appartements qu'elle voulait -, avoir des amis. Mais le reste non. Elle était le patron ! Elle n'avait plus de famille ! Mais au moins un avantage, elle pouvait mater le derrière de ses employés et les notés. Et oui, s'était l'un de ses passe temps, noter les derrières de ses employés hommes et des hommes passant dans la rue ou dans les réceptions. Son regard reptiliens était dirigé vers le jeune homme. Bien contente qu'il ne puisse pas voir ses yeux sinon il se serait déjà enfuis et elle aurait le banc rien que pour elle, mais elle n'aurait pas pu engager une discussion avec lui. Il allait partir. Mouis ... elle n'y croyait pas trop. Elle l'avait dérangé. La mutante croisa ses jambes, la jambe droite sur la gauche. Elle lui adressa un petit sourire en coin alors qu'il lui demandait si elle avait des problèmes vu qu'il avait entendu pester. Ça serait drôle non si elle lui annonçait qui elle était ?! Voir sa réaction. Les mots passèrent la barrière de ses lèvres et elle fit ainsi entendre sa voix :

-Et bien ... oui j'ai quelques problèmes rien de grave ... des personnes qui me saoulent tellement que çà me monte à la tête ... mes très chers conseillers enfin mes employés plutôt ... hmmm ... je ne devrais peut être pas vous parler de cela çà risque de vous faire fuir ... quelqu'un d'aussi jeune qui a déjà des employés !

Elle balaya du regard les environs. Pas de personnes avec un appareil photo pointé sur elle, mais bon ils peuvent prendre de loin c'est parasites ! Juste quelques personnes de quoi plus banal. Kimberly poussa un soupire :

-En plus vous n'allez pas me croire si je vous le dit !

Et oui, car quand elle parlait de son statut on la regardait d'un air étrange puis généralement les personnes riaient, et ne la croyaient pas ! Mais là, elle savait bien qu'il allait le lui demander vu comment elle avait présenté les choses ! Oh oui ! Elle avait une intuition.

Personne ne peut dire le bien fou que ça fait de s'endormir sur un banc en bois s'il ne l'a pas vécu au moins une fois dans sa vie. Lawrence avait les cervicales en miettes. Il attendait avec impatience le soir, lorsqu'il pourrait enfin se glisser sous ses draps, le dos bien détendu, et la douleur envolée. Mais pour l'instant, il avait d'autres préoccupations. Il s'était réveillé, et, quelques secondes après, une jolie femme blonde était venue s'asseoir à côté de lui. Lorsqu'il avait demandé si elle allait bien, c'était juste pour faire la conversation. A présent, il voulait rentrer à l'institut. Mais la femme commença à parler de ses problèmes.
Elle lui raconta qu'elle n'avait rien de grave, et que quelques personnes la soûlaient. Cette femme ne devait pas avoir beaucoup plus que Lawrence, cinq ou six ans au grand maximum, mais elle parlait déjà comme une adulte. Le jeune garçon espérait que, dans quelques années, il serait tranquille, sans trop de problèmes dans la vie. En fait, il comptait rejoindre le club des X-Mens, et devenir un combattant. Il avait des atouts, et peut être que Charles Xavier lui accorderait certaines faveurs.
Soudain, Lawrence se posa une question. Était-il possible que cette femme soit une mutante ? Peut être travaillait-elle à l'institut ? Au premier regard, elle n'avait pas l'air différente d'un humain normal, mais cela ne voulais absolument rien dire. Lawrence aussi ressemblait à un humain normal, pourtant, il avait trois vilaines fentes sur chaque côtes. Cachés sous de grandes lunettes noires, les yeux de la jeune fille semblaient fuir ceux de Lawrence. L'idée que son regard pouvait le changer en pierre lui traversa l'esprit en lui glaçant le sang, et il chassa vite cette hypothèse sordide de son cerveaux.
La jeune femme tourna la tête, comme si elle cherchait quelqu'un, ou comme si elle même était recherchée. Elle devait avoir une vie assez mouvementée pour craindre les personnes qui pouvait la trouver. Elle ajouta ensuite, en se retournant vers Lawrence, que, de toutes façons, il ne la croirait pas. Ce genre de phrase signifiait qu'il fallait la croire, et surtout, qu'il fallait lui demander de lui expliquer. Lawrence connaissait assez bien les femmes pour savoir qu'elles aimaient bien raconter leur vie, et qu'elles cherchaient toujours un moyen détourné pour pouvoir le faire. Cette dernière incitait inconsciemment Lawrence à demander des précisions sur ses "problèmes". Même s'il voulait à tout prix rentrer à l'institut, Lawrence n'était pas une personne contrariante, et il demanda alors à la jeune blonde :

-Dites toujours, on ne sait jamais !

Il se tourna alors vers elle, prêt à écouter une histoire dont il n'en avait sans doute rien à faire. Cependant, il ne pouvait décrocher son regard de cette personne, et, plus particulièrement, de ces lunettes noires, derrières lesquelles se cachaient probablement de magnifiques yeux. Il mourrait d'envie de les voir, mais il se garda bien de faire la remarque à son interlocutrice. Il ne voulait pas du tout la froisser ou la mettre dans l’embarras. Peut être qu'elle avait un énorme cocard, et qu'elle ne voulait pas le montrer ! Chacun avait sa vie, ses problèmes, et devait faire avec.
Mais il devait tout de même y avoir un mystère derrière tout ça...

La jeune femme commença ensuite à parler...

L'inconnu ne lui avait pas posé de questions sur comment cela ce faisait qu'elle ait des employés à cette âge si jeune. Etonnant. D'habitude les autres s'étonnaient, mais lui, il était, différent. Oui différent. Certes elle ne savait pas qu'il était un mutant. Et Kimberly, elle, elle cachait la seule chose visible qui pouvait montrer qu'elle n'était pas comme les autres humains. Ses yeux. Une paire de Ray&Ban. Et le tout était joué ! Sauf qu'imaginé vous êtes dans une soirée et vous vous trimbalez sur le nez une paire de lunette de soleil, çà le fait franchement pas, surtout quand vous êtes l'une des personnes des plus riches de la planète. Là, et bien faut faire avec. Oh ! Elle aimait bien ses yeux ! Ses magnifiques yeux reptiliens. Mais vous vous souvenez que je vous ai parlé de la "seule chose visible". Ça vous intrigue hein ? Avouez le ! Et bien, quand elle se fait une coupure, on ne peut pas voir de sang qui sort. Alors là, vous vous imaginez qu'elle n'a pas de sang. Ah bah non raté héhé ! Elle en a bien, sinon elle serait pas là ! Mais son sang est "invisible", on ne peut que le voir au microscope et qu'es ce qu'on voit là ? Oui le jeune homme au fond à droite ?! Non on voit pas des femmes entrains de faire des trucs ... ni des grands mères entrain de tricoter ... alors je vais éclairé votre petit lanterne qui manque de truc pour l'allumer. On voit des particules dorées. Oui oui ce sont ses globules rouges qui sont pas si rouges que çà ... Le jeune homme qui était assis à côté d'elle finit par lui parler et elle prit quelques secondes avant de lui répondre :

-Et bien ... eumh ... çà va vous paraître complètement fou ... mais voilà ..., elle jeta un nouveau regard aux alentours avant de continuer je suis la troisième la plus riche au monde. Ouais je sais çà parait dingue comme çà ... et puis je fais toujours en sorte de pas être trop trop vu dans les journaux qu'on voit rarement ma tête avec mon prénom et mon nom donc voilà ... je suis Kimberly Pendragon et voilà ...

Restez plus qu'à attendre, maintenant il allait soit se foutre de sa gueule ou partir en courant ou autre chose. Enfin, il était tellement comment dire ... oui comme j'avais déjà dit différent ! Ils étaient tous les deux différents sans que l'autre le sache.

Lawrence semblait vivre comme dans un rêve. D’ailleurs, s'était-il vraiment réveillé de dessus le banc, ou était-il encore en train de dormir, sous le nez de tas de personnes hilares ? Pour le savoir, il se pinça discrètement, pour pas que Kimberly ne le prenne pour un fou. Non ; il était bel et bien présent, assis sur un banc de Central Park, à écouter les problèmes d'un totale inconnue. Il se sentait comme un psychologue écoutant les divagations de l'un de ses patients. Mais il s'était engagé, et la femme à qui il avait affaires semblait être de nature assez bavarde. Il était donc, d'une certaine manière, coincé ici. Malgré ça, si l'heure avançait trop, il n'aurait aucun regret à la quitter pour rentrer à l'institut. Il avait déjà faillit être en retard et dormir dehors, cela lui suffisait amplement. Quelle heure était-il actuellement ? Lawrence n'en avait aucune idée, et il ne voulait pas regarder sa montre pour ne pas paraître insolent. C'était un garçon sage et poli, et, s'il avait quelque chose à dire, il le pensait d’abord longuement dans sa tête avant d'en faire part au principal intéressé. Il n'allait, par exemple, jamais dire à Kimberly qu'il voulait rentrer car il était un peu dans la pâté et qu'il se fichait un peu de ses affaires de riche.
En plus, quelque chose était assez étrange et perturbant dans sa réponse. Lawrence lui avait demandé d'expliquer son problème, et elle lui avait répondu que c'était l'une des plus grande fortune du monde. Lawrence ne voyait pas du tout en quoi le fait d'être riche pouvait être un problème.
A ce qu'il avait entendu, les riches n'avaient pas beaucoup d'amis, et assez éloignés psychologiquement de la société dans laquelle ils vivaient. Peut être que les choses étaient-elles différentes pour cette jeune fille ?
Alors, Lawrence sortit son poignet de sa manche et regarda l'heure. Il était six heures et quart. Le temps qu'il traverse New-York, il serait déjà sept heures moins le quart, et l'institut fermait ses portes à sept heures tapantes. Il ne fallait surtout pas qu'il dorme dehors. Lawrence avait la sainte horreur de l'inconnu, et il ne voulais pas passer pour un marginal une fois de plus. Il se leva alors du banc et regarda son interlocutrice, l'air dépité.
Il expliqua alors son problème à lui :

-Ecoutez mademoiselle, votre présence ne m'ennuie pas, bien au contraire, mais, voyez vous, mon... Mon internat ferme à sept heures, et il est à l'opposée de New York... J'ai peur d'arriver en retard. En plus je suis à pied...

Lawrence se sentit soudain très stupide de s'être endormis sur un banc public. Il risquait maintenant de dormir dehors. Conscient de sa stupidité, il soupira.

Il était vraiment stupide.

Elle avait finalement annoncé qui elle était à ce jeune inconnu et, elle n’avait pas vraiment eut de réaction. Contrairement aux autres personnes il n’avait pas ri, la croyait-il au moins ? Pas sûr. Au lieu de ça, il sortit son poignet de sa manche et regarda sa montre. La blonde ne le prit pas mal loin de là. Le jeune homme lui annonça qu’il fallait qu’il rentre car il était dans un internat qui fermait à dix-neuf heures à l’autre bout de New York. A pied ? Mission impossible avec ce monde ! Elle sourit, elle pouvait lui donner un coup de pouce :

-Vous n’allez jamais arriver à temps à votre Internat avec ce monde au dehors. Je vais vous aider en voiture çà sera plus rapide et puis si on n’arrive pas à temps vous pourrez toujours dormir à mon hôtel si vous voulez. Au moins vous ne dormirez pas dehors dans les deux cas. Ça vous dit ?

C’était quand même risquait car, si ils n’arrivaient pas à temps, il viendrait dormir à l’hôtel et donc hôtel veut dire enlever lunettes de soleil, et donc elle révélerait ce qu’elle pensait avant être une anomalie mais maintenant elle savait que c’était l’une des caractéristiques qu’elle avait en tant que mutante, ses yeux reptiliens. Mais Kimberly avait remarqué quelque chose, les humains – ou non mutants – semblaient ne pas remarquer ses yeux, mais elle ne voulait rien risquer auprès d’eux. Mais s’ils n’arrivaient pas à temps elle devrait prendre ce risque. Pas grave ! Elle le prendrait. Pas pour pouvoir parler de sa situation mais parce que ce jeune homme lui semblait fort sympathique, et aussi parce que dormir dehors à son âge ce n’était pas bien !

La jeune femme attendait toujours, les jambes croisées, bras sur le dos du banc, regard fixé vers l’inconnu :

-Alors ?

L’ancienne détenue des camps de concentration avait le sentiment qu’il allait accepter. Il n’avait rien à perdre juste tout à gagner ! Rapidité et si problème il ne dormirait pas dans la rue mais dans un hôtel – de luxe – et pourrait rentrer le lendemain dans son Internat tranquillement.

Tout au fond de lui, Lawrence avait espéré que la jeune femme lui propose sa voiture pour rentrer à l'institut. Il n'aimait pas trop accepter l'aide des étrangers, comme on lui avait toujours apprit, mais il n'avait pas vraiment le choix. Kimberly lui expliqua que les rues, à cette heure ci, devaient être bondées, et qu'il n'arriverait jamais à l'institut à temps. Probablement vrai, même si le parc c'était considérablement vidé depuis avant qu'il ne s'endorme.
Lawrence connaissait New-York comme sa poche, et il savait que le flux incessant de touristes venus visiter le coin pouvait être très gênant pour la circulation des voitures, et pour la circulation tout court. Mais, si cette jeune femme disait vrai, et qu'elle était vraiment la troisième puissance mondiale, elle devrait sans doute avoir des moyens quelconques de les faire aller plus vite.
Lawrence resta un moment, les bras ballant à peser le pour et le contre, sans prononcer un mot. Ce silence gênant ne dura pas très longtemps, car Kimberly brisa le silence. Lawrence donna alors sa réponse :

-Bon. J'accepte de venir avec vous.Je vais vous guider jusqu'à mon institut.

Lawrence avait bien précisé "mon institut" , car il ne voulait pas que cette femme apprenne l'existence d'une école pour les mutants.Il était quelqu'un de spécial, il le savait, mais il ne voulait pas du tout en faire étalage devant le premier ou la première inconnue qui passait. Il espérait qu'ils rentreraient à temps, et qu'il n'aurait pas trop à s'attarder avec elle. Plus ils restaient ensemble, plus les chances que son secret soit découvert s'agrandissaient.
Il s'imaginait les choses simplement : il allait monter dans la voiture de Kimberly, ils allaient passer une quinzaine de minutes ensemble, pendant lesquelles ils discuteraient de choses sans importances, et il allait être déposé devant le portail de l'institut. Il ne la reverrait jamais, de la même manière qu'il ne s'endormirait plus jamais sur un des bancs publics de central park. Plus il s’attardait ici, plus il risquait d'être en retard. Il se leva donc du banc, comme si un clou rouillé s'était subitement enfoncé dans son derrière.

-Allons-y tout de suite ! Il ne faut pas que je sois en retard là bas, les règles y sont très strictes ; à sept heures, plus personne ne rentre !

Il regarda sa montre : il était sept heures moins vingt. Plus le temps de parler, il fallait qu'ils se dépêchent.

Bon, certes elle avait un hélicoptère pour elle, mais elle doutait que l’Institut du jeune homme est un endroit où son hélicoptère puisse atterrir. Alors, il prendrait la voiture. Elle espérait bien qu’ils arriveraient à temps pour qu’il puisse dormir dans son lit, entouré de ses amis. Mais avec le monde qu’il y avait à l’extérieur de Central Park … il y avait de minces chances. Mince ne veut pas dire qu’ils n’avaient aucune chance. Son sourire, se changea en un sourire amusée quand elle vit Lawrence se levait d’un bon du banc où ils étaient assis tous les deux, elle se leva tranquillement et déclara d’une voix douce et calme :

-Alors suivez-moi, mon hôtel n’est pas loin je vais demander à ce qu’on sorte la voiture pour vous ramener chez vous.

Elle avait une idée de ce qu’elle allait faire pour qu’ils aient plus de chance d’arriver à destination à temps. Mains dans les poches elle se mit à marcher d’un pas rapide vers une sortie de Central Park qui les mènerait rapidement à son hôtel. Une fois arrivés à l’hôtel de luxe – palace – elle alla à la réception :

-Bonsoir Ginger, vous pouvez demander à Arold de sortir la voiture et à Sam et Nathan de sortir les motos, c’est pour le jeune homme que voici, il doit rentrer à son Institut avant dix-neuf heures sinon il ne pourra plus y rentrer.

-Bien mademoiselle Pendragon. Je m’en charge tout de suite.

La dénommée Ginger avait des cheveux roux, qui lui tombait en cascade sur les épaules, de magnifiques grands yeux couleurs émeraudes, de jolies lèvres, et très bien fournis où il fallait. Elle adressa un sourire au jeune mutant tout en décrochant le téléphone et donnant les instructions à la personne à l’autre bout du fil. Quelques minutes plus tard le duo se retrouvait dans une limousine encadré de quatre motos pour leur dégager le passage, direction l’Institut. Après s’il doutait qu’elle n’était pas extrêmement riche c’est qu’il avait un problème.

La richesse ne fait pas gagner du temps

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