Recrutement solitaire ~ Angel L. Endless [ TERMINÉ ]

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Face à son cerebro, Charles laissa échapper un profond soupir de sa poitrine. Il observait l'instrument avec hésitation. Il ne savait pas encore s'il voulait se lancer dans le recrutement de mutant aujourd'hui ou plus tard. Mais après réflexions, il était plus sage de s'y prendre aujourd'hui. Charles prit donc le casque du cerebro entre ses mains et installa l'objet sur sa tête. Cinq secondes passèrent et Hank actionna la machine - qu'il n'avait pas encore rendu autonome. Charles serra ses mains sur les accoudoirs de son fauteuil roulant et ferma les yeux un instant, avant de les ré-ouvrir. Il vit quelques personnes, des gens ordinaires, puis des mutants. Certains n'étaient pas encore prêt à recevoir de l'aide, alors, Charles n'y prêta guère attention. A force d'observer les mutants, il vit une personne différente des autres, et pour cause, il ne l'avait encore jamais vu. La recherche sembla figée sur la personne que Charles avait choisi. Une jeune femme, mutante sans nul doute, mais dont le pouvoir était très difficile à percevoir. Le professeur retira le cerebro, prêt à partir à la recherche de cette mutante égarée.

Charles dû prendre un véhicule pour se rendre en ville, et donc, un chauffeur. Son choix s'était porté sur Sean, qui aimait bien promener pendant que le professeur tentait de recruter des jeunes mutants. Il l'aidait aussi, à l'occasion, mais pour l'instant, seul Charles irait voir la jeune mutante. C'est en roulant que Charles devait chercher dans un New-York bondé de gens aussi pressés les uns que les autres. Difficile de voir quelque chose lorsque vous avez une taille réduite. Charles cherchait tout de même en observant attentivement les visages. C'était presque comme chercher une brindille dans une botte de foin. Sean devait s'impatienter, mais le professeur Xavier avait envie de trouver la mutante. Même s'il hésitait souvent à partir à l'aventure, l'envie d'aider les autres le poussait à chercher les mutants égarés qui pourraient s'avérer être en danger, seuls contre eux-même. C'est après avoir dépassé une personne âgée que Charles aperçu la mutante qu'il cherchait. Avançant prudemment vers celle-ci, il fit mine d'observer une vitrine de magasin, attentif au moindre mouvement de la jeune fille.

— Plus je passe ici, plus les prix augmentent. C'est presque ridicule.

Mais pourquoi se contenter de parler simplement alors que Charles avait la capacité de faire mieux pour attirer l'attention de la jeune fille ? Sans vraiment savoir si elle était au courant de la mutation ou non, le professeur changea les prix des étiquettes dans l'esprit de sa cible. Peut-être que ce petit tour de magie passerait inaperçu, alors, Charles tenta d'entrer dans l'esprit de la mutante afin de pouvoir travailler sur le coté "je devine ce que tu penses".

Il était une fois, une princesse aux longs cheveux roux. Elle n'était pas spécialement jolie, plutôt banale, mais pourtant elle attirait les regards. Sa simple présence suffisant à animer des étincelles dans les yeux de toutes les personnes la croisant. La princesse était très aimée de son royaume et chaque personne la voyant ne pouvait s'empêcher de lui dire à quelle point elle était magnifique. Le temps passant, la princesse eut envie de découvrir de nouveaux territoires et un soir, elle s'enfuit de sa tour et gagna le pays voisin. Elle s'attendait à découvrir un univers tout à fait différent du sien, des personnes totalement différentes mais non : la première chose qu'on lui dit lorsqu'elle passa la frontière fut : « Vous êtes magnifique. ». Déçue et déprimée, la jeune princesse prit la fuite et tenta l'expérience dans tous les pays voisins mais à chaque fois les réactions furent les mêmes. La princesse découvrit un monde de fausseté et cela la choqua tellement qu'elle tenta de mettre fin à ses jours. Mais sa tentative de suicide fut tuée dans l’œuf lorsque les personnes l'entourant l'en empêchèrent en la protégeant, quitte à se blesser eux-mêmes. La princesse, ne voulant blesser personne d'autre qu'elle-même, décida de ne plus parler jusqu'au jour où elle découvrirait un être humain qui serait honnête avec elle. Et depuis ce jour, la princesse aux longs cheveux roux ne dit plus un mot et attendit patiemment qu'un être humain lui tende la main.
Angel se réveilla en sursaut et se rendit compte à temps que le cours était fini. Se levant précipitamment, la rousse quitta l'amphi le plus vite possible et sortit hors du bâtiment sans jeter un coup d’œil en arrière. Mon Dieu ce qu'elle avait hâte de retrouver le confort douillet de son appartement, la joie réelle de son chat lorsqu'elle lui donnerait ses croquettes, la perplexité non feinte de son iguane lorsqu'elle tomberait comme une idiote devant sa cage comme chaque jour... Angel avait hâte de retourner dans son petit cocon, loin des "vous êtes magnifiques".

- « Mademoiselle, excusez-moi mais... »

Se bouchant les oreilles de façon peu discrète, Angel prit la fuite et eut la mauvaise idée de fermer les yeux en même temps... l'effet ne se fit pas attendre et dans les deux mètres qui suivirent elle se prit un mur en pleine face. Encore traumatisée par le choc, Angel descendit les escaliers en titubant comme une alcoolique et en se frottant le nez. Trois personnes se jetèrent sur elle pour la retenir lorsqu'elle manqua une marche. Effrayée par le contact physique et visuel avec tant de personne, l'étudiante en droit prit la fuite, comme à son habitude. Se réfugiant dans une ruelle déserte, Angel s'assit par terre au comble du désespoir. Après avoir insulté les trois-quart de la planète et demandé la lobotomie du quart manquant, Angel se mit à réfléchir au rêve qu'elle venait de faire. Ce ne lui arrivait pas si souvent de dormir en cours, avouons-le, mais surtout ça ne lui arrivait jamais de faire des rêves comme celui-là ! Angel avait eut l'impression de faire une autobiographie rêvée, sauf qu'il aurait fallu qu'elle vive quelques siècle plus tôt mais bon... Cette princesse qui avait les cheveux roux, comme Angel, et avait le même problème que l'étudiante pour ce qui était de la population l'entourant. Peut-être qu'Angel devrait l'interroger dans son subconscient pour lui demander la solution mais ça risquait d'être compliqué puisque ce n'était qu'un rêve. Et puis quand même... cette princesse elle ressemblait vraiment beaucoup à Angel, non ?

- « Mademoi... »

Angel se leva brusquement et prit la fuite, encore une fois, sans même écouter la fin de la phrase. Elle déambulait dans les rues, s'étant encore une fois perdue, lorsqu'elle eut le malheur de croiser le chemin d'une personne âgée. Ah mais oui ! Elle était dans la zone de promenade de la maison de retraite ! Quelle idiote ! Les phéromones faisant leur travail, Angel dû prendre encore une fois la fuite pour éviter de se prendre un coup de déambulateur sur la tête. Elle venait de réussir à semer la grand-mère lorsqu'elle se rendit compte qu'elle ne savait pas du tout où elle était. Bon au moins elle n'avait pas changé de pays ni de ville mais après... C'était où Central Park ? En proie à un stress phénoménal, Angel s'effaça inconsciemment la mémoire et se demanda aussitôt ce qu'elle faisait là et surtout où elle était. Après s'être effacée trois fois la mémoire, Angel finit par arrêter de se poser des questions et laissa son regard s'arrêter sur les prix affichés dans une boutique.

- « Plus je passe ici, plus les prix augmentent. C'est presque ridicule. »

Hein ? Quoi ? Comment ? Angel serra les poings et s'apprêta à entendre la fameuse phrase qui commençait à lui taper sur le système à savoir celle lui disant à quel point elle était magnifique mais au lieu de l'écouter elle se fit la réflexion que les prix venaient de changer. Elle était sûr qu'ils affichaient 15$ mais là elle ne voyait plus que 15555$. A tout les coups c'était un vendeur qui venait de les changer juste pour l'embêter ! Tous des fourbes ces vendeurs ! Toujours à chercher la proie faible et à agir dès qu'ils voyaient l'envie dans le regards de leurs futurs clients ! Eh bah qu'ils aillent voir ailleurs parce que Angel Liberty Endless n'achèterait pas leurs foutus anges de toilettes moches et trop maigres ou trop gros ! 15555$ pour deux pauvres figurines moches et qui se casseraient dans la seconde suivante ? Non mais oh ! Fallait pas la prendre pour une débile non plus ! S'énervant quelque peu, Angel projeta des phéromones un peu partout et décida de partir puisque, après tout, elle n'était pas venu là pour regarder des anges moches dans une vitrine ! Tiens d'ailleurs... pourquoi était-elle là ?
En reculant elle se prit le pied dans quelque chose et tomba purement et simplement sur le sol, fesses contre terre et phéromones éparpillés aux quatre coins de la ville. Cherchant des yeux la raison de sa chute, Angel comprit qu'elle venait de se prendre les pieds dans le fauteuil roulant du monsieur qui lui avait parlé des prix quelques instant plus tôt. Ah mais attendez ! S'il était dans un fauteuil roulant c'était qu'il était vieux, non ? Bah oui il n'y avait que des vieux dans les fauteuils roulants, c'était bien connu ! Bon il n'avait pas l'air d'être vieux mais Angel savait bien qu'il ne fallait pas se fier à l'apparence alors elle tenta de reculer, les fesses contre terre avant de se rendre compte qu'elle irait plus vite en se relevant. C'était tout embrouillé dans l'esprit de la rousse et son esprit passait du sol au vieux, au fauteuil, à son professeur de droit tout en passant par sa non-envie de choucroute et sa réflexion personnelle sur le rêve qu'elle avait fait plus tôt. Bref, c'était la merde totale là dedans...

- « Euh... pardon.... »

Il allait la frapper, non ? Parce que tous les vieux la frappait alors bon... Peut-être qu'elle ferait mieux de prendre la fuite ? Après tout un coup de fauteuil roulant dans la tête ça ne la tentait pas trop...

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Charles ne comprenait pas très bien ce qu'il lui arrivait, mais il se sentait comme... sur un nuage. Il n'avait pas été aussi serein depuis... il ne savait plus. L'odeur de la ville semblait s'être adoucit, peut-être n'était-ce pas la ville elle-même mais plutôt la jeune fille qui venait de trébucher sur une roue de son fauteuil qui dégageait une bonne odeur... quelque chose de parfumé, comme une pointe de lavandes et de roses... ou peut-être de miel. En posant les yeux sur la jeune fille, il fut envahi d'une drôle de sensation. Un sourire niais apparut sur ses lèvres et il se perdit dans les beaux yeux de la jeune fille. Et ses cheveux... de magnifiques cheveux d'ange... d'un roux aussi flamboyant qu'un feu crépitant dans une cheminée. Charles avait même l'impression que la demoiselle se relevait du sol au ralenti, alors qu'il avait tendu la main sans s'en rendre compte pour tenter de la relever. Une autre personne, un peu plus loin, observa la jeune fille avec attention. Il semblait tout aussi charmé que Charles l'était. Mais Charles ne tombait pas facilement amoureux, surtout pas d'une jeune fille qu'il venait de rencontrer. Mais son visage... son beau visage, une peau de porcelaine au teint pâle comme la neige... sûrement aussi douce qu'une peau de nouveau né. Et puis, ses vêtements lui allait à ravir. Elle semblait si fragile... Charles avait envie de la rassurer, de l'apaiser, de la protéger. Il avait envie de l'avoir à ses cotés, de vivre avec elle... Il s'imaginait déjà entouré de bambins, marié... L'homme en face était aussi rouge qu'une rose. Charles osa lire dans son esprit et fut surpris d'y voir à peu près les mêmes intentions que Charles : Se marier avec la jeune femme, avoir des enfants, vivre heureux. Charles observa une nouvelle fois la demoiselle qui était en train de s'excuser de l'avoir heurté.

— Ne vous excusez-pas. Je m'appelle Charles Xavier... et, je dois dire que... vous avez là un drôle de pouvoir. Une mutante, n'est-ce pas ?

Charles pensait avoir touché dans le mille... mais il ne se doutait pas encore des évènements à venir. Il restait là, assit dans son fauteuil - il n'avait pas trop le choix en même temps - à regarder la jeune fille, attendant une réaction de sa part. Puis s'était reparti, dans les idées aussi délirantes les unes que les autres. Faire venir la jeune fille à l'institut, avoir constamment son visage à porté de vue... Et puis, il pourrait se rapprocher d'elle, l'inviter à dîner, fêter la St Valentin, aller au cinéma, lui payer des tonnes de bijoux... même ce qu'il y avait en vitrine. Charles n'arrivait pas à contrôler son esprit, ni ses pensées. Il était envouté.

Il la regardait bizarrement... Pourquoi il la regardait comme ça ?! Il allait la violer ?! Angel commença à paniquer et le regard... étrange du monsieur en fauteuil-roulant n'aida pas à la rassurer, bien au contraire... L'individu à roulettes tendit la main vers Angel mais cette dernière, loin de prendre le geste positivement, crut qu'il tentait de la kidnapper et paniqua encore plus, balançant des phéromones partout autour d'elle. Après tout elle avait raison, non ? Il la regardait bizarrement, lui tendait la main comme pour l'embarquer sur son fauteuil roulant vers des ruelles sombres où il pourrait...

- « Ne vous excusez-pas. Je m'appelle Charles Xavier... et, je dois dire que... vous avez là un drôle de pouvoir. Une mutante, n'est-ce pas ? »

Attendez une minute... Depuis quand un kidnappeur-violeur donnait son prénom ? Hum... C'était sans aucun doute une technique d'intimidation ou un truc du genre ! A tout les coups c'était pas son vrai nom ! Haha s'il pensait pouvoir tromper Angel comme ça, il se fourrait le doigt dans l’œil le pervers ! Elle n'était pas bête la petite rousse ! Elle avait vu pleins de films où les méchants tentaient de kidnapper les gentils en leurs donnant des faux noms et en tentant de les emmener dans leurs camionnettes... Ah non Angel n'allait pas se faire avoir ! Il ne l'emmènerait pas dans sa camionnette et s'il tentait quoi que ce soit il...

- « Mutante ? »

De quoi il parlait ? Il venait de l'insulter là, non ? De quel droit il l'insultait de mutante !

- « Euh non... mes cheveux sont naturellement roux... »

Il suffisait de demander si elle s'était fait une coloration, non mais oh ! C'était pas la peine de la traiter de mutante juste parce que ses cheveux était roux ! Quel manque d'éducation tout de même ! Cet homme là, il ne savait vraiment pas parler au femme !
Ignorant la main tendue, Angel se releva seule et manqua, évidemment, de retomber fesses au sol mais un inconnu l'empêcha de tomber. Sursautant , Angel s'écarta précipitamment et se retrouva de nouveau face à la vitrine où se trouvaient les deux anges. Oh tiens les prix avaient encore changés ! Décidément les vendeurs étaient vraiment fourbes ! Dès qu'on avait le dos tourné, ils ne pouvaient pas s'empêcher de modifier les prix. Saletés !
Les phéromones se promenaient joyeusement autour de la rousse, se jetant sur tous les êtres humains passant par là. Ils étaient très nombreux sur le fameux Charles Xavier mais, heureusement pour lui, ils n'y étaient pas tous... Se jetant sur un jeune homme qui arrivait dans la direction de LEUR humaine, les phéromones entrèrent en action et bloquèrent la vue du garçon sans se douter qu'ils avaient affaire à un mutant et que ça allait foutre la merde. De toute façon les phéromones n'avaient pas de conscience... Eux tout ce qu'ils voulaient c'était se jeter sur les humains pour leur boucher la vue, un point c'est tout !

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Spoiler:

Le temps était parfait. Même le bruit agaçant de la ville semblait être devenu une douce mélodie. Charles souriait niaisement, perdu dans ses pensées stupides. La faute à des phéromones propulsées par une jeune demoiselle qui n'avait pas l'air de savoir contrôler son étrange don. Un homme, à coté d'eux, avait le même sourire niais sur le visage. Mais Charles ne l'avait pas vu, trop occupé à plongé son regard dans les yeux de la jolie rousse. S'il aurait pu, Charles se serait permis de glisser sa main dans la chevelure de l'ange tombé du ciel. Il était sûr qu'ils sentaient très bon. Et cette couleur... ses pensées tournaient en boucle dans sa tête, chantant à chaque fois le même refrain. Belle peau, beaux cheveux, beaux yeux... il pouvait trouver toutes les qualités de la terre à cette inconnue en moins de cinq secondes. Charles était amoureux. Oui, amoureux de cette jeune inconnue. Il voulait venir à son secours, se comporter comme un gentlemen et être à ses yeux, un super-héros. Quelle niaiserie. Charles s'imaginait presque être le personnage principal d'une grande histoire d'amour digne d'un livre à l'eau de rose. Pourtant, quelque chose essayait de lutter, dans la tête de Charles, mais il n'y prêta guère attention. Sa priorité était d'être chevaleresque et de soulever la rouquine du sol. Elle devait sans doute être mal à l'aise, dans une telle position. Charles s'était présenté en tendant la main, mais la jeune fille ne semblait pas vouloir de son aide. Affichant une moue plutôt triste, Charles se fit une raison. Elle était trop timide pour oser d'accepter de l'aide. Charles se remit à sourire niaisement, écoutant la douce mélodie qu'était la voix de la jeune fille. C'était si...féérique. Oui, la jeune fille ressemblait à une fée... ou alors à une sirène. Ou bien un ange. Ou alors une déesse...Les pensées de Charles furent interrompue par la dernière réponse de l'inconnue. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle était en train de faire. Et Charles se disait que peut-être, elle n'était pas mutante, mais que c'était bel et bien l'amour qui le faisait penser ainsi. Non, il fallait rester fort. Charles prit une profonde inspiration, désirant se lancer dans diverses explications, mais quelque chose l'en empêcha. Une nouvelle tête rousse fonçait droit sur eux, avec ce même sourire niais accroché au visage.

Sean Cassidy, qui passait par là, marchait à une vitesse folle. Il se précipita vers la jeune fille, puis fronça les sourcils en voyant Charles. Ce dernier le dévisagea, surpris de le voir ici et surtout, outré que Sean se permette de regarder l'inconnue avec insistance. Ses yeux pétillaient, ses joues devenaient rouges. Sean passa même une main dans ses cheveux et Charles le trouva bien ridicule. Pour qui se prenait-il ? Se pavaner comme ça, devant une jolie jeune fille. Malgré tout, Sean reporta son regard sur le professeur.

— Hank m'a dit où vous étiez...

Sean interrompit sa phrase, se tournant légèrement vers la rouquine.

— mais il ne m'avait pas dit que vous étiez en si bonne compagnie.

Le mutant fit un petit haussement de sourcils envers l'ange cupidon au féminin. Charles, furieux, fronça les sourcils.

— Je suis occupé. Je suis en train de recruter !
— Quel bon choix. Alors, comme ça tu es une mutante toi aussi ? Je suis Sean Cassidy... mais tu peux m'appeler Banshee.

Charles roula des yeux et agrippa le poignet du mutant pour le dégager de devant. Il lui gâchait la vue. Il fallait impérativement recruter cette jeune fille. Il le fallait, c'était une priorité absolue. Charles pourrait en être malade de ne plus voir son visage. Le pauvre pensait que le pouvoir n'avait rien avoir avec son amour pour cette inconnue. Pour lui, c'était le destin. Il devait croiser la route de la cette mutante, capable de vous tourner la tête. Sean avait les yeux rivés sur elle, tel un lion prêt à bondir sur sa proie. Cette situation, aussi bizarre soit-elle d'un point de vue extérieur, semblait tout à fait naturelle aux yeux de ceux qui étaient touchés par les phéromones.

— Oui, sa mutation a l'air d'être des plus remarquable. Je pense que je peux vous recruter dans notre école pour jeunes mutants. Je vous apprendrai à utiliser vos dons... à les contrôler. Je suis...professeur, vous savez.

Charles l'avait déjà dit, mais il désirait se vanter un peu plus, pour gagner quelques points d'avance sur Sean qui n'attendait qu'une seule chose : répliquer.

— Je peux très bien lui apprendre, professeur, insista Sean d'un ton plutôt sec. Après tout, je suis professeur moi aussi. Et ma mutation est bien plus cool que la votre. Vous vous faites vieux...

Les mains de Charles se resserrèrent fermement sur les accoudoirs de son fauteuil. Il avait envie de sauter sur Sean ou le gifler. Il mettait sûrement la demoiselle mal à l'aise, et Charles ne voulait pas la faire fuir, pas maintenant.

— Et toi, tu es trop jeune pour comprendre quoi que ce soit à sa mutation. Elle est... magique.
— Et quel est sa mutation ? La beauté incarnée ?
— Elle... elle... je pense qu'elle est capable de rendre les gens heureux.
— En tout cas, c'est moi qui lui apprendrai à se servir de ses pouvoirs. Nous sommes parfaitement assortis, vous ne trouvez pas ?
— Sean, sois sérieux ! Retourne au manoir et laisse-moi faire mon recrutement tranquille !
— Oh, et le vieux mutant en fauteuil va réussir à rentrer tout seul ? Vous avez besoin de moi pour vous ramener. Il se peut que vous soyez amnésique, vue votre âge plutôt avancé...
— Je n'ai que 38 ans !!
— Vous avez un cheveux gris, juste là.

Le ton montait de plus en plus entre les deux mutants, et ils étaient vraiment abjectes l'un envers l'autre. Ils se disputaient une jeune femme qu'ils ne connaissaient pas et Sean semblait accroché à sa proie autant que Charles. Ils voulaient posséder le cœur de la rouquine, quitte à se battre tels des cerfs pour les yeux d'une jolie biche. Ils en étaient particulièrement ridicule, sans s'en rendre compte.

Le fameux Charles Xavier tirait exactement la même tête que toutes les personnes entre 5 et 75 ans se trouvant dans la rue : des cœurs dans les yeux, le sourire béat et surtout, les déclarations de mariage dans la bouche. Pour une personne insensible aux phéromones qui passerait par là, la situation serait particulièrement gênante mais puisque dans ce monde-ci les personnes insensibles aux phéromones étaient rares, ce scénario n'était pas près d'être expérimenté. Angel était coincée, dos à la vitrine, entourée de ce dont elle avait le plus peur : des êtres humains. Quelle malédiction pour elle que d'être née avec un pouvoir qui attirait à elle tant d'humains alors qu'elle en avait une peur bleue... D'autres personnes auraient pu profiter de ce pouvoir pour mettre à ses pieds tous les êtres humains de cette planète, pour devenir maître du monde ou même pour se sentir continuellement entourée mais Angel, elle, préférait s'en servir pour se barricader chez elle à l'abri de tout regard. Quel malheur pour une fille comme Angel d'être née aimée de tout le monde alors qu'elle-même n'aimait personne. Un garçon de moins de cinq ans qui passait par là lui jeta un regard rempli de mépris mais le gosse fut aussitôt amené plus loin par sa mère. Le gosse voulait frapper Angel alors que la mère voulait la protéger. C'était comme ça. C'était ça le pouvoir des phéromones : envie de meurtre, envie de protection. La personne ayant entre 5 et 75 ans ne pouvait pas s'empêcher d'admirer Angel et de vouloir la protéger, quitte à engager sa propre vie. Si une bombe avait menacé d'exploser, Angel n'aurait rien eut puisqu'elle aurait été protégée par la planète entière. Qu'il y ait une fusillade et vous pourriez être sûr que Angel n'aurait pas une égratignure : protégée par les autres et évitée par les tireurs. Qu'elle tente un attentat sur la maison blanche et on ne l'en empêcherait pas. Au contraire, on ouvrirait grand les portes et on lui servirait une tasse de thé. A bien y réfléchir, le contrôle des phéromones devait être le plus puissant de tous les pouvoirs existants sur cette planète. Parce que si l'immortel pouvait vivre éternellement, il ne pouvait pas résister aux phéromones. Si le lanceur de feu pouvait allumer un incendie, il ne pouvait pas se contrôler en présence des phéromones. Le métamorphe aurait beau être dans la peau d'un animal, son cœur d'humain serait quand même attaqué par les phéromones. Pouvoir bien dangereux que celui de Angel mais heureusement pour l'humanité, elle n'était pas décidée à mal s'en servir. Elle n'était d'ailleurs même pas décidée à s'en servir puisqu'elle en ignorait l'existence. La chose était évidente aux yeux du monde entier mais pas aux yeux d'Angel.

- « Hank m'a dit où vous étiez... mais il ne m'avait pas dit que vous étiez en si bonne compagnie. »

L'individu de sexe masculin et aux cheveux roux avait foncé droit sur Angel, manquant de la faire s'enfoncer encore plus profondément dans le mur. La jeune femme n'avait qu'une envie : disparaître, passer à travers le mur quitte à se trouver une fois encore à côté de ces anges de pacotilles changeant sans cesse de prix. Le jeune homme la regardait avec insistance, Angel avait même l'impression qu'il allait la violer sur place si bien que dans son esprit, elle appela à l'aide projetant ici et là des phéromones plus actifs que d'autres. Le garçon lui faisait très peur ! Autant celui en fauteuil-roulant avait gardé une certaine distance, autant le roux n'hésitait pas à l'approcher de très près. Angel était totalement terrifiée et elle apprécia l'intervention de Charles Xavier qui détourna l'attention du roux au moins assez longtemps pour qu'elle s'enfonce encore plus profondément dans le mur, se faisant par la même occasion très mal au dos. Oui parce que Angel avait beau contrôler les phéromones et la mémoire, elle ne passait pas à travers les murs et même si elle essayait de le faire avec beaucoup d'enthousiasme en ce moment-même, le résultat restait un affreux mal de dos et l'impression de se prendre un rouleau-compresseur dans le dos.

- « Je suis occupé. Je suis en train de recruter ! »

Recruter ? Comment ça ?! Ainsi cet étrange personnage en fauteuil-roulant était un recruteur ? Pour quelle raison voulait-il recruter Angel ? Elle était très mauvaise en sport et pas du tout impliquée dans le quotidien des plus pauvres...

- « Quel bon choix. Alors, comme ça tu es une mutante toi aussi ? Je suis Sean Cassidy... mais tu peux m'appeler Banshee. »

Hein ? De quoi il parlait le roux ? Banshee ? Mutante ?! Mais ils allaient cesser, oui ?!

- « Mais puisque je vous dis que je suis naturellement rousse ! »

Angel commençait à s'énerver. Ces deux hommes manquaient vraiment de tact et ne savaient décidément pas parler aux femmes. Ses phéromones, perplexes, voletaient ici et là, semblant s'ennuyer quelque peu de n'avoir aucun esprit résistant.

- « Oui, sa mutation a l'air d'être des plus remarquable. Je pense que je peux vous recruter dans notre école pour jeunes mutants. Je vous apprendrai à utiliser vos dons... à les contrôler. Je suis...professeur, vous savez. »
- « Je peux très bien lui apprendre, professeur. Après tout, je suis professeur moi aussi. Et ma mutation est bien plus cool que la votre. Vous vous faites vieux... »

Mutants ? Pouvoirs ? Contrôler ? Dons ? Professeurs ? Mutation ? S'en était trop pour la pauvre Angel qui s'affala par terre, fesses au sol, l'esprit totalement perturbée et les phéromones surpuissants pendant que les deux autres se disputaient.

- « Je ne... suis pas... une... mutante... »

Non Angel n'était pas une mutante ! Elle ne savait pas lancer des boules de feu, elle n'était pas immortelle (ou du moins pas qu'elle le sache...), elle ne guérissait pas d'un coup (la preuve, elle avait encore la cicatrice de sa coupure au doigt) et elle ne pouvait pas respirer sous l'eau alors non, Angel n'était pas une mutante ! Elle n'avait pas de pouvoirs, seulement la faculté parfaitement insupportable d'attirer les regards. Ah mais attendez... et si c'était ça son pouvoir ? Attirer les regards ? Le professeur Charles Xavier avait l'air de penser qu'elle pouvait rendre les gens heureux mais Angel se demandait si ce n'était pas quelque chose de plus... malsain... Elle avait depuis longtemps cette sensation de dégager quelque chose, comme une aura, comme une odeur qui rendait les autres fous. Alors c'était elle la cause de tous ses problèmes ? C'était à cause d'elle-même si tout le monde la regardait ? Elle était le plus gros problème de son existence ? Tout était de sa faute ?
Les phéromones s'agitèrent dangereusement, se doutant que leur humaine allait agir bizarrement mais ils n'eurent pas le temps d'agir que déjà le second pouvoir de Angel fit son apparition, réduisant à néant tous les efforts qu'avaient fait les deux mutants jusqu'à là : Angel s'effaça purement et simplement la mémoire. Tout ce qui s'était passé jusqu'à là : le truc bizarre des prix, l'arrivée et la présentation de Charles Xavier, la chute et l'arrivée de Sean Cassidy... tout s'effaça de la mémoire de la jeune fille qui ouvrit de grands yeux étonnés sur les deux hommes en face d'elle :

- « Euh... Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que je fais là ? »

Oui d'abord ! Pourquoi elle était assise par terre ? Et pourquoi les deux hommes en face d'elle la regardait comme ça, hein ?

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— Je ne... suis pas... une... mutante...

Les mutants avaient beau idolâtrer l'inconnue, ils n’entendirent aucune de ses paroles, trop occupé à s'ébouriffer le chignon. Sean voulait vivre avec la demoiselle dans un manoir luxueux et il ferait tout pour l'avoir ! Quant à Charles, il avait déjà tout ce qu'il désirait à l'exception de cette ravissante créature.

— Je suis sûr que tu n'es même pas capable de t'habiller tout seul ! Alors t'occuper d'une femme, encore moins !
— Et moi je suis sûr que vous ne savez même plus vous servir de ce que vous avez entre les jambes !

Charles ouvrit la bouche, outré. Il n'avait jamais entendu Sean lui parler sur ce ton. S'il aurait pu, il l'aurait poussé. Il avait envie de prendre l'inconnue par le bras et l'emmener loin d'ici, loin des autres, loin de Sean. Il voulait la protéger de ces regards que les gens lui lançaient. Pourquoi ils l'a voulaient tous ? Charles était fou de jalousie. Il avait envie de partir loin d'ici, dans un pays où personne ne pourrait voir le visage de sa bien aimée, afin qu'elle soit rien qu'à lui. Telle était la mentalité de Charles à ce moment là, à cause du pouvoir de la mutante. Il n'avait plus les idées claires et devenait totalement possessif, jaloux, dérangé. Il n'avait plus aucune notion du rationnel et de l’irrationnel. L'important était d'avoir la jeune femme à ses cotés rien que pour lui.

— Et toi tu n'as jamais su t'en servir et ce n'est pas prêt de changer !
— Vous dites n'importe quoi ! Et puis, je suis sûr que tout ce dont-elle a besoin c'est d'amour et JE suis amoureux d'elle.
— Tu es jeune, tu n'as aucune idée de ce qu'est l'amour !

La conversation - ou plutôt dispute - continuait de plus belle alors que la mutante, activa un second pouvoir que même Charles ne soupçonnait même pas.

— Euh... Qui êtes-vous ? Et qu'est-ce que je fais là ?

Enfin, le silence ! Sean et Charles tournèrent la tête en même temps, tels des robots programmés pour répondre aux douces paroles de la jeune femme. La voyant au sol et totalement désarmée, Sean se précipita vers elle et la souleva du sol par le bras, pour qu'elle se tienne debout. Mais en ayant un contact physique avec la jeune femme, Sean ne put s'empêcher de humer son parfum. Elle sentait si bon. Il en perdait la tête. Charles le tira par la veste pour qu'il se recule et qu'il rompt tout contact avec l'inconnue. De quel droit Sean se permettait-il de toucher la femme qui LUI était destinée ? Charles était tellement jaloux qu'il en oublia presque les paroles de la demoiselle. Inquiet, il avança son fauteuil vers elle.

— Tu l'as laissé se faire mal espèce d'imbécile ! Elle a sûrement dû se cogner la tête ! Si tu l'as rendu amnésique, je te fais enfermer en prison !

Sean savait que Charles en était capable, mais il ne se laissa pas faire et répliqua de plus belle.

— Et vous, que faisiez-vous lorsqu'elle est tombée !? Hein !?

Ignorant l'adolescent, Charles prit les mains de la mutante, très inquiet à son sujet.

— Vous allez bien ? Je peux vous emmener dans mon institut, il y a un docteur, tout ce qu'il faudra pour vous soigner. Je vous le promets.

Et patatra, Charles afficha un nouveau sourire niais. Sa voix était douce, comme s'il s'adressait à un enfant apeuré. Sean pestait dans son coin. La situation n'avait pas changé, c'était même pire. Sean prévoyait quelques scénarios dans sa tête, comme enfermé Charles quelque part et s'enfuir avec la mutante. Charles avait la même idée, comme sûrement beaucoup d'autres personnes autour d'eux. Un homme approcha de la rousse, le regard encore plus perdu que les deux autres. Son sourire niais allait parfaitement avec son air béat.

— Ces hommes vous embêtent-ils ? Je suis de la police et... je peux faire quelque chose pour vous, charmante jeune femme.
— Occupez-vous de ce qui vous regarde espèce de crétin ! Elle est avec moi !
— Vous n'êtes qu'un mioche, elle a besoin de quelqu'un de protecteur.

Charles fit une chose qu'il n'aurait jamais fait en temps normal : il usa de son pouvoir pour mettre d'horribles images dans l'esprit des deux garçons. Ils se mirent à fermer les yeux en posant leurs mains sur leurs tempes. Charles était satisfait de son petit tour de magie. Il tendit la main vers la demoiselle, désirant qu'elle le suive.

— Venez, je prendrai soin de vous...

Pendant que les deux hommes se cherchaient des poux, Angel cherchait à comprendre ce qu'elle faisait fesses par terre. Peut-être avait-elle trébuché ? Mais où avait-elle pu trébucher ? Cailloux ? Bah non il n'y en avait pas... Euh... Angel réfléchissait très sérieusement à la raison de sa chute pendant que les deux individus se balançaient leurs quatre vérités en pleine face. Peut-être s'était-elle pris les pieds dans... bah dans ses pieds ? Angel réfléchit quelques instants et se dit que ce n'était pas ça. Alors qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Elle n'était quand même pas tombée sur ordre du saint esprit ! Quoique... Après tout ils étaient fourbes en haut !
Soudain, la jeune fille se sentit transportée dans les airs et en quelques secondes elle était debout, à côté du garçon roux. Que ? Il l'avait touchée ! Angel paniqua et rompit le contact rapidement au même moment que le roux qui se fit écarter purement et simplement par un homme en fauteuil-roulant. Eh mais attendez ! S'il était en fauteuil-roulant c'était qu'il était vieux ! Il allait donc tenter de taper Angel ! Étrangement, Angel se dit que cette réflexion lui rappelait quelque chose... Mais quoi donc ? Les deux hommes étaient encore en train de se disputer, tel un combat de coqs, alors que Angel était encore une fois en pleine réflexion sur le trou noir qu'elle venait de découvrir. Comment était-elle venue jusqu'ici ?

« Vous allez bien ? Je peux vous emmener dans mon institut, il y a un docteur, tout ce qu'il faudra pour vous soigner. Je vous le promets. »

L'homme en fauteuil-roulant venait de lui prendre les mains et Angel le regarda, les yeux écarquillés et l'air ébahit. Il lui souriait d'une façon un peu étrange... En fait il avait exactement le même sourire que la population basique que croisait Angel. Déçue, Angel reprit ses mains de celles de l'homme : il était comme tout le monde finalement. Ce n'était pas lui l'homme qu'elle attendait, l'homme qui saurait l'accepter pour ce qu'elle était et non pas pour ce que les autres croyaient voir. Angel avait crut pendant un bref instant que l'homme en fauteuil-roulant était différent, qu'il s'inquiétait vraiment pour elle mais en fait non. La rousse décida de bouder et elle croisa les bras sous sa poitrine, leva la tête d'un air hautain et ferma les yeux, vexée. Elle s'était encore fait prendre au piège : elle avait espéré.

- « Ces hommes vous embêtent-ils ? Je suis de la police et... je peux faire quelque chose pour vous, charmante jeune femme. »
- « Occupez-vous de ce qui vous regarde espèce de crétin ! Elle est avec moi ! »
- « Vous n'êtes qu'un mioche, elle a besoin de quelqu'un de protecteur. »

Angel ouvrit un œil perplexe et regarda l'individu qui venait d'arriver. Il était plutôt grand et bien bâti mais il avait exactement le même air niais que les deux autres. La jeune femme soupira et se découvrit une passion nouvelle pour l'observation de ses ongles. Qui est-ce qu'il était lui pour lui dire ce dont elle avait besoin, hein ? Qu'est-ce qu'il en savait qu'elle avait besoin de quelqu'un pour la protéger ?! Elle se débrouillait très bien toute seule ! Bon certes elle se perdait régulièrement, se trompait d'appartement, se prenait des portes mais cela mis à part, elle était parfaitement autonome ! Enfin bref elle n'avait pas envie qu'une armoire-à-glace la protège des courants d'airs !

« Venez, je prendrai soin de vous... »

Les deux autres individus semblaient terrifiés, comme s'ils avaient vu quelque chose d'horrible. Peut-être qu'un monstre était passé par là pendant que Angel regardait ses ongles ? Mon Dieu ! Elle n'aurait jamais dû regarder ses ongles ! Maintenant elle en était sûre : il y avait quelque chose de dangereux ici ! Elle le sentait dans l'air ! Et puis pour qu'un policier et un roux aient peur, c'était qu'il y avait quelque chose de trèèèès dangereux ! Angel regarda tout autour d'elle en cherchant la chose terrifiante des yeux. Quoique en fait elle n'avait peut-être pas très envie de la voir la chose...

« Mais qui êtes-vous ?! Et pourquoi vous voulez m'emmener dans votre institruc ou j'sais pas quoi ?!»

C'était qu'il commençait à la gonfler l'autre là à lui demander de l'accompagner alors qu'elle ne savait même pas ce qu'il lui voulait ! Ça se trouve c'était un gros pervers ?! Un satyre ?! Angel recula d'un pas, paniquée, heurta le roux en faisant un pas de côté et se prit le policier en pleine face en tentant de fuir. Terrifiée la jeune fille se mit à hurler en pointant le doigt vers un point indéterminé derrière les trois hommes. LA CHOOOOOOOOOOOOOOOOOSE !
Les trois hommes se tournèrent instinctivement, comme toute la population dans la rue, pour voir ce qui terrifiait l'objet de leur désir. Ni une ni deux, Angel prit la fuite et se mit à courir à toute vitesse. Un gamin voulu lui faire un croche-patte mais la rousse lui écrasa le pied en tentant de sauter par dessus (elle et le sport ça avait toujours fait deux...). Paniquée et désolée, Angel accéléra la course, persuadée que les trois individus la suivaient. Elle ne savait pas où elle allait, mais elle y allait. C'est ainsi que Angel Liberty Endless disparut de la vision des trois hommes de façon peu discrète et peu élégante. Inutile de préciser que quelques instants plus tard, la jeune femme s'arrêta pour se rendre compte qu'elle était perdue...

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Lorsque celle-ci dégagea ses bras pour les croiser contre sa poitrine, Charles fronça les sourcils, confus. Pourquoi refusait-elle sa proposition ? Qu'avait-il fait de mal. Il était inquiet. Sa dulcinée, la femme de sa vie, était en train de bouder. Charles restait là, contemplant le teint de porcelaine de la mutante alors qu'un policier s'approcha du groupe. Charles n'aimait pas du tout son attitude, surtout envers Angel. De quel droit se permettait-il de la draguer comme si elle n'était qu'une vulgaire femme quelconque !? Charles fit une chose qu'il n'aurait jamais fait en ayant toute sa tête. Fier de son petit exploit, il contempla de nouveau la belle Angel. Si actuellement, nos protagonistes ne se trouvaient pas dans la vie réelle mais dans un cartoon, Charles aurait très certainement la langue pendue avec des yeux remplis d'étoiles. Il observait Angel avec des yeux de merlan frit alors que Sean tentait de ne pas hurler trop fort pour pouvoir admirer sa belle sans lui faire peur. Le policier ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait et s'effondra par terre. Charles eut un petit rire moqueur en le voyant. Quelle faible, pensa-t-il avant de reporter son attention sur la belle, la merveilleuse Angel.

— Mais qui êtes-vous ?! Et pourquoi vous voulez m'emmener dans votre institruc ou j'sais pas quoi ?!

Charles reprit ses traits surpris. Il ne comprenait pas comment on pouvait avoir peur de lui. Le policier se releva derrière elle, totalement déboussolé. Il tentait de reprendre ses esprits avant que la jeune fille, apeurée, ne le bouscule. Charles voulu dire quelque chose, s'expliquer, la convaincre, n'importe quoi ! Mais à la place, il fut surpris par le cri de Angel. Elle pointa une direction qui semblait être quelque part derrière eux en hurlant "LA CHOSE". Charles détourna le regard une seconde, tout comme les gens qui l'entouraient. Il n'y avait absolument rien, à part peut-être quelques oiseaux perchés par ci par là.

— Mais enfin, il n'y a...

Trop tard, plus d'Angel. Charles la cherchait désespérément du regard... jusqu'à... jusqu'à ce que... que quoi ? Qu'est-ce qu'il faisait ici avec Sean et un policier ? Sean avait-il des ennuis ? Charles n'était pas sûr, mais une fille se tenait là, prêt d'eux quelques secondes auparavant. Ses capacités psioniques semblaient avoir mémorisé un évènement mais Charles avait tout de même du mal à s'en souvenir clairement. Son subconscient le guidait naturellement vers un mutant. Il devait avoir fait une rencontre spéciale, ce qui expliquait le comportement de Sean et du policier qui se regardaient comme s'ils venaient tout juste de se réveiller côtes à côtes dans la ruelle. De plus, la mémoire de Charles ne lui faisait jamais défaut, pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi cela avait-il affecté deux autres personnes ? Charles se résigna finalement à demander à Sean de rentrer, hanté par cette idée de rencontre farfelue.