Une nouvelle vie commence...

Melusine arriva devant la chambre du dortoir qu'on lui avait attribué. Elle posa au sol son unique sac qui contenait toute sa vie pour coller son oreille à la porte, pensant qu'il y avait déjà quelqu'un à l'intérieur. A sa grande surprise, c'était le silence total, alors qu'on lui avait dit qu'elle allait être avec d'autres filles. Elle espérait qu'elle n'allait pas tomber sur des pimbêches ou des filles agaçantes qui frimaient parce qu'elles avaient quelques pouvoirs. Elle poussa doucement la porte. La lumière était éteinte, elle s'empressa donc de l'allumer. Elle avança dans la pièce et observa les lieux.

Il y avait plusieurs lits uniques, avec à coté d'eux des tables de chevets avec une lampe sur chacune d'elles. Ouf, elle allait pouvoir garder la lumière allumée avant de s'endormir ! Les murs étaient peint d'une couleur sobre, la chambre était trop triste à ses gouts. « Ca manque vraiment de couleur ici ! » se dit-elle. Elle se demanda si elle pouvait faire une demande au professeur X pour repeindre cette chambre, hors de question qu'elle vive dans cette pièce sombre et triste. Enfin bon, elle n'avait de toute manière pas réellement le choix.

Elle ne prit même pas le temps d'enlever ses bottes qu'elle courut vers le lit le plus proche de la fenêtre et sauta dessus. Les ressorts grincèrent, ce qui eut le mérite de la faire éclater de rire. Elle était euphorique. Elle était si heureuse d’être là ! Avec ceux qu'elle considérait déjà comme les siens, les Mutants ! Eux ils ne se moqueront jamais d'elle, ils lui apprendront sans doute à contrôler ses pouvoirs et pourraient la comprendre. Ici, elle n'était plus "la Bizarre" ou "la Sorcière". Elle était elle, Melusine Nerlate, une Mutante de 16 ans. Ici c'était tout ce qui avait de plus ...normal.

- Normal, normal ! gloussa-t-elle en sautillant sur le lit à pieds joints.

Elle était d'un coté contente de pouvoir être considérée comme normale, elle qui ne l'avait jamais été nul part, mais elle était tout de même assez triste de perdre sa différence et son originalité. Elle soupira de bonheur et alla ouvrir l'unique fenêtre de la chambre. Elle passa la tête par la fenêtre et observa pendant un long moment le ciel bleu.

Une nouvelle vie commençait...

Spoiler:

-Bon alors, le dortoir numéro 1...Le dortoir numéro 1...

Toute seule dans le couloir, je recherchais le dortoir où j'allais dormir, tenant ma valise d'une main et sirotant un coca bien frais de l'autre. Je venais à peine d'arriver, laissée devant le portail de l'Institut par ma mère qui, bien qu'intérêssée par l'endroit où j'allais désormais vivre et étudier, n'avait pas voulu m'accompagner à l'entrée pour ne pas me mettre mal à l'aise devant les autres étudiants. Mais j'étais tout de même touchée qu'elle m'ai accompagnée. Pas comme mon père qui pensait que j'entrais aujourd'hui dans une école pour sur-doués. Ce que j'étais, avec bien d'autres. Même si le terme "surd-doués" ne prenait pas sa signification habituelle.

-Ah voilà !Dortoir numéro 1 !

Satisfaite d'avoir trouvé mon dortoir, j'y rentrais directement et ne fût pas étonnée de ne voir qu'une seule personne, une fille aux cheveux châtains qui cessa de regarder par la fenêtre où elle se trouvait et se retourna vers moi à mon entrée. Elle me parût d'emblée sympathique, ce qui me rassura. J'espèrais qu'il en serait de même avec les autres filles du dortoir car partager celui-ci avec des pimbêches non merci. J'avais une sainte horreur des filles se croyant supérieures aux autres, les quelques unes que j'avais connues par le passé ne m'avaient pas laissé de très bons souvenirs.

-Bonjour !Jones. Rosalie Jones. Et vous ?

J'espèrais ne pas être trop enthousiaste car elle pourrait sans doute devenir l'une de mes amies et non être refroidie (sans mauvais jeu de mots) par ma bonne humeur. Mais j'étais comme ça, je cherchait toujours à faire bonne impression aux gens lors d'une première rencontre. Même si cela pouvait quelques fois faire penser aux gens que j'étais le genre de fille désespérée de ne pas avoir d'amis et déterminée à en avoir, quitte à coller la première personne rencontrée. Donc j'allais bientôt savoir si la première impression de cette fille à mon égard était bonne ou non. J'espèrais qu'elle le soit, sinon la cohabitation dans ce dortoir risquait d'être bien compliquée.

Melusine qui regardait toujours par la fenêtre, se retourna directement en entendant la porte du dortoir s'ouvrir.

C'était évidemment une fille, blonde, assez grande - enfin, elle était plus grande qu'elle, aux yeux clairs. C'était sa toute première colocataire! Super ! Elle espérait qu'elle ne serait pas trop agaçante ou Je-Sais-Tout, bien qu'elle se dit que c'était fille avait vraiment la tête de quelqu'un qui sait...tout sur tout, justement. Enfin, elle avait tout de même l'air très sympathique, ce qui rassura la jeune fille. Mais elle savait mieux que quiconque qu'il ne fallait pas se fier aux apparences! Cette fille était peut-être une hypocrite qui tentait de se faire bien voir...Mais elle n'en savait absolument rien, et de toute façon, elle comprendrait bien assez tôt comment fonctionnait cette fille, il ne lui fallait pas longtemps pour déchiffrer la personnalité de gens, en général, elle était plutôt douée. Parfois il suffisait d'un regard, quelques mots échangés, et elle avait l'impression de connaitre la personne comme s'ils étaient de vieux amis.

-Bonjour !Jones. Rosalie Jones. Et vous ?

Melusine pouffa légèrement, pensant à un personnage de roman qui sortait souvent ce genre d'accroche "Je m’appelle Bond, James Bond." c'était un roman assez connu qu'elle avait lu et trouvé extrêmement barbant, d'ailleurs. L'action et la violence, ce n'était pas pour elle!

Elle ne comprenait pas non plus ce vouvoiement, alors qu'elle était visiblement plus jeune que la dite Rosalie. Cependant, cela lui arrivait souvent et la rendait mal à l'aise, toutes ces marques de politesse. Le pire étant lorsqu'on l'appelait "Mademoiselle". Dans ces moments, elle regardait la personne qui l'avait appelée comme ça l'air de dire "J'ai l'air d'une demoiselle? " La jeune fille s’arrêta de divaguer et répondit enfin à la blonde.

- Salut, Rosalie! Moi c'est Melusine Nerlate. Tutoie-moi, s'il-te-plait, je préfère, dit-elle avec un sourire.

Bon, étant donnée la réaction de Melusine, je n'étais apparemment pas très douée pour me présenter aux autres. La prochaine fois, trouver autre chose comme formulation que "Jones. Rosalie Jones". Comme présentation, il y avait mieux. Beaucoup mieux. Mais ayant toujours été une jeune fille bien élevée par ses parents, je n'allais tout de même pas dire un simple "salut" pour me présenter non ?Enfin bref, passons.

- Salut, Rosalie! Moi c'est Melusine Nerlate. Tutoie-moi, s'il-te-plait, je préfère.

-Oh bien sûr !Après tout, le vouvoiement serait idiot puisque nous sommes toutes les deux dans le même dortoir...

Avec un sourire, j'allais poser mes bagages aux pied du lit opposé avant de m'asseoir sur le matelas, testant la souplesse de celui-ci tout en regardant Melusine. J'ignorais pourquoi mais elle me faisait penser à quelqu'un de ma connaissance mais j'étais incapable de dire de qui il s'agissait exactement. Bah, je finirais bien par m'en rappeler un moment ou un autre, ce n'était pas si important que ça après tout.

-Je suis vraiment heureuse d'être ici, quand on est venu me chercher dans le café de mes parents et que l'on m'a proposé d'entrer ici, j'ai été folle de joie de savoir que j'allais être avec d'autres personnes comme moi et apprendre à bien maîtriser mon pouvoir. Pas toi ?Et tu arrives à faire quoi ?Moi, c'est créer et contrôler la glace...

Je m'arrêtais de parler, ne voulant pas ennuyer ma "colocataire" avec un blablatage incessant, mais j'étais véritablement trop excitée d'être ici pour arriver à rester totalement calme. Car même si j'assumais totalement ma nature de mutante, j'avais toujours espéré pouvoir un jour rencontrer d'autres comme moi, mes semblables. Et cette chance m'avait été offerte par le Professeur Xavier et le Professeur Lensherr, lorsqu'ils étaient tous deux venus me rencontrer dans le café tenu pas mes parents. Je n'avais pas hésité, peu encline à laisser passer pareille chance. J'eu un sourire rêveur en repensant à ce jour mais reportais mon attention sur Melusine pour continuer la conversation tandis que dans le couloir, les nombreuses voix des autres étudiants se faisaient entendre. D'autres mutants tous aussi heureux que moi d'être ici...

Spoiler:

- Contrôler la glace ? Superbe pouvoir, j'adore le froid ! dit-elle, enjouée. Moi je crée des illusions mentales, je peux donc faire croire n'importe quoi à n'importe qui...Tu peux me montrer ? Glacer un truc ? Je te montrerai une illusion, si j'y arrive...

Melusine avait également un pouvoir intérêssant, mais sans doute peu aisé à maîtriser. Car bien que je n'en possède pas, je pouvais pourtant imaginer que les pouvoirs télépathiques n'étaient pas les plus aisés à maîtriser. Utiles, certes, mais difficiles à maîtriser. J'avais pourtant hâte de voir sa démonstration. Mais pour le moment, c'était à moi d'entrer en piste. Je réfléchis quelques secondes avant de tendre une main pour passer l'autre par-dessus, une rose de glace se formant bientôt au creux de ma main tendue. Celle-ci semblait briller, illuminée par le soleil pénétrant dans le dortoir par la fenêtre. Avec un sourire, je tendis la main vers Melusine pour lui donner la rose.

-Tiens. Je peux faire pas mal d'autre chose mais je doute que le professeur Xavier apprécie de voir l'un de ses dortoirs transformés en frigo...

Maintenant qu'elle m'avait demandé une démonstration, j'avais envie de m'amuser un peu avec mon pouvoir mais je ne tenais pas à me faire renvoyer pour usage abusif de cryokinésie dès le premier jour de mon arrivée. Car bien que l'Institut ai été ouverte par le professeur Xavier dans le but d'aider les jeunes mutants à contrôler leurs pouvoirs, j'étais consciente qu'il y avait des limites à ne pas dépasser. Je réfreignais donc mon désir pour me concentrer sur Melusine, impatiente de voir les illusions que permettait son pouvoir. Mais à mon inverse, elle ne me semblait pas particulièrement emballée à l'idée de faire une démonstration. Avait-elle du mal à le contrôler ?De nouveau assise sur mon lit, je l'encourageais du regard en souriant. Après tout, je n'avais aucune raison de la presser.

La blonde tendit une main et passa l'autre dessus, créant une rose de glace au creux de sa main et elle la tendit à Melusine.

- Tiens. Je peux faire pas mal d'autre chose mais je doute que le professeur Xavier apprécie de voir l'un de ses dortoirs transformés en frigo...

Melusine était stupéfaite. C'était magnifique ! Elle se demanda si elle pouvait garder la rose, elle voulait absolument la conserver. La rose était sa fleur préférée, et puis elle adorait le froid et donc la glace. Et surtout...cela représentait son premier jour à l'institut, sa camarade de chambre. Finalement elle se dit qu'elle ne pourrait surement pas la garder et soupira, assez triste. Enfin...si l'envie de revoir une rose en glace lui venait, elle pouvait toujours le demander à Rosalie, mais elle ne voulait pas exploiter la jeune fille.

C'était à son tour de lui montrer ses pouvoirs. Elle soupira, stressée. Elle n'avait jamais montrer ses pouvoirs à quiconque, elle ne savait pas exactement comme s'y prendre. Bon, elle devait se lancer. Elle n'allait pas faire attendre la blonde pendant des heures, non plus.

Elle fixa ses yeux bleus dans ceux bruns de sa colocataire. Elle savait qu'elle devait établir un contact visuel avec la personne et penser très fort à l'illusion qu'elle voulait créer. Elle n'avait pas trop d'idées d'illusion, mais elle pensa directement à la glace. En quelques secondes, les deux filles furent comme transportées sur une banquise. C'était magnifique, silencieux et immaculé. Cependant, il ne faisait pas froid, la température était la même que celle de la chambre, car les illusions de Melusine n'étaient pas assez puissantes pour affecter les autres sens que l’ouïe et la vue.

- Voilà. On est...Je ne sais pas trop, en fait. On est dans un paysage glacé, tout simplement. Si je le voulais, je pourrais te montrer des choses ici...et tu serais persuadée de les avoir vraiment vu. C'est comme si, après être sortie de mon illusion tu dirais "J'ai été au Pole Nord." alors qu'en réalité...tu n'y as jamais été. Je ne sais pas très bien t'expliquer, je ne maitrise pas suffisamment mon pouvoir. Et puis c'est plus facile lorsque je connais déjà la personne...

Comme elle ne connaissait pas la fille, elle ne pouvait pas lui faire voir des personnes qu'elle connaissait ou des choses qu'elle aimait. Elle lui avait montré ce paysage glacé car c'était la seule chose qu'elle connaissait sur elle.

- Pour l'instant, il ne me sert pas à grand chose...Mais après je suppose que ce sera une arme redoutable, c'est le Professeur Xavier qui me l'a dit.

Melusine espérait n'avoir rien dit de trop bizarre, avec toutes les informations qu'elle avait donnée. Qu'est-ce qu'il lui avait prit de dire un truc du genre " Ce sera une arme redoutable." ? Elle allait faire fuir sa colocataire ! Elle ne voulait pas, c'était la première personne avec qui elle avait parlé à l'institut, elle voulait absolument éviter ça...

Spoiler:

Ma rose de glace sembla faire plaisir à Melusine si je me fiais au sourire émerveillé qu'elle aborda. Sourire qui s'effaça légèrement quelques secondes après pour laisser place à une vague tristesse. Ce que je pouvais comprendre car aussi magnifique soit-elle, ma rose n'était que de glace. Et sa vie n'était donc qu'éphémère. Mais mes créations glaciales avaient au moins l'avantage de durer un peu plus longtemps que celles crées de manière plus naturelle.

Laissant de côté ce que je pouvais faire avec mon pouvoir, je regardais Melusine qui me fixa dans les yeux tout en prenant une grande inspiration, semblant se concentrer. Et lorsque le décor du dortoir sembla se déformer pour laisser place à un paysage de banquise, j'en restais soufflée. C'était...incroyablement magnifique. Cela me semblait également si réel que si je n'avais pas eu la sensation des draps de mon lit sous moi et ne sentais pas la douce chaleur du dortoir sur ma peau, j'aurais pû croire d'y être réellement. Melusine avait un pouvoir réellement fascinant, encore plus lorsqu'elle saurait le contrôler, comme elle me l'expliqua quelques secondes après.

-Crois-moi, le professeur Xavier à raison. Imagines, personne n'osera s'en prendre à toi en sachant pouvoir être déstabilisé par l'illusion très réelle, je ne sais pas moi, d'être attaqué par un tigre ou de voir une voiture foncer à toute vitesse sur lui par exemple...Quoi qu'il en soit, ton don est incroyable.

Cela dit, je laissais passer quelques secondes de silence, repensant au fait que Melusine me semblait familière. Et pour cause, le nom de jeune fille de ma mère était Nerlate. Simple coïncidence ?J'en doutais légèrement. Je me mordillais les lèvres, un peu nerveuse de lui paraître bizarre en cas d'erreur, mais me lançais finalement. Je devais savoir si oui ou non ce que je pensais était juste.

-Melusine, je...Désolée si ma question te paraît bizarre mais...Est-ce que ton père ne t'appelerait pas Christopher ?Nerlate est le nom de jeune fille de ma mère, Kaitlyn.

J'attendis sa réponse, espèrant ne pas m'être trompée, bien que cela me semble trop étrange pour que son père ne soit pas le frère de ma mère...

- Crois-moi, le professeur Xavier à raison. Imagines, personne n'osera s'en prendre à toi en sachant pouvoir être déstabilisé par l'illusion très réelle, je ne sais pas moi, d'être attaqué par un tigre ou de voir une voiture foncer à toute vitesse sur lui par exemple...Quoi qu'il en soit, ton don est incroyable.

Melusine fut heureuse de recevoir tant de compliments, et surtout d'avoir réussis sa petite démonstration. Elle ne savait pas combien de temps elle allait pouvoir tenir, mais les deux jeunes filles étaient encore toutes deux sur la banquise.

- Merci beaucoup! Ca me fait plaisir que tu me dises ça... J'aime beaucoup ton don aussi...

Un instant de silence flotta et Rosalie semblait la dévisager, gênant quelque peu la brune. Lorsque la blonde reprit la parole, elle sursauta légèrement, ne s'y attendant pas.

- Melusine, je...Désolée si ma question te paraît bizarre mais...Est-ce que ton père ne t’appellerait pas Christopher ? Nerlate est le nom de jeune fille de ma mère, Kaitlyn.

Melusine, étonnée, rompit le contact visuel et les deux jeunes filles se retrouvèrent à nouveau dans la chambre. Elle ouvrit de grands yeux et fixa la jeune fille, perdue.

Elle ne savait que très peu de choses de son père. Mais elle savait qu'il s’appelait Christopher et qu'il était un Mutant - elle ne connaissait pas ses dons. Elle n'avait que très peu entendu parler de son père, et c'était toujours dans de mauvais termes. C'est pourquoi elle fut choquée d'entendre Rose dire cela. Elle ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. La mère de Rose s’appellait elle aussi Nerlate ? Cela voulait dire qu'elles avaient de la famille en commun? Melusine était totalement perdue.

- Mon...père s’appelle bien Christopher, oui. Euh...Je ne connais pas de Kaitlyn, à vrai dire je ne connais pas la famille de mon père. Enfin, je ne connais pas mon père non plus..., s'embrouilla-t-elle.

Melusine était vraiment étonnée de savoir que Rosalie connaissait peut-être son père. Allait-elle savoir plus de choses pour lui ? Des millions de questions venaient à l'esprit de la jeune fille et elle ne savait pas par où commencer.

- Tu...Tu le connais ? Mon père ?

L'illusion crée par Melusine se dissipa quelques secondes après ma question mais je n'y prêtais pas attention, un frisson d'excitation me parcourant la colonne vertébrale en entendant sa réponse. Se pouvait-il qu'elle soit, si son père était bien le frère de ma mère, ma cousine ?Si tel était le cas, je n'arrivais pas à croire à ma chance: non seulement je me retrouvais avec de nombreuses personnes comme moi, mais je retrouvais un membre de ma famille. Ma cousine...

- Tu...Tu le connais ? Mon père ?

J'hôchais la tête, repensant à toutes les fois où il était venu me voir lorsque j'étais enfant. Je me rappelais tous les moments passés en sa compagnie, toutes les choses passionnantes qu'il m'avait racontée et la tristesse qu'il semblait éprouver lorsqu'il me parlait de sa fille qu'il ne pouvait plus voir à cause de sa nature de mutant. Je me rappelle avoir essayé d'en savoir un peu plus sur cette dernière, ma cousine, mais il s'était toujours refusé à m'en dire plus sur elle et s'arrangeait toujours pour dévier la conversation sur d'autres sujets.

-Je ne l'ai pas vu depuis quelques années mais oui. Il venait souvent me voir quand j'étais enfant, sûr de ne pas être rejeté par ma mère malgré le fait qu'il puisse être un mutant...Il m'amenait souvent manger une glace, voir un film ou à la patinoire...Il est d'ailleurs le premier à qui j'ai révélé ma mutation, puisqu'il pouvait me comprendre. Mais malgré tout ce qu'il pouvait faire avec moi, j'étais trop petite pour m'en rendre compte à l'époque, je sais qu'il s'imaginait faire toutes ces sorties avec une autre petite fille qui n'était pas moi. Mais toi. Il me parlait parfois de toi, de l'envie qui avait de pouvoir te revoir, mais je n'ai jamais réussi à apprendre un peu plus sur toi...J'espère pouvoir le faire à partir d'aujourd'hui.

Penser à mon oncle me fit à la fois ressentir un sentiment de tendresse mêlé de tristesse mais j'imaginais très bien que cela ne soit rien comparé à ce que devait ressentir Melusine: entendre quelqu'un qui vous était inconnu jusqu'à maintenant parler de l'une des personnes grâce à qui vous êtes venu au monde ne devait pas être chose facile. Mais puisque Melusine n'avait pas connu son père, je me devais de lui parler de lui. De lui montrer combien son père est un homme bon et aimant, séparé de sa fille sans pouvoir l'aimer comme il aurait dû pouvoir le faire...

Spoiler:

Spoiler:

En vu de la réaction effrayée et triste qu'aborda soudainement Melusine, l'idée qu'elle puisse penser que son père puisse avoir disparu me traversa l'esprit. Je ne désirais qu'une chose, lui dire qu'il était toujours en vie, mais voilà pourquoi mon oncle n'était plus venu me voir depuis des années. Un cancer. Un foutu cancer qui l'avait emporté en me laissant une seule et unique dernière occasion de lui dire un dernier adieu.

-Melusine...Je suis désolée, vraiment désolée, mais...Il est parti il y a quatre ans...Il était malade...

Repenser à l'homme adorable qu'était mon oncle de son vivant me serra la gorge mais je refoulais mon chagrin. Pleurer ne me servirait à rien, cela ne ramènerait en aucun cas le père de Melusine. Mais celle-ci était ma cousine, et puisqu'elle était plus jeune que moi, c'était à moi de lui transmettre tout ce que je savais de son père, ce que j'avais appris et fait en sa compagnie. De manière à ce qu'elle ai le sentiment de le connaître alors qu'elle n'avait jamais eu cette chance.

-Mais il m'a vraiment beaucoup parlé de toi, et il aurait vraiment aimé te voir. Ne serait-ce que quelques fois...

J'eu un faible sourire, essayant par là de rassurer ma cousine, et me fit la promesse de veiller sur elle. C'était normal non, car il s'agissait de ma cousine et puisque nous vivions dans le même endroit, je me devais de le faire.